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En France, la démocratie n’est pas en péril : elle a déjà disparu !

graffiti de Banksy

En Tunisie comme en Egypte ou en Lybie comme en Syrie, en Iran comme en Chine ou en Espagne comme en Angleterre, les mouvements contestataires qui se développent n’ont qu’une seule et même revendication : la démocratie. Et pour ceux dont le régime est déjà officiellement celui-ci, le peuple réclame alors la démocratie "réelle" .

Par dessus les revendications salariales ou les conditions de travail qui se dégradent, la volonté première des peuples est de pouvoir exercer pleinement (et réellement donc) leur souveraineté.

Que cela signifie-t-il ?

Si on considère la valeur de la démocratie par rapport à la réaction des autorités en place face à une contestation unitaire et rassemblée des citoyens, rien n’indique effectivement que la Tunisie ou la Lybie doivent être considérées comme des Etats démocratiques… ni que la France soit en mesure de revendiquer ce statut. Mais en réalité la situation risque bien de ne pouvoir se produire, tant la répression face aux moindres actes "rebelles" est dans ce cas efficace et implacable, doublée quasi immédiatement d’un durcissement des lois "sécuritaires" en vigueur. Comme dans les dictatures autrefois "amies" de nos chères démocraties auto-proclamées, les peuples n’osent que rarement s’opposer à un gouvernement qui ne laisse rien passer. Et il est aujourd’hui clairement établi, comme en Angleterre récemment, que nos gouvernements n’ont nullement l’intention de laisser se développer de tels mouvements (même s’ils s’y préparent avec leurs fichiers pour la surveillance, leurs lois de contrôle et de répression) ; sans compter qu’ils ont en plus les moyens techniques de faire respecter "la loi et l’ordre" chez eux, et cela mieux que n’importe quelle dictature.

 

Pour ne pas se trouver dans une telle situation d’être débordés, les pays "démocratiques" utilisent et appliquent donc la "tolérance zéro" pour juguler toutes les velléités contestataires, car ce sont les gouvernements qui font la loi : et lorsque le peuple s’oppose à son gouvernement, la légalité se trouve être contre le peuple. Les mesures anti-sociales qui s’apprêtent à passer dans toute l’Europe seront votées malgré une opposition populaire forte, mais impuissante : les manifestations, pétitions et autres illusions démocratiques sont des outils inefficaces.

 

Que leur manque-t-il donc pour qu’ils ne se révoltent vraiment ? Et surtout, qu’est-ce qui distingue nos propres gouvernants de ceux des régimes qui sont tombés il y a peu ? En Tunisie aussi il y avait des élections dites "libres" et "démocratiques" , en Côte d’Ivoire aussi ! et un parlement, et une presse dite "indépendante" , et une justice dite "impartiale" , etc…

Tout cela était truqué, me répondrez-vous sans doute, et des élections gagnées avec 80% des voix c’est un score de dictateur… mais rappelez-vous le cas Chirac contre Le Pen il n’y a pas si longtemps : à combien de pourcents a-t-il été élu ?

Et vous les trouvez démocratiques nos élections qui ne comptent pas les votes blancs et qui permettent de telles situations ; et vous la trouvez indépendante la presse qui s’autocensure pour continuer à être financée par les amis du pouvoir, et dont le président de l’audiovisuel public est nommé par le président de la République ; et vous la trouvez impartiale la justice qui condamne les petits délinquants et laisse libres les voleurs puissants ?

Maintenant, tout dépend de la définition que l’on fait de la démocratie : si elle n’est que le respect de la "légalité" , exprimée et soutenue par le peuple au suffrage universel direct à l’occasion de l’élection présidentielle tous les cinq ans, alors la Tunisie était bel et bien une démocratie. Mais si on considère à présent la démocratie comme l’expression de la volonté du peuple et du respect de cette volonté, alors la Tunisie ne rentre plus dans les critères de cette définition, pas plus que la France, signant par exemple malgré l’opposition de son peuple le traité de Lisbonne en bafouant ainsi sa volonté. Croyez-vous que la majorité des français, s’ils étaient consultés, soit en faveur des mesures qui sont prises ou à prendre, ou même qui ont été prises à l’occasion de la crise financière, ou de l’engagement en Afghanistan, ou sur le nucléaire, ou dans l’affaire Karachi ou celle de Woerth-Bettencourt, … mais cela change-t-il encore quelque chose ?

Non, car la France n’est déjà plus une démocratie. Le système électoral est corrompu, car les Lois qui régissent nos institutions ne sont plus conformes à l’esprit des droits de l’Homme sur lesquels elles ont été fondées. Et la volonté du peuple n’est plus respectée.

Aujourd’hui les réformes proposées au parlement sont systématiquement validées par une majorité qui fait de plus en plus penser que ce dernier n’est qu’une chambre d’enregistrement des volontés d’un parti unique. Cet état de fait correspond clairement au passage au "régime présidentiel" validé lors de la modification constitutionnelle établissant le président pour le quinquennat, avec les législatives à suivre. Cette modification entraîne presque mathématiquement une majorité acquise au président, pour cinq ans et sans révocabilité possible, tandis que la réforme des collectivités territoriales risque en plus de supprimer la seule manière pour une opposition politique de se défendre à travers les élections régionales… nous finirons bientôt par n’avoir plus qu’un seul parti en place, celui du président.

L’élection présidentielle ne signifie donc ni plus ni moins que d’élire son dictateur pour cinq ans, si toutefois le régime ne change pas alors définitivement à l’occasion de la prochaine réforme constitutionnelle sur la "règle d’or" , règle qui empêchera à l’avenir toute politique de relance par la dépense sociale, c’est-à -dire toute politique "de gauche" …

 

Mais cela n’est pas encore fait, et la règle d’or doit pour être ajoutée à la Constitution recueillir les 3/5 du parlement en congrès, ou bien supporter la tenue d’un référendum national, dont je doute qu’on l’oserait proposer au peuple. Elle sera donc bientôt votée. Si la démocratie était respectée, il ne fait aucun doute que c’est le peuple, et lui seul qui devrait être consulté en ces occasions, car les conséquences de telles modifications le concernent pleinement. En l’absence de cette consultation, peut-on encore parler du respect de la volonté du peuple, ou de démocratie ?

 

En fait, lorsqu’on y réfléchit cinq minutes, tout se passe en France exactement comme en Tunisie, ou en Egypte, à la différence près que notre gouvernement est déjà prêt à livrer bataille pour ne pas laisser des émeutes se propager, et dispose pour cela de moyens techniques, judiciaires et légaux qui empêchent toute contestation sinon de se former, au moins de se développer.

 

Imaginez maintenant que les manifestations de la fin septembre dégénèrent en émeutes, ou que les 8 millions d’individus vivant sous le seuil de pauvreté se révoltent pour réclamer qu’on les aide, que croyez-vous que notre gouvernement ferait de plus ou de moins que le dirigeant Syrien ? Il enverrait bien sûr lui-aussi l’armée, couperait internet, propagerait des rumeurs et mettrait en place un couvre-feu, adopterait des lois punitives et ferait des exemples… Doit-on en arriver là pour se rendre compte de la véritable nature de notre démocratie, pour comprendre enfin qu’elle n’a rien à envier à celle des autres pays ? Doit-on attendre que la misère fasse place à la colère pour accepter que la démocratie n’existe plus ?

 

Mais si la démocratie est une illusion, les vertus de la violence en sont également : Se débarrasser d’une dictature ne signifie pas tomber dans la démocratie, car si la violence est le moyen le plus sûr pour détruire, il n’est d’aucune utilité pour reconstruire. C’est d’ailleurs ce que les acteurs du "printemps arabe" sont en train d’éprouver en ce moment : faute d’avoir envisagé la succession du tyran, il est à craindre qu’ils se fassent voler leur révolution.

Regardons les choses en face, et réagissons : si la démocratie n’existe pas, cela ne signifie pas qu’elle ne peut exister. Tâchons de la créer alors, et la révolution deviendra alors inutile : devenez des engagés !

 

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

COMMENTAIRES  

17/09/2011 09:58 par babelouest

Face à la violence du Pouvoir, à ses possibilités de rétorsion, à ses moyens en propagande et en coercition, il ne reste plus qu’à faire la révolution par le bas.

Reconstituer patiemment, au niveau des immeubles, des quartiers, des villes, une solidarité que lémédia, la parcellisation du travail s’appliquent à effilocher. Réinventer des circuits courts de petit commerce, d’échange. Fermer les postes, investir plutôt les marchés pour discuter. Tourner le dos à la consommation forcenée. Toutes ces choses sont difficilement parables par un régime autoritaire, parce qu’elles sont trop disséminées, trop insignifiantes prises une à une.

Voilà une tentative d’approche d’autre chose. Il est à craindre que ce ne soit déjà plus que la seule solution envisageable. Pour autant, ce n’est pas la plus facile.

Oui, citoyens, notre démocratie n’est plus en danger : elle est morte. Ce qui sortira des initiatives ne pourra être qu’une nouvelle approche de la vie en commun. Ceci dit, qui peut s’enorgueillir de vivre dans une démocratie, aujourd’hui ? Les Islandais, peut-être ?

17/09/2011 10:26 par legrandsoir

Ceci dit, qui peut s’enorgueillir de vivre dans une démocratie, aujourd’hui ?

Hum... je citerais bien certain(s) pay(s) en Amérique latine.

17/09/2011 10:52 par babelouest

Bien sûr, le Grand soir. En Amérique latine, j’oserai dire que maintenant la démocratie va de soi dans un nombre important de pays. Il y a 50 ans, ou moins, c’était plus rare. Chez nous, des magnats de la finance ont depuis longtemps oblitéré tout cela, en particulier en suscitant des guerres. Que de retard à combler !

17/09/2011 13:52 par lisa

La véritable "démocratie" a existé, probablement, dans quelques tribus avant que nos "découvertes" ne grillagent le monde, rendant toute autre organisation sociale suspecte, parceque, forcément la notre est "civilisé".

La "démocratie" née à Athénes, était aussi imparfaite : étaient exclus, les femmes, les esclaves et les hommes "non libres".

Aprés la derniére guerre mondiale, en 1947, les USA imposent leur organisation économique et politique : démocratie virtuelle, illusoire, ou les gens sont maintenus dans l’illusion par la propagande soft. Toute remise en question de ce fonctionnement est appelé "crise de la démocratie" par les manager des foules. D’ailleurs, De Tocqueville, dans son livre, "de la démocratie en Amérique", a parfaitement mis en garde contre les risques de tyrannie et dérives de cette "démocratie" qui contenait déjà les germes négatifs que nous subissons, parmi lesquelles, l’utiliser comme "casus belli" pour coloniser, piller, exterminer.

Concernant, la "tyrannie", il faut la situer dans le contexte, culturel, religieux, historique, par exemple : Moubarak ou Khadafi c’est pas du tout Pinochet ou Franco !

Comme disait, l’autre, si la démocratie est le "moins pire" des régimes, c’est qu’il y à mieux, qui reste à inventer, et que donc, nous n’avons pas de leçon à donner aux autres, surtout pas par les armes, sur des idées imparfaites, auxquelles on n’y croit pas.

18/09/2011 10:21 par le moine obscur

Le choix du peuple n’est respecté que quand il est conforme à ce que veut l’oligarchie autrement, celle-ci le piétine sans la moindre once de pitié. La démocratie n’est plus qu’un vain mot qu’on agite pour séduire les naïfs et les rêveurs. Si démocratie il y a, pourquoi n’a-t-on pas écouté le peuple français quand à l’issue d’un référendum il a rejeté le TCE à près de 55% ? La loi n’est faite que par et pour ceux dirigent, tristement. Je ne pense pas qu’une élite minoritaire et sadique ait le droit de diriger des dizaines de millions d’individus comme bon lui semble. Des ex-présidents intouchables ou des politiciens bien que salis par des affaires peu républicaines (notamment Juppé) puissent revenir se présenter à des élections et même donner des leçons de morale, un comble ! Alors il faudra bien que les peuples trouvent une solution. Il ne faut pas que les marcheurs au pas que sont les soldats, gendarmes et autres croient qu’ils ne font pas partie du peuple, car ils se trompent. D’ailleurs les mesures draconiennes qu’on leur impose devraient les interpeller. Ils doivent comprendre que nous et eux avons le même ennemi commun, cette oligarchie dont les fils et filles se retrouvent rarement ou quasiment jamais au front (voir à ce sujet l’excellent documentaire de Michael Moore "Farenheit 911"). Je sais que leur conditionnement est fort mais je pense qu’en bas du "rodocop" ou du "supersoldat" il y a encore un humain avec des sentiments, un coeur et des bienaimés. Il est temps pour tout le monde de se réveiller et de se demander où l’on va et quel avenir nos enfants auront. Franchement ce qui s’annonce comme avenir ne me plait et c’est pour cela que j’hésite à avoir un enfant. Mais j’ai des neuveus, des nièces et je pense que pour eux il faut se battre pour qu’ils puissent au moins manger à leur faim et avoir un peu d’insouciance, si je dois faire partie d’une génération sacrifiée pourquoi pas mais qu’au moins ça serve pour le futur.

18/09/2011 17:08 par Prairial

Caleb IRRI , permettez je vous prie ,

je vous cite :

’’ Non , la France n’est déjà plus une démocratie . le système électoral est corrompu , car les lois qui régissent nos institutions ne sont plus conformes à l’esprit des droits de l’homme sur lesquelles elles ont été fondées , et la volonté du peuple n’est plus respectée ’’ .

A partir de là j’ai quand même envie , et j’ai souligné le mot litigieux , de vous demander où et quand auriez-vous vu ou encore eu connaissance que ces conditions aient été en usage jamais , et si votre réponse est négative , n’en tirez vous pas le constat simple qu’il s’agit là d’une mystification somme toute banale et destinée aux faibles d’esprits tout enchristés encore de croyances éthérées ? .

Démocratie , ce mot fourre-tout qui depuis sa création à Athènes n’a jamais été le gage du respect de la volonté des hommes mais rassemble sous sa bannière tous les usurpateurs de droit du monde et tous ceux qu’ils en démunissent .
C’est sous ce nom que l’on camoufle les pires ignominies et c’est grâce à lui que l’on peut les commettre avec l’assentiment des peuples .

Les droits de l’homme sont une chose , la prétendue démocratie en est une autre et je vous incite à vérifier où il serait seulement écrit que ’’ les ’’ déclarations des droits de l’homme aient été inscrites dans ’’ les ’’ constitutions que ces derniers se donnent à travers les représentants qu’ils adoubent pour se décharger de leurs devoirs de gouverner et régir eux-mêmes les sociétés .

Déroulez l’intégralité des textes relatifs aux droits de l’homme et de suite vous constaterez que la constitution est illégale , lisez seulement la première page du Contrat Social de Rousseau et déjà on est hors des clous !

Mais si la démocratie n’existait pas il y a longtemps que les possédants l’auraient inventée comme seul gage afin qu’ils soient en position de voler dans le respect démocratique et l’assentiment du dépossédé . Vous dites ? Les riches militent pour la démocratie , la défendent bec et ongle ? C’est bien ce que je dis !

Abolissez la démocratie et vous êtes qualifié de tyran , pour le coup vous vous mettez à dos le peuple qui va faire en sorte de vous renverser en fomentant une révolution . Conservez cette démocratie parlementaire et vous avez votre assurance vol garantie .

Encore un effort Caleb IRRI et vous arriverez peut-être à concevoir comme valables les jugements tels que celui-ci :

’’ Si la démocratie pouvait être autre chose qu’un moyen de tromper le peuple , la bourgeoisie menacée dans ses intérêts , se préparerait à la révolte et se servirait de toute la force et de toute l’influence que lui donne la possession de la richesse , pour rappeler le gouvernement à sa fonction de simple gendarme à son service ’’

( Errico Malatesta . 1907. )

18/09/2011 21:38 par Prairial

LGS ,

Vous émettez l’avis ’’ réservé et mystérieux ’’ que la démocratie existe , quelque part en Amérique du sud .Soit .

Pour ma part , et sans désir refoulé de vous mettre en faute et de vous pousser au débat , je pense qu’il serait bien venu que ’’ vous ’’ citiez plus précisément à la fois les sociétés et pays où cette idée a pu trouver enfin sa réalisation , hors littérature et comment .Le fameux saint Graal des Monthy Pythons en somme .

Pour aller plus loin , je pense qu’il serait assez intéressant , au sens premier et sans piège , de nous dire en quoi vous reconnaissez la démocratie , c’est à dire pour être plus précis , de nous fournir une définition rationnelle et non imagée de ce qui demeure une notion avant d’être un concept et plus avant une réalisation humaine .

Croyez que je suis à la fois curieux et anxieux de connaitre votre réponse et que ma question , désuète au demeurant , n’est ni un piège ni une condition , là ne sont en rien mes motivations lorsque je la formule .

Cordialement .

18/09/2011 22:05 par legrandsoir

Vaste question qui occupe déjà des rayons entiers de littérature. On peut aborder une vaste question de deux manières : l’exhaustive qui vous fait rajouter quelques volumes de plus, ou la simple qui vous donne une direction, une indication et se contenter de rajouter un commentaire, comme les professeurs sur un bulletin scolaire, "bon travail, effort soutenu, continuez".

Démocratie : pouvoir par le peuple pour le peuple. Définition qui me convient, un objectif qui me sied. Notez que je n’ai pas mentionné les marronniers idéologiques européens que sont "la liberté de la presse" et "le multipartisme" qui n’ont rien à voir avec la démocratie mais seulement à voir avec.... la liberté de la presse et le multipartisme.

Pour ma part : lorsqu’un gouvernement n’est pas contrôlé ou au service d’intérêts privés, lorsque ses efforts tendent vers l’intérêt de la majorité, lorsque qu’il accorde une attention particulière à la protection de la population (dans la limite des moyens disponibles), notamment des plus faibles, lorsqu’il organise la participation à la vie politique et l’encourage, lorsqu’il pense aux générations futures (qui ne votent pas aux élections présentes - grosse faille dans la "démocratie représentative"), on est déjà sur une excellente voie...

18/09/2011 23:11 par Prairial

LGS
pouvoir pour le peuple et pour le peuple , OK , qui fait de la littérature là  ?

Nommez un nom , un endroit où comme je le dis en questionnant c’est effectif , ce la fut ou le sera dès lors que le peuple n’est pas consulté en démocratie dès lors qu’il délègue ses pouvoirs à des gens qui en font très exactement ce qui les arrange pour eux et leurs amis .
Imaginons . Un pays en difficultés économiques . Ce n’est pas le hasard , c’est le résultat d’une mauvaise gestion ou d’un vol organisé et de grand envergure . Le minimum devrait consister à consulter le peuple afin qu’il donne son avis sur l’utilisation des fonds , non ?
Or , demain matin par exemple , à la radio en buvant votre café , vous apprenez ( et je vous défie de l’avoir vu avant ) que plusieurs millions d’euros sont partis dans l’espace , à bord d’une énième fusée Ariane .C’est votre argent , celui que vous allez gagner tout à l’heure , celui qui va faire défaut à la sécu qui est un bien commun ....Bien entendu ceci n’est qu’un exemple et sans rapport avec une quelconque réalité , c’est de la fiction .
Vous me dites je pense que si les décisions sont prises en accord avec le bien de la communauté vous êtes d’accord , moi aussi . A présent , il faut une organisation qui permette de s’assurer que la décision soit pesée , réelle , non détournée sur 93 millions de vaccins commandés par UNE SEULE PERSONNE’ et brûlés quelques mois plus tard .
Cette organisation ...où est-elle en démocratie ? .
Donc , je repose ma question : où avez-vous vu la démocratie en action , et cela dépasse bien évidemment les exemples que j’utilise pour fixer l’idée ...

Bien à vous .

19/09/2011 00:12 par legrandsoir

J’ai dit que j’ai vu "quelque chose" en action, qui correspond pas trop mal à l’idée que je me fais de la démocratie, qui n’est pas parfaite, certes, mais qui va en tous cas dans la bonne direction. Le contraire d’ici quoi.

(et vous approchez dangereusement la zone "troll")

19/09/2011 00:32 par Prairial

LGS
ok , il faut acter que sur le fond nous n’avons pas la même vision de ce que pourrait ou devrait être une démocratie . Moi je dis que je n’y crois pas , vous dites que vous pensez que l’on peut s’en approcher . A partir de là nos deux opinions ne se rejoindront pas , et je n’aurais aucun ressentiment envers quelqu’un qui ne partage pas mon avis , voilà tout .

Bonne nuit , bon repos .

19/09/2011 00:42 par polux

Le fait de lire "LGS" est un biais qui explique le scepticisme des lecteurs à l’égard de la très belle démocratie exemplaire de la Frrrrance. Les commentaires me conviennent parfaitement mais j’aurais aimé lire l’argument supplémentaire et essentiel de la mauvaise qualité de la justice française car c’est une caractéristique essentielle du mot démocratie dont je dois le dire je ne vois pas la véritable signification et illustration dans la grande majorité des pays. Peut-être la situation de petits pays comme les pays scandinaves se rapproche-t-elle un peu d’un système qui serait plus juste et "démocratique" ?

19/09/2011 03:26 par babelouest

Polux n’a pas tort. Plus un pays est vaste, plus il est de toute façon illusoire d’y trouver un gouvernement vraiment contrôlé par le peuple, et qui travaille pour lui, et non une lointaine oligarchie.

A contrario, un tout petit pays peut être aussi bien une vraie dictature, qu’un commencement de quelque chose qui tend vers l’idéal. Par définition, celui-ci n’existe pas.

L’horreur en France vient du fait qu’au lieu de tenter de faire mieux, ceux qui ont réussi à tout contrôler font des pieds et des mains pour démolir, pour écraser, pour anéantir, avec une sorte de jubilation intense et perverse.

19/09/2011 09:33 par Prairial

@polux

justice dans son ensemble alors , et j’en serais d’accord . Justice = équité ; justice= égalité , des droits , des possibilités de tous aux mêmes bénéfices de la communauté , et des mêmes charges et responsabilités qui en découlent , de haut en bas et dans les grandes largeurs comme on dit .

Egalité au sens large , économique et sociale , et qui transcende nos différences naturelles et culturelles , oui , tout à fait .

Si l’on décide que la notion de justice est primordiale et déterminante pour les règles de vie en société alors on aura en effet bien avancé dans la voie égalitariste , je vous rejoins , et comme vous je dis que c’est très important .
Socialisme est un mot intéressant , toujours de mise et qui n’a pas démérité ni n’a été dépassé , je préfère le substituer à celui de démocratie qui est bien trop vague . Elaborer des politiques en commun en privilégiant toujours le bien de tous sans exclusive , voilà où je situe la justice .

19/09/2011 11:11 par manant

Objectivement, la démocratie ne peut pas exister pour des raisons multiples d’inégalités liées notamment à la condition humaine. Elle est, depuis au moins la révolution française un phénomène subjectif, c’est-à -dire un mythe partagé, un désir d’égalité, de liberté et de fraternité porté par le peuple et qui prolonge d’ailleurs l’idéal chrétien ruminé par Rousseau. Le mythe, pour avoir une valeur active, doit être vivant dans le peuple. Or, ce mythe a été corrodé depuis les années soixante par un autre, plus puissant, celui du consumérisme, de l’individualisme, de la recherche du confort comme condition du bonheur. Les média en ont été les grands prêtres. S’il y a une église à détruire aujourd’hui, c’est bien celle constituée par les médias de masse. En Tunisie et en Égypte, quelles que soient les considérations que l’on peut porter sur les conditions des soulèvements, il est indéniable que la demande essentielle est le transfert du pouvoir du main d’une minorité vers la majorité populaire. Pour exercer sa souveraineté le peuple a besoin de la règle du jeu démocratique qui commence par une différenciation des intérêts en fonction des classes sociales. Si la démocratie a perdu de sa substance dans les pays du Nord, c’est aussi lié au développement des classes moyennes, à l’érosion des couches populaires (le prolétariat interne que le capitalisme dresse contre le prolétariat extérieur -immigré ou délocalisé) et par le développement de la superstructure : multinationales, banques, grandes fortunes, qui ont privatisé l’armée en la professionnalisant pour la dissocier de la volonté nationale. Si la démocratie en arrive là en Europe et aux Etats-Unis, ce n’est pas une raison de vider l’idéal de sa substance au moment où les peuples d’Amérique Latine et les peuples arabes la réclament aussi imparfaite qu’elle soit. Caleb Irri relève à juste titre que le régime en France et dans les dites "dictatures" se ressemblent dans le fond : oui en tant qu’émanation de la superstructure mondiale, non aux yeux des peuples du Sud qui voudraient bien au moins accéder à la liberté d’expression et d’organisation au sein de la société civile laquelle, si elle devient possible, donnerait un vrai pouvoir aux peuples pour peser dans les rapports de forces nationaux et internationaux dans le sens de la satisfaction de leurs revendications qui sont énormes. C’est la raison pour laquelle tout est fait pour récupérer les mouvements arabes et c’est la raison pour laquelle cet article qui dit, en fin de compte, à quoi bon la démocratie ! y contribue à son corps défendant

19/09/2011 22:24 par sined_marlouf

La démocratie est morte et enterrée en France, depuis belle lurette.

Le premier coup de poignard lui a été donné par la déclaration universelle des droits de l’homme... je m’explique.

A l’origine la déclaration des droits de l’homme précisait : ET du citoyen.

Si ce n’est pas le citoyen qui édicte les droits de l’homme, alors il ne s’agit pas d’un système démocratique, et si le système n’est pas démocratique, alors il ne peut pas prétendre édicter des droits humains.

La déclaration universelle des droits de l’homme part pourtant du principe que ces droits peuvent être édictés par une instance supérieure à la citoyenneté, et ne se gêne pas pour imposer son concept.

Cela partait d’un bon sentiment, mais l’enfer est pavé de bonnes intentions : la déclaration universelle des droits de l’homme, par son intitulé même, qui exclut la notion de citoyenneté, cautionne l’autoritarisme d’un régime autocratique.

Le second coup de poignard porté à la démocratie dans notre pays, le fut par Monsieur François Mitterrand, qui a aboli la peine de mort contre l’avis du peuple, autocratiquement.

Je sais c’est dur à entendre, parce que l’abolition de la peine de mort est une noble cause, mais la manière d’abolir, si elle n’est pas démocratique, constitue une mise à mort pure et simple de la démocratie dans une société.

Car nulle question n’est plus importante à définir une société que la question de la peine de mort, non par la réponse qui lui est apportée, mais pas la manière dont cette réponse est apportée.

En l’occurrence si l’abolition de la peine de mort n’est pas démocratique, alors la société en question n’est pas démocratique.

Chacune et chacun citoyenne et citoyen a le droit d’avoir une opinion respectable à égalité sur la question de la peine de mort, que tout le monde se pose, en son âme et conscience.

Voilà pourquoi je propose le référendum perpétuel, pour rétablir la démocratie dans nos sociétés, même si cela devait désabolir la peine de mort.

Je préfère vivre dans une démocratie qui applique la peine de mort que dans une dictature qui prétend ne pas l’appliquer.

20/09/2011 13:36 par gérard

Dictature : "ta gueule !" Démocratie : "cause toujours !"

Le problème de la Démocratie il est... mais on ne peut plus simple : ce n’est tout bonnement qu’une question de lutte de pouvoir entre les différents acteurs médiatiques.

On parle des Médias au sujet de la Presse Écrite, de la Radio, de la Télévision, (ne pas oublier les lobbies !) mais ce n’est pas tout : il faut y mettre tous les Partis Politiques et les Élus, car ils sont tous partie prenante d’une seule et même fonction, celle d’informer.... rendre compte de tout ce qui concerne la vie d’une communauté donnée, la politique au sens noble !

Pour ce faire, étant donné qu’on dépasse alors le cadre d’une communauté de peu de membres où chacun peut facilement faire entendre sa voix,...il est nécessaire d’avoir des "haut parleurs".

En "Démocratie" ces haut-parleurs sont élus, et seraient donc de fait...plus ou moins contrôlés par les électeurs, admettons.
C’est donc LE Vrai Bon Système Politique ! Rendez-vous compte : le peuple contrôle ses haut-parleurs !

Mais il y a un énorme "couac" :
Qu’en est-il de ces autres composants, de ces autres "haut-parleurs", Presse, Télévision, etc...?
Qui les contrôle et ont-ils un quelconque alibi démocratique ?

Ils ont EXACTEMENT la même fonction que les haut-parleurs politiques :"informer le bon peuple", ils en ont donc le même pouvoir...!
Jusque là c’est très bien, car IL FAUT DES CONTRE-POUVOIRS !
Mais de quel droit, de quelle légitimité détiendraient-ils ce pouvoir, car il y a un sacro-saint argument de tout vrai démocrate : tout pouvoir doit être légitimement élu...
Réponse donc, puisque non élus, les Médias n’ont aucun pouvoir légitime !
Et comme les Médias peuvent voguer de-ci, de-là , "dans les bras" de tellement de groupements d’intérêts financiers ou autres, (la liste serait trop longue à faire), je ne peux donc qu’affirmer :
La Démocratie... Cela n’existe pas !

Elle n’a jamais existé, c’est bidon, c’est de l’intox...enfin tout ce que vous voudrez !

Mais je ne veux pas dire pour autant que de par le Monde il n’y a pas des tentatives pour faire triompher la démocratie, la vraie, en Amérique du sud par exemple, mais tant qu’on aura pas démocratisé réellement...les Médias (et c’est toujours perçu ou dénaturé comme étant un acte "totalitaire")...ces tentatives auront de grandes chances malheureusement d’échouer !

Mais la France, les USA, la GB, etc...Démocratiques ?...vous voulez rire, ce sont les pays du Monde où la Presse est propriété, donc contrôlée par très peu mais grands.... groupes financiers !

Dans les Médias, je n’ai pas mis Internet, beaucoup l’auront peut-être remarqué ! Ce média a bouleversé la donne, je suis presque certain qu’il sème de plus en plus la panique dans les certitudes qu’a le Système de ses pleins pouvoirs...Il y aurait tout un débat à ce sujet...et des plus passionnants !

J’ai dit, plus haut que la démocratie n’avait jamais existé, ce n’est pas exact, mais elle n’a existé que ponctuellement, chez les anarchistes espagnols, en Aragon par exemple, de ce que je connais il y aurait Makno aussi, mais je ne suis vraiment pas un spécialiste...Y a-t-il un lecteur plus "spécialiste" ?

Je vais recevoir un autre "toc" des gardiens du temple du Grand Soir (je plaisante !), car je vais encore parler du 11 septembre :
Ce fut le plus énorme, le plus effroyable coup d’état...médiatique de l’Histoire, donc la plus importante atteinte à la Démocratie jamais réalisée...

20/09/2011 16:02 par Prairial

@gérard

Suite au constat que le désaccord est persistant entre ma vision et celle du Grand Soir , et considérant qu’il ne sert à rien d’essayer de se convaincre les uns les autres , surtout sur des sujets fondamentaux , j’avais décidé de ne plus donner mon avis sur la démocratie .

Je m’y tiens donc sur ce point précis , et encore je redoute .... je vais simplement apporter un correctif à votre long commentaire par un autre qui ne le sera pas moins j’en ai peur . Un correctif ’’ de l’intérieur ’’ c’est à dire sur le point précis de l’existence d’un état de démocratie en Espagne anarchiste en 1936.

En Espagne il y eut effectivement un petits nombre d’années pendant lesquelles beaucoup de villes vivaient en principes libertaires autogestionnaires et ce n’est pas la guerre contre Franco qui avait initié le phénomène , il existait déjà .

Lorsqu’il s’est agit de prendre les armes pour lutter contre ce nouveau fascisme déclaré et débarqué un petit matin de juillet des Canaries , il serait tout à fait faut et déloyal d’affirmer que seuls les anars le firent . Les communistes jouèrent complètement le même rôle et plus large encore les brigades internationales étaient composées de gens de tous horizons , et certains n’étaient ni noirs ni rouges , mais citoyens du monde, politisés et responsables .

Donc , sans entrer dans les détails des principes anarchistes nous disons que nous ne croyons pas à la démocratie , considérant que c’est une coquille vide dans laquelle on peut faire entrer n’importe quoi . Ainsi , les états-unis , qu’on le sente ou non , sont une démocratie . La démocratie , en tant que pouvoir référent au peuple est-elle effective là -bas et le peuple a-t-il droit à la parole et aux décisions ?
Vous répondrez selon votre sensibilité , on peut dire la même chose des autres démocraties , notamment celle sous laquelle les français se sentent rassemblés . Savez-vous par exemple qu’en France , le président de la République dispose de ce pouvoir régalien de s’impliquer dans un conflit armé sans en demander l’autorisation des parlementaires, et pire encore , il n’est pas tenu de les en informer , il le fait néanmoins parce qu’il est très gentil .....et a besoin d’argent de l’état . Je fais référence aux textes législatifs ni plus ni moins !
.Lorsque Sarkosy décida de notre ’’ intervention humanitaire ’’ en Libye , l’a t-il fait sur consultation des députés et sénateurs ? On connait la réponse , avec deux ou trois ’’ potes de cocktails ’’ ils ont initiés la résolution 1973 qui délégua la responsabilité à l’ONU , puis à l’OTAN ., des sacs à malices encore beaucoup plus grands .
En revanche , lorsqu’il s’est agit de demander que le budget soit pérennisé , il obtint l’aval d’une très grande majorité de parlementaires de tous bords et tous très démocrates , souvenez-vous , c’est récent .
Epluchez la constitution , vous y trouverez les éléments qui étayent mon propos . Cela vous parait énorme ? Vous avez raison : nous sommes une démocratie !

Donc , avant de m’égarer davantage ( je suis incorrigible ) , je précise que les anars ne se réclament pas de la démocratie , après on pense ce qu’on veut , mais j’ai pensé utile de vous répondre clairement .

Nous avons une autre idée des règles possibles pour qu’une communauté ( ou plusieurs ) d’individus puissent vivre ensemble dans une relative ’’ harmonie’’ et l’adjectif a son importance , pour le cas très courant où il nous est reproché d’êtres des irréalistes et de doux rêveurs . On peut remplacer ce mot par entente , consensus , etc , cela ne gêne pas .
Nous ne définissons pas notre relation au monde par une idéologie , une philosophie , une science ( fut-elle sociale ) , une croyance ( encore moins ) , un dogme ...alors là , bref , c’est beaucoup plus simple , nous disons que nous répondons d’une méthodologie , c’est plus concret , plus pragmatique. Cela dit , s’agissant d’humains, aucun de nous ici ou ailleurs , ne peut prétendre , sauf à être dérangé grave l’accomplissement total , parfait ou encore figé d’une méthode organisationnelle . Il nous faut ’’ tendre vers ’’, c’est bien différent .

Le mot le plus employé à notre égard ( ou notre encontre ) est celui d’utopie . Nous le revendiquons , nous le faisons nôtre , au seul motif que l’utopie n’est pas l’irréalisable mais l’irréalisé , et que sans utopie les sociétés vivraient encore à leurs débuts , pas loin de la situation primaire des premières civilisations .

Pour conclure de façon traditionnelle : si la démocratie avait existé en Espagne en 36 , les anars n’y auraient été pour rien , d’ailleurs j’ai comme un doute : Franco , démocratie ....rayez le terme incongru.

Salut et fraternité .

20/09/2011 21:54 par gérard

@ Prairial

Il faut s’entendre sur le terme Démocratie, je ne suis pas allé plus loin que cette définition :
La démocratie est le régime politique dans lequel le peuple est souverain
( wikipedia)
J’ai essayé de faire une analyse des plus pragmatiques, afin de d’essayer se démontrer qu’un système politique contenant cet élément-clef de, n’employons plus le terme de démocratie, mais celui de "système politique dans lequel le peuple est souverain",ben... il n’a jamais existé !
Je ne peux guère cacher que le système autogestionnaire tel qu’il a été mis en pratique notamment en Espagne est pour moi l’aboutissement suprême...du "système dans lequel...etc., donc de la démocratie ! Mais peu importe le mot !
Au moins même si le système idéal est impossible, admettons, admettons !...il doit rester comme une lumière au loin qu’il ne faudrait sous aucun prétexte perdre des yeux, et donc ne jamais s’en écarter !
Dire que nos "Démocraties" sont en pleine obscurité....mais c’est un euphémisme !
Dire que les Médias, en tant que contre pouvoir qui ne fait surtout pas son boulot en est un des principaux responsables l’est encore plus si c’est possible, alors :
Ce sont ces Médias qu’il faut atteindre, mais comment ?
Vite des idées !

20/09/2011 23:41 par Prairial

@gérard,

vous avez raison , vive les idées !
Sur le mot démocratie je me suis étendu sur la perception que les anars en ont : la vacuité de l’imagination à remplacer par des éléments plus réels , je n’irai pas plus loin , conscient que même inconditionnel et sincère je peux choquer beaucoup de monde ici , ce qu’il me tient à coeur de ne pas faire davantage .

Les médias ! Vaste problème en effet qui peut sembler nébuleux mais ne l’est pas tant que ça . En fait , une chose demeure , c’est que toujours et partout les médias sont appropriés par les pouvoirs en place , aussi ne soyons pas étonné de la désinformation qui règne et plus encore du manque d’information très volontaire . Thierry Meissan a pondu récemment sur le réseau Voltaire un article disant que les journalistes qui se sont livrés à cette compromission devront un jour rendre des comptes , je voudrais le croire , j’en doute .

On a les médias que l’on mérite , ceux qui ne vous prennent pas la tête le matin dans la cuisine avant d’aller bosser et qui vous disent en somme que l’ordre règne ...et vous éteigne pour limiter votre colère en jouant sur la fatigue .
Le fond du problème c’est qu’il n’y a pas de conscience politique des masses et que les médias y participent, mais ils ne font qu’accompagner le phénomène et Chomsky a bien analysé la chose dans ’’ les médias et le consentement nécessaire ’’ . Vous avez raison sur ce point , en ’’ démocratie ’’ il n’y a pas de pouvoir sans médias , le fait est incontournable .

Après ça demandons-nous ( ou faisons semblant ) pourquoi tous les médias appartiennent aux amis des gens au pouvoir , tous à part les quelques électrons libres militants que les masses ne lisent pas ....

Cordialement .

20/09/2011 23:53 par Ouallonsnous ?

Pour reprendre le chemin vers la démocratie, en France, agissons dans nos villes et nos campagnes pour interdire que se présentent à nouveau aux élections ou participent à la vie publique et politique des gens qui ont failli ostensiblement à faire respecter les lois de la République et la souveraineté de notre pays !

21/09/2011 11:32 par Nassardine rachid

No comment, très belle analyse je pense.

21/09/2011 15:05 par Ezellar

Quand vous dites :

si on considère à présent la démocratie comme l’expression de la volonté du peuple et du respect de cette volonté, alors la Tunisie ne rentre plus dans les critères de cette définition, pas plus que la France

J’ai envie de vous répondre : sur quoi fondez-vous votre proposition ? Un sondage auprès de vos amis ou un recensement de l’ensemble de l’opinion des Français ? Une impression générale type "café du commerce" ou bien l’analyse qui transpire des mêmes journaux dont vous réfutez l’indépendance ?

Peut-être est-ce le contraire : les gens veulent peut-être simplement qu’on leur fiche la paix. Comme pendant la guerre : 5% de collabos, 5% de résistants, 90% de gens qui l’acceptent tant qu’ils arrivent à vivre.
C’est peut-être ça, le tort de la démocratie : avoir pensé que les individus étaient courageux, intelligents et prêts à en découdre alors que nous sommes certainement, mais je peux me tromper, attentistes et flegmatiques.
Pour la plupart d’entre nous, s’entend.

Certains, et vous devez en être puisque vous prenez la peine d’écrire, d’argumenter vos opinions voire même de laisser les autres s’exprimer, veulent faire bouger les lignes à gauche. D’autres veulent faire bouger les lignes à droite.

Mais au final, pour 90% des gens, l’objectif est juste que la ligne ne bouge pas trop. Suffisamment d’argent pour se nourrir, se loger et se vêtir. Après, c’est du bonus.

Quand on regarde le problème sous cet aspect, on se rend compte que la démocratie est l’outil de l’immobilisme.

++

21/09/2011 17:53 par "quel intérêt ?"

" Tout cela était truqué, me répondrez-vous sans doute, et des élections gagnées avec 80% des voix c’est un score de dictateur… mais rappelez-vous le cas Chirac contre Le Pen il n’y a pas si longtemps : à combien de pourcents a-t-il été élu ? "
avec des exemples pareils...quelles sont les raisons de discuter encore ?

24/09/2011 23:52 par r essence no rationnelle puisque

Je m’en excuse par avance et assume de même , mais je suggère tout simplement que l’on s’interroge sur la signification des mots .
Démocratie étant un de ceux pour lequel les hommes s’écharpent , il serait heureux que nous le baptisions enfin de signifiants réels plutôt que de concepts éthérés qui d’habitude sont réservés à la chose religieuse par essence non rationnelle ( ce n’est pas une pique mais un constat froid et désintéressé devant l’inéluctabilité du phénomène croyant ) .
Il n’y a de part le monde un état ( gère ) qui se revendique d’un autre nom , que cet état- nation soit indien , chinois ou américain .... ce qui en dit long , non ? .
A partir de là , et sans basculer dans le scolaire , pour avancer ne serait -il pas devenu nécessaire de redéfinir les vieilles notions , non pas pour les abolir ou décider de les absoudre , mais au delà , pour leur donner un nom adéquat ?

Si tu poses la question de la démocratie à une tribu primitive , à part le fait que ses membres vont t’observer de façon étrange , elle ne comprendra pas de quoi tu parles , conséquemment il va bien falloir que tu admettes que tu n’atteins pas ton but rassembleur et te remettre en cause en adaptant ton langage ...

Le mot démocratie n’est pas un mot universel , loin de là , c’est une invention culturelle occidentale .

Si tu veux remettre en cause une injustice et évoquer la notion de dominés/dominants , donne-lui un nom qui puisse être compris par tout le monde , voilà mon humble avis . Si tu n’imposes pas ta règle tu te donnes des chances de communiquer davantage et de façon plus vraie .

25/09/2011 11:08 par Caleb Irri

Bonjour à tous :

effectivement, le terme même de démocratie est un terme délicat à définir, car il englobe de nombreuses interprétations, comme nous le voyons à travers les commentaires laissés ici : pour ma part, et si on se base sur l’étymologie du mot lui-même, il est constitué de deux termes regroupés pour n’en faire qu’un, "demos" signifiant "le peuple" et "cratie" signifiant "pouvoir" ou "force". On peut donc sans craindre d’opposition établir que la démocratie est le "pouvoir du peuple". mais cela ne suffit apparemment pas pour satisfaire tout le monde, car l’Histoire et ses philosophes ont souvent cru bon de préciser que la démocratie est le pouvoir du peuple exercé PAR le peuple et POUR le peuple. Cela signifie qu’au delà de la simple possibilité pour le peuple d’exprimer sa souveraineté à travers le choix de son gouvernement, il existe différentes manières de procéder : suffrage universel ou pas, direct ou représentatif, la simple évocation du pouvoir du peuple comme mode de gouvernement ne suffit pas pour satisfaire à toutes les exigences de la démocratie. une fois que le peuple a exprimé son opinion, il n’exerce pas pour autant son pouvoir. Les termes "PAR" et "POUR" indiquent et précisent donc le moyen et l’objectif de la démocratie, c’est-à -dire d’une part le respect des opinions émises par le peuple (cf le référendum sur le traité de Lisbonne), et d’une autre l’intérêt général comme but suprême qui doit orienter la politique du gouvernement élu par le peuple.

Cela implique donc plusieurs autres notions également délicates à définir, à savoir ce qu’est "un peuple", ce qu’est "l’intérêt général", ainsi que la possibilité pour le peuple de faire des "erreurs" (cf élection de Nicolas Sarkozy ?)... et de les réparer (mettre dehors ceux qui ne respectent pas le mandat pour lequel ils ont été élus ?)...

Ces notions sont essentielles à la construction d’une "véritable" démocratie, et devront évidemment être discutées plus avant dans le cadre d’une transformation de nos institutions ; bien qu’encore en construction et assez confusément organisé, le " groupe de travail sur une Assemblée Constituante " tente de répondre à ces questions, et je vous invite donc à y réfléchir avec nous....

Merci pour vos messages

Caleb Irri

26/09/2011 07:46 par CD

C’est plutôt la République qui disparait.

La démocratie existante et largement dominante à travers l’histoire et les continents est la démocratie dite "représentative". Il a tjrs fallu lutter pour l’améliorer. Le droit de vote des femmes a été un grand saut qualitatif. Le prochain saut qualitatif serait de lui faire perdre son caractère délégataire en instituant une autre démocratie, plus participative. Cela reste à inventer.

Contrairement à ce qu’écrit Mondebourg sur Médiapart la République contractuel signe de nos jours l’abus de la classe dominante et la fin de la République comme chose commune. Pour réduire la finance il importe de fortifier le peuple-classe et non de gloser sur la République.

Si l’unité du peuple-classe est difficile mais néanmoins possible alors l’unité de la Nation au sein de la République repose nécessairement sur un mensonge. La finance ne veut plus de la Sécurité sociale ni des services publics puisqu’elle privatise tout, marchandise tout. La finance s’est appropriée la République. La véritable République qui veut vraiment la cohésion sociale et l’unité du peuple suppose la casse de la classe dominante. Elle est socialiste. Nous en sommes loin. C’est le contraire qui arrive. L’exclusion des plus démunis et le déclassement social des couches moyenne avec l’enrichissement indu d’une petite minorité sont la marque de la casse de la République. La République cède face au libéralisme économique.

26/09/2011 21:30 par Des mots, Crassy !

Un Beau Jour, en l’an 2011, Prairial dit au Grand Soir :

nous n’avons pas la même vision de ce que pourrait ou devrait être une démocratie . Moi je dis que je n’y crois pas,

Ce n’est peut-être pas ça qui est important ? "Croire" en un concept politique, d’origine grecque, utilisé dans la petite ville d’Athènes dans un contexte précis, puis utilisé par des Américains 2000 ans plus tard... dans un contexte tout à fait différent... tout en ayant une « vision » de ce que devrait représenter ce concept auquel on affirme ne pas croire… Ce ne serait pas loin des contradictions d’une religion ! Et c’est normal : quoi de plus mal défini que « Dieu ». Jésus-Christ a bien été invoqué au moment de l’Inquisition et de ses sinistres tortures non ? Est-ce de cela qu’il s’agit vraiment ?

Car, "Elaborer des politiques en commun en privilégiant toujours le bien de tous sans exclusive , voilà où je situe la justice ." là , il est à craindre pour les amateurs de débats houleux et contradictoire ... que tout le monde ne soit d’accord... Au moins sur le principe. Les désaccords possibles étant, comme le diable, dans les "détails" :

Le "sans exclusive", par exemple, peut-être source de discussions à n’en plus finir, car jusqu’où va-t-il ? Va-t-il jusqu’à permettre des lois contre l’extermination malthusienne des plus faibles, des plus pauvres, des "maillons faibles" ? Ou bien se contente-t-il de ne pas exclure les personnes dont la peau n’est pas couleur linceul ? Ou bien de ne pas exclure 50% de la population, les femmes ?

Pourquoi ne pas appeler "démocratie" le fait d’élaborer des politiques en commun en privilégiant toujours le bien de tous sans exclusive du nom que lui donne l’occupant, puisque dans les langues parlées par les européens colonisateurs (qui se disent "occidentaux") il n’y a pas d’autre mot ! L’Angleterre, La France, l’Espagne, le Portugal, etc. ne vont tout de même pas dire "royauté" (encore que) ou "Gouvernement par une Oligarchie" (terme employé en Amérique Latine pour désigner les riches) ou bien, ce qui fut cher à Hitler, par une "Synarchie" ? L’Anarchie, quant à elle, n’a pas encore été pratiquée au long des siècles sur de vastes étendues territoriales (mais serait peut-être applicable pour de petits groupes humains) et ne saurait, à l’heure de la "représentation" télévisuelle par un chef être revendiquée largement.

Peut-être en chinois, en russe, en arabe, en quechua, en farsi, y a-t-il d’autres mots pour désigner un type de gouvernement où les plus forts n’exploitent pas les plus faibles. A CEUX QUI PARLENT CES LANGUES DE LE DIRE et, surtout, de le faire - en se moquant pas mal de savoir comment ça s’appelle pour les "occidentaux".

Sur la "guerre de quatrième génération" ou le pouvoir des médias :

en ’’ démocratie ’’ il n’y a pas de pouvoir sans médias , le fait est incontournable . Certes. Cependant, dire que les medias ne font qu’accompagner le phénomène semble avoir pour effet de minimiser leur rôle dans le manque de conscience politique des masses...

C’est pourquoi, lors d’une Assemblée Constituante (c’est sous ce nom qu’est en effet désignée pour les européens colonisateurs l’assemblée des personnes qui composent un pays, délimité par des frontières, qui veulent décider des lois qu’ils respecteront et feront respecter) il semblerait qu’il faille être vigilant sur, entre autres, ces deux points :
Le droit à la vie , même pour le plus incapable d’avoir une "conscience politique" - voire une conscience tout court - incapable de la "gagner", sa vie, non plus..
Le rôle des médias dans la formation de la "conscience politique des massesé. Ce rôle peut aller de très grand jusqu’à nul ou mensonger. Ceci ne va évidemment pas sans définir qui et avec quel blé sont payés les écrivains, les journalistes, les producteurs, et qui exerce un contrôle sur toute cette production dite "culturelle".- et qui les paie, etc.

Démocratie ou "démocratie", ou autre chose, il y a peut-être sur la planche du pain à pétrir et à faire lever.....Car, effectivement, en France… c’est la casse qui règne. Même pas besoin de bombardements de l’OTAN.

28/09/2011 00:01 par Democracia real, hoy

On l’appelle comme on veut, la "démocratie", et tout le monde comprend très bien ce que les Indignés Espagnols veulent dire quand ils demandent "una democracia real, hoy" soit "une démocratie réelle, maintenant".

En France, ou en est le "pouvoir du peuple" ?

Les referendum, "on" s’en torche. S’ils ne sont pas conformes aux résultats escomptés par les propagandistes, on tue celui qui a pris la tête du NON. On le tue par "procès" et dénigrement médiatique. Et avec l’assentiment d’une partie de ses partisans : elle est pas belle, la vie ? Bernard Cassen, par exemple, a, après avoir été pour beaucoup dans la victoire du NON au referendum sur la Constitution Européenne
Les élections ? "On" s’en torche de la même façon : ou elles sont conformes aux rsultats manipulés par les néocolonisateurs ou "on" brandit l’accusation de "fraude" et on fait tomber l’élu.
Les pétitions ? Alors là , "on" s’en torche avec encore plus de facilité ! (Troy Davis, par exemple) Simplement, elles sont utiles car elles permettent de surveiller les signataires.
La non-violence à la Ghandi est pain béni ! Elle est soigneusement valorisée par les médias. Elle permet en effet de rouler facilement, sans rencontrer d’opposition efficace, sur le corps de l’opposant couché devant un char (Rachel Corrie) ou de gazer et matraquer, en étant soi-même surarmés et anonymes, des opposants désarmés et au visage obligatoirement découvert (une loi récemment votée l’exige). Tout porteur d’un simple canif de scout sera alors déclaré "terroriste" et, avant d’être "relâché", abondamment "tourmenté" - comme on disait au temps de notre Très Sainte Inquisition.
L’information est muselée car il convient que les mensonges de la propagande ne soient pas contredits. Les journaux ou sites résistants sont impitoyablement attaqués, par la calomnie et la dérision, principalement - et certains (les Indy de France, entre beaucoup d’autres) sont déjà tombés. A peu près tous les journaux "papier" ont été vendus et sont publiés sous fausse bannière : leur titre. C’est plus difficile pour Internet, et pour les sites pas Anarchistes-qui-disent-n’avoir-pas-de-chef, de les faire publier sous fausse bannière ? Malgré les trolls, dont une des besognes est de détourner habilement du sujet d’un article en se faisant passer pour un "honnête" commentateur, les procès, les menaces ? Internet sera donc dénigré par les "médias", le temps de trouver les moyens de réduire au mutisme tous les récalcitrants... Enfin, seulement ceux qui comptent beaucoup de lecteurs, et dont on suppose qu’ils peuvent avoir une influence plus grande que groupusculaire..

Certains pouvoirs que le peuple croit avoir manquent à l’appel ? N’en jetez plus, la cour est déjà pleine...

En France, non seulement, le pouvoir du peuple n’existe presque plus, mais celui-ci s’en laisse déposséder sans rien voir des tours de passe-passe dont il est l’objet, comme au spectacle de magie. Pire, il contribue lui-même à sa dépossession en répètant comme si c’était sa propre "pensée"… ce que les médias des marchands de canons veulent qu’il "pense". En flattant le goût de chacun de nous pour le dénigrement du voisin qui fait se sentir beau, fort, et heureux. Exemple : de nombreux Français, de droite, d’extrême droite, de gauche, d’extrême-ultra-méga-super gauche, sans avoir jamais mis les pieds en Libye, sans connaître l’Arabe, sans connaître Kadhafi autrement que par des photos où il ne porte pas de cravate disent qu’ils "pensent" que Kadahafi est un Tyran - reprenant le mot antique qui leur a été fourni ! (Pas « dictateur », pour lui : « tyran », ça fait plus ancien, et pas du tout « moderne ».)

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