Il y a dix ans la Crimée retrouvait la Russie

L’un des événements les plus marquants de la Russie moderne sont les 20 jours du premier semestre 2014, le « Printemps de Crimée ».

Tout a commencé le 27 février, en réponse au coup d’État organisé en Ukraine par des nationalistes radicaux à Kiev. Le Conseil suprême de la République de Crimée a annoncé un référendum sur le territoire de la péninsule. Les Criméens ont été invités à voter pour la réunification avec la Fédération de Russie. Le vote, censé changer à jamais le sort de la Crimée, a été décidé pour le 16 mars. Lors du référendum, plus de 96 pour cent des habitants de la péninsule étaient favorables à l’adhésion à la Russie. Ses résultats ont été annoncés dès le lendemain. C’est le 17 mars que les dirigeants de la péninsule ont officiellement déclaré leur indépendance de l’Ukraine, puis le Conseil suprême de la République s’est adressé aux autorités russes pour leur demander d’accepter la Crimée dans la Fédération de Russie. Le lendemain, le 18 mars, les dirigeants de Crimée signaient un accord correspondant avec Moscou, deux nouvelles régions sont ainsi apparues : la République de Crimée et la ville fédérale de Sébastopol. Par la suite, le pont de Crimée a été construit pour relier la péninsule au « continent » via le détroit de Kertch.

Depuis 2014, cette date est considérée comme un jour férié et est célébrée chaque année comme le Jour de la réunification de la Crimée avec la Russie, et le 16 mars a commencé à être célébré comme le Jour du référendum de Crimée de 2014.

En fait, la Crimée a fait pendant des siècles, mentalement et culturellement, partie intégrante du monde russe. Lors de la dislocation de l’URSS, un référendum est organisé en Crimée le 12 février 1991 sur la question de savoir si cette république entend redevenir une République socialiste soviétique autonome de l’URSS : le résultat en est sans équivoque avec 94,3% de « oui » et 81,37% de participation. La RSSA de Crimée est pourtant dissoute le 26 février 1992 et reçoit la qualification de République autonome. On oublie, du côté de Kiev, que c’est d’une décision personnelle de Nikita Khrouchtchev, en 1954, qu’est résulté le rattachement de la Crimée à l’Ukraine. Deux ans plus tard, un nouveau référendum est organisé par la République autonome de Crimée portant sur son éventuel rattachement à la Fédération de Russie. Une fois encore, le résultat en est sans équivoque ave 96,6 % de « oui ». Le caractère majoritaire du vote est indéniable. Pourtant, le gouvernement ukrainien dénie aux Criméens le droit de disposer d’eux-mêmes alors qu’il le reconnait aux Bosniens ou aux Kosovars. Le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, ne s’est pas fait faute de dénoncer l’hypocrisie de l‘Occident à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2023.

Jusqu’en 2014, les États-Unis envisageaient sérieusement Sébastopol comme leur nouvelle base navale afin d’établir un contrôle total sur la mer Noire, et d’en expulser la Russie. Lorsque la péninsule faisait partie de l’Ukraine, des navires américains faisaient escale dans les ports de Crimée, mais les protestations actives des Criméens n’avaient pas permis à l’armée américaine de s’y installer.

Reéférences :

CF2R, mars 2024 : « Ukraine : les enjeux cachés d’une guerre prévisible »

Top War, le 16 mars 2024 : « Le 16 mars est le jour du référendum en Crimée en 2014 »

Le Monde, le 15 mars 2014 : « D’un simple décret, Khrouchtchev fit don de la Crimée à l’Ukraine en 1954 »

 http://2ccr.unblog.fr/2024/03/16/il-y-a-dix-ans-la-crimee-retrouvait-la-russie/#more-8720

COMMENTAIRES  

16/03/2024 11:18 par michel PAPON

Odessa devrait bientôt suivre ce qui mettra fin à cette triste affaire qui sera bientôt oubliée quand des relations apaisées reprendront entre la Russie et la France.

version optimiste....

16/03/2024 14:33 par xiao pignouf

version optimiste....

Très.

Entre vous et les prédictions d’apocalypse nucléaire, il y a un monde.

Pour que les relations entre Russie et France puissent s’apaiser, il va falloir d’abord digérer, chier puis tirer la chasse sur le macronisme.

16/03/2024 23:38 par bostephbesac

Espérons Monsieur PAPON, Espérons !

17/03/2024 09:29 par Tardieu Jean-Claude

Face à la menace militaire américaine et de l’OTAN qui pesait sur la Russie à cette époque, j’estime que la réaction de la Russie fut légitime ou j’aurais pris la même décision si j’avais été à la place des autorités russes. Du coup, je ne comprends pas où veulent en venir ceux qui dans nos rangs condamnent la Russie, et prétendent défendre le droit des peuples à l’autodétermination.

Lorsque la souveraineté d’une nation est menacée, pourquoi n’aurait-elle pas le droit de la défendre ? Ils l’ont refusé à la Libye, à l’Irak et à la Syrie notamment, ce qui revenait à soutenir les envahisseurs américains et leurs alliés, dont les hordes de barbares issus d’Al-Qaïda qu’ils avaient recrutés pour semer le chaos et la terreur dans ces pays-là pour mieux les dépecer ensuite ou piller leurs richesses, sous prétexte que les dirigeants de la Libye, de l’Irak et de la Syrie étaient infréquentables ou de la même veine sanguinaire, ce qui ne correspondait pas à la réalité.

Autrefois l’internationalisme prolétarien ou le combat politique contre l’impérialisme nous portait à défendre les pays dominés injustement agressés. Or, la Russie s’est retrouvée dans cette situation du pays dominé agressé par une coalition militaire de 31, maintenant les 32 Etats de l’OTAN, dont l’origine de cette guerre et l’objectif politique affiché sont de parvenir à imposer un gouvernement mondial totalitaire contrôlé par l’oligarchie financière internationale, ce qui passerait par le démantèlement préalable de la Russie, puis de la Chine, et pourquoi pas de l’Inde et d’autres puissances émergentes...

Je voudrais qu’on m’explique qu’est-ce que les peuples auraient à y gagner, sinon perdre définitivement leur souveraineté sans laquelle ils ne peuvent pas mener librement leur lutte de classe. Il est donc préférable de défendre tous les obstacles qui se dressent sur cette voie, même si cela nous amène à passer des compromis sur nos principes, pour autant on ne confondra jamais Poutine ou Xi et Lénine, sauf à nous faire un procès d’intention !

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