Le commerce est florissant entre le Maroc et Israël, et le royaume chérifien arrive même à se placer en 4e position des clients arabes de l’Etat hébreu, après la Jordanie, l’Egypte et le Liban.
L’Institut israélien des exportations vient de rendre publics les chiffres des échanges entre les deux pays. Selon le rapport publié par l’organisme israélien, le Maroc, dont le roi Mohammed VI préside le très critiqué Comité Al-Qods, assure des échanges commerciaux avec l’Etat hébreu d’une valeur de 6 à 10 millions de dollars. Selon cet institut, les échanges devraient augmenter, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’armement, des hautes technologies et de l’industrie agroalimentaire. Ce rapport vient en tout cas confirmer la tendance mise en exergue en décembre 2012 par un autre organisme israélien, celui des statistiques. Ainsi, selon cette source, les importations marocaines en produits israéliens avaient crû de 216% alors que les exportations de produits marocains vers Israël avaient augmenté de près de 150%. A fin octobre 2012, les exportations du Maroc vers Israël se sont élevées à 42 millions de dirhams, contre 27 millions de dirhams au cours des dix premiers mois de 2011, soit une hausse de 54%.
L’année 2012 a donc vu une explosion du commerce bilatéral, même si sur le plan du volume, les échanges entre les deux pays demeurent minimes. La diffusion de ces chiffres par les organismes israéliens a mis dans une gêne indescriptible les autorités gouvernementales marocaines qui ont, de suite, tenté de démentir l’existence d’une quelconque relation commerciale avec l’Etat hébreu. Il est vrai qu’officiellement, il n’existe pas de relations diplomatiques entre les deux pays, ni de liaisons directes aériennes et maritimes. Mais, visiblement, cela n’a pas du tout constitué un obstacle au développement des échanges commerciaux entre les deux Etats. En juillet dernier, le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, avait déjà été accusé de normalisation avec Israël, suite à la participation d’Ofer Bronchtein, ancien conseiller du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, au 7e Congrès du Parti de la justice et du développement. C’est dire que la nature islamiste du gouvernement marocain n’a pas empêché l’amélioration des relations économiques entre l’Etat hébreu et le royaume du Maroc.