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L’élection présidentielle et le syndrome du référendum sur le TCE (on vous dit : blanc, vous faites rouge).

Je sais pourquoi ils vont voter pour Jean-Luc Mélenchon. Deux fois, si possible.

Le Grand Soir "donne à lire". Parfois, pas très souvent, un de ses administrateurs, croit pouvoir se mêler à nos 1000 auteurs aux idées disparates. Aucun n’est tenu d’épouser celles des autres, pas plus que nos milliers de lecteurs et nos blogueurs. Donc, ici, un point de vue soumis au dialogue.

Le Grand Soir.


L’auteur a écouté et noté les arguments d’électeurs mélenchonistes, puis il énumère les raisons qui devraient les dissuader et il termine en capitulant : mélenchonisé !

D’abord, cette déception d’un citoyen : « L’Union de la Gauche a donné en 81 la plus grande désillusion qu’il ait été possible d’imaginer. Elue sur la base, non plus du Programme commun, mais des 110 propositions du candidat Mitterrand, cette prétendue Gauche-là a gouverné à droite ».

Et la réponse d’un autre :

« Soyons justes, la victoire de la gauche en 1981 a aussi donné ceci : augmentation des minimas sociaux avec un SMIG revalorisé de 10%, allocation familiale, allocation logement et allocation pour handicapée de plus de 25%, autorisations des radios locales privées et ouverture de temps d’antenne à la gauche aux télévisions et aux radios publiques, l’abolition de la peine de mort, le blocage des prix pendant 6 mois, des nationalisation de grandes banques et entreprises, l’instauration de la semaine de 35H et la cinquième semaine de congés payés, la création des ZEP ( zone d’éducation priorité), la retraite à 60 ans ».

Jean-Luc Mélenchon explique que des ouvriers n’ont pas voté pour ces mesures-là . Et ils n’ont pas aidé à aller de l’avant, vers d’autres conquêtes.

Il paraît aussi que ceux qui avaient compris que la « France d’en bas » (selon une détestable expression) ne devait jamais voter pour la droite, pour ceux du château et leur palefreniers du centre, mais toujours à gauche (la « discipline républicaine ») ont vu leurs espoirs en partie déçus en raison de la nature profonde de la majorité de l’appareil du PS, peu désireux d’aller à l’affrontement avec le capital (« I’m not dangerous » ), de la faiblesse du PCF qui a cautionné le virage de 1983, du refus d’une partie de la « gauche de la gauche » de descendre de l’Aventin pour obliger le Pouvoir à poursuivre, de la passivité du peuple qui s’en est remis aux élus en oubliant ceci que l’Histoire nous a appris : la rue est aussi un espace d’expression démocratique. Les urnes sans la rue conduisent aux déceptions, la rue sans les urnes appelle souvent la répression et la division.

2012 n’est pas 1981.

Mais qu’ouïe-je dans mon oreillette ? La comparaison entre le vote pour la gauche en 1981 et le vote pour le Front de gauche en 2012 serait oiseuse. En 1981, la locomotive acceptée par le monde du travail, par les fils de Jaurès et de Marx et par les partis de gauche dès le soir du premier tour était le candidat du PS, François Mitterrand, non par défaut, non pas avant tout pour chasser le sortant, mais pour un programme porteur d’espoirs et ce, dans ce qu’il faut bien appeler une ferveur populaire dont le monde ouvrier n’était pas absent ( la foule à la Bastille, le 10 mai au soir n’était pas la même que celle du 18 mars 2012 au même endroit...).

Aujourd’hui, me souffle-t-on, 35% des Français estiment que Jean-Luc Mélenchon est le candidat qui défend le mieux les ouvriers, François Holande arrivant en deuxième position avec 30%, (sondage TNS-Sofres publié fin février). Et qui n’a jamais entendu, autour de lui, des électeurs de gauche dire qu’ils sont prêts à voter pour le candidat social-démocrate, sans illusion, non pas par adhésion à son programme plan-plan, mais afin de débarrasser le pays d’un président honni ? Voter pour celui qui semble être le moins pire et le mieux placé (cf. les sondages) dans la compétition. A croire qu’une majorité du peuple de gauche voterait François Bayrou s’il était le seul à pouvoir faire disparaître Nicolas Sarkozy du paysage politique.

Un Mitterrand, sans son programme et son chapeau ?

Un électeur sarcastique ricane. En avril 2012, le candidat du PS singe Mitterrand dans sa gestuelle et sa scansion particulière, ses intonations, en trottinant, pépère, les pieds dans les allées de la social-démocratie capitularde, un oeil sur le centre, le coeur loin des 110 propositions, et suivi d’une meute dont une partie est bien décidée à caresser les lambris dorés des ministères, quel que soit le vainqueur. A présent, il s’agit de leur tailler des croupières, d’en appeler à un électorat qui croit voter socialiste en votant Hollande, de dire non à des boutiquiers qui n’aspirent qu’à s’asseoir à la caisse derrière la vitrine ripolinée du système. Il s’agit de voter pour un programme dont le PS ne veut pas, déséquilibré qu’il est par sa propre droite, ouvertement prêt à faire entrer François Bayrou (ce Roméo sous les fenêtres duquel roucoula en 2007 une Ségolène transie) dans un gouvernement de gestionnaires mous.

L’exode chez l’ennemi.

J’écoute aussi les encolérés. Ah ! combien de fois nous ont-ils trompés ? Ah ! ces passages sans vergogne à l’ennemi, trahisons trop nombreuses pour être des épiphénomènes ! DSK nommé au FMI grâce à Sarkozy, Eric Besson changeant de camp en pleine campagne électorale de 2007, Bernard Kouchner, Jean-Pierre Jouyet, proche de François Hollande depuis l’ENA, Jean-Marie Bockel, Michel Rocard (qui fut premier ministre socialiste avant de devenir une sorte d’ambassadeur de Sarkozy auprès des pingouins des pôles Arctique et Antarctique, Jack Lang (envoyé spécial de Sarkozy en Corée du Nord), Claude Allègre, enfin qui n’en pouvait mais de danser devant le buffet. D’autres ont hésité (trop, le coche est passé) après avoir été pressentis par un président qui a su évaluer le poids insignifiant de leurs convictions pour un débauchage facile qui fait honte aux militants socialistes et aux électeurs du PS. Ah, camarades éléphants de la rue de Solferino, nous nous sommes tant aimés avant qu’une partie de la horde aille barrir dans la litière de l’ennemi ! Combien de fois avons-nous voté pour vous, au premier et surtout au second tour ?

Le mot « socialiste » est dépassé !

Je ne suis pas sourd à qui s’exclame  : « Et Manuel Valls ! » Directeur de la Communication de la campagne électorale de François Hollande, il avance que « des hommes et des femmes comme Dominique de Villepin, François Bayrou ou Corinne Lepage peuvent faire partie d’une majorité de large rassemblement ». Et, plus Jospiniste que Jospin qui ne répudiait le socialisme que dans son programme, Valls l’expulse du nom de son parti : «  le mot socialisme est dépassé ; il renvoie à des conceptions du XIX° siècle ».

Sur la photo, Hollande efface la gauche.

J’écoute cet ouvrier que je soupçonne d’être rouge : Hollande, le béret à la main, va à la rencontre de la Finance à chapeau melon : « Aujourd’hui, il n’y a plus (autre version : pas beaucoup) de communistes en France… » Dans le rôle d’un bourgeois de Calais, Hollande traverse la Manche en chemise pour effacer du paysage de la démocratie française un parti qui, sans compter les dizaines de milliers de communistes qui ne sont pas (plus) encartés, compte 100 000 adhérents (le chiffre peut varier selon les sources), 14 députés, 21 sénateurs, 2 députés européens, 232 conseillers généraux, 94 conseillers régionaux. Au total : près de 10 000 élus locaux et 753 maires dont 87 dans des villes de plus de 9 000 habitants.

Et comment ne pas voir que cet escamotage hollandien revient à traiter par le mépris le reste de sa gauche : EELV, le NPA, LO, le PG ? Ces partis dont il attend les voix car, même si les instituts de sondages, propriétés des oligarques, ont pour lui les yeux de Chimène et l’ont hissé au pinacle avant même qu’il soit candidat officiel et qu’il ait dit un mot, aucun ne prétend que le candidat social-démocrate rassemblera, seul, plus de 50 % des voix.

L’année, le jour et l’heure où le PS a fait demi-tour sur l’autoroute.

Une information me secoue. Au congrès de Bad Godesberg, en 1959, le parti social-démocrate allemand (SPD) a voté son virage à droite en rejetant tous les « marqueurs » du socialisme.

Lors de l’émission « Objections » sur France Inter, le 9 février 1990, Henri Emmanuelli, classé à l’aile gauche du PS, a avoué : «  Nous avons fait notre Bad Godesberg. Nous l’avons fait le 23 mars 1983 à 11 heures du matin. Le jour où nous avons décidé d’ouvrir les frontières et de ne pas sortir du SME [système monétaire européen], nous avons choisi une économie de marché ».

Et voilà que montent de l’agora, des cris de déception et d’inquiétude, des ressentiments, analyses, revendications qui m’ébranlent politiquement au fur et à mesure que je les note. Tenez :

- Et puis l’Espagne, et puis surtout la Grèce où le président de l’Internationale socialiste, George Papandreou, a livré, sans combattre, son pays à la finance internationale et son peuple au malheur, à la ruine et à l’humiliation.

- A ne pas voir ce qui sépare le PS de la gauche d’hier, à oublier qu’il a fait son Bad Godesberg, nous risquons de passer à côté du possible. En 2012, porterons-nous enfin au pouvoir quelqu’un dont le positionnement politique n’a pas été déterminé par un doigt mouillé qui repère la direction des vents favorables à sa carrière, ou encore par une pièce de monnaie jetée en pile ou face au sortir de l’ENA ?

Le vote utile, vote couché.

- On nous dit que la « gauche modérée » (celle qui n’évoque plus ses valeurs et qui a jeté les ouvriers dans la nuit de l’oubli comme on glisse la poussière sous le tapis) doit ébarber encore son programme pour que les médias la décrivent propre sur elle, face à une droite qui se radicalise, qui se lepenise, qui détruit le tissu industriel pour que ses oligarques accumulent, par la spéculation, des fortunes vertigineuses en des temps records, s’octroyant des salaires et des primes d’un montant si élevé qu’on n’arrive plus à calculer à combien de siècles de RSA ils correspondent.

Gauche honteuse et droite fière.

- Il faudrait donc, les politologues télévisuels le professent, que mollisse la gauche quand la droite se durcit. Une élection présidentielle, disent les oracles spécialisés dans les erreurs (mais pas dans leur confession) se gagne au centre pour le programme économique et, pour les idées, soit à l’extrême-droite qui cible les viscères, exalte l’émotionnel en épargnant les neurones qui ne sont pas les bienvenus au club, soit en puisant à l’aveuglette quelques valeurs dans le fonds de commerce de la gauche historique. La recette type ? Tranquilliser les marchés, exciter les bas instincts des masses, dîner avec les riches, diviser les pauvres, appâter les chalands par des mots vendeurs (justice sociale, jeunes, emplois, femmes, paix, pouvoir d’achat, relance...) et, si nécessaire, leur faire peur, leur faire peur, peur.

Au lendemain de mai 68, De Gaulle avait pu compter sur ce qu’il appela « Le parti de la trouille ». C’est ce parti-là que les propagandistes du «  vote utile » veulent ressusciter à leur profit.

- La droite, qui fut longtemps si honteuse qu’elle se faisait appeler « la majorité », jette fièrement le masque, se rebaptise « la droite ».

Mieux : elle caresse l’extrême-droite, sans vergogne.

Les concepts meurent avec les mots qui les portaient.

- Et voici que, par un consensus quasi général, sont effacés les mots de la réalité quand ils sont porteurs potentiels de révolte :
capitaliste, licenciement, ouvrier, chômeur, clochard, que les enfumeurs ont fait remplacer par capitaine d’industrie (ou entrepreneur), plan social, salarié, demandeur d’emploi, SDF, tandis que le Conseil national du patronat français (CNPF) est devenu, par antiphrase cynique, Mouvement des entrepreneurs français (MEDEF), congrégation figée qui entreprend très peu, soit parce que ses adhérents sont petits et n’obtiennent pas les liquidités indispensables, soit parce qu’ils sont bouffis-gavés et que la fortune leur vient quand ils dorment, en direct de la Bourse.

Ensemble pour renverser la table.

- Une chance historique est à portée de la main et serait déjà saisie sans l’absence d’un plus vaste rassemblement de toutes les gauches qui accepteraient des divergences dans le combat commun. Notre vie s’écoulera-t-elle et celle de nos enfants, avant que nous ayons vu arriver quelque chose de grand, de beau, de juste, d’enthousiasmant dans ce pays ?

- Va-t-on, pour refuser le « Tous ensemble », persister à confondre l’union et la fusion, le programme et la Bible, l’autre et l’intrus, l’allié et le rival, le contradicteur et l’ennemi, le candidat et Dieu-le-père, l’audace et l’inconscience, le vote dicté par la crainte et le devoir civique, le PS et un parti socialiste ?

Le dynamisme squatte un nouveau courant.

- Agé à peine de 3 ans, le Front de gauche rassemble le Parti communiste français, le Parti de gauche, la Gauche unitaire (venue de la LCR), République et socialisme, Convergences et alternative (venues du NPA), le Parti communiste des ouvriers de France et la Fédération pour une alternative sociale et écologique. Le Mouvement Politique d’éducation populaire soutient son candidat. Le Front de gauche a donc fabriqué une dynamique dans l’union. Cette dynamique secoue les abstentionnistes de toujours, elle remplit des salles immenses qui résonnent d’enthousiasme, elle envahit joyeusement la rue, elle draine les jeunes, elle éveille les pauvres qui votaient contre leurs intérêts, elle rend l’espoir à des électeurs de gauche qui se voyaient contraints de voter PS à contrecoeur, saoulés par l’antienne du vote utile et du « Tout sauf Sarkozy ».

- Cette dynamique décille les yeux de ceux qui allaient distinguer Marine Le Pen de son père, se laisser prendre au strabisme politique divergent de Bayrou, pardonner à Bling-bling, déposer une rose devant une étude de notaire prise pour le local de permanence de Jean Jaurès.

Choisir un individu ?

- Le système électoral veut qu’on vote pour un homme (ou une femme), que le débat soit donc personnalisé et que, souvent, ce qu’est le candidat (ou ce qu’il paraît être) prenne le pas sur ce qu’il propose, sur les idées qu’il incarne (et qui, parfois, sont plus grandes que lui). Les médias le veulent ainsi.

Le candidat idéal, parlons-en.

- On dit « candidat » par commodité pour ne pas céder à la mode qui rend tout écrit illisible (les nouveaux(velles) candidat(e)s et les électeurs (trices) conscient(e)s représentant les maîtres(esses)-nageurs(euses)-sauveteurs (trices ? teuses ?…), mais entendez : candidat homme ou femme.

Bon, il le faudrait immaculé. Dans ce cas, on lui reprochera son manque d’expérience, de stature internationale (a-t-il rencontré Obama, Merkel, a-t-il été ministre ?). Comme si on ne devenait pas député, ministre, président, après ne pas l’avoir été !

- Donc, finalement, il faudrait plutôt un candidat avec de la bouteille, assez âgé pour avoir l’épaisseur nécessaire à la charge. Mais attention, il convient aussi que, dans son passé, il ait commis un sans-faute, que nulle part dans un de ses articles, une de ses déclarations, un de ses votes, on ne puisse trouver matière à heurter la pureté révolutionnaire. On exigera de lui trois décennies d’infaillibilité, vertu dont sont exemptés : le pape, désormais (mais restons sur le sujet) et nos porteurs des discours d’hier. Ceux qui offrent du nouveau n’y coupent pas. Hommage du vice à la vertu. Pour le parcours des autres : amnésie. Ecoutez le candidat Sarkozy s’indigner que le président Sarkozy n’ait pas pris des mesures que le nouveau président Sarkozy prendrait.

- Nonobstant leur propre nomadisme électoral, les citoyens exigeront du candidat idéal, qu’il ait fait preuve de constance dans un parti. Mais, tous les partis ayant un jour failli quelque peu, on aimerait apprendre qu’il a milité, sans varier d’un iota, dans un parti exemplaire, et donc… imaginaire.

- D’un anonyme, parlant d’une des composantes du Front de gauche : « Je sais bien que le PCF n’a pas toujours été parfait, sinon, j’y serais encore. ». Et il développe en disant en substance que si les communistes « étaient parfaits ils seraient Dieu, et s’ils étaient Dieu, ils n’existeraient pas ». Ce qui, assure-t-il malicieusement, en arrangerait certains. Dans le même registre (mais en moins mécréant), on dit en Amérique latine que les révolutions sont perfectibles parce que ce sont des hommes qui les font et pas des anges et que, pour voir les anges à l’oeuvre, il faut commencer par mourir.

Reste vierge : un jour, ton Prince viendra.

- L’intégriste politique (comme le religieux) ne veut épouser qu’une vierge (néanmoins experte dans les jeux de l’amour). Et comme on en manque sous nos latitudes, il renonce à fonder un foyer, à procréer. Il préfère l’onanisme qui préserve sa pureté et, dit-on, n’affecte son intégrité physique qu’au niveau de l’acuité auditive (léger dommage collatéral pour qui préfère être seul que mal accompagné, même si la marche en commun conduit hors du désert).

- C’est l’apanage des puceaux de n’avoir jamais mal fait l’amour et quiconque a un jour participé à la gestion d’une association, d’une commune, d’un pays, s’est exposé à l’erreur, à la faute, au compromis, voire à la compromission.

«  Quoi je me suis trompé cent mille fois de route » écrit un Louis Aragon qui ajoute, trop optimiste : « On sourira de nous pour notre dévouement », alors que ce n’est pas le sourire qui prévaut mais très souvent le reproche.

« On sourira de nous pour le meilleur de l’âme
On sourira de nous d’avoir aimé la flamme
Au point d’en devenir nous-mêmes l’aliment
Et comme il est facile après coup de conclure
Contre la main brûlée en voyant sa brûlure. »

Etes-vous de la confrérie de ceux qui se sont trompés au moins deux fois, trois ? Plus ? En comptant un vote pour Robert Hue, alors. Robert Hue ! Mon dieu !

« Eh bien j’ai donc perdu ma vie et mes chaussures

Je suis dans le fossé je compte mes blessures ».

Les militaires se recrutent parmi les civils.

- Les nouveaux électeurs du Front de gauche se recrutent dans les rangs de l’extrême-gauche, des écologistes, du PS, de la droite et dans le vivier des abstentionnistes.

- La gauche, nous y voyons des frères d’armes qui devraient lutter au coude à coude, heureux d’être ensemble, s’enrichissant les uns les autres, attentifs à ce que les autres portent en eux de respectable et de novateur. Au risque de choquer les gardiens du Temple Révolutionnaire, peut-on avouer qu’on voit des frères dans certains militants des autres partis (dont ceux du PS, de sensibilité de gauche, qui se fourvoient, mais n’en sont pas pour autant méprisables, ni pétrifiés ad vitam aeternam).

- On observe, en Amérique latine, une montée des luttes victorieuses : un peu, beaucoup ou passionnément, c’est selon, mais souvent avec finesse dans le combat, jamais par des assauts à front de taureau et toujours par des épaulements fraternels surmontant les diversités. Ensemble pour parler de l’humain AVANT de parler d’économie (pas à la place, hein ?).

- Ici aussi, nous avons avant tout besoin d’être ensemble. Ensemble dans la diversité. «  Chaque feuille du figuier est différente mais, ensemble, elles font un figuier » disait Matisse.

J’ai noté vos raisons de voter pour Jean-Luc Mélenchon :

- Vous le ferez par amour de la démocratie qui ne peut être confondue avec le droit de vote tous les 5 ans, avec trahison des promesses et visite consécutive au Fouquet’s, ou préalable à la City.

- Vous le ferez par amour pour la liberté d’expression, qui n’a rien à voir avec un pluralisme de médias qui appartiennent à des groupes de banquiers, industriels, marchands d’armes.

- Vous le ferez pour tous ceux qui sont plus jeunes que vous et qui n’auront pas ce que leurs aînés ont eu en matière de carrière professionnelle, de possibilité d’acheter un appartement ou une maison, de (relative) sécurité de l’emploi, de droits syndicaux, de progression des salaires, de remboursements de soins médicaux, d’infrastructure hospitalière, de maternités de proximité, de services publics nombreux (et au juste prix), de retraite accordée avant d’avoir l’âge de mourir. Et ne leur disons pas (les jeunes sont fragiles) qu’ils seront la première génération qui vivra moins bien que celles d’avant (malgré les iPad 3).

Tous ces droits, pourtant insuffisants, ces acquis qu’il fallait améliorer, partent en fumée. Les deux candidats chouchous des médias nous ont prévenus que la spoliation s’accélèrera demain dans une France plus riche que jamais, par la rigueur pour l’un, par la rigueur ayant un sens pour l’autre, lequel pousse la bravitude jusqu’à envisager de « donner un coup de pouce » au Smic, de bloquer « le prix de l’essence pendant trois semaines » et de créer une nouvelle tranche d’imposition à 75 % (provisoire semble-t-il), qui surprend jusqu’à ses amis et n’inquiète que les contribuables concernés, soit 0,02% !

- Vous voterez Jean-Luc Mélenchon pour contribuer à tirer la classe politique à gauche, d’un coup sec.

- Vous voterez Jean-Luc Mélenchon parce que vous déplorez que l’analphabétisme politique ait déferlé sur ce pays qu’il a décervelé. En une génération. Il n’en faut pas plus, l’homme redevient vite un animal si la chaîne des savoirs s’interrompt. Mais voilà qu’un pédagogue se dresse, moderne « Hussard de la République », et que se remplissent les salles et les places d’une foule (non : d’un peuple) immense, avide de s’approprier les savoirs que la classe médiatico-politique, les amuseurs publics télévisuels leur ont volés en les remplaçant par des plateaux de bêtises cyniques, de rires feints, de vulgarité et de mensonges enrobés de paillettes dans des studios écrasés de lumières polychromes qui enivrent les spectateurs choisis « dans la limite des places disponibles » pour y applaudir sur commande des décérébrés dont quelques-uns vont apprendre à leurs dépens de quoi il retourne quand Jean-Luc Mélenchon parle de 14 paliers et de 100% au-dessus de 360 000 euros annuels.

- Vous voterez Jean-Luc Mélenchon pour que nos soldats rentrent d’Afghanistan, que la France sorte de l’Otan, cette tueuse sous domination d’un pays guerrier dont le dollar est la valeur suprême, pour la reconnaissance de l’Etat palestinien et l’instauration d’une paix durable au Proche-Orient, dont tous les pays, y compris Israël, ont besoin sous peine d’être emportés dans une spirale infernale.

- Vous voterez Jean-Luc Mélenchon parce que vous savez que l’écologie est politique, que vous en avez assez de voir vos appareils photos, imprimantes, téléphones, machines à laver, etc., tomber en panne irrémédiablement au bout de 4 ans par la volonté des fabricants pour qui le gâchis compte moins que l’argent qu’ils vous soutirent et qu’ils vous soutireront en inventant sans cesse des objets dont vous n’aviez pas besoin et dont beaucoup exigent, pour obéir, des connaissances de techniciens en informatique ou l’insolente intuition des teen-agers de la maison.

- Vous voterez Jean-Luc Mélenchon pour une société de fraternité, d’acceptation de l’autre, pour une nouvelle Constitution qui nous débarrasserait de la personnalisation et d’un glissement insidieux vers « une monarchie républicaine ».

- Vous le ferez sans écouter le baratin emberlificoteur du marchand d’aspirateurs (« Angela Markel a le même à la maison ») juché depuis 5 ans sur le fauteuil du général De Gaulle à l’Elysée. Pas davantage vous ne voulez céder au chant de sirènes d’un imitateur amaigri de Tonton dont les nouvelles lunettes ou l’histoire de sa vie sont plus connus que le programme. Au demeurant, ceux qui cherchent ne débusqueront rien dans ce qu’il dit qui soit de nature à provoquer la fuite d’un seul gramme d’or en Suisse.

- Vous le ferez parce que vous pensez qu’il serait temps que la France se souvienne qu’elle émerveilla le monde en 1789, en 1936, pendant la Résistance, en 1968, en 2005 en rejetant le Traité constitutionnel européen. En 2012, elle a un nouveau rendez-vous avec l’Histoire. Il est probable que les peuples d’Europe asservis par la puissance de l’argent attendent son signal.

- Vous le ferez parce que Jean-Luc Mélenchon n’est ni un dieu ni un maître, ni un sauveur suprême, mais un leader appuyé par des formations qui sont le sel de la terre de gauche.

Comment vous en dissuader ? Résultat de mon sondage (suspect, comme les autres.

- Il faudrait, pour vous dissuader de ce choix, que votre raison capitule devant la peur, cette peur que la quasi-unanimité du monde politique et médiatique a soufflée sur nous en 2005 en jurant que le vote non au référendum sur le Traité constitutionnel européen serait une catastrophe pour l’Europe et pour la France, cette peur à laquelle les citoyens n’ont pas cédé alors.

- Il faudrait, pour vous dissuader, que le réflexe tripal du « Tout sauf Sarkozy » fasse passer au second plan l’impérieuse nécessité d’une reconfiguration de la gauche avec retour au bercail du PS, tout entier, ou en morceaux. Un PS libéré de son aile droite, ce vivier que Sarkozy n’a pas eu le temps d’assécher par la pompe aspirante des ambitions sans principes, moraux ou politiques. Cette camarilla de carriéristes qui piaffent aux portes des palais de la République, vous aimeriez la décimer dès le vote du premier tour des élections présidentielles.

- Il faudrait aussi, pour vous dissuader que, pour supporter pendant 5 ans le « moins pire », vous consentiez à ne léguer à vos enfants que les ruines de la maison où vous avez vécu, laissant, tout en haut du toit, un couvreur lymphatique réparer ci et là quelques gouttières en posant des tuiles roses du plus bel effet, tout en abandonnant l’intérieur aux huissiers mandatés par les banques créancières et l’extérieur à une cohorte d’actionnaires qui démontent portes et fenêtres.

- Il faudrait que vous ayez appris à ne pas vous inquiéter pour la jeunesse quand la révolte de rue sera le seul espace politique que nous lui aurons laissé, face aux CRS qui, comme leur nom l’indique, servent la République et la Sécurité (celles des prédateurs en col blanc, des déménageurs d’usines, qui jamais ne firent connaissance avec une matraque).

- Il faudrait oublier que l’alternance politique, fausse gauche/vraie droite, ce « diable de confort du bipartisme à la française », tue au fil des lustres et des décennies toute possibilité d’alternative par laquelle serait mis fin au grignotage des droits du peuple, à l’autodafé des concepts humanistes et à l’annihilation de toute pensée socialiste.

- Il faudrait que le citoyen, fier du triomphe du « non » au référendum de 2005, fasse place à l’électeur pleurnichard mal remis du avril 2002, (21 avril dont Danielle Mitterrand avait dit à Jospin, les yeux dans les yeux : « C’est un grand jour ! »).

- Il faudrait que, puisqu’on vous le dit, puisqu’on vous le répète, vous soyez vraiment traumatisés par l’élimination du candidat du PS en 2002, plus en tout cas que ne l’est le PS qui nous refait la même campagne arrogante, sûre d’elle et dominatrice, où les électeurs traditionnels de la gauche sont priés de s’apprêter à voter au pas, en bataillons de soldats disciplinés, tandis que le candidat chasse sur les terres du centre et peut-être au-delà . Or, vous craignez qu’à ne rien vouloir négocier du fait de sa puissance supposée, le PS ne décourage un éventuel report des voix en sa faveur au second tour, de sorte que le "vote utile" serait celui qui, en permettant au Front de gauche de grimper plus haut, inciterait le PS à négocier certains points de son programme afin de faire le plein des voix de gauche sans lesquelles il serait battu, une fois de plus, comme,en 2002, comme en 2007, deux élections que la droite ne pouvait pas gagner. Au passage, il faudrait que vous oubliiez le spectacle d’une Ségolène Royal hilare au balcon du PS, alors qu’elle venait d’apprendre sa défaite (qu’avait-elle perdu ? Le superflu, la vue depuis la plus haute marche du Pouvoir, quand d’autres, qu’elle emberlificota, pataugent dans la gadoue). Il faudrait oublier aussi ses déclarations sur les 35 H et le SMIC à 1500 euros, deux mesures qu’elle défendit avant d’avouer qu’elle était contre.

- Il faudrait que vous soyez prêts à passer sous les fourches caudines du vote par défaut, brandies par ceux qui méritèrent l’élimination au premier tour des présidentielles de 2002, qui appelèrent alors à voter Chirac pour limiter leurs dégâts, qui militèrent pour le « oui » au TCE et qui nous ressortent les mêmes scénarii : oui au traité de Lisbonne, oui au MES (Mécanisme européen de stabilité), oui à un programme électoral Canada-dry mâtiné de tisane tiède. Que vous aimiez ou pas, vous en boirez : Manuel Valls tient l’entonnoir de marque Votuthil.

Et arrêtez de gigoter, sinon le grand méchant loup, le Croque-mitaine, Barbe Bleue, l’ogre, la fée Carabosse, le père Fouettard vont débarquer dans l’Hexagone et vous allez souffrir pire que si vous aviez mal voté à un référendum.

- Il faudrait, pour vous dissuader de voter Mélenchon, que vous soyez apte à ne pas baisser les yeux, demain, devant les reproches à venir des enfants de ce pays et peut-être (sans doute) de nos vieux.

Ah ! Mais vous m’avez bien convaincu, à la fin ! Ma parole, IL vous a formé dans son Ecole Populaire de rhétorique ?

Ebranlé par toutes vos raisons politiques, j’en ajouterai une, personnelle, qui finit de m’emporter dans votre tourbillonnant courant frais : ayant eu à approcher Jean-Luc Mélenchon pour des actions communes sur l’Amérique latine alors qu’il était encore sénateur socialiste, puis en d’autres circonstances plus récentes, je crois à sa générosité, à la sincérité de son engagement et de ses mots. Et à son courage intransigeant face à l’extrême-droite, quand des apprentis sorciers voient dans cette machine à fabriquer la haine un simple obstacle jeté dans les jambes de Sarkozy et, pour ce dernier, un réservoir à idées.

Allez, votons avec notre tête et notre coeur, laissons le trouillomètre en-dehors de l’isoloir et :

« Que se vayan todos ! » (Non, pas toi, J-L.).

Maxime Vivas

Ecrivain, ex-référent littéraire d’ATTAC.

COMMENTAIRES  

18/03/2012 23:07 par Jean-Michel Hureau

Maxime,

Si tu as écrit tout ça en revenant de la Bastille, chapeau, car tu dois avoir mal aux doigts...

Je pensais écrire un petit truc sur Méluche mais comme tu as tout dit, je m’abstiendrai.

Et, comme il se doit, je voterai pour lui au premier.. et au deuxième tour !

Cette fois, la boîte à gifles n’est pas ouverte pour la Gauche comme ce fût le cas en 2002 et 2007.

Et mercio à LGS pour cette prise de position sans ambiguïté.

Amitiés

JMH

18/03/2012 23:07 par Antonio

Les raisons de voter Mélenchon sont nombreuses et probablement que mon vote se portera sur lui.

Mais il y a aussi des choses qui sont loin d’être rassurantes font peur : sa conception de la laïcité (via Henri Pena-Ruiz) qui lui fait faire ami-ami avec la rédaction de Charlie-Hebdo (dont on connaît l’opportunisme et la bassesse même après le départ de Ph. Val) et Caroline Fourest (qu’il appelle de son prénom), son attitude vis à vis de la candidate du NPA, certaines déclarations péremptoires du genre "En France, on ne fait pas ceci ou cela...", et son soutien à la guerre en Libye.

Voilà des choses qui me foutent vraiment les jetons !

18/03/2012 23:43 par Victor

Bonsoir aux administrateurs & lecteurs du GS, que je visite très régulièrement depuis quelques années maintenant.

Je vous remercie chaleureusement pour l’ouverture d’esprit dont vous faites preuve dans la diversité des auteurs publiés sur ce site ; on fait ici un pas vers une union plus que nécessaire des résistants au paradigme dominant, si dévastateur qu’il rend navrant la pathologie à la mode qui consiste à ficher, blacklister (quand ce n’est pas l’appel au passage à tabac) des personnes aux relations douteuses ou convictions que l’on ne partage pas.
Il faut de toute urgence que s’impose partout la méthode scientifique du blind reviewing pour une juste évaluation des thèses soutenues dans les articles, et ce surtout dans les esprits de nos anachroniques anti-fas, qui eux se gardent bien de divulguer leur véritable identité de façon à éviter de subir ce qu’ils infligent aux autres. Cela évitera à ces derniers de se disqualifier eux-mêmes et à jamais du débat serein que je ne suis sûrement pas le seul à appeler de mes voeux.

Je vous félicite donc camarades pour la diversité du contenu tout autant que pour sa qualité.
Pour tout cela, encore une fois merci.

Une remarque néanmoins, concernant maintenant le présent article de M. Vivas : il n’y aurait donc aucune critique légitime à adresser au sieur Mélenchon, ou du moins susceptible de faire passer l’envie de voter pour "le moins pire" ?
Il conviendrait tout de même de rappeler certaines choses :

- En sa qualité d’ex lambertiste (aveugle quant aux manipulations dont la mouvance en question faisait l’objet ?) Mélenchon n’a toujours eu que mépris pour le PCF - en témoigne de récentes prises de bec peu courtoises envers certains militants communistes lors de meeting.
- Mélenchon n’a toujours eu que mépris pour les sensibilités religieuses, la spiritualité, et pour un passé pas si lointain de la France en tant que réalité historique constituée avec l’implantation du christianisme dans nos contrées. Un mépris souverain et relativement emmerdant dans la mesure où le gros des troupes fraîchement immigrées (que Mélenchon prétend représenter) est plutôt respectueux des valeurs traditionnelles et qu’un renouveau de la pratique religieuse catholique se laisse observer. Une position anti-cléricale, pas forcément gênante en tant que choix stratégique puisque les pratiquants en majorité ne voteront pas (en ce qui concerne les musulmans) ou ne voteront pas pour lui (pour ce qui est des catholiques)... mais, a minima, haineuse et, encore une fois, anachronique.
- Mélenchon ne donne pas l’impression d’avoir bien saisi les tenants et les aboutissants de la probable guerre à venir en Iran... ce qui autorise un doute pesant quant à sa capacité à rompre avec la politique actuelle de soumission intégrale à l’axe américano-sioniste.
- Ce qui nous amène directement à nous demander si réelle rupture il y aura avec le lobbying sioniste national et international, ainsi qu’avec Israël dont je n’ai pas besoin de rappeler qu’il est un Etat pratiquant l’apartheid, que la chose est simplement invraisemblable au XXIème siècle et que la fin de l’éternel soutien de la France à cet Etat raciste dans son essence même devrait prendre une place de choix dans un programme présidentiel.
- Mélenchon est membre de la Franc-Maçonnerie ; et il est quand même problématique de faire partie d’une confrérie occulte d’élite, quelle que soit son influence réelle sur les évolutions politiques, quand on prétend être la voix des sans voix.
- Enfin, et c’est peut-être le point le plus important, Mélenchon ne parle jamais de sortie de l’UE ni de l’euro. Dés lors il me semble (comme il semble à beaucoup d’autres) vain d’imaginer la possibilité même d’une politique économique et sociale de rupture.

En conséquence de quoi je pense que Mélenchon joue la comédie, sûrement mieux que les autres, et que même le discours, essentiellement de par l’omission de thèmes centraux, pose sérieusement problème.

Je finirai en lançant un appel à l’abstention générale et à "l’insurrection civique" dés le résultat des élections rendu public, quel que soit la personne élue... pour la bonne et simple raison qu’il faut arrêter de raisonner en terme de vote utile, car le vote Mélenchon en est quand même un, et plus encore qu’il faut arrêter de donner de la légitimité par le simple fait de voter à un système politique qui programme, lui aussi, dans son essence, l’asservissement du plus grand nombre.

18/03/2012 23:54 par Jean-Michel Hureau

@Antonio

Si tu connais quelqu’un, à part toi, qui épouse totalement tes idées, tu peux m’appeler de jour comme de nuit, je suis à ta disposition.

Concernant Henri Peña-Ruiz, c’est un grand défenseur de la laicité et de l’École Républicaine.

Ton prochain livre de chevet, si tu le veux, "Que vive l’école républicaine !" de Charles Coutel. 117 pages seulement et tout est dit.

JMH

19/03/2012 00:39 par moi

Moi, ce qui me fout les jetons, c’est le fanatisme aveugle de ceux qui, sous prétexte de tolérance à l’égard de l’humaine et imparfaite condition, ne tolèrent aucune critique de Mélenchon. C’est la meilleure garantie d’un vote en blanc : gare à celui qui critiquera sa politique quand il aura le pouvoir : il n’aura même pas besoin d’organiser la répression, ses fans s’en chargeront. On a déjà vu ça.

Par ailleurs, s’il est condamnable de voter "utile", c’est à dire pour le candidat qui a le plus de chance d’être élu, selon les sondages, je ne vois pas pourquoi je devrais voter plutôt pour Mélenchon que pour un candidat dont les intérêts sont plus proches des miens, ce qui m’apparait comme la meilleure garantie qu’il continuera à les défendre après les élections comme avant, pourquoi je devrais moins tolérer les défaillances de ce dernier que celles de Mélenchon...?

19/03/2012 01:08 par mediacideur

Je partage l’opinion d’Antonio :"Les raisons de voter Mélenchon sont nombreuses et probablement que mon vote se portera sur lui."

Je partage également ses critiques et surenchéris : non seulement il appelle soeur Caroline Fourest par son prénom mais encore il lui lance "vous êtes une intellectuelle que j’admire !" (source : sur LCP, avec Moati et... Ivan Rioufol !).

Sauf celle concernant la Lybie. Non, Antonio, il n’y a pas eu, de la part de Mélenchon, un "soutien à la guerre en Lybie", il y a eu de sa part une naïveté, il s’est fait rouler dans la farine, comme, du reste, et excusez du peu, la Russie et la Chine...

Je rajoute comme critique celle-ci : Mélenchon a un côté exaspérant de celui qui tombe de la lune. Ainsi il débarque quand Pierre Carles lui apprend l’existence du Siècle ! C’est le même Pierrot lunaire concernant Val et Cabu, de même pour Plantu (il disait le trouver parfait jusqu’à ce que ce grand ami du Qatar et de son pognon l’assimile à ... Marine Le Pen). Et ce côté n’est pas du tout rassurant, surtout quand on voit ce qu’il lui fait commettre comme bourdes sur l’international (il répète sans sourciller et en en rajoutant même, les conneries merdiatiques sur les propos du pdt iranien, par exemple)

Concernant le texte de Maxime Vivas je l’ai trouvé illisible et interminable. Je dois être fatigué, je suis plutôt fan habituellement. Mille excuses, je relirai demain.

19/03/2012 02:55 par Louis Garneray

J’ai un temps été séduit par le discours de Mélenchon mais j’en suis sérieusement revenu. Son côté rendre-dedans est séduisant, sa gouaille est souvent jubilatoire mais il faut aller au-delà . Outre ses positions sur les "interventions humanitaires", ce qui me convainc le moins chez lui c’est son rapport à l’Union européenne, un point qui est loin d’être anecdotique. Voici la grave inconséquence que je perçois :

1. De nombreuses propositions du programme du Front de Gauche sont inapplicables dans le cadre des traités européens : lutte contre les délocalisations, la finance, rétablissement des acquis sociaux et des services publics, nouvelles conquêtes progressistes, etc.

2. Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche ne proposent pas de sortir de ces traités, c’est-à -dire de l’UE, en demandant l’application de l’article 50 du traité sur l’Union européenne (TUE) qui dit que "Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union". Je ne comprends pas pourquoi (la crainte d’être une nouvelle fois renvoyé à Marine Le Pen et au FN, qui d’ailleurs ne proposent pas la sortie de l’UE ?).

3. Même si Jean-Luc Mélenchon était élu président de la République, le rapport de forces en Europe et la nature même des institutions de l’UE ne lui permettraient pas de faire converger les 26 autres pays vers ses positions. Comment croire sérieusement qu’il pourrait convaincre ne serait-ce que l’Allemagne de se rallier à ses vues ? Aucune "autre Europe" n’est réalisable et certainement pas une "Europe sociale". Il faut arrêter de faire miroiter aux gens une chose qui est structurellement impossible.

Le programme de Mélenchon est donc globalement inapplicable à l’intérieur du cadre de l’UE et il n’aurait pas la possibilité d’infléchir la construction européenne pour que celle-ci soit au service d’une politique réellement de gauche. Même s’il y a plein de propositions auxquelles je souscris, comme je sais qu’elles sont d’ores et déjà condamnées - et je pense que Mélenchon le sait aussi -, je vais m’abstenir aux deux tours, aucun candidat ayant obtenu les 500 signatures ne prescrivant la sortie de l’Union européenne (prémisse incontournable pour accéder à une politique progressiste).

J’en ai assez des promesses en l’air, des espoirs déçus et des déclarations d’intention qui n’engagent à rien. Je voterai pour Mélenchon quand il sera pleinement conséquent et proposera la sortie de l’UE, comme le lui suggère le M’PEP. J’espère d’ailleurs que ce mouvement parviendra à faire évoluer le Front de Gauche sur la question de l’UE (et de l’euro) et ne s’engouffrera pas dans l’impasse "alter-européiste".

Pourquoi diable Mélenchon a-t-il dit qu’il était un "fédéraliste européen" (dans le "7/10" de Nicolas Demorand sur France Inter, le 5 octobre 2009) ? Pour moi le fédéralisme européen signifie la destruction de la souveraineté populaire, de la démocratie et du progrès social.

19/03/2012 09:06 par résistant

Mélenchon est bien gentil, c’est probablement un des ’moins pires’, mais en écoutant ses propositions, comme en fait celles de la majorité de la vrai gauche (celle qu’on appelle extrême-gauche maintenant), je ne suis pas impressionné ni convaincu.

Pourquoi ? parce qu’aucun ne va au fond des choses, aucun ne remet en cause le système actuel ni n’explique les véritables raisons des maux dont souffre l’humanité et la terre aujourd’hui.

La gauche ne combat plus le capitalisme. Ne propose plus d’alternative. Et non je ne parle pas du PS, je parle de vous, lecteurs. Oui vous.

La gauche réclame juste un plus gros morceaux (devrais-je dire de plus grosses miettes) du gâteau, sans poser la moindre question sur les ingrédients ni le patissier.
Parti de gauche, NPA, LO, communistes et autres, tous ont renoncé à vraiment changer le monde.
Aucun ne propose de réflexion en profondeur.
La politique, ce n’est pas ce que vous voyez à la télé, ce n’est pas non plus déposer une envellope dans une boite. Ca c’est l’illusion de la politique, de la démocratie, pour mieux vous exploiter.
La politique, c’est penser, analyser, réfléchir par soi-même, longuement, consciencieusement.
Et pas seulement les quelques semaines avant la présidentielle, mais tout le temps. La politique, c’est l’application sociale de la philosophie, et la vraie philosophie, ça se vit, en permanence :

- Dénoncer la dette, les dettes, le système de crédit délirant qui nous force à emprunter avec intérêts notre propre argent à des banques privées à qui on a donné le pouvoir divin de créer l’argent à partir de rien pour nous le vendre !
- Dénoncer, expliquer et combattre la domination mondiale de l’économie financière mafieuse au service de quelques banquiers internationnaux qui réduisent le monde en esclavage et à l’état de poubelle.
- Dénoncer le mensonge, l’illusion de la croissance, cette hystérie pernicieuse qui fait de nous des égoistes et des pollueurs.
- Sortir de l’OTAN, sortir de l’euro, sortir de l’Europe des banquiers, et créer une nouvelle dynamique basée sur l’égalité des êtres humains et le dévellopement durable, pacifique et écologique.

Tout le monde le voudrait, mais personne n’en parle, ou alors comme pour évoquer un beau rêve innacessible, un fantasme.

Mais dans d’autres pays, les politiciens et les peuples ont le courage de se battre contre la dictature financière, vraiment, concrètement.

Moi, je veux voter pour Chavez, pour Castro, pour Correa, Morales et tous ceux qui se battent contre le véritable ennemi, qui ont dit merde aux Etats-Unis, à l’OTAN, à la ’banque mondiale’, FMI et autres machines à réduire les peuples en esclavage dans une dictature totalitaire mondiale telle que la planète n’en a jamais connue avant.

Et ça, vos Mélenchon, Besancenot et autre ’révolutionnaires’ ou ’anti-capitalistes’, ils n’en parlent pas.
Plus de miettes pour les pauvres.
Voilà la profondeur de leurs propositions.

Moi, en 2012, je ne voterai pas, et j’en suis fier.
Sarkosy encore ? ou Le Pen ? Je m’en fous, je ne me mettrai pas à genoux pour protéger ce qui reste de votre petit confort bourgeois.
Le vrai geste politique, celui qui suit logiquement la réflexion, ce n’est pas de faire là où on vous dit de faire, mais c’est de remettre en cause le système.

En refusant de participer à cette élection, je dénonce cette mascarade de démocratie qui ne sert qu’à détourner notre attention des vrais problèmes et de nos vrais ennemis, ceux qui manipulent les marionnettes que vous appelez ’les hommes politiques’.

19/03/2012 09:07 par CN46400

Terrible, comment peut-on être d’accord avec un texte si long à 100% ? C’est pourtant ce qui m’arrive ! Vivas a tout dit, même le reste. Bien sûr, heureusement, quelques "pisse-vinaigre" me "titillent" et parmi eux, ceux qui, bien qu’habitant en Europe, détestent "l’Europe" comme certain de leur ancètres, albigeois ou bretons, sont morts et enterrés en détestant la France.

Cette France qu’ils adorrent maintenant et qu’ils croient éternelle, alors qu’ils savent bien que vue de n’importe quel spoutnik, elle n’occupe pas plus d’espace que le plus petit des villages gaulois. Ils n’ont pas remarqué que dans leur propre chef-lieu de canton, la plus grande des entreprises travaille maintenant, la plupart du temps, pour l’exportation en Europe, et ailleurs....

Il ont admis que l’unification, vieille de plusieurs siècles, de la France, pour la production, le niveau de vie, la protection a été un plus, mais ils ne peuvent concevoir, comme leurs ancètres jadis, l’étage supérieur, l’Europe, qu’appelle ce que Marx nomme : le dévepoppement des forces productives. Pour eux, l’organisation du monde qui s’est achevé avec la généralisation des états-nation est immuable. Or le développement des forces productives n’a, actuellement, qu’une limite, la planète Terre. Et tout laisse à penser que l’état, avant de dépérir, sera européen donc continental, puis mondial.

Mélenchon, et le Front de Gauche, regardent le Monde tel qu’il est, et, comme Marx, ils savent que les solutions ne sont pas derrière mais devant. En Europe l’état bourgeois a, désormais, un niveau de plus qui, comme le reste, doit être subverti.

Et à y regarder de près, comme le dit Mélenchon, la France, de par sa position, géographique, économique et démographique peut entrainer tout le continent. Pourquoi la Commune a échoué ? pour n’avoir pu entrainer la province ! Combien d’entre-nous ont cru, sincèrement, que la victoire finale, décisive, avait été gagnée à Stalingrad ? Sauf que 50 ans après, les forces productives qui s’étaient développées ailleurs ont tout surpassé....voire même éffacé " la mère des bataille" !

Voilà pourquoi, des deux mains, je vais, moi aussi, voter Mélenchon.

19/03/2012 09:13 par Rudolph

La vrai question pour moi est :
au non de la démocratie (qui n’existe pas) faut il encore une fois poser son bulletin dans l’urne ?

les élection ne sont elle pas un rideau de fumé qui permet aux esclaves de supporter l’insupportable au nom d’une certain code, érigé en dogme, par les inventeurs de cette démocratie.

L’humanité est comme l’océan, libre elle peut tout !
Canalisée elle ne sert que celui qui maîtrise le robinet.

19/03/2012 09:29 par Maxime Vivas

La vrai question pour moi est : au non de la démocratie (qui n’existe pas) faut il encore une fois poser son bulletin dans l’urne ?

La réponse que le MEDEF fait courir dans les quartiers populaires est : non.

C’est ce même MEDEF qui fait courir le bruit que l’argent (hors de Neuilly) ne fait pas le bonheur, qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné, etc.

La Révolution citoyenne se fera dans les urnes et dans la rue. Marcher sur un pied, c’est la promesse de finir dans le caniveau.

19/03/2012 09:19 par Maxime Vivas

@résistant

Vous devriez tout de même lire le programme du Front de gauche.

Vous devriez aussi regarder si les militants des partis qui composent le F de G ne partagent pas vos avis et vos craintes.

Vous devriez aussi vous demander si nos amis d’Amérique-latine ne voteraient pas Mélenchon sans tousser. La réponse est : ils l’ont fait, chez eux. Il paraît même, mais n’allez pas le répéter, qu’au Venezuela, en 1998, ils ont voté pour un militaire. Putschiste. Admirateur de Tony Blair. Au Nicaragua... En Equateur...

19/03/2012 09:29 par calame julia

J.-L. Mélenchon n’est pas responsable de l’intégration de la France dans l’OTAN ni de l’adoration
des USA par certains responsables de la République. Il faut apprendre à poser les bonnes questions
aux personnes concernées qui font également campagne.
Il ressort de tout ce que l’on peut lire ici ou là que le candidat de l’UMP est considéré comme un irresponsable
capable uniquement d’enfiler son bouclier pour faire campagne mais, car il y a un mais, qu’à la fin des comptes
ce serait une position bien confortable qui éviterait bien des changements et d’ailleurs pourquoi changer
on est si bien en tant que soumis...
J’ignore ce que pourra faire J.-L. Mélenchon. Petit conseil quand même : attention aux chevilles qui enflent !
Sa position sur la décision pour la Libye me reste en travers de la gorge ! Mais comparée au fait de s’assoeir
sur un référendum populaire...C’est à l’électeur de faire le tri ; ceux et celles qui ne se sentent pas impliqué-e-s
assumeront probablement leur position.

19/03/2012 09:44 par ruz

Je rapporte ici les commentaires de François Asselineau sur le FG et Jean Luc Mélenchon...(A méditer)...


"Ž==== LA MANIPULATION POLITIQUE S’INTENSIFIE AVEC « L’INSURRECTION CIVIQUE » POUR LES GOGOS DE MÉLENCHON A LA BASTILLE ====
M. Mélenchon et son FG, aidés par le PCF et la CGT notamment, sont parvenus à réaliser une bonne mobilisation le dimanche 18 mars, en faisant défiler plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyens jusqu’à la Bastille, à Paris.
Avec cette mobilisation, M. Mélenchon a prétendu donner le coup d’envoi de rien moins que d’une « insurrection civique » devant mener à une « VIe République ».

La dépêche ci-jointe récapitule les points forts du discours tenus à cette occasion.

Il faut la lire, non pas superficiellement mais très attentivement. Car ce n’est qu’en la lisant avec attention que l’on découvre la supercherie.

Derrière les paroles martiales et les envolées lyriques du sieur Mélenchon, qu’y a-t-il de concret ?

Qu’y a-t-il de concret à part quelques "gadgets politiques" sans importance stratégique comme l’euthanasie, le refus d’HADOPI et la parité, ou la proclamation lyrique d’idées très générales comme « l’établissement de la citoyenneté en entreprise » (?), la création du droit de « propriété collective humaine » (??) de biens de base tels que l’eau et l’énergie ?

Qu’y a-t-il de concret ? Eh bien il n’y a rien.
Que l’on en juge :

1°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de rétablir la démocratie en France, en dénonçant le vol de souveraineté opéré par les traités européens, et notamment par les articles 3, 4, 5 et 6 du TFUE ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

2°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de casser le mécanisme de création d’une DETTE PUBLIQUE sans cesse croissante dans les mains de financiers privés, en dénonçant l’article 123 du TFUE ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

3°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de sauver notre AGRICULTURE et nos agriculteurs en les soustrayant aux contraintes de marché et d’hyperproductivité des articles 38 et 39 du TFUE ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

4°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles LA SORTIE DE L’EURO, et donc la dénonciation du MES, en dénonçant notamment l’article 282 et tous les traités européens ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

5°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de sauver notre INDUSTRIE -et nos emplois en empêchant les délocalisations industrielles, ce qui impose de dénoncer les articles 32 et 63 du TFUE ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

6°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de rendre aux Français la maîtrise de leur POLITIQUE MIGRATOIRE, en dénonçant les articles 67, 77 et 79 du TFUE ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

7°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de soustraire la SANTÉ -HUMAINE aux impératifs des rentabilité des marchés, en dénonçant les articles 168 et 169 du TFUE ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

8°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de préserver nos SERVICES PUBLICS, en refusant leur démantèlement exigé par l’Union européenne, ce qui impose notamment de dénoncer l’article 106 TFUE ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

9°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de préserver les ACQUIS SOCIAUX des Français et en particulier leur système de RETRAITES-, ce qui suppose de dénoncer les articles 5 et 121 du TFUE et le principe des Grandes Orientations de Politique Économique fixés par la Commission de Bruxelles ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

10°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de rétablir en France une société de libertés, en refusant par exemple le "mandat d’arrêt européen" ou le système européen de surveillance "INDECT", ce qui impose de sortir de l’UE ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

11°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de ramener immédiatement tous les soldats français présents en Afghanistan, en Libye ou en Syrie, de faire SORTIR LA FRANCE DE L’OTAN, de dénoncer la mainmise américaine qui se cache derrière la prétendue "construction européenne", de refuser le Choc des Civilisations ? Tous ces buts imposent de -dénoncer non seulement l’article 42 du traité sur l’UE mais imposent aussi se sortir purement et simplement de l’UE.
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

12°) L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon proposent-elles de dénoncer la construction européenne comme un APARTHEID PLANÉTAIRE, d’en refuser le principe même, et de militer pour une ouverture et des coopérations de la France vers tous les pays du monde, quelle que soit leur appartenance à tel ou tel continent, religion, zone culturelle, etc. ?
La lecture de la dépêche ci-jointe nous confirme ce que nous savions déjà  : la réponse est NON.

CONCLUSION
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L’ « insurrection civique » et la « VIe République » de Mélenchon sont donc un piège à gogos puisqu’elles tablent :
- sur la crédulité de nos concitoyens
- sur leur méconnaissance foncière des pouvoirs transférés à l’UE
- et sur leur tendance naturelle à se laisser griser par de belles paroles,
pour proposer un programme en TROMPE-L’Å’IL qui ne touche absolument à rien de l’ordre euro-atlantiste établi.

Il s’agit donc d’une énième manipulation du peuple français.

La campagne présidentielle va être l’occasion de faire ressortir et de faire comprendre au plus grand nombre ces manipulations abjectes auxquelles se livrent tous les partis de pseudo-opposition au Système euro-atlantiste (PG, PCF, EELV, DLR, FN,..).

FA
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http://www.romandie.com/news/n/Melenchon_donne_a_la_Bastille_le_coup_d039envoi_de_son_insurrection_civique180320121942.asp

19/03/2012 10:11 par emcee

M. Hureau, 18/03/2012 à 23:54 :
"Si tu connais quelqu’un, à part toi, qui épouse totalement tes idées, tu peux m’appeler de jour comme de nuit, je suis à ta disposition".
Oui, moi.
Maintenant que nous sommes un peu plus, avons-nous quand même le droit de nous exprimer librement et d’évoquer nos réticences ou devons-nous passer sous silence ce qui nous perturbe dans la politique de M. Mélenchon, sans qu’on ironise mal à propos ? Serions-nous dans le domaine du sacrilège ?
Je comprends que son discours tout chaud ait fait vibrer les foules de gauche, et je n’y suis pas insensible non plus, bien entendu. Pour autant, faut-il occulter ce qui fâche et qui n’est pas anodin ?
"Concernant Henri Peña-Ruiz, c’est un grand défenseur de la laicité et de l’École Républicaine".
Et, en effet, M. Mélenchon, au nom de sa conception de la laïcité et de "valeurs républicaines" , préconisait l’interdiction du foulard à l’école (réitérant pour celle de la burqa, d’ailleurs), de même que M. Pena-Ruiz qui, faisant la distinction entre signe religieux "discret" et, selon lui, non prosélyte, et signe "ostentatoire", décrétait qu’il y avait pour l’école une "symétrie d’exigences entre les enseignants et les élèves, qui ont une obligation de neutralité, a fortiori les enseignants", en tant que représentants de l’Etat".
Or, si la loi de 1904 impose, en toute logique, la neutralité des agents de l’Etat et des services publics, elle ne prescrit nulle part de l’appliquer à leurs usagers.
Ce qui signifie que M. Pena-Ruiz s’appuie sur sa propre interprétation du texte de loi et lui ajoute la notion bien commode de "signe ostentatoire". Partant de là , M. Pena-Ruiz préconise de n’appliquer son principe de neutralité des élèves que si le signe est ostentatoire.
Ce n’est pas un peu curieux, comme conception de l’égalité entre citoyen-ne-s que défend le principe de laïcité ?
D’autre part, M. Pena-Ruiz indique : "Un croyant qui porte une médaille de la vierge, une étoile de David ou une main de Fatma exprime sa foi sans la manifester". C’est peut-être vrai pour la médaille ou l’étoile, même si j’estime que c’est encore une affirmation totalement subjective. Mais cela ne peut être le cas pour la main de fatma, qui n’est pas un signe religieux à proprement parler, mais plutôt une amulette porte-bonheur portée par certains musulmans, mais également par les juifs (appelée main de Myriam).
Pour un éminent spécialiste de la "laïcité", c’est une approche bien approximative.
Et si on a bien suivi, de fait, seules les élèves musulmanes n’ont pas le droit de porter de signes propres à leur religion. Cela doit s’appeler quelque chose comme de la discrimination laïque.

Pour ce qui est de la Libye, je ne savais pas que l’agression d’un pays étranger souverain et l’assassinat de son dirigeant et de membres de sa famille faisaient partie de nos "valeurs républicaines". Et même s’il y avait eu "naïveté" de la part de Mélenchon (il fait tout de même de la politique depuis des décennies, et a été à bonne école), le simple fait qu’on veuille s’en prendre à un Etat souverain aurait dû l’indigner. D’ailleurs, il n’a montré aucun regret exagéré quant au gâchis qui en a résulté et à l’assassinat du "dictateur sanguinaire".
En outre, toute la brochette de gauche, PCF, PG et NPA compris, et de défenseurs des droits humains, n’ayant tiré aucune leçon de la campagne de Libye, récidive avec la Syrie, appelant à soutenir le "peuple syrien"et à infliger des sanctions à Al-Asad, "dictateur qui torture son peuple" .
Alors naïf une fois, naïf toujours ? Sans compter ses déclarations sur l’Iran dont parle, à juste titre, Médiacideur.
Et puis, à quand une manifestation massive pour soutenir un vrai peuple en lutte, lui, à mains nues et à qui on a enlevé son président élu pour le remplacer par l’armée, comme au Honduras ?
Alors, on peut avoir les yeux de Chimène pour Mélenchon, mais c’est maintenant qu’il faut poser les bonnes questions, et ne pas les balayer sous le tapis.

19/03/2012 10:22 par Scual

@Louis Garneray :

Je vous conseille de lire "Nous on peut", le livre dans lequel Jacques Généreux explique tout ça.

Dans ce livre, il vous verrez que vos présupposés sont faux. On peut tout renégocier et le cas échéant, désobéir tout en restant à l’intérieur de l’UE, obligeant de facto cette Europe à se reconstruire ou à se déconstruire, c’est à dire à renégocier quand même...

A vrai dire d’une manière générale, on a tendance à avoir le nez dans le guidon à cause des médias et de l’ambiance générale du moment, mais il suffit de se plonger un petit coup dans un livre d’histoire afin de reprendre un peu de recul pour comprendre que tout les traités ne tiennent que par notre bonne volonté et se déferaient sans elle. Comme toutes les règles, tout dépend de la volonté et de la force du flic qui fait respecter la loi et en Europe il n’y en a pas... et s’il y en avait un, de toute façon ça serait nous !

Le but du FdG n’est pas de sauver l’UE ou l’Euro mais d’essayer de le faire et sinon tant pis et bon vent. Cela dit le FdG est persuadé que sa stratégie aboutira bel et bien à cette autre Europe qui a servi de slogan à tant de menteurs qui n’en pensaient pas un mot, plutôt qu’à sa dislocation, et je pense aussi qu’il y a de très bonnes raisons de le penser.

En tout cas, tout cela est prévu et pensé sur des bases très solides et concrète.

19/03/2012 10:31 par Delio MENEN

Bonjour Maxime

J’étais au meeting de Sarko semaine dernière et hier Place de la République.
Entre les deux j’ai fait comme d’habitude des centaines de rencontre ( et des photos )en particulier 2j à Bastia mardi et mercredi avec mes camarades de la CGT et les indignés.
Les indignés se sont 48 ex CCD de BIA et AJA qui se battent pour leur intégration à Air France oui ; mais surtout pour que la Corse soit desservie par air France seule garantie pour les 250 agents d’AF continuent à travailler et vivre au pays !
Eux ne se posent pas de questions existentielles (qui sont utiles à la compréhension) mais freine les luttent si l’on en reste au discours de "Classe et de Masse". Sur leur poitrail il est clairement exposé "MICA NATI PER ESSE DUMATI !

Je fais comme eux depuis des années mais pour cette campagne si "particulière".
Mon seul slogan est 60 Melenchon / 40 Sarko.

Car cela ne sert à rien que je perde du temps à convaincre de la éncessité de foutre en l’air le Capitalisme et faire la révolution car depuis 1977 adhésion à la JC je n’ai eu de cesse que de hurler dans les gueulophone , l’écrire dans des centaines de tracts et bien sur le montrer par photos interposées !

Le Capital courrai à sa perte le seul soucis était qu’il ne nous entraine dans cette catastrophe écolo/économique.
Aujourd’hui nous pouvons chanter "c’est la lutte finale" car "on ne lâche rien !"

CE SONT LES ABSTENTIONNISTE QUI ONT LES CLÉS DU RÉSULTAT ET DU CHANGEMENT !

A nous de les convaincre.

Alors 60/40 un doux rêve ou la nécessaire raclée qui nous permettra de changer le monde et mettre l’humain d’abord. Je prend le pari.

Delio
ftp31@hotmail.fr

19/03/2012 11:17 par CN46400

@emcee

Tout le monde sait que Assad, comme Kaldafi est dans le viseur des impérialistes du pétrole. Tout le monde sait aussi que chez ces deux là , la démocratie a un drôle de fumet. Doit-on, pour empêcher les grands brigands de détrousser les petits brigands, prendre la défense de ceux-ci, au risque d’altérer sérieusement la crédibilité que le peuple français nous accorde ? Quand il s’attaque à Assad ou Kaldafi, l’impérialisme sait que personne les défendra, ou bien qu’alors il fera de sa pierre deux coups ! A-t-on vraiment intérêt à encaisser le deuxième coup ?

Quand on posait la question à Fidel, celui-ci répondait : "Oui l’empire peut envahir Cuba, mais il doit préparer 500 000 cercueils en plastic pour rapatrier les corps...." A qui la faute si ni Kaldafi, ni Assad ne peuvent tenir ce raisonnement ?

Poser la question, c’est y répondre !

19/03/2012 11:26 par Louis Garneray

@CN46400 :

Votre défense de la construction européenne et votre ode à la mondialisation sont touchantes mais vous rendez-vous compte de ce que cache votre "amour de l’Europe" ? Ce club blanc vassalisé par les Etats-Unis ne vous dérange pas plus que ça (théorie du Choc des Civilisations, impérialisme humanitaire, etc.) ? Ne voyez-vous pas que la construction d’un empire euro-atlantique est en cours et qu’il est - et sera - au service des puissants et des riches ?

Contrairement aux idées que vous m’attribuez (en me qualifiant au passage de "pisse-vinaigre"), je ne crois pas que la France soit éternelle. Je constate simplement que les conquêtes sociales et les luttes victorieuses contre le Capital ont été accomplies dans le cadre de l’Etat-nation et de la souveraineté populaire ; plus l’intégration européenne progresse, plus nous nous éloignons de la démocratie, du progrès social, et même de la paix.

Si vous pensez que la construction européenne est un projet internationaliste ou une étape "involontaire" vers le communiste à l’échelle mondiale, vous vous trompez gravement (comme vous vous trompez en sous-entendant que Marx aurait approuvé l’UE). C’est l’inverse qui est vrai. Vous ne vous demandez pas pourquoi toutes les puissances d’argent (grandes entreprises, banques, etc.) et les forces politiques et patronales les plus réactionnaires soutiennent la construction européenne ? C’est tout de même un élément intéressant. Le fait de partager un objectif majeur (l’unification d’un continent dans tous les domaines) avec vos adversaires politiques ne vous paraît pas étrange ?

Vous pensez que la construction européenne pourra être subvertie et réorientée dans une direction internationaliste et émancipatrice. Tout montre le contraire. Cela fait 60 ans que la construction européenne est en cours et on n’a pas vu le bout du museau d’un seul des projets d’ "autre Europe", a fortiori "sociale" (avez-vous lu L’Europe sociale n’aura pas lieu de François Denord et Antoine Schwartz ?). Il serait temps d’en tirer les conséquences et de sortir de cette entité politique qui n’a fait que nous éloigner de ce que nous voulons. Rappelons que la France perd 800 emplois industriels par jour ouvrable...

Lorsque vous dites "tout laisse à penser que l’état, avant de dépérir, sera européen donc continental, puis mondial", vous ne précisez pas de quelle nature sera le "gouvernement mondial" que Jacques Attali appelle lui aussi de ses voeux. Je ne doute pas que vous ne souhaitez pas la même chose que lui.

Enfin, je vois une contradiction dans la cohabitation de ces deux affirmations dans votre message : "vue de n’importe quel spoutnik, [la France] n’occupe pas plus d’espace que le plus petit des villages gaulois" et "la France, de par sa position, géographique, économique et démographique peut entrainer tout le continent". La France est donc à la fois puissante et impuissante, elle est trop petite pour continuer à exister dans la mondialisation (discours rabâché sans cesse par les médias et les partis mainstream) mais elle est assez grande pour "entraîner tout un continent"...

19/03/2012 11:39 par manant

Il y aura une révolution en France, en Europe et dans le monde, le jour où la gauche deviendra anti-colonialiste, quand elle dénoncera Israel comme un scandale colonial, quand elle reconnaitra les torts infligés aux peuples soumis et humiliés (Algérie, Madagascar, Chine, et j’en passe), quand elle revendiquera fièrement son alliance avec Cuba et les peuples d’Amérique latine qui ont débarrassé leurs pays des bases US, quand elle verra dans l’Iran, non pas un "régime des mollahs", mais une nation qui se relève en abordant une posture gaullienne… ce jour-là , Français et Européens verront alors clairement qu’ils sont asservis et humiliés et subissent le même traitement qu’ont subis, avant eux, les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine de la part des mêmes forces du capital sans foi, ni loi. Faut-il attendre qu’ils aient tous le droit au traitement de cheval imposé au malheureux peuple grec ??
C’est vrai que la rhétorique de Mélenchon séduit, mais il n’y a rien au bout que "plus de miettes pour les pauvres" et se faire plaisir en l’ouvrant. Il n’y a rien de plus faux que de croire que le passé est dépassé. Il n’y a de meilleur avenir que grâce à un passé revisité et mieux compris. On ne peut pas être universaliste est être occidentalocentriste par idôlatrie d’une idée de la laïcité et de la République : en Chine et en Iran, il y a aussi, des républiques, et plutôt efficaces en les mettant en perspective avec leurs passés respectifs. Il y aurait tant à dire encore sur cette gauche des postures, cette gauche missionnaire porteuse de la "bonne parole" qui a raison contre le monde entier et qui se retrouve, finalement, sur la même longueur d’onde que les Bush, Blair et Sarkozy. Mélenchon est tout simplement la mouche du coche de cette gauche-là .

19/03/2012 12:42 par Zap Pow

Si intéressante que puisse être la critique de la "dépêche ci-jointe", il aurait mieux valu nous présenter une critique du programme partagé du Front de Gauche. Après tout, une dépêche n’est pas un programme, et, dans ce cas, il ne s’agit que d’un résumé du discours le plus court qu’ait jamais fait Mélenchon. Étrange procédé.

19/03/2012 13:40 par Ya basta !

Jean-Luc Mélenchon, candidat pour le Parti de Gauche, sera élu avec les voix des citoyens tentés de :

Voter pour un candidat plus radical, plus en accord avec ce qu’ils veulent, avec ce qu’ils savent, mais qui ne parviendra pas au 2° tour.
S’abstenir. Par principe, en imaginant pour leurs enfants un futur différent qu’ils leur apprennent à vivre par anticipation, ou à cause d’un dégoût dépressif - qui est abondamment cultivé par les médias de L’UMPS.
Voter PS par peur de Marine, par peur des communistes qui sont une composante du parti de Gauche et vont fermer leurs églises, ou pour « battre la droite » en se pensant à gauche.
Voter en fonction de ce que disent les médias, lesquels ne favorisent pas la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Si Jean-Luc Mélenchon est élu « président de tous les Français » (ou au moins de 99% d’entre eux, comme dirait le mouvement « Occupy Wall Street » qui déclare : « Ce que nous avons tous en commun, c’est que nous sommes les 99 % qui ne tolèrent plus l’avidité et la corruption des 1 % restant ») au 2° tour, alors on pourra peut-être poser les « bonnes questions » : dépendance de la France à l’égard d’un Union Européenne purement économique et fasciste, Libye, Syrie, Iran, Qatar, etc…

Et ces questions pourront être posées au cours de l’Assemblée Constituante que propose le Parti de Gauche. Assemblée Constituante qui, toujours si les Français le veulent, et même pas à 99%, permettra peut-être de rédiger une Constitution Française qui permette de ne plus investir l’argent qu’ils gagnent dans les armes meurtrières de l’OTAN, et aussi de ne pas (re)faire la guerre aux autres pays d’Europe sous prétexte que la France souhaite avoir son mot, fût-il de Cambronne, à dire dans une Union que leur population n’a pas voulue, etc…

Si Jean-Luc Mélenchon n’est pas élu, on ne pourra tout simplement pas évoquer ces questions autrement que comme des incantations ou des souhaits qui n’auront aucune possibilité d’avoir un effet quelconque sur la triste réalité que nous vivons. « La rue » n’a, depuis deux ans, pas réussi à renverser la dictature sanguinaire et répressive établie par les USA au Honduras. Parviendra-t-elle à renverser le pouvoir d’un Sarko ou d’un Hollande ?

En Amérique Latine, ceux qui sont appelés « les gouvernements progressistes » ont eu une opposition qui ne les trouvait pas assez révolutionnaires lors des élections qui ont porté au pouvoir Evo Morales, Hugo Chavez, Daniel Ortega, Pepe Mujica, et même Cristina Fernandez. Cependant, ces gouvernements, avec l’appui de leurs populations, reprennent petit à petit (oui, petit à petit), le terrain conquis par les banques et les organisations, qui sont exposées comme telles ou bien clandestines et parées de sigles ronflants, que celles-ci financent.

Seamos realistos y hagamos lo imposible

Soyons réalistes et faisons l’impossible

Che Guevarra

19/03/2012 13:43 par Antonio

Merci à emcee d’avoir pris le temps d’exprimer avec autant de précision ce que j’avais juste condensé dans mon 1er post.

A JMH, je répondrai que :

1. la question n’est pas de chercher quelqu’un qui épouse totalement (?!) mes idées. Mon post exprimait simplement mes inquiétudes. Personne n’est obligé de les partager, encore moins de les épouser. Mes inquiétudes sont peut-être infondées mais elles sont légitimes et il n’est pas scandaleux que je les exprime.

2. le caractère catégorique et définitif des termes et des phrases de JMH n’est pas de nature à calmer mes inquiétudes. Au moins je peux me consoler qu’il n’en soit pas arrivé aux insultes qui ont fait suite à un post similaire sur le blog de JL Mélenchon !

3. Henri Pena-Ruiz est peut-être un "grand défenseur de la laïcité et de l’École Républicaine" mais certainement pas des miennes. Sa laïcité et son Ecole conduisent au dogmatisme et à l’exclusion. Je n’en veux pas !
Pour moi, la laïcité doit se caractériser ni par l’exclusion ni par le dogmatisme, ni même par la "tolérance" (quel mot affreux !) mais par le respect et l’écoute. (C’est ainsi que j’essaie de la vivre depuis plusieurs décennies dans l’Éducation Nationale.)
Des valeurs que je ne trouve pas toujours dans certaines déclarations de JL Mélenchon et de ses partisans.

19/03/2012 13:48 par polo33

,puisque 2007 a élu l’homme qui aiment les riches ,faisons nous plaisir pour une fois en 2012 élisons l’homme qui aime les pauvres

19/03/2012 13:49 par emcee

@ CN46400 19/03/2012 à 11:17
Je n’ai pas compris grand-chose à ce que vous dites, mais c’est moi qui ne dois pas avoir l’esprit clair.
Ce que j’ai compris, me semble-t-il, c’est que Kadhafi et Assad étant indéfendables, la "coalition", surarmée et déterminée à prendre possession de la Libye et de ses ressources, avait le droit, en toute quiétude, de se livrer à des atrocités envers eux et, par conséquent, envers le peuple qui les soutient/ soutenait.
C’est ignoble. Point.

19/03/2012 14:27 par CN46400

@ Louis Garneray

Loin de moi l’idée de m’en prendre à vous personellement, je critique juste cette idée, que vous partagez avec d’autre, que l’Etat-nation serait l’aboutissement indépassable de l’organisation humaine sur la Terre. Je sait qu’il y a eu un avant, je pense donc qu’il y aura un après. Et que cet après, tant que les prolos n’auront pas arraché le pouvoir des mains des bourgeois sera organisé par la bourgeoisie, en fonction de ses seuls intérêts.

Evidemment, cela change le cadre de la lutte de classe entre les prolos et les bourgeois, mais pas la nature de cette lutte. C’est la classe au pouvoir qui choisi le terrain, un point c’est tout. Et l’expérience montre (Canuts de Lyon) que la solution n’est jamais dans le retour à la situation antérieure. Pour ma part je m’en tiens à ce passage du Manifeste :

"La bourgeoisie a révélé comment la brutale manifestation de la force au moyen âge, si admirée de la réaction, trouva son complément naturel dans la paresse la plus crasse. C’est elle qui, la première, a fait voir ce dont est capable l’activité humaine. Elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d’Egypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques ; elle a mené à bien de tout autres expéditions que les invasions et les croisades

La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c’est-à -dire l’ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l’ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux, figés et couverts de rouille, avec leur cortège de conceptions et d’idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d’avoir pu s’ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés.

Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.

Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l’adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n’emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe. A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. A la place de l’ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle ne l’est pas moins des productions de l’esprit Les oeuvres intellectuelles d’une nation deviennent la propriété commune de toutes. L’étroitesse et l’exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature universelle."

Il faut donc révolutionner et la France, et l’Europe. Il n’y a là rien d’une "ode" à l’Europe, juste la prise en compte d’une réalité objective.

19/03/2012 15:00 par mandrin

Mélenchon est loin d’être un naîf du fait qu’il annonce le retrait de l’otan pour éviter des aventures militaire ,un rapprochement et coopération avec le regroupement des accords de Shangai, coupé le lien atlantiste et économique avec les états Unis qui mécaniquement vont perdre leur monnaie comme référence de valeur après que la chine est dépassé leur hégémonie impérialiste militaro économique et enfin une force de paix dans le cadre des nation unie et l’élargissement du conseil de sécurité permanent a d’autre puissance... "cela a du s’entendre au delà du continent"

Dire ou prendre position de la réalité de l’ingérence dont la Sarkofrance est impliqué jusqu’au cou en pleine rase campagne électorale, c’est prendre un risque considérable dans l’opignon.

sachez que l’on ne peut pas atteindre tout d’un seul coup.

Aussi la Sarkofrance est attendu de pied ferme a la case justice et que beaucoup de chose vont remonter a la surface que ses pourrit de criminel ont fait !

19/03/2012 15:14 par Jordi TOCABENS

Salut tout le monde,

Chacun votera ce que bon lui semble...
Mais de deux choses l’une :
Soit nous voulons une assemblée constituante souveraine et dans cet esprit nous nous opposons à tous les traités depuis Maastricht, soit nous restons à la maison et nous subissons l’Eurodictature...

Secundo, à notre époque il faut sortir de cette inaudible dichotomie droite/gauche, qui était sûrement valable au sein de la 3ème république mais certainement plus à l’heure de la mondialisation actuelle !

Bien Respectueusement

19/03/2012 18:46 par Jean-Michel Hureau

@Antonio

Mais je n’ai jamais insulté personne ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
Bien sûr qu’on peut discuter et avoir des avis différents. On est justement là pour ça.
Je n’ai fait que signaler qu’un politique "professionnel" n’a jamais forcément une ligne droite et qu’il peut difficilement faire l’unanimité sur ses positions. Mélenchon comme les autres. Mais voter c’est, malgré tout, choisir celui qui nous semble le moins mauvais, avec ses qualités et ses défauts. Et ce n’est pas pour ça qu’on le regarde avec les yeux de Chimène...

19/03/2012 18:57 par Catherine

@ CN46400

"Quand il s’attaque à Assad ou Kadhafi, l’impérialisme sait que personne les défendra"

A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Mais surtout :

Quand il attaque la Libye ou la Syrie, l’impérialisme ne s’attaque pas à Assad ou à Kadhafi, il s’attaque aux peuples libyens et syriens et il les massacre pour les détrousser. En aucun cas pour mettre hors d’état de nuire des dictateurs, sinon il y a lurette qu’il s’en serait pris à Franco, à Pinochet et à tous ses autres exécuteurs de basses oeuvres.

Quand Jean-Luc Mélenchon soutient l’impérialisme dans ces circonstances et qu’il se satisfait d’une France acoquinée avec l’OTAN, tout en se réclamant de Robespierre, il se fout du monde, et se torche avec les quatre articles les plus importants de la Déclaration des droits et des devoirs de Maximilien, à savoir :

35 - Les hommes de tous les pays sont frères et les différents peuples doivent s’entraider selon leur pouvoir comme les citoyens du même état. (Il les a aidés où les Libyens ? Il les aide comment les Syriens ?)

36 - Celui qui opprime une seule nation se déclare l’ennemi de toutes. (Sarko en opprime des tas et JLM semble disposé à continuer.)

37 - Ceux qui font la guerre à un peuple pour arrêter les progrès de la liberté et anéantir les droits de l’homme, doivent être poursuivis par tous, non comme des ennemis ordinaires mais comme des assassins et comme des brigands rebelles. (Allez donc voir les droits et la liberté des noirs en Libye depuis qu’on y fait la loi sans déranger la digestion du camarade Méluche)

38 - Les rois, les aristocrates, les tyrans, quels qu’ils soient, sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre qui est le genre humain, et contre le législateur de l’univers qui est la nature. (Bon, le genre humain souverain de la terre, ce n’est pas vraiment mon truc, mais personne n’est parfait.)

Rendez-vous dans quelques mois. et tant mieux si je me trompe.

19/03/2012 20:16 par Geb

J’ai pu lire à peu près la même argumentation dans un speech de Michael Moore sur Obama durant sa campagne.

Après tout c’est avec les coups de bâtons qu’on apprend le mieux à gérer l’ordinaire.

Quand on a la chance de rester en vie.

Pour le reste pas la peine de trépigner d’impatience : Par les temps qui courent quand on se plante sur le bon cheval ou sur la bonne attitude ça se sent très vite au quotidien. Hélas ceux qui indiquent la mauvaise voie ne sont que très rarement sanctionnés pour les dégâts subis par ceux qui les suivent. Même si parfois les conseilleurs payent aussi de leur personne lorsqu’ils sont sincères.

Perso je continue à penser que l’intelligence collective prend toujours le pas sur celle de ceux qui se présentent en mentors de l’urgence. J’ai mis 65 ans pour le comprendre mais la praxis globale de mon vécu l’a validé pour mon compte.

On comptera donc le taux d’abstention comme un "marqueur" pour les analyses à postériori.

Ca risque d’être intéressant.

Donc, wait and see !!!

Et dans 6 mois on sera fixés. Ou pire.

Et puis quand je lis ça :

http://www.legrandsoir.info/dans-les-cris-du-volcan-discours-de-jean-luc-melenchon-a-la-bastille.html

j’ai qu’à remplacer le terme JLM par J.S. pour revenir 50 ans en arrière quand ma maman m’a sucré mon anniversaire en raison de la mort de Joseph Staline.

Lui aussi il avait une bonne bouille de papa gâteau.

Bon courage à tous.

Va vous en falloir.

Geb

19/03/2012 20:19 par Safiya

@19/03/2012 à 14:27, par CN4640

"Evidemment cela change le cadre de la lutte de classe entre les prolos et les bourgeois" ???

Je ne sais pourquoi le familier usité uniquement pour prolos me "choque" quelque part, j’aurais voulu lire "prolos et bourges" ou encore "prolétaires et bourgeois". M’enfin !

19/03/2012 20:49 par Touzensemble

@ Catherine

Quand Jean-Luc Mélenchon soutient l’impérialisme dans ces circonstances et qu’il se satisfait d’une France acoquinée avec l’OTAN,

Pas mal, deux contre-vérités dans la phrase.

Vous avez l’avez entendu, vous avez lu son programme ou seulement Libé et le Monde ?

19/03/2012 20:51 par T 34

Moi aussi je trouve que Mélenchon est mou, parfois il dit des bêtises, j’ai aussi des désaccords avec lui. Mais il n’a pas été le seul a être mou, je me souvien qu’en 1998 il y avait un type mou, qui disait des bêtises et avec qui j’ai des désaccords : http://www.youtube.com/watch?v=o2q8651-ISU

Mais malgré tout il s’est un peu amélioré : http://www.youtube.com/watch?v=Hc_Ja3Xt97k
http://www.dailymotion.com/video/xbvaot_karl-marx-par-chavez-en-vostfr_news

19/03/2012 22:41 par Fred

Ha. M. Vivas.
Une telle verve !
Vous prolongez la voix du peuple da la révolution.
La tradition française de gauche
Saura vous en être reconnaissant
Quand elle reprendra la Bastille
Nous perdrons un écrivain
Mais gagnerons un bon ministre

19/03/2012 23:14 par mediacideur

J’ai relu.

Bon, je retire "illisible", disons que c’est difficilement lisible, peut-être pour des raisons de forme (je me perds dans les intertitres, les pro-mélenchon, les anti (qui sont, finalement, plutôt pro...) et le 3ième larron qui met tout le monde d’accord en optant pour JLM... ) à moins que ce soit parce que le texte est un texte livresque et qu’il passe mal à l’écran, raison pour laquelle il m’a paru si long (et non "interminable").

En résumé cette lecture ne m’a guère donné de plaisir (mais ce n’était peut-être pas le but ?) ni permis de me positionner vraiment (tel pourtant semblait bien être l’objectif ?) d’ailleurs ma position je l’ai déjà indiquée, donc, du point de vue de l’auteur c’est raté. Mais ça n’est que MON opinion de lecteur. Je suppose qu’elle intéresse même si elle n’est pas très agréable mais je sais que l’écrit vain (pardon...) est au-dessus de ces petites susceptibilités car il en a vu bien d’autres (et quelles...).

Et puis je me suis mis de côté ces quelques pépites :

" Ecoutez le candidat Sarkozy s’indigner que le président Sarkozy n’ait pas pris des mesures que le nouveau président Sarkozy prendrait."

"C’est l’apanage des puceaux de n’avoir jamais mal fait l’amour.."

"L’intégriste politique (comme religieux) ne veut épouser qu’une vierge (néanmoins experte ds les jeux de l’amour)"

Alors merci quand même !

20/03/2012 09:35 par Maxime Vivas

@médiacideur

Je suppose qu’elle intéresse même si elle n’est pas très agréable mais je sais que l’écrit vain (pardon...) est au-dessus de ces petites susceptibilités car il en a vu bien d’autres (et quelles...).

Bah, quand on est accusés par des moins que rien d’écrire sur un site qui "publie des textes fascisants" quand d’autres veulent m’empêcher d’aller dans un salon en criant au "facho", quand un Mario Sandoval nous fait un procès parce qu’on a dit trop tôt ce qui est écrit dans un mandat d’arrêt international lancé contre lui il y a quelques jours, quand certains de nos détracteurs écrivent au manche de pioche,quand on a reçu d’Ornella Guyet le baiser de Judas, quand Viktor voit un de ses débats annulé à cause de menaces anonymes et nombreuses reçues par les organisateurs, quand LGS m’a appris à publier (et donc à lire) des articles et des commentaires qui véhiculent des points de vue honorables mais que je ne partage pas, on peut prendre vos remarques comme des réflexions d’ami, un désaccord partiel, un jour, sur un sujet dont on reparlera car, d’ici le 22 avril, les brouillards peuvent se dissiper jusqu’à laisser apparaître dans le ciel, comme naguère la vierge à la bergère, le bulletin de vote incontournable (violons, clavecins, orgue, encens).

En attendant, je me venge gentiment de lui en faisant une phrase longue.

20/03/2012 13:54 par Sephyx

Ce qui est surtout intéressant dans le programme du Front de Gauche (dont JL Melenchon est le représentant) c’est de proposer la 6ème république, avec la création d’une constituante.

Partant de là , tout ce dont vous parlez, que vous trouvez dommage de ne pas le trouver dans le programme, vous pourrez le proposer à l’assemblée. Le but est de redonner le pouvoir au peuple, à nous donc d’imposer des visions qui nous semblent justes.

Par exemple, pour parler pour mes opinions (certaines sont dans le programme, et font que j’y adhère du coup) :
- Vote blanc pris en compte
- Inéligibilité à vie des élus dés qu’une affaire est jugée
- Mandats incumulables (sans aucune exception)
- Pas + de 2 mandats au total dans sa vie
- Plus d’omni-président (dans le programme)
- Sortie des traités européens (dans le programme)
- Une réelle indépendance des médias (sortie des gros groupes financiers des journaux + TV + radios) (prévu dans le programme)
- Sortie de l’OTAN (prévue dans le programme)
- Interdire le véto des pays dans l’ONU et intégrer tous les pays du monde
- Supprimer le G8 et G20

C’est le but de la constituante, nous redonner le pouvoir. Je vois pas ce qu’il peut y avoir de + sexy...

Aux commentateurs qui croient savoir ce qu’il est prévu par le programme, paluchez vous le programme ET les vidéos ET les articles de blogs de JL Mélenchon (depuis qu’il est le candidat commun). Vous pourrez alors avancer des choses + pertinentes.
Car quand je lis que Mélenchon est pour cette Europe, ça me hérisse. Il est pour l’Europe, mais une Europe des peuples donc politique et démocratique. Pas ce truc. On a construit l’Europe pour la paix, retourner sur nous même, avec le Franc et le protectionnisme chauvin, sera un pas vers de nouveaux conflits... Pas ma tasse de thé.

Ceci dit, je rejoint les commentateurs qui ont parlé de la guerre en Lybie, effectivement j’ai trouvé JL Mélenchon très limite sur ce point.
Aussi dans une interview il a parlé de rétablir la conscription si la France est menacée militairement. Cela me plait pas trop non plus.

20/03/2012 14:07 par D3gl1ng0

Bravo Maxime !

Moi qui suis pourtant plutôt d’une intelligence moyenne, je suis parvenu à vous lire sans trop de problème.

Maintenant, concernant les "Puristes" habituels, comme je l’écrivais déjà à Samuel Moleaud en commentaire d’un de ses récents articles :
Laissez-les pinailler, fidèles à leurs habitudes, sur leurs petits points de scolastique révolutionnaire.
Laissez-les se choisir comme ennemis, ceux d’autant plus abhorrés que leurs convictions sont proches des leurs.
Laissez-les s’abstenir de voter, drapés dans leur pureté immaculée, et faire ainsi le jeu de ceux d’en face qui ne demandent pas mieux pour pouvoir se maintenir indéfiniment.
Laissez-les attendre une hypothétique et violente révolution qui ne sera jamais autre chose qu’une sanglante guerre civile dont l’Histoire nous indique qu’elles se terminent rarement à l’avantage de ceux qui l’ont initiée.

De toutes façons, jamais vous ne les convaincrez...

20/03/2012 15:47 par Iyhel

C’est marrant ces procès en sorcellerie. Je comprends qu’on soit méfiant, c’est même très bien. Je comprends encore mieux qu’on puisse être en désaccord avec le programme du Front de Gauche et plus encore avec telle ou telle position de Jean-Luc Mélenchon. On a tellement l’habitude de ces politiques qui sont capables de promettre et de faire tout et son contraire avec le plus grand cynisme...

J’ai l’impression qu’en fait beaucoup ont du mal à croire en une certaine naïveté chez JLM : après quarante années en politique, est-ce bien crédible ? Et pourtant... on parle d’un homme qui a longtemps cru qu’il pouvait encore changer le PS de l’intérieur (et c’est pas faute d’avoir été tanné par nombre de militants non encartés entre 2004 et 2009 !) ; qui a cru pouvoir changer (un peu) l’Union Européenne en étant élu député européen. Reconnaissons-lui qu’il progresse, pour le Parlement Européen il n’a mis que quelques mois à s’apercevoir de l’inutilité de son action contre 30 ans avec le PS.
La vérité est toute bête : à 60 ans, ce n’est pas un cynique mais quelqu’un qui a encore des millions de choses à apprendre - et qui désire apprendre.

Alors peut-être, sûrement, il a tort à plein d’égards. Mais il est prêt à discuter, quoiqu’il apoparaisse au travers des caricatures médiatiques. Avant tout, il propose une nouvelle méthodologie, pas une idéologie.
Si j’étais en accord avec lui et son cercle politique proche (Delapierre, Girard, etc.) sur des sujets comme la Libye, l’électoralisme, le "voile", etc. je serais encore au PG, je n’y suis plus, pourtant je voterai pour lui. Je ne crois pas sérieusement en ses chances mais ça participe d’une reconquête progressive, d’une repolitisation populaire en attendant l’insurrection (civique ou pas) qui inexorablement va survenir.
Si ce n’est pas ce "candidat"-là qui vous redonne un peu de foi (pas en lui, mais en l’espoir d’une issue politique à nos crises), je pense que vous avez dépassé le point de non-retour dans l’aigreur. Tant pis.

Ah, et vous savez quoi ? Imaginons que Hollande soit élu en mai prochain ; Mélenchon est bien fichu d’accepter un ministère. Ah, ça, il y en aura pour lui reprocher - moi le premier. Le pire, c’est que ce sera encore parce qu’il croira pouvoir changer quelque chose ; alors il essaiera, à tort ou à raison.

(si on m’avait dit qu’un jour je me sentirais forcé d’écrire ça...)

20/03/2012 15:49 par Iyhel

P.S. : tous les gens qui vont voter Mélenchon ne sont pas des groupies façon Ariane Walter ! ;-)

20/03/2012 21:19 par Geb

je pense que vous avez dépassé le point de non-retour dans l’aigreur

Mon cher ami, si il ne s’agissait que d’aigreurs" avec un ou deux Maalox ça serait déja règlé...

Disons que c’est plutôt de nombreuses décennies d’expériences hardies et de confiance trahie qui pourraient sous-tendre ma décision de ne point participer à un vote qui n’engage AUCUNE alternative réelle, et donc à AUCUN embryon de possibilité de changement radical. "Radical" découlant en ce cas précis du mot "racine", "fondement".

Je ne tenterai pas de justifier comme certains par l’obligation de se plier aux traités et diktats européens l’impossibilité pour le candidat dont on parle ici de changer radicalement la donne politique française. Ni par le fait qu’ils soit ceci ou cela, et même par le fait qu’il soit un vieux cheval de retour de la justification des trahisons sociales-démocrates. Tout le Monde peut avoir un jour l’éclair qui fait de lui un messie au lieu d’un valet.

Mais ce que je lui reproche avant tout c’est une absence totale de programme réaliste, et plus pour le peu qu’il affiche comme programme de ne pas afficher haut et fort ce qu’il fera lorsque ceux qu’il pourrait déranger voudront l’en empêcher. Et avec qui.

Quant aux "foules" qu’il pourrait rassembler je ferai remarquer qu’un guignol comme J. Halliday en a rassemblé bien plus, bien plus qu’un JLM, bien plus en tout cas qu’un Caruso, avec des motif bien moins conséquent que ceux affichés par JLM. Et en les faisant payer en plus et en leur tirant des larmes.

Et ça ne fait pas de Johnny un meilleur chanteur que Caruso et ça ne le valide pas pour la Présidence.

Certains font des parallèles entre Chavez et JLM. Mais ils oublient que Chavez, (Militaire), Castro, (Universitaire), ou le Che, (Avocat), pour ne citer qu’eux ont aussi risque leur vie et leur liberté pour défier l’état oligarchique et lors de leurs premières actions "révolutionnaires" n’alignaient pas 40 années de pantouflage dans la plus vieille institution réactionnaire de leur pays même si au début ils n’étaient pas des Marxistes.

Pour mon compte un "candidat" à me représenter n’est en aucun cas une idole à adorer aveuglément, (Du moins ne l’est plus après expérience faite), et doit être validé par des discours forts et construits, des stratégies cohérentes à énoncer et à mettre en oeuvre, et une définition de l’avenir qui sont loin d’être celles énoncées par JLM et ses alliés.

Alors que nous savons tous que pour simplement infléchir les choses nous aurons à confronter, (Y compris manu-militari), TOUTES les puissances européennes alentour, un prétendant à la Direction de l’Etat républicain qui tient un discours zigzaguant selon à qui il a affaire, (Aux puissants qu’ils n’ont rien à craidre, aux faibles et exploités qu’il leur redonnera le goût de la vie), et qui de surcroît méprise assez ses supporters pour ne pas comprendre qu’il est dans l’incohérence ET QU’ILS LE SENTENT, celui-là n’a aucun espoir d’avoir un quelconque soutien de ma part.

Je préfère encore une ennemi qui se situe bien franchement dans l’espace. Au moins je sais avec qui je parle.

Sans compter que si demain la personne en question trahi ses promesses envers ceux que j’aurai convaincu de le soutenir, ça n’est pas à lui que ceux-ci demanderont des comptes. Mais bien à moi ou à ceux qui auront fait comme moi.

L’expérience de 81 devrait pourtant servir de leçon de choses. Non pas en raison des trahisons soc’dem, (La masse y est habituée), ou des trahisons des Ministres "Communistes", mais bien par le fait que ceux qui en ont le plus pâti c’est bien le PCF, sa Direction, et sa base, à qui la masse a reproché de n’avoir pas joué le rôle qu’ils avaient promis de jouer en allant au bout de ses propositions au lieu de se plier au diktat capitaliste en compagnie des Socialistes.

Tout ceci afin de bien préciser qu’il n’est pas question de "rejeter" JLM en tant qu"ex-socialiste", mais que ce qui fait problème c’est bel et bien son passé et ses actions, fait, gestes, et paroles, au cours de celui-ci.

Pour mon compte, si un jour survient une personne de bonne volonté, qu’elle soit militaire, bourgeoise, prolétaire ou intello, ça ne fait pas problème...

Pourvu qu’elle soit honnête, claire et surtout pérenne dans son discours, ses actes, et son programme.

Qu’elle m’associe à ses volontés de changement, qu’elle me respecte en tant que moi-même...

Et surtout que tout ceci corresponde à MON programme personnel et à celui de MA classe sociale.

Le mariage des carpes et des lapins jusqu’ici ça n’a engendré que des monstres non viables dans des manipulations génétiques à la Frankeinstein...

Geb.

20/03/2012 22:54 par Maxime Vivas

@ Geb

Pour mon compte un "candidat" à me représenter n’est en aucun cas une idole à adorer aveuglément, (Du moins ne l’est plus après expérience faite), et doit être validé par des discours forts et construits, des stratégies cohérentes à énoncer et à mettre en oeuvre, et une définition de l’avenir qui sont loin d’être celles énoncées par JLM et ses alliés.

Viiiite, un nom, on vote dans un mois !

Et le Che n’était pas avocat.

20/03/2012 21:54 par gérard

"Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche."
....c’est du Audiard...c’est dire !

La vérité est toute bête : à 60 ans, ce n’est pas un cynique mais quelqu’un qui a encore des millions de choses à apprendre - et qui désire apprendre.

C’est la meilleure définition de Mélenchon qui n’ait jamais été donnée je pense...

De son programme, enfin des détails, il faudrait s’en foutre, mais s’en foutre comme ce n’est pas possible !
Il faut arrêter de chipoter !
Bon, faut pas exagérer tout de même, mais dans l’ensemble ce qu’il insufle, c’est du costaud ?...ça remue dans les méninges...non ?
Et c’est ce qu’in insufle qui est le plus important : depuis combien de temps on n’a pas connu ça ?.... depuis "tonton" ?....les gens avaient l’excuse à l’époque du "c’est la première fois que la Gauche...etc !
Ils ont pris ce qu’ils ont trouvé, z’avaient pas le choix !
Aujourd’hui, nous sommes prévenus, et on a le choix, car les "socialos", avec Hollande, sont bien visibles, bien à découvert...
Sans compter qu’il y a sur sa gauche (à Hollande" nombre de gens qui ne regardent pas cela avec tant de déplaisir...
Une implusion sans précédent est donnée par le Front de Gauche, et on va jouer les "intellectuels assis ?
Jean Luc, en plus est à l’opposé d’être une "brute"même s’il veut en donner l’impression par ses envolées verbales.
Alors sans hésitation, il faut le suivre dans sa marche, d’autant plus qu’il y a tant et plus de gens autour de lui qu’il ne pourrait au grand jamais "jouer" les politicards, même s’il le voulait, car en plus par ses déclarations il a fait lui même en sorte de ne le pouvoir !
@ 20/03/2012 à 15:47, par Iyhel
"(si on m’avait dit qu’un jour je me sentirais forcé d’écrire ça...)"
Pour moi aussi c’est pareil !

20/03/2012 22:19 par Louis Garneray

En guise de réponse à CN46400, Scual et Sephyx, permettez-moi de citer un (long) commentaire de François Asselineau posté sur AgoraVox (sous cet article) :

1)- Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

L’Histoire indique que les États ne "désobéissent" aux traités que dans des cas d’extrême limite, et lorsque les dirigeants estiment qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Mais il se trouve que, dans le cas qui nous préoccupe, on peut faire autrement : l’article 50 du TUE est justement là pour sortir des traités.
Pourquoi donc M.Mélenchon veut-il à ce point faire compliqué quand on peut faire simple ?
Pourquoi donc M.Mélenchon veut-il à ce point cacher à nos concitoyens l’existence de l’article qui permet de sortir sereinement et juridiquement de l’Union européenne ?
Pourquoi cette terreur et ce refus d’en débattre posément ?

2)- On ne "désobéit" pas à un traité dont on conteste la quasi-totalité des articles ; on en sort !

On peut éventuellement imaginer qu’un chef d’État soit amené à désobéir aux traités s’il découvre que la nation est en désaccord avec UN sujet essentiel du traité.
Mais avec la construction européenne, il n’y a pas UN sujet, il y en a des dizaines.
Il est burlesque d’imaginer que l’on va rester dans un traité dont on se propose de violer des dizaines d’articles !
Il suffit de dresser la liste des articles cités avec lesquels il faut rompre pour comprendre que ce sont bien les 2 traités TUE et TFUE dont il faut s’échapper. L’article 50 du TUE est justement là pour ça.
Pourquoi donc M.Mélenchon veut-il à ce point cacher à nos concitoyens la liste considérable des articles des traités européens qui posent un problème ?
Pourquoi ce refus d’entrer dans le détail ?
Pourquoi cette volonté d’escamoter tout débat de fond, article par article, devant le peuple français ?

3)- Désobéir à un traité est une réaction à chaud. Ce ne peut pas être un programme à froid d’un responsable politique, d’autant plus que c’est inconstitutionnel

On peut éventuellement imaginer qu’un chef d’État soit amené à désobéir aux traités dans des cas limites, des problèmes qui surgissent soudain. Mais c’est un pis-aller, une violation du droit à "chaud".
Il est donc totalement irresponsable - ET INCONSTITUTIONNEL - de faire une campagne électorale sur ce thème "à froid", car cela viole l’article 5 de notre Constitution qui précise que "le président de la République est le garant du respect des traités"

4)- Désobéir aux traités européens nous conduira aussitôt à des lourdes condamnations de la CJUE

Si un État se décide à violer un traité, il doit en mesurer les conséquences.
Or la plupart des traités n’ont, en général, guère de moyen de se faire respecter. Si un autre État pâtit lourdement du viol du traité, il pourra éventuellement se pourvoir devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) et cela prendra des années.
Mais il en va tout différemment des traités européens, dont la mise en application est étroitement surveillée par la Commission européenne et les 26 autres États membres, qui peuvent saisir en quelques heures la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) pour obtenir que toute violation soit condamnée et punie.

Si la France s’avisait de ne pas respecter les contraintes juridiques des traités comme le suggère M. Mélenchon, elle serait aussitôt déférée à la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE). Et elle serait alors très rapidement condamnée à respecter ses engagements (comme on l’a déjà vu sur de nombreux sujets, et en ce moment même sur le cas de la Hongrie). Cette condamnation serait assortie d’une astreinte consistant en une pénalité financière très lourde par jour de retard (par exemple, la France fut condamnée à payer 160 000 euros par jour de retard dans la transposition des directives OGM en droit interne).

La France serait alors placée devant une alternative imparable :

- soit elle obéirait à obligation de "rentrer dans le rang", en abandonnant ses prétentions lamentables à forcer la main des 26 autres États membres, et ne étant condamnée à payer de très lourdes sommes.

- soit elle refuserait cette obligation : il y aurait alors une crise majeure dont la seule solution serait de sortir de l’UE, par application justement de l’article 50 du TUE, solution que propose l’UPR. Mais la France serait alors dans une position extrêmement difficile car elle devrait négocier son retrait dans les pires conditions puisqu’elle se serait aliénée auparavant la sympathie de tous ses partenaires. Ajoutons que la légitimité politique, intérieure et internationale, de M. Mélenchon pour faire sortir la France de l’UE serait nulle puisqu’il fait campagne justement en dénonçant ceux qui veulent en sortir !

Les propositions et les affirmations de M.Mélenchon sont donc odieuses moralement car elles abusent de la crédulité du public. Elles profitent de la candeur et de la méconnaissance de nos concitoyens pour leur faire croire délibérément à des solutions qui sont impossibles.

5)- Où est la cohérence analytique et programmatique de M. Mélenchon ?

Enfin, les partisans de M. Mélenchon devraient s’interroger sur les analyses de M.Mélenchon, et notamment sur les pans entiers de la situation qu’il laisse volontairement dans l’ombre.

Contrairement à l’UPR et à moi-même, M. Mélenchon refuse d’expliquer ce qu’est en profondeur la "construction européenne", à savoir une invention des États-Unis dans le but de domestiquer le continent européen. M. Mélenchon n’explique jamais à nos concitoyens pour qui travaillaient Jean Monnet et Robert Schuman, qui a eu le premier l’idée d’une Constitution européenne (Eisenhower), etc.

Tout cela est d’autant plus étonnant que le Parti Communiste Français était justement, tout au long des années 1950-1980, le parti politique français qui dénonçait le plus continuellement et le plus clairement le rôle des États-Unis dans la construction dite "européenne" et aussi le parti qui, avec le parti gaulliste, s’opposait le plus frontalement à cette manoeuvre d’asservissement géopolitique américaine.

Contrairement à l’UPR et à moi-même, M. Mélenchon refuse de voir que le principe même de la "construction européenne" repose sur une idée racialiste, puisqu’il s’agit de procéder à une sorte d’apartheid planétaire, en distinguant le monde blanc du reste du monde.M. Mélenchon ne veut ni voir ni expliquer qu’il n’y a aucune raison culturelle, linguistique, économique, commerciale, financière, migratoire, familiale, démographique, touristique, universitaire, médicale, ni même de proximité géographique, pour vouloir fusionner la France avec l’Estonie ou la Bulgarie plutôt qu’avec la Tunisie ou l’Algérie. Bien au contraire, puisque toutes ces raisons nous poussent à la conclusion inverse !

Contrairement à l’UPR et à moi-même, M. Mélenchon milite pour une "Autre Europe".

Comme tous les "alter-européistes", M. Mélenchon refuse ainsi d’expliquer pourquoi la "construction européenne" va de blocage en blocage et pourquoi elle constitue un processus autobloquant par nature,

Plutôt que d’appeler nos concitoyens à sortir de cette prison des peuples racialiste et belliciste qu’est la construction dite "européenne", M. Mélenchon préfère donc entretenir cet "alter européisme" extrêmement pervers qui bloque la situation politique française depuis des décennies, et qui consiste à désamorcer toute remise en cause de la "construction européenne" en faisant rêver les gens à des plans sur la comète qui n’arriveront jamais.

François Asselineau

20/03/2012 22:31 par Louise

Toujours pas compris ça :

Iran-Israël

Marie-Eve Malouines : Et les menaces de frappe d’Israël , vous pensez que c’est sérieux ?

plus faible une voix de journaliste ajoute "sur l’Iran ?"

Jean-Luc Mélenchon  : Je ne sais pas , je ne suis pas lié au service de renseignement israélien donc je ne peux pas vous dire ...

Marie-Eve Malouines  : mais ça...

Jean-Luc Mélenchon : … mais oh, eh , ce n’est pas acceptable, mais d’un autre côté, il faut aussi entendre quelque chose . Ce qu’a dit Monsieur Ahmenidejad n’est pas acceptable. C’est la première fois qu’on voit un pays , pourtant y’en a des pays qui sont en tension entre eux et certains armés de l’arme nucléaire comme c’est le cas pour le Pakistan et l’Inde. Mais à aucun moment le Pakistan ou l’Inde ne se sont armés en disant : « J’ai l’intention de détruire mon voisin » Là c’est la première fois que l’on voit un pays dire : « si on a une bombe, on ira taper sur Israël », ça personne ne peut accepter une chose pareille que sur le plan international quelqu’un décide qu’il va détruire et à coups de bombes atomiques son voisin. Qui plus est comme nous sommes dans le sens du vent , ça ne serait pas une bonne nouvelle pour nous.
Donc le régime iranien pose une question importante à la civilisation humaine , moi j’ai pas peur de le dire, hein , un régime théocratique est toujours un danger pour le reste de l’humanité, partout où l’ on met des religieux au pouvoir il faut s’attendre à des abominations, eh bien voici que l’Iran confirme que c’est abominable de mettre des religieux au pouvoir, voyez pourquoi il faut se méfier de n’en jamais laisser arriver"

20/03/2012 23:46 par Louis Garneray

Cri du coeur de Jacques Attali sur son blog :

Pour une Euro-fédération

« L’Europe occuperait aujourd’hui le rang de première puissance économique mondiale si elle était rassemblée. Plus que jamais, ce rassemblement est nécessaire pour que l’Europe tienne son rang dans la communauté internationale, face à la montée de nouvelles puissances, et face aux nombreux défis que le monde devra relever dans les années à venir. Pour y parvenir, l’intégration des Etats membres doit franchir une nouvelle étape, celle d’une fédération démocratique, économique, sociale, fiscale et budgétaire.

J’ai lancé ce lundi 12 mars une campagne de récolte de signatures à travers une pétition en ligne accessible sur http://www.eurofederation.eu, afin que les décideurs politiques se saisissent du sujet. Le manifeste de cette pétition est disponible sur ce site. J’espère que vous serez nombreux à vous y rendre pour signer et agir en faveur d’une Europe plus intégrée. »

Je recommande la lecture des commentaires. C’est fascinant de voir à quel point certains peuvent être à côté de leurs pompes politiquement.

21/03/2012 01:20 par anonyme

Libye, Syrie, Iran, Vénézuéla… : pourquoi les têtes des principaux partis dits de gauche, Mélenchon compris, chantent-ils en choeur la même partition que la droite vassale de l’Empire ???

C’est un grand mystère…

Le citoyen français peu politisé, parce qu’il s’occupe d’autre chose et qu’on ne peut pas être au four et au moulin en même temps, est inondé de partout par la propagande officielle et ses mensonges qu’il prend pour vérité. Et ses bien-pensances qui le confortent dans la croyance enla bonté de l’être humain. Mais, au cas où il aurait un doute, vu la source de ses informations, et chercherait en soupirant d’avoir à faire cet effort plutôt que de trousser Margot,…BINGO ! Les chefs de la gauche lui disent la même chose ! Bon, alors, se dit-il, on peut aller trousser tranquille, en étant sûr que :

- Kadhafi était un méchant tyran, responsable des attentats de Lockerbie et de la torture des pauvres infirmières françaises, qui massacre (depuis peu de temps, il est vrai, mais jamais dit) son propre « peuple » et dont celui-ci a fort bien fait de « se libérer » ! Même si c’est avec l’aide du monde dit libre ! C’est fait et des « élections libres » vont être organisées ! Youpppppie ! Le citoyen français qui va voter ne sait pas, et ce ne sont pas leaders de gauche qui le lui diront, que la Libye est à feu et à sang.

- Bashar el Assad est un horrible dictateur, qui massacre (depuis peu de temps, il est vrai, mais jamais dit) son propre « peuple », et dont celui-ci ferait bien de « se libérer ». Le citoyen français qui va voter ne sait pas, et ce ne sont pas leaders de gauche qui le lui diront, que la Syrie était occupée par la France jusqu’en 1946 et que l’indépendance conquise à partir de cette date… ne lui plait peut-être pas.

- Poutine est avant tout travaillé par l’ambition personnelle, ce qui en fait un mafieux et un tricheur. Le citoyen français qui va voter ne sait pas, et ce ne sont pas leaders de gauche qui le lui diront, qu’il faudrait peut-être balayer devant sa porte avant d’accuser l’autre, car il ne sait pas que mensonge, triche, torture, etc… sont excessivement développés et on ne peut mieux mis au point dans les anciens pays de l’Europe colonisatrice, dont la France.

- la Corée du Nord (on dit aussi, mais en espagnol, pas en français, Corée populaire) c’est Pol Pot comme le communisme c’est Staline ! Le citoyen français qui va voter ne sait pas que Pol pot ne dirige plus la Corée Populaire plus depuis longtemps.

- qu’ Ahmadinejad est un fou. (Il ne tire pas encore contre son peuple mais ça ne saurait tarder !) Le citoyen français qui va voter ne sait pas que l’Iran a des milliers d’années de civilisation d’avance sur les vachers à pétoire à la ceinture des Etats-Unis … et qu’on veut lui faire passer une révolution de couleur (verte, bien que ça commence à faire beaucoup de vert) made in USA pour une « libération populaire ».

Etc.

Que la droite qui sert l’Empire et ses quelques familles riches profère de tels mensonges à l’aide de tous ses médias, c’est logique. Le Parti de Gauche a besoin des voix du Parti Communiste Français mais bon, est une raison pour aider avec complaisance l’empire à bombarder ? ???

Pourquoi le PCF a-t-il été aux côtés du PCV et de la droite pour faire partir Chavez ? Et pourquoi aux côtés du PC russe pour dire que Poutine, qui soutient la Syrie, a fraudé ? Pourquoi le PCF sert-il la soupe aux 2Etats-Unis et à l’Empire ???

C’est un grand mystère…

Pourquoi le PCF n’est-il même pas solidaire du PC de Cuba, qui, lui, soutient Poutine, la Syrie, Ahmadinejad, Chavez, etc. Serait-ce que Cuba est libre ?

C’est un grand mystère… Totalement incompréhensible.

Pourquoi le PCF ne soutient-il que très mollement le PC grec (vous avez vu des manif en soutient du « peuple » grec, vous ?) ?

Bon. Cela n’empêche pas de voter Front de Gauche parce qu’on est certain qu’autrement tout cela continuera à coup sûr alors qu’autrement c’est seulement peut-être Mais cela empêche quelque peu l’enthousiasme pour ce faire. Le Front de Gauche ne perdra pas toutes ses voix car « l’union fait la force », mais il perdra à coup sûr des adhérents. Et des dévoués colleurs d’affiche.

Et il faudra des explications hyper crédibles sur cette « stratégie » bizarroïde - mais peut-être pas tant que ça sous le règne féroce de notre petit agité ??? - lors de l’Assemblée Constituante pour laquelle il vaut peut-être la peine de mettre un bulletin dans l’urne. Même si ces explications ne sont pas belles, même si elles ne sont pas glorieuses, et au cas où elles ne puissent pas être données avant…

… au cas où elles ne puissent pas être données avant…

… au cas où elles ne puissent pas être données avant…

… au cas où elles ne puissent pas être données avant…

21/03/2012 08:10 par CN46400

@ Louis Garneray et les siens

Oui le Front de Gauche a fait, comme huit autres candidats à la présidentielle, le choix d’inscrire son action dans l’UE. Le FdG, et le PC, regardent la situation en toute objectivité. Ils ont constaté qu’au 21° siècle, il ne pouvait y avoir dans cet ensemble, l’Europe, un ilot (la France) de bonheur au milieu d’un océan de misères et en ont déduit qu’il fallait, pour améliorer la situation des prolos français, prendre en compte celle de tous les prolos européens, en prenant appui sur les meilleures situations existantes, en France comme ailleurs.

A ce jour, après la Bastille, j’en deduis que le FdG est largement compris. Et je constate qu’aucun autre candidat que Le Pen n’a fait un autre choix !

21/03/2012 10:23 par Sephyx

En réponse à Louis Garneray

Très intéressant mais encore à côté de ce que j’estime comme la vérité : on peut tout faire, si la volonté politique (donc du peuple) est derrière.

Exemple : certes notre constitution dit que "le président est le garant des traités" mais dites ça tombe bien que l’on veuille (au front de gauche) une 6ème république avec une nouvelle constitution. Comme ça on est pas obligé de suivre ce que dit la constitution de la 5ème.

Ce que je reproche à M François Asselineau c’est que lui aussi il adopte une vision TINA (There Is No Alternative). Et que si on suit sa logique souverainiste on va droit vers la guerre (à mon avis).
Mais comprenez moi bien, si on suit aussi la logique actuelle de cette Europe, on va aussi vers la guerre (il n’y a qu’a voir en Grêce ce qui couve).

Cependant, la construction européenne est nécessaire. Elle est garante d’une paix en Europe si elle est bien faite. Or celle que l’on nous fait souper depuis X n’est pas désirable (libérale, autoritaire etc). Mais il faut une autre Europe.
Les pays Européens ne sont pas nos adversaires, mais nos partenaires, en leur montrant que la France, 2ème puissance économique du continent, veut une autre Europe, je suis certain que l’on va en attirer du monde. Cette nouvelle Europe doit être sociale (pas de dumping social entre les pays) écologique, et sociétale.

On ne peut pas faire tout seul car le véritable enjeu du futur est écologique (donc mondial), nous DEVONS ralentir, rationaliser et gérer l’utilisation des ressources, car on va tous crever à plus ou moins long terme si on continue à ce rythme la destruction des écosystèmes.

Pour finir, les utopies d’hier sont les réalités d’aujourd’hui. Vous auriez parlé à un ouvrier, il y a 100 ans des congés payés et des 35 heures, qu’aurait-il répondu ? Imaginez et réfléchissez.
Nous devons reprendre en main notre destin.

21/03/2012 12:47 par Cunégonde

A lire ce fil de discussion, je découvre que les souteneurs de Mélenchon qui s’expriment sur LGS sont aussi de sacrés machos !

Messieurs, relisez-vous !

21/03/2012 13:06 par CN46400

@ anonyme

Pourquoi le PCF a-t-il été aux côtés du PCV et de la droite pour faire partir Chavez ? Et pourquoi aux côtés du PC russe pour dire que Poutine, qui soutient la Syrie, a fraudé ? Pourquoi le PCF sert-il la soupe aux 2Etats-Unis et à l’Empire ???

Ca serait tellement mieux si les affirmations concernant Chavez étaient étayée par quelques preuves ! Ensuite, Poutine, comme on soutenait Staline, et les autres...çà va, on a déjà donné.

21/03/2012 14:22 par Geb

Et le Che n’était pas avocat.

Mon cher Maxime tu te doutes bien que je le sais.

C’était simplement pour voir si tu suivais. ((- :

En effet comme tu dois bien le supposer il me suffit de lire Wikipédia ou plus simplement de faire appel à mes maigres connaissances pour savoir que le Che avait été étudiant en médecine...

Et d’ailleurs je sors tout juste de la lecture, (Je dirais même de l’"étude"), de l’excellent bouquin de Fidel, "Les chemins de la Victoire" chez "Laffont", (24 €uros TTC), ou tout est expliqué et décortiqué en détail.

Y compris le CV d’Ernesto Guevara.

Pour le reste de ta requête, (Au sujet d’un candidat éventuel pour remplacer Ernesto JLM), je regrette de te décevoir mais si je le connaissais, premièrement, je pense qu’il serait déjà identifié publiquement et donc que tu n’aurais pas besoin de moi pour le connaître, deuxièmement, j’espère bien qu’il ne se compromettrait pas dans ce système biaisé électoral qui ne mène qu’à une impasse si on n’a pas au préalable conforté dans les masses et leur soutien inconditionnel les actions qu’on promet de réaliser dans les urnes.

Pour le reste je souhaite de tout coeur avoir tort et je suis prêt à le "reconnaître" sans rancune, ni aigreurs...

Mon ego relativement modeste me permet encore cet effort.

Et il n’y aura pas longtemps à attendre pour être fixés sur le résultat des courses.

La seule chose qui me dérange, (Relativement)*, c’est que si on continue comme ça à rester dans l’approximatif et le moins pire au nom d’un pragmatisme immédiat, en se pliant au calendrier fixé par nos ennemis de classe, sans se projeter dans l’avenir au lieu de gérer uniquement l’instantané, bientôt il n’y aura bientôt plus rien à "reconnaître". Tout simplement parce qu’on ne le pourra plus physiquement.

Ceux que nous prétendons combattre, soutenus par ceux que nous auront déçus à répétition, se chargeront de nous la faire fermer pour un bon moment.

Ils sont entrain de s’en occuper sérieusement. Et les derniers évènements dramatiques en cours dans l’actualité ne font que conforter mon sentiment sur le sujet.

Et là c’est du lourd, pas des spéculations sur des promesses électorales.

Au fait, très bon le bouquin de Fidel. J’en conseille la lecture à tous ceux qui imaginent qu’il suffit de "penser" la Révolution pour qu’elle ait lieu.

Changer les choses de manière révolutionnaire c’est du sang, des larmes, de la peine, du recul, de la compassion pour l’autre, et accessoirement... des "victoires" électorales.

E Hasta la Vitoria, Sempre.

Sans rancune,

Geb.

* Je dis "relativement" parce que vu mon âge, la part d’âme que j’ai pu perdre dans les combines électoralistes au service de mon ex-parti, et mon état général de santé, je n’ai plus grand chose à perdre...

Et je n’ai aucune vocation à être un messie. ((- :

21/03/2012 16:20 par résistant

Rectificatif.

J’ai déclaré que je ne voterai pas aux prochaines élections présidentielles parce qu’aucun candidat ne proposait de solution concrète aux vrais enjeux de notre société, notamment en sortant de l’Europe, de l’euro et de l’OTAN.
J’ai eu tord.

Grâce à aux réactions à cet article, j’ai découvert, trop tardivement, faute de couverture médiatique équitable, la candidature de François Asselineau, candidat de l’UPR, qui est le seul candidat à s’engager très clairement et concrètement sur ces sujets, et bien d’autres.

Je viens d’écouter son programme (une video qui dure 5 heures) visant à rendre le pouvoir au peuple français.
Bien sur, étant moi-même beaucoup plus à gauche que lui, il y a certainement beaucoups de points sur lesquels nous différeront, mais c’est le seul candidat qui propose ce que j’attends. Le seul.

Honte sur la gauche toute entière de ne pas avoir un seul candidat à sa hauteur.

De même que c’est un républicain, Richard Gage, qui est un des principaux portes-parole du mouvement pour la vérité sur le 11 Septembre 2001, de même que c’est aussi un républicain, Ron Paul, qui est un des principaux adversaires de la banque nationale états-unienne entre les mains de banquiers privés, c’est François Asselineau, homme de la droite française, qui seul a le courage de défendre concrètement les ideaux de la gauche. L’honnêteté et l’intelligence n’ont pas de parti.

Contrairement à la très floue assemblée constituante de la sixième république tout en restant inféodés à l’euro-atlantisme de Jean-Luc Mélenchon, Monsieur Asselineau exprime des positions très claires quant aux sujets les plus important de notre avenir (Europe, OTAN, monnaie, constitution, guerres illégitimes...).
Son programme à la fois ambitieux et humble pour redonner la souveraineté au peuple français et briser les chaines que nous avons aux pied est concret, réaliste et précis.

Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il propose, mais je suis d’accord sur l’essentiel, chose qui ne m’est jamais arrivé en 25 de ma vie d’électeur. Je me sens représenté dans les questions fondamentales que je me pose au quotidien et qui me coupe de la majorité des français qui se contentent d’analysent partielles et superficielles pour diriger leur action politique, c’est un sentiment vraiment nouveau pour moi.

Malheureusement, François Asselineau n’a pas obtenu les 500 signatures. Malgré son sérieux et son expérience du gouvernement et de l’administration, malgré un mouvement dynamique qui grossit de jour en jour. il n’en a obtenu que 17, ce qui est bien la preuve que nous ne vivons PAS en démocratie.

François Asselineau appelle à ne pas aller voter durant ces présidentielles, afin de donner le moins de légitimité possible aux candidats qui ont passé le filtre de l’obéissance à la dictature euro-atlantiste.
Bas les masques.

Rendez-vous dans 5 ans, monsieur Asselineau, car vous m’avez redonné le gout de me battre, et le baume au coeur de me sentir moins isolé, moins incompris, moins méprisé.

Merci, monsieur Asselineau, de tenir le langage de la vérité et de l’intelligence, qui transcende les partis et les clivages classiques, afin d’aborder les problèmes DE FOND, à l’instar du Conseil National de la Résistance et de son programme dont vous vous êtes largement inspiré et dont vous avez courageusement rappelé l’importance et l’ampleur des enjeux à vos concitoyens.

21/03/2012 16:34 par Louis Garneray

Réponse à CN46400 et à Sephyx :

Vous essayez de me donner une leçon d’objectivité, de réalisme, alors que la construction européenne que vous défendez bon an mal an - ce qui ne manque pas de me surprendre venant de personnes qui se disent de gauche - est "objectivement" une catastrophe en termes social, démocratique, économique, industriel, diplomatique... Et vous voulez persister dans cette voie ?

Vous trouvez que notre appartenance à l’UE a favorisé en quoi que ce soit le progrès social, l’émancipation des classes populaires, une meilleure répartition des richesses, la défense et l’extension des services publics, etc. ? Moi j’ai plutôt l’impression qu’elle a favorisé exactement l’inverse et qu’elle continuera ainsi. Sans parler des guerres néo-coloniales dans lesquelles nous entraîne l’OTAN qui n’est que le versant militaire du duo géostratégique EU-UE (le second étant le vassal du premier)... L’Europe, ce n’est pas la paix, c’est la guerre.

C’est notre appartenance à l’UE qui nous isole et nous referme sur le périmètre européen, occidental. L’intégration européenne nous coupe des alliances et rapprochements que nous pourrions établir avec des pays d’Amérique latine ou d’Afrique, par exemple. Elle nous pousse dans des solidarités douteuses (pourquoi fusionner avec la Lettonie plutôt qu’avec le Maroc ? avec l’Estonie qu’avec le Sénégal ?). La sortie de l’UE nous libérera et nous rouvrira sur le monde. Le repli sur soi (le soi occidental), c’est l’intégration européenne.

L’intégration européenne n’est en rien un démultiplicateur de force pour les luttes sociales, au contraire, elle les neutralise, les étouffe. Citez-moi une seule lutte sociale qui a abouti dans le cadre européen. La sortie de l’UE n’implique pas que l’on se coupe des autres pays ou que l’on cesse de se soucier du sort des autres peuples, elle signifie que le peuple français redevient souverain et indépendant, qu’il peut librement décider de son destin et retrouver le chemin de la démocratie et du progrès social.

Si d’autres peuples européens veulent suivre le même chemin, très bien ! mais c’est à eux d’en décider, nous ne pouvons ni les forcer à le faire ni subir le système autobloquant résultant de la cohabitation de 27 pays aux intérêts économiques, monétaires, géostratégiques, etc. souvent différents. Comment espérez-vous convaincre les 26 autres pays à se rallier à votre projet d’Europe sociale ? Sur quelles forces allez-vous vous appuyer ? En supposant que cela soit possible, combien de temps cela va-t-il prendre ?

Vous pensez tenir un discours réaliste, opérationnel, mais en fait vous vous projetez dans les mêmes illusions d’ "autre Europe" qui nous sont servies depuis 30 ans. L’alter-européisme est une impasse.

En fait, ce que je reproche à Mélenchon et aux alter-européistes de gauche, c’est de retarder la libération par leurs incantations et leurs projets qui ne tiennent aucunement compte de la réalité du rapport de forces et du fonctionnement concret de l’UE. Ils donnent l’impression de temporiser. C’est un luxe qu’ils se paient sur le dos de ceux qui sont en première ligne et souffrent le plus directement des politiques européennes (ouvriers, agriculteurs, pêcheurs, salariés précarisés, chômeurs, etc.). Eux ne peuvent pas se permettre d’attendre, ils dégustent ici et maintenant, on ne doit pas les laisser mariner et s’enfoncer dans la misère.

Et vous vous voudriez essayer pendant encore 20 ans de construire une "autre Europe" ?... C’est irresponsable et inconséquent. Je suis persuadé que de plus en plus de personnes vont s’en apercevoir, notamment au sein du Front de Gauche. Si nous voulons retrouver le chemin de la démocratie et du progrès social, il n’y a pas d’autre solution : sortie de l’UE en application de l’article 50 du traité sur l’Union européenne (TUE). Si les révolutionnaires français avaient dû se coordonner avec les autres peuples d’Europe pour prendre la Bastille, celle-ci serait encore debout.

CN46400, la perfidie avec laquelle vous sous-entendez que je pourrais avoir une quelconque sympathie pour Marine Le Pen et le FN me déçoit, je pensais que nous pouvions discuter sérieusement et éviter ce genre de manoeuvres d’intimidation (les mêmes qu’utilisent les partisans du système pour discréditer toute critique radicale de l’UE). Vous tombez dans le panneau qu’analyse bien cette article : "Le FN, l’épouvantail consentant au service du système".

D’ailleurs, vous vous trompez, le FN ne propose pas la sortie de l’UE, il ne propose même pas clairement la sortie de l’euro. La preuve dans cet autre article.

Sephyx, au lieu de vous dire "imaginez et réfléchissez", je vous dirai : analysez, réfléchissez et tirez les conséquences.

21/03/2012 17:50 par CN46400

@ Louis Garneray

Désolé, mais 75% de nos échanges commerciaux se font avec l’UE, il n’est ni en mon pouvoir, ni dans le votre, de changer cela. Sauf à naviguer dans le virtuel, il faut donc tenir compte de cette donnée. Et si l’Afrique du Nord veut s’y agglomérer, çà ne me gènera pas. On peut d’ailleurs compter sur la bourgeoisie (Ex Turquie...) pour mettre le sujet sur le tapis dès que des odeurs de profits atteindront ses narines.

Ce qui commande, c’est : le développement des forces productives, et pas nos constructions abstraites voire méthaphysiques !

22/03/2012 03:23 par babelouest

Le 6 mai, Le Peuple va gagner. Celui qui n’existe pas, que la "classe politique" ne connaît pas, celui qui emplit les rues alors que le soleil se frotte encore les yeux, celui qui fait une queue dérisoire au Pôle Emploi, mais aussi parfois au Secours Populaire, ce Peuple qui marche, qui court, qui travaille, qui se tait mais n’en pense pas moins.

Le 6 mai, va gagner ce Peuple que j’ai vu au grand ébahissement de Jean-Luc Mélenchon lui-même emplir la Place de la Bastille, en déborder, l’escalader, l’investir. Ce peuple généreux, calme, gentil, mais en sourdine à la parole qui gronde. Des badauds, ce Peuple ? Les propos qu’il tenait aurait pu convaincre un commentateur lointain, s’il s’en était approché. Mais non, le Peuple ne mord pas, sauf les tyrans quand ils le mettent vraiment en colère.

C’était le Peuple, nous étions le Peuple, et nous le sommes toujours. Ceux qui le méprisent n’ont qu’à bien se tenir : "Cà va tanguer" aux prochaines élections, comme en 2005 où nous vîmes les "journalistes" déçus, frustrés au même titre que leurs maîtres à l’annonce des résultats, pour un référendum tellement technique en apparence.

"Tremblez, ennemis de la France,
Rois ivres de sang et d’orgueil :
Le peuple souverain s’avance,
Tyrans, descendez au cercueil."

Ne l’oublions pas, les ennemis peuvent être intérieurs, et avoir déjà investi en apparence le Pouvoir. Tôt ou tard, le Peuple reprend sa place, et je pense que cette fois, ce jour est venu qui vengera la reculade de 1983.

22/03/2012 04:19 par babelouest

@ Résistant
Oui, vous avez mis le doigt sur des données que je soulève depuis longtemps. Il faut avoir le courage d’Asselineau pour sortir d’abord des traités européens, et de l’OTAN. c’est la condition pour mettre en oeuvre ensuite le programme de JL Mélenchon. En quelque sorte, il devrait y avoir trois stades :

- reprise par Mélenchon du programme d’Asselineau, assurant la liberté nécessaire au reste

- les coudées franches, application des mesures les plus urgentes, par décrets, ceux-ci devant être confirmés par des lois (ou pas) une fois la nouvelle donne de gouvernement et de démocratie en place.

- mise en place d’une assemblée constituante formée de simples citoyens jamais encore élus à des postes de décision (simples conseillers municipaux autorisés), aidés de 2, ou 3 juristes pour la forme et non le fond, et afin de s’assurer de la cohérence des articles. Je rappelle qu’une Constitution est nécessairement un acte très général, sur lequel s’appuient les lois, un acte court. La Constitution anglaise date de 1215. Belle longévité.

Après, le peuple souverain dira le droit, directement, ou par la voix de ses représentants (qui devraient être écartés par une simple motion de défiance s’ils se démarquent trop des critères les ayant fait choisir).

Alors, Mélenchon, oui, mais sans le porter aux nues : pour être trivial, c’est ce que nous avons de mieux en stock. Ce qui compte, c’est la volonté du Peuple, bafouée gravement depuis bien trop longtemps.

22/03/2012 13:04 par Louis Garneray

@ CN46400

Je ne comprends pas votre raisonnement. Le fait que 75 % de nos échanges commerciaux se font aujourd’hui avec l’UE n’implique absolument pas qu’il en sera toujours ainsi (cela résulte de choix humains), et surtout qu’il soit nécessaire de procéder à une intégration politique. Dans cette logique, pourquoi ne pas aussi intégrer la Chine à l’UE (en lui demandant son avis tant qu’à faire) puisque la seconde est le plus grand partenaire commercial de la première ? Ou de suggérer au Canada de fusionner avec les Etats-Unis ?

Les échanges commerciaux sont une chose (qui peut de surcroît fluctuer), l’intégration politique, monétaire, budgétaire, militaire, diplomatique, etc., en est une autre. Il est curieux de vous voir reprendre à votre compte les fausses évidences des défenseurs du système : "nous n’avons pas le choix", "la construction européenne est nécessaire", "on ne peut plus revenir en arrière", etc.

23/03/2012 07:47 par CN46400

@ Louis Garneray

Dans cette logique, pourquoi ne pas aussi intégrer la Chine à l’UE (en lui demandant son avis tant qu’à faire) puisque la seconde est le plus grand partenaire commercial de la première ? Ou de suggérer au Canada de fusionner avec les Etats-Unis ?

La Chine dans l’UE, pourquoi pas, mais on sera alors dans "l’Etat mondial", c’est à dire la dernier étape avant le "dépérissement de l’état" cher à Marx !

Les USA et le Canada ?.. c’est quoi l’ALENA ?

Bien sûr je fais la différence entre les contours d’un état et ceux qui, plus ou moins provisoirement, le commandent. En clair l’ALENA est une chose, l’ALBA en est une autre, que je préfère !

23/03/2012 13:43 par Louis Garneray

Décidément je ne vous comprends pas. Vous approuvez l’ALENA ? Vous pensez qu’il serait souhaitable que les Etats-Unis, le Mexique et le Canada fusionnent complètement ?

J’ai l’impression que vous considérez que la construction politique de grands ensembles est une loi de l’histoire, que c’est une fatalité à laquelle il faut se résoudre, alors qu’il ne s’agit que du projet de "monde multipolaire" que veulent imposer les élites économiques et politiques occidentales. C’est un projet de neutralisation de la démocratie et du progrès social, de contournement de la souveraineté populaire par le "despotisme éclairé" (voir cet aveu d’un ponte de l’UE). Enfin, c’est un projet impérial et donc belliciste.

Il y a certes des forces considérables qui poussent dans ce sens. Mais à nous de déjouer leurs plans.

24/03/2012 09:32 par Michail

Bonne question !

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& bonne réponse !

24/03/2012 17:07 par gérard

@ 20/03/2012 à 22:19, par Louis Garneray
et @ tout le monde....
Il y a assez longtemps que j’ai eu connaissance des dires de Asselineau, c’était pour moi un peu une référence : les 10 raisons de sortir de l’UE, cherchez la vidéo, l’ancienne, elle est assez illisible dans la forme, mais est INDISPENSABLE à visionner.
Mais mon propos n’est pas Asselineau, mais Mélenchon.
Ce que Mélenchon propose au niveau de L’Europe, est techniquement IMPOSSIBLE....sans une profonde Révolution dans tous les Pays de l’Union Européenne, c’est une évidence, ET IL LE SAIT.
La seule autre possibilité qui resterait alors serait de sortir de l’Union Européenne, mais ça, c’est une "option"....A NE SURTOUT PAS DÉVOILER DANS UN PROGRAMME...est-il utile de préciser pourquoi ?
Donc il est obligé de se situer dans une optique européenne...
Nous abordons une élection dont le niveau ne dépasse pas celui du Jurassique : elle aboutit pratiquement à élire un monarque absolu, voir les institutions de la Vème République, donc il faut faire avec.
Si Mélenchon prenait des positions sur de nombreux sujets, complètement à l’opposé de tout ce qui circule dans "l’air ambiant", cela ne pourrait aboutir qu’à se faire "harakiri " politiquement, est ce le but recherché ?
Le Parti Communiste joue ses réélections locales, donc ne veut pas trop se fâcher avec le PS...mais comme il sent le vent tourner enfin vers une "résurrection", et ce grâce à cet "olibrius" de Mélenchon ("olibrius" était l’avis, et est toujours celui de beaucoup de "notables" du PC, même s’ils ne l’avouent pas en public !)... donc sous ce "vent"-Mélenchon...si le PC hisse quand même les voiles, il ne faut quand même pas trop le bousculer.
Tout ça pour dire qu’il est inutile de disséquer point par point les prises de position de Mélenchon, comme il est souvent fait au Grand Soir dans les commentaires, elles ne peuvent être que le cocktail d’une savante équation allant du possible jusqu’au révolutionnaire à réaliser !
Compte tenu de toutes les contraintes de ce "cahier des charges"...le résultat ne peut évidemment satisfaire personne à 100%...
Mais ce n’est plus le moment de faire la "fine bouche" :
- dans cet "opéra" Mélenchon", Il y a quand même pas mal de paroles des plus intéressantes, une "musique" qu’on attendait depuis si longtemps, et pour tout dire qu’on désespérait d’entendre un jour...que demander de plus ?... POUR L’INSTANT, cela va sans dire !

25/03/2012 08:53 par Michail

Pour ceux qui voudraient garder en souvenir une chouette vidéo de la Bastille du 18 mats 2012 ; il n’y a qu’à se servir....

25/03/2012 11:38 par Michail

PS :

Ou pour simplement la visionner, ici aussi...

26/03/2012 02:39 par Louis Garneray

En guise de prolongement, voici un article très intéressant (et critique) sur le programme économique du Front de Gauche.

Ce passage me semble particulièrement bien vu :

« On ne peut que supputer pourquoi le Front de Gauche, qui est si "radical" dans certains domaines, épouse la position fédéraliste sur l’Europe. Ma théorie est que cela répond à la sociologie du Front de Gauche, fermement ancrée dans les classes moyennes, qui sont les grandes gagnantes de l’Euro et de la construction européenne. Il y a peut-être aussi un refus individuel, au niveau des dirigeants ex-socialistes du FdG d’admettre qu’ils se sont fait berner ou de rompre avec la doxa mitterrandienne... »

26/03/2012 10:04 par Touzensemble

@ Louis Garneray

Le lien sur l’article" très intéressant" nous ouvre la porte d’un blog anti-Front de gauche dont la pertinence serait grande s’il répondait à la question : où est l’espoir raisonnable d’éviter la victoire de l’UMPS dans un mois ?

Trois nouveaux cadres du NPA viennent d’y répondre, sans pour autant adhérer au PG ou au PCF.

On lit en commentaires de l’article "Je sais pourquoi ils vont voter pour Jean-Luc Mélenchon. Deux fois, si possible" des choses qui sont parfois justes, mais qui n’en sont pas moins "politiquement" fausses.

26/03/2012 15:39 par Louis Garneray

@ Touzensemble

Le blog de "Descartes" n’est pas un "blog anti-Front de gauche", il suffit de le parcourir pour s’en apercevoir. Il faut vraiment être fanatisé pour considérer que tout site qui émet des critiques sur Mélenchon ou le Front de Gauche est un site spécialement dédié à leur contestation.

A mon tour de vous poser une question : qu’allez-vous faire et dire si non seulement Mélenchon ne passe pas le premier tour mais qu’il appelle à voter pour Hollande au second ?

Trouveriez-vous encore une acrobatie intellectuelle pour le défendre ? Si ce scénario se produit, c’est le soutien - même tactique - au ""socialiste"" (deux paires de guillemets valent mieux qu’une) François Hollande qui serait "politiquement faux".

26/03/2012 19:18 par legrandsoir

Contrairement au GS qui donne à lire des écrits (articles et commentaires) pro et anti-Fde G, le blog Descartes s’acharne sur le F de G et son candidat.
Quant au second tour, rien de secret : le F de G appellera à voter pour le candidat de gauche le mieux placé : Si c’est J-L M.... si c’est Joly ou Poutou...
Si c’est Hollande aussi... Aux électeurs du premier tour de ne pas obliger à ce dernier choix.

26/03/2012 23:36 par gérard

@ Louis Garneray
J’en vois dans le fond qui ne suivent pas !
LE problème de Mélenchon, c’est qu’il a des "frontières" qu’il ne doit pas franchir, la"frontière" de sortir de l’Europe" en est une...et il me semble bien l’avoir exprimé précédemment sans qu’on daigne relever le débat...

On ne peut que supputer pourquoi le Front de Gauche, qui est si "radical" dans certains domaines, épouse la position fédéraliste sur l’Europe. Ma théorie est que cela répond à la sociologie du Front de Gauche, fermement ancrée dans les classes moyennes, qui sont les grandes gagnantes de l’Euro et de la construction européenne.

Le Front de Gauche "fermement ancré dans les classes moyennes ?
Que dans les classes moyennes ?
Et en plus celles qui auraient profité de la construction européenne ?
...alors là !...c’est un postulat...par définition indémontrable !
Pas le temps de démontrer que c’est faux, mais cela est...
De toute façon vous êtes hors sujet, l’Europe... on n’en a plus rien à foutre, excusez moi du terme !
Dans le fond je ne vous donne pas entièrement tort loin de là (je pense d’ailleurs que Asselineau a raison)... mais je le redis, Mélenchon ne peut sous peine de se marginaliser complètement dans le clan des 1%, sortir du "sacro-saint" esprit européen, pour l’instant...
- D’une part si tout le monde râle contre l’Europe, elle reste quand même bien ancrée et bien acceptée dans la conscience collective, les raisons sont multiples et diverses, mais le fait est là !
- D’autre part, pour arriver à faire admettre, à faire comprendre aux gens que l’Europe, telle qu’elle fonctionne, son économie, sa monnaie etc..., est "nuisible", il faut en amener des PREUVES concrètes. Apparemment il n’y en a pas eu encore assez !
Les prises de position de Mélenchon ainsi que je l’ai déjà dit, son incompatibles avec les traités européens. Le Front de Gauche est peut-être "Fédéraliste" dans les mots ( cause PC et voir précédemment), mais radical dans ce qu’il envisageable de réclamer de l’Europe, tant et si bien que cela ne pourrait aboutir qu’à un rapport de force avec les autres Pays, Pays dont les gouvernements sont bien ancrés à Droite, dois-je le préciser.
Pour ce faire, quelle pourrait être une position plus intelligente que celle-ci, celle de déclarer la main sur le coeur :
- " Mais sans problèmes, nous sommes même pro- européens et ce à 100%, pour l’Euro pour...etc, mais attention nous sommes AUSSI et SURTOUT pour une Europe Sociale, etc..., avec le "cahier des charges" du Front de Gauche, et avec ses conditions qui sont de plus en plus populaires, et qu’il faut continuer à rendre encore plus populaires !
Il faut amener le camp adverse à se découvrir de sa vraie nature néo-libérale d’extrême droite, la vraie extrême droite celle là ... et je pèse bien mes mots ! Mais il faut l’attaquer sur son terrain...
Anecdote :
Un militant PS, sur un marché d’une petite de sud-Gironde pas révolutionnaire pour deux cents, me tend un tract invitant à une réunion électorale PS, en me disant : "il y a une réunion du Front de Gauche juste après"...
Il serait "peut-être" entrain de se passer quelque chose, non ?
A l’infernale question pleine de sous entendus méprisants : " au deuxième tour, vous irez quand même voter pour H ?"...je répondrais simplement oui, que "au-delà mes hautes considérations philosophico-politiques", je ne porte aucun mépris pour ceux qui quand même par son élection, verront leurs conditions de vie améliorée...
Plus le score de Mélenchon sera important....moins je traînerai les pieds !...

28/03/2012 12:24 par Descartes

@Touzensemble

Non, le blog de Descartes n’est nullement un site "anti-front-de-gauche". Pas plus qu’il n’est un site "pro-front-de-gauche". C’est un site qui prétend justement échapper à la fausse alternative posée par Arturo Ui - et reprise par Georges Bush - qui veut que "celui qui n’est pas avec moi est contre moi". C’est le droit au scepticisme que je revendique. Si je vote Mélenchon, ce ne sera certainement pas le vote d’un croyant. Si je vote pour lui, ce ne sera pas parce que j’ignore ses défauts, ses limitations et même ses dangers, mais malgré eux.

Vivas a raison de dire que l’on demeure puceau à force de chercher la femme parfaite. Marchais ne disait d’ailleurs pas autre chose lorsqu’il parlait du "bilan globalement positif" du socialisme réel. Ce qui est drôle, c’est de retrouver aujourd’hui ce même raisonnement dans la bouche de ceux qui naguère avaient cloué le pauvre Georges au pilori pour avoir osé suggérer qu’on puisse aussi cyniquement admettre que dans l’action politique le négatif puisse être effacé par le positif. Mélenchon affirme aujourd’hui que le bilan de l’expérience mitterrandienne est "globalement positif". C’est une question d’opinion : certains peuvent juger que la retraite à 60 ans ou l’abolition de la peine de mort ne suffisent pas à faire pardonner le traité de Maastricht, le chômage de masse, la financiarisation de l’économie, les années fric et paillettes. Personnellement, je suis de cet avis. Et le fait que le candidat Mélenchon pense le contraire me fait craindre ce que pourrait être son action à la tête de l’Etat si par chance ou par malheur il devait y être. L’adoration acritique de Mélenchon pour le "vieux" - adoration qui va jusqu’à interdire sur son blog toute critique à l’encontre de son idole - me dit à mon avis beaucoup plus sur sa conception de la politique que mille discours. Et ce qu’elle dit me rend particulièrement méfiant. D’autres ont peut-être oublié - ou n’ont pas connu - ce que fut pour les couches populaires l’ère Mitterrand. Moi, pas.

Maxime Vivas a raison de souligner la position d’un candidat socialiste qui déclare que "il n’y a plus de communistes en France, ou plus beaucoup". Mais cette déclaration appelle deux remarques. La première, est que François Hollande n’a pas tout à fait tort. Oui, il y a un parti que se fait appeler "Parti communiste français". Mais est-il toujours "communiste" ? Si l’on regarde quelle a été son évolution ces quinze ou vingt dernières années, si l’on se fie aux politiques qu’il a mis en oeuvre lorsqu’il a eu une parcelle de pouvoir - et notamment lors de son passage au gouvernement de "gauche plurielle" - on peut en douter. Certains au PCF voulaient supprimer le mot "communisme" pour sauver la chose. En pratique, on a fait l’inverse : on a liquidé la chose et conservé le mot. Aujourd’hui, le PCF est un parti au service de son appareil, des emplois de ses permanents et des postes de ses élus. Que le PCF soit incapable de dégager dans ses files une personnalité de niveau suffisant pour faire un score décent à l’élection présidentielle, au point d’obliger le Parti à aller chercher un candidat chez l’un de ses partenaires vingt fois plus petit que lui montre à quel point le commentaire de François Hollande reflète une réalité.

La seconde remarque, c’est que Hollande ne fait que suivre son maître, qui se trouve être le même que celui de Mélenchon. Encore une fois, faites travailler votre mémoire - et vous, les jeunes, posez des questions à vos aînés. Rappelez-vous ce que fut la campagne anticommuniste déclenchée après 1978 par des socialistes prêts à tout pour affaiblir le PCF, et qui devint délirante après 1981. Qui se rappelle aujourd’hui de Christine Ockrent ouvrant le journal de 20 heures sur un entretien sur le plateau avec un homme masqué se faisant appeler "Fabien" et prétendant révéler les secrets de la direction du PCF ? Et bien, je ne me souviens pas que le jeune sénateur Mélenchon se soit à l’époque désolidarisé de cette campagne. Pendant toutes ces années, il a été un soldat fidèle et obéissant de la mitterrandie triomphante.Le temps n’était pas aux états d’âme. Le 9 juin 1992, lors du débat sur la ratification du traité de Maastricht, il attaque à la tribune du Sénat les communistes dans une ode au traité (disponible in extenso ici). Il ne me paraît pas inutile de citer un extrait :

Mais l’intégration représente un plus pour nous ; la construction de la nation européenne est un idéal qui nourrit notre passion. Nous sommes fiers, nous sommes heureux de participer à cette construction. Nous sommes fiers de savoir qu’il va en résulter des éléments de puissance, qu’un magistère nouveau va être proposé à la France, à ma génération, dans le monde futur, qui est monde en sursis, injuste, violent, dominé pour l’instant pas une seul puissance. Demain, avec la monnaie unique, cette monnaie unique de premier vendeur, premier acheteur, premier producteur, représentant la première masse monétaire du monde, l’Europe sera aussi porteuse de civilisation, de culture, de réseaux de solidarité, comme aujourd’hui le dollar porte la violence dans les rapports simples et brutaux qu’entretiennent les Etats-Unis d’Amérique avec le reste du monde.

Bien sur, un homme a le droit de changer d’avis. Mais Mélenchon l’a-t-il fait ? A une exception près - un instant fugitif lors de son passage à l’émission "des paroles et des actes" - il n’a jamais exprimé la moindre critique, le moindre regret au sujet de Maastricht. Il ne s’est jamais excusé d’avoir agressé ceux qui s’opposaient à la ratification, et récemment il avait encore qualifié de "pétainistes" ceux qui proposaient la sortie de la monnaie unique. Dans ces conditions, on a le droit et même le devoir de se poser des questions.

Vous l’aurez compris, les arguments de Maxime Vivas ne m’ont pas convaincu. Sur beaucoup de points ses remarques sont justes. Mais nous avons un désaccord fondamental : il parle, lui, avec la voix de l’enthousiasme. Je parle, moi, avec la voix de l’expérience. Il est prêt à faire confiance à Mélenchon comme si Jean-Luc sortait tout frais d’une rose et n’avait pas de passé. Moi pas : Mélenchon n’est pas un perdreau de l’année, c’est un politicien chevronné qui a une longue carrière derrière lui. J’évalue son discours et son action d’aujourd’hui à l’aune de ce que furent ses actions, ses références et ses discours d’hier.

La où Maxime Vivas a tort, c’est lorsqu’il prétend que seuls les imbéciles, les peureux, les pleurnichards ou les lâches (je résume son propos) pourraient être "dissuadés" de voter pour Jean-Luc. Il y a aussi la catégorie des cyniques de mon espèce qui doutent de la capacité - et de la volonté - de Mélenchon à aller dans la bonne direction. Qui sont inquiets par l’incapacité du candidat à formuler un projet politique cohérent - notamment sur les questions européennes mais aussi en matière économique et industrielle - et de la tendance à céder aux tentations "gauchistes" en se concentrant sur les questions sociétales. Des cyniques qui continuent à penser que le véritable enjeu pour la gauche est la (re)conquête de l’électorat populaire et non l’enthousiasme des organisations groupusculaires...

Pour ces cyniques-là , voter ou non Mélenchon sera un choix de raison. Si leur vote intéresse le Front de Gauche, il faudra répondre à leurs interrogations. Essayer de les culpabiliser ne changera rien.

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