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L’islamophobie, une obsession française

Omar Merzoug

Des inscriptions racistes, « la France aux Français », « les Arabes dehors », « mort aux Musulmans », et des croix gammées peintes sur les murs des mosquées de Besançon et de Carpentras, une adolescente voilée agressée physiquement à Evry (Essonne), à Reims, une jeune fille de 18 ans, victime d’une violente attaque -un homme l’a saisie par le cou et a voulu la dévoiler-. Plus grave, à Argenteuil, Leila, 21 ans, perd le bébé qu’elle portait. Deux hommes s’en sont pris à elle et lui ont donné un coup très violent à l’abdomen.

Ces faits qui se sont déroulées récemment n’ont pas eu droit à la couverture médiatique qu’ils méritent. Ils n’ont pas en tout cas bouleversé la conscience des journalistes d’ordinaire prompts à s’emparer de ce genre d’événements. Que signifie l’assourdissant silence des média, des autorités publiques et des féministes (à la notable exception, il est vrai, de Laura Maï-Gaveriaux, philosophe, qui s’indigne du silence radio des féministes) ?
Doit-on penser qu’il ne s’agissait pas là des « bonnes victimes », qu’il y a donc de « bonnes » et de « mauvaises » victimes, qu’il n’est peut-être pas bon, en France actuellement, de s’appeler Aicha ou Fatima quand on subit des violences ?

Besançon, Evry, Carpentras, Reims, Argenteuil, quatre cités françaises, très différentes, qui sont le théâtre d’agressions islamophobes voilà de quoi troubler les Musulmans au premier chef. Et s’ils choquent à juste titre les Musulmans, ils devraient aussi interpeller la conscience universelle.

Les mosquées souillées, les cimetières profanés, les femmes voilées agressées ne se comptent plus. Ce sont là autant de phénomènes dont la réalité ne souffre aucune discussion et qui témoignent incontestablement de l’essor d’un sentiment islamophobe, conduisant à des passages à l’acte qui devraient inquiéter les démocrates et les humanistes de tous bords et de toutes tendances.

Et pourtant, on entend ici ou là des voix s’élever pour contester la réalité de cette islamophobie, des auteurs, comme Caroline Fourest, se livrer à des digressions sémantiques dont la fausseté n’a d’égale que l’absurdité. Dans une de ses chroniques radiodiffusées, elle procède à une analyse qui est de part en part sophistique. Elle commence par constater que le racisme anti-musulman existe (qu’elle se rassure, on ne l’a pas attendue pour le savoir, c’est du réchauffé !)mais craignant d’avoir déjà trop concédé aux musulmans, elle se ravise et décrète qu’il ne faudrait pas parler d’ « islamophobie » parce que ce serait fermer la voie à toute appréciation critique de l’intégrisme musulman. Par conséquent, pour maintenir ouverte la possibilité de la critique de l’islamisme, voire de l’islam, il faut laisser prospérer le racisme anti-musulman. L’autorisation du racisme anti-musulman est le prix à payer pour le maintien de la critique légitime du fanatisme religieux.

À ce compte-là si l’on suit Caroline Fourest, il y a du racisme anti-juif, mais il ne faut pas parler de judéo-phobie, car assimiler le racisme antijuif à la judéo-phobie serait interdire la critique du fanatisme juif. Il faudrait donc permettre le racisme anti-juif, c’est-à-dire les pogroms, les profanations de cimetières pour que les libertés fondamentales soient sauves. Emportée par sa spécieuse rhétorique, Caroline Fourest ne voit pas qu’à un moment ou à un autre on bute sur les sujets empiriques qui pâtissent du rejet, de l’intolérance et du mépris.

Cette islamophobie qui, sur les ondes et les média audiovisuels, se donne libre carrière est portée par un certain nombre d’écrivains, d’intellectuels, de professeurs, de journalistes qui se présentent souvent comme des croisés de la liberté, des chantres de la démocratie, des avocats de la tolérance, des parangons de l’idéal républicain. Et un certain nombre pratique le truquage (notamment les citations tronquées) avec, il faut bien le dire, un talent assez inégal et quelquefois sans aucun talent.

Caroline Fourest en est un excellent exemple. Voilà une batteuse d’estrade dont le bagage académique est, à vrai dire, assez léger et qui se voit propulsée dans le landerneau médiatique à l’égal d’une pasionaria de la lutte contre le fanatisme, surtout musulman, à qui elle doit sa fulgurante carrière et sa « gloire » médiatique. Elle n’a aucune compétence universitaire pour traiter des réalités de l’islam, elle n’en connaît pas l’histoire, et pas davantage les tenants et les aboutissants. Elle ne sait pas la langue arabe, elle ne dispose d’aucun moyen d’accéder aux ouvrages canoniques, elle est incapable de lire le Coran dans le texte. Elle parle donc de l’islam à tort et à travers, privée qu’elle est de tous les moyens sérieux d’en faire une approche véritable. D’où une superficialité dans le propos qu’elle cherche constamment à dissimuler avec une vigueur et une hargne dans le ton mais qui ne trompent que les ignorants et ne prêchent que les convaincus.

Le succès de son livre est entièrement dû à l’atmosphère d’islamophobie qui règne en France. Sans elle, ce livre, « Frère Tariq » (Grasset) « qui a véritablement lancé sa carrière médiatique, est truffé d’erreurs, de raccourcis et de….contrevérités » (Pascal Boniface). Ne serait-ce pas que, comme le dit Pascal Boniface, la croisade contre l’islam est un thème « infiniment plus porteur médiatiquement » qui ajoute qu’en attaquent Tariq Ramadan, «  Caroline Fourest sait pertinemment qu’elle va s’attirer les bonnes grâces d’une partie des élites politico-médiatiques, et notamment celles de Bernard-Henri Lévy, premier pourfendeur de Ramadan ». [1]

Cette islamophobie est fort bien représentée sur les ondes et à la télévision notamment par toute une panoplie d’animateurs qui semblent s’être donné le mot. Eric Zemmour, qui voulant sans doute faire oublier qu’il est originaire d’une famille constantinoise, « lave plus blanc que blanc ». Sans doute attaqué de la sorte, Zemmour protesterait-il en disant que ses propos ne font que refléter l’état de choses existant. Faudrait–il alors rendre hommage à Claude Imbert, qui lui, au moins, ne s’avance pas masqué. Il avait écrit franchement dans un de ses éditoriaux du magazine « Le Point » :

« Je suis un peu islamophobe, ça ne me gêne pas de le dire. J’ai le droit de penser que l’islam - je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes - apporte une certaine débilité qui, en effet, me rend islamophobe. »

Il ne restait dès lors à Michel Houellebecq qu’à lui emboîter le pas :

« l’islam est la religion la plus con ».

Il est des thèmes et des termes qui égarent l’opinion depuis trente-cinq ans maintenant. Des thèmes et des termes sur lesquels les médias bâtissent des campagnes, ordonnent des cérémonies, conférences, films, tables rondes, dont on se sert comme d’un rideau de fumée. Une diversion coupable de la part de ceux dont la mission est précisément d’éclairer l’opinion, non de la tromper ou de la manipuler. Faute de nier la réalité de l’islamophobie, car on leur rirait au nez tant les faits sont massifs, certains journalistes, taraudés soudain par un penchant de sémantique, décrètent que le mot d’ « islamophobie » est impropre. Mais pour qui donc serait-il donc impropre ? Pour les Dupont et les Durand, qui n’ont jamais été eux-mêmes victimes d’insultes raciales, d’agressions physiques dues à leur faciès, de discriminations à l’embauche.

À l’évidence, l’islamophobie, ainsi considérée, est un épiphénomène. Et on peut même se donner le luxe d’en disserter savamment. D’autant qu’à suivre cette logique, toutes les discriminations seraient impropres, aussi bien la judéophobie que la christianophobie. Et pourquoi donc la judéophobie, la christianophobie seraient à l’égal de l’islamophobie impropres ? Parce que ces termes-là, comme celui d’islamophobie, sont tantôt adoubés par les uns, rejetés par les autres et manipulés par un certain nombre, dit-on. En veut-on des preuves ? Elles existent à profusion. La judéophobie n’est-elle pas rejetée par un nombre significatif de Français et d’Européens ? On ne saurait le nier. Mais elle est en même temps adoptée par une frange des chrétiens qui persistent à penser que les Juifs sont les assassins du Christ, et cette judéophobie n’est-elle pas instrumentalisée par certains ? Beaucoup à l’extrême droite n’en font-ils pas usage pour ‘faire signe’ à ceux des Français qui sont irréductiblement réfractaires au signifiant juif ?

Ces termes-là, contrairement à ce que l’on prétend, ne sont pas impropres. Au contraire, on peut y déceler une propriété du sens, c’est–à-dire l’adéquation du signe au signifié. N’en déplaise à certains journalistes, depuis plus de trente ans, dans les médias, l’islam a presque toujours été présenté comme une menace et un défi, Occident et Islam sont toujours campés en adversaires irréductibles au mépris des réalités historiques les plus fondées. Or, « Depuis une décennie, le terme d’ « islamophobie » fait l’objet en France d’une active disqualification dans l’espace public qui laisse peu de place à un débat serein. Des voix se font entendre pour bannir ce mot du vocabulaire courant, politique et même antiraciste ». notent Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, auteurs de « Islamophobie » ou « comment les élites françaises fabriquent le problème musulman » (La Découverte), alors que dans le monde anglophone universitaire, le contraste est flagrant : « les travaux pluridisciplinaires sur le concept d’islamophobie se multiplient » remarquent-ils. Il y a quelque temps, M. F Rousselet, dans les colonnes de « Libération » exprimait son souhait de bannir l’usage du terme « Islamophobie » comme d’autres auraient voulu bannir le terme de colonialisme, croyant par là que proscrire le terme ferait oublier la sordide réalité dont il est le signe. « Il serait bon de revenir au sens des mots et de s’interdire une bonne fois pour toutes le recours à celui qui fâche », c’est-à-dire islamophobie. D’après lui, ce n’est pas nécessaire, car « c’est à la justice de sanctionner toutes les discriminations anti-musulmanes quand elles sont avérées ».

Or, il y a nombre d’exemples d’attaques racistes avérées, de discriminations évidentes, de jeunes gens maltraités et discriminés par la police qui n’ont pas été sanctionnés. La justice n’a pas été rendue dans un nombre significatif de cas, et M. Rousselet, qui ne sera jamais, on en est heureux pour lui, l’objet d’attaques racistes, voudrait-il que ceux qui ont subi ces torts se taisent et croient encore à la justice de la République ? C’est un fait : la justice de la république est à plusieurs vitesses. De plus en plus de Musulmans, n’y croient plus et on ne saurait le leur reprocher. Il a fallu huit ans de procédure pour que les gendarmes qui avaient poursuivi ces malheureux garçons de Clichy-sous-Bois. Ziyed Benna et Bouna Traoré, respectivement 17 et 15 ans morts électrocutés alors qu’ils essayaient d’échapper à un contrôle de police, soient enfin traduits devant les tribunaux. Cet événement a mis le feu à Clichy-sous-Bois et inauguré trois semaines d’émeutes dans les banlieues françaises. Quels arguments peut-on opposer à leurs familles qui se sont adressés à la justice et il n’est pas même sûr que la justice soit en l’espèce rendue. On voit combien il y a un problème grave en France pour déférer à la justice les policiers qui commettent des actes délictueux.

Vu la déferlante des actes antimusulmans, de toutes sortes et de toutes natures, nier ces faits-là serait comme nier la pratique de la torture pendant la « Guerre d’Algérie ». Et pourtant on l’a fait. On a même entendu Guy Mollet, alors en charge des destinées de la France, démentir, à la télévision, l’existence de sévices et de violations des droits de l’homme en Algérie en répétant que la France, « patrie des droits de l’homme » ne saurait se rendre coupable de ce genre d’actes. Or les travaux des historiens, les dépositions des témoins, et pour couronner le tout, les aveux du Général Bigeard, de Massu et enfin de Aussaresses, en ont montré l’indiscutable réalité.

Il y a donc une islamophobie factuelle, empirique, n’en déplaise à nos grands intellectuels chez qui il existe une tradition de mépris des faits qui s’enracine dans un passé assez lointain : « Commençons par écarter les faits » disait déjà le brave Jean-Jacques Rousseau.
Mais le diagnostic des faits est imparable. Et c’est une véritable plaie nationale que de disserter à perte de vue sur des concepts sans se demander un instant s’ils ont ou non un lien, même ténu, avec les faits. Et l’islamophobie est une constellation de faits si colossale, que, déjà en 2001, comme l’indiquait Vincent Geisser, la Commission nationale consultative des droits de l’homme notait que :

« si les Maghrébins et les « beurs » issus de l’immigration étaient jusqu’à présent visés, ces violences se sont souvent élargies aux communautés arabo-musulmanes ».

Le réseau Raxen qui a procédé à une enquête sur les phénomènes racistes et xénophobes dans les 15 pays de l’Union Européenne conclut que « dans tous les pays, une islamophobie latente a mis à profit les circonstances présentes pour émerger, se concrétisant sous la forme d’actes d’agression physique et d’insultes verbales. Ces épisodes et d’autres signes semblent indiquer que le fossé est considérable entre les minorités et la population dans son ensemble » (cité par Vincent Geisser, La nouvelle islamophobie, La Découverte éditeur).

L’islamophobie n’est pas seulement empirique, elle est aussi intellectuelle. Un combat est d’ores et déjà engagé pour contester l’influence de la science arabe et islamique sur les Européens des temps médiévaux et de la Renaissance. On conteste à l’Islam sa science, sa tolérance et on pointe du doigt ses plaies guerrières, on lui reproche ses violences et il n’est pas jusqu’à Benoit XVI qui ne soit allé de son antienne éculée qui n’a, on le regrette pour lui, montré que son ignorance abyssale du monde de l’islam.
La parution de « Aristote au Mont Saint-Michel », dont le sous-titre est un emblème : « les racines grecques de l’Europe chrétienne » (Seuil), qui repose presque entièrement sur un judicieux montage de faits et d’analyses, mais qui sont pris dans une perspective faussée, parce que l’auteur n’a pas le sens de l’histoire en est un symptôme révélateur. Le bruit fait dans le landerneau médiatique parisien a montré ce dont étaient capables des folliculaires et des journalistes qui se prétendent des penseurs et qui ne sont que des idéologues animés d’intentions malveillantes à l’égard du monde de l’islam.

Devant une telle accumulation de faits et de certitudes, on est tout de même étonné de voir certains contester la réalité du sentiment islamophobe et de l’islamophobie théorique et pratique. Ils me font penser au « déni de réalité » (die Verleugung) que diagnostiquait le Dr Freud, une réaction de défense se manifestant par un refus de reconnaître des faits ou des réalités traumatiques ou, en tout cas, source de profondes irritations et de désagréments. Déni de réalité qui se corse jusqu’au fétichisme.
En quoi donc ? Eh bien comme dans le fétichisme, qui signale une déviation de la sexualité consistant dans le fait de remplacer l’objet sexuel proprement dit par un objet qui n’est pas propre au but sexuel normal. Il s’agit généralement d’une partie du corps (cheveux, pieds) ou d’un objet inanimé qui touche de près l’être aimé et de préférence son sexe (linge intime), eh bien l’islamophobie fétichise la haine de l’islam parce qu’elle ne peut plus être aussi ouvertement et librement antisémite et judéophobe que dans les années 1930.
Vu les désastres, les tragédies dus à l’antisémitisme européen et chrétien, cette judéophobie aurait peu d’audience, sauf dans les franges extrémistes dont l’influence est insignifiante.

On se rabat sur le « Juif » des temps actuels, c’est-à-dire l’arabe et le musulman, proies rêvées à la fois pour l’expression de ses haines ancestrales mais aussi pour se forger une identité. Car pour savoir qui je suis, il faut que je me distingue et que je pose un adversaire, voire un ennemi. L’acuité du sentiment islamophobe augmente d’autant plus, comme le faisait remarquer jadis Bruno Etienne, que depuis l’expulsion de 1492, les Musulmans sont de nouveau physiquement présents en Europe.

Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed se font forts de réfuter les arguments sur lesquels s’appuient une partie des journalistes et des intellectuels français pour disqualifier le concept d’islamophobie et en nier le caractère opératoire.

Omar Merzoug

[1Pascal Boniface, les Intellectuels faussaires, Jean-Claude Gawsevitch éditeur ; peut-être n’est-il pas indifférent de rapporter que le manuscrit de Pascal Boniface a été refusé par 14 éditeurs parisiens, telles sont les misères de la liberté d’expression en France !


 http://www.lequotidien-oran.com/?archive_date=2013-12-28&news=5192103

COMMENTAIRES  

01/01/2014 11:37 par ozerfil

Soyez attentif à ne pas tomber pas dans le manichéisme parce que vous voyez les choses d’un seul côté du miroir et, surtout, à travers le prisme déformant d’un regard posé et intellectuel...

Vouloir faire porter les torts des déséquilibres d’une société à une seule communauté est selon moi la mauvaise évaluation d’une réalité complexe.

Et c’est même de nature à entretenir le mal.

Plus qu’islamophobie, qui existe dans les milieux extrémistes minoritaires, je parlerais plutôt "d’islamo-crainte" ou "d’islamo-incompréhension" pour une majorité de gens...

Enfin, ne croyez pas que je cautionne le moins du monde la diabolisation d’une composante de la France car je connais trop bien le côté insupportable de ce comportement pour appartenir moi-même à une petite communauté, certes turbulente mais pas au point que la vox populi veut bien le dire, qui sert de défouloir...
Cela me permet de reconnaître objectivement que les torts sont parfois partagés !

01/01/2014 13:51 par MLAC

On ne mendie pas un juste droit, on se bat pour lui.

01/01/2014 17:05 par gérard

Je ne sais pas comment j’ai pu faire avec tous le potes arabes ou maghrébins que j’ai pu avoir, moi à l’anticléricalisme primaire hérité des Brassens, Brel, Férré,...pour ne citer qu’eux !
Faut dire qu’ils avaient un peu perdu leurs rites en route...
Étaient-ils croyants ?
Je n’en savais fichtrement rien, je ne m’étais d’ailleurs jamais posé la question et n’en avais surtout rien à faire.
J’ai même eu des potes prêtres (mais...faut dire ouvriers).
Il y en avait un même qui aimait beaucoup les Brel, Brassens, Ferré...!
Que de slaloms/amalgames entre arabe/maghrébins et musulmans dans ce texte !
A ne plus savoir "où on habite" !
A propos de Michel Houellebecq (dont je partage le propos) :
http://atheisme.org/houellebecq.html
Le seul "racisme" que je m’autorise...c’est contre les cons !
A ce propos :
Quand un français est con, on dit : Quel sale con ! Quand un juif est con, on dit : Quel sale juif ! Je revendique pour les juifs, le droit d’être cons - Pierre Dac (qui était issu d’une modeste famille juive d’Alsace...)
Sur ce, Bonne Année @ tous

01/01/2014 19:52 par babelouest

@ Gérad
Je pense qu’il nettement différencier les humains que l’on côtoie, dont la religion éventuelle est leur affaire personnelle, et les religions elles-mêmes. Pour celles-ci je les rejette toutes parce que je les considère comme des entités politiques. En revanche, aussi longtemps qu’un voisin ne vient pas faire preuve de prosélytisme, je ne saurais avoir la moindre prévention contre lui : a priori, cela peut être un ami.

02/01/2014 00:31 par ADSkippy

@Gerard
Tout a fait d’accord.
Alors qui sont-ils ces "islamophobes obsessionnelles" ? Toujours les mêmes "cons", que, par choix opportuniste et convenance politique de la division social, c’est a ces "cons" a qui on donnes la parole, car dans ce jeu du pouvoir élitiste, ils sont des "cons" bien utiles.

En ceci,( promouvoir la connerie et l’ignorance), la France n’est pas une exception mais la règle.

02/01/2014 03:52 par Leo Lerouge

Facile de décréter que c’est une question de religion en se proclamant anticlérical pour se justifier. On a, aujourd’hui, largement dépassé le stade de l’anticléricalisme, qui est une attitude hostile à l’intervention du clergé dans les affaires publiques, or le clergé gagne de plus en plus de terrain dans ce domaine sans que quiconque sourcille.
Mais, là, on s’attaque directement aux croyants et pas à la hiérarchie cléricale. Le plus clair exemple en est la position contre le voile que portent les musulmanes.
Et les agressions de femmes musulmanes qui ont eu lieu dans l’indifférence générale des médias et de la majorité de la population (quand elle ne disait pas qu’elles l’avaient bien cherché) montrent bien le traitement partial réservé aux musulmans ordinaires.

Alors, il faudrait commencer par réfléchir à ce qu’on veut nous faire croire et ne pas tomber dans tous les panneaux simplistes.

Et nier qu’il y ait une propagande anti-"musulmans" acharnée en France (et dans tous les pays occidentaux), ou renvoyer les uns et les autres dos à dos, c’est ne rien comprendre à ce qui se passe dans ce pays et ailleurs.

Ce n’est pourtant pas bien compliqué, on n’a commencé à remarquer les musulmans dans la rue et ailleurs, et à être "dérangés" par eux, qu’après le 11 septembre 2001.
Aux Etats-Unis, où la population arabo-musulmane est infime et fait souvent partie de la classe moyenne, le phénomène de rejet est le même.
Cela ne fait pas un tant soit peu se poser quelques questions sur les clichés racistes qu’on répercute, sciemment ou pas ?

Ensuite, être athée ou agnostique n’est pas, par définition, être contre les religions, mais relève d’une démarche personnelle, de la même manière que la foi en dieu, chaque individu ayant encore droit dans ce pays à sa liberté de pensée.
Il n’y a aucune raison de s’acharner contre "la religion" quand on n’est pas croyant soi-même. Il n’y a aucune raison de considérer que l’athée est supérieur aux croyants.

Comme toute pensée, que ce soit la religion ou l’athéisme, elle n’est dangereuse que quand on veut l’imposer à tout le monde, par la loi, par la force ou par la propagande.
Et, donc, ce qu’il faut combattre, ce n’est pas la religion en soi (elle ne disparaitra pas d’un coup de baguette magique), mais ceux qui l’instrumentalisent à des fins politiques et s’attaquent, à dessein, à des êtres humains qu’ils sont censés protéger (comme dans cet exemple flagrant de favoritisme et de discrimination, complètement illégal, ici).
Parce que, en entérinant bêtement les discours politiques relayés par les médias, on véhicule soi-même la propagande et on avalise les violences (voir la conférence de Julien Salingue d’Acrimed sur la propagande des médias ).
Et si on ouvre les yeux, on se rend compte que ce sont uniquement les peuples (et des peuples entiers) qui en pâtissent, si on est un tant soit peu humain et pacifiste, évidemment.

D’autre part, dire que l’auteur de cet article exagère, c’est accepter d’être manipulé.
Il y a bel et bien, en France, des brimades et des agressions constantes contre les musulmans, qu’elles soient verbales ou physiques, ou qu’elles se présentent sous la forme de discriminations légales. Et cela n’a rien à voir avec le traitement d’autres groupes minoritaires français (les Rroms exceptés, évidemment).
On comprend pourquoi ces faits ne sont pas médiatisés, c’est le propre du racisme institutionnalisé.
Les mêmes médias font, ensuite, hypocritement semblant de s’étonnerdu racisme ambiant.

Quant à Houellebecq, il a déclaré avoir "subitement éprouvé un rejet total de tous les monothéismes" - lors d’un voyage au Sinaï - en septembre 2001 -, ajoutant, "la religion la plus con, c’est quand même l’islam".
Donc, si je comprends bien, Houellebecq, qui était au Moyen-Orient, en Egypte, pays dirigé par un dictateur depuis 1981, et plus précisément au Sinaï, théâtre d’affrontements entre l’Egypte et Israël et situé tout près de Gaza, colonisée par Israël, n’a rien trouvé de mieux à dire de son séjour que "la religion la plus con, c’est quand même l’islam ?
Voilà comment nous sommes manipulés : par ces gens-là, qui nous disent ce qu’il faut penser et oublier le reste, c’est-à-dire l’essentiel.

Qui, aujourd’hui, oserait dire dans les médias : "la religion la plus con, c’est quand même le judaïsme" ?
Cette retenue tendrait à prouver qu’il ne s’agit pas de religion, non ?
Mais le pire, c’est que ça marche.
Sous les applaudissements de l’extrême-droite qui récolte les fruits de l’inconscience des idiots utiles.

Et voici également, pour ceux qui veulent sortir des lieux communs et s’instruire, les propos très intéressants (en deux volets) de Christine Delphy sur l’islamophobie : ici et .

02/01/2014 09:17 par quimporte

Christine Delphy, féministe authentique (contrairement à celles qui ne le sont que par opportunisme et uniquement pour leur propre compte), fait partie du Collectif féministe pour l’égalité

http://www.cfpe2004.fr/

02/01/2014 10:09 par elfounos

Quel intérêt de publier ce type de récit sur lgs ? Que de lieux commun sous couvert de réflexion..
Islamophobie factuelle enracine dans un passe lointain/islamophobie intellectuelle et le meilleur pour trouver des copains le musulman:juif des temps moderne... le passage sur Freud , magnifique la psychose anti musulmane , le prenez vous souvent comme réfèrent ou c’est seulement ici pour appuyer une soi disant réflexion ?
Analyser une religion sans parler de son dogme et surtout sans parler du déni de société qu’elle créé( seul la parole de dieu / prophète /messager compte le reste n’est que péripéties humaines) pourrait presque faire passer l’activité comme quelque chose de ludique...

Le coran est constitue comme un code civil ce qui rend obligatoire la confrontation avec les misérables lois humaines ,de ceci naitra bien sur ( pour l’auteur de l’article) une islamophobie au mieux hypocrite, ou assumé voir pychanalitique...
Evidemment comment discuter la parole de dieu si tu le fais ben t’es fou hein ?

En france le "probleme " s’est pose avec l’assimilation des juifs et la laïcisation de notre société longtemps catholique il a été résolu en affirmant que ceci doit rester dans la sphère privee que cela y reste.
Ceci a permis d’affirmer conjointement que personne n’est au dessus moralement des autres même si il s’estime supérieur de par sa religion.
La religionophobie une exception française pourquoi pas, mais extirper une religion et dire que l’on aime juste pas celle ci parce qu’on est evidemment facho ou même malade psychanalitiquement NON NON et NON ; les postures victimaires de plus en plus présente dans notre société sont l’ennemi de la république .
Pour tout cela et bien d’autres les leçons de morale indigente a 2 balles d’un religieux pas sur lgs s’il vous plait.

02/01/2014 11:37 par gérard

Un athée ne fait pas, ne fait pratiquement jamais de prosélytisme...il ne croit en rien, c’est tout.
Ce n’est pas la croyance qui est en cause, je suis très proche des croyants qui recherchent dans leur religion tous les aspects philosophiques et humanistes qui s’y trouvent, car il y en a, aucun doute la dessus, et le Monde en les appliquant se porterait certainement beaucoup mieux, mais c’est leurs rites que je conteste qui sont par essence même du prosélytisme, et oserai-je dire, de secte...
« c’est trop facile d’entrer aux églises
de déverser toute sa saleté,
face au curé qui dans la lumière grise,
ferme les yeux pour mieux nous pardonner »
.(Brel)
TOUT y est dit en quelques mots : les rites dédouanent l’être humain de ses actions, car étant "à jour" de ses prières et autres rites aux yeux du "créateur", il peut alors "tranquillement" partir en croisade ou à la chasse aux infidèles, et aller égorger en paix avec sa conscience.
Ce n’est bien évidemment qu’une caricature qu’il faut surtout prendre comme telle, mais qu’il est aisé d’extrapoler...
@ Leo Lerouge, je suis très loin d’être en désaccord avec toi, car je suis totalement contre toutes agressions que tu as décrites contre le voile par exemple, et je serais le premier à m’en insurger s’il le fallait, mais je comprends parfaitement qu’une Femme surtout puisse viscéralement rejeter le voile ; par contre il m’est impossible d’être en accord avec cette pratique car elle est à l’identique des pratiques catholiques qui ont été combattues depuis des siècles et qui ont amené """nos ancêtres""" à obtenir cette conception de la Laïcité.
« Il n’y a aucune raison de s’acharner contre "la religion" »
Pourquoi toujours """nos ancêtres""" l’ont-ils donc fait alors, et pas dans la dentelle, et ce toujours pour la Laïcité ? Toi, vivant à cette, ces époques tu te serais offusqué de ces combats ?..J’en doute.
« On a, aujourd’hui, largement dépassé le stade de l’anticléricalisme »
Mais absolument pas !
D’une manière différente de la Chrétienté, l’Islam est en plein dedans en ce moment, faut être aveugle pour ne pas s’en rendre compte ! Là je ne te suis pas du tout...Chiites, Sunnites, Alaouites.... faut-y développer ?
Les "manipulations" ? Bien sûr qu’elles sont certaines, mais tant que les les religions existeront, elles seront manipulés...car les différences entre leurs dogmes font que c’est inévitablement la porte ouverte aux manipulations en tous genres...comme le furent les chasses aux Albigeois, aux Templiers, et aux Protestants....Il n’y a pas de différences fondamentales : je suis d’accord avec toi, ce n’était bien évidemment que des luttes de Pouvoirs.
« on n’a commencé à remarquer les musulmans dans la rue et ailleurs, et à être "dérangés" par eux,(?) qu’après le 11 septembre 2001 »
Par eux, le 11.9., c’est certain ?
Mais il ne reste qu’à démolir ce mythe, il n’en a d’ailleurs plus pour longtemps :
http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_un_tabou_en_perdition_26_12_2013.html
Encore et toujours apparaît chez toi le terme de "raciste"( "clichés racistes"..."racisme institutionnalisé") et toujours au sujet d’une religion !!!
Là je continue à "halluciner", en quelle langue faudra-t-il hurler que ça n’a rien à voir ! Je renonce...
Mais le problème il est tout simplement mal posé depuis longtemps par différents articles, c’est la situation en France, et en France seule qu’il faudrait analyser, et ce serait déjà pas si mal...
C’est à dire celle des immigrés de ces 3 générations, en fonction des caractéristiques inhérentes à la France seule et à son Histoire, qui est bien différente de celle du...Liechtenstein par exemple !
Là on s’aperçoit que le problème n’est pas blanc ou noir si j’ose dire, s’il n’est pas que religieux...il l’est quand même par le clivage communautaire qu’il risque d’entraîner, et là c’est un véritable débat.
Mais qu’il soit surtout social, politique et économique,....là je te rejoins totalement.
Pas facile du tout à résoudre sans changements économiques et politiques profonds, on est bien d’accord ?

02/01/2014 11:51 par quimporte

a elfounos,

Je ne vois pas en quoi votre commentaire, d’ailleurs peu compréhensible du fait de votre évidente méconnaissance de la langue française, aurait mieux sa place sur le GS que l’article ci-dessus.

02/01/2014 12:36 par Cunégonde Godot

Je ne dirais pas que "l’islam est la religion la plus con" (Houellebecq), mais certainement la plus arriérée et la moins sécularisée. C’est essentiellement pour cette raison que cette religion fait peur en France, et je dirais à juste titre.
Comme toutes les grandes religions monothéistes, l’islam est en réalité pulvérisé par la modernité, et par-là est devenue problématique dans sa pratique, y compris dans les pays arabes. Et ce n’est pas moi, Française athée républicaine, qui m’en plaindrait bien sûr...

02/01/2014 13:12 par Christian D

Lutter encore contre toutes les formes de racisme sans hiérarchisation !

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/020114/lutter-encore-contre-toutes-les-formes-de-racisme-sans-hierarchisation

bientôt sur LGS

02/01/2014 13:12 par patrice

Force est de constater qu’il y a un repli communautaire et identitaire encouragé par notre pouvoir aux abois qui a totalement perdu le contrôle de la situation au vu de son impuissance dans tous les domaines ...
Les leçons du passé n’ont servi à rien et malheureusement il est à craindre que l’histoire ne soit qu’un éternel et pathétique recommencement !

02/01/2014 13:33 par Sheynat

Article que j’ai beaucoup apprécié de lire et qui ne mérite pas les raccourcis qui en sont faits dans certains commentaires.

L’accuser de "faire des amalgames entre musulmans et arabes" : hormis le paragraphe sur la discrimination policière où il n’est pas explicité clairement des faits d’islamophobie mais plutôt de racisme, tout le texte ne traite, avec arguments à l’appui, que d’islamophobie et en démontre le déni.

Dans le déni de l’islamophobie, il y a aussi l’occultation de la vague paranoïaque fomentée par l’extrême droite par ses rumeurs « d’islamisation de l’Europe », cache-sexe de leur racisme traditionnel.

Expliquer le déni par le fétichisme est tout à fait pertinent ; la complaisance instrumentale qui mène au crime est bien de l’ordre du fétichisme et de la psychopathie, à plus grande échelle cela se manifeste par le nazisme et ses génocides.

@ Elfounos
« Analyser une religion sans parler de son dogme et surtout sans parler du déni de société qu’elle créé » : l’être humain n’a pas besoin d’une religion pour créer une société totalitaire, ni pour créer une société égalitaire ; il se débrouille très bien sans cela. De plus, je vous invite à vous informer un peu mieux à propos de l’islam ici par exemple.

@ Gérard :
« Un athée ne fait pas, ne fait pratiquement jamais de prosélytisme(...) »
De tous les musulmans que j’ai rencontré, aucun n’en a jamais fait... ce qui n’est pas le cas des chrétiens évangéliques, ni des athées, dont mes parents, qui me bourraient la tête et parfois avec violence, de leurs théories parce qu’ils trouvaient insupportable que je m’intéresse aux mythes et aux religions, parce que, du coup, je ne les suivais pas dans leurs diverses addictions.

« Il ne croit en rien, c’est tout. »
Faux : l’athéisme est une doctrine qui croit en l’inexistence de Dieu, ou ne croit pas en l’existence de Dieu, ce qui ne signifie pas pour autant que l’athée ne croit en rien-c’est-tout ; personnellement, je ne crois pas à l’existence de Dieu, mais cela ne m’empêche pas de croire à un tas de choses à longueur de journée, comme par exemple, je crois que je vais pouvoir terminer ce commentaire dans l’heure qui suit, alors que rien ne le prouve dans l’absolu (il peut y avoir une panne de courant, je peux mourir, mon PC peut me lâcher, je peux avoir une visite impromptue etc.,) même si toutes les conditions prédisposent à la réalisation de cette croyance. Et je passe sur toutes les croyances qu’on se trimbale par construction sociale, j’en cite une que j’ai encore vue dernièrement : la femme est complémentaire de l’homme, couffin patin...

« les rites dédouanent l’être humain de ses actions », tout comme la mauvaise interprétation de la laïcité dédouane l’être humain de ses discriminations.
Exemple d’une mauvais interprétation de la laïcité :
« par contre il m’est impossible d’être en accord avec cette pratique car elle est à l’identique des pratiques catholiques qui ont été combattues depuis des siècles et qui ont amené """nos ancêtres""" à obtenir cette conception de la Laïcité. »
Pour rappel : Nouvelle laïcité ou ordre moral ? de Christine Delphy : c’est une conception de la séparation du culte et de l’État, et cette conception autorisait

« la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites. »

Bref je m’arrête là, juste une dernière remarque de ma part : j’applaudis fortement la conclusion d’Omar Merzoug, qui révèle dans ces haines ancestrales l’intérêt de se forger une « identité » par « identification de son ennemi » :

pour savoir qui je suis, il faut que je me distingue et que je pose un adversaire, voire un ennemi.

Bravo, j’y avais déjà pensé mais je ne pensais pas le formuler aussi judicieusement.

02/01/2014 14:48 par Leo Lerouge

J’ai dit ce que je pensais et donné les liens adéquats, qui n’ont pas été lus, de toute évidence. Ceux qui comprennent ce que j’écris sauront de quoi je parle.
Les autres resteront dans leurs certitudes et leurs interprétations partiales et antédiluviennes. Je n’ai rien à leur dire.

Ils font partie de cette pseudo-gauche sans conscience politique qui se complait dans les incohérences et les justifications vaseuses, que ce soit sur l’islam ou le féminisme, ou autre sujet pointu, et qui déroule, de fait, le tapis rouge à la droite.

Grand bien leur fasse. Mais qu’ils n’aient pas l’indécence de venir pleurnicher ici par la suite.
Leur absence d’étique et de vision globale de gauche aura servi aux noirs desseins de la droite.

Quant à la "laïcité", il faudrait avoir lu les textes fondateurs pour s’en prévaloir, non ?

@quimporte, merci pour le lien.

02/01/2014 15:14 par babelouest

@ Sheynat
Pour ma part, voici quarante ans que j’ai banni le verbe "croire" de mon vocabulaire. Je "pense que", je sais une chose exacte, ou fausse (quitte à réviser ma connaissance si nécessaire), je fais des hypothèses. Quant à croire en un dieu, ou pas, est-il nécessaire à la compréhension de l’univers ? Non. Donc, pourquoi s’en embarrasser ? Et pour les religions et leur appareil, je le répète, ce n’est QUE de la politique.

02/01/2014 15:27 par Cunégonde Godot

Sheynat : "l’athéisme est une doctrine qui croit en l’inexistence de Dieu, ou ne croit pas en l’existence de Dieu, ce qui ne signifie pas pour autant que l’athée ne croit en rien-c’est-tout"

Croire en l’inexistence de Dieu est une pure ânerie. C’est tout bonnement absurde. Ne pas croire à l’existence de Dieu est la seule chose que peut dire (et dit) un athée conséquent. L’athée croit en un non-croire, en somme. Pour un croyant, prouver l’existence divine - restée jusqu’à nouvel ordre à l’état de théorie ou de révélation - est impossible, et doit le rester car une existence prouvée de Dieu ruinerait ipso facto la croyance en celui-ci ainsi que son fonds de commerce en quelque sorte : la religion. C’est pourquoi aussi les "preuves" de l’existence de Dieu sont toujours des révélations ou des témoignages uniques et "non reproductibles" (Lourdes, Lisieux, etc.), et en cela antithèses de toute procédure rationnelle ou scientifique, p.ex.
Pour autant, l’athée (l’athée conséquent qui sait de quoi il parle) croit à l’existence de tous les dieux en tant que nécessité à un moment de l’histoire de l’Humanité. Mais que ce moment est tout bonnement dépassé, ou très fortement en voie de l’être. Cela est facile à démontrer pour qui sait penser.
Mais patience, les théologiens "travaillent" toujours, encore et encore...

02/01/2014 15:44 par legrandsoir

Croire en l’inexistence de Dieu est une pure ânerie

Je crois à l’inexistance des fées et des fantômes.
Je crois que les fées et les fantômes n’existent pas.

1 x -1 = -1
- 1 x 1 = -1

02/01/2014 15:27 par elfounax

@ qu’importe. Merci pour votre intervention elle clarifie tout.
@sheynat l’islam anticapitaliste, refus du prêt a intérêt et de la spéculation oui rien de plus que les catholiques, l’herbe n’est pas plus verte dans le champ d’a cote .
De la a y voir un danger pour le capitalisme je souris .
Et l’islam grande chance pour nos sociétés deliquescentes , la religion a notre secours non merci pour toujours.
Le refus du prêt a intérêt et de la spéculation oui mais sous couvert de religion non.

02/01/2014 16:20 par patrice

Je plussoie le grand soir, en disant que les immondes dirigeants aux destinées de notre monde font tout pour nous détourner de toute forme de spiritualité, l’abêtissement des masses par les idéologies en est un exemple criant et c’est un agnostique qui parle histoire de dissiper les malentendus !

02/01/2014 18:58 par Salvator DEDAJ

Je trouves tout de même qu’on mélange racisme et islamophobie, comme ailleurs judéo-phobie et antisionisme.
Cet article me parait une bonne réhttp://www.courrierinternational.com/article/2013/10/28/l-islamisme-fait-le-lit-de-l-islamophobie

02/01/2014 20:56 par gérard

@ Sheynat
« l’athéisme est une doctrine qui croit en l’inexistence de Dieu »
Même pas !
Car il est formellement impossible de prouver l’inexistence de quelque chose !
J’ai la pénible impression qu’on a un dialogue de sourd et d’aveugle...
Pour paraphraser une citation de Clemenceau, je dirai que « la croyance est une chose trop grave pour la confier aux religions. »..car les religions qu’on le veuille ou non, sont un asservissement de la pensée.
« Chez ces gens là, monsieur, on n’pense pas, on prie »
Brel
...elles ne sont et je suis d’accord avec le commentaire de babelouest, que de la Politique, et j’ajouterai, pour ma part, un outil pour asservir les communautés.
J’ai déjà (souvent ?) parlé de David Ray Griffin (mythe et réalité), et de sa conception de la religion : où il présente l’existence de Dieu et la nôtre comme un processus de co-création, où il appartient à l’Être humain d’imaginer un avenir meilleur ou pire pour tous.
Top là ! lui dirai-je, pas de problème, je suis d’accord, je te suis...
Mais depuis le 11/9, la Politique des néoconservateurs """chrétiens""" s’est emparé (et là je suis d’accord sur pas mal de points exprimés par Leo Lerouge) de la religion, et pas pour imaginer un « avenir meilleur pour tous » ça non ! mais à des fins de politique hégémonique, qui ont eu comme effet catastrophique de réveiller les vieux démons communautaires d’une religion...l’Islam !
Le résultat...on le connaît !
Politique et religion, c’est le premier mélange explosif inventé par l’Homme...

02/01/2014 21:12 par Sheynat

@ Babelouest

Tout dépend les concepts que l’on prête à « dieu » ; quand j’énonce « je ne crois personnellement pas en Dieu », je pense : « je ne donne aucune légitimité au concept d’un Dieu « père fouettard », coléreux, destructeur de la nature et créateur hiérarchique prétendu « à l’image » de l’homme, tel qu’il est présenté dans nos bibles ou d’autres traditions religieuses déviées.
Par contre, si « dieu » est un autre terme pour parler d’une forme d’intelligence, de connaissance, de mystère, d’esprit et de matière, ou encore de conscience fine, ou d’énergie, dont on n’a pas encore établi les preuves scientifiques mais que l’on peut appréhender pour peu que l’on s’autorise et s’entraîne à sortir du strict raisonnement mental balisé, là je ne dirais pas que « je crois que ça existe », mais plutôt « je sais » que cela existe.
Et tout comme les phénomènes dits « magiques » parce qu’on n’en a pas encore identifié les processus scientifiques et rationnels, je considère que ces notions n’ont pas besoin qu’on y croit ou qu’on n’y croit pas pour exister (ou pas).

Et qu’en fait, le problème ne se situe pas là, mais dans la propension à l’élitisme - et ses conséquences dominatrices et discriminatoires- de la part de ceux qui s’estiment supérieurs et donc en place de nous dire comment il faut penser, agir, etc. Voir les athées reproduire les schémas qu’ils reprochent aux croyants indique à quel point les pièges du Dieu Élitisme sont difficiles à éviter dès que l’ego est caressé dans le sens du poil.

« Quant à croire en un dieu, ou pas, est-il nécessaire à la compréhension de l’univers ? Non. »
Que pensez-vous alors de la démarche scientifique, par exemple, du physicien Philippe Guillemant ? (voir sa bio, une de ses théories, et sa conférence en vidéo, exposée aussi sous forme d’article)

Á propos de l’article « l’islam fait le lit de l’islamophobie » donné en lien par Salvator Dedaj, je note qu’il y est déclaré :

Cette année, la Grande-Bretagne a été choquée par l’assassinat brutal d’un soldat britannique [le 22 mai] par deux Nigérians islamistes à Woolwich.

Alors que dans l’article auquel ce paragraphe renvoie, il est précisé :

« The Muslim Council of Britain said : "This is a truly barbaric act that has no basis in Islam and we condemn this unreservedly. This action will no doubt heighten tensions on the streets of the United Kingdom. We call on all our communities, Muslim and non-Muslim, to come together in solidarity to ensure the forces of hatred do not prevail."

Sauf erreur de ma part, (n’étant pas anglophone), cela devrait signifier :

Le Conseil Musulman de Grande-Bretagne a déclaré : « Il s’agit d’un véritable acte barbare qui n’a aucun fondement dans l’Islam, et nous le condamnons sans réserve. Cette action sans doute exacerbera les tensions dans les rues du Royaume-Uni. Nous appelons toutes nos communautés, musulmanes et.. non-musulman, à s’unir ensemble pour que les forces de la haine ne l’emportent pas "

02/01/2014 21:16 par quimporte

A elfounos ou elfounax,

Je vous présente toutes mes excuses pour mon agression stupide contre votre commentaire, que j’ai relu depuis sans parvenir à comprendre l’interprétation que j’en avais faite. J’avoue que ça m’inquiète.

02/01/2014 22:41 par Dominique

Il y a ici deux questions. Sur dieu d’abord. Je crois qu’il existe uniquement dans l’imagination des hommes qui au lieu d’assumer le fait que c’est uniquement notre faute si notre société est inégalitaire et de prendre leurs responsabilités pour la changer cherchent à se consoler en imaginant que la vie sera meilleure dans une hypothétique vie après la mort (version occidentale) ou dans une tout autant hypothétique autre vie. Heureusement, tous les hommes ne sont pas comme cela.

Ceci dit, je suis bien conscient que nous ne savons pas tout sur la nature et ses forces, mais personnifier ces dernières et les doter de pouvoirs surnaturels pour en faire des sortes de prototypes parfait de superman ou de robocop est un pas que je me refuse à faire.

L’autre question est celle de la propagande anti musulmane et anti arabe que nous subissons dans la plupart des médias. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à remplacer les mots musulman et arabe de cette propagande par le mot juif, et nous obtenons la propagandes anti juive des années 20 et 30, laquelle n’était pas que l’apanage des nazis, il suffit de lire le texte de Churchill sur la question juive pour s’en rendre compte.

Le racisme a toujours été le fond de commerce de la classe dominante, qu’elle soit juive, chrétienne, musulmane, confucéenne ou même athée. Aujourd’hui, parmi les différents racismes de cette classe dominante, celui qui a temporairement le vent en poupe est le sionisme de la classe dirigeante juive, et il n’est dés lors pas étonnant, vu le problème israélien, qu’en plus d’être anticommunistes, ils soient également anti musulmans et anti arabes.

02/01/2014 22:50 par gérard

Je ne résiste pas au plaisir d’agrémenter le débat avec cette citation que je viens de trouver :
"l’homme a cherché Dieu et pour son malheur il a trouvé les religions".
Theodore Monod

02/01/2014 23:12 par Safiya

Merci Sheynat pour tes liens précieux. Tu me fais voler haut, j’aime ! Et je t’aime autant que j’aime Léo Lerouge et, bien sûr LGS sans qui rien ne sera... Grâce à vos commentaires, les tiens et ceux de Léo, l’estime reste de mise et ma résilience fait le reste face à celui-celle qui postillonne sur l’islam derrière le masque de la laïcité ou de l’athéisme. Concerné au premier chef et ma liberté s’arrêtant là où celle de l’autre commence, je m’interdit de commenter.

Amical salut à quimporte.

02/01/2014 23:55 par quimporte

A Sheynat,

Le titre de l’article donné en lien par Salvator Dedaj, n’est pas « l’islam fait le lit de l’islamophobie », mais « l’islamisme fait le lit de l’islamophobie » ; ce qui n’est pas tout à fait la même chose, le terme islamisme étant généralement opposé à l’Islam (celui des croyants n’ayant d’autre ambition que de respecter les règles de leur religion), pour désigner soit l’intégrisme religieux, soit le terrorisme islamique (cest-à-dire les violences commises au nom de l’Islam), soit l’islamisme politique, tous plus ou moins confondus dans ce concept.

03/01/2014 02:57 par elfounax

@qu’importe pas de probleme. Écris d’un portable ma ponctuation flou peut porter a confusion désolé.
@ safiya "postillonne sur l’islam derrière un masque de laïcité " qui a été insultant avec les musulmans sur ce forum ?
La posture victimaire est l’ennemi de la république.
Ta liberté s’arrête ou commence celle des autres très certainement , mais ça ne doit pas t’empêcher pas de donner ton avis , sinon ou est la liberté ?
Commente commente , de la discussion jaillit la lumière comme dit l’adage.
Ou en plus posé : "La vérité est fille de discussion pas de sympathie" Gaston bachelard.

03/01/2014 06:12 par babelouest

Le problème islamiste est bien politique, et uniquement politique. Ce n’est pas parce qu’on se réclame d’une religion, que l’on applique pour autant ses préceptes. Et j’admire les musulmans de n’avoir pas de hiérarchie religieuse, eux. Excepté les Chiites, dont je pense qu’ils sont fort peu nombreux en France. C’est pourquoi, ayant de la haine pour la hiérarchie en général, j’oserai suggérer que l’Islam est bien plus bienvenu ici que le catholicisme, aux structures pesantes.

Concernant l’existence de dieu, je ne retire pas une lettre à ce que j’ai affirmé. On peut tout expliquer sans lui, donc il suffit de faire une croix dessus et passer à autre chose. Ce qui n’empêche pas d’oser affirmer "Il pense, dans l’Univers", parce que des êtres pensants * peuplent les galaxies, et que cette pensée collective diffuse est l’une des forces qui conditionnent les lois universelles. On notera que, certainement, nous ne connaissons pas encore toutes celles-ci : cela fera du travail pour les scientifiques des générations futures.

* Rappel : selon Carl Sagan, statistiquement, rien que dans la Voie Lactée il est raisonnable de penser que deux millions de planètes sont habitées d’êtres pensants.

03/01/2014 11:44 par Leo Lerouge

Merci Safiya, moi aussi, j’aime beaucoup tes commentaires pleins de poésie et la conscience politique que tu révèles dans chacun d’eux. Et je regrette que tu ne souhaites pas intervenir sur le sujet, ce serait bien plus intéressant que ce rabâchage en boucle sur la religion, qui permet d’éluder les vraies questions qu’on devrait se poser.
Les commentaires de Sheynat sont également précieux, en effet.

Bien vu, entre autres, Sheynat, pour les deux criminels de Woolwich.
En effet, les représentants de l’islam ne dénonceraient jamais assez, ni assez fort, les crimes commis par des fanatiques au nom de l’islam, qui n’ont, pourtant, rien à voir avec la religion telle qu’elle est pratiquée par des milliards de musulmans.

Or, ce qu’on exige pour l’islam, on ne se l’impose pas à soi-même : plusieurs femmes ont été agressées par des individus sur la voie publique parce qu’elles étaient musulmanes. Qui a dénoncé dans ce fil de discussion la violence gratuite dont elles ont été les victimes ?
Personne parmi ceux qui glosent sur la "religion", ou pointent vers un énième article sur l’islamisme, comme si c’était une dominante de l’islam, ou encore accusent les musulmans de posture "victimaire" et l’islam d’être la cause de l’islamophobie. Comme c’étaient les Juifs qui poussaient à l’antisémitisme, c’est bien connu.
Et c’est bien connu aussi, ils racontaient des histoires de crimes commis contre eux pour se faire plaindre (Eh, oui, quand on veut noyer son chien, on l’accuse de la rage et quand on veut faire taire les revendications et les doléances de minorités discriminées, on les accuse de posture victimaire, procédé qu’affectionne particulièrement l’ED).

Ainsi le fait d’être musulman serait beaucoup plus grave que les actes criminels commis contre eux ?
Et on va peut-être nous expliquer que les agresseurs courageux ont commis ces actes parce qu’ils "avaient la crainte de l’islam" ?

Nous étions naguère plutôt un État de droit, et l’honnête homme s’indignait des agressions commises sur des citoyens tranquilles, surtout si les victimes étaient des êtres plus faibles - femmes, enfants, par ex.

Mais c’était avant la dérangeante visibilité des "musulmans d’apparence".
Et, c’est ainsi que des tels actes suscitent l’indifférence, voire l’hostilité envers les victimes, non seulement de la part de la grande majorité de la population (y compris celle qui se croit de gauche), mais aussi de celle des responsables politiques chargés de nous protéger, tous sans exception.

Et ce serait uniquement une question de religion ?

Pourquoi donc, le ministre de l’intérieur, chargé d’appliquer les lois de notre "république laïque", qui indiquent clairement que "l’Etat reconnait tous les cultes, et n’en privilégie aucun", réserve-t-il un traitement aussi condescendant à des victimes musulmanes ?

Christine Delphy écrit :

"Avec sa fameuse phrase « le voile qui empêche les femmes d’être ce qu’elles sont (sic) restera pour moi et doit rester pour la république un combat essentiel », Manuel Valls a donné le signal que la chasse aux musulmanes était légale et ouverte.
Les dix agressions contre des femmes qui ont eu lieu en mai, en juin, en juillet, à Argenteuil, à Reims, à Orléans, sont le résultat prévisible de cette déclaration. Pendant un mois et demi après la première agression du 20 mai, Valls reste sourd et aux demandes d’audition des associations musulmanes et refuse de recevoir les victimes. Mais Hollande, ayant admis le 24 juin qu’il s’agissait d’actes antimusulmans, Valls doit lui emboîter le pas. Le 28 juin, avec cinq semaines de retard, il se décide enfin à recevoir les victimes. Mais ce n’est que le 20 juillet qu’il promet que ces agressions seront poursuivies".

Comment peut-on cautionner sans état d’âme ce mépris affiché par un ministre, responsable du maintien de l’ordre et de la paix civile, qui plus est ?

Elle explique, également :

"On permet à Valls d’agir, et d’enfreindre nos lois – qu’il est censé faire respecter – à chaque fois qu’il ouvre la bouche. Ainsi, il contrevient toutes les semaines à la loi de séparation des églises et de l’État (loi de 1905), en demandant aux musulmans de « se réformer », et de présenter un front uni, et « convenable » : sans extrémistes.
C’est absurde, car aucune religion, y compris les plus organisées, comme l’Église catholique, ne peut contrôler les interprétations qui sont faites d’elles […]. Mais surtout, ce n’est pas le rôle de l’État que d’organiser les religions. Son rôle, et son obligation sont exactement inverses ; la loi de 1905 interdit à l’État de s’ingérer dans les religions, comme aux religions de s’ingérer dans l’État.
(…) Mais il ne suit cette politique qu’en ce qui concerne l’islam – (et les femmes, car il ne dicte rien aux hommes) : il ne se mêle pas des affaires des catholiques, ni de celles des juifs, des bouddhistes, ou des protestants ; d’ailleurs personne ne s’en est mêlé depuis longtemps".

Et donc, si c’était une question de "religion", elles seraient toutes concernées, non ?
Et, dans ce cas, les débats sur la religion auxquels certains se cantonnent volontairement, auraient leur raison d’être. Pas quand il ne s’agit que d’une seule.
Et, qui plus est, une religion qui ne bénéficie pas des largesses de l’Etat et des collectivités, qui entretiennent l’énorme patrimoine de l’Eglise catholique.

En bon français, cela s’appelle de la discrimination ("Fait de distinguer et de traiter différemment - le plus souvent plus mal - quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne" – dict. Larousse).

Quant à la phrase de Houellebecq, elle est stupide et (délibérément ?) ignare, car établir un parallèle, voire une hiérarchie, entre les religions, c’est ignorer la multiplicité des interprétations des livres saints (et plus particulièrement dans l’islam, où il n’y a pas de hiérarchie), la diversité des fidèles et la place qu’ils consacrent aux pratiques rituelles.

@Dominique : "Le racisme a toujours été le fond de commerce de la classe dominante, qu’elle soit juive, chrétienne, musulmane, confucéenne ou même athée."
En effet.
Ainsi, aux Etats-Unis, pays "laïque" où la religion est omniprésente, et où il n’est pas rare de jurer sur la bible, les athées souffraient, et souffrent toujours de discrimination, et, c’est ainsi que dans six états, par ex, il y a une épreuve sur la religion aux examens pour accéder à un poste dans la fonction publique.

D’autre part, en particulier depuis 2001, les musulmans sont dans le collimateur, et à bien plus grande échelle.
Voyager en avion quand on est musulman est du même ordre d’idée que quand les Noirs circulaient en voiture dans le pays du temps de la Ségrégation (et plus tard), où peu d’endroits (restaurants, hôtels, stations essence, etc.) étaient accessibles aux Noirs.
On peut voir ici en anglais toutes les précautions que doivent prendre les musulmans s’ils veulent limiter les épreuves et les brimades au cours de leur voyage.

03/01/2014 13:09 par Vagabond

Le terme obsession est bien choisi. Déjà 31 commentaires sur ce post.

03/01/2014 19:16 par quimporte

A Vagabond,

Déjà 31 commentaires sur ce post

Ce qui démontre, si l’on en doutait, l’utilité du débat provoqué par cet article..

04/01/2014 07:44 par Cunégonde Godot

Leo Lerouge : "Quant à la phrase de Houellebecq, elle est stupide et (délibérément ?) ignare, car établir un parallèle, voire une hiérarchie, entre les religions, c’est ignorer la multiplicité des interprétations des livres saints (et plus particulièrement dans l’islam, où il n’y a pas de hiérarchie), la diversité des fidèles et la place qu’ils consacrent aux pratiques rituelles."

Cette phrase de M. Houellebecq est une opinion, et rien de plus. Que voulez-vous (r)établir Léo Lerouge, le délit d’opinion ? Ou pourquoi pas le délit (le crime) de blasphème tant que vous y êtes ?
N’est-ce pas d’ailleurs ce que l’UMPS tente de mettre en place à l’encontre de Dieudonné ? Créer un précédent, puis une loi pour délit d’opinion, en plus d’une véritable chasse à l’homme pour occuper les foules...

04/01/2014 09:30 par Leo Lerouge

Ah bon ? On n’a donc pas le droit, selon vous, de critiquer ce qui est dit (et écrit) publiquement ?
Et c’est vous qui accusez les autres de vouloir censurer ?
Ne prenez pas vos désirs pour des réalités. Et, apprenez les lois avant de donner des leçons aux autres et de leur faire des procès d’intention ridicules.

Et s’il avait écrit le contraire, aurait-il aussi eu votre ardent soutien ?

04/01/2014 10:56 par Sheynat

@ Cunégonde Godot :
« Cette phrase de M. Houellebecq est une opinion, et rien de plus. »

Non. Ce n’est pas une « simple opinion », et avancer ce genre d’affirmation prouve qu’on n’a aucun argument étayé à proposer, sinon d’avancer un jugement sans pertinence, à l’emporte-pièce, de l’ordre des préjugés et de la paresse de pensée, pour éviter toute remise en question.
C’est un argument qui n’a d’autre autorité que le « moi je » - pense que, donc ça suffit et vaut les autres opinions.
Ce genre d’opinion a la faiblesse d’être construite sur des rumeurs collectives, et des a priori racistes, ou encore, démontre la nécessité de se bâtir une identité « par défaut », en créant un ennemi privilégié : l’estime de soi serait si dévalorisée qu’on n’aurait d’autre solution que de dénigrer encore plus ce que l’on croit différent de nous ?
Dénuée de justifications solides, et de connaissances suffisantes, ce genre de simple opinion est plus que simpliste : elle n’a en effet, rien de plus à apporter que des conclusions sans appel baignant dans le vide d’une ignorance pour laquelle notre complaisance égotique devrait inquiéter.

« Que voulez-vous (r)établir Léo Lerouge, le délit d’opinion ? Ou pourquoi pas le délit (le crime) de blasphème tant que vous y êtes ? »
Je m’insurge contre ce genre de procès d’intention grotesque : Léo Lerouge a émis une « opinion », et si vous étiez aussi sensible à la liberté d’exprimer des opinions, aussi simplettes et absurdes soient-elles, vous trouveriez « rien de plus » normal que Léolerouge vous confronte à la sienne. D’autant que la sienne propose des arguments qui renvoient directement à l’ignorance dont a fait preuve Houellebecq dans son affirmation.

« N’est-ce pas d’ailleurs ce que l’UMPS tente de mettre en place à l’encontre de Dieudonné ? Créer un précédent, puis une loi pour délit d’opinion, en plus d’une véritable chasse à l’homme pour occuper les foules... »
Bien-sûr, c’est ce pauvre Dieudonné qui va être victime de « chasse à l’homme » alors que ses propos à incitation à la haine sont autant d’armes offertes pour poursuivre la « chasse » au juif ; pour rappel sa dernière prestation étant de dire : « Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. »

Donc, pour éviter d’entendre parler Cohen, il aurait mieux valu qu’il soit gazé : c’est plus qu’une loi pour empêcher X ou Y de s’exprimer (qu’on soit d’accord ou pas avec leur opinion), qui est suggérée, c’est un crime.
Cela ne semble pas vous choquer...
C’est l’illustration même du prétexte de droit d’expression que l’on s’accorde personnellement pour justifier l’interdit d’expression dont on souhaite priver l’autre, de la part de Dieudonné dans ses « pest-acles » comme de la votre dans votre dernier commentaire, Cunégonde Godot !
Le fait qu’il est de mode de transposer les mêmes manipulations discriminatoires sur les musulmans prouve qu’en effet, le caractère obsessionnel de la manœuvre.

@ Léolerouge : « En effet, les représentants de l’islam ne dénonceraient jamais assez, ni assez fort, les crimes commis par des fanatiques au nom de l’islam, qui n’ont, pourtant, rien à voir avec la religion telle qu’elle est pratiquée par des milliards de musulmans. » J’avais, il est vrai, commis une petite erreur de copiage de titre... grand merci d’avoir rendu compte de ce que je voulais signifier.

@ Safiya : sache que je t’aime aussi, et au plaisir de te lire plus souvent.

04/01/2014 12:01 par vagabond

@quimporte
Les articles sur les palestiniens ne soulèvent pas autant de "passions". Je me demande pourquoi ?

04/01/2014 12:25 par Cunégonde Godot

Léo Lerouge : "Et s’il (Houellebecq) avait écrit le contraire, aurait-il aussi eu votre ardent soutien ?"
S’il avait dit le contraire, il n’aurait pas mon soutien ("ardent" ou non) car je ne soutiens pas M. Houellebecq. C’est votre imagination qui le "voit" ainsi. Mais je persiste et je signe, il n’a proféré qu’une opinion en l’espèce. Qu’il a étayée dans ses écrits, contrairement à ce que prétend Sheynat dans son dernier message. Ce qui est douteux, c’est justement de citer seulement cette phrase dans un article, et rien d’autre…
A Sheynat aussi :
Relisez-moi attentivement s’il vous plaît... Je ne parle pas précisément de Dieudonné (vous oui, mais cela ne m’intéresse guère), mais de la censure que l’UMPS et la caste médiacratique tente, en instrumentalisant les "délires" de ce comique, de mettre en œuvre... jusque sur Internet (et là curieusement, vous paraissez ne pas avoir d’avis sur cette question...).

04/01/2014 16:13 par mandrin

Surement que le col de Ronceveaux aurait été tout aussi vendeur que le Sinai pour Houellebecq...

04/01/2014 18:12 par quimporte

A vagabond,

Les articles sur les palestiniens ne soulèvent pas autant de "passions". Je me demande pourquoi ?

Probablement parce que nous sommes tous d’accord pour soutenir la lutte du peuple palestinien et pour le BDS ; peut-être aussi parce que les commentaires hostiles ne sont pas publiés...?

Les débats ne peuvent porter que sur les points de désaccord exprimés ; par exemple la question des solutions à un ou deux états a été débattue. Si elle n’a pas déclenché des débats aussi débridés que tout ce qui touche au féminisme, par exemple, c’est peut-être parce que nous sommes tous d’accord pour reconnaître au peuple palestinien le droit à l’autodétermination.

Quand à la question de l’islamophobie, elle nous touche tous de très près, puisque c’est en France, où nous vivons, que nous pouvons en être acteur ou victime, ou lutter ensemble pour y mettre un terme.

04/01/2014 18:29 par legrandsoir

peut-être aussi parce que les commentaires hostiles ne sont pas publiés...?

1 - Effectivement, ils ne seraient pas publiés (sauf cas rigolo, histoire d’animer un peu les forums)
2 - Cela dit, nous n’en recevons pas.

04/01/2014 19:04 par vagabond

La question du Moyen Orient touche aussi sûrement la France depuis que le président des français y fait sa guerre ou sa campagne. Depuis que Hollande fait la fête avec Netanyahou ou ses petites affaires en Arabie Saoudite pour mieux déstabiliser la région, les français sont tout autant concernés.

04/01/2014 23:11 par Leo Lerouge

@ Cunégonde Godot :

Mon commentaire était clair et concernait le droit de critiquer les déclarations publiques de cet individu prétentieux et bien peu estimable, ce que vous me déniiez, mais, comme c’est souvent d’usage sur ce site, quand la question dérange, on parle de tout autre chose pour noyer le poisson et laisser l’illusion qu’on a raison.

D’autre part, vous affirmez que Sheynat et moi avons sorti cette phrase de son contexte. Or, d’une part, ce n’est pas nous qui avons cité cette phrase, et, d’autre part, j’avais pris soin de lire la citation dans son contexte dans l’article mentionné et n’y avais trouvé qu’une confirmation de ce que je pensais.
Avez-vous seulement lu la suite ? Vous auriez alors pu nous éclairer davantage sur sa précieuse "opinion".

Et, en effet, Houellebecq n’a pas dit que ça, il a ajouté :
"Quand on lit le Coran, on est effondré... effondré  !", ce qui était inclus dans mon commentaire, d’ailleurs, puisque je parlais des interprétations des textes sacrés. Ce qui vous a échappé sans doute également.

Mais il a dit aussi :

"L’islam est une religion dangereuse, et ce, depuis son apparition. Heureusement, il est condamné. D’une part, parce que Dieu n’existe pas, et que même si on est con, on finit par s’en rendre compte. A long terme, la vérité triomphe. D’autre part, l’Islam est miné de l’intérieur par le capitalisme. Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’il triomphe rapidement. Le matérialisme est un moindre mal. Ses valeurs sont méprisables, mais quand même moins destructrices, moins cruelles que celles de l’islam".
(Michel Houellebecq, septembre 2001, dans Lire - propos recueillis par Didier Sénécal)

Mais peut-être ce grand penseur et agitateur d’idées révolutionnaires avait-il lancé tout cela sur le coup de l’impulsion, et l’avait-il regretté ?
Alors, j’ai poursuivi mes recherches et j’ai trouvé quelques citations fort édifiantes.
Car, il a aussi dit :

« L’islam ne pouvait naître que dans un désert stupide, au milieu de bédouins crasseux qui n’avaient rien d’autre à faire - pardonnez-moi - que d’enculer leurs chameaux. » (Plateforme, Michel Houellebecq, éd. Flammarion, 2001).

Ce qui est très élégant pour le style et respectable pour l’opinion, on en conviendra.
Et les Bédouins du Néguev, en particulier, ne peuvent qu’applaudir aux paroles lumineuses de ce prophète.

Parmi ses autres déclarations, on apprend qu’il aimait bien Staline « parce qu’il a tué plein d’anarchistes... Parce qu’il a été assez sévère également avec les trotskistes, deux mesures nécessaires pour éviter les déviations dangereuses » (Plateforme (2001), Michel Houellebecq, éd. J’ai lu, 2009).
Il a également dit qu’il approuvait Sarkozy, et le préférait à Chirac parce que selon lui, "lui, va appliquer son programme" (avec lequel il était donc d’accord, si on a bien suivi).

En 2011, lors d’une interview avec un journaliste de Guysen à Tel Aviv, où il était allé faire la promotion de son livre "La Carte et le territoire", publié en hébreu, il en a profité pour réaffirmer ses positions en faveur d’Israël, qu’il considère comme "un pays occidental et c’est tout, avec les mêmes valeurs", pour attaquer une fois de plus les musulmans, et dénoncer la mentalité "collaborationniste typique des écologistes".

Il a également précisé :

’"Israël emploie des moyens plus moraux que les Palestiniens. Sans justifier chaque action d’Israël globalement il apparaît quand même qu’Israël emploie des moyens plus moraux pour se défendre. Donc je suis du côté de la morale fondamentalement. Le côté du bien contre le mal".

C’est émouvant comme du BHL.

Sur le conflit israélo-palestinien, il a expliqué au journaliste :

"Disons que la question qui se pose au départ est simple. Confronté à une situation dangereuse, quels sont les moyens légitimes de se défendre ? Donc Israël a-t-il toujours été légitime dans son auto-défense ? Pour répondre oui avec certitude il faudrait avoir suivi toutes les phases. Ca fait très longtemps que cela dure, je ne peux pas répondre avec certitude que tous les actes d’Israël ont été légitimes mais chaque fois que j’ai regardé je n’ai rien vu d’illégitime. Par moments je ne me suis pas intéressé à l’actualité, mais il y a une différence de nature entre un assassinat ciblé et un attentat aveugle".

Parlant de Jean-Pierre Pernaut, il a dit :

Oui, je lui rends hommage. Il a eu l’intuition de quelque chose. Il a senti que la France va revenir à sa vocation initiale, à l’agriculture et au tourisme, à une sorte de conservatoire des paysages et des artisanats anciens. C’est paradoxal, mais le journal de Jean-Pierre Pernaut est un journal d’avenir. S’il y a une personne à retenir à la télévision, c’est Jean-Pierre Pernaut. C’est ça, la France qui gagne. Et le chantier est énorme. Plein de manoirs en ruine ne demandent qu’à se transformer en hôtels de charme pour les Russes, les Chinois et les autres. En se repliant sur des activités tranquilles, peu ¬sensibles à la conjoncture, la France joue la bonne carte".

Stop ou encore ?

Il s’est exilé en République d’Irlande pour, en particulier, échapper à l’impôt. Mais il n’a pas tenu de propos aussi durs contre la religion catholique omniprésente dans ce pays qui impose ses diktats, notamment en matière de santé (particulièrement la santé reproductive, comme l’avortement et la contraception) et d’éducation.
Apparemment, il n’avait rien à dire là-dessus.

Alors, si tout cela, c’est son "opinion", je m’estime parfaitement en droit de réagir, ce que la loi ne m’interdit encore pas, parce que je ne cautionne en rien aucun de ses propos, .

Malheureusement, tout ce que je pourrai dire restera très confidentiel, contrairement à ses déclarations qui font la une des médias qui lui tendent obligeamment les micros.
Et les livres se vendent beaucoup mieux, et l’argent rentre à flot, quand on est complaisant avec les puissants et leurs larbins.

La censure, elle, vous devriez le savoir, s’exerce sans merci contre ceux qui ont des opinions aux antipodes de celles de ce triste individu, et il est indécent de vouloir leur intimer de se taire.

Quant à Dieudonné, je ne vais pas pleurer sur son sort (d’autant qu’en braquant les projecteurs sur lui, le gouvernement nous détourne, une fois de plus, des vrais problèmes).
Il sait très bien se défendre, a bien des façons de se faire entendre et a de nombreux adeptes. Il suffit d’ouvrir UTube pour s’en convaincre : il est rare de ne pas tomber sur une vidéo de lui ou de Soral alors qu’on cherche tout autre chose. Cela ne semble pas bizarre pour quelqu’un frappé d’ostracisme ?

On devrait davantage s’inquiéter de ce qu’il véhicule, de son influence sur les jeunes et du fait que toute cette engeance malsaine (que ce soient les écrivains, les journalistes, les responsables politiques et autres collabos de la finance, ou les deux derniers cités) qui accapare les médias et se répartit sur le devant de la scène pour ne pas laisser passer les opinions de ceux qui luttent contre eux.

@Sheynat, votre commentaire est tout à fait pertinent et intéressant.

@qu’importe, je suis d’accord avec vous.
L’islamophobie qui gangrène ce pays n’est pas un sujet anodin et cela nous concerne tous, ici, en France, et on voit bien que le combat contre ce fléau est loin d’être terminé. Or, l’islamophobie est un outil redoutable, non seulement pour faire accepter les guerres d’invasion et l’occupation du Moyen Orient, mais aussi pour diviser la population et l’empêcher de se rebeller, ou l’obliger à se ranger du côté du pouvoir (rappelons que Valls, qui surfe sur la vague xénophobe, est très estimé à droite, et probablement approuvé par plus d’un à gauche).

Quant aux billets sur la Palestine, ils sont nécessaires et informatifs, certes, mais ce n’est pas sur un forum qu’on réglera la question, les décisions revenant aux Palestiniens eux-mêmes, mais en nous engageant de toutes les façons possibles pour les soutenir et ameuter l’opinion publique pour infléchir la politique du gouvernement.

04/01/2014 23:36 par Quimporte

A vagabond

Malheureusement je n’ai pas encore trouvé un seul commentaire favorable aux agissements de Hollande sur le Grand Soir, de sorte que je ne vois pas avec qui je pourrais en débattre.

05/01/2014 07:18 par Cunégonde Godot

Cher Léo Lerouge,
Votre réponse appelle des développements dans lesquels je ne m’engagerai pas, vous vous en doutez.
Toutefois, je souscris pleinement à deux points de vue de M. Houellebecq (que vous sortez de tout contexte, mais ici je vous approuve) : "Quand on lit le Coran, on est effondré... effondré !", et plus loin : l’écrivain parlant de la mentalité "collaborationniste typique des écologistes"...
Bon dimanche !

05/01/2014 17:16 par quimporte

Votre réponse appelle des développements dans lesquels je ne m’engagerai pas, vous vous en doutez.

Et pour cause : personne sur ce site ne vous soupçonne d’en être capable.

05/01/2014 18:31 par Maxime Vivas

Voilà bien un dialogue qui ne fait guère avancer le schmilblick.
C’est seulement pour dire qu’on attend mieux de nos lecteurs et que, souvent, on n’est pas déçus.
Allez, amis lecteurs, vous êtes ici des contributeurs et donc vous êtes LGS.
Continuez à nous donner des raisons de nous croire intelligents parce que vous êtes là, parmi nous, avec nous, sur la même estrade.

05/01/2014 20:47 par Cunégonde Godot

"L’islamophobie qui gangrène ce pays n’est pas un sujet anodin et cela nous concerne tous, ici, en France, et on voit bien que le combat contre ce fléau est loin d’être terminé."

Cher quimporte,

"Gangrène"...
Quand je lis de telles choses, ça me décourage, voyez-vous. Alors, développer à partir de la "gangrène raciste de ce pays" (une phraséologie typique de la presse mainstream genre Libération ou le Monde, le Nouvel Obs et tant d’autres), me décourage, cher ami. Pensez ce que bon vous semble...
On a souvent l’impression sur ce site que ce n’est pas la révolution que beaucoup veulent "faire", mais la guerre civile. C’est plus simple, il n’y a pas besoin de réfléchir. Vous l’aurez la guerre civile, vous l’aurez, un peu de patience, on s’en occupe activement dans certaines sphères et de tous côtés, tous les moyens de manipulation se mettent en place, tranquillement, sans se presser...

Bonne semaine, les amis...

16/01/2014 22:56 par DLR

Combattre le racisme contre les musulmans est normal (comme celui contre les juifs) mais empêcher la critique des religions ne l’est pas. Islam ou judaïsme ou christianisme. C’est autre chose que les croyants eux-mêmes !

La religion - ses textes "sacrés" (à conchier) et ses appareils d’interprétation et de diffusion des normes et préceptes - mérite une forte critique désacralisatrice qui remonte les humains et l’humanisme (au détriment des grands fétiches créés par les humains)

15/03/2014 21:54 par Maurice

D’accord avec DLR. Il faut combattre le racisme contre les musulmans de la même manière que les autres racismes. Il faut espérer que les poursuites enfin engagées contre les agresseurs de musulmanes et de musulmans aboutissent aux condamnations prévues par la loi. Mais il faut dire haut et fort qu’on a le droit de critiquer le coran au même titre que la bible, qu’il s’agisse de sa version juive (n’oublions pas la lecture géniale de Spinoza qui a ouvert la voie à la critique moderne des textes), de sa version protestante ou de ses versions catholiques (aucune de ces versions n’est identique sans parler des différentes traductions dont nous avons la chance de disposer en langue française), et aussi d’autres religions. Toutes celles qui ont un clergé sont forcément un instrument de domination politique. Et n’oublions pas d’inclure le bouddhisme dans la liste : il est amusant de constater que les grands textes de la littérature chinoise contiennent les mêmes accusations contre certains membres du clergé bouddhiste que bien des textes de notre littérature sur certains membres du clergé catholique).

Il faut autant que faire se peut respecter les croyants, mais pas on n’est pas pour autant obligé de respecter leurs églises, surtout lorsque ces dernières sont à la manoeuvre pour prêter main forte au pouvoir en place. Il faut accepter le débat intellectuel sur les textes, c’est indispensable, il n’y a pas de liberté sans cela. Il faut clairement dénoncer toute vélléité de mettre en place un "délit de blasphème". Or, bien des forces luttent pour mettre en place des dispositions de ce type avec, à leur tête les monarchies pétrolières du Golfe Persique qui ne sont pas, je crois, un modèle de démocratie. ET même s’il y a beaucoup à redire chez nous, ce qui se passe là-bas n’a rien à voir avec ce qui se passe chez nous : ça ne dédouane en rien les manquements qu’on observe chez nous.

Une remarque sur les églises : LeoLerouge se trompe, les Eglises ne possèdent pas de bien immobiliers, l’Alsace Moselle qui vit encore sous le régime du concordat napoléonien étant mises à part. En effet, la loi de 1905 a fait de l’Etat le propriétaire de tous les bien immobiliers des églises.

Je n’apprécie pas Houellebecq, en particulier sa façon d’envisager l’avenir de la France. Ce qu’il dit sur le coran n’a pas d’intérêt puisque ce n’est pas très argumenté, c’est une provocation. Ce qu’a sorti le recteur de la mosquée de Paris au procès qu’il a intenté à Houellebecq avec d’autres est aussi une provocation. Houellebecq aurait pu simplement constater que dans la bible comme dans le coran on recommande aussi bien de tuer l’infidèle que de respecter l’étranger. Mais entre le coran et la bible il y a une différence très intéressante d’un point de vue purement philosophique. La bible met l’accent sur une chronologie. Le coran nie toute chronologie puisqu’il fait dialoguer des personnages ayant vécu à des époques différentes.

Autre différence, la bible semble reconnaître à l’homme un certain libre arbitre (il y aurait de quoi disserter longuement) alors que pour le coran, tout ce qui se passe était déjà écrit. A`part ça, dans les deux textes il y a de très beaux passages sur un plan purement littéraire.

Personnellement je suis athée, mais je ne me sens ni supérieur, ni inférieur, à un croyant. Je ne crois pas non plus à la théorie du Big Bang que je considère comme une version scientiste (pas scientifique) de la genèse, bien moins poétique que celle de la bible. Nous sommes désireux de connaître le fin mot de toute chose, mais ça n’est tout simplement pas possible. Comment croire que nous pouvons avoir compris les ressorts profonds du monde quand on ne s’intéresse à cette question avec des instruments sérieux que depuis à peine un peu plus de deux mille ans (qu’est-ce que ça représente à l’échelle de l’histoire de l’humanité) et que le nombre de ceux qui s’y intéressent est une poignée par rapport à l’ensemble de tous les humains ? C’est une constatation, ce n’est pas un jugement de valeur : vu la façon dont notre société fonctionne il ne peut guère en être autrement. Mais on peut avoir une idée du monde passionnant que nous pourrions connaître si chacun pouvait développer ses besoins de curiosité et de créativité librement, s’enrichissant de ce que cette liberté apporterait aux autres.

Je n’impose ma vision du monde à personne, mais je ne tolèrerais pas qu’on cherche à m’en imposer une. Or sur ce plan, toutes les religions prosélytes, le christianisme, l’islam et le bouddhisme, posent problème : elles attentent au principe de liberté pour lequel la liberté de penser doit être absolue et pour lequel au sujet des autres libertés, la liberté de chacun s’arrête à celle des autres. Tant qu’on cherche simplement à convaincre par la libre discussion, sans quelque contrainte que ce soit, ça peut se comprendre, c’est le débat d’idées normal. Mais quand ça passe au harcèlement et pire à la violence, alors là, c’est intolérable.

La question sur la compatibilité de l’islam avec les lois d’une république laïque n’est pas un problème concernant les croyants : la république leur assure la liberté de pratiquer leur culte dans le respect des autres, y compris ceux qui n’ont pas de religion. C’est un problème qui concerne les autorités religieuses de l’islam. Si elles acceptent ces lois, il ne peut pas y avoir de problème pour les fidèles. Et je pense que la grande majorité des musulmans de France est pour le respect des lois laïques. Or, pour ce qui est des autorités religieuses de l’Islam, c’est moins clair. Il semblent qu’elles soit très tentées d’obtenir une législation sur le blasphème, qui n’existe pas dans le droit de la république, ne l’oublions pas.

16/03/2014 11:21 par Dwaabala

@ Maurice,
Je suis bien d’accord avec vous sur le fond, jusques et y compris sur l’idéologie du Big-Bang. Le "modèle" du Big-Bang, lui, peut satisfaire les scientifiques, mais il s’agit d’autre chose.
Et puisque nous voici dans la nuance, votre entame est surprenante : le racisme contre les musulmans ?
Les musulmans n’ont pas de race : les fidèles se rencontrent massivement des rivages de l’Atlantique jusqu’au Pacifique, en passant par des Européens "de souche", sans parler du muslim nord-américain.
Ce que l’on vise ici par ce terme, ce sont les Arabes et assimilés.
Quand à la critique des religions, il y a plus de deux siècles qu’elle est menée, dans l’Europe des Lumières. La question a été définitivement réglée dès la seconde moitié du XIXe siècle. Il ne s’agit plus désormais que de luttes d’arrière-garde, provoquées et entretenues par les forces qui nous dominent.

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