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La Bataille du voile

Frantz Fanon

Frantz Fanon a abordé sous le titre de la bataille du voile, l’enjeu central constitué par le thème du dévoilement des femmes algériennes durant la domination coloniale française. Le voile des femmes était considéré comme le symbole par excellence de la nature rétrograde de la société algérienne et la colonisation présentée comme une mission de civilisation qui se donnait pour objectif premier de libérer les algériennes du patriarcat arabo-musulman dont elles étaient victimes en les dévoilant.
Avec le voile, les choses se précipitent et s’ordonnent. La femme algérienne est bien aux yeux de l’observateur « Celle qui se dissimule derrière le voile. » Nous allons voir que ce voile, élément parmi d’autres de l’ensemble vestimentaire traditionnel algérien, va devenir l’enjeu d’une bataille grandiose, à l’occasion de laquelle les forces d’occupation mobiliseront leurs ressources les plus puissantes et les plus diverses, et où le colonisé déploiera une force étonnante d’inertie.

La société coloniale, prise dans son ensemble, avec ses valeurs, ses lignes de force et sa philosophie, réagit de façon assez homogène en face du voile. Avant 1954, plus précisément, depuis les années 1930-1935, le combat décisif est engagé. Les responsables de l’administration française en Algérie, préposés à la destruction de l’originalité d’un peuple, chargés par les pouvoirs de procéder coûte que coûte à la désagrégation des formes d’existence susceptibles d’évoquer de près ou de loin une réalité nationale, vont porter le maximum de leurs efforts sur le port du voile, conçu en l’occurrence, comme symbole du statut de la femme algérienne.

Une telle position n’est pas la conséquence d’une intuition fortuite. C’est à partir des analyses des sociologues et ethnologues que les spécialistes des affaires dites indigènes et les responsables des Bureaux arabes coordonnent leur travail. A un premier niveau, il y a une reprise pure et simple de la fameuse formule : « Ayons les femmes, le reste suivra. » Cette explicitation se contente simplement de revêtir une allure scientifique avec les « découvertes » des sociologues.

Sous le type patrilinéaire de la société algérienne, les spécialistes décrivent une structure par les occidentaux comme une société de l’extériorité, du formalisme et du personnage. La femme algérienne, intermédiaire entre les forces obscures et le groupe, paraît alors revêtir une importance primordiale. Derrière le patriarcat visible, manifeste, on affirme l’existence, plus capitale, d’un matriarcat de base. Le rôle de la mère algérienne, ceux de la grand-mère, de la tante, de la « vieille » sont inventoriés et précisés.

L’administration coloniale peut alors définir une doctrine politique précise : « Si nous voulons frapper la société algérienne dans sa contexture, dans ses facultés de résistance, il nous faut d’abord conquérir les femmes ; il faut que nous allions les chercher derrière le voile où elles se dissimulent et dans les maisons où l’homme les cache. » C’est la situation de la femme qui sera alors prise comme thème d’action.

L’administration dominante veut défendre solennellement la femme humiliée, mise à l’écart, cloîtrée… On décrit les possibilités immenses de la femme, malheureusement transformée par l’homme algérien en objet inerte, démonétisé, voire déshumanisé. Le comportement de l’Algérien est dénoncé très fermement et assimilé à des survivances moyenâgeuses et barbares. Avec une science infinie, la mise en place d’un réquisitoire-type contre l’Algérien sadique et vampire dans son attitude avec les femmes, est entreprise et menée à bien. L’occupant amasse autour de la vie familiale de l’Algérien tout un ensemble de jugements, d’appréciations, de considérants, multiplie les anecdotes et les exemples édifiants, tentant ainsi d’enfermer l’Algérien dans un cercle de culpabilité.

Des sociétés d’entraide et de solidarité avec les femmes algériennes se multiplient. Les lamentations s’organisent. « On veut faire honte à l’Algérien du sort qu’il réserve à la femme. » C’est la période d’effervescence et de mise en application de toute une technique d’infiltration au cours de laquelle des meutes d’assistantes sociales et d’animatrices d’œuvres de bienfaisances se ruent sur les quartiers arabes.

C’est d’abord le siège des femmes indigentes et affamées qui est entrepris. A chaque kilo de semoule distribué correspond une dose d’indignation contre le voile et la claustration. Après l’indignation, les conseils pratiques. Les femmes algériennes sont invitées à jouer un « rôle fondamental, capital » dans la transformation de leur sort. On les presse de dire non à une sujétion séculaire. On leur décrit le rôle immense qu’elles ont à jouer. L’administration coloniale investit des sommes importantes dans ce combat. Après avoir posé que la femme constitue le pivot de la société algérienne, tous les efforts sont faits pour en avoir le contrôle.

L’Algérien, est-il assuré, ne bougera pas, résistera à l’entreprise de destruction culturelle menée par l’occupant, s’opposera à l’assimilation, tant que sa femme n’aura pas renversé la vapeur. Dans le programme colonialiste, c’est à la femme que revient la mission historique de bousculer l’homme algérien. Convertir la femme, la gagner aux valeurs étrangères, l’arracher à son statut, c’est à la fois conquérir un pouvoir réel sur l’homme et posséder les moyens pratiques, efficaces, de déstructurer la culture algérienne.

Avec l’intellectuel algérien, l’agressivité apparaît dans toute sa densité. Le fellah, « esclave passif d’un groupe rigide » trouve une certaine indulgence devant le jugement du conquérant. Par contre, l’avocat et le médecin sont dénoncés avec une exceptionnelle vigueur. Ces intellectuels, qui maintiennent leurs épouses dans un état de semi-esclavage, sont littéralement désignés du doigt. La société coloniale s’insurge avec véhémence contre cette mise à l’écart de la femme algérienne. On s’inquiète, on se préoccupe de ses malheureuses, condamnées « à faire des gosses », emmurées, interdites.

En face de l’intellectuel algérien, les raisonnements racistes surgissent avec une particulière aisance. Tout médecin qu’il est, dira-t-on, il n’en demeure pas moins arabe… « Chassez le naturel, il revient au galop »… Les illustrations de ce racisme-là peuvent être indéfiniment multipliées. En clair, il est reproché à l’intellectuel de limiter l’extension des habitudes occidentales apprises, de ne pas jouer son rôle de noyau actif de bouleversement de la société colonisée, de ne pas faire profiter sa femme des privilèges d’une vie plus digne et plus profonde…

Dans les grandes agglomérations, il est tout à fait banal d’entendre un Européen confesser avec aigreur n’avoir jamais vu la femme d’un Algérien qu’il fréquente depuis vingt ans. A un niveau d’appréhension plus diffus, mais hautement révélateur, on trouve la constatation amère que « nous travaillons en vain »… que « l’Islam tient sa proie. »

En présentant l’Algérien comme une proie que se disputeraient avec une égale férocité l’Islam et la France occidentale, c’est toute la démarche de l’occupant, sa philosophie et sa politique qui se trouvent ainsi explicitées. Cette expression indique en effet que l’occupant, mécontent de ses échecs, présente de façon simplifiante et péjorative, le système de valeurs à l’aide duquel l’occupé s’oppose à ses innombrables offensives.

Les forces occupantes, en portant sur le voile de la femme algérienne le maximum de leur action psychologique, devaient évidemment récolter quelques résultats. Cà et là il arrive donc que l’on « sauve » une femme qui, symboliquement, est dévoilée.

Ces femmes-épreuves, au visage nu et au corps libre, circulent désormais, comme monnaie forte dans la société européenne d’Algérie. Il règne autour de ces femmes une atmosphère d’initiation. Les Européens surexcités et tout à leur victoire, par l’espèce de transe qui s’empare d’eux, évoquent les phénomènes psychologiques de la conversion. Et de fait, dans la société européenne, les artisans de cette conversion gagnent en considération. On les envie. Ils sont signalés à la bienveillante attention de l’administration.

Les responsables du pouvoir, après chaque succès enregistré, renforcent leur conviction dans la femme algérienne conçue comme support de la pénétration occidentale dans la société autochtone. Chaque voile rejeté découvre aux colonialistes des horizons jusqu’alors interdits, et leur montre, morceau par morceau, la chair algérienne mise à nu. L’agressivité de l’occupant, donc ses espoirs, sortent décuplés en voie de dislocation après chaque visage découvert. Chaque nouvelle femme algérienne dévoilée annonce à l’occupant une société algérienne aux systèmes de défense en voie de dislocation, ouverte et défoncée. Chaque voile qui tombe, chaque corps qui se libère de l’étreinte traditionnelle du haïk, chaque visage qui s’offre au regard hardi et impatient de l’occupant, exprime en négatif que l’Algérie commence à se renier et accepte le viol du colonisateur. La société algérienne avec chaque voile abandonné semble accepter de se mettre à l’école du maître et décider de changer ses habitudes sous la direction et le patronage de l’occupant.images.

Mais également il y a chez l’Européen cristallisation d’une agressivité, mise en tension d’une violence en face de la femme algérienne. Dévoiler cette femme, c’est mettre en évidence la beauté, c’est mettre à nu son secret, briser sa résistance, la faire disponible pour l’aventure. Cacher le visage, c’est aussi dissimuler un secret, c’est faire exister un monde du mystère et du caché. Confusément, l’Européen vit à un niveau fort complexe sa relation avec la femme algérienne. Volonté de mettre cette femme à portée de soi, d’en faire un éventuel objet de possession.

Cette femme qui voit sans être vue frustre le colonisateur. Il n’y a pas réciprocité. Elle ne se livre pas, ne se donne pas, ne s’offre pas. L’Algérien a, à l’égard de la femme algérienne, une attitude dans l’ensemble claire. Il ne la voit pas. Il y a même volonté permanente de ne pas apercevoir le profil féminin, de ne pas faire attention aux femmes. Il n’y a donc pas chez l’Algérien, dans la rue ou sur une route, cette conduite de la rencontre intersexuelle que l’on décrit aux niveaux du regard, de la prestance, de la tenue musculaire, des différentes conduites troublées auxquelles nous a habitués la phénoménologie de la rencontre.

L’Européen face à l’Algérienne veut voir. Il réagit de façon agressive devant cette limitation de sa perception. Frustration et agressivité ici encore vont évoluer de façon permanente.
L’agressivité va se faire jour, d’abord dans des attitudes structuralement ambivalentes et dans le matériel onirique que l’on met en évidence indifféremment chez l’Européen normal ou souffrant de troubles névropathiques.

Frantz Fanon, L’an V de la révolution Algérienne

Publié le 8 mars 2013 sur Madinin-art.net

 http://www.madinin-art.net/la-bataille-du-voile-par-frantz-fanon/

COMMENTAIRES  

12/08/2013 15:40 par Antar

’’Frantz Fanon, 8 mars 2013’’ !!??

Soit que Frantz Fanon est le pseudonyme d’au auteur contemporain, soit la date est à changer.

12/08/2013 17:02 par legrandsoir

c’est évidemment la date de publication sur le site mentionné en source...

12/08/2013 16:59 par Dwaabala

Il s’agit ici d’un texte qui traite d’une autre ère, ce qui sera difficile à infirmer.
Mes arrières grand-mères étaient vêtus de noir jusqu’aux chevilles, et ne sortaient jamais « en cheveux ».
Dans l’église il y avait les chaises des hommes et celles des femmes, sans compter ce que les ironiques appelaient « les chapelles », c’est-à-dire les bistrots où certains attendaient en sirotant que l’office se termine. . Et bien entendu, aux premiers rangs il y avait les sièges marqués d’une plaque de cuivre, ceux des notables qui s’assuraient par leurs dons d’une place parmi les élus.
Quand je me suis déplacé bien plus tard dans les campagnes d’Afrique du nord, il m’est arrivé plus d’une fois de retrouver chez les femmes (elles ne portaient pas le voile) ou chez les couples même, se tenant parfois par la main, ce qu’étaient mes aïeux. Sauf sans doute, quand un homme marchait devant sa femme (l’une d’elles ?), qui suivait chargée comme un âne du poids de la récolte de bois.
Il n’y a pas si longtemps, dans un des pays du Maghreb pourtant les plus évolués, un vieillard pouvait prendre pour troisième épouse un tendron, qui ne lui était sans doute pas livré gratis par la famille.
Ce sont là aussi des faits.

12/08/2013 17:25 par calame julia

Le titre m’a fait penser à La Bataille du rail !
C’est anodin ou grave docteur ?
Ras le bol !

12/08/2013 18:24 par Leo Lerouge

Eh oui, mon bon monsieur, ils étaient arriérés, et c’est nous, NOUS qui leur avons apporté la civilisation. La belle langue, la monogamie, les routes, les écoles françaises, notre savoir-faire.
C’est NOUS qui avons dévoilé et libéré nos femmes, puis tenté de dévoiler les leurs.
Evidemment, on ne peut pas infirmer les bienfaits de la colonisation, la magnificence de l’armée coloniale venue libérer les femmes du joug des obscurantistes, la bonté et la charité qui émanaient de ces bons et beaux colons, venus prêter main forte à la population oisive.
Non, on ne peut pas nier.
Et vous voyez où ça nous mène ? Elles veulent quand même retourner à l’âge de pierre. Si c’est pas triste, ça.

Pauvre minable, qui nie toute l’histoire en bloc.
Et Fanon ne parle pas d’une autre ère. Il nous parle à nous tous qui voulons bien écouter.
Pas aux ânes négationnistes.
Mais bon sang ! Il n’y a pas d’Algériens, de Tunisiens, de Marocains et autres Africains qui fréquentent ce site pour contredire ces propos odieux ?
Puisqu’on y est, on devrait aussi nier les faits comme les viols et les tortures infligés aux femmes par les dominants en temps de guerre, dont l’armée française en Algérie, non ?

12/08/2013 19:17 par latitude zero

Superbe texte de Frantz Fanon.

Il est intéressant de voir, dans le texte de Frantz Fanon, en comparaison avec les événements actuels ,que les tentatives des colonisateurs sur le « dévoilement » des femmes Algériennes n’étaient en réalité motivées que par « la destruction de l’originalité d’un peuple » , « la désagrégation des formes d’existence susceptibles d’évoquer de près ou de loin une réalité nationale », et aussi pour provoquer de profondes divisions (« Ayons les femmes, le reste suivra. » ), quand aujourd’hui les stratégies du néo-colonialisme et de l’impérialisme tentent de ramener ces pays à un Islam rétrograde, livrés aux intégristes, dans leur théorie du « chaos constructeur »

La question fort complexe du voile islamique ne serait elle pas que les occidentaux n’ont aucune légitimité à débattre sur ce sujet ?
Les arrière-pensées hypocrites des colonisateurs démontrées par Fanon établissent de façon convaincante que, décidément nous n’avons aucune leçon de morale à donner à qui que ce soit.
Les ingérences ( ou viols) de toutes sortes , sous les prétextes « humanitaires , droits de l’homme, liberté, démocratie, port du voile … » commis par les blancs n’auront, et pour longtemps encore, aucune crédibilité et produiront l’effet inverse , plus de haine et plus de radicalisation.
Par ces ingérences permanentes, nous n’avons volontairement jamais laissé ces pays se développer normalement, économiquement , socialement, et dans leurs valeurs sociétales, et nous nous retrouvons maintenant avec les problèmes que nous avons en réalité créés . ( immigration, port du voile etc).
La voie vers une solution n’est pas d’interdire le voile, qui n’est que de vouloir masquer la réalité profonde des ravages du colonialisme, encore moins d’envahir et détruire un pays dans ses infrastructures , dans ses coutumes, sa culture, jusqu’à gommer son histoire et le renvoyer « à l’âge de pierre » au nom des droits de l’homme, de notre « démocratie » et de la liberté , mais dans l’abandon de nos airs supérieurs et de notre racisme, dans le respect et les échanges équitables, dans l’entraide, dans la compréhension de l’autre.
C’est aussi par la reconnaissance de nos exactions , de nos crimes, et le début d’une réparation par une aide accrue, gratuite et respectueuse que nous pourrons seulement commencer à envisager de débattre , mais AVEC EUX , sur nos Us et Coutumes respectifs , mais aussi et surtout de socialisme et de laïcité , ce vers quoi ces pays se dirigeaient après les décolonisations, avant de se faire déposséder de nouveau de leur souveraineté.

12/08/2013 20:30 par Lionel

Si ce texte paraît sur un site martiniquais ce n’est pas exclusivement pour marquer une certaine fierté de ce peuple à l’encontre de ses grands intellectuels mais aussi afin de marquer pour qui veut voir, ce que permet de comprendre le fait d’être issu d’une minorité opprimée par le colonialisme et l’impérialisme des esprits.
Fanon est sans doute le plus actuel des penseurs anticolonialistes et ce qui contribue à lui donner autant d’actualité est son réalisme quand à l’analyse des composantes psychiques des victimes, parler d’une autre ère à sont propos est vraiment ignorer l’importance de l’apport des sciences humaines et sociales dans l’analyse des comportements.
Mr Dwaabala, vous tenez les mêmes propos que Sarko quand aux bienfaits de la colonisation et c’est en effet insupportable !
Que diriez-vous de poser un peu la question de ce que pensent non pas nos élites féminisantes de la gauche caviar(dée) mais les personnes ayant une légitimité à parler de ce sujet, comme par exemple des femmes musulmanes ?
Oui, vous trouvez que leurs propos seront orientés par fanatisme comme Poutine pense que les tchètchènes n’ont pas voix au chapitre pour parler d’eux-mêmes, elles sont sans doute prisonnières de leurs croyances religieuses et de ce fait incapables de donner un avis sur leur identité, leurs aspirations, leur culture ( non, je ne dis pas "connaissance", oui, je parle de Culture, autrement dit ce qui fait qu’un Humain est différent de vous et que ses valeurs aspirant tout comme les vôtres à la liberté n’en passent pas forcément par les mêmes schémas de pensée ).
Disons le franchement, il est nécessaire de contraindre un aborigène à adopter un réfrigérateur jusqu’à ce qu’il comprenne que cet instrument lui était indispensable, de la même façon, les femmes musulmanes doivent aller en prison pour les faire réfléchir un peu sur ce que devrait être leur liberté et qu’elles comprennent que ce n’est que pour leur bien que l’on condamne leurs modes de vie...
Qu’est-ce que le colonialisme si ce n’est celui de la conquête des esprits et pour y parvenir la France et sa République ont parfaitement réussi à produire des antillais plus consommateurs et bourgeois que les parisiens eux-mêmes, elle n’a que partiellement échoué en Algérie, ils se trouvent encore des nostalgiques de l’Algérie française comme en Espagne il y a encore des nostalgiques de Franco qui n’ont pourtant pas l’âge de l’avoir connu !
Ce sujet que vous rendez brûlant est une illustration parfaite du conditionnement idéologique dans lequel l’ensemble de la gauche se trouve et c’est à la fois révoltant et à désespérer car comment faire comprendre à un robot qu’il a été fabriqué comme robot et à ce titre pense comme ses copains les autres robots, la seule différence sera le N° de série...
Cessez ce mépris révoltant contre les peuples qui ne vous ressemblent pas, votre seule rêve ethnocentré est de les rendre à votre image," Liberté que de crimes..."
Vous êtes les outils des pouvoirs qui veulent laminer, nous rendre toutes et tous uniformes en croyant qu’au nom du socialisme cela devient légitime !!!
Une excellente référence sur le sujet : " Des beurettes " Nacira Guénif Souilamas, sociologue de parents algériens, vraiment de gauche, laïque et aussi... Femme ! Donnez vous donc la peine de la lire avant de dire autant de choses choquantes, cessez de vouloir le bonheur des autres, occupez vous donc de votre poutre.

12/08/2013 21:08 par Dwaabala

1) Je n’ai pas vu les paysannes tunisiennes sans voile dans les campagnes avec pour coiffure un foulard roulé en turban.
2) Je n’ai pas vu de vieux couples se tenant par la main sur leur chemin.
3) Je n’ai pas vu de femme ployant sous le faix, portant les fagots de bruyère du côté de Tabarka, précédé de l’homme parfaitement dégagé.
4) Je n’ai pas connu ce chaouch âgé et prenant pour 3e épouse une toute jeune fille, en respect de la loi coranique.
5) Mes arrières grands-mères on participé avec le duc d’Aumale à la prise de la Smala, on les voit d’ailleurs sur le tableau de Vernet.
6) Il faut garder ses souvenirs pour soi, et ne pas noter que les peuples sont étrangement frères, avec des décalages topographiques ou chronologiques, parce que c’est également cousiner avec Sarkozy.
7) Il faut enfin tancer legrandsoir de laisser passer de tels propos indignes d’une humanité avancée.

13/08/2013 06:54 par calame julia

Jean Mohr, le grand photographe suisse a quelques clichés d’une intensité rare. Dont
celui d’une femme portant faix et d’une homme au visage défait qui regarde devant lui.
Les deux personnes sont dans le désespoir et il fallait l’œil de ce photographe pour ne
pas tomber dans l’illustration d’une quelconque théorie immobilisante tendance.

13/08/2013 09:19 par GIGI

http://www.toupie.org/Dictionnaire/Dialectique.htm
Les femmes n’ont-elles pas à mener le combat de classe et à se défaire en plus de la domination
patriarcale, maritale......
Relire le texte de F.FANON peut éclairer sur l’histoire ! En faire un modèle pour analyser la réalité d’aujourd’hui serait une offense à F.Fanon qui était un brillant dialecticien.
Ce texte montre que la bourgeoisie recycle toujours les idées de gauche pour son PROFIT et ce depuis des siècles.

13/08/2013 10:44 par Quidam

GIGI
"Les femmes n’ont-elles pas à mener le combat de classe et à se défaire en plus de la domination patriarcale, maritale (...)"

Dans une société marxiste-léniniste digne de ce nom il n’y a plus de patriarcat ni matriarcat & l’institution du mariage bourgeois fondé sur la propriété n’existe plus ... la lutte des classes suffira donc ! ;-)

Le genre humain au sens marxiste-léniniste ce n’est pas l’homme contre la femme ni l’inverse, c’est l’homme ET la femme, à savoir les prolétaires & travailleurs, le dit "féminisme" est un stratagème récent de la bourgeoisie pour diviser & affaiblir la classe laborieuse, c’est un truisme que de le rappeler !

13/08/2013 12:57 par Quidam

PS :

Je rappelle tout de même que dans toute l’Europe du sud les femmes ont porté un foulard depuis des siècles jusqu’à tout récemment & même encore maintenant dans certaines régions, allez-donc faire un tour au Portugal, dans le sud de l’Italie, en Grèce, ou à Chypre par exemple ...

Je rappelle également que le foulard était en Occident du plus grand chic dans les années 50-60 voire 70, & que ça a fait la fortune d’une entreprise de mode & de luxe française ...

13/08/2013 13:18 par Quidam

Oops !

Mon postscriptum s’adressait à Republique et tete nue sur un autre thread ... pardon ...

14/08/2013 00:01 par gérard

Bon, moi je propose une chose : que soit organisée de préférence en plein cœur de hiver (ou à la rigueur sous une bonne canicule), départ sud de Paris, arrivée à genoux en haut de la butte Montmartre, une grande manifestation nationale en se flageolant torse nu (mais pour les femmes ?), avec des lanières en cuir ou acier, hérissées de pointes métalliques ou non (au choix de chaque manifestant), en repentance de la colonisation...
Ça va comme programme ?
Ensuite on pourra peut-être passer aux choses sérieuses, non ?
Le propos de Frantz Fanon n’a rien à voir avec ce qui nous préoccupe actuellement en France, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il ne soit pas éminemment salutaire.
La colonisation en ce qui concerne la France, elle est finie et bel et bien finie depuis 50 ans, c’est à dire 2 générations !
Ce qui en reste (par exemple au Mali et en Côte d’Ivoire) c’est de la géopolitique avec des intérêts économiques et industriels derrière. La différence n’est pas énorme me direz vous, peut-être, mais le fait est que normalement le pouvoir politique appartient aux autochtones, normalement !
C’est au tour de la France maintenant d’être colonisée...par la Finance internationale, les fonds de pension américains, et le prochain traité de libre échange, mais il n’y a pas que la France qui est concernée !
Quant la vraie "bataille du voile" elle se poursuit sur l’article de Bernard Gensane, ça "canarde" de partout...

14/08/2013 09:36 par Quidam

Gérard

"(...) Le propos de Frantz Fanon n’a rien à voir avec ce qui nous préoccupe actuellement en France, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il ne soit pas éminemment salutaire.
La colonisation en ce qui concerne la France, elle est finie et bel et bien finie depuis 50 ans, c’est à dire 2 générations !
Ce qui en reste (par exemple au Mali et en Côte d’Ivoire) c’est de la géopolitique avec des intérêts économiques et industriels derrière. La différence n’est pas énorme me direz vous, peut-être, mais le fait est que normalement le pouvoir politique appartient aux autochtones, normalement ! (...)"

Ah ! Seul notre inénarrable ami Gérard pouvait concentrer un tel ramassis de propositions grotesques, absurdes & erratiques en si peu de lignes, de phrases & de mots !

C’est tout à fait désopilant mais cela touche à l’art ! Que dis-je au sublime !

Encore un peu d’efforts & vous allez bientôt pouvoir concurrencer pierre Dac Gérard ! ;-)

Alors analysons & clarifions un peu tout ce fatras d’anthologie pour le fun :

- Le texte précité de Frantz Fanon n’a rien à voir avec le sujet (j’aurais pourtant juré que si ...) mais il est toutefois "salutaire" ! Salutaire en quoi, pour quoi ou qui donc, Dieu seul le sait outre peut-être Gérard, mais ce n’est pas si sûr ...

- L’œuvre colonisatrice de la France est totalement finie depuis un demi siècle même si dans l’ex "Afrique Occidentale Française" elle a toutes les apparences d’être plus vivace que jamais, (ah bon ?) mais, nous "précise" Gérard, cela n’a rien à voir avec du colonialisme car c’est de la géopolitique !!!! Ben voyons ! & le colonialisme ce n’était pas de la géopolitique peut-être Gérard ? Hein ? Non ? Et de "préciser" - pour clarifier le tout - que ces pays d’Afrique de l’Ouest sont "théoriquement" indépendants !!!! Ben ouais Gérard théoriquement, mais de facto des néo-colonies fantoches pures & simples !

Rappelons tout de même pour mémoire que des troupes militaires française sont stationnées en permanence depuis des lustres dans tous les anciens "pays" de l’AOF, qu’elles y font strictement ce qu’elles veulent, que la France renverse les dirigeants locaux fantoches au gré de ses humeurs & de ses intérêts surtout. Que l’armée française circule comme dans un moulin dans tous ces dits pays sans même demander d’autorisation à qui que se soit, qu’elle y intervient quand bon lui semble & que les autorités françaises poussent le cynisme jusqu’à s’en vanter ! Que les intérêts économiques de ces dits pays sont massivement détenus par la France ou des français, 75% de l’économie de la Côte d’Ivoire par exemple, & que bien sûr les populations de ses dits pays, pourtant très riches en ressources naturelles de toutes sortes, y mènent une vie toujours aussi misérable ...

14/08/2013 14:40 par Leo Lerouge

Bravo @quidam pour cette mise au point magistrale.
Après le texte remarquable de Fanon, qui aurait dû enrichir la pensée des têtes bien trop vides, après les deux excellents commentaires de latitude zero et lionel, justes et pleins d’humanité, ce qui n’est plus de mise dans ce monde de brutes calculatrices et perverses, voilà qu’un troll de la dernière heure vient salir le débat dans le but évident de marquer son territoire comme les chats pissent partout pour imposer leur suprématie sur ce qu’ils estiment être leur propriété.
Eh oui, il ne faut pas se "flageoler" ( sic – sans doute ce qu’on appelle communément le supplice du pal), nous leur avons apporté la civilisation, à tous ces bronzés, et nous n’avons rien à nous reprocher. Que du bonheur.
Le discours de toute la droite, quoi.
Comme Guéant, qui a déclaré que toutes les civilisations ne se valaient pas, comme Sarkozy, qui a dit que "l’Africain n’était pas entré dans l’histoire" ou Hollande qui a déclaré n’être pas venu en Algérie "faire repentance ou excuses", ou comme le projet de loi de 2005 sur le rôle positif de la colonisation.
Et je ne parle même pas de l’extrême-droite, là.
En tous cas, du beau linge où on aime se vautrer, apparemment.
Toute cette nullité culturelle et intellectuelle, tout ce culte de l’égo aux dépens de la vérité, ne présagent rien de bon.
Et il y a un sacré coup de balai à faire, parce que ces gens ; à la moindre rébellion, ils seront obligatoirement les alliés des pouvoirs.

14/08/2013 17:36 par GIGI

www.legrandsoir.info/le-sang-des-chiites-est-halal-counterpunch.html
Pour s’informer et ne pas tourner en rond ....

Je suis abasourdie par ce que j’ai appris en lisant cet article !
Merci !

14/08/2013 22:46 par gérard

@ Quidam
En parlant de Pierre Dac :
« Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux mamelles de ceux qui feraient bien de la fermer avant de l’ouvrir »
Et quant il s’agit de "l’ouvrir" notre indécrottable pilier du Grand Soir se pose là, mais s’il savait lire et bien analyser un texte avant de causer ça irait, mais manifestement ce n’est pas le cas.
J’ai-donc-écrit (ça-va-je-ne-vais-pas-trop-vite ?) :
«  La différence n’est pas énorme me direz vous, peut-être, mais le fait est que normalement le pouvoir politique appartient aux autochtones, normalement ! »
J’avais d’abord écrit : « la différence n’est pas énorme » et ensuite « peut-être » car j’estime que dans la forme il y a une différence entre le colonialisme et ce qui se passe actuellement ; c’est un avis qui n’a rien de "politiquement incorrect" il me semble, on peut en débattre sans se lancer dans une dérision inqualifiable qui est l’arme de qui au fait ?.
Étudions la suite de ma phrase (ça va tu suis ?) : « normalement le pouvoir etc »...et je réécris ensuite « normalement » suivi d’un point d’exclamation. Là je comprends qu’il faut être plus calé (trop ?) pour comprendre que le second "normalement" suivi d’un point d’exclamation est totalement ironique et qu’il détruit ou du moins met sérieusement en doute ce qui précède. Il faut quand même faire un effort pour être un tantinet rigoureux dans ses commentaires surtout quand on prend une telle place dans ceux du Grand Soir.
Quant à la diatribe qui suit les « grotesques, absurdes, erratiques » et « désopilant » qui sont déjà des "chef-d’œuvre" d’incitation au dialogue par eux-mêmes, elle est déjà d’un ridicule absolu car se basant sur une inexactitude d’analyse de départ, mais devient pire encore car elle va crescendo dans la dérision ; elle me fait penser à cette volonté féroce qu’ont certains de se "payer" de "tuer" son interlocuteur par la dérision, comme pour assouvir un inextinguible besoin de pouvoir...
Faut faire gaffe car intervenir à tout bout de champ sur les forums cela peut devenir une réelle addiction !
C’est d’autant plus chiant qu’à part ce qualificatif de "colonisation" sur le fond on n’est pas si éloignés que cela...
Gâchis !

15/08/2013 10:11 par Sheynat

A force de voir des sacs de (hum) partout on finit par en fabriquer avec un seul bout de ficelle.
Et je ne vois pas trop où est la rigueur que d’énoncer des erreurs en s’en exonérant avec des « peut-être », des « normalement » et autres points d’exclamation sensés « détruire » ce qu’on avance ?

La "normalite" aiguë propulsée par Normal 1er ne serait-elle pas en train de faire bien des dégâts dans notre patrie au point de devenir chronique ?

Ce n’est pas en fermant les yeux sur un passé criminel qu’on va pouvoir les ouvrir sur les enjeux actuels, et si ce texte est salutaire, c’est bien parce qu’il dénonce qu’il ne suffit pas de balancer des bombes, de torturer physiquement pour modéliser un peuple à son image : les stratégies de pressions psychologiques et arrachages de voile en pays conquis rappellent qu’on est en train de les légiférer en France au mépris de toute cohérence de nos valeurs laïques de base, ce qui, « normalement », devrait soulever bien des protestations de la part de ceux qui, « normalement », s’en réclament.

Alors, oui, personnellement, je pourrai déclarer que je ne suis personnellement pas responsable de ce qui s’est passé là-bas : je n’y étais pas.
Et même pour me donner meilleure conscience, m’appuyer sur les actions de désobéissance de mon paternel, qui dégoûté par les ordres de cette armée française, témoin des tortures, a refusé de lever les armes et s’est retrouvé au trou le reste du temps ; malgré son extrême jeunesse il était capable de se forger une opinion en toute conscience.
Mais je ne le ferai pas non plus car ce serait trop facile : je n’y étais pas, je n’ai donc pas non plus à récupérer les actions dissidentes des autres même si j’y adhère.

Cependant aujourd’hui je suis là, et il se passe chez nous des choses insupportables, dont la persistance à obliger des gens à s’habiller comme nous, fait partie, et cela se passe ici.
Comme le précise Lionel :
"les femmes musulmanes doivent aller en prison pour les faire réfléchir un peu sur ce que devrait être leur liberté et qu’elles comprennent que ce n’est que pour leur bien que l’on condamne leurs modes de vie... "

Il ne faudra pas compter sur moi pour défendre ces opérations répressives d’autant plus sur des personnes qui ne nous ont rien fait, qui sont l’expression d’un ordre capitaliste.

Il n’est même pas besoin d’empathie pour ça : il suffit de comprendre que cette répression, toute anodine qu’elle semble paraître, contribue à en installer d’autres dont on subira directement les conséquences.
Et l’interdiction possible de porter le bonnet oriental* en public dans les manifs, par exemple, ne sera que peu de choses comparé à ce qui nous attend.

* je parle bien de celui qui est aussi appelé « phrygien », porté aussi par d’anciennes divinités d’Asie Mineure et dont on couvre aujourd’hui la tête de nos Mariannes nationales.

15/08/2013 10:50 par Quidam

Vous êtes vache Gérard d’écorcher la prose d’un penseur de la valeur de Pierre Dac, la preuve. (sonore & originale)

15/08/2013 19:11 par Quidam

@ Leo Lerouge

S’agissant par exemple des élections présidentielles qui viennent de se dérouler au Mali - cette farce devrait-on dire - j’imagine que vous n’aurez pas manqué de remarquer qu’Ibrahim Boubacar Keita, le gagnant du scrutin, a suivi ses études en France, qu’il a fait pratiquement toute sa carrière professionnelle en France, passant donc 26 ans dans l’hexagone, avant de rentrer au Mali pour y faire de la politique en l’occurrence ...

Vous n’aurez certainement pas manqué de noter également, que par le plus grand des hasard, il est inscrit à la dite Internationale "socialiste" avec guillemets lui aussi dites-donc !

Amusant, non ? ;-)

16/08/2013 08:13 par Quidam

PS :

Certains pourraient objecter que Hô Chi Minh et Pol Pot avaient également séjourné en France en leur temps, mais si les poissons volants étaient la norme commune cela se saurait, hein ! ;-)

16/08/2013 23:26 par Leo Lerouge

@quidam
On peut rappeler également, le coup d’état mené contre Laurent Gbagbo, président de la Côte-d’Ivoire, par Sarkozy, qui a donné l’ordre aux soldats français d’attaquer un Etat souverain, pour installer au pouvoir son vieux copain Alassane Ouattara.
Avec l’accord de l’ONU (dont le secrétaire général de l’ONU avait, toutefois, précisé que les frappes visaient à protéger les civils et non à s’attaquer au président sortant), des hélicoptères français et de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire ont ensuite bombardé le palais et la résidence de Laurent Gbagbo, ainsi que les camps militaires d’Agban et d’Akouédo, contrôlés par les forces pro-Gbagbo, qui abritaient aussi des familles.
Plus de 2000 civils (et probablement bien davantage) ont été tués lors de cette attaque.
Quant à Ouattara, qui a, d’ailleurs, chaleureusement félicité le nouveau président malien, il a fait presque toute sa carrière et ses études aux USA (où il a obtenu un master d’économie) et au FMI.
C’est dire si sa politique va profiter aux "autochtones".

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