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La Chine estime que la guerre entre les États-Unis et la Chine est imminente

Les impérialistes devraient faire attention : lors de la guerre de Corée, il y a 70 ans, une armée chinoise mal équipée et sans force aérienne a pu vaincre les Étasuniens et leurs alliés bien armés.

Les élites dégénérées étasuniennes courtisent la folle idée d’une victoire à la Pyrrhus sur la Chine. Au lieu de cela, ils risquent fort de se retrouver devant un tribunal de Nuremberg.

La Chine ne permettra jamais aux États-Unis et à leurs alliés de gagner une guerre contre elle. La seule option de Washington est donc de recourir au nucléaire, ce qui revient à assassiner la planète entière, y compris une grande partie de la population des EU.

La Chine vient d’annoncer publiquement que, à moins que le gouvernement des EU ne retire rapidement de la province chinoise de Taïwan les forces militaires qu’il y a récemment envoyées, la Chine enverra bientôt des forces militaires dans cette province, parce que, non seulement les États-Unis ont secrètement envoyé des « forces d’opérations spéciales » sur cette île, mais aussi parce que, « depuis que les États-Unis ont révélé la nouvelle par l’intermédiaire de fonctionnaires anonymes, ils ont fait un pas de plus pour saper, de manière secrète à semi-ouverte, les conditions essentielles à l’établissement de relations diplomatiques entre la Chine continentale et les États-Unis ».

Cette déclaration – menaçant de couper les relations diplomatiques avec les États-Unis – provient de l’éditorial du journal du Parti communiste chinois, le Global Times, du 8 octobre. Ses éditoriaux parlent au nom du gouvernement chinois, au moins autant que les déclarations de la Maison Blanche des États-Unis parlent au nom du gouvernement américain.

L’éditorial chinois poursuit en expliquant que :

« La Chine continentale doit répondre aux nouvelles provocations des États-Unis pour que Washington et l’île de Taïwan prennent pleinement conscience de la gravité de leur collusion. Sinon, la prochaine étape consistera à faire apparaître des militaires américains sur l’île de Taïwan, portant publiquement des uniformes, et leur nombre pourra passer de plusieurs dizaines à plusieurs centaines, voire plus, pour former une garnison américaine de facto sur l’île ».

En d’autres termes : Les « forces d’opérations spéciales » étasuniennes pourraient être tuées lorsque la Chine enverra ses forces militaires à Taïwan pour faire face à l’insurrection qui se produit actuellement dans cette province. La Chine affirme qu’elle enverra ces troupes et ces avions sur l’île avant que l’Amérique ne l’envahisse publiquement, afin d’être en meilleure position pour faire face à l’invasion étasunienne si et quand elle se produit. La Chine vise clairement à éviter qu’il y ait « une garnison américaine de facto sur l’île ». La Chine – si elle doit tuer des troupes étasuniennes sur cette île – veut tuer uniquement les quelques membres des « forces d’opérations spéciales », et non une « garnison ». Elle veut minimiser les dégâts.

Le gouvernement des EU a officiellement reconnu que Taïwan est – comme le dit le gouvernement chinois lui-même – une province de la Chine, et non une nation distincte. Par conséquent, ce que fait actuellement l’administration Biden est en fait une violation de la politique officielle (et de longue date) du gouvernement des EU en la matière.

Comme je l’ai signalé le 14 septembre, sous le titre « La Chine et les États-Unis sont au bord de la guerre » :

« À l’heure actuelle, les néoconservateurs dont Biden s’est entouré menacent de l’accuser d’avoir « perdu Taïwan » si Biden revient sur ses nombreuses menaces à l’égard de la Chine, menaces selon lesquelles le gouvernement des EU reviendrait sur la politique étasunienne d’ « une seule Chine », qui est en vigueur depuis le « communiqué de Shanghai » du 28 février 1972, lorsque le gouvernement des EU a signé avec la Chine la promesse et l’engagement suivants : « Les États-Unis reconnaissent que tous les Chinois des deux côtés du détroit de Taïwan soutiennent qu’il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan fait partie de la Chine. Le gouvernement des États-Unis ne conteste pas cette position. Il réaffirme son intérêt pour un règlement pacifique de la question de Taïwan par les Chinois eux-mêmes ».

Lentement, mais sûrement, le gouvernement des EU a donné, ces dernières années, de plus en plus de signes indiquant qu’il allait abroger cette politique et accorder à Taïwan une reconnaissance officielle et une ambassade à Washington. En agissant ainsi, il s’opposerait de manière flagrante, non seulement au « Communiqué de Shanghai » du 28 février 1972, mais aussi à d’autres politiques officielles des États-Unis.

Prenons par exemple la Crimée, dont le gouvernement des EU exige qu’elle fasse partie de l’Ukraine et non de la Russie. En ce qui concerne la relation entre la Crimée – qui était une province de la Russie entre 1783 et 1954 mais qui a ensuite été soudainement et arbitrairement transférée à l’Ukraine par le dirigeant soviétique Khrouchtchev en 1954 – et l’Ukraine, le gouvernement des EU exige que la Crimée soit ce que Khrouchtchev a arbitrairement décidé qu’elle devienne en 1954 : une partie de l’Ukraine. Les États-Unis ont cette politique bien que les sondages d’opinion publique que le gouvernement étasunien a lui-même fait réaliser auprès des Criméens, tant en 2013 avant le coup d’État étasunien de février 2014 en Ukraine qu’après ce coup d’État, aient montré un soutien public écrasant des Criméens pour que la Crimée soit restituée à la Russie et ne fasse plus partie de l’Ukraine (comme c’était le cas depuis 1954). Le gouvernement des États-Unis exige que les Criméens – qui préfèrent à plus de 90% faire partie de la Russie plutôt que de l’Ukraine – n’aient pas le droit de déterminer leur nationalité, mais que les Taïwanais (qui souhaiteraient surtout ne pas faire partie de la Chine) aient le droit de déterminer leur nationalité). Le gouvernement des EU exige que la Crimée soit restituée à l’Ukraine, ce à quoi les habitants de la Crimée se sont toujours opposés (et s’y opposent encore), mais il exige maintenant que Taïwan ne soit pas restituée à la Chine (qui faisait partie de la Chine depuis 1683 et jusqu’à ce que le Japon conquière Taïwan en 1895 et la conserve jusqu’à ce que Taïwan soit restituée à la Chine en 1945.

« Peut-être que la propagande américaine contre la Chine a eu trop de succès, et qu’elle entraînera un anéantissement nucléaire. Peut-être que les propriétaires de sociétés telles que Lockheed Martin, et de sociétés telles que CNN – les personnes qui ont, effectivement, placé les dirigeants « élus » de l’Amérique au pouvoir – s’avéreront avoir été trop efficaces dans ce qu’ils font. Pour l’instant, cette situation ressemble à un train fou qui se dirige vers un crash catastrophique... »

Les prétentions des EU à soutenir la démocratie dans les affaires internationales sont une fraude manifeste visant à perpétuer l’empire des EU qui s’est établi après la Seconde Guerre mondiale au moyen de nombreuses sanctions, coups d’État et invasions.

Andrew Bacevich, président du Quincy Institute for Responsible Statecraft, titrait le 30 septembre : « “A Horrible Mistake” : Recovering From America’s Imperial Delusions », et il a écrit :

« Plutôt que de prendre parti dans les conflits régionaux – Arabie Saoudite contre Iran, Israël contre Hamas et Hezbollah – les États-Unis devraient se repositionner comme un médiateur véritablement honnête. Plutôt que de critiquer certains pays qui violent les droits de l’homme et d’en épargner d’autres, ils devraient les soumettre tous (et eux-mêmes) à une norme commune. Plutôt que d’inonder la région d’armes de pointe, ils devraient user de leur influence pour réduire les ventes d’armes. Plutôt que de s’opposer de manière sélective à la prolifération nucléaire, ils devraient le faire de manière cohérente et générale. Au lieu de disperser les forces américaines dans la région, ils devraient réduire radicalement le nombre de bases qu’ils y maintiennent. Au maximum, deux devraient suffire : une base aérienne au Qatar et une installation navale à Bahreïn ».

Il en va de même pour des questions telles que Taïwan et la Crimée. Bacevich conclut (en se référant à l’exemple de l’Afghanistan) que,

L’ultime « horrible erreur », pour reprendre l’expression du secrétaire à la Défense Austin, date de l’immédiat après-Guerre froide, lorsque les États-Unis ont succombé à une forme d’auto-intoxication : des illusions impériales alimentées par un engouement pour la puissance militaire.

Les sanctions, les coups d’État et les invasions militaires des EU doivent cesser. Comme le Quincy Institute for Responsible Statecraft pourrait le dire (s’il était plus direct) : ce que le gouvernement des EU fait depuis 1945 n’est pas de la « gestion responsable de l’État ». Ces sanctions, coups d’État et invasions militaires sont, au contraire, des « illusions impériales », comme le dit Bacevich.

Cependant, les milliardaires étasuniens, dont les dons déterminent quels candidats seront politiquement compétitifs pour avoir ne serait-ce qu’une chance d’être nommés afin d’avoir une chance d’être ensuite élus à des postes publics au sein du gouvernement fédéral, sont essentiellement unanimes en faveur de leur complexe militaro-industriel, qui est le domaine le plus rentable dans lequel ils peuvent investir. Par conséquent, le néoconservatisme – qui est l’impérialisme étasunien – est bipartisan et dominant dans les deux partis politiques des EU, chaque parti étant financé par un groupe différent de milliardaires. Ils sont pratiquement unanimes en faveur de l’impérialisme, les deux partis votant massivement au Congrès pour l’impérialisme – à peu près la seule chose qu’ils soutiennent de manière bipartisane – parce que c’est rentable pour les milliardaires qui financent chacun des deux partis (ou équipes) du Congrès. C’est pourquoi Joe Biden poursuit, et généralement intensifie, les politiques étrangères de Donald Trump, et pourquoi Donald Trump avait poursuivi, et généralement intensifié, les politiques étrangères de Barack Obama – tous les présidents des EU récents ont été (et l’actuel est) néoconservateurs (ou impérialistes), quoi qu’ils puissent être par ailleurs. Un exemple : le 10 janvier 2021, juste avant la fin de la présidence Trump, Zero Hedge titrait « La politique d’une seule Chine à Washington est morte alors que Pompeo lève les restrictions sur les relations entre les États-Unis et Taïwan ». Biden ne fait qu’intensifier la politique de Trump à l’égard de la Chine.

En fait, cet impérialisme a été énormément profitable aux milliardaires étasuniens, et en particulier à ceux qui ont le plus investi dans les industries de la « défense ». Cela a été le cas de la manière la plus claire et la plus flagrante après que la « justification » « idéologique » (l’anticommunisme) du début de la Guerre froide par Truman et Eisenhower, en 1945, eut pris fin en 1991. À partir de 1990 environ – la même période où George Herbert Walker Bush a commencé à donner des instructions secrètes aux « alliés » des EU pour que la guerre froide se poursuive du côté étasunien même après que l’Union soviétique se fut désintégrée, eut mis fin à son communisme et eut terminé sa partie de la Guerre froide – les « rendements cumulatifs, indexés à 1951 » pour l’ensemble du « marché » des actions par rapport aux » industries » par rapport à la » Défense « . Ces trois segments, qui avaient auparavant évolué en tandem, ont fortement divergé après 1990, de sorte que le secteur de la défense s’est envolé depuis, beaucoup plus rapidement que les deux autres secteurs, qui ont tous deux continué d’évoluer en tandem après 1990 (marché et secteur industriel). C’est en 1990 que les valorisations boursières des producteurs d’armement ont soudainement décollé, laissant le reste de l’économie de plus en plus à la traîne. Cela signifie que la décision de G.-H. Bush d’aller chercher du sang, au lieu de servir les besoins du peuple des EU, a été largement profitable pour l’aristocratie du pays. Il est également intéressant de noter que la période qui a suivi 1990 a été celle où le gouvernement s’est de plus en plus impliqué dans l’invasion du Moyen-Orient. Le marché de l’armement s’est développé à pas de géant.

Cependant, après 2020, les gouvernements des EU et ceux des alliés semblent se recentrer à nouveau sur la « compétition entre grandes puissances » (y compris les sanctions et autres opérations visant à promouvoir un « changement de régime » contre tout gouvernement qui ne coopère pas avec les efforts du régime étasunien contre ce qu’il déclare être « les ennemis de l’Amérique »). Ils assimilent maintenant ouvertement la « concurrence » économique contre de telles cibles, comme étant quelque chose qu’il est légitime de traiter, même par des moyens militaires. Ils présument ouvertement que l’armée doit servir leurs milliardaires et non plus la défense « nationale » (c’est-à-dire publique). Ils présument ouvertement que l’impérialisme est juste, et qu’il est normal que les nations se battent entre elles afin d’enrichir davantage leurs aristocraties respectives.

C’est à cela que sert en réalité le soutien du gouvernement des EU à l’indépendance de Taïwan : rendre les milliardaires étasuniens encore plus riches.

L’article de Gideon Rachman paru dans le Financial Times le 12 octobre 2021, intitulé « Le moment de vérité sur Taïwan se rapproche », fournit une excellente documentation sur le fait que la classe dominante étasunienne (y compris ses médias) a extrêmement bien réussi ces dernières années à accroître la négativité de l’opinion publique étasunienne à l’égard du gouvernement chinois, et que ce succès a augmenté la pression exercée sur le président Biden pour qu’il entre en guerre contre la Chine. Cependant, Rachman a omis de noter que, le 26 juillet 2021, le site d’information militaire étasunien DefenseOne avait titré, à propos des jeux de guerre américains qui venaient de se terminer contre la Chine, « “Cela a misérablement échoué” : après la perte de Wargaming, les chefs interarmées révisent comment l’armée des EU se battra », et ils ont rapporté que si la « révision » des chefs d’état-major réussit, ce ne sera pas avant 2030, au plus tôt. Ainsi, si les États-Unis envahissent bientôt la Chine, les forces armées des EU perdront probablement cette guerre et la pression exercée sur Biden pour qu’il utilise l’arme nucléaire contre la Chine deviendra alors énorme, afin de transformer cette défaite en « victoire ».

Peut-être que la propagande anti-chinoise des États-Unis a eu trop de succès et qu’elle entraînera un anéantissement nucléaire. Peut-être que les propriétaires d’entreprises telles que Lockheed Martin et de sociétés telles que CNN – les personnes qui ont effectivement placé les dirigeants « élus » de l’Amérique au pouvoir – s’avéreront avoir été trop efficaces dans leur travail. Pour l’instant, cette situation ressemble à un train fou qui se dirige vers un accident catastrophique.

La question qui se pose aujourd’hui est peut-être la suivante : dans quelle mesure les milliardaires étasuniens insistent-ils vraiment pour que leur gouvernement devienne le tout premier empire mondial englobant à 100%, dictant sa loi à toutes les autres nations ? Sont-ils prêts à risquer l’anéantissement nucléaire pour cet objectif suprématiste suprême ? Après le coup d’État réussi des États-Unis contre l’Ukraine en 2014, ils ont acheté de luxueux et profonds bunkers souterrains pour se préparer à cela (la Troisième Guerre mondiale). Mais est-ce vraiment le type de monde dans lequel ils veulent vivre – et mourir ? Telle est la question.

source

traduit par Avic pour Réseau International

 https://reseauinternational.net/la-chine-estime-que-la-guerre-entre-les-etats-unis-et-la-chine-est-imminente/

COMMENTAIRES  

14/10/2021 12:19 par françois gerard

il y a deux jours, une manifestation à Taîwan pour exiger le retour de l’ile dans le RPC, on peut la voir sur twiter, mais je suis incapable de vous faire passer le lien. Pour ceux qui voudraient la voir, aller sur le site : symphatisant du pole de renaissance communiste en france . Désolé pour la PUB

14/10/2021 12:29 par legrandsoir

je suis incapable de vous faire passer le lien

Copier/Coller l’adresse dans le texte...

14/10/2021 12:45 par Palamède Singouin

Pour détendre un peu l’atmosphère... Henry Russell écrivait dans la 2° moitié du 19° siècle (

"Le peuple chinois représente une force beaucoup trop grande dans l’économie du monde pour qu’on puisse l’anéantir : vous pouvez l’humilier tant qu’il vous plaira et même l’épuiser, mais sans jamais le détruire ; semblable à la fourmi, il s’éclipsera dans la poussière, semblera mort et écrasé sous vos pieds, et l’instant d’après il reparaîtra plein de vie. […] C’est un roc immobile que cette vieille civilisation asiatique, contre lequel nous viendrons toujours nous briser. Elle représente une force contraire à la nôtre, elle se tient là comme un éternel échec placé par la Providence pour briser nos passions de conquête et déjouer nos calculs."

Russell était un aristocrate franco-britannique excentrique, et doué d’une plume alerte, qui avant de consacrer sa vie à explorer les Pyrénées se lança dans un périple de 3 ans de Saint-Pétersbourg à Pékin, avec retour par l’Australie, la Nelle-Zélande et l’Inde, qu’il a relaté dans "16.000 lieues à travers l’Asie et l’Océanie". Ce récit de voyage-aventure contient des considérations très en avance sur son temps notamment en ce qui concerne la Russie et la Chine.

14/10/2021 15:38 par Lou Fon

Bonjour
C’est très intéressant mais je note quelques points de litiges toutefois sur lesquels j’aurai des questions.

Les impérialistes devraient faire attention : lors de la guerre de Corée, il y a 70 ans, une armée chinoise mal équipée et sans force aérienne a pu vaincre les Étasuniens et leurs alliés bien armés.

Je ne sais pas si on peut dire que la Chine a gagné dans un conflit entre la Corée du Nord et celle du Sud, mais elle n’a pas perdu c’est sûr. Par contre il me semble qu’elle était quand même doté de Mig-15 et de SAM russes qui ont fait la réputation de Mig Alley tout au Nord de la péninsule non ?

Le gouvernement des EU a officiellement reconnu que Taïwan est – comme le dit le gouvernement chinois lui-même – une province de la Chine, et non une nation distincte. Par conséquent, ce que fait actuellement l’administration Biden est en fait une violation de la politique officielle (et de longue date) du gouvernement des EU en la matière.

Cela m’a étonné, et je n’arrive pas à retrouver de source qui atteste de cela ? Dans ce que je trouve, la position des US et de l’UE est nettement plus floue, diplomatie oblige... UE et US parlent bien, en 2004-2005, de reconnaissance du principe d’Une seule Chine, mais ne mentionne pas Taiwan explicitement. Contrairement à Pompéo en 2020, mais qui lui dit le contraire ! Allez comprendre...

La Déclaration de Shanghai me semble contenir la même ambiguïté : ce que les Etats-Unis ont l’air de dire, c’est "nous reconnaissons que les Chinois des deux bords sont convaincus que Taiwan fait partie de la Chine, et nous n’avons pas d’avis à ce sujet". C’est typique des déclarations diplomatiques de ce genre : on fait plaisir à son hôte mais on ne s’engage franchement à rien. Après je n’ai pas vraiment l’impression qu’il s’agissait d’une véritable politique, mais plutôt d’une simple position ou d’une déclaration qui n’est pas entérinée par un traité ou équivalent je crois ? La parole d’un président US, ça compte mais ça n’en fait pas une politique compte tenu du fait que le Congrès a son mot à dire, non ?

Tout à fait d’accord ensuite sur le parallèle Crimée / Taiwan. La politique US sur ces dossiers est globalement schizophrénique et incohérente. On pourrait ajouter les exemples du Kosovo, de la Palestine et du Sahara Occidental aussi...

Sur le sujet de la politique intérieure US, il me semblait Trump était le moins inféodé au complexe militaro-industriel (il a méchamment fait tousser Lockheed Martin et son F35 de mémoire...) tout en étant viscéralement sinophobe... Là aussi ça m’a l’air plus compliqué que décrit.

C’est en 1990 que les valorisations boursières des producteurs d’armement ont soudainement décollé, laissant le reste de l’économie de plus en plus à la traîne.

Là je suis un peu gêné parce que j’ai regardé par curiosité les cours de bourse et donc les valorisation boursières des grands acteurs de la défense US (Boeing, Raytheon, Lockheed Martin, General Dynamic et Northrop Grumman), et le décollage n’a pas lieu dans les années 90 mais au plus tôt en 2003 pour les premiers et surtout en 2012-2013 pour tous. Du coup je ne comprends pas d’où vient cette info ?

Pour le reste, il est évident que les marchands d’armes vivent et prospèrent sur les tensions internationales. Dans quelle mesure les alimentent-ils ? Vaste sujet...

14/10/2021 17:14 par Georges Rodi

Taïwan est un sujet chaud, mais l’édito du Global Times était plus nuancé.
Certes, il y a une escalade dans les déclarations.
Mais la "fuite" du Wall Street Journal concernant la présence de troupes américaines est perçue comme un moyen utilisé par les Conservateurs pour mettre des bâtons dans les roues de J.Biden, dont l’administration a montré récemment quelques signes d’apaisement avec la Chine.

14/10/2021 17:23 par françois gerard

@ le grand soir, c’est un lien twitter et ça, je sais pas faire , pourtant j’ai essayé. C’est pas une énorme manif, mais elle n’est pas ridicule non plus, on y voit des manifestants habillés en bleu avec des drapeaux de la république populaire de chine, d’autres avec des têtes de dragons comme on en voit souvent en chine, certains jouent du tambour, etc etc JE n’ai pas la certitude que tout cela se passe vraiment à TAÏWAN, si cela est le cas , alors, les manifestants ont vraiment envie de manifester, car ça doit pas être facile dans le climat actuel.si quelqu’un à d’autres infos sur cette manif, ça serait utile qu’il en parle, et fasse passer le lien

14/10/2021 17:26 par Serge Sales

Bonjour,
Il me semble que le problème majeur dans cette affaire, c’est que les Etats-Unis n’accepterons jamais d’être les seconds, tant militairement, qu’économiquement, là est le double danger, ils sont capable de nous faire péter le caisson.
Bonne fin de semaine à tous...si on peut y arriver !!!

14/10/2021 17:49 par Georges Rodi

> Lou Fon

- La guerre de Corée a d’abord opposé russes et américains.
Kim Il-sung parlait russe, mais pas un mot de chinois.
Il convient de ne pas confondre la politique russe qui souhaitait l’expansion du communisme, et la politique chinoise, non interventionniste, axée sur la reconstruction du pays.

Soutenues par l’armée Russe, les troupes de Kim Il-sung arrivent jusqu’à Séoul.
Les américains, sous le commandement de MacArthur, débarquent et repoussent totalement les troupes de Corée du Nord, jusqu’au moment où ils arrivent à la frontière chinoise.
L’intervention des volontaires chinois renversera le cours de la guerre.

MacArthur bombarde la frontière sino-coréenne et envisage même d’utiliser l’arme atomique.
Il est relevé de ses fonctions par Harry Truman.
L’armée Chinoise est effectivement peu équipée, les pertes sont terribles.
Ils repoussent l’armée américaine jusqu’au 38eme parallèle.

Ce qui fait dire aux Chinois : lorsque nous sommes intervenus dans le conflit, les troupes américaines ont été repoussées jusqu’à leur retour à la case départ.
Bref, les Chinois ont gagné.

- La relation sino-américaine fait l’objet de 3 communiqués, celui de 1972 (the Shanghai communiqué), celui de 1979 (establishment of diplomatic relations) et celui de 1982 qui traite de la question de la vente des armes à Taïwan.
C’est là que vous trouverez votre réponse.

14/10/2021 21:08 par sylvain

Les EU jouent avec le feu, c’est une certitude, mais il y a un grand absent dans cet article tout de même, c’est la volonté des habitants de l’ile de taiwan. L’auteur voit taiwan comme une province chinoise, c’est oublier 60 ans d’histoire. Si la Chine tente aujourd’hui d’envoyer son armée a taiwan, elle devra surement se battre contre tout sauf les quelques centaines de militaires américains. Elle vaincra, facilement même, peut être un peu moins qu’à hong kong, mais elle vaincra. Mais beaucoup de taiwanais, au vu de l’évolution politique de l’ile, les considéreront comme des colons, ce qui fera de la chine une puissance colonisatrice

14/10/2021 21:55 par CAZA

Bonsoir
Cet article est dans la sélection Gogol du jour à l’international .
C’est plutôt extrêmement inhabituel .
De + les articles apparentés ne sont pas comme à l’habituel pro-impérialistes à tout crin .
Il y en a peut être tout simplement un qui est allé à la machine à café et les autres l’ont mis à profit .

https://news.google.com/stories/CAAqOQgKIjNDQklTSURvSmMzUnZjbmt0TXpZd1NoTUtFUWplOU9yR3A0QU1FUzFaMHBnNDlMMUxLQUFQAQ?hl=fr&gl=FR&ceid=FR%3Afr

15/10/2021 00:12 par T 34

Les impérialistes devraient faire attention : lors de la guerre de Corée, il y a 70 ans, une armée chinoise mal équipée et sans force aérienne a pu vaincre les Étasuniens et leurs alliés bien armés.

Lou Fon : Je ne sais pas si on peut dire que la Chine a gagné dans un conflit entre la Corée du Nord et celle du Sud, mais elle n’a pas perdu c’est sûr. Par contre il me semble qu’elle était quand même doté de Mig-15 et de SAM russes qui ont fait la réputation de Mig Alley tout au Nord de la péninsule non ?

C’est la bataille du réservoir de Chosin. Ce fut le début de la contre offensive chinoise pour libérer la Corée de l’occupant impérialiste. A l’époque l’armée chinoise était en effet mal équipée. A priori pas d’aviation chinoise impliqué dans cette bataille. Un film sortit cette année retrace cette bataille (La bataille du lac Changjin). Dans ce film on y voit des soldats chinois qui sont mal équipé (des fusils, des mitrailleuses, peu de radio et comme matériel le plus lourd des mortiers) face à eux la terrible aviation étasunienne qui ne fait pas de quartier et du matériel a ne savoir qu’en faire : chars Sherman et Pershing, artillerie lourde, tapi de bombes. On voit aussi les soldats chinois manger des patates dans le froid tandis que les étasuniens mangent confortablement le repas de Tanksgiving. A un moment on peut voir un peloton de soldats chinois qui sont morts gelés à leur poste, un sens du devoir que salue même le général de l’armée étasunienne. A la fin ce sont les chinois qui gagnent.

15/10/2021 09:11 par CN46400

@ Sylvain
"Mais beaucoup de taiwanais, au vu de l’évolution politique de l’ile, les considéreront comme des colons, ce qui fera de la chine une puissance colonisatrice"
Ouais l’Alsace est donc une colonie de la France n’est-ce pas ? C’est sidérant que dans un pays aussi colonialiste que la France on puisse être aussi ignorant de ce qu’est, réellement, la colonisation......

15/10/2021 09:23 par CAZA

Bonjour
Oui justement Sylvain ils pensent quoi après une épuration politique , des massacres et des emprisonnement , et une loi martiale jusqu’en 1987 .

https://www.la-croix.com/Monde/Asie-et-Oceanie/A-Taiwan-victimes-terreur-blanche-demandent-justice-2017-02-28-1200828180

15/10/2021 09:34 par babelouest

@ Sylvain
Pour avoir discuté avec la femme de l’un des frères de mon gendre, en filigrane j’ai eu effectivement l’impression que pour elle en tout cas (infirmière-chef chirurgie à l’hôpital de Taipeh), l’arrivée de la Chine continentale ne serait pas forcément un bien. Bien entendu, on ne peut se fier à un seul témoignage. Pourtant leurs conditions de vie (un 20 m² en sous-sol, avec juste un soupirail) n’étaient pas particulièrement enviables.

15/10/2021 10:43 par Assimbonanga

A en croire ma lecture en diagonale, il semblerait qu’on assiste à la création d’un épeuple rebelle Taïwanais" dont Jacques Guérin était venu nous prévenir de sa naissance... Ont-ils un Guaido ou un Navalny à leur tête ? Quel martyr émergeant doit-on plaindre en vertu de nos valeurs démocratiques ?
Ah au fait, à propos de valeurs, la droite française, LR, a réussi à baptiser Samuel Paty un collège neuf... Dans un autre collège, les enseignants ont refusé qu’on les débaptise. La droite est bien toujours la même, humaniste hémiplégique, toujours du même côté. Pas pour honorer Samuel Paty mais pour montrer du doigt les horribles Musulmans.
Les valeurs de la droite ! Mot creux, jamais défini, mais rempli de sous-entendus, on se comprend entre gens du même bord... Ils ont surtout des valeurs en banque mais ça c’est intime, chut, ne soyons pas indécents.

15/10/2021 12:10 par Georges Rodi

> Sylvain

Il y a beaucoup de commentaires sur Taiwan dans l’article précédent... Lisez les :)

Si vous êtes un légaliste, si vous croyez à la primauté du droit et la valeur d’un traité, Taïwan est une province qui fait partie de la Chine.
http://www.chinatoday.com.cn/french/Dossier/article/2013-12/31/content_588527.htm
Si vous vous souciez de ce que pensent les citoyens, merci de penser aussi aux citoyens chinois... Pourquoi ignorer leur envie légitime de réunifier leur pays ? Parce qu’ils sont nombreux ? Parce que leur gouvernement est communiste ? Parce que vous n’aimez pas les Chinois ?

C’est un peu comme le Tibet… Qui ne défend pas le Dalaï Lama en Occident ?
Il est sympathique il faut dire, sauf qu’il dirigeait une caste de religieux et de nobles qui avait réduit 90% de la population du Tibet à l’esclavage (serf = esclave)...
90%...
Ce détail, bizarrement, ne semble pas déranger la plupart des démocrates occidentaux, ni leur penchant de donneur de leçons à 2 balles…
Les méchants du film, ce sont toujours les Chinois. Pffffffffff.

15/10/2021 13:30 par CAZA

Bonjour
Chacun à la droit de voir son phare où il veut . Attention tout de même .
Encore un article de "La Croix ", journal qui ne s’intéresse pas aux préférences sexuelles de tout un chacun qui porte la soutane .
Comme les catholiques du Sud Vietnam représentaient une importante proportion des occupants des embarcations de fortunes à destination de futurs bien compromis , à la place de ceux de Taiwan je regarderai avec circonspection les alliances avec le traître US qui pour se faire du $ est prêt à tuer père et mère sans aucun état d’âme .

https://www.la-croix.com/Monde/Asie-et-Oceanie/Chen-Chien-Taiwan-phare-democratie-Asie-2017-02-10-1200823951

15/10/2021 15:12 par Georges Rodi

> babelouest

Si on considère le modèle de Hong Kong comme la base de ce qui pourrait s’appliquer à Taiwan...
- HK a sa propre monnaie, ne verse pas d’impôt à Beijing et gère comme il l’entend son budget.
- HK a son système de lois, avec des juges qui peuvent être anglais, australiens...
- HK a le droit de manifestation, à condition comme en France, en GB ou aux US, d’avoir une autorisation préalable.
- HK a sa propre police
- HK a le droit de libre parole, des élections
- HK a son drapeau...
Il y a bien 2 systèmes.
... Nous sommes d’accord pour constater que la Catalogne n’en a pas la moitié ?

Et il y a 1 seul pays.
Avec l’article 1 de la constitution, dont étrangement aucun journaliste ne parle, qui dit :
"The Hong Kong Special Administrative Region is an inalienable part of the People’s Republic of China."
C’est pourtant simple...

C’est l’article qui fait que l’armée est chinoise, qu’il y a une garnison stationnée à HK, et qu’il y a maintenant une loi qui interdit de trahir la constitution en réclamant l’indépendance...
On note cependant que la garnison chinoise n’est JAMAIS intervenue pendant les manifestations pour l’indépendance ...

Une fois Taïwan absorbée par la Chine, les habitants pour leur grande majorité s’y feront très vite, il y aura des nostalgiques, des mécontents, des opposants… Des jeunes souhaiteront émigrer, d’autres s’engager dans l’armée chinoise… Bien sûr oui.
Ils sont quand même nombreux ceux qui viennent étudier en Chine, ou y créer leur entreprise. La Chine est de très loin le premier partenaire commercial de Taïwan. Bref, votre belle-fille s’y fera.

Et combien de Taïwanais sont prêts à entrer en guerre comme en parle leur dirigeante ? Come on… Le peuple de Taïwan est pacifiste, ne veut ni d’un conflit avec la Chine, ni de guerre civile.

La Chine a le droit pour elle, sa volonté est la plus forte. S’y opposer n’a pas de sens. Sauf à vouloir créer un conflit de plus.
Ceci dit, pour les occidentaux, un conflit de plus ou de moins… Quand on aime, on ne compte pas.

15/10/2021 17:07 par Lou Fon

Pour Georges Rodi
Votre réponse me semble curieuse :

Si vous vous souciez de ce que pensent les citoyens, merci de penser aussi aux citoyens chinois... Pourquoi ignorer leur envie légitime de réunifier leur pays ? Parce qu’ils sont nombreux ? Parce que leur gouvernement est communiste ? Parce que vous n’aimez pas les Chinois ?

Vote-t-on en France sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ? Imagine-t-on les Marocains voter sur le Sahara Occidental ou les Turcs sur Chypre ? Pensez vous qu’on a demandé leur avis aux Ukrainiens sur la Crimée ? Je pense qu’il y a un consensus universel sur le fait que ce sont les personnes les plus directement concernées qui votent, décident ou approuvent le destin de leur pays/région.
Sur le Dalaï Lama, oui il est possible que les Chinois aient mis fin à une théocratie reposant sur le servage, de même que la colonisation occidentale a mis un terme à la traite négrière intra-africain et un frein sérieux à celle arabo-musulmane. Un mal dans un bien, un bien dans un mal...
Par contre, je soutiens ce que je disais précédemment sur la Chine et Taiwan : aucun pays cité (US et UE) ne dit ouvertement que Taiwan est une province chinois et point. Les déclarations diplomatiques occidentales sont beaucoup trop ambiguës pour ça (c’est tout l’art du langage diplomatique...). Mais aucun pays ne s’est risqué à reconnaitre Taiwan comme indépendant non plus. La volonté de statu quo et l’ambiguïté sont la règle apparemment.

15/10/2021 19:16 par CAZA

Bonsoir
Sur les plateaux télé en 1975 ça fumait beaucoup mais la parole était ouverte .
Je l’ai déjà mis mais je réitère pour les jeunes lecteurs cette vidéo de Han Suyin .( beaucoup d’autres sur le Net )
Libérer les occidentaux de leur ethnocentrisme dominateur vaste ambition .

https://www.youtube.com/watch?v=5nlckhTFUEs&ab_channel=InaCulture

15/10/2021 19:50 par françois gerard

qui a envie de mourir pour taîwan , personne, à part quelques fous au pentagone qui envisagent de faire mourir quelques millions ou centaines de millions de gens. OBJECTIVEMENT, taîwan un jour sera à nouveau chinoise, mais quand et comment ? Peut être avec une certaine autonomie pendant 20 ou 30 ans, histoire d’aplanir les difficultés. Mais , à regarder la carte, les américains se foutent le doigt dans l’oeil, les habitants de taîwan ont plus intérêt à regarder vers le continent que vers le large.

16/10/2021 04:54 par Georges Rodi

> Lou Fon

"Vote-t-on en France sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ?"
- La Nouvelle-Calédonie, ce n’est pas une île qui était occupée par des indigènes depuis des générations et qui a été colonisée par la France ?
- Taiwan était occupée par le peuple Chinois depuis des générations avant d’être envahie par les colons occidentaux, puis par les Japonais qui ont finalement été vaincus par les troupes Chinoises. Le droit de reprendre ses territoires est du côté des vainqueurs. Point.
(Je rappelle que ce ne sont pas les seuls Américains qui ont vaincu les Nazis et les Japonais, mais les Russes et les Chinois).

"Je pense qu’il y a un consensus universel sur le fait que ce sont les personnes les plus directement concernées qui votent, décident ou approuvent le destin de leur pays/région."
- Okay...
Parlez de cela aux Catalans, aux Basques...L’Espagne, l’UE dans son ensemble s’opposent à leur autonomie.
Parlez de cela aux Palestiniens.
Parlez de cela aux Cubains qui subissent le blocus américain.
Aux kurdes ou aux Afghans...
Aux Serbes, aux Irakiens, aux Syriens,
Aux habitants du Venezuela, du Yémen, du Kashmir... Tous ces peuples dont les droits fondamentaux sont foulés par la Démocratie américaine et ses alliés, au nom des droits de l’homme, de la Démocratie ou de la Liberté.

Ah oui, et lorsque Poutine, très intelligent, organise un referendum en Crimée vous le voyez quelque part à l’œuvre ce consensus universel ?...

Le seul consensus qui compte, c’est celui des Américains qui décident de la marche du monde en fonction de leurs intérêts économiques et stratégiques.
Les médias font la courroie de transmission, et l’opinion publique avale plutôt bien les discours.

- Au fait, comment jugez-vous quelles sont les personnes les plus concernées ?
Les descendants des troupes de Tchang Kai-tcheck qui ont pris possession de Taïwan avec le soutien des US ont plus de droits que les citoyens chinois ? Ou que les familles séparées qui se trouvent à Fuzhou ?

Vous ne vous rendez pas compte d’un point important : en fait, le gouvernement chinois calme le jeu en pratiquant la patience diplomatique, mais le peuple chinois trouverait normal d’entrer en guerre là, maintenant, pour reprendre les îles Diaoyu au Japon, le contrôle de Taïwan, etc.

"Sur le Dalaï Lama, oui il est possible que les Chinois aient mis fin à une théocratie reposant sur le servage, de même que la colonisation occidentale a mis un terme à la traite négrière intra-africain et un frein sérieux à celle arabo-musulmane. Un mal dans un bien, un bien dans un mal..."
- Ce n’est pas "possible"... C’est certain.
- La Chine veut tout simplement retrouver ses frontières perdues militairement par la dynastie Qing...
Cela n’a vraiment rien à voir, ni de près ni de loin, avec la colonisation occidentale.

"Par contre, je soutiens ce que je disais précédemment sur la Chine et Taiwan : aucun pays cité (US et UE) ne dit ouvertement que Taiwan est une province chinoise et point. Les déclarations diplomatiques occidentales sont beaucoup trop ambiguës pour ça (c’est tout l’art du langage diplomatique...). Mais aucun pays ne s’est risqué à reconnaitre Taiwan comme indépendant non plus. La volonté de statu quo et l’ambiguïté sont la règle apparemment."

- Ne me faites pas croire que vous avez lu tous les traités signés avec la Chine :) :0 :)
Ne faut-il pas commencer par éviter de faire de la position américaine une généralité ?
L’ambiguité stratégique est officielle pour eux, c’est une réalité que personne ne peut nier.
Les US pensent pouvoir se le permettre.
Avec leurs forces armées, économiques, légales et leur influence sur les opinions publiques, les américains ne se sentent aucune obligation de respecter les traités (avec l’Iran par exemple) ou les décisions de l’ONU… Combien de pays approuvent le blocus de Cuba ?... 2, les US et Israel… Vous voyez ? Les US font comme bon leur semble.

Beijing représente la Chine unique dans toutes les organisations internationales. Point.
Il y a une ambassade de Taiwan en France ? Non, elle a été fermée par le Général de Gaulle le jour où s’est ouverte celle de Beijing... Aucune ambiguité.

Après, choisir son camp, c’est votre choix… Vous voulez prendre votre fusil au service des intérêts du congrès américain, avec le joli emballage cadeau de la Démocratie ? Good luck.
J’ai choisi mon camp, je serais en face ;)

16/10/2021 08:05 par Danael

Je trouve très dangereuse et d’un rare niveau d’ inconscience cette menace que fait peser sur le monde l’ impérialisme américain qui se trouve très fort à narguer la Chine en parachutant des militaires à Taïwan, pourtant région de Chine reconnue par les Nations-Unies . Que cherche ce gouvernement Yankee ? Perdre encore mais en risquant cette fois de faire péter la planète ? Ne lui a pas suffit de détruire une bonne partie du Proche Orient, foutu le bordel partout aux alentours et torturé Assange qui a osé montrer leur sauvagerie ?
Certains ici se soucient de ce que pensent les habitants de Taïwan . Très bien. Mais il faudrait peut-être se demander quand a eu lieu le début du commencement de ce choix sans pression dans la triste histoire de ces habitants, longtemps dominés par une armée et un régime anticommuniste de type furibond. Ce dernier n’hésitant pas à massacrer les insoumis sur place et imposer sa propagande à la majorité. Dans ce contexte, la mémoire des luttes populaires reste selon moi le meilleur acquis et point de départ pour réfléchir et se donner un futur plus crédible.

PS : Dernièrement, une hausse de 46% des suicides au sein des forces actives de l’armée américaine, par rapport à 2020.

16/10/2021 10:34 par Xiao Pignouf

Cet article vient prolonger le débat sous l’article de B. Guigue. Je remercie la personne qui l’a proposé à la publication car elle m’a fait découvrir un autre site (d’où est originaire cet article) sur lequel j’en ai trouvé un autre, satyrique celui-là, que j’ai pu proposer au GS.

En ce qui concerne cet article, il me laisse perplexe. Je suis peu friand en général de prophétie de fin du monde.

Je pense qu’il faut faire le distinguo entre intervention militaire chinoise sur Taïwan et conflit sino-américain.

Je continue à avoir des doutes sur l’éventualité d’une opération chinoise qui acterait définitivement l’appartenance de Taïwan à la RPC, appartenance qui est un truisme pour la population chinoise d’ethnie han, ultra majoritaire. Toutefois, j’admets que ces doutes sont mis à mal par certains paramètres actuels.

Mes doutes sont fondés sur des éléments tels que la morale confucéenne, qui conduit à l’évitement d’un conflit au risque de le perdre ou d’en perdre le contrôle, la Chine ayant jusqu’à présent privilégié vis-à-vis de l’île la manière douce (soft-power) à la manière forte (hard-power). Ils s’appuient également sur les alternatives que la Chine a à sa disposition avant d’en venir à l’option militaire, notamment celle des pressions économiques, la Chine étant le premier partenaire économique de Taïwan. Il ne lui faudrait pas longtemps pour étrangler économiquement l’île et lui démontrer où se trouvent ses intérêts. Une dernière chose : si le gouvernement taïwanais n’est pas idiot, il devrait aussi prendre conscience de l’extrême précarité de la confiance qu’on peut mettre en un partenaire comme les États-Unis qui viennent, avec l’affaire des sous-marins, de rappeler à quel point leurs « alliés » ne sont pour eux que des pions à utiliser à leur convenance...

Mais face à ses doutes pour certains abstraits, il y a la réalité. Dans la course à l’hégémonie mondiale menée par l’Amérique, celle-ci, toujours première puissance économico-militaire, quoique vacillante, commence à sentir le souffle de la Chine dans sa nuque. Il lui importe donc, car cela a toujours été sa stratégie, de la déstabiliser en provoquant partout où c’est possible des velléités d’implosion continentale, à la manière dont elle a usé avec l’URSS. Les échos de ces tentatives nous sont parvenus dans les médias de la classe dominante qui ne sont plus que le porte-voix docile de la propagande américaine : Tibet, Xinjiang, Hongkong et Taïwan aujourd’hui. Face à cette accélération des manigances nord-américaines, il se peut qu’effectivement la Chine n’ait d’autre choix que d’intervenir militairement. Ce choix, qui aura potentiellement des conséquences malheureuses pour la population taïwanaise, sera aussi, n’en déplaisent à certains contempteurs des US of A, à imputer en grande partie à ceux-ci.

Il y a un autre facteur, je crois, qui joue en la faveur d’une intervention armée et dont on parle peu ici. C’est le président Xi.

Son apparente obsession pour la postérité peut effectivement lui faire faire des choix que ses prédécesseurs n’ont jamais faits. De ce point de vue, il est relativement imprévisible.

Quant à la prédiction d’un conflit armé entre les États-Unis et la Chine, là, je dois dire que je la trouve un peu faible, voire foireuse. Mais si je me trompe, je ferai un mea culpa, à condition que le monde existe encore.

On sait que l’histoire américaine est ponctuée de guerres... et de défaites, directes ou indirectes (le Vietnam et la Corée sont des défaites directes, l’Irak et l’Afghanistan, d’abord des victoires, se sont avérés des défaites que j’appelle « indirectes »). Or quel est le point commun entre tous les pays que j’ai cités en exemple ? Ce sont tous des petits pays dont les armées étaient archaïques face à l’armada américaine. Comme Palamède Singouin nous le rappelle plus haut dans un extrait de Russell, la Chine, c’est une autre affaire... Et je ne crois pas que les Américains, aussi crétins soient-ils, d’ordinaire agissant tel un troupeau d’éléphants dans un entrepôt de porcelaine, prendraient ce risque d’engagement dans un conflit qui ne manquerait pas de s’étendre à leur propre territoire. En outre, derrière le dragon chinois se cache l’ours russe. Et lui ne fera pas dans la dentelle.

On peut solidement échafauder l’hypothèse qu’en cas de prise de Taïwan par la Chine, le précédent de la Crimée peut nous aider à prévoir ce qui se passera : le pitbull américain aboiera mais ne mordra pas.

16/10/2021 13:24 par act

Comme John Pilger : https://thecomingwarmovie.com/, je pense que ce conflit est en projet pour une partie non négligeable du pouvoir US. A quel terme ?
Certainement pas dans l’immédiat, sauf si le capitalisme aurait subitement décidé de se saborder en provoquant lui même la crise fatale ?
Paradoxalement, c’est le poids économique de la Chine qui inquiète l’empire, or c’est ce même poids économique qui l’empêche(ra) d’ouvrir un conflit direct...Les Chinois l’ont bien compris (et depuis longtemps).

16/10/2021 15:58 par Danael

J’ai un doute sur l’intention du président Xi de vouloir la postérité quoiqu’il en coûte alors que son parti pense prospérité collective et responsabilités internationales. Il est quand même le militant élu par ce dernier et redevable devant lui. Je craindrais plutôt l’imprévisibilité d’une gouvernance américaine en pleine déliquescence avec des obsessions sécessionnistes venant des deux principaux partis qui se situent dans une surenchère de puissance pouvant nous mener à une catastrophe imprévisible. Je souhaiterais me tromper.

16/10/2021 23:02 par Autrement

Une référence intéressante sur le site de l’ANC, par Bill Bonner : " Guerre ouverte : Chine 1 - USA 0 "

17/10/2021 08:56 par CN46400

Avant les projectiles, la RPC dispose de bien d’autres moyens de pression, ne serait-ce qu’au plan économique. Mais les choses pourraient se corser si des armes US offensives venaient à s’installer sur l’île. Depuis 1949 la RPC n’a jamais cessé une veille publique et çà peut encore durer, tant que la ligne rouge est respectée.

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