Laïcité dévoyée : quand un maire censure le voile

La récente décision du maire de Chalon-sur-Saône d'ordonner le retrait d'une affiche représentant une femme voilée soulève des questions fondamentales sur la compréhension et l'application des principes de laïcité, de liberté d'expression et de choix vestimentaire en France.​

Laïcité et neutralité de l’espace public

La laïcité, telle que définie par la loi de 1905, assure la séparation des Églises et de l’État, garantissant ainsi la neutralité de l’État en matière religieuse. Toutefois, cette neutralité concerne principalement les institutions publiques et leurs représentants, et non les individus dans l’espace public. Ainsi, interdire la représentation d’une femme voilée sur une affiche pourrait être interprété comme une extension abusive de ce principe, restreignant indûment la visibilité de certaines expressions religieuses. Comme le souligne le Conseil d’État, les usagers des services publics ont le droit d’exprimer leurs convictions religieuses, y compris par leur tenue vestimentaire, tant que cela ne trouble pas l’ordre public .​

Liberté d’expression et représentations culturelles

La liberté d’expression est un pilier de la République française. Restreindre la diffusion d’une affiche sous prétexte qu’elle représente une femme voilée peut être perçu comme une atteinte à cette liberté. La diversité culturelle et religieuse de la France doit être reflétée dans l’espace public, et la censure de telles représentations risque de marginaliser certaines communautés. Comme l’a exprimé le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) dans une affaire similaire à Montréal, retirer une affiche montrant une femme voilée peut être interprété comme une volonté d’invisibiliser une partie de la population.

Liberté vestimentaire et autodétermination

Le choix de porter le voile relève de la liberté individuelle. Interdire la représentation d’une femme voilée sur une affiche revient à stigmatiser ce choix personnel. La Cour européenne des droits de l’homme a d’ailleurs souligné que l’égalité des sexes ne peut être invoquée pour interdire une pratique que des femmes revendiquent dans le cadre de l’exercice de leurs droits et libertés fondamentaux.

Conclusion

La décision du maire de Chalon-sur-Saône d’ordonner le retrait de cette affiche semble aller à l’encontre des principes fondamentaux de la République que sont la laïcité, la liberté d’expression et le respect des choix individuels. Il est essentiel de veiller à ce que les actions des représentants de l’État n’aboutissent pas à une exclusion ou une stigmatisation de certaines communautés, mais qu’elles favorisent au contraire un vivre-ensemble respectueux de la diversité qui caractérise notre société.

COMMENTAIRES  

06/04/2025 10:00 par J.J.

Si l’on veut interdire la représentation de personnes portant le voile islamique, il faut aussi interdire les exhibitions de cadavres que certaines personnes arborent en sautoir (ce genre de "bijou" exhibé ouvertement par du personnel dans des écoles laïques m’a souvent quelque peu choqué) il faut aussi interdire aux huguenots(bien que plus discrets)le port en public de la croix protestante et de sa colombe, etc.
Bref, on n’en sort pas. Il est regrettable que dans un pays où le principe de laïcité est clairement exprimé dans la constitution on puisse assister à ce genre d’abus (surtout quand il est revendiqué par un élu du Peuple).
Si l’on veut respecter ce principe, il faut tout interdire, (comme dans un régime théocratique), ou tout permettre sans excès, tolérer les croyances ou non croyances des citoyens, sans distinctions et sans dérogations.

09/04/2025 14:03 par Anonyme

Choix individuel le port du voile ?

L’écrasante majorité des femmes en pays dominé par l’islam prennent le risque d’être tabassées, torturées, violées, tuées même, pour avoir fait le choix individuel contraire...

C’est cet emblème-là qui est exhibé... au nom de la liberté d’expression.

09/04/2025 15:24 par xiao pignouf

C’est cet emblème-là qui est exhibé... au nom de la liberté d’expression

Non, au nom de la liberté de culte, composante essentielle de la... laïcité.

Votre comparaison avec des pays islamiques s’auto-détruira dans quelques secondes.

En Iran, la situation est symétriquement inverse, on y oblige les femmes à porter le voile (avec toutes les réserves que la propagande médiatique requiert), tandis qu’en France, un des pays les plus islamophobes du monde, on veut expulser les femmes qui veulent porter le voile par conviction religieuse de toute vie sociale, associative et sportive. Donc oui, dans un sens, la France ne vaut pas mieux qu’une tyrannie religieuse.

Une hypothétique émancipation ne peut être vraie et profonde que si elle vient de soi et qu’elle est permise par la liberté de choisir et non par des lois qui se résument à troquer une prétendue oppression contre une oppression véritable.

Qu’on foute la paix aux Musulmans dans ce pays, ça nous laissera du temps pour nous occuper de ceux qui nous pourrissent vraiment la vie !

09/04/2025 15:37 par xiao pignouf

À noter également que ce maire n’en est pas à son coup d’essai islamophobe* :

En 2020, ce triste sire avait voulu supprimer les repas de substitutions pour les enfants musulmans, leur donnant ainsi le choix entre bouffer du porc et rester pendant des heures le ventre vide.

Source

Ces gens-là, ça porte un nom et ils font honte au contenu d’une poubelle.

* À l’anonyme qui voudrait qu’on lui explique l’islamophobie : primo, je suggère que tu révises tes cours de collège sur les préfixes et les suffixes. Deuxio, étudie le cas d’école ci-dessus et fais-moi un résumé.

09/04/2025 23:04 par Anonyme

PAS DE TUTOIMENT,SVP.

Donner des conseils sur le vocabulaire quand on ne maîtrise pas l’orthographe de "musulmans" est une affaire trop grotesque pour que l’on puisse imaginer que nous ayons jamais gardé des cochons ensemble, hamdoullah.

09/04/2025 23:07 par Anonyme

Si un élève souffre de névroses alimentaires, pour quelle raison une école laïque devrait-elle se sentir obliger de les conforter ?

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