RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les dérives d'une certaine extrême-gauche

Parallèlement à la clarté des intentions des "amis du peuple syrien", la situation dans le pays n’en finit pas de mettre en évidence la confusion qui règne dans des mouvements européens dits d’extrême-gauche et labélisés révolutionnaires, avec cette conséquence que l’on ne distingue presque pas leurs positions de celle de l’Alliance atlantique. Les analyses à l’emporte-pièce, faites des instantanés que le téléspectateur le moins futé de France 24 ou de I-Télé pourrait produire, sont étalées sur la place publique, comme contribution à la "révolution" syrienne, quand on s’attend à plus de circonspection et plus de rigueur de milieux qui se réclament d’une extraction théorique infiniment plus sourcilleuses sur les processus qui affectent les formations sociales. La raison en est que la révolution sociale est fondamentalement considérée comme une chose sérieuse, censée produire un stade supérieur de développement politique de la société en mouvement. C’est la raison d’être affichée de la militance marxiste révolutionnaire. A contre courant de ce principe s’affirme le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), qui a inventé le concept "unité d’action" entre "révolutionnaires" et "OTAN" en Libye, récidive pour la Syrie où il s’évertue, cette fois-ci, à minorer l’hystérie des puissances occidentales et l’implication ostentatoire des monarchies arabes et de la Turquie dans le recrutement, l’entraînement et l’armement des "révolutionnaires". Pour conforter son point de vue le NPA utilise les mêmes témoignages que les médias de l’OTAN. Dans une dernière livraison, il présente à l’opinion, Shadi Abu Fakher, jeune cinéaste syrien, qui a été emprisonné dans son pays et libéré depuis, disposant ès qualité du statut d’opposant. Présenté comme "un des fondateurs des coordinations des quartiers de Damas", afin d’en faire un témoin de premier plan, Shadi, qui déclare que le "régime de Bachar El Assad ne contrôle plus que 30% du territoire", considère que "L’Armée syrienne libre (ASL) est vue comme une composante de la révolution ", quand même la presse la plus favorable ne parle plus que de groupes armés incontrôlés et de milices d’Al Qaïda. Ce que Shadi tente de minorer en rappelant que l’ASL a adopté "un pacte qui interdit à ses membres d’entrer dans tel ou tel parti. Elle est là pour servir la révolution ". Et le NPA doit bien être le seul à croire à cette niaiserie, que même les Etats-Unis rejettent, eux qui ont des moyens bien plus élaborés de connaître le terrain des opérations. En termes d’ingérence étrangère, le témoin du NPA ne voit que celle "de la Russie, de la Chine, du Hezbollah, de l’Iran qui consolide le régime". Concernant l’autre ingérence, celle qui se cache pas, Shadi Abu Fakher pense au contraire que "le souci de l’administration US n’est pas le sort de la révolution syrienne, mais celui des armes chimiques et des missiles quand le régime s’effondrera". A contrario il lance une supplique : "nous avons besoin d’armes, d’entraînement aussi". Le journaliste du NPA ne lui a pas demandé à qui il s’adressait. Le feu d’artifice est enfin donné avec la présentation du futur pouvoir "révolutionnaire" qui sera "composé de 25% de forces de l’opposition, de 25% des comités de coordination, 25% de personnalités qui ont aidé la révolution, de leaders locaux et 25% de technocrates de l’ancien régime à condition qu’ils ne soient pas mêlés à la répression". Le journaliste du NPA n’a pas cherché à savoir qui dirigeait quoi pour le moment et en quoi les quotas additionnés feraient une "révolution". Dont acte pour la perspicacité marxiste.

Ahmed Halfaoui

https://www.facebook.com/note.php?saved&&note_id=10151105345782740

URL de cet article 17691
  

« Arabesque américaine » : Printemps Arabe ou révolutions colorées fomentées par les USA ?
Ahmed BENSAADA
Souvent évoqué, parfois décrié, mais rarement analysé, le rôle des États Unis dans les révoltes de la rue arabe fait enfin l’objet d’un travail sérieux, rigoureux et fort bien documenté. Arabesque américaine* est l’ouvrage d’Ahmed Bensâada, un chercheur algérien établi à Montréal. Dès les premières lignes, l’auteur annonce la couleur « une chose est évidente : le mode opératoire de ces révoltes a toutes les caractéristiques des révolutions colorées qui ont secoué les pays de l’Est dans les années 2000. Comme il (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Que vaut un cambriolage de banque face à la création d’une banque ?

Bertolt Brecht

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.