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Les « Juifs de France »

Il n’y a pas eu d’incident diplomatique là où il aurait pu en avoir plusieurs. Le Premier ministre israélien n’a pas raté une occasion pour écorcher la souveraineté de la France. En face, il y avait un François Hollande, la queue entre les jambes, un garnement pris en faute, qui faisait tout ce qu’il pouvait pour éviter de se faire tirer, trop fort, les oreilles. Benyamin Netanyahu, quant à lui, faisait très fort dans la réprimande dans son rôle d’inspecteur de l’état des lieux.

L’Etat français est déclaré incompétent dans les questions de sécurité de ses citoyens et le reconnaît, en acceptant les remontrances. Avant cela, il a admis que les Français de confession juive étaient des étrangers, sans leur demander leur avis. Ce qui a facilité le travail du dirigeant sioniste qui ne s’est pas gêné du tout pour leur demander de quitter la France, leur pays. Le président français, coincé par son acte d’allégeance fondamental au sionisme, ne pouvait que murmurer ceci : « … La place des Juifs de France, s’ils en décident, c’est d’être en France, de travailler en France, de vivre en France, à condition qu’ils soient pleinement en sécurité ». Une façon de les distinguer de leurs compatriotes, d’opérer une ségrégation au sein de la citoyenneté française et de faire un procès d’intention à des Français, dicté par l’adhésion sans faille au projet sioniste.

Heureusement qu’une résistance à cette entreprise existe. L’Union juive française pour la paix (UJFP), sachant à l’avance que le président français allait se coucher, avait fait un communiqué dans lequel elle dit, en substance : « Nous ne pouvons accepter qu’un Premier ministre étranger choisisse les victimes françaises à qui il rend hommage et qu’il fasse des Français Juifs les otages de sa politique guerrière. » Une déclaration à laquelle ont été obligés des citoyens, par une politique ignominieuse qui veut les traiter en otage d’une stratégie dont les conséquences sur la cohésion de la formation sociale française risquent d’être des plus lourdes. Si elles ne sont pas déjà à l’oeuvre. Car n’est-ce pas « confirmer » l’amalgame juif=sioniste que d’offrir les victimes de Toulouse au martyrologe sioniste ? C’est ce qu’a fait François Hollande, qui a beau jeu ensuite de bafouiller sur ce qu’il appelle « Juifs de France » versus les Français tout court. Des « Juifs de France » qui peuvent « décider » de rester, « à condition qu’ils soient pleinement en sécurité », à l’inverse de leurs compatriotes qui n’ont pas ce type de choix.

A ce niveau de responsabilité, on mesure ses mots et ses phrases. Celles-ci seront appréciées à l’aune de l’autorité de leur auteur. En miroir et en rappel destiné aux ségrégationnistes d’aujourd’hui, voilà ce qu’on peut lire sous la plume du gourou de la barbarie nazie : « Au cours des siècles ils (les Juifs) s’étaient européanisés extérieurement et ils ressemblaient aux autres hommes ; je les tenais même pour des Allemands…leur religion étrangère me semblait la seule différence qui existât entre eux et nous. »

On sait ce qui s’en suivit en termes de crimes contre l’humanité, à partir justement de ce que le sionisme et ses affidés sont en train de consolider dans les consciences, comme image de femmes et d’hommes « différents » de leurs semblables. On criera bien tard au fascisme, lorsque la bête se sera bien abreuvée chez Hollande et consorts.

Ahmed Halfaoui 

http://www.lesdebats.com/editions/041112/les%20debats.htm

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