Une ministre PS vivement interpellée par des représentants du PCF, de France Insoumise, du NPA, des Verts, du PRG et... du PS

Lettre ouverte à Marisol Touraine

Collectif

L’Ormeau est le nom d’une polyclinique de Tarbes où les personnels sont en grève depuis le 8 novembre dernier. En face d’eux, pariant sur le pourrissement du conflit, la direction de l’établissement ( groupe MEDIPÔLE-PARTENAIRES) financé par l’État, via la Banque Publique d’Investissement. Et au milieu, le silence du ministère de la santé.

D’où cette lettre adressée à Marisol Touraine et signée par un large éventail de personnalités, intellectuels, élus, syndicalistes, représentants du PCF, du NPA, des Verts, du PRG, de France Insoumise, d’ATTAC et jusqu’à… des représentants du PS (élus régionaux, député et un responsable national).
Si, jusqu’à présent, la ministre est restée sourde, parions sans trop de risques qu’elle a des yeux pour lire.

Le Grand Soir

La lettre :

Madame la ministre,

Nous avons décidé de vous adresser ce courrier entre les deux réveillons car il y a urgence pour les l’Ormeau, et vous devez agir !
L’Ormeau est le nom d’une polyclinique de Tarbes où les personnels sont en grève depuis le 8 novembre dernier.

50 jours de grève c’est long. Encore plus quand un mouvement a lieu pendant les fêtes de fin d’année. Et ce sont majoritairement des femmes, dont beaucoup sont mères de famille, et même grand-mères, qui sont la force motrice de ce mouvement.

Pourtant les salariés ne faiblissent pas. Sûrement parce qu’au cœur de leur lutte il y a la conviction qu’il est primordial de défendre l’accès aux soins pour tous et qu’au cœur de leurs exigences, il y a celle d’avoir les moyens d’assumer leur mission. C’est pourquoi ils réclament la revalorisation de leurs salaires sur une grille de salaires démarrant au niveau Smic et la reconnaissance de leurs qualifications et de leurs expériences.

Ils ont face à eux la direction de l’établissement et du groupe MEDIPÔLE-PARTENAIRES qui joue la montre, le pourrissement du conflit et a préféré perdre plus de 3 millions d’Euros que répondre à leurs attentes.

Ils sont aussi confrontés à l’inaction pesante de l’Agence Régionale de la Santé et au silence tout aussi pesant de votre Ministère !!!

Ceux là sont d’autant difficiles à vivre que les personnels sont acculés au mépris, à la provocation et aux intimidations journalières de leur direction. Jusqu’à assigner 17 d’entre eux au tribunal il y a quelques jours. La clinique a été déboutée par la justice mais cela n’a pas pour autant permis au dialogue social de s’instaurer.

Les salariés poursuivent donc leur mobilisation. Déterminés et dignes, avec un sens de l’intérêt général hors du commun.

Ils sont soutenus par la population tarbaise et haut pyrénéenne, largement acquise à leurs revendications et tout autant qu’eux préoccupée du devenir des soins et de l’hospitalisation.

Alors que certains parlent de privatiser davantage les services de santé, les hôpitaux ou même la sécurité Sociale, nous pouvons observer les ravages de ce genre de gestion basée sur le profit et non sur les besoins de la population. Sans oublier que les Hôpitaux, contraints à une rentabilité économique, accumulent les difficultés pour assurer leurs missions de santé publique.

Aujourd’hui après des milliers de pétitions signées, des motions de soutien adoptées dans l’ensemble des assemblées communales et locales, après la nomination d’un médiateur qui comme les grévistes reste sans réponse, il s’agit de trouver une issue à ce conflit, et vite !

Les grévistes sont prêts à discuter, à négocier. Mais face à eux, il leur faut trouver autre chose qu’un mur d’intransigeance et d’égoïsme.

La grève va rentrer dans sa 8ème semaine et il est maintenant de la responsabilité des pouvoirs publics de faire entendre raison à MEDIPÔLE-PARTENAIRES ! On ne peut laisser ce groupe imposer sa stratégie de développement financier, sa fusion avec Elsan numéro 2 de l’hospitalisation privée en France, sa recomposition de la cartographie sanitaire au mépris des besoins de tout un bassin d’emplois et de vie.

Que nous soyons de Tarbes ou pas, cette lutte et ses revendications sont les nôtres .

L’État via la Banque Publique d’Investissement finance le groupe MEDIPÔLE-PARTENAIRE. L’Etat peut faire entendre sa voix : il le doit même, sinon cela signifierait qu’en matière de santé publique il n’a aucune autorité !!! Nous refusons de le croire.

Madame la Ministère de la santé, M le Premier Ministre vous devez agir.

Premiers signataires :
Eliane ASSASSI (sénatrice FDG), Clémentine AUTAIN (Porte parole Ensemble), Guillaume BALAS ( député européen PS), Etienne BALIBAR ( philosophe), Julien BAYOU (Porte-parole EELV), Docteur Gérard BERTHIOT (pneumologue), Olivier Besancenot (NPA), Hervé BUFFAT ( Secrétaire départemental PCF 65) Marie-Georges BUFFET (Député PCF/FdG), Eric COQUEREL ( Conseiller régional Ile de France, coordinateur PG) Jean-Claude CHAILLEY ( Résistance sociale), Hervé CHARLES ( PCF Tarbes), André CHASSAIGNE ( député, Président du groupe Gauche Démocrate et républicaine), Annick COUPÉ (syndicaliste), Pierre COURS-SALIES (sociologue), Viviane DEBARGES ( syndicaliste), Janine DUBIE (députée, Présidente de la fédération du PRG 65), Philippe DUSSERT ( secrétaire départemental PS 65) Michel ETIEVENT (écrivain, historien de « la sociale »), Patrick FARBIAZ (Ecologie Sociale), Gérard FILOCHE ( Responsable national PS), Sylvie FUCHS (Conseillère Régionale Île de France), Jean-Luc GIBELIN (Vice-Président Région Occitanie), Jean GLAVANY ( député 65, PS), Yolande GUINLES ( Conseillère régionale Occitanie, PCF) Liem HOANG NGOC (Conseiller régional Occitanie), Gilles HOUDOUIN, (Conseiller régional de Normandie, Ensemble !), Pierre KHALFA (Co-président Fondation Copernic), Jean-Yves LALANNE (Maire de Billère, PS), Pierre LAURENT (Sénateur secrétaire national PCF), Alain LESCOULES ( Conseiller municipal et ancien maire de Luz St Sauveur), Docteur Isabelle LORAND, Elise LOWY (responsable national EELV), Noël MAMERE ( Député), Claude MARTIN ( Syndicaliste), Myriam MARTIN (Conseillère régionale Occitanie, Porte Parole Ensemble), Jean Luc MELENCHON ( Député européen, France Insoumise), Jean-Philippe MILESY (Rencontre Sociales, militant ESS), Dominique MONTAMAT ( élu Tarbes PCF/FdG), Pierre MONTOYA (Elu Tarbes et Grand Tarbes PG/FDG), Marc NOGUEZ (mutualiste), Ricardo MONTSERRAT (auteur), Pierre NOEL (syndicaliste) Philippe PATERNOLLI (écrivain), Willy PELLETIER (Sociologue, coordinateur Fondation Copernic), Jean- Claude PETIT (compositeur), Dominique PLIHON ( Co porte parole ATTAC), Michèle PHAM BARANNE (Conseillère Municipale Tarbes et VP Grand Tarbes, PS), Roger PHAM ( Trésorier PS 65), Christine POUPIN (NPA), Serge REGOURD (universitaire), Vincent RICARRERE ( Ensemble 65), Sandrine ROUSSEAU (Porte-parole EELV), François RUFFIN ( Rédacteur en chef de Fakir, réalisateur), Denis SIEFFERT (journaliste, directeur de la rédaction de Politis), Danielle SIMONNET ( Coordinatrice du PG), Eric THOUZEAU (Conseiller régional Pays de Loire, PS), Marie-Claude TREILHOU (cinéaste), Guy TRESSALET (syndicaliste), Aurélie TROUVE ( Co porte parole ATTAC) Raymond VACHERON (syndicaliste), Docteur Anne Marie VAUGELADE, Gabriel VAUGELADE ( Formateur collectif national à la formation du PS), Marie-Christine VERGIAT (Député Européen - FdG), , Marie-Pierre VIEU (Elue Tarbes et Grand Tarbes, Responsable nationale PCF), Maxime VIVAS (écrivain), Christian ZUERAS ( NPA 65).

COMMENTAIRES  

29/12/2016 10:40 par aldamir

La liste des Pom Pom girls, les majorettes en respect à la langue de Molière , de la République depuis MAM, Lagarde, Rachida, Rama, Roselyne, Jeannette, Nadine, Najat ,Marisol et la toute dernière Myriam, ne cesse de s’allonger. Le recours à la gente féminine sert depuis des décennies à promouvoir tout produit commercial et politique, écorchant au passage profondément la liberté de la femme pour la ramener à un simple habillage d’enjolivement et de manipulation. La France n’ira pas loin dans ce type de Société dont l’évolution est complètement loupée. La qualité semble se perd à tous les niveaux pour laisser la place à la pacotille et la camelote, question de rendement , de part de marché de consommateurs électeurs.

29/12/2016 16:44 par calame julia

Que diriez-vous aldamir, si une personne vivant en France sans y être née ayant la nationalité de son pays européen
de naissance était élu, élue ministre ? Qu’elle se marie pour avoir la nationalité française ? Qu’elle renonce à son
poste ? Suis-je bête... elle ne pourrait même pas être fonctionnaire !
Pourtant prof dans certaines écoles et/ou universités c’est sans conditions de nationalité ?
Il existe sûrement desdites personnes qui aiment votre pays, aimeraient le servir, mais personne n’ira les chercher !

29/12/2016 19:58 par carol

Notre ami Johnny Saïsse militant de la Haute-Vallée de l’Aude avait lui aussi écrit une lettre ouverte à Marisol Touraine pour dénoncer la casse de l’hôpital public et rendre hommage au personnel. Il est mort moins de 15 jours après ce dernier courrier :

Nîmes, le 30 novembre 2016

LETTRE OUVERTE A MADAME LA MINISTRE DE LA SANTE

Madame, 

Je suis actuellement hospitalisé à l’Institut Cancérologique du Gard après deux années passées en soins pour une maladie du sang incurable. J’ai pu constater, en qualité de patient devenu " client ", la dégradation des conditions de travail donc de la prise en compte des malades.

En service hématologie-encologie de l’ICG, les prévisions d’accueil sont totalement dépassées après seulement une année de fonctionnement. Une hématologue, en fin de contrat, n’est pas remplacée ! En hôpital de jour, 22 lits sont disponibles, en ce 3 novembre, et 66 personnes à soigner ! C’est devenu malheureusement le vécu quotidien.

Me présentant, en brancard, à l’accueil de l’imagerie médicale de l’ICG, alors que le rendez-vous est pris de longue date, je m’en vois refuser l’accès. Sans que l’on ne me demande quoique que ce soit, je me retrouve derrière la porte mitoyenne... à la clinique privée Kenval où le scanner est réalisé !

Ah ! J’ai compris, Madame la ministre, c’est le fameux partenariat " public-privé" même s’il ne porte pas ce nom ! L’opacité est la plus complète et la privatisation larvée, source de profit pour quelques mandarins affamés et autres industriels pharmaceutiques alléchés ! C’est votre suite logique du parking payant ( Vinci ), du paiement honéreux de la télévsion dans les chambres ( 19 € par semaine ), de l’hôspitalisation à domicile par des prestataires de services privés etc.

Vous avez la "chance", Madame la ministre, d’avoir un personnel hôspitalier remarquable qui tient à bout de bras ce service de santé que nos aînés ont conquis. L’humain est leur vecteur : du staff médical compétent et très disponible aux infirmières et aide-soignantes dévouées et personnel technique attentif. Le vôtre est la rentabilité à tout prix. Votre gouvernement a donné 41 milliards aux grands patrons ! Imaginez qu’ils aient été affectés à la santé publique !

Vos grands discours sur les plateaux de télévision ne résistent pas à la réalité du terrain. Venez, un jour, incognito, vous inscrire en consultation à l’accueil du CHU de Caremeau et, du haut de votre autorité, vous comprendrez, peut-être, les effets désastreux qu’engendrent vos choix de restrictions drastiques en moyens et en personnels.

Vous savez, Madame la ministre, malgré ma maladie, le matin, je me regarde dans la glace... et vous ?

Veuillez agréer, Madame la ministre, mes salutations distinguées.

Johnny SAÏSSE

31/12/2016 18:40 par alain harrison

Bonjour.

La perte de 3 millions d’euros, c’est de toute façon de l’investissement publique. Alors !
Ils ont été débouté par la justice et restent sourd au dialogue.
Veut fusionner avec Elsan numéro 2 de l’hospitalisation privée en France. Ce qui consacrerait son modèle d’affaire.

Alors que certains parlent de privatiser davantage les services de santé, les hôpitaux ou même la sécurité Sociale, nous pouvons observer les ravages de ce genre de gestion basée sur le profit et non sur les besoins de la population. Sans oublier que les Hôpitaux, contraints à une rentabilité économique, accumulent les difficultés pour assurer leurs missions de santé publique.

Les grévistes sont prêts à discuter, à négocier. Mais face à eux, il leur faut trouver autre chose qu’un mur d’intransigeance et d’égoïsme.
MEDIPÔLE-PARTENAIRES ! On ne peut laisser ce groupe imposer sa stratégie de développement financier, sa fusion avec Elsan numéro 2 de l’hospitalisation privée en France, sa recomposition de la cartographie sanitaire au mépris des besoins de tout un bassin d’emplois et de vie.
L’État via la Banque Publique d’Investissement finance le groupe MEDIPÔLE-PARTENAIRE. L’Etat peut faire entendre sa voix : il le doit même, sinon cela signifierait qu’en matière de santé publique il n’a aucune autorité !!! Nous refusons de le croire.
Madame la Ministère de la santé, M le Premier Ministre vous devez agir.

Encore un exemple que l’état de droit spolie les acquis sociaux, car il s’agit bien d’acquis sociaux. Et la santé qui a pu être développer par la cotisation, un effort de coopération et d’équité d’après guerre, est maintenant accaparée par les capitalistes financiers, ces fainéants de fait et qui plus est, ont le contrôle de l’économie, une arnaque dont nous connaissons l’histoire et les dates:1913, .... 1973......
Une des dernières en date, voir l’article sur CADTM : Qui sauve qui ?
« « Mais pourquoi les banques européennes achetaient tant de la dette grecque ?
D’une part, parce qu’avec la déréglementation financière, investir dans la dette publique est considéré comme une prise de risque zéro et donc permet aux banques de prêter sans compter et sans prendre de risque… du moins en apparence. De cette façon les banques maintiennent de « bonnes notes » auprès des agences de notation |8|. » »
http://www.cadtm.org/Qui-sauve-qui,13640

01/01/2017 20:02 par alain harrison

Bonjour.
Merci pour ce témoignage sur l’état du système de santé en France. Ici au Québec nous avons les mêmes tendances et les mêmes affairistes au pouvoir. Le néo-libéralisme est vraiment l’idéologie des aliénés de la pensée unique, le quotient intellectuel est vraiment bas quand on en arrive à croire que le mot est la réalité, à prendre pour la chose réelle. Oui l’aliénation est une des valeurs du néo-libéralisme, bien sûr, il ne suffit pas à expliquer cet état de fait, de l’aliénation sociale qui se répand à vitesse grand V. Il y a aussi toute la gamme de corruptions qui sévit sous la légalité improvisée par le politique. Ici encore on joue avec les mots prient pour la réalité : la corruption devient moralement questionnable, ou légale mais immorale. L’éthique a remplacé la loi. Il y a tout un jeu d’amalgame qui est devenu une pratique, la pratique.....Peut-être que philosophie serait plus adéquat pour désigner ou expliquer le sens du néo-libéralisme.
Ainsi, sous l’étiquette de l’éthique, les bandits agissent au grand jour sous la bienveillance de la justice, corrompue ou qui suit bêtement les préceptes d’éthique du néo-libéralisme !?
Maintenant, il faut remettre les choses à l’endroit, la justice devra reprendre le bon chemin, bien des gens du monde de la justice devront répondre.
Il est encore temps pour plusieurs d’être pro-actifs.
De même le monde du patronat, il a le choix de participer au changement ou non, et la première chose, pour eux, est de reconnaître que leur statu fait parti du Vieux Monde périmé, périmé, c’est pour cela que la pourriture se répand, l’insalubrité de la pensée unique.

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