Libye, on n’en finit pas encore

« La vieille Libye me manque, la Libye qui sait pardonner, la Libye généreuse et unie » a dit, la larme à l’œil, Mohamed Al-Megaryef, le président de ce Congrès général national libyen, élu on ne sait comment et représentant on ne sait qui. Le monsieur a été contraint de démissionner par la force des armes. Les « révolutionnaires » ont jugé qu’il devait s’en aller, parce qu’avant de rejoindre la « révolution », il a occupé un poste sous Mouammar Kadhafi, tout comme ces membres du CNT qu’on nous a baladés durant des mois, de perron en perron de palais présidentiels, en tant que « représentants légitimes » du peuple libyen. Il s’en va en regrettant la vieille Libye. Celle d’avant l’OTAN, aurait-il dû préciser. Mais, il n’a pas osé le dire, car ce serait reconnaître qu’il a été berné par l’OTAN « révolutionnaire », qui organisait plutôt le chaos que la démocratie avec ses bombardiers, ses services secrets et ses forces spéciales. Voilà où nous en sommes et les « démocratiseurs » ont soit disparu, soit font comme s’ils n’y sont pour rien dans la tragédie qui frappe les Libyens. Plus d’un aimerait qu’ils reprennent leurs virées surmédiatisées avec les « thouar », ces "démocrates assoiffés de liberté », juste pour nous renseigner si ce sont les mêmes qu’ils ont exhibés devant les caméras, en tant que promesse d’une ère nouvelle versus la dictature. Mais on n’en est plus là. Il est aujourd’hui question de renvoyer l’OTAN terminer un travail qu’elle n’aurait pas fini. C’est François Hollande qui en parle. « C’était à la communauté internationale d’être beaucoup plus présente y compris par des forces sur place », dit-il. Pour le moment, il reste tout de même prudent. En tant que satellite, il ne peut trop s’avancer, même s’il entrevoit une opportunité. Il commence par une phrase devenue un classique du genre, quand il s’agit de se préparer à civiliser les indigènes. La voici : « Il y a des règles pour toute intervention française, nous, nous intervenons dans la légitimité que nous confèrent les résolutions de l’Onu et dans aucun autre cadre. » Pour ajouter : « Nous devons donc avec les autorités libyennes, et seulement elles, voir quelle coopération nous engageons pour mettre hors d’état de nuire ces groupes terroristes. » Ainsi, on y est pas encore, mais on y vient quand même. Comme pour le Mali, il suffirait que ce qui fait office d’autorité en Libye se manifeste en faveur de la chose. Sauf que le pari est plus risqué pour des « autorités », dont la CPI pense qu’elles « n’ont pas été en mesure d’obtenir le transfert de M. Kadhafi (Seif Al-Islam) à la garde de l’Etat ». L’intéressé est détenu par l’une des centaines de milices qui écument la Libye, exercent le véritable pouvoir et font régner leurs propres lois. De plus, elles symbolisent toujours la « révolution », tant les images de ces combattants – hilares tirant à tout-va sur on ne sait quoi, dont a été abreuvé durant des mois l’imaginaire de milliards de personnes – sont présentes. Il serait mal venu, en principe, de revenir les mater, même si cela serait bien de leur rappeler qui leur a fait leur « révolution ».

 http://www.lesdebats.com/editions/020613/les%20debats.htm

COMMENTAIRES  

10/06/2013 18:09 par Anonyme

La Cour Pénale "Internationale" a encore frappé :

la CPI rejette la demande de Tripoli de ne pas poursuivre le fils de Kadhafi

L’article dit :

"La chambre a conclu qu’il n’a pas été suffisamment démontré que l’enquête nationale (libyenne, ndlr) concerne la même affaire présentée devant la CPI", qui soupçonne Seif al-Islam de crimes contre l’humanité commis lors du conflit libyen de 2011, a indiqué la cour dans un communiqué. (Affaire présentée par QUI ?)

La CPI "soupçonne" Seif al-Islam de crimes contre l’humanité !!!

L’OTAN est pur comme la blanche colombe et n’a commis aucun crime, n’est même pas l’objet plus petit "soupçon", c’est bien connu. Même quand ont été utilisés torture et armes prohibées par les "rebelles", dits par ailleurs pacifiques, et contre la population civile. Car ce n’était que pour "protéger" la population civile en toute "humanité". Cherchez l’erreur.
Justement ! Les assassinats de guerre contre des civils ont tous lieu "par erreur", sont des "dérapages" ou des "bavures" (Zut, alors ! Ah, que je suis maladroit, tout de même...)
De malheureux clampins de la CPI croient-ils à ce baratin ignoble ?

"Ils pourraient commencer par demander des explications sur la différence de traitement qu’il y a entre Omar El-Béchir, le président soudanais sous le coup de poursuites, et Barack Obama, le président des États-Unis, qui ne se cache pourtant pas de faire des cartons, avec ses drones, sur des populations sans défense." écrit ici Ahmed HALFAOUI

etc... etc... etc... (ad nauseum)

La France : "Il y a des règles pour toute intervention française. Nous, nous intervenons dans la légitimité que nous confèrent les résolutions de l’Onu et dans aucun autre cadre", a affirmé M. Hollande. (Le prénom du Hollande qui est président de la République Française, c’est bien François ? Pas Maurice ou Michel ? Et qui c’est, "nous" ?)

Si François Hollande a ri de sa bonne plaisanterie, ce n’est ni écrit ni télévisé.
Peut-être n’a-t-il pas ri du tout, d’ailleurs : on ne rit pas sous la menace d’un poing américain.

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