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Quelle politique étrangère pour l’Allemagne

« Du milieu du XIXe siècle à 1989, la question allemande a été au cœur de la diplomatie et des conflits européens. La politique étrangère de l’Allemagne a ainsi joué un grand rôle dans la formation de l’Europe contemporaine.

Pourtant, l’Allemagne en tant qu’État-nation n’a véritablement existé qu’à partir de 1871, date à laquelle le Reich est proclamé dans la galerie des Glaces du château de Versailles. Mais l’élaboration de l’unité allemande a été un enjeu important des relations européennes, avec la révolution de 1848 d’une part, et l’arrivée au pouvoir de Bismarck d’autre part. Elle conditionne les relations austro-prussiennes puis les relations franco-prussiennes. Otto von Bismarck, chancelier prussien à partir de 1862 a voulu faire l’unité allemande par « le fer et le sang ». Cela suppose des relations tendues avec les États susceptibles d’être un obstacle à cette unité et à la grandeur de l’Allemagne. Le jeune Empire allemand n’a ensuite de cesse d’être reconnu à l’égal des autres nations dans la diplomatie européenne. Cette volonté est une constante de la diplomatie allemande même si de 1945 à 1990, elle ne peut s’exercer que dans le cadre d’une souveraineté limitée. » (1)

Donc, nous y sommes à cette question, quelle politique l’Allemagne tente-t-elle d’appliquer après 1990, après sa réunification ? La politique allemande moderne semble débuter en 1948.

En cela, ce serait difficile de parler de cette problématique allemande sans savoir qui domine la scène politique depuis cette époque et donc sans parler aussi de la CDU. Sur 22 élections à la Chancellerie depuis 1949, seulement 7 ont été perdues par ce parti, bâti sur des restes politiques du 3e Reich, comme le SPD. Il existe une liste des élus anciens nazis de la NSDAP Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, actifs dans les gouvernements de l’après-guerre. (2)

Est-ce important de nos jours, oui à mon goût. On le verra plus tard dans cet article.

Longtemps vue de France et d’ailleurs comme un modèle, l’Allemagne joue-t-elle un rôle politique en adéquation avec ce que l’Europe veut et a besoin aujourd’hui et demain ? La capacité allemande -à mettre la gauche et la droite ensemble dans une grande coalition afin de sortir le pays de ses troubles suite à sa réunification- a souvent été donnée comme une solution pour surmonter « les moments difficiles ». Actuellement, cette capacité transpirerait plus par le fait de faire payer cette réunification au peuple allemand en mettant gauche et droite au pas et faire souffrir par son modèle économique exportateur les peuples de l’Union Européenne.

Est-ce encore tellement le cas aujourd’hui ? Le modèle représentatif et décentralisé allemand comporte surement des avantages, mais ces dernières années, quelques changements ont eu lieu, notamment après les dernières élections européennes. Le retour de ce qu’on nomme les "extrêmes", que je me permets de mettre entre guillemets, parce que nous ne sommes pas en présence de partis se basant sur une idéologie antidémocratique au premier sens du terme, mais plutôt apportant une alternative rafraîchissante au discours monotone ambiant, qui fait se confondre tous les grands partis dans un ventre mou, est-ce que le parti conservateur de Merkel va apprécier ?

Les extrêmes pour recentrer le débat ?

L’Allemagne en dehors des deux plus grands partis, du type de ceux présents un peu partout en Europe : une gauche et la droite, possède aussi un champ politique qui ces dernières années a évolué.

Classiquement allié de la CDU-CSU, le FDP, les libérales proposent généralement plus de liberté pour tous, mais cacher sous de beaux slogans, surtout pour LE marché au final. Ils ont été écrasés aux dernières élections par Merkel et le nouveau AfD (on reviendra plus tard) et la crise bancaire de 2008 ont fini de les achever ce parti considéré comme celui des banquiers.

Les Verts (Grüne) semblent en perte de vitesse, partout, une certaine « boboïsation » du parti et un semblant d’oubli des problèmes prolétaires et basiques des allemands après les dures années Schröder ne leur font pas que du bien (lois Hartz). On note la fin de l’effet Fukushima qui avait vu le parti exploser vers les sommets et faisant sortir le pays du nucléaire. Hélas, 4 ans plus tard, on observe un doublement du prix de électricité grâce à la volonté politique de la majorité de la CDU de Merkel de ne pas réorganiser un marché des énergies alternatives sponsorisé par l’Etat (donc les impôts) qui coûte très cher à subventionner et profite aux grands producteurs, tout cela semble avoir détourné bien des électeurs des Verts qui voulaient décentraliser une énergie verte productible par tous, et pas uniquement pas les géants du secteur.

Le parti d’extrême droite, NPD qui n’a que peu de chance de gouverner. (Mais on ne sait jamais, après l’Ukraine, tout est possible !)

Le Parti des Pirates, qui ne connait hélas pas le même succès que dans certains pays scandinaves.

Mais les deux partis qui m’intéressent plus particulièrement sont l’AfD, Alternative für Deutschland et Die Linke, la vraie gauche.

L’AfD - Alternative für Deutschland a été fonde le 15 septembre 2012, il est donc le dernier parti ayant pris une place importante dans le paysage politique allemand. Lors des élections européennes de 2014, après sa première campagne (!), ses premiers mandataires reçoivent des postes de représentants au Parlement, le parti obtenant 6,5%. Former au départ par des chercheurs, analystes de divers horizons et autres professeurs et docteurs, il se compose de personnalités ne trouvant dans toutes les formations politiques allemandes présentent jusqu’alors, aucune réponse adéquate aux problèmes que rencontre l’Allemagne actuelle. Ils sont rapidement catégorisés dans les médias comme étant à droite de la droite conservatrice du parti de Merkel, la CDU et parfois même vu comme carrément extrémiste de droite, comme s’il ne devait pas y avoir d’espace démocratique disponible à la droite de la CDU.

Je les situe personnellement comme oscillant de la droite de la CDU sur certains points et jusqu’au SPD sur certaines questions sociales. Leur discours semble être dans une logique toute simple, un peu un Poutine des petites gens. Peu de langue de bois, quand cela fait mal, et bien tant pis, si c’est la vérité, il faut le dire.

Les grandes lignes retenues pas beaucoup d’électeurs sont : l’euroscepticisme de l’AfD et un certain non-laisser faire de la politique migratoire. Non pas que nous soyons en présence d’une analogie du FN français, aucun dérapage du genre de Jean-Marie Lepen n’est à signaler, mais ce serait plutôt à rapprocher de l’UKIP anglais de Nigel Farage, tout en gardant à l’esprit que la position de l’Allemagne est différente, elle est dans la zone Euro et plus au centre de l’UE que la Grande-Bretagne. AfD veut plutôt de l’Europe et l’Euro autrement que de sortir de tout comme le FN le clame, sans systématiquement savoir expliquer exactement comment y arriver.

Le parti reste sinon extrêmement conservateur, mais nullement anti-démocratique dans ses lignes politiques : la réduction de la dette, la non thématisation de l’homosexualité et du genre à l’école primaire, une immigration choisie de diplômés formés, l’introduction de consultations populaires et du référendum sur un modèle suisse...

Du site internet officiel concernant la politique étrangère, AfD écrit :

Sur la politique internationale : Dans les domaines politiques, pour lesquels le droit européen rend les nations responsables, la politique étrangère et sécuritaire doit être orientée selon les intérêts nationaux (des pays membres).

La politique extérieure de l’UE doit représenter une moyenne des différents intérêts nationaux. De la, l’Allemagne doit garder un bon voisinage avec le France ainsi que tous ses autres voisins, dont les USA. Le rapport envers la Russie dispose aussi d’une signification spéciale. Le lien de l’Allemagne avec l’Ouest ne doit pas nous empêcher de porter attention a nos voisins de l’Est, les problèmes entre la Russie et d’autres voisins issus de l’Union Soviétique doivent être résolus entre eux. Cela compte aussi pour toutes discussions sur un accord d’association ou l’accès a une organisation.

L’AfD soutient l’OTAN comme organisme de défense commune.

Sur l’Europe, l’UE ne signifie pas automatiquement Europe ou Allemagne, et l’Allemagne n’a pas pour but de se diluer dans l’UE. L’idée de l’UE était très positive à ses débuts, la direction dans laquelle elle s’est développée est loin de cette idée. (3)

L’AfD décide de soutenir une solution diplomatique et de refuser l’accès de l’Ukraine dans l’OTAN.

Lors de son discours Bernd Lucke, porte-parole du parti, oppose la volonté de trouver une solution diplomatique à celle de certains ministres de certains pays européens de s’inviter place du Maidan pour finir par créer des problèmes. Il compare la situation ukrainienne avec le referendum germano-danois du début du 20e siècle, qui a établi la frontière entre les deux pays et le referendum en Crimée rappelant que la décision fut prise sous l’URSS de manière non démocratique. (4)

Concernant le parti le plus à gauche, die Linke.

Die Linke qui est soi-disant d’inspiration communiste, soi-disant un héritier du SED est-allemand et est un parti de gauche, plus à gauche que le SPD. Il a su se rénover et a longtemps trainé les vieilles casseroles des anciens cadres est-allemand, beaucoup ayant un lien avec la Stasi ou une personne étant trop proche d’elle ou ayant travaillé avec elle. Là, je vous ramène à mon commentaire de début d’article, ou on oublie qu’une grosse partie de la classe politique allemande d’après-guerre et notamment à la CDU, est issue des rangs de la NSDAP. Donc, la CDU devrait plutôt rester discrète dans ses propos contre die Linke et Oskar Lafontaine par exemple. La dénazification a dû être aussi efficace que la loi de lustration de Kiev, avec plus d’exceptions que de règles comme nous le rappelle La Voix de la Russie assez justement. (5)

C’est une fois de plus des oublis sélectifs de l’Histoire des grands partis classiques, Linke dans la politique allemande actuelle serait dans son jugement sur la politique perfectible de Washington, aux affres de la colonisation d’Israël, son non-soutien aux drones étasuniens avec la mise en parallèle de les fautes de la DDR comme un Etat de non-droit, selon Madame Göring Eckhardt de la CDU : anti-atlantiste, anti-américaniste, antisémite, raciste et dictatorial, rien que cela, donc non-démocratique. (6) Quand je vous dis que la CDU adore Linke et particulièrement Oskar Lafontaine !

La position en politique étrangère de Linke est encore plus tranchée que l’AfD :

Depuis des semaines , le conflit escalade en Ukraine et cela va continuer, les intérêts de l’OTAN, de l’UE, USA et de la Russie déstabilise le pays. D’un autre côté, l’UE et l’OTAN essaient de lier à eux l’Ukraine. D’un autre, la Russie tente de garder accès a ses accès stratégiques et de garder l’OTAN à distance. L’avancée de l’OTAN vers l’Est est vue comme une menace... des forces fascistes ont pu utiliser ce momentum à leur avantage... 46 personnes sont mortes dans le feu propagé par des extrémistes de droite dans la maison des syndicats d’Odessa. (7)

Si Merkel semble ignorer certaines choses, jusque dans son camp, avec Hans Peter Friedrich, -chef de file du parti en Bavière- c’est sûrement avec l’accord de cette dernière, pour ne pas laisser le champ libre à 100% à un AfD qui monte, que ce dernier s’exprime à l’opposé du discours de Nouvel An de Mme Merkel qui critiquait le mouvement pour son support à Pediga, la manifestation fourre tout qui débuta a Dresden, car Aleksandr Gauland de l’AfD trouve que « Merkel est en train de juger des gens qu’elle ne connaît pas, en le regardant de haut ».

Si on ajoute le dérapage de langage sur l’obligation de parler allemand jusque dans le salon pour les immigrés, le CSU bavaroise aime les incidents « à la FN » depuis peu, bizarre. A l’opposé les « Verts » disent que la CDU fait exprès pour rendre l’AfD plus fort. Pour le moment, la CDU crie haut et fort qu’une alliance AfD-CDU/CSU-Liberalen est impossible, mais en politique... je vous renvoie à Linke et le SPD ici plus haut.

En bon mauvais perdant, la CDU réagit à la première nomination historique d’un ministre-président Linke, Bodo Ramelow (8), en Thüringen par... une photo-montage publiée sur Tweeter. Tankred Schipanski, chef de la CDU en Thüringen a publié l’image de Peter Fetcher, mort en essayant de traverser le mur de Berlin en 1962, dans un style très Linke, vu que ce tweet reprend le dessin de leur affiche électorale, sans en être officielle évidement, avec le texte : nous vous porterons à bout de bras durant les années qui viennent, promis ! (9)

Du très chic, qui couronne l’impossibilité de discuter dans les émissions de télévision en présence de membres de la CDU et de Linke sur un plateau, les premiers demandant aux seconds systématiquement de prononcer la phrase suivante : je reconnais que la DDR était un Etat de non-droit. Ce que personne chez Linke ne semble vouloir faire sans y apporter des précisions (je renvoie de nouveau à mon commentaire sur les origines nazies des partis de début d’article et la vidéo (5)). En ceci, les hommes et femmes politiques de la CDU reprennent les membres du SPD en leur demandant comment ils osent s’allier à ce parti qui ne reconnaît pas « ses fautes » et pose la même question aux Verts. Jusqu’à maintenant, les Verts et le SPD ont toujours démenti s’associer avec Linke, mais hélas, ils ont dû le faire vu que Linke était premier parti du Land, contre toutes les prédications du parti de Merkel.

Si la débâcle de la CDU devrait être aussi impressionnante que les réactions inadéquates et disparates de ces derniers jours, il est possible qu’on se dirige vers un rééquilibrage de la politique allemande forcé par une coalition qui ne serait pas gauche - droite et par de là, aussi en Europe, ceci vers plus de réalité et plus de terre-à-terre surtout en politique étrangère et envers la Russie et l’Islam.

Hélas, cela ira de paire avec un durcissement dans la politique entre les partis qui auront une tendance à durcir les avis dans la population aussi, en amalgamant trop de choses. En fait, je me dirai soulager que la partie de la population qui ne souhaite pas soutenir les thèses du système qui vont contre toute logique, puisse enfin avoir la possibilité de s’exprimer par l’AfD et die Linke et le fasse bel et bien. Cela ne plait pas et l’entièreté de l’appareil médiatico-politique qui semble déjà en émulation jusqu’aux élections de 2017 pour ne pas débattre correctement des choses, en premier du problème Pediga qui empoisonne la vie politique de la CDU depuis 2 mois et qui (cet article est antérieur à cet événement) ne sera que porter plus en avant par la tuerie très professionnelle de Charlie Hebdo.

Toma Jadot

(1) introduction sur la politique étrangère allemande, source wikipedia.org

(2) tableur personnel politique issu NSDAP, source wikipedia.org

(3) site officiel du parti AfD, Alternative fuer Deutschland http://www.alternativefuer.de/programm-hintergrund/hintergrundinformat...

(4) vidéo du discours de Bernd Lucke, porte parole de l’AfD sur youtube
https://www.youtube.com/watch?v=nhQCkqwLjMU

(5) http://french.ruvr.ru/2015_01_05/Le-theatre-de-l-absurde-en-politique-...

(6) vidéo du débat télévisé entre Eckhart et Lafontaine
https://www.youtube.com/watch?v=N2vbdyH-XJM

(7) page du site officiel du parti Die Linke
http://www.die-linke.de/politik/themen/ukraine-konflikt/

(8) élection Die Linke, Bodo Ramelow
http://www.die-linke.de/politik/themen/bodo-ramelow-erster-linker-mini...

(9) article présentant le tweet de Shipanski
http://www.tagesspiegel.de/politik/rot-rot-gruen-in-thueringen-ein-cdu...


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