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Réaction à l’article sur Ingrid Betancourt dans le N°1 de l’écorégion, par J. C. Cartagena.


Monsieur Jean-Vincent Placé
Directeur de la rédaction du journal du groupe Les Verts
« l’écorégion », au Conseil régional d’Ile-de-France.


Bonjour,

Dans le numéro 1 de janvier, février, mars 2005 de votre journal, en
première page, vous publiez un hommage à Ingrid Betancourt,
colombienne-française, candidate aux élections présidentielles et aux
mains de la guérilla colombienne depuis trois ans.

Dans ce texte, on peut lire notamment que « les ravisseurs ont rejeté
l’offre du gouvernement de négocier un accord humanitaire ». Je vous
conseillerais de bien vouloir prendre contact avec la famille de Mme.
Betancourt. En effet, au cours du mois de février 2005, à l’occasion de
l’anniversaire de son « rapt », sa fille a demandé, sur la chaîne
publique France 2, à l’opinion publique et au gouvernement français de
faire pression sur le Président colombien Uribe afin qu’il accepte
d’ouvrir des négociations avec les FARC (Forces Armées Révolutionnaires
de Colombie) au sujet d’un échange humanitaire. Si vous avez des
informations d’offre de négociations de la part du gouvernement d’Uribe,
la famille Betancourt serait, à n’en pas douter, très contente de
l’apprendre.

Cependant, la position du gouvernement colombien est sans équivoque. Il refuse, contrairement à son prédécesseur, de reconnaître les FARC comme
force belligérante.

Par contre, les multiples offres des FARC d’arriver à un tel accord,
sont bien connues de la famille d’Ingrid. Je vous renvoie aux
déclarations de maints responsables politiques et militaires de cette
organisation. Pour votre confort, je vous indique ci-dessous quelques
adresses url de pages où vous pourrez consulter directement des
documents, certains en français pour vous faciliter la tâche.

Un catalogue sommaire de ces déclarations comprendrait celle du 7 mai
2004 par Raul Reyes, un des Commandants des FARC et négociateur avec
l’ex-Président Pastrana. Dans cet entretien, Reyes confirme la décision
des FARC de négocier un échange humanitaire avec le gouvernement
colombien. L’intégralité de cet entretien est disponible, en français, à 
l’adresse suivante : www.geocities.com/vozxcol/contenido3.htm#1

L’entretien du 30 décembre 2004 entre Simon Trinidad, Commandant des FARC, et un journaliste de la revue colombienne Voz. Trinidad y révèle
qu’il est allé à Quito « pour entrer personnellement en contact avec
l’ONU et avec l’ex-époux d’Ingrid
[Betancourt] qui travaillait à 
l’ambassade de France dans cette ville, afin de relancer l’idée de
l’Echange des prisonniers »
.

La déclaration de R. Reyes, Commandant et membre du Secrétariat des
FARC, du 1er mars 2005 disponible à cette adresse :
www.anncol.org/es/site/index.php , dans laquelle il renouvelle les dispositions de son organisation à effectuer un échange humanitaire.


Pour prouver la bonne foi de ces déclarations, s’il le fallait, il n’est
pas inutile de rappeler que des échanges humanitaires ont déjà eu lieu
le 3 juin1997 avec la libération unilatérale par les FARC de 70 soldats
et marins, le 27 juin 2001 avec 42 officiers et sous-officiers contre 15
guérilleros malades, suivis de la libération encore unilatérale par les
FARC de 310 soldats. Tous ces prisonniers libérés par les FARC ont été
remis directement aux mains de représentants de la Croix Rouge
Internationale (CRIC) et dans des zones préalablement dégagées,
c’est-à -dire sans soldats du gouvernement

Le gouvernement colombien actuel déclare être d’accord pour parvenir à 
un échange, mais, dans les faits, agit tout autrement. Uribe rejette la
possibilité de créer une zone dégagée pour le permettre. Il extrade
volontairement des prisonniers politiques colombiens aux USA, sous de
fausses accusations, pour ne pas avoir à effectuer un échange. Uribe a
ordonné, le 13 décembre 2004, l’enlèvement du négociateur international
des FARC, Rodrigo Granda, résident au Venezuela
- et provoquant du coup une crise internationale —, ce qui eut pour effet de « mettre fin aux
démarches nationales et internationales pour l’échange humanitaire »,
d’après les déclarations de Juan Carlos Lecompte, époux d’Ingrid. Ce
dernier a en effet signalé que « Granda avait des contacts avec l’ONU,
la CRIC, la France et la Suisse et était en train d’initier les
négociations de cet accord »
.Il a finalement accusé le gouvernement
colombien de vouloir, par cet enlèvement, empêcher la signature d’un tel
accord. (www.ipsenespanol.net/interna.asp?idnews=32970).

Voici encore quelques liens qui pourraient vous aider :

www.educweb.org/webnews

http://semana2.terra.com.co

www.ideaspaz.org/proyecto03/boletines/boletin01.htm


Dans votre journal vous affirmez qu’« on est en droit de se demander ce que la détention d’Ingrid et son assistante Clara Rojas peut apporter à 
la révolution colombienne puisqu’aucune demande de rançon, aucune
exigence politique n’ont accompagné ce rapt »
.

Je pense que vous avez tout à fait le droit de vous interroger, mais
surtout, si vous voulez que vos publication et formation politique aient
l’air de quelque chose de sérieux, vous avez surtout le "devoir" de
vous informer avant de lancer des affirmations qui s’apparentent à une
campagne de désinformation en faveur du gouvernement colombien.

Mais ce qui est plus grave, c’est que votre journal anéantit les efforts
de toutes les personnes de bonne volonté, y compris au sein de la
famille d’Ingrid, qui oeuvrent pour obliger Uribe à accepter un échange
humanitaire. L’irresponsabilité de vos propos ne peut que conforter la
position d’intransigeance du gouvernement colombien, et prolonger ainsi
la durée de captivité d’Ingrid.

Finalement, je me permets de vous conseiller la consultation de nombreux documents en ligne au sujet du conflit colombien, pour connaître, voire comprendre, les raisons de la situation d’Ingrid aujourd’hui. Sachez
seulement qu’elle n’a pas été kidnappée, mais qu’elle s’est consciemment
introduite dans la zone contrôlée, à l’époque, par les FARC, malgré
maints avertissements de leur part. Ces lectures vous aideront
peut-être, je le souhaite pour ma part, à apporter dans un prochain
numéro une information correcte à vos lecteurs et militants.

La responsabilité de cette situation incombe uniquement et exclusivement
au gouvernement colombien qui refuse d’engager des négociation en vue
d’un échange humanitaire, comme le demandent de nombreuses autorités et
instances internationales. Cette demande constitue évidemment une
exigence politique.

J. C. Cartagena.
Massy le 16 mars 2005.

Copies au comité de soutien d’Ingrid Betancourt et à Guy Bonneau (élu
vert à Massy) :

contact@betancourt.info.,armand@educweb.com.
guy.bonneau@wanadoo.fr.


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