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Réponse à Bruno Guigue

Le très intéressant article de Bruno Guigue publié dans le Grand Soir “ Le peuple désarmé sera toujours vaincu ” pose la question de l’armement du mouvement populaire au sens premier du terme. Armement qui serait nécessaire pour défendre la révolution ou faire aboutir le processus révolutionnaire.

Bruno Guigue cite même Mao-Tsé-Toung en exergue de son article " Le pouvoir est au bout du fusil". Il semble penser que "la passion de la gauche pour les élections" désarme le peuple. Il donne en exemple historique la République espagnole et Allende qui "croyaient "en la démocratie parlementaire, et en exemple dans l’actualité le cas de Morales en Bolivie. Bien entendu si le but de cet article est de répéter, après des milliers d’autres, que les classes privilégiées n’abandonnent pas leurs privilèges sans lutte, on serait enclin à dire que l’ami Guigue enfonce des portes ouvertes. Mais essayons de pousser la critique.

La République espagnole a combattu les armes à la mains. C’est le choix de classe anti-communiste des gouvernements britannique et français ( plutôt Franco que le Frente Popular) et non la démocratie parlementaire qui est responsable de la défaite. Sans oublier, mais ce fut plus marginal, le maximalisme étroit des trotskistes du POUM et l’irresponsabilité "anti-autoritaire" des anarchistes, ce qui n’exclue pas le courage de la plus part d’entre eux. Erreur d’analyse donc, nous semble-t-il, de Bruno Guigue qui consiste à accabler les Républicains d’un vice qu’ils n’avaient pas et, du coup, à absoudre les vrais responsables de la défaite.

Allende et les partis de l’Unité Populaire avaient pour leur part parfaitement conscience du danger de coup d’Etat fasciste. Même le MIR (mouvement de la gauche révolutionnaire), qui prônait la lutte armée depuis sa fondation en 1967, soutenait Allende. Après le putsch Pinochet/Kissinger, le PC Chilien et le MIR menèrent quelques opérations militaires mais ils furent décimés par la DINA, en 1976 lors de l’opération Calle Conferencia. Régis Debray, dans un livre d’entretiens avec le président chilien, raconte qu’à ses exhortations en faveur de l’armement des travailleurs Allende lui répond "Régis, combien d’ouvriers faut-il pour arrêter un char ?". Question intéressante....loin des postures. Soulignons amicalement qu’il n’est pas très sérieux de parler de "croyance en la démocratie parlementaire" ou de "naïveté" en parlant de camarades de l’envergure de Salvador Allende ou Luis Corvalan, secrétaire général du PC Chilien. 

D’autant que, dans l’Amérique Latine des années 1960, le débat fait rage sur les formes que doit prendre la lutte révolutionnaire : violence armée inévitable, l’exemple cubain et la théorie du "foco" (foyer) sont au centre des débats, ou alliances larges qui ouvrent une voie pacifique au socialisme. Les controverses atteignent leur paroxysme au milieu de l’année 1966, lors de la publication d’une lettre ouverte signée par des écrivains cubains accusant Pablo Neruda, militant communiste de longue date, de complaisance avec l’ennemi. Cette lettre est une attaque des castristes dirigée contre le PC Chilien engagé dans le processus qui mènera à la victoire d’Allende et qui reflète les désaccords à l’intérieur du marxisme latino-américain.

Les Cubains évolueront d’ailleurs puisqu’en août 1970, quelques semaines avant le scrutin chilien qui verra la victoire d’Allende, Fidel Castro se prononcera publiquement en faveur de "l’option des urnes" choisie par la coalition d’Allende, l’UP. Le PC Chilien mettait en garde dès 1960 ceux qui voulaient appliquer mécaniquement l’expérience cubaine au Chili, alors que les conditions à Cuba sont très différentes et que l’ampleur du mouvement des travailleurs confirme la possibilité d’un développement pacifique vers la Révolution". En 1963 Corvalan écrit "La voie pacifique est une forme de révolution". Il prône l’établissement de coalitions, sans cette "vaste unité il n’y a pas de révolution possible" dit-il. Les points de vue divergents se rapprochent pourtant et Fidel déclare "Sans aucun doute, dans ce cas précis, au Chili en 1970, le socialisme peut gagner avec une victoire électorale". Quant aux capacités militaires concrètes de la gauche Carlos Altamirano, secrétaire général du PS, raconte : "Il n’y a pas eu entre les militants communistes, socialistes, MAPU et MIR plus de 1 500 “militaires” avec une formation minimum. Qu’est-ce que je nomme “formation militaire minimum” ? Simplement la capacité de tir avec des armes légères." Appeler à la lutte armée dans ces conditions c’eût été appeler à un massacre plus grand encore. Le verbalisme révolutionnaire guerrier, très éloigné de sa véritable capacité politico-militaire, s’est brisé sur la réalité du rapport de forces politiques. Pour les Cordons Industriels la presse militante a vite fait, comme toujours, de prendre ses désirs pour la réalité. En aucun cas les CI ne pouvaient résister à l’armée. Surtout n’oublions jamais que l’UP ne fut jamais majoritaire et que le rapport des forces réel n’était pas si favorable. Corvalan a justement noté que le sectarisme de certains secteurs de l’UP et le manque de travail politique d’explication en direction de l’armée ont joué un rôle dans la défaite ainsi que le refus des mêmes secteurs de l’UP à l’organisation d’un plébiscite que l’UP aurait sans doute perdu mais qui aurait "désarmé la machine factieuse". Le rôle de la Démocratie-Chrétienne, son influence sur la moyenne et petite-bourgeoisie, fut particulièrement nocif. Ce n’est pas pour rien que Berlinguer élabora sa stratégie de "Compromis historique" après la défaite de l’UP chilienne. Il cherchait une réponse, qu’il ne trouva pas, à une situation qu’il constatait bloquée : à savoir que 51% des voix ne permettait pas d’isoler la grande bourgeoisie et lui laissait une base de masse suffisante pour se lancer vers des actions violentes contre le mouvement populaire. C’est bien là qu’est le nœud de la question : plutôt que le fusil (où et comment s’en sert-on face à une véritable armée ?) c’est la masse en lutte qui est la force décisive. D’où la nécessité de forger un front si large et si déterminé qu’il rend la violence contre-révolutionnaire inopérante. D’ailleurs n’oublions pas le fiasco de Che Guevara en Bolivie qui a donné raison au PC Bolivien et a calmé les ardeurs des partisans de la lutte armée.

Quant à Morales, ce n’est pas une "passion" pour la démocratie représentative qui est à l’origine du putsch mais une contre-offensive au niveau continental de la part de l’impérialisme étasunien. Morales comme toutes les forces progressistes en Amérique Latine ont suffisamment payé pour savoir qu"ils sont "loin de Dieu et proche des Etats-Unis" et de son gros bâton, le "big stick" cher au président Théodore Roosevelt. Evo a perdu une bataille mais le peuple bolivien n’a pas perdu la guerre. Mais nous devons retenir que c’est le basculement de l’armée dans le camp contre-révolutionnaire qui a permis aux marionnettes de la CIA de prendre le pouvoir et qu’au Venezuela c’est au contraire la fidélité de l’armée qui a sauvé Chavez, puis Maduro. Et, un peu de réalisme, non pas le peuple en arme.Le peuple a évidemment pesé dans le rapport de forces mais le rôle de l’armée fut central. Cette situation est le résultat d’une politique et d’une histoire (Chavez était issu de l’armée). 

Il ne s’agit pas de proclamer l’armement du peuple pour être en situation de le réaliser. Ni de croire que l’absence de lutte armée veut dire l’absence de lutte. La vraie question politique c’est qui isolera qui. C’est la bonne évaluation du rapport de forces entre le camp populaire, le plus large possible, et ses adversaires. La lutte armée ne peut évidemment pas être exclue d’office. Il y a même des circonstances qui la justifie pleinement. Mais elle n’est pas plus inéluctable que tout autre phénomène social et politique. Ce sont les circonstances historiques qui permettent de trancher. La Tchécoslovaquie devient socialiste à la suite du "Coup de Prague". Il n’y a pas eu de lutte armée. Parce que l’Armée rouge, qui avait libéré le pays, était présente, parce que le rapport international des forces permettait aux communistes de s’emparer du pouvoir. A contrario les communistes grecs qui menèrent une lutte armée acharnée et héroïque officiellement de 1946 à 1949 (en fait dès 1944) sont écrasés pour les mêmes raisons qu’en Tchécoslovaquie, mais inversées : la Grèce est dans la sphère d’influence impérialiste et ce sont les armées anglaises puis étasuniennes qui interviennent de façon décisive dans le conflit.

La question n’est donc pas d’affirmer dogmatiquement que "Le pouvoir est au bout du fusil". Mao précisait d’ailleurs lui-même dans ce même texte, relativisant son aphorisme :" En Chine, la forme principale de la lutte, c’est la guerre, et la forme principale de l’organisation, c’est l’armée. C’est en cela que réside les différences entre la Chine et les pays capitalistes". Le pouvoir est donc au bout du rapport des forces politiques, sociales, idéologiques, internationales et nationales. Il réside dans la capacité des prolétaires de prendre la tête d’un bloc hégémonique que les révolutionnaires pourront opposer aux contre-révolutionnaires. Les bolchevicks s’emparent du pouvoir non parce qu’ils ont des armes mais parce qu’ils se font les porteurs des revendications du peuple qui est armé du fait de la guerre et qui du coup les soutient. D’ailleurs Lénine lui-même n’excluait pas, le passage pacifique au socialisme.

Le fusil ne règle rien. Affirmer que "le pouvoir est au bout du fusil" n’apporte aucune réponse au marasme de la gauche. Au contraire craignons que notre discours ne se radicalise parallèlement à notre relative impuissance politique, un peu par compassassions....Quant au culte de la démocratie parlementaire...il y a bien longtemps que notre peuple en s’abstenant massivement aux élections a relativisé cette question. Ce qui manque aux élections c’est un projet progressiste alternatif pour mobiliser les classes populaires. Ce qui a permis à la droite au Brésil, en Grèce, en Italie et ailleurs de gagner, c’est l’abstention massive des classes populaires, légitimement déçues par des politiques dans le meilleur des cas mi-chèvre, mi-choux et nous savons, au moins depuis Saint-Just, que "Ceux qui font des révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau".

Je finirai sur un accord avec Bruno Guigue concernant les médias. Il y a là un front que nous sous-estimons. Non seulement il faudra exproprier les capitalistes qui tiennent 95% des médias de masse mais faire en sorte que ceux-ci soient socialisés. Ce qui ne veut pas dire qu’un "comité du Parti" dirige les journaux. Mais que des collectifs de travailleurs de la presse (journalistes, ouvriers, techniciens, etc) et des lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, usagers, gèrent les journaux (papier, télé, radio, informatique....) pour qu’ils puissent exprimer les expériences, les débats, les propositions, les attentes du monde du travail et des classes populaires. Nous en sommes aujourd’hui non pas à combattre les analyses de l’adversaire de classe et à proposer les nôtres mais à essayer de faire connaître...les faits. Si demain ou après-demain un gouvernement progressiste parvenait au pouvoir, la libération des médias de la tutelle du capital sera prioritaire.

Antoine Manessis

Pour lire l’article de Bruno Guigue :

https://www.legrandsoir.info/le-peuple-desarme-sera-toujours-vaincu.html

 http://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2019/11/reponse-a-bruno-guigue.html

COMMENTAIRES  

20/11/2019 13:54 par Georges SPORRI

Le principal argument du prolétariat, c’est sa place dans les rapports de production et dans l’organisation de la vie sociale. Nous avons le pouvoir de ruiner nos patrons et provoquer des baisses de revenus considérables pour les actionnaires. Nous avons aussi le pouvoir de bloquer la société dans son ensemble y compris en appliquant la grèves aux "services publics" et aux tâches bureaucratiques. C’est la base ! Il importe cependant de prévoir une répression féroce et de mettre en œuvre des tactiques très sophistiquées pour diviser la police et surtout l’armée, ou, au moins, les neutraliser. Cela est dit par Alain BADIOU qui a exprimé des réserves contre le mouvement des gilets jaunes qui, par son absence de centralisme démocratique, s’avère inapte à convaincre les larges masses d’entrer en résistance active. BADIOU ajoute d’ailleurs que sans direction communiste les mouvements spontanés finissent toujours par être utilisés pour le maintien de l’ordre établi.

20/11/2019 16:04 par Bruno Guigue

Réponse très intéressante à mon dernier article, qui a le mérite de détailler l’analyse du cas chilien. A vrai dire, je ne vois pas de contradiction fondamentale avec mes propres thèses, et je suis d’accord à peu près avec tout ce que dit Antoine Manessis. Je ne plaide pas pour la lutte armée lorsqu’on peut en faire l’économie, et je le dis d’ailleurs explicitement dans mon article. La formule de Mao doit évidemment, de ce point de vue, être située dans son contexte, et Antoine Manessis a parfaitement raison de le faire. Mais l’armement délibéré des travailleurs lors d’un processus révolutionnaire digne de ce nom, et non d’une entreprise réformiste, est un fait dont je me suis contenté dans mon article d’observer la remarquable constance historique, des Jacobins à Castro en passant par Toussaint Louverture, Lénine, Mao et Ho Chi Minh. Que la gauche chilienne ait tenté une autre voie compte tenu du contexte, et qu’elle ait été finalement défaite, n’invalide pas l’idée, hélas, que le peuple désarmé est toujours vaincu ..

20/11/2019 21:05 par robess73

antoine .ton article est tres bien ecrit mais tres vicelard.bruno guiges a parfaitement raison .un gouvernement progressiste qui n arme pas son peuple en prévision d un coup d etat lié a une défection de l armee et de la police est condamné a plus ou moins breve échéance.c est équilibre des forces qui peut maintenir un statut quo.

20/11/2019 23:56 par rey

Article intéressant mais peu convaincant ( j’ ai eu l’ impression de relire du Lucien Sève- en beaucoup moins bête, il est vrai). Comme l’ auteur, j’ ai une peur bleue de la lutte armée : ce n’ est pas une raison pour habiller cette peur d’ arguments décents et pour ne pas souhaiter aux jeunes générations infiniment plus de courage que n’ en eût la mienne ( je suis de 1951). D’ accord avec lui sur le fait que Bruno Guigue passe un peu vite sur l’ héroïsme de la République Espagnole qui ne peut être taxée de ce que Lénine nommait justement "crétinisme parlementaire" ( contrairement aux "démocraties occidentales" qui ont coulé la République Espagnole).Par contre,l’ exemple tchécoslovaque me semble particulièrement mal choisi : l’ instauration de la démocratie en 1948 fut certes pacifique, mais c’ est, à mon avis, dû uniquement aux épisodes fort peu pacifiques qui la précédèrent.

21/11/2019 00:00 par JP

Sur cette question fondamentale, mais à laquelle on réfléchit peu, finalement, tous les ex-Soviétiques que je connais, notamment les femmes, ont appris au lycée le maniement d’une arme genre AK47 (ou une de ses multiples variantes). Et de l’avis unanime, c’est très facile à apprendre...Le fait est aussi symbolique. On ancre à l’esprit que la défense de sa nation souveraine est ce qui forge la conscience de celle-ci. Si vous regardez les rapports entre les Russes et leurs soldats qui défilent bras-dessus, bras-dessous le 9 mai ( sauf ceux des cortèges officiels) puis dansent et chantent ensemble, clairement, cette armée-là peut difficilement se soulever contre le peuple...il a fallu en passer par l’appareil politique et les Gorbatchev pour détruire le socialisme...et tout de même les chars ont été lancés contre la Douma...
Sinon,pour l’ARAC la suppression du service militaire pose problème : bon, notre armée n’avait tout de même pas les vertus d’une armée populaire...

21/11/2019 07:46 par cunégonde godot

Antoine Manessis :
Ce qui manque aux élections c’est un projet progressiste alternatif pour mobiliser les classes populaires.

Tout à fait vrai.
Il y a un "projet", mais d’alternance, pas alternatif. Pourquoi ? Parce que l’on ne peut prétendre mobiliser les "classes populaires" françaises – c’est-à-dire toute classe autre que le bloc bourgeois dont l’essence même est l’accumulation du capital – à partir du socle euromondialiste dans lequel la France, ses acquis culturels et sociaux, son histoire disparaît purement et simplement, comme le montre de manière aveuglante le moment historique que nous sommes en train de vivre aujourd’hui.

L’européisme de la "gauche" réduit celle-ci à n’être qu’une frange plus ou moins soumise au capitalisme.

21/11/2019 13:24 par Ines

« c’est la masse en lutte qui est la force décisive. D’où la nécessité de forger un front si large et si déterminé qu’il rend la violence contre-révolutionnaire inopérante. »

Comment créer un front large et déterminé quand les médias distillent chaque jour mensonges et propagande sur le mouvement, quand la justice fait du zèle pour dissuader d’adhérer ou de poursuivre le mvt, quand les fdo ont pour mission de briser les citoyens et toutes volontés de se battre pour changer les choses... En théorie, vous avez raison mais en pratique « un peuple désarmé sera toujours vaincu ». Dans une république où la démocratie n’est qu’illusion, le changement ne peut naître que du chaos...

21/11/2019 21:44 par Georges SPORRI

Comme le disait CLAUSEWITZ "La tactique c’est l’art de remporter des victoires". Aujourd’hui il citerait l’armée qui a bousillé 75 % des radars en 2 mois, sans blessés, sans inculpés, comme exemple de victoire militaire contre l’état. Mais vu que la stratégie c’est l’art d’utiliser les victoires pour atteindre les buts de la guerre, il y a un problème = à quoi sert cette victoire ? Si personne ne la commente, c’est un peu comme si elle n’existait pas ! C’est vrai que ce n’est pas vraiment écolo, ni éco-socialiste de bousiller les radars. Ce n’est même pas démocratique car un RIC sur ce sujet aurait plébiscité les radars !

22/11/2019 04:54 par babelouest

« un RIC sur ce sujet aurait plébiscité les radars ! »

Comment peut-on affirmer cela ? D’autant que désormais les radars sont privatisés, bravo ! Oui, démolir les radars est un très bon moyen. Démolir ce qui appartient aux grandes firmes, aussi. Et puis s’arranger pour boycotter les produits de celles-ci.

J’ai connu un temps sans radars. Il y avait plus d’accidents, parce que les voitures sur certains points, étaient moins fiables ; que les routes ont été bien améliorées. Le radar n’est qu’une pompe à fric de plus. Comme la redevance télé, les taxes censées remplacer la sécurité sociale, et que les pauvres paient autant que les riches.

22/11/2019 10:42 par barbe

Babelouest
inutile de discuter : le but n’est pas de discréditer le radar, mais le ric. Et pourtant on conclut mal en disant que le ric n’est pas ce qu’il nous faut : on prendrait les armes, soit. Pour quel but ? Avoir le droit de participer aux votes.
Certains lecteurs de marx sont tellement fidèles que s’il explique que la contradiction est le moteur de l’histoire, ils vont penser qu’il faut se contredire soi-même pour dire quelque chose...

22/11/2019 10:52 par Pierre Davoust

Le fusil ne règle rien, sans doute... C’est comme le balai qui n’empêche pas la poussière de revenir, cela écrit il faut quand même penser à le passer de temps en temps, on respire mieux.

22/11/2019 10:58 par Antoine Manessis

Tout d’abord merci pour l’intérêt que vous avez porté à mon intervention. Tout particulièrement à Bruno Guigue.
Pour conclure, de mon côté, je voudrais exhorter les amis et camarades à méditer une citation.
De Mao-Tsé-Toung comme cela nous concluons avec qui nous avons commencé : "Ne pas prendre ses désirs pour des réalités, aussi louables soient-ils".
Salut et fraternité à toutes et tous.
AM

22/11/2019 13:10 par Georges SPORRI

@ Babelouest / Certains gilets jaunes voulaient attaquer les taxes sur les cigarettes qui sont aussi critiquables que l’impôt de luxe sur l’eau de Cologne et les shampoings high tek. Elles font partie des impôts indirects injustes que la gauche devrait donc combattre !
Mais ces gilets jaunes là se sont fait recadrer par leurs propres camarades de lutte qui ont dit : "tu ferais mieux de demander une augmentation pour pouvoir te payer tes clopes", ce qui parait évident. Non ?

22/11/2019 13:45 par jo nice

Puisque on parle de peuple en arme...
En face ils se préparent :
https://www.youtube.com/watch?v=u6mPdAWwREI&t=1057s
Les nationalistes vont s’entrainer au maniment des armes en Pologne. Sur la vidéo ils s’entrainent a prendre une cité HLM.Le coté "pied nickelé" peut prèter à sourire mais ça reste préocupant.

Je me dis que nous autre communistes et anarchistes devrions aussi nous préparer... Malheureusement à gauche,on aime pas les armes par principe.

22/11/2019 15:31 par Georges SPORRI

@ Barbe / Tu te plantes ! On peut exécrer les radars et penser que les RIC sont un fétiche politique dangereux pour la lutte des classes, surtout dans un temps où les fachos, les racistes, les sécuritaires et les néo puritains sont très nombreux, très bien organisés.
Dans ce contexte les RIC ne serviraient qu’à permettre l’unité à la base entre FN, droite de LR, Dupont Gnangnan et cathos, pas forcément pour faire voter des lois mais surtout pour imposer leurs thèmes et produire une ambiance régressive et répressive (ils le font déjà, c’est vrai).
Sinon il me parait important de tirer les leçons de la démolition impunie des radars qui est un exemple de victoire militaire contre l’état.
Et, vu que je pense que la révolte - révolution qui vient ne sera ni écolo, ni démocratique petite-bourgeoise, je le dis.
La révolte - révolution voudra CHANGER la VIE (objectifs concrets) et pas voter tous les week end ad nauséam !

22/11/2019 17:19 par Ines

AM : Ne pas sous estimer un peuple en colère ( et tous avons sous estimé la détermination des gilets jaunes)
Aucune lutte n’est viable sans espoir... je pense qu’il faut croire en ses rêves, aussi mince en sois l’issue.

22/11/2019 19:08 par MARC

Le sujet fait débat !..a une époque A.Lincoln déclarait " le bulletin de vote est plus fort qu’une balle " reprise par J.F.K...on connait la suite...et depuis la force est devenue celle de ’L’INFORMATION qui défile vitesse grand V.... et dont les gens se lassent ( dégoutés des mensonges et des promesses des Politiques de Gauche ou de Droite...ou des deux à la fois !..= il faut ratisser large ) résultat : ABSTENTION et champs libre de fait, à ceux qui l’ont compris ...Chaque pays ayant son histoire ( souvent écrite par les vainqueurs ...)
A présent on peut s’informer, mais il faut une bonne dose de volonté pour rétablir la VERITE... et ceux qui la dise haut et fort se retrouvent souvent en Exil...ou derrière les barreaux...est-ce pour autant qu’il faut céder toujours à la violence ?.. qui engendre la course à l’armement toujours plus sophistiqué et demain...dans la stratosphère et hop = plus de satellites !..nous voilà bien ; réduits au MORSE ou aux signaux de fumée sans oublier la fidèle ENIGMA : A Méditer

23/11/2019 09:44 par Assimbonanga

Milipol, le salon de la répression. Quelques très belles nouveautés pour notre avenir. Voyez par vous-même !

23/11/2019 17:05 par barbe

à Georges Sporri : je ne comprends rien à ta prose, et ce n’est pas faute de relire. Désolé.
Je comprends juste que tu places le débat sur le plan des personnes, et non pas des actes constatés ou désirés. Et si je comprends bien, je trouve cela inadmissible : les gens qui ne seraient pas d’accord avec toi n’auraient pas droit de cité. Veuilles t’élever au plan procédural, merci, et pas au plan des personnes : c’est la procédure démocratique (par laquelle les petits peuvent être associés à la décision) qui satisfait à ton CHANGER la vie. Dire que tu ne t’en rends même pas compte...
A ton avis, pourquoi le gouvernement rend le référendum sur le référendum adp aussi difficile ?

Au fond, c’est peut-être que tu ne veux pas de la démocratie directe, que tu es un de ces aristo, qui pense qu’il faut des hiérarchies, que certains ont plus de valeur que d’autres... (tu vois je m’en prends à ta personne ; c’est mal ; c’est faible ; cela n’a aucun intérêt... mais s’il faut aller jusque là pour que tu voies les choses...).

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