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Retournement de situation !

Le discours d’Edouard Philippe devant le Conseil Économique Social et Environnemental a un impact considérable sur le mouvement. Loin d’atténuer l’action, il vient de la renforcer en obligeant la CFDT, la CFTC et l’UNSA, qui restaient à l’écart croyant qu’ils seraient entendus, à rejoindre les manifestations du 17 décembre. Je l’ai répété souvent, c’est la politique de Macron qui créera la convergence des luttes. C’est sa politique qui mettra des millions de gens dans les rues. Demain, plus tard, je ne sais. Ma certitude, des millions dans les manifestations pour mettre fin à cette politique inhumaine, inégalitaire, injuste.

Qu’annonce le premier ministre ? La fin du régime par répartition basé sur les cotisations sociales salariales et patronales. Seuls les patrons vont gagner les cotisations qu’ils ne paieront plus et que les salariés devront se payer par les assurances capitalisées. Les inégalités vont exploser car qui pourra se payer les assurances ? Ceux qui en auront les moyens financiers autrement dit les plus défavorisés plongeront dans la pauvreté généralisée. La réforme par points va transformer les fondamentaux du pays. C’est un choix de société. D’une société solidaire, nous allons passer dans une société plus individuelle, moins juste, morcelée. Le grand patronat, les actionnaires, les classes aisées vont pomper davantage les ressources à leur seul et unique profit.

Philippe nous annonce qu’il y aura des gagnants. Ainsi il admet involontairement qu’il y aura des perdants. Ses propositions vont scinder la France en plusieurs segments ce qui complexifie encore plus le système des retraites contrairement à ce qu’il affirme depuis des mois. Plus grave, les femmes dont on nous dit qu’elles seraient les grandes gagnantes vont y perdre à leur tour. L’horizon qui leur est offert est d’obtenir une retraite à 1000€ soit le seuil de pauvreté. Si le gouvernement souhaitait en finir avec l’inégalité homme/femme, il aurait décidé l’égalité salariale, la prise en compte de la maternité, des moments de garde des enfants, des emplois pénibles dont elles sont souvent victimes, du temps de chômage. Rien de tout cela. Des points et basta ! Or la valeur du point ne peut être garanti.

Une autre question réglée par Macron, la fin de la gouvernance paritaire du système des retraites. Ce sera du ressort du parlement. Donc du budget décidé chaque année. La valeur du point devient aléatoire et ne peut être assurée. L’argument gouvernemental ne tient pas.

Dans son discours, le premier ministre a fixé l’âge pivot à 64 ans. Pas de surprise, le pouvoir veut faire travailler les français plus longtemps et réduire les pensions. D’un côté on nous dit qu’il faut moderniser l’outil de travail, utiliser les nouvelles technologies. OK mais ça réduit des emplois et les délocalisations entraînent du chômage. De nouvelles vagues de sans emplois vont arriver. Les jeunes vont retarder leur entrée au travail. Macron se mord la queue. Soit il oblige les entreprises à investir pour développer l’emploi donc les cotisations retraites, soit il puise dans les revenus des actionnaires et dans les fonds spéculatifs pour assurer une retraite décente pour toutes et tous. Il n’existe pas d’autre alternative. Ce gouvernement répond par le recul de l’âge de départ à la retraite. Faudra le payer par de l’argent pour les chômeurs qui vont grossir les rangs des sans emplois.

Et les jeunes ? Ce projet va les anéantir. Pour avoir une retraite dont on ne connait pas le niveau, il faudra qu’ils travaillent jusqu’à 70, 75 ans comme dans des pays européens. C’est une idée que certains journaleux et soi disant spécialistes envisagent sérieusement.

Le résultat de cette proposition c’est de mettre les syndicats proches de lui dans le mouvement d’opposition. Intéressant et prometteur. Le rassemblement populaire nouveau s’ancre puissamment dans la population.

Allez Macron encore des réformes de ce type et tu les mettras les millions de gens dans la rue !

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