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Syrie - Discours du président Bachar el-Assad, le 20 juin 2011

Discours du président Bachar el-Assad, le 20 juin 2011

Dans son troisième discours depuis le début des troubles en Syrie, le 18 mars, le président Bachar el-Assad a proposé un programme exhaustif de réformes politiques, économiques, administratives et juridiques, renforçant les libertés et consolidant la démocratie, et susceptible de placer la Syrie sur le chemin de la modernité. Le président Assad a évoqué l’amendement de la Constitution, voire la rédaction d’une nouvelle loi fondamentale qui serait soumise à un référendum populaire. Il a établi un calendrier pour la mise en oeuvre de ces réformes qui n’excèderait pas la fin de cette année. Il a par ailleurs réaffirmé la détermination des autorités à lutter contre les extrémistes armés qui sèment peur, mort et destruction dans le pays.

Voici le texte du discours du chef de l’Etat syrien :

Discours de Monsieur le Président

20 juin 2011

Que la paix soit sur vous, sur la Syrie et sur toute personne qui sauvegarde cette chère patrie ; Que la paix soit sur le peuple, l’armée, les forces de sécurité et sur quiconque veille à empêcher la discorde et à l’enterrer dans ses terriers détestables. Que la paix soit sur toute mère qui a perdu un être cher, sur tout enfant qui a perdu son père, sur toute famille qui a perdu un enfant. Que la paix soit sur l’âme de nos martyres dont le sang a fait pousser des marguerites au printemps et en été, lorsque les saisons des fleurs et de la floraison ont été remplacées par celles du complot et du meurtre. Mais en Syrie, même les saisons du complot fleurissent. Elles fleurissent dignité et invincibilité.

Je m’adresse aujourd’hui à travers vous à tout citoyen syrien dans notre patrie… J’ai voulu que ma rencontre avec vous soit directe pour consacrer l’intéraction et la spontanéité qui ont marqué notre relation. J’aurais souhaité rencontrer chaque citoyen syrien, mais je suis convaincu que rencontrer certains d’entre vous à n’importe quelle occasion me donne le sentiment d’être en contact direct avec vous tous. Je salue à travers vous chaque citoyen et citoyenne, chaque frère et soeur, chaque jeune homme et jeune fille, chaque père et mère, qui expriment leur attachement à l’unité de leur patrie, oeuvrent pour sa sécurité et prodiguent les sacrifices pour qu’elle demeure puissante.

Si j’ai mis du temps à m’adresser à vous malgré l’insistance de certains que j’ai rencontrés, c’est parce que je ne veux pas une plateforme de propagande. Je n’ai pas voulu parler de ce que nous allons réaliser mais de ce qui a été réalisé ou de ce qui est en cours de réalisation, afin que mon discours soit dans le fond fondé sur ce que j’ai entendu et constaté chez les citoyens durant les dernières semaines. La crédibilité qui a été à la base de ma relation avec le peuple et qui a été fondée sur l’action et non sur la parole, sur le fond et non sur la forme, a bâti la confiance dont j’ai senti la grandeur et l’importance durant les rencontres populaires que j’ai tenues récemment. Bien qu’elles aient eu lieu avec des groupes relativement peu nombreux par rapport à l’ensemble du peuple syrien, ces rencontres ont clairement incarné la grandeur de ce peuple plein de lucidité, de patriotisme, d’intelligence, de dignité et de fierté.

Le fait que j’ai tardé de prendre la parole a ouvert la voie à beaucoup de rumeurs dans le pays. Je les ai entendues, vous aussi. Les rumeurs ne sont pas importantes. Le plus important pour moi c’était le temps. Ce temps m’était nécessaire. Chaque jour, les événements nous apportaient de nouveaux renseignements. Chaque rencontre que j’ai eu avec les citoyens, avec les multiples délégations populaires, m’apportait des informations supplémentaires.

Quant aux rumeurs, beaucoup de délégations venaient s’assurer que les rumeurs étaient mensongères, ou voulaient s’assurer que j’allais bien. Toutes les rumeurs que vous avez entendues concernant le Président, sa famille, son travail, sont sans fondement.

Elles sont toutes fausses, qu’elles soient mensongères ou innocentes.

Nous nous rencontrons aujourd’hui à un moment décisif dans l’histoire de notre pays, un moment que nous voulons ainsi de notre propre choix et par notre propre détermination, décisif entre un passé chargé de trouble et de souffrance où s’est écoulé du sang innocent qui a affligé le coeur de tout Syrien, et un avenir plein d’espoir de voir les plus belles images d’harmonie et de sérénité, dont notre pays a tant joui, s’y rétablir sur une base solide de liberté, de solidarité et de participation.

Nous avons vécu des jours difficiles que nous avons payés chers de notre sécurité, de notre stabilité et de notre développement. C’était une épreuve inhabituelle qui a assombri notre pays et entrainé une situation de confusion et de déception, en raison d’actes de trouble, de tuerie, de terreur frappant les citoyens, de sabotage des biens publiques et privés et ce durant les émeutes populaires. Plusieurs martyrs sont tombés parmi les citoyens, les agents de sécurités, les policiers et l’armée. Il y a eu beaucoup de blessés. C’était une grande perte pour leurs parents, leurs familles et pour la patrie… C’était pour moi personnellement une lourde perte. J’implore à tous les martyrs la miséricorde et le pardon de Dieu, et présente mes sincères condoléances à leurs familles et parents.

Autant nous sommes affligés par leur perte et la douleur qu’elle a causée, nous sommes emmenés à méditer cette expérience profonde et importante sous ses deux aspects, négatif avec toutes les pertes de vie et de propriétés aux niveaux matériel et moral, et positif en terme d’épreuves importantes pour nous tous, à travers lesquelles nous avons découvert notre vrai substance patriotique dans toute sa puissance, sa fermeté et ses points faibles. Puisqu’on ne peut pas faire revenir la montre en arrière, notre seul choix est d’aspirer à l’avenir. Nous disposons de ce choix lorsque nous décidons de prendre nous-même notre avenir en main plutôt que de le laisser aux événements, lorsque nous contrôlons les événements et non l’inverse ; lorsque nous les dirigeons plutôt que de se laisser diriger par eux. Cela signifie que nous devons bâtir sur une expérience riche qui a révélé les points faibles, et sur une analyse profonde qui tire les bonnes leçons, de manière à transformer les pertes en gains. C’est alors que les âmes des martyrs trouveront le repos. Leur sang n’aurait pas alors coulé en vain, et ils se seraient sacrifiés pour fortifier leur patrie et la rendre plus invincible.

Dans tout cela, nous regardons en avant. Mais pour porter un regard sur l’avenir, il faut certainement lire à fond le passé et comprendre le présent de manière précise. Il est évident que la question qui se pose aujourd’hui est celle de savoir ce qui se passe et pourquoi. Est-ce qu’il s’agit d’un complot ? Et qui l’a tramé ? Ou est-ce que c’est de notre faute ? Le cas échéant, où réside-t-elle ? Il y en a tant d’autres toute normales dans les circonstances actuelles.

La solution réside pour nous de résoudre nous-même nos problèmes et d’éviter les accumulations qui affaiblissent notre immunité nationale.

Je ne pense pas que la Syrie soit passée par une étape où elle ne fut pas l’objet de divers complots avant comme après l’indépendance, et ce pour plusieurs raisons dont certaines sont liées à son important statut géopolitique. D’autres sont liées à ses positions politiques fermement attachées à ses principes et ses intérêts. Les complots sont comme des microbes, ils se reproduisent à tout instant et à tout endroit. Ils ne peuvent être exterminés, mais on peut oeuvrer à renforcer l’immunité de notre corps pour les repousser. Les positions politiques et médiatiques que nous avons vues non pas besoin d’être longuement analysées pour confirmer l’existence de tels complots. Pour y faire face, on ne doit pas perdre du temps à en parler ni à en avoir peur. Il faut plutôt chercher les points faibles internes à travers lesquels les complots peuvent passer, et y remédier. Il ne sera plus important alors de parler d’un complot tramé à l’extérieur et ultérieurement exécuté dans le pays. C’est bien le déséquilibre qui a encourager les autres à tenter d’intervenir. La solution consiste à ce que nous remédions nous-même à nos problèmes et à éviter les accumulations qui affaiblissent notre immunité Nationale.

Les germes se trouvent partout, sur l’épiderme, dans les intestins. Les savants à travers l’histoire n’ont jamais pensé les éradiquer complétement. Ils ont toujours réfléchi sur la manière d’améliorer l’immunité du corps humain. C’est ce à quoi nous devons réfléchir. C’est plus important que de faire des analyses relatives au complot. Je ne pense pas d’ailleurs que les données révéleront prochainement tous les détails, qui ne paraitront peut-être pas pour plusieurs années. Cependant, certains disent qu’il n’y a pas de complot. Ce n’est pas non plus objectif, non pas en raison de la crise mais à l’égard des circonstances et du contexte historique syrien. Que dit-on des positions politiques extérieures flagrantes pour les pressions qu’elles exercent sur la Syrie, et des tentatives d’ingérence dans ses affaires intérieures, non pas dans l’intérêt du citoyen syrien mais pour atteindre un objectif bien connu : renoncer à tous les principes, les droits, les intérêts et les politiques auxquels vous tenez.

Que dire de ces positions politiques ? Que dire des pressions médiatiques ? Que dire des cellulaires développés que nous commençons à repérer en Syrie et qui sont largement utilisés par les saccageurs ? Que dire de la falsification dont nous avons été tous témoins ? Nous ne pouvons les qualifier d’actes de bienfaisances ! Il s’agit sans aucun doute d’un complot. Mais nous n’allons pas perdre notre temps à en parler. J’ai tenu les mêmes propos devant le conseil des ministres, ainsi que dans mon discours devant l’assemblée peuple. Je le redis sans cesse : nous devons nous concentrer sur la situation intérieure. Dans mon discours aujourd’hui je n’évoquerai que la situation intérieur, et je n’accorderai aucune importance à ce qui est extérieur, ni positivement ni négativement.

Ce qui se passe dans la rue a trois composantes : d’abord il y a ceux qui ont des besoins ou des demandes auprès de l’Etat. J’ai déjà évoqué les demandes légitimes. L’Etat a le devoir d’oeuvrer inlassablement à satisfaire ces demandes dans les limites du possible. Nous devons tous en tant que responsables écouter nos concitoyens, dialoguer avec eux et les aider sous le toit de l’ordre public. L’effort déployé par l’Etat pour appliquer la loi et imposer l’ordre ne justifie pas qu’on néglige les demandes des gens. De même, les besoins urgents de certains ne justifient nullement qu’on cherche à répandre le désordre, à violer la loi ou à porter atteinte aux intérêts publics.

Cette composante, j’en ai rencontré des représentants ? Lorsque je parle de la composante de ceux qui ont des besoins, je ne veux pas dire nécessairement par-là les manifestants, mais quiconque a besoin. Certains d’entre eux ont manifesté, mais la grande majorité ne l’a pas fait, tout en ayant des besoins à satisfaire. Nous devons communiquer avec eux. J’ai rencontré plusieurs délégations. Certaines avaient manifesté, d’autres non. Elles étaient venues de toutes les régions syriennes et appartenant à toutes les catégories de la société.

Je peux dire qu’il faut les distinguer des saccageurs. Ces derniers ne sont que minoritaires. Ils étaient bien sûr influents et ont tenté d’exploiter les autres, qui sont bons et majoritaires, en vue d’atteindre plusieurs visés. Il est donc particulièrement important de distinguer les deux catégories. Cette composante est donc patriotique. Toutes les demandes que j’ai recueillies ont été formulées sous le chapiteau de la Nation. Il n’y a pas d’agendas extérieurs, ni de liens avec l’étranger. Ils s’opposent à toute ingérence extérieure sous quelle forme qu’elle soit. Ils souhaitent participer et ne pas être marginalisés. Ils veulent la justice. Beaucoup de points ont été soulevés, par exemple des choses accumulées depuis trois décennies, depuis l’époque des conflits avec les frères musulmans. Cette période noire des années quatre-vingts. De nouvelles générations an payent toujours le prix : pas d’emploi, pas de permission de sécurité. Pratiquement, nous avons porté quelqu’un responsable de la faute d’autrui c’est injuste. Bien entendu, nous avons commencé à régler ce type de problèmes que j’ai entendus de la part de plusieurs délégations, en particulier celles d’Idleb et de Hama. Nous avons commencé à résoudre ce problème. Nous allons le régler une fois et pour toute, car il est inadmissible qu’après trois décennies on continue à vivre dans une époque noire.

Ce sont des questions relatives à la justice et à un sentiment d’injustice ressenti par tout citoyen. Certaines questions sont relatives aux passeports. Il y a deux ans, si je me souviens bien, nous avons donné à toutes nos ambassades à l’étranger des directives pour donner des passeports aux personnes qui font objet de poursuites, qui sont donc en fuite ou qui ne le sont pas mais qui croient être recherchées. Beaucoup d’entre eux avaient peur et ne se sont pas présentés aux ambassades pour recueillir leurs passeports, même après la dernière amnistie générale décrétée. La peur persiste toujours, ce qui empêche les gens de prendre l’initiative envers les institutions de l’Etat. Ils ressentent parfois une injustice qui n’existe pas.

Puisqu’on évoque l’amnistie générale, j’ai senti à travers mes dernières rencontres que beaucoup n’en étaient pas satisfaits. En effet c’était l’amnistie la plus générale décrétée depuis vingt-trois ans. Je pense qu’il y en a eu une similaire en 1988. Cependant, on a souhaité qu’elle soit plus générale. D’habitude, nous n’évoquons pas de noms mais des critères. Nous disons : « l’amnistie est générale, mais ne touche pas les crimes de drogue, de terrorisme, de résistance armée, de crimes moraux… ». Mais étant donné les circonstances actuelles, et d’après ce que j’ai entendu de plusieurs personnes, ou de ce qui m’est parvenu d’autres personnes que je n’ai pas rencontrées, je demanderai au ministres de la justice d’effectuer une étude de la marge qu’on peut avoir pour élargir cette amnistie, même par un autre décret, et de manière à englober les autres, sans porter atteinte pour autant à l’intérêt et la sécurité de l’Etat, ni aux intérêts des personnes touchées par ces crimes.

La deuxième composante est celle des hors-la-loi, des recherchés par la justice pour de divers actes criminels. Ils ont trouvé ans l’Etat un rival et un objectif visé, car il constitue un obstacle qui les empêche d’atteindre leurs objectifs illégitimes, et parce qu’ils sont recherchés par ses organes. Pour eux, le désordre est une occasion précieuse à ne pas manquer, pour qu’ils restent en liberté et renforcent leurs activités illégales. S’il est évident qu’on oeuvre à appliquer la loi à tout le monde, cela ne doit pas nous empêcher de chercher des solutions à dimensions sociales susceptibles d’écarter ces gens de la mauvaise voie, et de les inciter à être de bons citoyens bien intégrés dans leur société.

La question pourrait être celle de savoir le nombre de ces personnes. Personnellement, j’ai été surpris par ce nombre. Je croyais qu’elles étaient quelques milliers. Au début de la crise, elles dépassaient les 64 milles personnes. Imaginez ce nombre de recherchées pour des raisons variées, avec des peines qui pourraient aller de quelques mois de prison jusqu’à la peine capitale. Ce sont des personnes en fuite, dont 24 milles sont condamnées à trois ans de prison au moins. Bien entendu, ce chiffre a un peu baissé depuis quelques jours. Il y en a désormais moins de 63 milles, car certains se sont rendus aux autorités compétentes. 64 milles correspond dans le contexte militaire à environ cinq divisions, presqu’une armée entière. Si quelques milliers seulement veulent porter des armes et perpétrer des actes de sabotage, vous imaginez les dégâts que l’Etat risque de subir !

Quant à la troisième composante, elle est la plus dangereuse malgré sa petite dimension. Il s’agit des extrémistes et des takfiristes. Nous avons connu et expérimenté cette idéologie depuis des décennies lorsqu’elle a tenté de s’infiltrer en Syrie. Notre pays a pu s’en débarrassé grâce à la lucidité et à la sagesse de son peuple.

Aujourd’hui, cette idéologie n’est pas différente de celle que nous avons connue depuis des décennies. Elle est bien la même. Ce qui a changé ce sont les outils, les méthodes et les visages. Cette idéologie se cantonne dans les coins sombres et se révèle au grand jour chaque fois qu’elle en a l’occasion, chaque fois qu’elle trouve le bon masque pour se déguiser. Elle tue au nom de la religion, sabote au nom de la réforme et répand le désordre au nom de la liberté.

Il est, tout à fait, désolant qu’il y ait dans n’importe quelle société des groupes appartenant à des siècles révolues, qui nous sont parfaitement étrangers. C’est à vrai dire le plus grand obstacle qui entrave la réforme, le développement commence par l’homme et non par les ordinateurs. Il ne commence pas par la machine, ni par les législations, mais par l’être humain. Nous devons donc cerner cet esprit, si nous voulons vraiment nous développer. De toute manière, il y a d’autres composantes, dont la composante extérieure et son rôle dans la crise, dont je n’ai pas parlé. Je n’ai pas évoqué les composantes que nous connaissons tous. Il y a des gens qui sont payés pour prendre des photos et traiter avec les médias. Certains leur versent de l’argent pour prendre part à des manifestations de quelques minutes rien que pour prendre des photos. Ce sont des composantes qui ne nous intéressent pas beaucoup.

C’est ainsi qu’en observant le déroulement des événements, on constate que l’escalade et le désordre étaient la réponse à toute mesure de réforme annoncée ou réalisée. Lorsqu’il n’y avait plus aucune justification, le recours aux armes était leur seul choix pour exécuter leur plan. Les manifestations pacifiques étaient parfois utilisées comme une couverture sous laquelle se cachaient des personnes armées. Dans d’autres cas, ils agressaient les civils, la police et les militaires, en attaquant des postes militaires ou en perpétrant des assassinats. Les écoles, les commerces et les voies publiques ont été fermés par la force des armes. Les biens publics ont été saccagés, pillés et délibérément incendiés. Les villes ont été disloquées les unes des autres en coupant les routes nationales. Cela a constitué une menace directe du mode de vie quotidien des citoyens, de leur sécurité, de leur éducation, de leur économie, et les a empêchés de communiquer avec leurs familles.

Ils ont déformé l’image de la patrie à l’étranger. Ils ont ouvert les portes à l’intervention extérieure. Ils ont même appelé à une telle intervention, cherchant ainsi à affaiblir la position politique Nationale fermement attachée au retour de la totalité des droits Nationaux.

Ils ont invoqué un discours sectoriel détestable qui n’est pas le nôtre, auquel nous n’appartenons pas et dans lequel nous ne voyons que l’expression d’un esprit odieux entièrement étrange à notre religion, à notre histoire et à nos moeurs. A Dieu ne plaise que notre appartenance Nationale, arabe et éthique n’en soit souillée.

Bien entendu, sauf pour ce qui est de la première composante, je ne parle là que d’une toute petite minorité. La question n’est donc pas inquiétante, mais je répète qu’il convient d’y remédier. Lorsqu’ils ont échoué dans la première étape, alors qu’ils cherchaient à exploiter la première composante, celle des personnes qui ont des demandes, ils sont passés au conflit armé et aux actes de violence. Ayant aussi échoué, ils sont passés à un nouveau type d’action à Jisr al Choughour, en perpétrant des massacres horribles dont on a vu les images, tuant des agents de sécurité, saccageant le bureau de poste, or les bureau de postes sont des biens publics, la ville où ils vivent en profite. C’est l) l’expression d’une grande rancune. L’important c’est qu’ils possèdent des armes sophistiquées inexistantes auparavant, et des appareils de communication développés. Ils sont passés à un autre type d’action. Ils ont essayé, à proximité de Ma’arat al- Nou’man, de s’emparer des dépôts de carburant. Ils ont même pu l’occuper, et ont encerclé les forces armées intervenues pour les récupérer. Nous avons été surpris de repérer chez eux des véhicules 4X4 tout-terrain modernes porteurs d’armes sophistiquées destinées aux hélicoptères, ainsi que des appareils de communication. Ils ont tenté de commettre une nouveau massacre à Ma’arat al- Nou’man contre un groupe d’agents de sécurité, et ont failli réussir ; mais la population est intervenue et a défendu les agents de sécurité en leur donnant refuge chez eux. Certains l’ont payé cher ; ils ont été torturés, battus jusqu’à se faire casser les os. Je les salue pour leur patriotisme et j’espère les rencontrer prochainement. Bien sûr, il y en a d’autres qui ont essayé d’agir de la même manière et d’empêcher la discorde dans plusieurs régions de la Syrie. Beaucoup ont réussi, d’autres non. Sans ce sentiment de patriotisme chez beaucoup de syriens, la situation aurait été bien pire.

Mais la réponse est venue du peuple syrien qui s’est lancé dans sa totalité pour prouver une fois de plus sa prise de conscience et sa lucidité patriotique qui ont surpassé toutes les attentes, à l’ombre d’une attaque médiatique virtuelle sans précédent à travers laquelle il n’était pas facile de distinguer la réalité de l’imaginaire ni le vrai du faux. Mais le sentiment National et la sensibilité historique que possède notre peuple et qui sont fondés sur une expérience accumulée à travers des générations étaient de loin plus forts.

L’importance de cette expérience réside donc dans le fait d’avoir révélé la profondeur de la conscience Nationale qui constitue le plus important garant pour faire aboutir le processus de développement entrepris et qui s’appuie sur trois piliers, à savoir : la prise de conscience, l’éthique et les institutions. L’absence d’un de ces trois facteurs entraine certainement la déviation du processus, son éloignement de ses objectifs est donc son échec avec toutes les graves implications sur notre société et notre avenir.

Ce que certains commettent aujourd’hui n’a rien à voir avec le développement et la réforme. Il s’agit de sabotage. Plus il y a de sabotage plus nous nous éloignons de nos objectifs de développement et de nos aspirations. Je n’entends pas par là uniquement le sabotage matériel dont la réparation serait plus facile. Je veux dire en premier lieu le sabotage moral, éthique et de comportement qui est difficile à réparer avec le temps, et que certains oeuvrent à consacrer, et progressivement à consacrer le non-respect des institutions et de ce qu’elles représentent à l’échelle Nationale. Cela entraine la régression du sentiment patriotique de citoyenneté qui est à la base des institutions et sauvegarder la patrie. C’est précisément ce que nos ennemis veulent qu’on fasse, et c’est là où ils veulent qu’on arrive.

Je voudrais ici poser la question de savoir si le chaos a permis de créer plus d’emplois pour ceux qui en demande. S’il a amélioré les conditions de vie en général ? S’il a amélioré la sécurité dont nous jouissions et nous étions fiers ? Il n’y a pas de développement sans stabilité, ni de réforme à travers le sabotage. Seules les lois et décisions sont insuffisantes pour réaliser le moindre progrès sans un environnement propice. Nous devons donc réparer ce qui a été saccagé, corriger les saccageurs ou les isoler. C’est alors que nous pourrons poursuivre le développement.

Tout ce qui a précédé est relatif aux principes ; quant à la pratique, il faut partir de la réalité. Celle-ci commence par les gens. Aussi ai-je commencé par une longue série de rencontres incluant toutes les catégories sociales issues de diverses régions et gouverneras syriens, en vue de comprendre et de voir la réalité tel quelle, ou le mieux possible et sous tous ses angles, et de manière à nous permettre d’établir les priorités des institutions étatiques en fonction des priorités des citoyens.

J’ai voulu comprendre les détails directement de la bouche des citoyens, loin de tous les canaux qui pourraient filtrer certaines informations, ou qui pourraient transmettre toute l’information mais non les émotions. J’ai voulu bâtir sur ces rencontres tout ce j’allais dire.

Pratiquement, mes propos, mon discours s’appuient au fond sur mes conversations avec les gens. J’ai rencontré des manifestants et des non manifestants. A vrai dire je considère que ces rencontres étaient la chose la plus importante que j’ai jamais pu faire depuis que j’assume mes responsabilités, malgré les circonstances difficiles, malgré les peines, et les frustrations. Mais je peux dire que ces rencontres étaient étonnement utiles, l’affection et l’amour que j’ai constatés auprès de ces personnes qui s’expriment au nom de la plupart du peuple syrien, je ne les ai jamais sentis de ma vie. Il est certain que j’éprouve les mêmes sentiments à leur égard, et à l’égard de tout citoyen syrien que je ne connais pas mais que je souhaite rencontrer dans des rencontres similaires. Mais j’espère davantage pouvoir transformer cet amour en action, ce qui sera possible grâce à votre aide.

Mes rencontres étaient utiles, franches, profondes et globales. Elles ont évoqué toutes les questions posées sans exception. Certaines étaient locales au niveau de la ville et du gouvernera ; d’autres étaient générales au niveau du pays. En ce qui me concerne, les questions qui touchent les catégories les plus larges du peuple étaient prioritaires, plutôt que les questions locales si importantes soient-elles.

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Discours du président Bachar el-Assad, le 20 juin 2011
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