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Trump, Brexit, Merkel, Shinzo Abe, quel redéploiement des contradictions inter-impérialistes ?

Dans L’impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), Lénine a réfuté la thèse révisionniste défendue par les ténors de la Deuxième Internationale à propos du prétendu « hyper-impérialisme ».

Reprise par Kautsky, cette expression de Hilferding résumait l’idée suivante : la concentration mondiale des capitaux est de nature à unifier mondialement l’impérialisme, dont les principaux Etats finiront par fusionner planétairement pour exploiter collectivement les travailleurs. De cette manière, la tendance à la guerre mondiale propre à l’ancien capitalisme disparaîtrait ; les Etats-nations s’effaceront alors devant une sorte d’Empire mondial dont la mise en place d’éventuels « Etats-Unis d’Europe » seraient les prémices heureuses. Léon Trotski – dont les liens d’avant-guerre n’avaient pas été rompus avec les mencheviks – adhérait alors à ce montage théorique spécieux, si bien que Lénine dut polémiquer contre lui en réfutant le mot d’ordre pseudo-internationaliste des « Etats-Unis socialistes d’Europe ». Un slogan dont, manifestement, le NPA et LO ne sont toujours pas sortis aujourd’hui. De nos jours, nombreux sont les « théoriciens » qui se croient « innovants » quand ils évoquent naïvement « la » mondialisation capitaliste, « la » construction européenne, voire – comme le révisionniste de gauche Tony Negri, on ne sait quel « Empire » universel régnant sur une « Multitude », voire sur une « plèbe » étrangère aux rapports de production réellement existants. Exit dans la foulée la lutte prolétarienne pour le socialisme, sans parler du combat anti-impérialiste pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes...

Face à ces leurres sociaux-démocrates (hier, l’ « hyper-impérialisme », aujourd’hui, l’euro-mondialisme, etc...), Lénine et ses successeurs eurent le mérite de démontrer point par point que dans les faits, l’unification/harmonisation totale des Etats prédateurs du capitalisme-impérialisme n’est qu’une vue de l’esprit. Encore moins qu’à l’époque du capitalisme « libéral » et pré-monopoliste, le capitalisme impérialiste ne peut totalement s’unifier et s’ « harmoniser », fût-ce pour dominer les peuples et surexploiter les travailleurs. D’abord parce que le système capitaliste est fondamentalement anarchique ; derrière la « planification » monopoliste, derrière les « cartels » inter-impérialistes, l’anarchie de la production s’aggrave et la phase impérialiste du capitalisme ne fait que l’aiguiser en provoquant d’incessants repartages à haut risque de la planète. Dans une période où les énormes capitaux dégagés par la financiarisation peinent à se valoriser, une guerre économique sourde se livre sur tous les continents par-delà les bavardages boboïsants sur "l’unité de la communauté internationale ". Véritable « guerre de tous contre tous » pour reprendre le mot de Hobbes, le capitalisme-impérialiste ne peut produire qu’un « développement inégal » des Etats capitalistes, dont tour à tour, certains prennent la première place tandis que d’autres, jadis chefs de file du développement mondial, déclinent... provisoirement en méditant leur "revanche". Ensuite parce que, même si les regroupements, cartels et autres fusions monopolistes continentaux et transcontinentaux poussent à des rapprochements politico-militaires transitoires, la tendance de fond du système capitaliste reste à l’instabilité fondamentale desdits regroupements. Les Empires « mondiaux », voire plus modestement, les Empires continentaux ou "transcontinentaux" du grand capital sont périodiquement secoués dans leurs tréfonds par des crises de plus en plus fréquentes et aiguës qui font jaillir d’énormes étincelles, non seulement entre les Etats prédateurs d’un même « cartel », mais aussi entre les cartels internationaux d’Etats-brigands : en un mot, le règne mondial des mafieux est impossible sans une permanente guerre des gangs. Autant de guerres honteuses, aux origines sordidement inavouables, que les médias du système capitaliste, eux-mêmes détenus par les puissances militaro financières, se chargent en permanence de traduire en mots d’ordre « politiquement corrects »...

C’est pourquoi Lénine répliquait déjà aux « européistes » superficiels de son temps* que, sous le capitalisme, « le mot d’ordre des Etats-Unis d’Europe ne peut être qu’utopique ou réactionnaire ». A l’inverse, Lénine développait la théorie, fondée sur les faits, selon laquelle « une chaîne vaut ce que vaut son maillon le plus faible ». Si bien qu’il était parfaitement absurde d’attendre « la révolution mondiale », fût-elle « permanente », pour mettre en place le socialisme, au besoin dans un seul pays ou groupe de pays. Au contraire, expliquait Lénine, le prolétariat révolutionnaire devait d’abord briser la chaîne impérialiste dans son maillon le plus faible (à l’époque, l’Empire tsariste travaillé par d’éclatants antagonismes) pour ouvrir en grand l’ère historique des révolutions prolétariennes. C’est d’ailleurs pour cette raison que le choix opéré en 1925 par les bolcheviks russes, celui d’entreprendre la construction du socialisme dans un seul pays, n’avait rien de l’aberration antimarxiste dont l’accusèrent alors les partisans de Trotski, incapbale de rompre durablement avec le menchevisme.

L’évolution de l’impérialisme actuel vérifie une fois de plus comme à la parade (faut-il dire « hélas » ?) les anticipations géniales de Lénine. En quelques années, la crise ravageuse de l’euro-mark et la dominance arrogante de l’Allemagne impérialiste « réunifiée » sur le sous-continent européen, le talon de fer que Berlin a successivement posé sur les ex-pays socialistes écartelés (Tchécoslovaquie, Yougoslavie, URSS occidentale : pays baltes puis Ukraine), sur les ainsi-dit « P.I.G.S. » (les « Etats-cochons » : Portugal, Italie, Grèce, Espagne, Spain en anglo-maastrichtien), puis sur la France en cours d’euro-délitement, a produit une énorme crise de légitimité de l’UE, notamment dans les couches populaires, classe ouvrière en tête. Le prodrome de cette crise explosive est la sortie britannique de l’UE par la porte à droite, dont Donald Trump n’a pas tort d’annoncer qu’elle n’est que l’amorce d’une possible réaction en chaîne. Car, peu à peu, le compromis géopolitico-économique passé entre les maîtres de la zone Mark (devenu l’euro « fort ») et les oligarques du dollar constitué en monnaie mondiale, s’est inéluctablement effrité. Dans un article d’Etincelles, la revue théorique du PRCF, l’auteur de ces lignes indiquait naguère que l’euro n’était pas autre chose, derrière sa façade libre-échangiste, qu’une monnaie crypto-protectionniste réservant le marché européen à l’industrie allemande tout en ménageant le rôle mondial du dollar : donnant-donnant. En effet, l’euro fort – c’est-à-dire l’alignement de la lire, du franc, de la peseta, etc. sur le Deutsche Mark, ne pouvait que plomber l’industrie des pays sud-européens en renchérissant leurs produits et en interdisant les dévaluations compétitives. Dans le même temps, l’euro fort fermait le marché américain aux produits allemands et le dollar faible permettait aux EU de continuer à exporter. Nous signalions déjà à l’époque que ce compromis germano-américain ne pourrait pas durer : une fois les pays du Sud européen (Grèce, Portugal, Italie, Espagne, suivi par la France) dûment essorés par l’euro-austérité berlinoise et par la "dette", le marché sud-européen de l’industrie allemande se restreindrait, la récession menacerait la RFA elle-mêmeet il faudrait bien alors que les « Européens » (dont l’Allemagne produit plus de la moitié des marchandises industrielles) se cherchassent des débouchés surd ’autres marchés solvables, EU et Canada en tête. Ce changement de pied monétaire s’est traduit par la nouvelle politique financière de la BCE : elle a comprimé ses taux directeurs, relancé artificiellement l’inflation en arrosant les banques européennes de milliards d’euros en monnaie de singe (modèle étasunien !), pendant que les gouvernements de la zone euro pilotée par Berlin continuaient d’écraser les « coûts » salariaux : et c’est évidemment à partir de ces considérations cyniques qu’il faut lire la « générosité » de Merkel à l’égard des migrants chassés de Syrie par les ingérences impérialistes et si aimablement « accueillis » en Allemagne... dans un premier temps. Cette nouvelle politique monétaire destinée à conjurer la dépression en Europe ne pouvait manquer d’inquiéter certains secteurs, notamment industriels, du capital monopoliste étasunien**.

Bien entendu, ces constats n’exonèrent en rien le capital « français », tout aussi prédateur que le capital allemand par rapport aux pays de l’Est et du Sud (sans parler du maintien de la sanglante « Françafrique »), et dont les chefs de file médéfiens, soutenus par l’Arc maastrichtien qui va du PS aux LR, poussent plus loin que jamais leur double vassalisation à l’égard à la fois des EU et de l’Allemagne (entre Fillon et Macron, il y a contradiction entre deux ailes du grand capital français, ce que révèlent comme toujours « grandeur nature », les différends sur la politique étrangère, en clair, les positionnements divers des candidats présidentiels sur la question russe).

Toujours est-il qu’après la victoire du Brexit, l’élection de Trump montre qu’à nouveau les contradictions d’intérêt, longtemps relativisées par la commune croisade contre le socialisme réel, se creusent à nouveau entre les deux rives de l’Empire euro-atlantique : piétinement des négociations sur le TAFTA, déclarations fracassantes de Trump sur l’obsolescence de l’OTAN, exigence trumpiste que les Européens « paient » leur propre défense, rapprochement au moins conjoncturel avec la Russie pour tenter d’isoler la Chine et de rompre les tentations de rapprochement entre les BRICS (dont l’aile marchante est le partenariat stratégique entre Pékin et Moscou). A l’arrière-plan, on trouve l’impuissance de la « toute-puissante » armée des États-Unis à juguler les peuples du Proche-Orient, à mettre au pas la Russie, à régenter la Mer de Chine, à annexer l’Ukraine et la Crimée sans coup férir***, l’incapacité durable de la CIA à déstabiliser décisivement (malgré d’intenses tentatives !) Cuba socialiste et ses alliés de l’ALBA. Tout cela engendre de fortes oppositions mercantiles entre la RFA et ses vassaux et les EU de Trump, avec de fortes oppositions à l’intérieur même des Etats impérialistes (lesquels ne sont pas monolithiques : la guérilla déclenchée par le camp Clinton-Obama contre Trump, avec la volonté évidente d’entraîner la Russie dans une escalade avec Washington, n’a rien d’anecdotique !), et pour finir, la remise en cause de l’UE elle-même par Donald Trump...

Tout cela montre que, sans bien entendu remettre en cause le primat absolu des contradictions « Capital/Travail /// Impérialisme/Peuples opprimés », de nouvelles lignes de fracture inter-impérialistes se creusent, dont certaines – sous des formes évidemment très nouvelles – ne sont pas sans rappeler les fractures géopolitiques des deux précédents conflits mondiaux...

Pour le moment, le Japon impérial continue de privilégier ses relations avec les EU, mais il profite de l’affaiblissement relatif de son ancien vainqueur pour

-  promouvoir un négationnisme historique effarant au sujet des crimes de l’armée nippone à l’encontre des peuples chinois et coréen, les EU du « gentil » Obama continuant de leur côté à légitimer l’abomination d’Hiroshima ;

-  sortir du cadre pacifique imposé par l’actuelle Constitution du Japon qui interdisait jusqu’ici à l’Empire du Soleil Levant d’envoyer des troupes hors de l’archipel nippon. Bref, avec l’appui de leur ancien vainqueur états-unien (celui d’Obama à l’égard de Shinzo Abe, celui, implicite, de Trump, à l’égard de l’Europe allemande sommée d’accélérer sa course aux armements), les principales deux puissances vaincues de 1945 vont très certainement relancer fortement leurs dépenses d’armement. Qui peut croire que ce soit pour le bien de l’humanité et de leurs peuples respectifs ?

Cela dit, l’ennemi principal des deux impérialismes, le Japon de Shinzo Abe et les EU de Trump, étant la Chine, le Japon impérialiste ne devrait pas avoir de grandes difficultés à s’entendre tout aussi bien avec Donald Trump qu’il ne s’entendait, hier, avec le « pacifique » Barak Obama...

Bien entendu, cela ne doit pas leurrer des révolutionnaires. Le prolétariat d’Europe n’a que faire de se ranger derrière « l’Europe unie » ; il ne doit pas verser un sou pour la « défense européenne » ; il doit rire de l’hypocrite pilotage « humanitaire » de l’UE par Berlin et ses bons amis du PS et d’ « Europe-Ecologie les Verts », cette pointe avancée et particulièrement arrogante de l’euro-fédéralisme impérialiste. Quant à la « sauvegarde du modèle social européen face à l’Oncle Sam », c’est une plaisanterie : l’Axe Berlin/Bruxelles (complété par le MEDEF et par les partis à sa dévotion s’agissant de la France) est le premier à démolir au quotidien l’ainsi-dite « économie sociale de marché » que la RFA pratiquait ou feignait de pratiquer peu ou prou, contrainte et forcée, tant qu’il lui fallait « tenir » la concurrence politico-sociale de la RDA. En réalité, rallier le bandit impérial européen « pour résister à Trump », conduirait tout droit le mouvement ouvrier ouest-européen à cautionner la marche à l’affrontement contre la Russie en prenant le risque d’une guerre mondiale exterminatrice bien pire encore que celle de 39/45. Dans la mesure où les partis sociaux-démocrates européens (le « PS européen » dominé de la tête et des épaules par le SPD, avec son appendice pseudo-radical, le Parti de la Gauche Européenne auquel sont affiliés le PCF et Die Linke), sans parler de la très immobiliste Confédération Européenne des Syndicats, continuent à vendre le mensonge paralysant de l’ « Europe sociale, démocratique, pacifique » dans le cadre de l’UE/OTAN, ils ligotent (de plus en plus malaisément !) la classe ouvrière d’Europe à l’Empire social-maastrichtien en crise. Tâche de plus en plus malaisée tant ledit Empire en crise se fait de plus en plus dictatorial (cf l’attitude récente de Schäuble envers les pensions des Grecs les plus pauvres), de moins en moins « pacifique » et de plus en plus fascisant (chasse aux sorcières anticommuniste en voie de généralisation d’Est en Ouest, alliance russophobe de la social-démocratie « civilisée » occidentale avec les néonazis ukrainien, répression accrue du syndicalisme de classe).

Bref, de même que l’ennemi principal des travailleurs étasuniens est bel et bien dans leur propre pays (souvenons-nous de la formule du communiste Karl Liebknecht, « der Hauptfeind steht in eigenen Land » – L’ennemi principal se trouve dans notre propre pays), de même l’ennemi principal des travailleurs d’Europe est-il bien sur leur propre continent où l’UE est de A à Z, du Traité de Rome à nos jours en passant par le déni du Non français à la constitution européenne, une structure d’oppression tournée contre les acquis sociaux, contre la paix et les peuples souverains. Bien entendu, un soutien des travailleurs européens à Donald Trump via le soutien de certains d’entre eux aux extrémistes de droite (Le Pen ici, AfD en Allemagne, Orban en Hongrie, Aube dorée en Grèce, etc.) ne serait pas moins dangereux. Que serait d’ailleurs une Internationale... des protectionnistes bourgeois ? Qui ne voit que le protectionnisme bourgeois, tourné contre les autres peuples et non pas orienté vers la coopération entre peuples libres, n’est qu’une autre voie pour marcher à la guerre impérialiste mondiale, que nourrit lui aussi le pseudo-libre-échange actuel d’Obama, de l’UE et du « Traité transatlantique ».

Quant aux BRICS, il faut se garder à leur égard des deux erreurs suivantes :

la première consisterait à idéaliser leurs dirigeants en oubliant, par exemple, qu’en Russie, la contre-révolution a été faite pour le plus grand malheur du peuple russe (par ex. en ce moment, le parti de Poutine fait campagne pour expulser du Kremlin le tombeau de Lénine, et nul ne peut ignorer le signal anticommuniste qu’un tel geste donnerait aux forces réactionnaires du monde entier) ; ni qu’au Brésil un pouvoir archi-réactionnaire s’est mis en place pour aider les EU à liquider la gauche latino-américaine toutes tendances confondues. Nul ne peut ignorer non plus qu’en Chine, où de notre point de vue la contre-révolution n’a pas encore triomphé et où le PCC tangue entre une orientation néolibérale durcie et l’actuelle ligne patriotique tournée vers l’essor du marché intérieur, les acquis subsistants du socialisme sont pour le moins mal assurés.

La seconde erreur serait de négliger le fait que dans tous les BRICS de puissantes traditions communistes existent, que les forces marxistes-léninistes n’y ont pas été éradiquées, bien au contraire et qu’objectivement, quelles que soient les intentions des dirigeants politiques et des milieux économiques capitalistes de ces pays, l’existence des BRICS fait obstacle à la domination mondiale univoque des trois prédateurs principaux, EU, Europe allemande et Japon. En aucun cas des communistes ne peuvent négliger l’analytique des contradictions principales et secondaires (cf le brillant essai de Mao intitulé De la contradiction) sous peine, soit d’être écrasés par un ennemi de classe « invincible » (tant qu’il n’est pas un tant soit peu divisé : songeons au tournoi des Horaces et des Curiaces !), soit – pis encore – de devenir les idiots utiles de tel ou tel impérialisme ou sous-impérialisme. Aucun soutien, donc, au surarmement annoncé des super-prédateurs euro-atlantiques contre les peuples russe, chinois, latino-américains, africains, proche-orientaux, sud et est-européens, mais aussi, dans tous ces pays, solidarité de classe et soutien politique (ce qui ne signifie pas systématiquement alignement) aux communistes, plus précisément, aux marxistes-léninistes, mais aussi aux forces patriotiques et progressistes de ces pays.

Nous, militants franchement communistes, vivons en France, pays capitaliste, donc dans l’UE, bloc impérialiste, et nous agissons pour une République sociale, souveraine et fraternelle en marche vers le socialisme-communisme. Nous devons donc combattre Trump et l’impérialisme étasunien, dont les deux versants, « mondialiste » (sic) et « isolationniste » (sic) ne sont pas moins dangereux pour la paix et la souveraineté des peuples, à commencer par celle des peuples cubain, vénézuélien et palestinien ; mais nous ne devons pas moins fortement combattre la bannière étoilée de l’Europe allemande (fût-ce à travers le slogan mielleux de l’ « Europe sociale » et de la « défense européenne pour sauver nos valeurs »). Il nous faut exiger la sortie par la gauche de la France de l’euro, de l’UE (Frexit progressiste) et de l’OTAN, sans cesser de dénoncer les ingérences et prédations de l’impérialisme français en Libye, en Afrique subsaharienne et au Proche-Orient. Aucune faiblesse non plus, faut-il le dire, à l’égard du chauvinisme et de la xénophobie euro-compatible de la dynastie Le Pen****. Bien entendu, nous ne cesserons pas de tendre la main aux communistes allemands*****, ainsi qu’à nos courageux camarades « rouges » des Etats-Unis d’Amérique, où un vent progressiste nouveau s’est levé, notamment dans la jeunesse, à l’occasion des primaires démocrates.

C’est sur cette ligne à la fois patriotique, internationaliste et anti-impérialiste que milite le PRCF, qui diffuse présentement aux entreprises du pays son programme 100% anti-UE, 100% anti-OTAN et 100% anticapitaliste. Au-delà des divergences compréhensibles qui peuvent diviser les communistes en période d’élections bourgeoises, comment de véritables révolutionnaires pourraient-ils ne pas s’unir sur cette stratégie léniniste ?

source : www.initiative-communiste.fr

*Le social-pacifisme européiste n’est jamais très éloigné d’une exaltation conquérante de l’Empire européen sous l’égide de l’Etat momentanément le plus fort : l’évolution des « Verts » allemands et de leurs vassaux français en est une triste illustration...

**voir l’actuelle guerre de communiqués entre Trump et le ministre allemand Sigmar Gabriel sur les mérites comparés de Mercedes et des voitures américaines...

***c’est cette annexion à l’orbite euro-atlantique qu’a tenté de provoquer l’Euro-Maidan sous influence ouverte de John Kerry. L’aide russe au Donbass et l’annexion de la Crimée ont SUIVI et non précédé l’ingérence occidentale en Ukraine et son recours peu ragoûtant aux néonazis ukrainiens de « Svoboda ».

****les récentes déclarations de Marine Le Pen attestent ce que nous avons toujours affirmé : le FN ne veut sortir ni de l’euro, ni de l’UE, ni de l’OTAN. La (non-)sortie de l’euro n’est rien d’autre qu’une monnaie d’échange de second tour entre les LR et le FN. Si Mme Le Pen gagnait la présidentielle, elle aurait besoin des députés LR pour « mettre la France en ordre » (tel est désormais son slogan clairement fascisant), ce qui est sa véritable mission de classe au détriment du mouvement ouvrier. On peut parier qu’alors, elle « suspendrait » toute velléité d’affrontement avec l’UE pour obtenir en échange le soutien de la « droite forte » et des autres éléments ultraréactionnaires qui infestent l’ex-parti « gaulliste ». Le FN pourrait alors devenir officiellement « Rassemblement bleu marine ». Pour le plus grand déshonneur de notre pays, le FN viendrait clore le cycle progressiste ouvert, pas seulement pour la France, par la Révolution française. Cf http://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/le-pen-et-...

***** Que nous ne confondons pas avec le « Grand Européen » Gregor Gysi : ce liquidateur du SED et de la RDA est récemment devenu le président du PGE aux côtés de Pierre Laurent, vice-président de ce parti.

Georges GASTAUD, Antoine MANESSIS

Georges Gastaud est secrétaire national du PRCF ; Antoine Manessis est responsable international du PRCF.

Le 17 janvier 2017.

»» http://www.initiative-communiste.fr/articles/international/trump-brexi...
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