Un dictateur meurt sur son bidet

Alors qu’il reste en Espagne neuf ex-ministres de Franco bien vivants et en liberté, le dictateur et tortionnaire argentin Videla vient de mourir en prison, en train de déféquer. Les agences de presse disent qu’il "purgeait" (oui, c’est bien le mot !) une peine de cinquante ans de réclusion pour "crimes contre l’humanité".

Videla était le plus connu des trois serviteurs des Etats-Unis qui perpétrèrent le coup d’Etat de 1976 pour combattre "l’ennemi intérieur, le "communisme", par des méthodes barbares . Le "monde libre" avait tous les droits, toutes les excuses... 30 000 disparus, des dizaines de milliers de torturés, et une coopération sanglante entre bourreaux : le "Plan Condor". C’était le prix à payer pour empêcher "de nouveaux Cuba".

Les suppliciés, avant la dernière torture fatale, recevaient la bénédiction d’un prêtre. Les religieux allaient et venaient dans les centres de torture, les camps, comme on se promène dans un musée de l’horreur. Ils couvrirent et même organisèrent le vol de centaines de bébés à leurs mères détenues qui accouchaient en prison puis étaient assassinées. Tenus sans doute au "secret religieux", aucun dignitaire ensoutané, aucune instance officielle de l’Eglise, n’émirent la moindre protestation. Qui ne dit mot... devient complice de la barbarie.

Le symbole de la dictature vient de mourir, des dizaines de militaires ont été jugés et condamnés, des lieux de tortures transformés en musées de la mémoire. La justice et la vérité sont en marche... Les époux Kirchner ont annulé les "lois d’amnistie". Celle de 1977 en Espagne est toujours en vigueur, et le gouvernement espagnol a menacé de rétorsions son homologue argentin, s’il permet que la juge Maria Servini instruise le dossier pour "génocide et crimes contre l’humanité" du franquisme, à la demande de plusieurs familles de suppliciés espagnols.

Ce n’est pas la première fois que la juge est intimidée. Le gouvernement Zapatero fit en sorte qu’elle ne puisse voyager en Espagne. En réalité, ce n’est pas la juge, mais le Tribunal supérieur argentin (la "Chambre fédérale") qui a décidé d’ouvrir le dossier espagnol en ... 2010. Les autorités espagnoles du bipartisme font traîner les choses en longueur, multipliant les obstacles.

Le dictateur Videla est, quant à lui, mort reclus sur sa cuvette. Tirons la chasse.

Jean Ortiz.

COMMENTAIRES  

19/05/2013 18:25 par latitude zero

Je suis heureux de constater que « la justice divine » a enfin compris qu’il fallait les rappeler par les chiottes.

19/05/2013 20:44 par legrandsoir
certificat_deces_videla.jpg
19/05/2013 22:45 par Dwaabala

- Il ne faut pas confondre dictature et crime.
- Dés qu’ il s’ agit d’ une junte militaire au service d’ intérêts financiers privés, les deux sont indissociables !!
- Exact.
- C’est vrai qu’il y a de bonne dictature ? Pardon. Je suppose que vous pensez à la dictature du prolétariat ? Joseph Staline, Le Petit Père Des Peuples.
- La dictature ne relève pas de l’ordre du bon ou du mauvais.

19/05/2013 22:55 par Bernard DPE

L’erreur est humaine ? Non. L’espèce humaine est un fléau.
Je suis toujours aussi écœuré par les horreurs commises au nom de tout ce qu’on voudra.

Bien sûr, la Révolution française, la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen...
mais ça :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Noyades_de_Nantes

Bien sûr la dictature de Franco, mais ça :
http://www.la-guerre-d-espagne.net/le-massacre.htm

Et qu’on ne me dise pas que c’était pour éviter des morts inutiles...
Bien à vous.
Bernard

20/05/2013 10:10 par pschitt

Laissez tomber la neige................................

21/05/2013 17:52 par latitude zero

Bernard DPE

Il n’est pas très honnête et facile de mettre en rapport les révolutions et leurs idéaux, avec les exactions de tous les salauds du monde , difficilement contrôlables, qui ont profité et pris pour alibi ces révolutions pour se livrer aux pires crimes.
Pas plus objectif de mettre ces faits en balance avec les dictatures dont les listes des victimes se sont comptées par dizaines de milliers, tortures et meurtres , prémédités, organisés , planifiés et institutionnalisés

Pschitt

Tombe la neige dans un silence impressionnant,
Et crisse la neige quand on la foule en marchant

26/05/2013 01:08 par DPE

pour latitude zero bavure

Merci pour la leçon d’honnêteté.
Les révolutions et leurs idéaux ne sont que la célébration de la victoire des plus féroces sur les moins... doués. Ce n’est qu’après qu’on "habille" ces massacres des oripeaux de la vertu.

Les vainqueurs écrivent l’Histoire, à laquelle on est prié de croire, vu ?

p.s. Bien sûr il y a toujours quelques écrits hautement subversifs qui échappent à l’autodafé :
"Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n’y entrent que comme de simples instruments ; et dès qu’ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.
Ceux qui ont établi la république, l’ont fait sans le vouloir et sans savoir ce qu’ils faisaient ; ils y ont été conduits par les événements : un projet antérieur n’aurait pas réussi.
Jamais Robespierre, Collot ou Barère, ne pensèrent à établir le gouvernement révolutionnaire et le régime de la terreur ; ils y furent conduits insensiblement par les circonstances..."

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