RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Le Front National peut se prévaloir d’une véritable adhésion à son programme et à ses idées.

Une présidentielle désormais ouverte

Les élections municipales françaises et les résultats qu’elles auront charrié dans leur sillage confirme ce qui depuis quelques mois était déjà en gestation, la bérézina inéluctable de la gauche socialiste et la montée en puissance de l’extrême droite.

La première confirme que l’électorat populaire favorable aux socialistes a préféré cette fois-ci s’abstenir, confié ses suffrages à la droite dite républicaine où soutenir carrément les candidats du Front National. La seconde confirme que les idées de l’extrême droite font leur chemin, s’enracinent dans le pays profond et révéleront à l’occasion des présidentielles de 2017 leur véritable signification politique. L’élection de Marine Le Pen à la magistrature suprême n’est plus une utopie, ni un leurre et encore moins une vue de l’esprit. Cette dernière a su profiter intelligemment de la bienséance du lobby médiatique qui pour la première fois a accepté de lui ouvrir ses rédactions et studios de télévision pour des raisons que révéleront peut-être la teneur et la consistance du discours politique que délivrera à l’avenir l’égérie du Front National.

La droite dite républicaine n’a pas véritablement bénéficié d’un raz-de-marée électoral bien qu’elle ait véritablement réussie à conquérir des villes qui ne lui ont jamais été acquises. L’abstention et le vote sanction lui ont plus profité qu’une véritable adhésion des électeurs à ses idées. Seul le Front National peut se prévaloir d’une véritable adhésion à son programme et à ses idées. Son électorat dépasse désormais les traditionnels fiefs du sud de la France, travaillés depuis des décennies par une partie des rapatriés d’Algérie et des anciens ultras de l’OAS, mais réussit à s’ancrer dans d’autres régions comme le nord de l’hexagone.

Cette reconfiguration brutale, mais pas encore achevée, de la carte politique française va inéluctablement libérer les grandes manœuvres pour l’élection de 2017. Beaucoup de candidats sont déjà dans les starkings-blocks et la mêlée se fera à couteaux tirés. Ainsi à gauche, l’actuel président français devra compter sur la concurrence loyale de son ex ministre de l’intérieur, chouchou des sondages bien qu’actuellement en légère baisse surtout depuis l’estocade portée tel un matador à l’humoriste Dieudonné, qu’il vient de nommer à Matignon. Ce dernier, connu pour son soutien inconditionnel à Israël, va sans doute influer encore plus sur la politique étrangère de la France. Mais cette nomination obéit aussi à des calculs d’un président pas aussi naïf qu’on ne le croit, sans doute inspiré par le flair politique de l’un de ses anciens mentors François Mitterrand, qui pour se débarrasser de Michel Rocard, alors champion des sondages, l’a étouffé dans la fonction de premier ministre. Et 2017 est encore loin.

La droite devra aussi compter sur une guerre des chefs inévitables entre un ancien Chef de l’Etat qui souhaite revenir aux manettes et deux de ses anciens lieutenants qui s’entre déchirent depuis des années.

Deux blocs politiques précipiteront sans doute la reconfiguration du paysage politique français et mettront un terme à l’alternance au pouvoir des deux grosses cylindrées politiques qui depuis la libération ont quasiment vampirisé la vie politique française. Il s’agit de la gauche non socialiste, revendicative et populaire et de l’extrême droite, formation dopée par l’émergence d’une nouvelle génération de politiques, hyper diplômée et acquise à l’idée de l’urgence de sauver leur pays de l’emprise des lobbys et des cartels technocratiques notamment européen.

Ces élections présidentielles permettent de confirmer que dans les pays démocratiques, les erreurs politiques, les promesses non tenues, les reniements, les renoncements et les affaires se paient comptant grâce au suffrage universel.

Salim METREF

URL de cet article 25050
  

Même Thème
Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary
Guy HOCQUENGHEM
Préface de Serge Halimi : Avant de mourir, à 41 ans, Guy Hocquenghem a tiré un coup de pistolet dans la messe des reniements. Il fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des « repentis » socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il n’y avait pas méprise, mais accomplissement, qu’un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés davantage qu’il les avait trahis. On sait désormais de quel prix - chômage, restructurations sauvages, argent fou, dithyrambe des patrons - (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

En transformant les violences de l’extrême droite vénézuélienne en "révolte populaire", en rhabillant en "combattants de la liberté" des jeunes issus des classes aisées et nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les citoyens européens que l’uniformisation médiatique a sévi : la majorité des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs ont accepté sans le savoir une agression visant à annuler le choix des électeurs et à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans démocratisation en profondeur de la propriété des médias occidentaux, la prophétie orwellienne devient timide. L’Amérique Latine est assez forte et solidaire pour empêcher un coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le monde risque un jour de se retourner contre elle-même.

Thierry Deronne, mars 2014

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.