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Thème : Commune de Paris

Les charognards de la bourgeoisie (les leçons de la Commune, III)

Bruno GUIGUE

La principale leçon de la Commune, c’est que le peuple en armes, guidé par la fraction la plus résolue de la classe ouvrière, peut saisir directement les rênes du pouvoir politique.

Sa radicale nouveauté, et son exemple fécond, c’est d’avoir montré qu’on peut se passer des politiciens bourgeois pour jeter les fondements d’une République sociale, et que le prolétariat allié à la petite bourgeoisie peut lancer ce défi à la classe possédante et à ses serviteurs. Mais la tragédie de la Commune, hélas, a fait aussi la démonstration que cette classe possédante ne recule devant aucune ignominie lorsque ses intérêts sont menacés par ceux d’en-bas. On sait, parce que ses témoins les plus lucides, Lissagaray et Marx, y ont suffisamment insisté, combien la Commune a été paralysée par sa timidité et sa naïveté. Mais cette modération volontaire n’a pas épargné aux hommes et aux femmes de la Commune les horreurs d’une répression féroce. Au contraire. En scellant sa défaite, elle les y a condamnés. « Que la Banque de France soit restée une enclave versaillaise en plein cœur de Paris, c’est un étonnement et un scandale », écrit Henri Lefebvre dans « La proclamation de la Commune ». Moyen de pression sur le (...) Lire la suite »
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Sur un costume et la Commune de Paris

Philippe ARNAUD
Le vendredi 23 avril, au journal télévisé de France 3 de 19 h 30, un sujet s'intitulait : "Histoire : autopsie d'un costume au temps de la Commune de Paris". Et il était présenté comme suit : [Journaliste] : "Dans les réserves du musée de la mode de la ville de Paris, nous avons suivi une mystérieuse enveloppe. 300 000 pièces sont conservées dans ce lieu tenu secret à l'abri de la lumière, dont plusieurs centaines de vêtements à haute valeur historique." [Alexandre Samson, conservateur de collections au palais Galliera] : "On a de la chance de conserver des vêtements portés par Napoléon Ier, Marie-Antoinette, son fils Louis XVII, le dauphin, on a également l'habit de Musset. Tous ces vêtements sont compris comme des vêtements-reliques". [Journaliste] : "Notre mystérieuse enveloppe contient un costume trois-pièces en laine d'apparence plutôt ordinaire. Son histoire l'est moins. Il appartenait à Louis-Bernard Bonjean, président provisoire de la Cour de Cassation en 1871. Ce catholique conservateur est (...) Lire la suite »

Le gouvernement de la classe ouvrière (les leçons de la Commune, II)

Bruno GUIGUE
Devant le coup de force avorté du gouvernement d’Adolphe Thiers, l’insurrection défensive du 18 mars 1871 avait conduit le comité central de la garde nationale à saisir les rênes du pouvoir pour le remettre aussitôt entre les mains des électeurs parisiens. Ce que nous appelons « la Commune », c’est cette institution nouvelle, inédite, révolutionnaire, qui voit le jour à l’issue des élections du 26 mars 1871 et qui s’installe officiellement à l’Hôtel-de-Ville de Paris le 28. Et son organe dirigeant durant ses deux mois d’existence, c’est le « Conseil de la Commune », une assemblée élue composée de 90 membres, et dont les deux tiers seulement siégeront en raison de la démission des élus de l’ouest parisien, représentants timorés de cette bourgeoisie qui a participé au processus électoral mais qu’effraie l’effervescence d’une capitale passée aux mains des « rouges ». « La Commune » à proprement parler, c’est cette assemblée parisienne qui va exercer tant bien que mal un pouvoir éphémère, dans des conditions (...) Lire la suite »

Communiqué du 20 mars : Vive laCommune de 1871, préparons la révolution socialiste !

Collectif Vive la Commune de 1871

Sous ce slogan, le collectif « Vive la Commune de 1871 » avait appelé samedi 20 mars à Paris à un rassemblement pour célébrer le 150e anniversaire de la Commune de Paris par des discours, des contributions à micro ouvert, des chansons et des poèmes au cœur de Paris. Après que la ville ait refusé le rassemblement devant l’Hôtel de ville, nous nous sommes rassemblés à proximité sur la Place du Châtelet.

Ce rassemblement a été organisé et maintenu contre vents et marées dans des conditions très difficiles. Les restrictions gouvernementales liées à l’épidémie du Corona, encore renforcées le jour-même, le 20 mars, ne nous ont pas empêché de nous réunir. Le droit de manifester même sous l’État d’urgence sanitaire, confirmé juridiquement, a été défendu ! Les incertitudes parmi les militants sur la situation sanitaire, les multiples manifestations organisées à la même date contre une politique de crise sur de multiples fronts ainsi que la météo ne nous étaient pas favorables. Nous sommes d’autant plus heureux de la réussite de ce rassemblement en l’honneur de la Commune de Paris. L'unité d'action a lancé un appel commun dont la principale leçon est qu’il faut construire un parti communiste fort en France comme dans tous les pays. Des mots de solidarité nous sont parvenus de camarades suisses, de l’ICOR Europe et le MLPD nous a fait l’honneur d’envoyer une délégation. Différents participants ont pris la parole pour (...) Lire la suite »

L’étincelle du 18 mars (les leçons de la Commune, I)

Bruno GUIGUE

Commémorer le cent cinquantième anniversaire de la Commune, à quoi bon ? Célébrer l’insurrection héroïque du peuple parisien, raviver la mémoire de ce magnifique soulèvement contre la trahison nationale et l’oppression sociale, oui, certes. Mais à quoi aura servi cet héroïsme, si l’on n’en tire aucun enseignement pour le présent ?

Le meilleur hommage qu’on puisse rendre aux Communards, c’est de considérer leur histoire avec lucidité. C’est de rendre justice à ces hommes et à ces femmes immolés par le capital, sans tomber dans l’apologie béate que facilite l’omission des faiblesses et des contradictions. C’est de relire l’histoire de la Commune sans parti pris hagiographique, en la resituant dans le champ d’une lutte des classes qui continue aujourd’hui. Comme l’écrit Lissagaray, le meilleur historien de la Commune : ce serait « un ennemi » celui qui « flatterait, bâtirait de fausses légendes soi-disant révolutionnaires », il serait « aussi criminel que le cartographe qui, pour les combattants de demain, ferait des graphiques menteurs ». Certains trouvent qu'on en parle un peu trop, comme François Furet, grand-prêtre de l'idéologie dominante appliquée aux études historiques, pour qui « aucun événement de notre histoire moderne n'a été l'objet d'un pareil surinvestissement d'intérêt, par rapport à sa brièveté ». Mais selon quel critère (...) Lire la suite »

La Commune

Pierre SAUVE

L’autre soir , comme de plus en plus de Français semble-t-il, je regardais Arte. Au menu Les damnés de la commune, un film de Raphaël Meyssan. Intelligent et poignant.

Cela m'a rappelé un mot de ma fille au début des années 80. En rentrant, bouleversée, du lycée où elle venait d'étudier la Commune de Paris, elle dit à son militant de père : "Papa tout ce pourquoi tu milites, ils l'ont fait". Elle en était toute retournée. C'est, je crois, le début de sa prise de conscience politique. On comprend aisément pourquoi cet épisode de l'histoire prend de moins en moins de place dans les programmes scolaires depuis quelques décennies. Ceux qui nous dirigent n'ont aucune envie de donner des idées à la jeunesse. Ce film devrait être projeté dans tous les cours d'histoire. Jean-Michel Blanquer s'y opposera sans doute mais il appartient à tous les profs d'histoire de prendre leurs responsabilités tant qu'il en est encore temps. La république sociale ! Elle est encore à l'ordre du jour. Les Versaillais ont écrasé la Commune, je devrais dire les Communes de Bordeaux, Limoges, Lyon, Marseille... Mais ils n'ont pas écrasé les espoirs qui en sont nés. La Commune renaîtra sous des (...) Lire la suite »

18 mars 1871 / 18 mars 2021 le combat des communards parisiens plus actuel que jamais

Georges GASTAUD

par Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF

18 MARS 1871, LE PROLÉTARIAT PARISIEN PREND LA TÊTE DE LA LUTTE PATRIOTIQUE CONTRE L’ENVAHISSEUR ET LA BOURGEOISIE DÉFAITISTE Le 18 mars 1871, le peuple travailleur de Paris refusait de remettre au gouvernement capitulard de Versailles les canons que les Parisiens avaient payés de leurs deniers pour défendre la capitale contre l’envahisseur prussien. C’était le début de la Commune de Paris, premier gouvernement prolétarien de l’histoire. Significativement, ce gouvernement reprenait le nom de la glorieuse Commune parisienne qui fut, en 1794, le dernier bastion des jacobins robespierristes traqués par les Thermidoriens. Par conséquent, le pouvoir communaliste de 1871 était issu d’une révolte tout à la fois patriotique et révolutionnaire contre l’invasion de la France, contre le régime impérial failli de Napoléon III et contre le pseudo-gouvernement républicain bourgeois dit, par antiphrase, de la “Défense nationale”, qui ne rêvait que de désarmer les ouvriers parisiens. Quitte à livrer, sans états d’âme, (...) Lire la suite »
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Bastille, Valmy, Maastricht, République : construisons le nouveau CNR pour de nouveaux Jours heureux !

Fadi KASSEM

Signer en ligne l’appel : Pour une République Française sociale, souveraine, démocratique et fraternelle. Ensemble, virons Emmanuel Macron et l’euro-mondialisation virale ! Cliquer ici

Face au négationnisme macroniste, poursuivre le combat de la Première République « Au nom de la Nation, je jure de maintenir la liberté et l’égalité ou de mourir à mon poste » : tel est le serment prêté par les députés de la Convention nationale après la proclamation de la Première République le 21 septembre 1792, au lendemain de la victoire majeure à Valmy contre les troupes réactionnaires et contre-révolutionnaires des Prussiens commandées par Brunswick, l’homme qui menaçait de détruire Paris l’été précédent. Ce 20 septembre 1792 marque un incontestable tournant dans l’histoire de France et du mouvement révolutionnaire : en stoppant la coalition des monarchies absolues d’Europe contre lesquelles Louis XVI a déclaré la guerre le 20 avril pour perdre (et ainsi écraser les forces révolutionnaires de France à l’aide des armées d’Europe), les révolutionnaires peuvent tourner la page de la monarchie (qui est suspendue depuis la prise du palais des Tuileries le 10 août) et enfin faire de la France une République avec (...) Lire la suite »

Les Communards de la Commune de Paris de 1871 ont été massacrés par le capital

Jimmy DALLEEDOO

Karl Marx disait : « la plus grande mesure sociale de la Commune de Paris fut son existence et son action ». Nous étions en 1871 et la colère ouvrière et populaire tonnait comme la foudre dans un ciel orageux. La bourgeoisie nationale se cachait, se lamentait, elle prit peur devant le soulèvement des exploités. Dès le départ, la classe ouvrière et populaire parisienne avait gagné devant ses exploiteurs et les grandes idées de la Commune s’étendait partout à travers la France. Les représentants du capital français et prussien organisèrent alors, de sang froid, le massacre de tous les Communards afin de conserver leurs privilèges. Les hommes, les femmes et les enfants furent massacrés au nom de la « démocratie ». En effet, les représentants du capital ne supportaient pas l’idée que des ouvriers en guenille puissent être élus, rendant ainsi non légitime les mandats expirés de Thiers et de ses sbires. La Commune avait démontré que l’émancipation de la classe ouvrière et populaire n’était pas une utopie, mais qu’elle était bien une possibilité, une nécessité qui trouverait toujours en face d’elle la barbarie et la violence que recèlent en eux-mêmes le capital et ses représentants.

1-Configuration sociale de la France de 1871 La France de 1871 est encore très agraire. La classe ouvrière et populaire représente à cette époque une force sociale très puissante. La paysannerie est l’un des éléments clefs de cette force sociale en mouvement. Léon Gambetta a proclamé la Troisième République le 4 septembre 1870, place de la Révolution à Paris (l’actuelle Place de la Concorde). Cette proclamation fut appuyée tout de même, par le peuple de France. Mais si le peuple de France avait soutenu la proclamation de la troisième République, c’est parce que la « République Sociale » avait été une revendication ferme du prolétariat et de la paysannerie rassemblée, conscientisée et organisée : quelles allaient être les conséquences de cette proclamation sur la base de ces revendications ? Les contradictions entre le capital et le travail ne faisaient qu’émerger à l’horizon... La France sortait des entrailles du Second Empire : Bonaparte avait échoué à Sedan. Du coup, la Prusse avait gagné et « le siège de (...) Lire la suite »

Hommage à Claude Willard et ... à la Commune de Paris !

Claude Willard

Agé de 95 ans Claude Willard vient de nous quitter. Historien, professeur à Paris 8, Président des Amis de la Commune de Paris, il a participé au Maitron, la Pensée, les Cahiers d'Histoire ... Il nous rappelle ici que l’œuvre de la Commune demeure d’une extraordinaire actualité car porteuse de valeurs combattues par les héritiers de ceux qui massacrèrent les communards. - Claire Vérilhac

La Commune de Paris, une œuvre toujours au cœur de l’actualité La Commune demeure ensevelie sous une chape de silence, bien qu’elle soit ou plutôt parce qu’elle est porteuse de valeurs, valeurs battues en brèche par les héritiers de ceux qui massacrèrent les Communards. Une révolution ouvrière L’insurrection communarde naît d’un sursaut patriotique contre la faillite, voire la trahison, des équipes dirigeantes durant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, et d’un puissant réflexe républicain contre les périls d’une restauration monarchique. Comme le proclame le Journal officiel du 21 mars 1871, " Les prolétaires de la capitale, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques. " Cette révolte, réponse à la provocation de Thiers du 18 mars, se transforme en révolution ouvrière. Ouvrière par la masse de ses combattants (84% des Communards arrêtés sont des (...) Lire la suite »
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