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18 mars 1871 / 18 mars 2021 le combat des communards parisiens plus actuel que jamais

par Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF

18 MARS 1871, LE PROLÉTARIAT PARISIEN PREND LA TÊTE DE LA LUTTE PATRIOTIQUE CONTRE L’ENVAHISSEUR ET LA BOURGEOISIE DÉFAITISTE

Le 18 mars 1871, le peuple travailleur de Paris refusait de remettre au gouvernement capitulard de Versailles les canons que les Parisiens avaient payés de leurs deniers pour défendre la capitale contre l’envahisseur prussien. C’était le début de la Commune de Paris, premier gouvernement prolétarien de l’histoire. Significativement, ce gouvernement reprenait le nom de la glorieuse Commune parisienne qui fut, en 1794, le dernier bastion des jacobins robespierristes traqués par les Thermidoriens. Par conséquent, le pouvoir communaliste de 1871 était issu d’une révolte tout à la fois patriotique et révolutionnaire contre l’invasion de la France, contre le régime impérial failli de Napoléon III et contre le pseudo-gouvernement républicain bourgeois dit, par antiphrase, de la “Défense nationale”, qui ne rêvait que de désarmer les ouvriers parisiens. Quitte à livrer, sans états d’âme, la France à Bismarck...

THIERS SUPPLIANT BISMARCK DE L’AIDER À ÉCRASER PARIS INSURGÉ !

Aussitôt la Commune de Paris proclamée, le chef des Versaillais, cet Adolphe Thiers bien prénommé que Marx surnommera le “nabot sanglant”, s’empressait d’écrire au Chancelier prussien Bismarck pour l’implorer de libérer les soldats français faits prisonniers à Sedan. Thiers n’avait pas honte de s’engager par écrit auprès de Bismarck, père du second Reich allemand militariste et dynastique, à n’employer les soldats français éventuellement libérés “que contre Paris”... Le chef de la bourgeoisie versaillaise défaitiste renouvelait ainsi le geste antipatriotique et contre-révolutionnaire des Émigrés de Coblence, ces aristocrates déchus par la Révolution française, qui choisirent de rallier la Coalition européenne antifrançaise, dans la foulée de Louis XVI et de Marie-Antoinette, pour briser la Révolution et recouvrer leurs privilèges abolis par elle. Comme on sait, la grande bourgeoisie “française” des années 1930 et 1940 réagira de la même manière en préférant froidement Hitler au Front populaire et en faisant carrément le “choix de la défaite” puis de la “Kollaboration” pour abattre la République, s’abandonner à Pétain et se débarrasser des “Rouges”. Et de même que les Soldats de l’An II et autres Sans Culotte sauvèrent la France révolutionnaire à Valmy, Jemmapes et Fleurus, de même les Communards, et après eux, les Francs-Tireurs et Partisans (FTPF et FTP-MOI) surent combattre et mourir pour l’indépendance de la patrie tant pour eux, la défense de la France était indissociable de celle de la nouvelle “République sociale” dont ils rêvaient, depuis 1848, puis depuis le Front populaire, pour leur classe.

LA COMMUNE PATRIOTE ET INTERNATIONALISTE !

Pour autant, les Communards n’opposèrent jamais le patriotisme républicain véritable à l’internationalisme prolétarien émergent. À l’instar des jacobins de 1793 qui avaient pour guide le publiciste piémontais Marat et pour grand inspirateur idéologique le Genevois Rousseau, à l’exemple des FTPF et autres FTP-MOI organisés par le PCF clandestin qui comptaient dans leurs rangs des Brigadistes d’Espagne et des antifascistes de tous les pays, les Communards n’hésitèrent pas à confier les plus hautes responsabilités au Hongrois Léo Frankel, à la Bulgare Elisabeth Dimitriev, sans parler de Dombrowski, héros de l’indépendance polonaise, et de Garibaldi, figure de l’unité italienne qui s’était porté volontaire pour défendre la France républicaine.

LA COMMUNE DE PARIS, PREMIER POUVOIR PROLÉTARIEN DE L’HISTOIRE UNIVERSELLE

Pendant les 70 jours que dura le siège de Paris, encerclé par le double cordon militaire constitué par les troupes réactionnaires de Versailles et par l’armée prussienne, les Communards eurent l’énorme mérite, non seulement de tenir bon héroïquement, mais d’expérimenter, sous des formes encore hésitantes et parfois inconséquentes – comme Marx l’établira dans La guerre civile en France – la première expérience historique de portée mondiale de la dictature du prolétariat allié aux couches les plus avancées de la petite-bourgeoisie artisanale et de l’intelligentsia républicaine dans les rangs de laquelle figuraient Courbet et autre Jules Vallès. En effet, pour la première fois dans l’histoire moderne, le peuple travailleur pouvait se reconnaître pleinement dans un gouvernement issu des masses insurgées, où toute fonction de direction était élective, où tous les postes d’élus étaient révocables par le suffrage populaire, où les intérêts concrets des travailleurs étaient au cœur des délibérations communales. Un gouvernement qui réprimait – pas toujours avec la rigueur nécessaire – les agissements contre-révolutionnaires de la bourgeoisie. Pour la première fois, les ateliers désertés par leurs patrons bourgeois furent remis aux travailleurs qui expérimentèrent, en peu de jours, la mainmise démocratique du prolétariat sur les moyens de production, mainmise sans laquelle il n’existe pas de socialisme véritable. Et malgré le blocus affameur et la terrible bataille militaire à armes très inégales, la Commune innova : pour la première fois en France, l’État fut séparé des Églises et le budget des cultes fut aboli. Enfin, la Commune promut comme jamais la citoyenneté des femmes dont l’engagement héroïque, celui des Louise Michel et autre Nathalie Le Mel, reste un exemple d’unité militante totale entre le combat pour l’émancipation sociale et l’engagement proprement civilisateur pour l’égalité hommes/femmes.

MÉRITES ET LIMITES HISTORIQUES DE LA COMMUNE DE PARIS

Certes, la Commune ne pouvait pas ne pas porter les marques d’un rapport des forces où le prolétariat, faute de grande industrie développée, était encore faible, où il n’était pas encore organisé en grand parti politique et en puissants syndicats de classe, où les conceptions petite-bourgeoises issue de Proudhon et du socialisme utopique et réformiste obscurcissaient encore la conscience claire des objectifs révolutionnaires à atteindre par le prolétariat. Aujourd’hui, ce que les Versaillais modernes, de Le Pen à Macron en passant par Retailleau et Cie, retiennent de la Commune, ce sont ses soi-disant exactions, alors qu’en réalité, la Semaine Sanglante déclenchée après la prise de Paris et la chute de la dernière barricade fit au moins 30 000 morts, femmes et enfants compris, c’est-à-dire davantage en huit jours qu’il n’y eut de guillotinés réactionnaires durant toute la “Terreur” à l’époque de Robespierre. Quant aux réformistes et autres idéologues anticommunistes et antisoviétiques “de gauche” actuels, ils n’exaltent de la Commune que ses faiblesses tant ils préfèrent les révolutions battues aux révolutions victorieuses, que ce soit la Révolution soviétique d’Octobre 1917, la Révolution chinoise de 1949, la Révolution vietnamienne vainqueur du colonialisme français et de l’impérialisme américain ou la Révolution cubaine qui tient toujours tête de nos jours à l’Empire étasunien. Pour notre part, nous admirons la Révolution communaliste de 1871 et c’est parce que nous voulons que son noble idéal émancipateur triomphe enfin, et que soit à jamais dépassée l’époque des contre-révolutions et de la réaction sanglante, que nous rappelons les grandes leçons que Marx, puis Lénine tirèrent, non seulement des côtés grandioses de la Commune, mais aussi de ses insuffisances historiquement explicables : oui, pour triompher, la classe ouvrière doit prendre résolument la direction politique de la lutte patriotique, du combat internationaliste, de la bataille pour la République sociale et pour le socialisme. Et oui, pour cela, comme le montre la défaite de 1871 et comme le prouve a contrario la Révolution d’Octobre, qui permit durant plus de 70 ans que le drapeau du peuple victorieux flotte de Berlin à Hanoï et de Vladivostok à La Havane, la classe ouvrière a plus que jamais besoin d’un parti de combat démocratiquement centralisé, armé des enseignements scientifiques du marxisme-léninisme, exerçant avec fermeté la dictature du prolétariat en alliance avec les autres couches populaires et prenant appui sur une démocratie foncièrement nouvelle, une démocratie socialiste.

LE COMBAT DES COMMUNARDS CONTINUE SOUS D’AUTRES FORMES POUR L’INDÉPENDANCE NATIONALE ET L’ÉMANCIPATION SOCIALE !

C’est en ce sens que nous, militants franchement communistes attachés tout à la fois au combat patriotique et au combat internationaliste de la Commune, en étroite solidarité avec tous les communistes du monde sans oublier les communistes allemands héritiers de Marx et d’Engels, militons plus que jamais pour reconstruire un grand parti communiste de combat, pour promouvoir le renouveau du syndicalisme de classe, pour placer la classe ouvrière et le monde du travail au centre d’un large Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste, pour sortir la France de l’UE impérialiste et supranationale et pour relancer dans notre pays, en alliance avec un Mouvement communiste international renaissant, la lutte pour le socialisme et le communisme.

Face au camp versaillais continentalisé et mondialisé que constituent de nos jours la despotique UE du capital et la très agressive Alliance atlantique, face à un capitalisme-impérialisme plus régressif que jamais, héritiers modernes des ouvriers parisiens de 1871, unissons-nous pour qu’un jour, à l’échelle de l’humanité et dans toutes les langues du monde, les peuples émancipés puissent crier “vive la Commune” !

»» https://www.initiative-communiste.f...
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AGENDA
Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, (…)
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