RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Thème : François (Pape)

La visite du pape en Irak, ou la mémoire défaillante de François

Nadine ROSA-ROSSO

Le pape François, lors de sa visite en Irak, s’est employé à dénoncer la situation dans le pays et a fait appel à la cessation des violences et à l’unité des différentes confessions. Soit. Qui ne le souhaiterait pas ? Le problème est qu’il a réduit la question des violences et des intolérances à la question du terrorisme. La plupart des journalistes lui ont allègrement emboîté le pas.

Mais personne ne s’est souvenu des paroles d’un autre pape, pas spécialement connu pour son progressisme mais plutôt pour sa part active dans le combat anticommuniste, le pape polonais Jean-Paul II , qui déclarait à l’occasion de Noël, en 1990 : « Que les responsables en soient convaincus, la guerre est une aventure sans retour ! ». Jean-Paul II a dénoncé, lui, la guerre qui se préparait contre l’Irak, et alors que le premier déluge de bombes s’abattait sur Bagdad, le 17 janvier 1991, « dans son discours depuis le Vatican, Jean-Paul II dénonce avec force que « la loi des plus forts soit brutalement imposée aux plus faibles ». « Les vrais amis de la paix savent que l'heure est plus que jamais au dialogue, à la négociation, à la prééminence de la loi internationale. Oui, la paix est encore possible ; la guerre serait le déclin de l'humanité tout entière » plaide encore le Souverain pontife » . Je n’ai pas vraiment l’habitude de me référer à l’organe de presse du Vatican, mais il semble que l’actuel pape ne la (...) Lire la suite »

Un Yankee et un visage (pa)pal

Pierre LEVY

Deux sermons pour le prix d’un. Sans doute n’en fallait-il pas moins pour (tenter de) ragaillardir les dirigeants européens éplorés. Confrontés à une « polycrise » – un terme inventé par Jean-Claude Juncker pour désigner la conjonction des menaces désormais existentielles qui pèsent sur l’intégration européenne – ceux-ci viennent de recevoir le soutien de deux « citoyens du monde » qui les ont exhortés à plus d’unité et à plus d’« ouverture ».

L’un, natif d’Hawaï, est locataire à Washington où il termine sous peu son CDD non reconductible ; l’autre, qui a vu le jour à Buenos-Aires et jouit, au Vatican, d’un CDI à qui seul son divin patron peut mettre un terme, exerce son magistère sur les âmes qui se reconnaissent dans le catholicisme ; il s’octroie cependant volontiers un ascendant sur le genre humain en général, sur les citoyens des pays européens en particulier. Quant au premier, il tient pour naturel – une longue tradition américaine – d’exercer une autorité extraterritoriale sans frontière. A quelques jours d’intervalle, Barack Obama et le pape François ont donc adressé des appels pressants à l’Europe. Le président américain avait commencé sa visite sur le Vieux Continent, fin avril, par Londres, où il enjoignit aux Britanniques de rester au sein de l’UE. Il apportait ainsi sa haute contribution au concert anti-Brexit quasi-quotidien des « élites mondialisées ». Il s’est ensuite rendu à Hanovre, où il a exprimé son amitié ostensible à la (...) Lire la suite »

La Face cachée du pape François

Paul ARIES

Entretien avec Paul Ariès à l’occasion de la publication de son livre « La face cachée du pape François » (Editions Max Milo).

Question : Vous signez fin mars 2016 le premier livre critique sur le pape François ou plus exactement sur « l’Eglise du pape François ». Vous expliquez que ce livre n’aurait pas existé sans le soutien actif des réseaux sud-américains et notamment argentins. Paul Ariès : Il est important en effet de renouer avec une critique de l’Eglise alors qu’on assiste à une montée du fait religieux et que les autres langages peinent à exprimer les ressentiments et les espoirs. Le retour du religion c’est déjà la sanction d’une gauche mondiale aphone. La gauche comme la science se défilent même aujourd’hui devant leur fonction critique et laissent l’Eglise tenir la rue et imposer ses dogmes. Les cathos de gauche sont devenus incapables de tenir un discours critique et reprennent la thèse du bon pape mal conseillé, mal entouré ou simplement empêché d’agir par une Curie qui lui serait opposée. Une Eglise réactionnaire se mordrait les doigts d’avoir choisi un pape devenu subitement, par la grâce divine, progressiste, (...) Lire la suite »
Crimes pédophiles et autres agressions sexuelles

Le système odieux de défense de l’église catholique

Paul ARIES

L’église de France est à son tour prise dans des affaires de pédophilie et d’agression sexuelle. J’explique dans La face cachée du pape François (Max Milo, 2016) comment la Vatican a élaboré son système de défense pour fuir ses propres responsabilités et accuser l’esprit de « Mai 68 » d’être le vrai coupable.

Est-ce pourtant anecdotique si un des prêtres lyonnais accusé d’agression sexuelle est aussi celui qui animait des messes pour la mémoire de Louis XVI ? Est-ce aussi un hasard si Mgr Barbarin, déjà célèbre pour avoir déclaré au sujet des crimes pédophiles que « la majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits » est proche idéologiquement de l’Ordre occulte des Chevaliers de Colomb, cette mouvance ultraconservatrice nord-américaine qui est parvenue à faire canoniser en septembre dernier par le pape un prêtre génocidaire des indiens ? Ces champions de la « Manif pour tous » devraient balayer devant leurs portes avant d’accuser les partisans de l’égalité des droits d’être immoraux ! L’italien Massimo Introvigne, délégué général de l’Alleanza Cattolica, unr organisation d’extrême-droite, diplômé de l’Université pontificale grégorienne, enseignant au Regina Apostolorum Atheneum appartenant aux légionnaires du Christ, bien connu en France pour être le meilleur défenseur des sectes comme la scientologie, s’est fait aussi (...) Lire la suite »
22 

Mais qu’est-ce que, grands dieux, le pape peut bien aller chercher à Cuba ?

Marc VANDEPITTE

Ce week-end, le pape François rend visite à Cuba, ce qui en fait l’un des rares pays à avoir été visités par chacun des trois derniers papes. Pour un pays communiste, c’est d’autant plus curieux. Mais qu’est ce que, grands dieux, un pape peut bien aller chercher à Cuba ?

Ennemis jurés ? L’Église et le communisme sont des ennemis jurés qui, toujours et partout, se sont détestés. C’est du moins ce que veut le cliché. Mais c’est sans compter Cuba la rebelle. Ici, l’Église et le communisme se croisent d’une façon étonnante et inhabituelle. Quelques exemples pour illustrer la question. En 1998, le pape polonais Jean Paul II est venu à Cuba. Il y a passé pas moins de sept jours, l’une des plus longues visites de son mandat. Sur l’île, on trouve deux monuments représentant ce pape pourtant vivement anticommuniste. Et au moment de la mort du pape, en 2005, Fidel Castro annonce trois jours de deuil national. Mais qu’est-ce que, grands dieux, le pape peut bien aller chercher à Cuba ? Après qu’en 2006, Fidel ait été sérieusement malade, Jaime Ortega, archevêque de La Havane, surprit sympathisants et opposants avec son appel à prier pour un rétablissement rapide d’el Commandante et, plus encore en annonçant que, dans son pays, l’église catholique n’approuverait jamais d’intervention (...) Lire la suite »

Le Pape François et Aristote exclus du Parti socialiste

Jean-Paul JOUARY

Alors que le Premier ministre descendait du perchoir où il venait d’exposer la politique qu’il venait de concevoir grâce au banquier d’affaires qui servait de Ministre de l’économie et aux responsables du Medef toujours serviables et efficaces lorsqu’il s’agit d’intérêts financiers, un orateur prit la parole avec simplicité, humilité mais aussi résolution.

Socialiste « frondeur » ? Ecologiste ? Communiste ? De fait, la radicalité de son propos laissait effectivement prévoir qu'il ne se contenterait pas de s'abstenir mais manifesterait clairement que le discours qu'il venait d'entendre tournait le dos à toutes ses convictions. Entre les sifflets et huées de la majorité des députés, on put entendre quelques phrases : « Alors que les gains d'un petit nombre s'accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent d'une façon toujours plus éloignée du bien-être de cette heureuse minorité »... « Ce déséquilibre procède d'idéologies qui défendent l'autonomie absolue des marchés et la spéculation financière. L'argent doit servir et non pas gouverner ! »... Et contre l'affirmation que la grande richesse finissait toujours par ruisseler sur ceux qui manquent de tout, l'orateur tourna en dérision cette « confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant » (1) (...) Lire la suite »