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Thème : Pauvreté

Révolte des banlieues : ceci est bien un mouvement social

Nicolas FRAMONT

« Partage du temps de travail, partage des richesses ou alors ça va péééteeer – ça va péter !! » : ce slogan de manif, un poil usant, a retenti dans toutes les villes de France durant près de 4 mois pour protester contre la réforme des retraites. Pourtant, moins d’un mois après que le mouvement social a été défait, de façon violente et humiliante, l’explosion de colère qui a littéralement embrasé ces mêmes villes suite au meurtre d’un jeune homme durant un contrôle de police est délégitimé par les mêmes qui, il y a encore quelques semaines, chantaient ce refrain.

Ce seraient seulement des émeutes violentes, aveugles et irrationnelles. La preuve : ces jeunes n’ont aucune revendication et s’en prennent à n’importe quel bâtiment, y compris des services publics qui leur seraient pourtant favorables. Cette colère de jeunes gens qui, selon nos politiques et nos préfets, mériteraient quelques claques, n’aurait pas sa place dans la lutte contre Macron et son monde, combat que la majorité des Français soutiennent ordinairement. En voyant les choses ainsi, on se condamne à la division, on marginalise ces jeunes et, surtout, on se trompe : sans romantiser la réalité crue de cette révolte, il s’agit bien là d’un mouvement social. Retour sur quelques clichés qui nous empêchent de penser et d’agir. « Ce sont des émeutes irrationnelles, sans revendication » Tous les participants à un mouvement social se voient systématiquement décrits comme irrationnels et impulsifs par les partisans de l’ordre établi. Il en va du mouvement actuel comme de tous les précédents. Et même les bonnes (...) Lire la suite »
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Les lignes de fuite de l’inespéré ou les gradients de l’intelligence systémique !

Erno RENONCOURT

Dans cette tribune, pour contextualiser l’indigence de la pensée stratégique qui anime l’action de la gouvernance haïtienne, je modélise les lignes de force improbables qui plient la conscience du leadership haïtien vers le cycle bas de la vie et empêchent aux décideurs de trouver l'équilibre entre postures d'esprit et de corps pour guider la barque nationale malgré le chaos.

Tous les observateurs systémiquement outillés ne sauraient manquer d’être frappés par ce constat d’insignifiance de la pensée universitaire et de l’activité professionnelle des réseaux haïtiens du savoir dans leur dénuement face à la crise multidimensionnelle persistante qui déshumanise Haïti. Un constat si troublant qu’il a poussé Ricardo Seitenfus, diplomate et universitaire brésilien, acteur et spectateur de cette déshumanisation, à écrire : « L’on peut broder à l’infini autour des racines conjoncturelles et structurelles de la multiforme crise haïtienne. Comme, par ailleurs, ne manquent pas de le faire acteurs, observateurs, analystes et de simples quidams. De tous bords. Tant étrangers que nationaux. Malgré les différentes perspectives, diagnostiques et conclusions, une impression commune se dégage. On ne sait quoi faire. On est perdus, déboussolés. » Du constat à la problématique Et pour peu que l’on se serait tenté, par nationalisme outrecuidant, de réfuter ce verdict cinglant, on ferait bien de (...) Lire la suite »

La futilité de la protestation aux États-Unis

Dmitry ORLOV

Récemment, le fil de discussion le plus populaire sur Reddit était « Pourquoi les Américains ne protestent-ils pas comme ils le devraient ?« , avec 27 000 vues et 5 000 commentaires. Les commentateurs ont donné de nombreuses raisons de ne pas protester individuellement, bien qu’ils aient toutes les raisons de le faire. Mais ce qui manque, c’est une appréciation globale du fait que toute protestation en Amérique du Nord et dans la péninsule d’Europe occidentale est désormais futile.

Il y a quelques raisons superficielles à cela. En ce qui concerne la péninsule d’Europe occidentale, la raison la plus évidente est que ce n’est pas le bon endroit pour protester, puisque tout est désormais dirigé depuis Washington et que les dirigeants locaux ne sont plus que des supplétifs, dociles et jetables. Par ailleurs, il est vain de protester à Washington, car les personnalités visibles contre lesquelles on pourrait protester ne sont pas celles qui dirigent : John Kennedy n’était pas trop pressé de s’engager dans une guerre totale au Viêt Nam et il a été abattu ; Bill Clinton n’était pas trop pressé de bombarder la Yougoslavie pour la soumettre et il s’est fait tirer l’oreille par Monica Lewinski. Il en va de même pour les Européens : Dominique Strauss-Kahn, qui avait des idées indépendantes sur l’euro, a été faussement accusé et arrêté pour avoir abusé d’une femme de chambre dans un hôtel ; l’affaire a finalement été classée, mais sa réputation et sa carrière étaient déjà ruinées. Et qui est (...) Lire la suite »
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Fabriquer des experts contextuels TIPÉDANTS pour mater l’indigence

Erno RENONCOURT

Le renouvellement du mandat du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) ce 15 juin par le Conseil de Sécurité de l'ONU achève de prouver qu'Haïti n'est qu'un lieu livré à l'expérimentation des projets les plus infects que l'occident concocte par le biais de ses experts obsolètes et indigents. Ce renouvellement me permet de revenir partager quelques interrogations avec vous et disséminer quelques relents PoÉthiques pour Magnifier une Utopie de la Résistance contre l’indigence comme infrastructure du MUR de la performance collective haïtienne. Mais Comment faire jaillir une brèche d'inespéré pour désenfumer un total effondré ? Comment éviter le piège de la tenaille, broyeuse de dignité, qui magnifie les célébrations conçues pour appâter l’insignifiance ? Comment conscientiser l’indignité anoblie qui se veut réussite ? Entre provocation et contextualisation, il y a les notes d’une subversion pédagogique à potentiel étincelant.

Du mythe de la résilience au culte de l'indigence Il ne fait plus de doute qu’Haïti agonise d’impuissance et sombre dans un état d’indigence qui tue l’intelligence. Opposé à tout effort et rebelle à toute volonté de se doter d’un référentiel de valeurs pour apprendre à vivre courageusement et dignement, en se confrontant aux incertitudes de son écosystème, le collectif haïtien s'est laissé appâter par le piège des succès précaires et des célébrations qui anoblissent insignifiance. Ainsi, miné par un contexte local invariablement défaillant, et verrouillé sur des cycles d’assistance, qui se performent autant par la médiocrité des stratégies de politiques publiques que par l’indignité des élites culturelles et académiques, le collectif haïtien se complait à faire vivre, par résonances diversifiées, le mythe d’une ‘‘résilience’’ collective comme art de la survie. Le contexte global n’est pas plus réjouissant et n’inspire, du reste, aucune espérance. Pour cause, contraint par des guerres, que livrent les seigneurs du (...) Lire la suite »
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Journée des policiers : première sommation de soutenir avant pulvérisation

IRAE

Comment en sommes nous arrivés là serait la bonne question, et comment en sortir ?

Ce matin, le journaliste soupçonné de harcèlement sexuel qui officie sur la chaîne en continu du multi-millionnaire exploiteur de l’Afrique et par ailleurs condamné, nous prodigue une longue recension des violences contre les policiers images à l’appui. Dans un souci de l’équilibre qui ne caractérise pas cette chaîne devenue la vitrine des idées d’extrême droite et de ses partisans, pas une image de main arrachée, d’œil énucléé, pas de bastonnade dans un fast-food, rien. S’il fallait faire un match, les violences policières l’emporteraient haut la main tant en quantité qu’en qualité. Mais quand on est un journaliste neutre et indépendant, on s’abstient. Il fut un temps, j’habitais la riante citée dirigée par un futur-ex premier ministre candidat malheureux à la mairie de Barcelone et qui pour l’heure se répand sur tous les médias, tout étonné de passer pour un traître. Un dimanche matin, une malheureuse fut tuée d’une balle tirée par un abruti incapable de manipuler une arme, à une distance où aucun des deux ne (...) Lire la suite »

La colonisation de Mars et le Revenu universel

Dominique MUSELET

« En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées ! », proclamaient fièrement nos élites cupides et traitresses, (autrefois on disait compradores), au moment où le pétrodollar a remplacé le dollar-or, nous mettant complètement à la merci des Etats-Unis.

Macron, et les cabinets de conseil étasuniens grassement rémunérés avec notre argent, nous le prouvent à chaque minute depuis un an. Leur délire répressif est sans limite : confinement, attestations, couvre-feu, fermeture des restaurants, des cinémas et de tout ce qui fait la vie sociale, déluge de recommandations, d’interdictions et d’obligations aussi humiliantes que contradictoires et variées, tout cela assorti d’une vraie maltraitance des plus faibles, notamment des seniors et des enfants, et assaisonné d’amendes, en veux-tu en voilà... Et pour que nous ne nous apercevions pas que le virus, « l’ennemi invisible », n’était pas si dangereux qu’ON nous l’a fait croire et ne justifiait nullement la destruction de secteurs entiers de notre économie, ni l’assignation à résidence de toute la population, ni aucune des mesures punitives qui nous ont été imposées – et sans doute aussi pour détourner notre attention de leurs magouilles –, voilà qu’ON nous désigne une flopée de nouveaux « ennemis intérieurs » : la (...) Lire la suite »

Petros Markaris : la Grèce est notre avenir.

Rosa LLORENS
Il y a quelques années, à partir de 2010 et surtout en 2015, nous avons assisté à la brutale tragédie grecque avec commisération, de l'extérieur. Il conviendrait aujourd'hui de revenir sur ces événements : ce détour nous permettra peut-être de mieux voir et comprendre ce qui se passe chez nous, les « pays riches ». Pour cela, plutôt que de se remémorer le feuilleton dramatique mis en scène par les médias (« la Grèce va-t-elle être sauvée ? »), il est plus utile de relire les polars de Petros Markaris. Ce sont, à première vue, des romans policiers atypiques, où le principal suspense vient de la circulation à Athènes : chaque fois que le commissaire Kharitos a un rendez-vous à l'extérieur, se pose cette question : arrivera-t-il à l'heure ? pourra-t-il passer par la Place Syntagma ou celle-ci sera-t-elle fermée par une manifestation, un sit-in ? la rue Epistemiou sera-t-elle encombrée ? devra-t-il faire un détour par des petites rues ? Dans le dernier livre traduit, Le séminaire des assassins, (qui n'est pas des (...) Lire la suite »
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Brésil : l’incroyable histoire des patriotes qui voulaient un revolver et qui se sont retrouvés sans riz*

Henrique RODRIGUES
Le sac de cinq kilos de riz a atteint 25 reals (5 euros). Avec cela, le président de l'association des supermarchés a conseillé aux Brésiliens de manger des macaronis. L'insignifiante bouteille d'huile de soja, qui était autrefois un adjuvant commun dans les rayons des magasins et des gondoles, jouit aujourd'hui d'un statut de célébrité et est vendue pour huit reals. C'est tellement étrange qu'on verra bientôt les vendeurs de petits patés se mettre à vendre du jus de pâté. Le dollar, qui était jusqu'à récemment le passeport pour la consommation de biens importés, a explosé à 5,61 reals ces dernières semaines. Le peuple blagueur et sans complaisance, qui a maudit pour douze générations Dilma Rousseff lorsque le billet vert atteignait les 4,05 réals, regarde passivement la monnaie brésilienne fondre, tandis qu'il traque les dangereux communistes imaginaires et réclame à grands cris de la chloroquine contre le virus chinois. Il n'est pas nécessaire de trop continuer cette prose, ni d'énumérer la (...) Lire la suite »

La ville de New York est définitivement morte

James ALTUCHER
J’adore New York. Quand je suis arrivé à New York, ce fut un rêve en train de devenir réalité. Chaque coin de rue était comme une production théâtrale qui se déroulait juste devant moi. Tant de personnalité, tant d’histoires. On trouvait toutes les sous-cultures que j’aimais à New York. Je pouvais jouer aux échecs jour et nuit. Je pouvais aller voir des cafés spectacle. Je pouvais lancer n’importe quel type d’entreprise. Je pouvais rencontrer des gens. J’avais de la famille, des amis, des occasions. Peu importe ce qui m’arrivait, NY était un trampoline dans lequel je pouvais tomber et rebondir. Maintenant, la ville est devenue complètement morte. « Mais NY rebondit toujours. » Non. Pas cette fois. « Mais NY est le centre de la finance. Les occasions vont s’y épanouir à nouveau. » Pas cette fois-ci. « NY a connu pire. » Non, ce n’est pas le cas. Un groupe Facebook [Into The Unknown] [vers l’inconnu] a été créé il y a quelques semaines pour les personnes qui planifient un déménagement et qui veulent parler à (...) Lire la suite »
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Hors du capitalisme, point de prospérité et bonheur, disent-ils

Le tsunami social qui vient aux États-Unis

Ramin MAZAHERI

La pandémie continue de plonger les Etats-Unis dans un chaos inimaginable, et les conditions économiques ne se sont absolument pas améliorées pour des millions d’américains, malgré toutes les injections de liquidités, dont une part non négligeable en faveur des couches populaires.

En conséquence, près d’un tiers des ménages étasuniens – soit 32% – n’ont toujours pas payé l’intégralité de leur loyer pour le mois de juillet, selon une enquête de la plateforme de location en ligne. Et avec des experts de la santé publique qui avertissent que les gens vont devoir sans doute, retourner chez eux prochainement, le slogan « Stay at Home » prend une nouvelle dimension presque perverse, étant donné la nouvelle catastrophe humanitaire imminente qui va impacter près de 28 millions de personnes qui risquent de se retrouver expulsées et donc sans abri. Apocalypse immo ! 30 % des Étasuniens ne payent plus leurs loyers ! 30 % des Étasuniens ont manqué leurs paiements de loyer en juin » ! C’est le titre de cet article du site CNBC une chaîne d’information économique étasunienne, « La » chaîne devrais-je d’ailleurs dire. « Alors que les États-Unis continuent de faire face à un chômage record en raison de la pandémie de coronavirus, 30 % des Étasuniens ont manqué leurs paiements de loyers en juin, selon (...) Lire la suite »
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