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Thème : Retraites/Vieillesse

Les retraites appartiennent aux travailleurs !

Angel ROSSI

Le 27 décembre 2019, Le Grand Soir a publié un article d’Angel Rossi : “ Les retraites appartiennent aux travailleurs ! ”.

Ce texte est aujourd’hui d’une actualité brûlante. Nous nous permettons de le publier de nouveau (LGS).

De quel droit l’État s’arroge-t-il la mainmise sur les retraites, parties intégrantes de la Sécurité sociale ? Deux arguments s’opposent à cet abus de pouvoir, l’un historique, l’autre ayant trait à la nature du financement des organismes sociaux. À l’origine, en 1945, la Sécurité sociale est issue du Conseil National de la Résistance. Sa mise en œuvre a été conduite par le ministre du travail Ambroise Croizat avec l’aide de nombreux militants, bénévoles, de la CGT. Elle fut conçue comme un service public original et indépendant de l’État, directement géré par les assurés eux-mêmes, par l’intermédiaire de leurs élus. Cette gestion démocratique donnait 75 % de sièges aux salariés et 25 % au patronat. Pourquoi cette répartition ? Le budget de la Sécurité sociale supérieur à celui de l’État est alimenté par les cotisations ouvrières et patronales, celles-ci étant le salaire indirect du salarié. Elles ne sont, en aucun cas, des charges. Pour faire simple, on peut considérer que le salaire est composé de trois parties, (...) Lire la suite »

Argumentaire contre les fonds de pension

Philippe ARNAUD

Cet argumentaire est destiné à démonter un projet mortifère, qui avance en catimini derrière la (contre)-réforme des retraites du gouvernement. Projet mortifère qui en est même, in fine, le véritable objectif : remplacer la retraite par répartition par la retraite par capitalisation, généraliser et imposer les fonds de pension.

La droite sénatoriale a d'ailleurs montré le bout de l'oreille, le 5 mars, en adoptant un amendement qui vise à étudier "les modalités d'instauration d'un régime social applicable à des cotisations versées à un régime d'assurance-vieillesse par capitalisation". Avec toutes ses précautions procédurières (il n'est question que d'un "amendement", d'une "étude"), avec ses périphrases, ses circonlocutions, la droite LR rappelle l'employé de l'abattoir qui, jadis, caressait le chanfrein de l'animal avant de lui asséner un grand coup de merlin... Ce projet mortifère a bien été décelé par tous ceux qui luttent contre la réforme Macron, puisque c'est l'objet (entre beaucoup d'autres articles) de l'article du Monde diplomatique de mars 2023, intitulé "Capitalisation, l'autre nom de la réforme des retraites", écrit par par Grégory Rzepski. C'est aussi l'objet de l'article de Jean-Marie Harribey (économiste, professeur agrégé, ancien co-président d'Attac), paru dans Alternatives économiques, le 25 février 2023, et (...) Lire la suite »
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La bataille contre la réforme des retraites. Episode 3 : la rivière doit sortir de son lit

V

Deux nouvelles journées de mobilisation, les mardis 31 janvier et 7 février, ont démontré, s'il était encore nécessaire de le faire, la détermination des opposants à la réforme des retraites. Et tandis que le débat s’est ouvert à l’Assemblée, l’exécutif s’obstine dans sa stratégie anti-démocratique, obligeant les organisations syndicales à réfléchir à d’autres modes d’action.

2,8 millions le 31 janvier, près de 2 millions ce mardi 7 février, les cortèges ont encore été denses lors des deux journées de mobilisations. En parallèle, l’examen du texte a commencé à l’Assemblée, dans un climat houleux. Pourtant, en dépit de la pression de la rue, des études d’opinion démontrant clairement, et de plus en plus, l’opposition frontale des Français à cette réforme, le gouvernement campe sur ses positions, refusant de voir la réalité en face. Face à cette situation de blocage, les journées saute-mouton, même d’une ampleur inédite, sont essentielles, certes, mais insuffisantes. Une journée d'ampleur samedi, et après ? Ce samedi 11 février, l’intersyndicale, toujours unie n’en déplaise à certains éditorialistes, appelle à la plus large mobilisation. Cette date, demandée par beaucoup, devrait permettre de rassembler ceux qui ne peuvent se permettre de faire grève en semaine ou qui n’ont pas pu, faute de finances suffisantes, se joindre aux plus de 200 cortèges du 7 février. Et après ? Même si 5 (...) Lire la suite »

Réforme des retraites : injustice et enfumage ...

Jérôme HENRIQUES

En 1889, au moment où il mettait en place en Allemagne le premier système de retraites au monde, le chancelier Bismarck aurait demandé à son conseiller : "A quel âge faut-il fixer l’âge de la retraite pour qu’on n’ait jamais à la verser ?", ce à quoi le conseiller aurait répondu : "65 ans". Une mesure qui, à une époque où l'espérance de vie était inférieure à 65 ans, permettait à l'état allemand de réaliser quelques économies ...

En France, ce fut le même âge qui fut choisi, en 1910, lors de la discussion du projet de loi relatif au régime des retraites ouvrières et paysannes (ROP). À l’époque, l’espérance de vie des Français ne dépassait pas 45 ans. Ses détracteurs l’avaient alors qualifiée de "Retraite pour les morts". France 2023. Le pays est surendetté (à hauteur de 110 % de son PIB) et emprunte sur les marchés financiers presque 400 milliards par an. Or, pour obtenir des prêts à des taux très favorables, l'État français doit donner des garanties aux marchés financiers. En gros, il doit les assurer de sa solvabilité à terme et leur montrer qu'il ne laisse pas trop déraper ses comptes publics. Premier levier pour alimenter les caisses publiques : l'impôt. Le gouvernement pourrait alors taxer les (super) profits des entreprises, entreprises bénéficiant par ailleurs d'un soutien plus ou moins direct de l'État (prêts garantis, fonds de solidarité, politiques de grands travaux et autres investissements publics). Au lieu de ça, le (...) Lire la suite »

La bataille contre la réforme des retraites. Episode 2 : la meute commence à se déchaîner

V

Depuis la première mobilisation d’ampleur de jeudi 19 janvier dernier, la majorité essaye de déployer tous les moyens pour « convaincre » les Français des bienfaits et du bien fondé de sa réforme des retraites. Dans cet exercice de « pédagogie », elle s’est trouvée un allié de taille.

« Allez-vous bloquer la France ? » « Condamnez-vous ces propos ? Oui ou non ? » « Et les vacances ? » Depuis quelques jours, une partie des médias arrive à la rescousse du gouvernement dans sa campagne de communication. Le but : « convaincre » les Français que cette réforme serait juste et équitable. Question de pédagogie donc, puisque les citoyens sont sans doute trop bêtes pour comprendre les raisons et le bien fondé de ces mesures. La bataille de l’information Alors, en plus des ministres et députés déployés sur tous les fronts, avec parfois quelques couacs comme la déclaration de Franck Riester affirmant, à l’inverse de tous ses collègues, que les femmes seraient « un peu pénalisées », de nombreux « journalistes » haussent le ton. Dans cette bataille de l’information, les éléments de langage classique sont martelés et devraient monter crescendo, à mesure que la contestation sociale en fera de même. Sur certains plateaux télé, il n’est pas rare de voir un seul invité opposé à la réforme des retraites contre (...) Lire la suite »

Contre-réforme des retraites : un argumentaire de Philippe Arnaud

Philippe ARNAUD

Face à la propagande gouvernementale et médiatique, il convient d’aiguiser les couteaux. C’est ce que fait Philippe Arnaud avec sa précision coutumière. Philippe s’exprime ici en tant que responsable des Amis du Monde Diplomatique à Tours.

1. On vous dit : il faut bien travailler plus longtemps car on vit plus longtemps. Faux !C'est inverser le rapport des causalités ! C'est parce que, depuis 1945, la durée globale du travail a tendanciellement diminué, par jour, par mois, par an, et tout au long de la vie, que les Français vivent plus vieux. Si on augmente la durée du travail (selon tous les critères de temps), la durée de la vie se remettra à diminuer. 2. On vous dit : la longévité ne cesse d'augmenter. Très inexact ! Si, vers 2003, la durée de la vie augmentait d'un trimestre par an, cette augmentation a fortement régressé, pour ne plus être que d'un mois par an. 2.1. Lorsqu'on vous parle de l'augmentation de la longévité, voici ce qu'il faut rétorquer : ce n'est pas la durée de la vie qui compte, c'est la durée de la vie en bonne santé ! Or, celle-ci, il y a quelque temps, était de 64 ans pour une femme et de 63 ans pour un homme. [J'en sais quelque chose, c'est à 63 ans qu'on m'a diagnostiqué un diabète]. Quand on vieillit, on (...) Lire la suite »
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Le Coronavirus a provisoirement éloigné le poignard du dépeceur, mais...

Histoire de la retraite en France (III)

Nicole CASTÉRA

Le Coronavirus a contraint le gouvernement à mettre en sommeil le démantèlement de notre système de retraite. L’Institut CGT d’histoire sociale (IHS-CGT) a profité du sursis pour écrire, en termes simples, l’Histoire très documentée, de cette réalisation sociale exemplaire.
L’IHS est une société savante créée à Montreuil en 1982. Ayant le statut d’association loi de 1901, elle a pour but de développer la recherche sur le syndicalisme et son histoire.
LGS a le plaisir de vous donner à lire cette étude en trois volets dont voici le dernier.
LGS.

En 1999 mise en place du régime unique ARRCO (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) La même année, Le gouvernement de Lionel Jospin crée le Fonds de réserve des retraites (FRR). Il a pour vocation de faire face au choc démographique lié à l'arrivée à l'âge de la retraite des baby-booms. Il est alimenté par des recettes exceptionnelles (privatisation des entreprises publiques, des recettes fiscales et les excédents éventuels des régimes sociaux). C'est encore en 1999 que le Conseil d'orientation des retraites (COR) a vu le jour. Cet organisme est chargé de réaliser des projections sur l'équilibre du système de retraite à long et très long terme. La participation des partenaires sociaux permet de disposer d'un diagnostic partagé sur la situation. Mais en 2003, sous le gouvernement Raffarin, la loi du 21 août 2003, appelé loi Fillon va porter sur l’ensemble des régimes de retraites : régime général, régime de la Fonction publique, régimes des travailleurs non-salariés sauf (...) Lire la suite »
Le Coranavirus a provisoirement éloigné le poignard du dépeceur, mais...

Histoire de la retraite en France (II)

Nicole CASTÉRA

Le Coronavirus a contraint le gouvernement à mettre en sommeil le démantèlement de notre système de retraite. L’Institut CGT d’histoire sociale (IHS-CGT) a profité du sursis pour écrire, en termes simples et très documentés, l’Histoire de cette réalisation sociale exemplaire.
L’IHS est une société savante créée à Montreuil en 1982. Ayant le statut d’association loi de 1901, elle a pour but de développer la recherche sur le syndicalisme et son histoire.
LGS a le plaisir de vous donner à lire cette étude en trois volets.
LGS.

L'entre-deux-guerres Au lendemain du premier conflit mondial, alors que se développe une inflation dont les retraités et les petits épargnants sont les premières victimes, le système a montré ses limites. Seulement 3,5 millions de retraités sur 11 millions de retraités potentiels, touchent au maximum, 7 % de leur ancien salaire. L'entre-deux-guerres relance les débats sur l'ambition d'une couverture commune aux travailleurs. La loi du 22 juillet 1922 crée la caisse autonome mutuelle de retraite des transports secondaires. La loi du 14 avril 1924 instaure un régime unique de retraite en faveur des fonctionnaires civils et militaires. Le 30 avril 1928, est créé un régime d’assurance sociale propre pour le monde agricole. À partir de 1922, se poursuivra un débat parlementaire qui va conduire au vote des lois des 5 avril 1928 et 30 avril 1930 sur les Assurances Sociales. Ces lois créent le premier régime d’assurance vieillesse obligatoire. Les caractéristiques essentielles en sont l’assurance (...) Lire la suite »
L’épidémie de Covid-19 a momentanément éloigné le poignard du dépeceur, mais...

Histoire de la retraite en France (I)

Nicole CASTÉRA

Le Coronavirus a contraint le gouvernement à mettre en sommeil le démantèlement de notre système de retraite. L’Institut CGT d’histoire sociale (IHS-CGT) a profité du sursis pour écrire, en termes simples et très documentés, l’Histoire de cette réalisation sociale exemplaire.
L’IHS est une société savante créée à Montreuil en 1982. Ayant le statut d’association loi de 1901, elle a pour but de développer la recherche sur le syndicalisme et son histoire.
LGS a le plaisir de vous donner à lire cette étude en trois volets.
LGS.

Le plus ancien des régimes sociaux a été fondé sous Colbert, par l’Édit de Nancy du 22 septembre 1673. Le ministre invente la retraite pour recruter et fidéliser les marins et il crée, l’Établissement National des Invalides de la Marine royale qui prévoit une prise en charge pour les marins qui ne sont plus aptes à naviguer. En mai 1700, les pensions d’invalidité sont étendues aux marins du commerce, et quelques années plus tard aux marins de la pêche. En 1768, une caisse de retraite voit le jour pour les agents chargés des prélèvements de l’impôt, les anciens Fermiers généraux. Dans le contexte de la Révolution, se crée en 1790 le premier régime de retraite pour les fonctionnaires de l’État. En 1791, peu après l’abolition de la noblesse, le droit fondamental à l’assistance est proclamé, au moins comme principe. Le financement de ces caisses vient de l'épargne individuelle, considérée comme source principale de la protection sociale. Pourtant, l’épargne issue de la prévoyance collective est déjà recherchée. La (...) Lire la suite »

Déclaration de Jacques Rancière, prononcée le 16 janvier devant les cheminots grévistes de la gare de Vaugirard

Jacques RANCIERE

« Les puissants ne veulent plus d’une retraite qui soit le produit d’une solidarité collective »

« Les puissants ne veulent plus d’une retraite qui soit le produit d’une solidarité collective » Déclaration de Jacques Rancière, prononcée le 16 janvier devant les cheminots grévistes de la gare de Vaugirard : Si je suis là aujourd’hui, c’est, bien sûr, pour affirmer un soutien total à une lutte exemplaire, mais aussi pour dire en quelques mots pourquoi elle me semble exemplaire. J’ai passé un certain nombre d’années de ma vie à étudier l’histoire du mouvement ouvrier et ça m’a montré une chose essentielle : ce qu’on appelle les acquis sociaux, c’est bien plus que des avantages acquis par des groupes particuliers, c’était l’organisation d’un monde collectif régi par la solidarité. Qu’est-ce que c’est que ce régime spécial des cheminots qu’on nous présente comme un privilège archaïque ? C’était un élément d’une organisation d’un monde commun où les choses essentielles pour la vie de tous devaient être la propriété de tous. Les chemins de fer, cela appartenait à la collectivité. Et cette possession collective, elle (...) Lire la suite »
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