A la croisée des chemins

Connaissez-vous Big Pharma ?

Connaissez-vous la Trilatérale, le Bilderberg ?

Non.

Nous connaissons BHV, David Cameron, l’équipe de France de foot proxénète, l’éruption volcanique islandaise, les frasques de Berlusconi, l’obstination nucléaire de l’Iran, l’exposition de Shanghai, les rues en feu d’Athènes, selon le pays où nous vivons et selon le média qui s’accapare notre vision du monde.

Mais nous ignorons tout de Big Pharma dont nous prenons les médicaments, les potions miraculeuses, comme des remèdes magiques à nos malaises profonds.

Nous ignorons tout de la Trilatérale ou du Bilderberg et de leurs réunions, ou tout au plus jetons-nous là -dessus un regard distrait, presque amusé.

Après tout, comme les people et les acteurs, les milliardaires, les politiciens en vue, les chefs d’entreprise et les PDG de multinationales ont bien droit à leurs petites réunions festives. Où serait le mal ? D’ailleurs, ils nous le disent eux-mêmes, ils ne complotent pas, mais partagent leurs opinions.

Nous croyons sans effort la parole des ces hommes sans honneur, qui nous ont prouvé par le passé, encore davantage par le présent, toute leur duplicité, ces hommes sans parole dont les seuls dieux sont le pouvoir et le dollar.

Pendant que les Grecs, désespérés, spoliés, volés, trompés, défoulent leur colère, à juste titre, et s’en prennent à ce que leurs mains furieuses peuvent atteindre…

Pendant que les Portugais et les Espagnols, attendant leur tour, retiennent leur souffle…
Pendant que les Britanniques votent…

Pendant que les Belges se préparent à le faire à leur tour sous la pression des nationalistes…

Pendant que les Français se préoccupent de burqa et d’identité nationale…

Pendant que les Etatsuniens sont jetés par millions dans la rue…

Pendant que les Palestiniens crèvent de faim, de froid et d’oubli…

Pendant ces temps désespérés, dans les pays encore debout, où les gens inquiets, en colère et désespérés réagissent comme ils l’ont toujours fait, par le vote, l’émeute ou la grève.

Pendant que ceux qui ne sont pas encore atteints par la vague de misère, regardent distraitement, en attendant leur émission de jeu favorite, et espèrent secrètement que ça n’arrivera jamais chez eux.

Pendant tout ce temps, Big Pharma ronronne.

Les plus grandes firmes de l’industrie pharmaceutique engrangent leurs profits, et se préparent, au moyen d’études truquées, de corruption de fonctionnaires, d’infiltration des comités de relecture des revues médicales (1), de sa tutelle vorace sur l’OMS, à remplir leurs besaces.

Pendant ce temps, l’innocente Commission Trilatérale se réunira à l’hôtel « Four Seasons » de Dublin, en Irlande, du 6 au 10 Mai 2010, peu avant son grand frère, le bienveillant et humanitaire Groupe Bilderberg qui effectuera sa réunion annuelle en 2010 du 3 au 6 Juin , à Sitges, en Espagne (une petite station balnéaire exclusive située à environ 32 kilomètres de Barcelone, sur la Costa Brava) derrière un mur de gardes armés qui scelleront cette station dans une vaine tentative pour maintenir cet événement secret (2).

Ces réunions sont le moindre des soucis de la plupart des gens, tout au plus des fantaisies de l’actualité, un pan de ces théories dont les conspirationnistes ridicules et pitoyables, comme les appellent les gens biens et sérieux, nourrissent leur paranoïa maladive. La moquerie, avec l’agressivité verbale, est l’arme préférée des ignorants.

Nous retrouvons dans ces Commissions, Trilatérale et Bilderberg, les gens les plus influents, dans tous les domaines importants de la vie, et beaucoup sont multimilliardaires. Ces réunions, en période d’austérité extrême pour le petit peuple, coûtent des fortunes (hôtels prestigieux, services de sécurité maximale…).

C’est dans ces lieux soi-disant informels que se décideront les politiques monétaires, sanitaires, sécuritaires, militaires et policières des prochaines années.
La réunion du Bilderberg de 2009 s’est tenue en Grèce. Hasard, certainement.

Même si ces institutions ont leur importance, vous pensez vraiment que c’est au Parlement grec, ou même européen, que ça se décide, que ça se passe ?

Trilatérale

La Commission Trilatérale existe. Elle n’est pas un fantasme conspirationniste.
Elle regroupe les architectes du Nouvel Ordre Mondial en construction sous nos yeux.
Le manque d’explications des médias, dont les propriétaires font tous partie du Bilderberg et des officines de la Trilatérale, conforte l’impression de la plupart des gens que ces réunions n’ont aucune importance, alors que ces réunions sont les plus importantes de toutes.

La Trilatérale (http://www.trilateral.org) est « née » en 1973 de l’initiative des principaux dirigeants du Groupe Bilderberg et du Council of Foreign Relations (CFR), le plus puissant des Think Tanks nord-américain, David Rockefeller, Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski (3).

« Les thèses quasiment immuables présidant à l’ensemble des travaux de la Commission et répétées à longueur de publications étaient alors les suivantes : affirmation de la nécessaire disparition de l’autonomie des Etats, soumission des gouvernements des nations capitalistes aux exigences des compagnies multinationales, remise en cause des démocraties libérales jugées obsolètes devant les nouvelles formes de gouvernabilité, réorganisation éventuellement « autoritaire » des structures de pouvoir dans les pays capitalistes et, enfin, développement de divers modèles de « démocratie restreinte » pour le tiers-monde. » (4).

Nécessaire disparition de l’autonomie des Etats, soumission des gouvernements des nations capitalistes aux exigences des compagnies multinationales !

N’est-ce pas ce qui se passe, exactement, sous nos yeux ?

La Trilatérale est transnationale et regroupe principalement des représentants des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon.

La Commission regroupe 150 membres européens, 107 Nord-Américains dont 15 Canadiens et 7 Mexicains, et 117 membres pour l’Asie du Pacifique (75 Japonais, 11 Coréens, 7 Australiens et Nouveaux-Zélandais, 15 d’Indonésie, de Malaisie, des Philippines, de Singapour et de Thaïlande ainsi que des représentants de Chine, d’Hong-Kong et de Taïwan).

Il y a trois présidents, un par région (Amérique du Nord, Europe, Asie), et 6 vice-présidents, 2 par région encadrés par un comité exécutif de 36 membres.

Parmi quelques représentants, se trouvent l’irlandais Peter Sutherland qui a été entre autres PDG de Goldman Sachs International et directeur de l’OMC, Hervé de Carmoy ancien PDG de la Société Générale de Belgique, Yotaro Kobayashi, PDG de Fuji Xerox, Bjorn Svedberg, ancien PDG d’Ericsson, etc (5).

Lors de la réunion de 2001, du 9 au 12 mars, à Londres, les sponsors du meeting étaient notamment le holding financier britannique HSBC et les sociétés pétrolières British Petroleum et Royal Dutch Shell.

Bilderberg

Créé en 1952, mais constitué officiellement en 1954 à l’hôtel Bilderberg, dans la petite ville hollandaise d’Oosterbeek, le Bilderberg Group (http://wwwbilderberg.org) est fondé par le Prince Bernhard des Pays-Bas, ancien officier SS.

Ce groupe réunit des industriels, des financiers, des politiciens, des journalistes, des aristocrates, des officiers militaires, des membres (et ex-membres) des services secrets américains et allemands.

Ils tiennent une réunion chaque année, en juin, juste après celle de la Trilatérale en mai.

L’élite politique européenne et nord-américaine s’y retrouve avec les plus riches PDG de la planète, pour discuter de l’avenir politique, économique et social de l’humanité.
Pas moins.

Les principales figures de la presse internationale y sont présentes ou représentées mais rien ne transpire ou très peu vers le grand public alors que n’importe quelle réunion de célébrités ferait l’objet de plusieurs colonnes dans les journaux à sensation.
Nous retrouvons au Bilderberg Henry Kissinger, David Rockefeller, mais aussi le Belge Etienne Davignon qui a, entre autres, travaillé pour Kissinger Associates, entreprise de consultance spécialisée dans les relations et la négociation de contrats entre multinationales et gouvernements (6).

Aujourd’hui dirigé par Kissinger, le vicomte Davignon, Rockefeller (président d’honneur), la Reine Béatrix des Pays-Bas fille du Prince Bernhard, le Groupe Bilderberg constitue avec le Forum économique mondial de Davos, la Commission Trilatérale et les autres lieux de rencontres privées de l’élite mondiale, l’arrière-scène des politiques qui seront ensuite mises en place par le G8, le FMI ou encore l’OMC.

Tous les secrétaires généraux de l’OTAN ont été, sans exception, présidents ou membres du Bilderberg.

Président de la Banque mondiale, directeur du FMI, secrétaire général de l’OCDE, directeur général de l’OMC, présidents de grands syndicats, ont tous comptés des membres dans le Bilderberg (7).

Croyez-vous réellement que c’est au Parlement grec, britannique, européen, que cela se passe ?

Ce n’est pas tant que BHV, David Cameron, l’équipe de France de foot proxénète, l’éruption volcanique islandaise, les frasques de Berlusconi, l’obstination nucléaire de l’Iran, l’exposition de Shanghai, les rues en feu d’Athènes, ne soient pas importants, intéressants, captivants, c’est que nos regards détournés ne savent plus se fixer sur nos vrais prédateurs, les vrais responsables des politiques qui déchirent nos sociétés : Big Pharma qui corrompt tout ce qu’elle touche, l’OMS en premier, les spéculateurs financiers pour qui le FMI, l’OMC sont le fouet et l’épée, les multinationales qui sont les rois et empereurs d’antan, intouchables, inaccessibles et toutes-puissantes.

En attendant que nous subissions le sort des Grecs ou des Palestiniens, une malédiction financière ou militaire, nous devrions nous réveiller, identifier clairement nos ennemis et les pourchasser là où ils se trouvent, avec nos armes qui ne sont ni le feu, ni la haine (car ce sont leurs armes à eux), mais avec notre intelligence et notre savoir.
Apprenons tout sur la Trilatérale, le Bilderberg, le CFR et parlons-en autour de nous.
C’est dans nos rues, en juin, dans nos pays respectifs, que toutes les populations encore libres, en un vaste mouvement synchrone et organisé, devraient se retrouver, pacifiquement, sans un mot car le silence est la parole que ces puissants supportent le moins, avec des écriteaux ou des t-shirts portant leurs noms, celui de leurs sociétés, et le seul maître qu’ils servent : l’argent.

Eux qui détestent la lumière, soyons des projecteurs sur leurs existences et leurs malversations.

Pas besoin d’aller à Sitges ou à Dublin, à Gaza ou à Athènes, où des agitateurs professionnels ou juste inconscients, leur permettront, comme à chaque fois, de justifier une répression aveugle et implacable.

« Frappons », sans arme, avec le savoir, là où se trouvent les têtes, et non les tentacules.

Pascal SACRE

Sources

(1) Supercheries de Big Pharma : Liste des 21 études contrefaites par le Dr. Scott S. Reuben, par Mike Adams
http://www.mondialisation.ca/PrintArticle.php?articleId=12763

(2) Prochaine réunion du groupe Bilderberg, du 3 au 6 juin 2010 http://bridge.over-blog.org/article-prochaine-reunion-du-bilderberg-du-3-au-6-juin-2010-49088743.html

(3) Zbigniew Brzezinski (prononcez Brjejinski), est l’ancien conseiller à la Sécurité nationale du Président Jimmy Carter, il a été le conseiller de la firme pétrolière Amoco, rachetée depuis ors, par BP (British Petroleum)

(4) « Tous pouvoirs confondus, Etat, Capital et Médias à l’ère de la mondialisation », par Geoffrey Geuens, Editions EPO, 2003, p.31

(5) Op. Cit. pp.34-37.

(6) « La véritable histoire des Bilderbergers », par Daniel Estulin, Editions Nouvelle Terre, 2005, ISBN 9782951834590

(7) "Tous pouvoirs confondus" , Op. Cit. pp.25-30

COMMENTAIRES  

18/05/2010 09:51 par Néo-Résistant

Effectivement, la meilleure des armes à notre disposition est de mettre ces "criminels en cols blancs" en pleine lumière !

Voici un petit texte que j’ai déjà publié :

Et si les "conspirationnistes" avaient raison ?

Tout l’équilibre de notre société réside dans une équation très simple : le monde économique, financier et social est régi par des lois promulguées par le monde politique, si ce pouvoir politique est indépendant du pouvoir économique, financier et social et que les médias indépendants font honnêtement leur travail d’information les problèmes éventuels peuvent être réglés par de nouvelles lois pour le plus grand bien de l’intérêt général et la démocratie fonctionne à la satisfaction de toutes les composantes de la société.

Par contre, s’il y a une collusion entre les financiers, les médias et les hommes politiques, le système dérive rapidement en faveur les intérêts particuliers qui en ont pris le contrôle et la démocratie est vidée de toute sa substance.

Avec la crise que nous vivons actuellement la collusion entre les médias, les politiques et les financiers est de plus en plus évidente, le système libéral aboutit probablement à ce qu’en espéraient ses auteurs : une régression sociale majeure et brutale pour augmenter encore la part du capital dans le partage de la richesse produite au détriment de la population qui produit physiquement ces richesses.

Quand on sait que pas loin de 80% des citoyens sont non politisés et intoxiqués par TF1, le Figaro et consorts, il est évident que c’est à la minorité dite agissante qu’appartient la possibilité de renverser (pacifiquement de préférence !) la "dictature des marchés" et jeter le libéralisme dans les poubelles de l’histoire.

http://www.everyoneweb.fr/marredelagauchecaviar/

18/05/2010 12:28 par ppkalou

Le monde compte 1011 milliardaires. 1011 affameurs dans mon langage http://www.forbes.com/lists/2010/10....Des tout petits et des très gros. Ils se partagent un gâteau de prés de 3600 milliards de dollars
Ce classement ne prend pas en compte les familles royales et, hormis ces dernières, il manque deux voleurs dans cette liste : Mulliez et Rothschild

18/05/2010 14:01 par Tadbrenn

La question centrale reste encore et toujours la résignation, le manque d’autonomie, l’immobilité de l’immense majorité de la population. Tant que cela ne sera pas pris en compte, nous n’avancerons pas.
Car cette situation a, elle aussi, des racines précises.
Et ce n’est pas à coup de volontarisme ou de morale qu’on en viendra à bout.
Mais aller à la recherche des racines psycho-sociales de la résignation ne peut conduire qu’à TOUT remettre en cause. Y compris les certitudes les plus consensuelles de la modernité.
Qui est encore prêt à le faire ?

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