Comme nous l’écrivions précédemment, le second mandat de Donald Trump augure, par ses politiques chaotiques (erratiques pour certains, folkloriques pour d’autres), de nombreuses et lourdes incertitudes pour le monde. Mais celles-ci, quoique déstabilisantes et sans être porteuses de réjouissance pour l’humanité, ne sont pas moins éclairantes. Car, dans leur enchevêtrement paradoxal avec d’autres incertitudes, elles provoquent des fissures et ouvrent des brèches dans la forteresse capitaliste ; laquelle, dans sa phase néolibérale sauvage, « d’exploitation sans limite », dite globaliste et transhumaniste, est de plus en plus déshumanisante. Chemin faisant, ces fissures offrent, moyennant l’assumation de l’intelligence de la complexité, des perspectives vers de nouvelles lignes de front et augurent le besoin de nouvelles postures, plus dignes, courageuses, véridiques et éthiques, pour forger une résistance collective innovante des peuples contre la géostratégie de la globalisation. Résistance d’autant plus impérieuse, que les insignifiants anoblis qui pilotent la globalisation, dans leur dégénérescence, ne connaissent plus de limites et sont prêts à toutes les folies, toutes les inhumanités, quitte à sacrifier une grande part de l’humanité (Ukraine, Gaza, Haïti, etc…), pour maintenir leur hégémonie indigente. C’est pour chercher de nouvelles postures culturelles, plus stratégiques que militantes, capables de résister face à cette déshumanisation, que nous voulons problématiser les politiques chaotiques de Donald Trump. Car dans leur fracas, elles offrent un centre de gravité où chaque peuple peut s’ancrer, dans les racines de sa culture et de son identité, pour définir les bases de la nouvelle résistance contre la géostratégie de la déshumanisation. Il ne s’agit ni d’idéalisme, ni de sympathie envers Trump, ni de séduction fasciste, juste une pensée d’ouverture, comme posture stratégique basée sur les divergences structurantes pour un équilibre transformationnel plus digne pour les peuples.
Manifestement le second mandat de Donald Trump provoque des ondes géopolitiques d’une fulgurance inouïe sur l’échiquier mondial. Et cela se ressent violemment sur les théâtres géopolitiques globaux, notamment européens ; mais aussi sur le théâtre local états-unien. Toutefois, il est surprenant de voir la sidération et le désarroi que ces ondes chaotiques, pourtant soupçonnées, voire annoncées, provoquent chez les Européistes. Et c’est justement ces postures que nous voulons problématiser dans cette tribune : montrer que la sidération et le désarroi des leaders européens devant la nouvelle orientation, priorisant « l’âge d’or de l’Amérique » au détriment des alliances surannées, que Trump veut imprimer à la géostratégie mondiale, relève respectivement de l’impuissance et de l’insignifiance. Toute la valeur de cette problématique tient au fait que derrière ces deux postures de corps et d’esprit, il y a la manifestation évidente d’un profond impensé stratégique. Dans cette tribune en deux actes, nous nous proposons de prouver que cet impensé stratégique, parce qu’il est au vrai la caractéristique d’une déficience culturelle dont font montre toutes les élites occidentales et même celles dites progressistes du monde, peut s’imposer comme la variable explicative de l’invariance des crimes du capitalisme et du triomphe des idées fascistes partout sur la planète.
Depuis que le président français Emmanuel Macron a, dans son délire jupitérien, qualifié les dirigeants haïtiens de CONS, parce qu’ils ont mis hors-jeu Gary Conille qui, tout en étant un zélé et dévoué serviteur des intérêts internationaux, était propulsé, par anomalie stratégique, localement assumée, au poste de Premier Ministre haïtien, il m'est apparu que l'indigence peut être aussi con-juguée, autrement dit ra-con-tée, comme une CONNERIE universelle en mode stratégique par concordance écosystémique, et cela, par-delà les différences économiques et culturelles d’un monde fragmenté, mais combien relié dans sa perte de sens et son abandon de repères éthiques. Alarmé par ce renoncement à l’apprenance, je propose cet article pour revisiter et mettre à jour l’axiomatique de l’indigence pour tous, en appropriant, à l’aune de l’épistémologie macronienne, le concept de la connerie comme une nouvelle donne contextuelle exploitable pour expliquer le vide stratégique dans lequel s’engouffrent presque tous les États occidentaux, dans le sillage des effondrements qu’ils ont provoqué dans les pays du Sud pour leur abondance. La connerie nous parait donc être un acte d’abdication stratégique par lequel les groupes politiques, économiques et académiques dominants d’un pays choisissent, en toute irresponsabilité, de se soumettre à des diktats globalistes pour assumer des intérêts transnationaux, contraires aux objectifs de leur nation, en échange d’un anoblissement qui ne les rend pas moins insignifiants.
Comme convenu, mais avec un peu d’avance sur la date prévue, nous venons présenter la troisième partie de notre réflexion atypique et hérétique sur l’interprétation erronée de la notion de conscience dans le matérialisme historique par les avant-gardes de lutte anticapitalistes, pour ainsi dire gauchistes, un peu partout dans le monde. Nous précisons que ce texte a dû être scindé en deux pour en faire une quatrième partie afin d'approfondir la problématique en clarifiant notre raisonnance. Merci aux administrateurs du Grand Soir pour cette tribune, merci aux rares lecteurs et lectrices qui s'intéressent à ce qui vient d'Haïti et qui trouveront le temps d’aller au bout d’une longue lecture.
Précédemment, nous avons postulé que l’invariance, dans le temps et dans l’espace, de l’impunité des crimes de l’Occident et l’impuissance collective des peuples, devant la dépossession de leur identité, authenticité, liberté, dignité et humanité par le capitalisme innové (par les enfumages des droits humains universels et l’intelligence artificielle), étaient en lien avec l’errance des légions militantes et révolutionnaires qui se sont lancées, comme avant-gardes des luttes des peuples, partout ailleurs, à l’assaut du capitalisme, avec les étendards du matérialisme historique. En tabulant sur les exemples de Gaza et d’Haïti, nous avons modélisé un système d’équations qui tend à montrer que cette invariance, cette impuissance et cette errance s’imbriquent et s’enchevêtrent dans les brins d’une spirale déshumanisante qui emporte le monde, non sans résistance, mais à perte de sens et d’intelligence, vers ce que nous appelons l’indigence pour tous.
Dans cette tribune, nous proposons une réflexion atypique, voire hérétique, pour repenser le sens et réapproprier les enjeux de la notion de ‘‘conscience’’ dans les nouvelles formes de lutte à conduire contre l’indigence multiforme que le capitalisme sème à grands vents apocalyptiques sur tous les continents et par toutes les saisons. Cette réflexion nous semble contextuellement nécessaire, car, dans sa perspective de faisabilité humaine de l’histoire, le matérialisme dialectique avait postulé que la condition sine qua non de la révolution dépendait de la transformation de l’aliénation capitaliste en puissance insupportable (Karl Marx et Friedrich Engels, L’idéologie Allemande). Or, le constat de l’évolution du capitalisme comme puissance monétaire insupportable est unanimement acté. Selon Marc Chesney, professeur de finances à l’Université de Zurich, « jamais dans l’histoire, il n’y a eu cette concentration de richesse en quelques mains ». Et cette situation est d’autant plus insupportable qu’elle est dangereuse. Puisqu’au demeurant, cette oligarchie financière tient tant à ses avoirs économiques, qu’elle ne jure que par la croissance et l’abondance, et qu’elle est prête à rôtir l’humanité rebelle à ses indigences au feu nucléaire. En effet, cette oligarchie s’est arrogée tous les droits : elle a pendant longtemps maintenu en esclavage une grande part de la population mondiale, notamment dans les pays du Sud ; elle a mis en échec la démocratie et le modèle social qu’elle avait, contre son gré, octroyée aux populations du Nord, après la seconde guerre mondiale, dans sa volonté de faire échec au bloc communiste qui s’imposait, par son triomphe sur le nazisme, comme un modèle alternatif. Ayant manœuvré jusqu’à s’imposer comme unique modèle dominant, après l’effondrement du bloc de l’Est en 1991, cette oligarchie a tant voulu étendre sa croissance, qu’elle a muté son modèle économique néo-libéral de détérioration des écosystèmes et des espaces humains en géostratégie de la globalisation, dans l’optique d’absorber toutes les richesses du monde. On comprend aisément pourquoi Et se sentant menacée par les puissances émergentes qui veulent un monde multipolaire, moins soumis aux diktats de l’État unique sous contrôle de cette oligarchie financière et prédatrice, elle semble assumer le risque de conduire l’humanité au bord de la guerre apocalyptique.
Voici la deuxième partie de l'analyse sur le vrai sens des sanctions internationales prises par la Communauté internationale, notamment les États-Unis, contre les parrains des gangs et les seigneurs de la drogue qui règnent sur les affaires économiques et pilotent la gouvernance politique d'Haïti. Et cela, malgré les sanctions. Un paradoxe qui s'explicite autant par la nature déshumanisante de la géostratégie que pratique la Communauté internationale que par la structuration des groupes sociaux haïtiens en gangs polymorphes stratifiés. Un binome indigent parfaitement dimensionné pour l'invariance.
Les États-unis ont pris ce 21 août 2024 des sanctions contre l'ex chanteur déjanté et cramé 200% à la cocaïne brute, Michel Joseph Martelly, pour trafic mondial de drogue, blanchiment d'argent et parrainage des parrains de gangs. En choeur, les réseaux militants , médiatiques, académiques et challengers du changement, en Haïti, crient victoire et voient le profil de la justice assistée par l'Oncle Sam. Mais le hic est que 13 ans auparavant, ce sont les mêmes autorités étasuniennesqui, par Hilary Clinton interposée, dans le statut improvisé de reine de la ''shitholisation'' d'Haïti, avaient imposé le choix de cet indvidu affreux, revendiquant ouvertement le banditisme légal, pour diriger Haïti. Pis encore, les réseaux médiatiques, militants et forces improbables du changement haïtiens qui crient victoire et voient le triomphe proche de la justice, sous l'éclairage démocratique des États-Unis, sont les mêmes qui s'étaient regroupés en passerelles anoblies pour offrir les adjuvants de succès à Martelly, dont le règne de 13 ans, qui dure encore, par le contrôle des gangs, a précipité Haïti dans un gouffre d'où il est permis de douter qu'il pourra se relever, sans sacrifices et sans rupture d'avec la dépendance vis-à-vis de l'insignifiance culturelle qui impose l'asservissement et l'impensé anthropologique au détriment de l'intelligence contextuelle et systémique. Comme d'habitude, avec l'outil analytique contextuel et systémique de la géométrie des données tipédantes, nous analysons, dans cette première partie, le vrai sens de ces sanctions. Car selon nous, il ne s'agit que d'une étape dans un processus d'attrition stratégique (PAS). Un PAS qui résonne comme une mise au pas des virtuoses de la MALICE dans le "shithole", pour la dernière valse qui doit réinitialiser la boucle de la roue du manège de l'invariance anthropologique haïtienne.
Aux lectrices et lecteurs du Grand Soir, je propose cette semaine, pour une fois, un texte court qui, tout en abordant la réalité shitholique haïtienne, n'évoque pas moins le devenir d'un monde qui se métamorphose de manière purulente, par moisissure abondante de la dignité et à vitesse trans-genre inquiétante. J'espère seulement qu'il ne sera pas censuré et aussi qu'il sera lu. (Merci d'excuser les éventuelles ou innombrables fautes)