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Auteur : Erno RENONCOURT

Irradier les consciences pour éclairer les lignes de fuite hors du temps indigent de l’impuissance et de l’invariance (Partie 3)

Erno RENONCOURT

Comme convenu, mais avec un peu d’avance sur la date prévue, nous venons présenter la troisième partie de notre réflexion atypique et hérétique sur l’interprétation erronée de la notion de conscience dans le matérialisme historique par les avant-gardes de lutte anticapitalistes, pour ainsi dire gauchistes, un peu partout dans le monde. Nous précisons que ce texte a dû être scindé en deux pour en faire une quatrième partie afin d'approfondir la problématique en clarifiant notre raisonnance. Merci aux administrateurs du Grand Soir pour cette tribune, merci aux rares lecteurs et lectrices qui s'intéressent à ce qui vient d'Haïti et qui trouveront le temps d’aller au bout d’une longue lecture.

Alors que le matérialisme reste, comme outil scientifique, un produit de la conscience philosophique émergeant du contexte de production technique et économique du XIXème siècle, contre son essence dialectique, il a été promu et béatifié comme théorie universelle de l’action révolutionnaire et comme horizon indépassable de l’Histoire. Une histoire qui devait prendre fin, en supprimant à tout jamais, pour le bonheur de l’humanité, l’exploitation odieuse des masses aliénées par les fossoyeurs capitalistes. Si l’on suit le catéchisme du marxisme, tel que déformé dans le prisme enfumé, par l’absence de toute lueur consciente, des héritiers de Marx, le développement des forces productives, économiques et technologiques devait conduire à l’imminence du Grand Soir insurrectionnel, comme moment scintillant de rupture sociale qui doit éclairer la marche des masses aliénées, exploitées et déshumanisées vers la réalisation de leur destin ; lequel serait celui de s’approprier, par leur (…) Lire la suite »

L’effondrement humain en échos-système rugissant les bruits des failles de la conscience (Partie 2)

Erno RENONCOURT

Précédemment, nous avons postulé que l’invariance, dans le temps et dans l’espace, de l’impunité des crimes de l’Occident et l’impuissance collective des peuples, devant la dépossession de leur identité, authenticité, liberté, dignité et humanité par le capitalisme innové (par les enfumages des droits humains universels et l’intelligence artificielle), étaient en lien avec l’errance des légions militantes et révolutionnaires qui se sont lancées, comme avant-gardes des luttes des peuples, partout ailleurs, à l’assaut du capitalisme, avec les étendards du matérialisme historique. En tabulant sur les exemples de Gaza et d’Haïti, nous avons modélisé un système d’équations qui tend à montrer que cette invariance, cette impuissance et cette errance s’imbriquent et s’enchevêtrent dans les brins d’une spirale déshumanisante qui emporte le monde, non sans résistance, mais à perte de sens et d’intelligence, vers ce que nous appelons l’indigence pour tous.

Empressons-nous de dire que dans notre conception, l’indigence est un état de basculement (effondrement) de la conscience humaine vers les lignes de basses eaux culturelles et éthiques, où l’être humain, bousculé, précarisé et conditionné par les incertitudes de son existence, renonce à l’intelligence et abandonne la dignité humaine par la volonté de s’accrocher à des vacuités matérielles qui sont promues, médiatisées et donc perçues comme des valeurs existentielles. Cette quête de subsistance pour l’existence entraîne des fissures dans la conscience humaine. C’est à travers elles que le capitalisme s’infiltre pour déverser les ressources de sa géostratégie de la déshumanisation en abrutissant l’humain. Le paradoxe comme processus d’impensé par la double pensée Ce processus d’abrutissement, de conditionnement et d’effondrement de la conscience par le capitalisme mutant a été prédit par Pierre Bourdieu. En effet, en 1998, celui-ci écrivait, avec une précision analytique (…) Lire la suite »

De l’impunité des crimes de l’Occident à l’impuissance collective des peuples, jusqu’au bout de la menace apocalyptique, il y a les brins multiformes de la spirale de l’indigence pour tous : ultime état mental de notre humaine défaillance ! (Partie 1)

Erno RENONCOURT

Dans cette tribune, nous proposons une réflexion atypique, voire hérétique, pour repenser le sens et réapproprier les enjeux de la notion de ‘‘conscience’’ dans les nouvelles formes de lutte à conduire contre l’indigence multiforme que le capitalisme sème à grands vents apocalyptiques sur tous les continents et par toutes les saisons. Cette réflexion nous semble contextuellement nécessaire, car, dans sa perspective de faisabilité humaine de l’histoire, le matérialisme dialectique avait postulé que la condition sine qua non de la révolution dépendait de la transformation de l’aliénation capitaliste en puissance insupportable (Karl Marx et Friedrich Engels, L’idéologie Allemande). Or, le constat de l’évolution du capitalisme comme puissance monétaire insupportable est unanimement acté. Selon Marc Chesney, professeur de finances à l’Université de Zurich, « jamais dans l’histoire, il n’y a eu cette concentration de richesse en quelques mains ». Et cette situation est d’autant plus insupportable qu’elle est dangereuse. Puisqu’au demeurant, cette oligarchie financière tient tant à ses avoirs économiques, qu’elle ne jure que par la croissance et l’abondance, et qu’elle est prête à rôtir l’humanité rebelle à ses indigences au feu nucléaire. En effet, cette oligarchie s’est arrogée tous les droits : elle a pendant longtemps maintenu en esclavage une grande part de la population mondiale, notamment dans les pays du Sud ; elle a mis en échec la démocratie et le modèle social qu’elle avait, contre son gré, octroyée aux populations du Nord, après la seconde guerre mondiale, dans sa volonté de faire échec au bloc communiste qui s’imposait, par son triomphe sur le nazisme, comme un modèle alternatif. Ayant manœuvré jusqu’à s’imposer comme unique modèle dominant, après l’effondrement du bloc de l’Est en 1991, cette oligarchie a tant voulu étendre sa croissance, qu’elle a muté son modèle économique néo-libéral de détérioration des écosystèmes et des espaces humains en géostratégie de la globalisation, dans l’optique d’absorber toutes les richesses du monde. On comprend aisément pourquoi Et se sentant menacée par les puissances émergentes qui veulent un monde multipolaire, moins soumis aux diktats de l’État unique sous contrôle de cette oligarchie financière et prédatrice, elle semble assumer le risque de conduire l’humanité au bord de la guerre apocalyptique.

De Gaza à Haïti : une même errance de la conscience humaine Et pourtant, quoique cette gangrène, qui sème le chaos et les précarités pour sa croissance et son abondance, soit, en cette fin du premier quart du XXIème siècle, unanimement reconnue comme puissance monétaire et totalitaire insupportable, l’humanité n’a jamais été aussi impuissante et éloignée des fronts de la révolution. En prenant les exemples de Gaza et de Haïti, nous pouvons modéliser les termes des problèmes que confrontent ces peuples par des équations équivalentes qui font intervenir des concepts invariance, impuissance et errance s’imbriquent et s’enchevêtrent comme des variables structurantes d’une même représentation du réel, d’un même monde aliéné, d’une même volonté de ceux qui ont tout de déshumaniser ceux sont tout par leur dignité ; et cela malgré l’éloignement géographique, culturel, historique de ces deux peuples et en dépit de la diversité des formes et des manifestations multiples de cette (…) Lire la suite »

L’invariance anthropologique d’Haïti expliquée par les structures dissipatives de la gangstérisation polymorphe stratifiée de ses réseaux de pouvoir et de réussite

Erno RENONCOURT

Voici la deuxième partie de l'analyse sur le vrai sens des sanctions internationales prises par la Communauté internationale, notamment les États-Unis, contre les parrains des gangs et les seigneurs de la drogue qui règnent sur les affaires économiques et pilotent la gouvernance politique d'Haïti. Et cela, malgré les sanctions. Un paradoxe qui s'explicite autant par la nature déshumanisante de la géostratégie que pratique la Communauté internationale que par la structuration des groupes sociaux haïtiens en gangs polymorphes stratifiés. Un binome indigent parfaitement dimensionné pour l'invariance.

Récapitulation Précédemment nous avons postulé et, malgré quelques fautes malencontreuses dans le texte, mis en évidence de manière rigoureuse, des données contextuelles qui tendent objectivement à prouver que les récentes sanctions américaines, prises ce 20 août 2024, contre l’ex président haïtien Michel Martelly, ne sont qu’un pas de régulation d’un certain processus d’attrition stratégique (PAS). Nous revenons dans cette deuxième partie prouver que derrière ce PAS, qui médiatise les sanctions, se dissimule l’un des 3 outils du modèle universel de gouvernance de procuration, par assistance interposée, choisi par cette crapulerie internationale, communément nommée la Communauté Internationale, pour affaiblir la résistance collective des peuples. Cet outil est le fameux processus d’enfumage ou de boites noires par lequel l’Empire américain, chef de file du grand barbare occidental (GBO), magnifie de pseudo valeurs qui vont attirer et séduire un maximum de gens, pour mieux les (…) Lire la suite »

Haïti, la dernière valse des sanctions internationales : Les PAS des virtuoses de la MALICE (première partie)

Erno RENONCOURT

Les États-unis ont pris ce 21 août 2024 des sanctions contre l'ex chanteur déjanté et cramé 200% à la cocaïne brute, Michel Joseph Martelly, pour trafic mondial de drogue, blanchiment d'argent et parrainage des parrains de gangs. En choeur, les réseaux militants , médiatiques, académiques et challengers du changement, en Haïti, crient victoire et voient le profil de la justice assistée par l'Oncle Sam. Mais le hic est que 13 ans auparavant, ce sont les mêmes autorités étasuniennesqui, par Hilary Clinton interposée, dans le statut improvisé de reine de la ''shitholisation'' d'Haïti, avaient imposé le choix de cet indvidu affreux, revendiquant ouvertement le banditisme légal, pour diriger Haïti. Pis encore, les réseaux médiatiques, militants et forces improbables du changement haïtiens qui crient victoire et voient le triomphe proche de la justice, sous l'éclairage démocratique des États-Unis, sont les mêmes qui s'étaient regroupés en passerelles anoblies pour offrir les adjuvants de succès à Martelly, dont le règne de 13 ans, qui dure encore, par le contrôle des gangs, a précipité Haïti dans un gouffre d'où il est permis de douter qu'il pourra se relever, sans sacrifices et sans rupture d'avec la dépendance vis-à-vis de l'insignifiance culturelle qui impose l'asservissement et l'impensé anthropologique au détriment de l'intelligence contextuelle et systémique. Comme d'habitude, avec l'outil analytique contextuel et systémique de la géométrie des données tipédantes, nous analysons, dans cette première partie, le vrai sens de ces sanctions. Car selon nous, il ne s'agit que d'une étape dans un processus d'attrition stratégique (PAS). Un PAS qui résonne comme une mise au pas des virtuoses de la MALICE dans le "shithole", pour la dernière valse qui doit réinitialiser la boucle de la roue du manège de l'invariance anthropologique haïtienne.

L’information En ce mardi 20 août 2024, le Département du trésor des EU a publié une note, par laquelle il communique, ce qu’on peut appeler, la dernière valse des sanctions internationales contre les acteurs politiques et financiers haïtiens qui ont livré Haïti au trafic mondial de la drogue, au blanchiment des avoirs et à une criminalité transnationale, dont les gangs armés haïtiens ne sont que la partie visible et bruyante. Et cette sanction concerne bien évidemment l'ex président haïtien Michel J. Martelly à qui, selon cette note, il est reproché d’avoir utilisé ses pouvoirs et ses influences pour : « faciliter le trafic de drogue, la corruption et d’autres activités illicites qui alimentent l’horrible violence des gangs et l’instabilité politique » en Haïti. La contextualisation Il y a de quoi être troublé en lisant cette note, puisqu’en 2011, ce sont les autorités étasuniennes au plus haut niveau, notamment la femme de Bill Clinton (ex président à deux reprises), Hilary (…) Lire la suite »

Conflit, Justice, Résistance et Humanité : la guirlande à 4 branches de l’engagement authentique et de l’esthétique de la dignité

Erno RENONCOURT

Aux lectrices et lecteurs du Grand Soir, je propose cette semaine, pour une fois, un texte court qui, tout en abordant la réalité shitholique haïtienne, n'évoque pas moins le devenir d'un monde qui se métamorphose de manière purulente, par moisissure abondante de la dignité et à vitesse trans-genre inquiétante. J'espère seulement qu'il ne sera pas censuré et aussi qu'il sera lu. (Merci d'excuser les éventuelles ou innombrables fautes)

J'ai expérimenté combien ma démarche TIPÉDANTE de provocation (qui n'est rien moins qu'une maïeutique socratique contextuelle) m'a valu des inimitiés professionnelles et personnelles ; lesquelles m'ont conduit à un isolement que j'assume pleinement. Car je vois les fruits qu'il promet, dans sa moisson à venir, par delà les vents mauvais qui soufflent forts et tous azimuts. Dans un pays, livré à l'expérimentation des ONG et des gangs, lesquelles organisations forment les deux branches d'une même tenaille fabriquée pour dépecer la dignité de l'homme haïtien, selon une précision millimètrique de peau qui défie l'habileté des plus grands chirurgiens, assumer le courage de défier, dans des conflits épistolaires, les potentiels gestionnaires de ressources et fabricants de renommée du pays, relève de l'art du suicide (professionnel). D'autant plus que les ONG et les gangs sont aussi les deux portes dérobées par lesquelles transitent les ressources qui assurent les réussites dans le (…) Lire la suite »

Plaidoyer pour une VIS-GIE-LANCE comme vision de gouvernance intelligente et exemplaire pour Haïti

Erno RENONCOURT
Je viens par cette démarche solliciter le relais de votre réseau médiatique, pour partager avec l'opinion publique nationale haïtienne (locale et de la diaspora) et internationale cette lettre plaidoyer que j'adresse publiquement à ceux et celles qui sont en charge de la gouvernance des institutions d'Haïti. En l'adressant à l'actuel Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP), je ne vise pas moins aussi les officiels du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) et toutes les autres autorités judiciaires, notamment le nouveau Commissaire du Gouvernement qui aura la lourde tâche de conduire l’improbable politique pénale d’un gouvernement qui semble ne pas maitriser les grandes problématiques du pays. Dans cette lettre plaidoyer (voir le contenu ci-dessous), qui n'a aucune finalité personnelle, j'essaie d'attirer l'attention des décideurs haïtiens du système judiciaire sur l'improbable capacité des institutions la (…) Lire la suite »

L’Invariance Anthropologique (IA) haïtienne par le Culte des Postures Triviales sur le modèle CHAT CPT

Erno RENONCOURT

Plus personne ne présente plus l'Intelligence Artificielle (IA), tant elle bouscule les frontières des expériences sensibles humaines pour faire place à une automatisation qui préfigure une uniformisation de la vie. Et le CHAT GPT augure déjà bien des peurs de la toute-puissance déviante de cet outil. Mais comme toujours en écosystème de double standard, les valeurs génératives qui sont promues dans les mégalopoles se déclinent en versions dégénératives dans les shitholes. Pour acter cette métamorphose indigente, nous venons proposer une cartographie modélisant les postures malicieuses des acteurs stratégiques haïtiens qui, au voisinage du pouvoir, adoptent l'agilité du Chat. Et comme la perduration de cette culture malicieuse entretient l'invariance anthropologique du peuple haïtien, nous avons voulu faire le clin d'œil à l'IA dans sa version dégénérative de CHAT-CPT. CPT étant le sigle du Conseil Présidentiel de Transition assumant le leadership de la stratégie de gouvernance d'Haïti depuis le début de ce mois de mai 2024

La roue du manège qui tourne dans le même sens Et comme en un nouveau tour de manège, Haïti entame, en ce 5ème mois de l’année 2024, un nouveau cycle de gouvernement pour tenter de s’extraire des eaux culturelles médiocres et putrides où l’ont propulsé 220 ans d’errance collective. Errance, il faut le dire, exacerbée par la mise à sac totale du pays par les 30 ans du duvaliérisme, l’échec de l’apprentissage démocratique de 1987 et les 13 ans de règne de ce gangstérisme local érigé en modèle d’affaires et de gouvernement pour répondre aux enjeux géostratégiques du gangstérisme transnational. Il y a lieu de rappeler que depuis 2019 toute la population haïtienne exigeait, et avec violence et fulgurance, la rupture d’avec cette gouvernance mécréante. Mais, alignée sur les injonctions des tuteurs internationaux et des bailleurs de fonds qui, tels des charognards, ont incessamment besoin de transformer en putréfaction les espaces de vie des autres qui sont différents d’eux, cette (…) Lire la suite »

Échos de l’effondrement : au cœur du “ shithole ”

Erno RENONCOURT

Confiné au cœur du “ shithole ”, je viens donner des nouvelles des déshumanisés du pays dépossédé. Fasse l'intelligence que les fureurs de la guerre contre la Russie et le génocide à Gaza n'empêchent pas aux lecteurs et lectrices de ce site de comprendre que le front que le gangstérisme transnational a ouvert en Haïti n'est pas différent de ce qui se joue sur ces théâtres lointains.

Samedi 23 mars 2024. Alors que résonnaient les crépitements d’armes automatiques des gangs armés, vers 10 heures du soir, le vrombissement de deux hélicoptères militaires étrangers ont sillonné le ciel de Turgeau. Tout laisse croire qu'il s'agit de vols spéciaux pour rapatrier les gens qui ont la bonne couleur de peau, le bon passeport ou éventuellement ceux aussi qui ont les bonnes accointances diplomatiques. Et leur direction vers la cour de l’Ambassade de France au Champ de Mars ne laisse plus place au doute. Ici, aucun espoir d’ailleurs n’est permis. Ceux qui, comme nous, pauvres confinés du shithole, pour ne pas avoir les tickets de ces mistrals gagnants, réservés aux expatriés ou aux marrons ayant la double ou triple nationalité, sont obligés de se retrancher sous les décombres de cet effondrement en attendant l'horreur finale. La nuit fut longue, tant dans notre retranchement, nous avons peiné à dormir. Le rapprochement des rafales d’armes faisait craindre un assaut (…) Lire la suite »

L’évangile révolutionnaire haïtien dans le prisme d’un certain pragmatisme circonstancié

Erno RENONCOURT

Dans la cacophonie d'un temps géostratégique indigent qui se reconfigure et se déconfine sur les formes les plus sophistiquées du fascisme, les factions qui structurent la gangstérisation polymorphe stratifiée de la société haïtienne se reconfigurent elles-aussi dans de nouvelles alliances, pour offrir une passerelle de résurgence à l’indigence locale invariante. Je propose cette tribune pour contester le pragmatisme circonstancié promu par l'économiste Leslie R. Péan pour justifier une adhésion populaire à l'une des factions de la criminalité qui lutte pour sa survie et celle du système indigent, en s'opposant à une autre faction en décomposition. Par cette tribune, j'essaie de rappeler, comme l'enseigne l'ouvrage La sculpture du vivant de Jean-Claude Ameisen que "La complexité du vivant dépend d'un équilibre fragile entre phénomènes de reconstruction et de déconstruction. L'autodestruction fait partie intégrante de la vie, et la capacité des cellules à s'autodétruire est sans doute aussi ancienne que la vie elle-même". De même quand des factions résurgentes et obsolètes d'une même indigence s'entre-déchirent, ce n'est pas forcément une révolution pour changer le système, sauf si de nouvelles factions autonomes, indépendantes et porteuses d'un autre projet peuvent entrer en jeu pour mettre en échec les factions qui réorganisent la sculpture de l'indigence.

Introduction Face au pourrissement des structures du néolibéralisme, le monde se reconfigure sur sa face déshumanisante. Laquelle face, manifestement indigente, a été enjolivée pendant ces 30 dernières années par les mythes de la bonne gouvernance et de l’État de droit. Ces mythes, ébranlés par le poids de leurs impostures, ont volé en éclats dans l’impensé sanitaire mondial révélé par le COVID. Ils laissent retentir le tumulte assourdissant du fracas mondes qui s’ébranlent sous leurs craquelures. Mondes épuisés, car mis à l’épreuve par les vagues foudroyantes et invariantes de la spirale de l’indigence. Celle-ci semble inexorablement converger vers les écosystèmes tant précaires que sécuritaires pour uniformiser les expériences humaines et les fléchir vers ce standard minimum insignifiant culturel que, depuis 1956, Günther Anders avait prophétisé comme le temps de L’obsolescence humaine. Dans la cacophonie de ce temps géostratégique qui se reconfigure et se déconfine sur les (…) Lire la suite »