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Auteur : SILENCE

L’accalmie avant la tempête ?

SILENCE
Écrit avant l'acte 16 1. Ils l'avaient tant espéré, mais c'est râpé — loin de disparaître, en ce début d'année le spectre jaune est revenu hanter la rue. Après une relative décrue fin décembre, la vague jaune a repris de l'ampleur en janvier ; mais pas au point de menacer dans l'immédiat le régime Macron, lequel s'est acheté à crédit un sursis en congelant la séquence hivernale avec le mal nommé « grand débat ». Pour autant, les contradictions de fond entre le pouvoir macroniste et la contestation populaire n'étant en rien réglées, le printemps promet d'être turbulent. 2. En déchaînant la violence à tous les niveaux (symbolique, social, institutionnel), Macron a libéré quelque chose dans le rapport de la société française à la violence. Violence symbolique : les humiliations à répétition pour détruire la dignité populaire et réaffirmer la supériorité intrinsèque des vainqueurs de la compétition sociale. Violence sociale : tout pour ceux qui ont tout, rien pour « ceux qui ne sont rien ». Violence institutionnelle : (...) Lire la suite »
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Et le régime Macron vacilla

SILENCE
Texte écrit entre l'acte 7 et l'acte 8 1. Depuis le 17 novembre, la peur a changé de camp. Macron est physiquement restreint dans ses mouvements. À l'approche de chaque samedi, la bourgeoisie serre les fesses. Les classes populaires ont fait irruption sur la scène publique comme elles l'ont toujours fait en France : sans sommation, et au pied de biche. Et depuis, quel spectacle… 2 La vérité de tout régime est dans la crise. Quand souffle la tempête de l'Histoire, qui fait quoi, qui va où ? Quelles digues cèdent, quels murs résistent ? Là se dévoilent les véritables lignes de faille ; là peut-on apercevoir les fondements d'un régime ; là encore apparaît avec une netteté sans équivoque les priorités de chacun, que recouvre d'ordinaire le jeu des (im)postures et la routine des conflits secondaires. Les moments de crise ne sont pas seulement des rélévateurs, ils sont aussi des accélérateurs. Le temps social se contracte, et des évolutions qui prennent d'ordinaire des années, voire des décennies se (...) Lire la suite »
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Qui a peur du petit peuple en marche ?

SILENCE
Écrit le 19 et 20 novembre 1. L'écho des temps passés nous enseigne que, durant des siècles, les classes subalternes ne furent pas considérées comme des êtres humains. Lors des différentes traites, hommes, femmes et enfants étaient vendus comme esclaves et considérés comme des meubles ; pour les classes supérieures, les domestiques étaient vus comme des outils faisant partie du paysage ; quand vint le temps des élections, on instaura un suffrage censitaire tant il paraissait improbable que la canaille populaire participât aux prises de décision. L'universalité de la condition humaine n'est jamais allée de soi. C'est ce que nous rappelle tristement la mobilisation dite des « gilets jaunes », à l'occasion de laquelle a ressurgi, comme tout droit sortie du fond des âges, une haine de classe des plus glaçantes. Que n'a-t-on pas entendu avant même que la mobilisation n'ait lieu ? Beaufs, crétins, populistes, fachos, pollueurs, poujadistes, racistes… Mais le plus stupéfiant, c'est que de telles sentences a (...) Lire la suite »

Je condamne.

SILENCE

Puisque la dernière mode en vigueur à la cour semble être d’exiger la condamnation des fameuses « violences » lors des manifestations, puisque les dévoués procureurs que sont devenus les présentateurs requièrent lourdement la formule rituelle de condamnation lorsqu’ils ne l’obtiennent pas spontanément, puisque seule une capitulation sans conditions donne droit à l’onction suprême, puisqu’il s’agit là d’un incontournable rite de passage pour être admis dans le monde ravi des belles âmes responsables, plions-nous de bonne grâce à l’exercice et payons le tribut réclamé : condamnons !

Je condamne l’insupportable hypocrisie des indignations à sens unique et géométrie variable, parfait emblème de cette tartufferie morale chère à la mentalité courtisane. Je condamne la violence symbolique qui consiste à harceler les rares voix du courant progressiste pour arracher le précieux sésame donnant accès à la bonne société de cour, le mystique « Je condamne ». Je condamne le fait de sommer les petits et les opprimés de s’auto-humilier en incriminant leurs soeurs et frères de lutte, quand bien même seraient utilisées des méthodes contestables et contestées. Je condamne le simplisme du récit médiatique dominant qui, à la remorque de la propagande du pouvoir, cherche à nous vendre la thèse ahurissante de hordes barbares, dépolitisées et organisées de façon quasi-paramilitaire pour s’adonner à la passion du chaos, là où la réalité dément sans peine cette fable à passer la nuit debout. Je condamne la séparation artificielle et manichéenne entre manifestants et « casseurs », pure construction (...) Lire la suite »
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Offensons gaîment les imbéciles

SILENCE
Voici donc la dernière polémique agitant le microcosme : le départ houleux de M. Finkielkraut, place de la République, samedi 47 mars, après avoir été pris à partie par quelques individus participant au mouvement Nuit debout. Fidèle à la détestable tradition qui consiste à réagir instantanément au moindre fait divers, la bulle politico-médiatique s’est empressée de s’exprimer à tort et à travers sur le sujet. Dans une touchante unanimité, diverses personnalités politiques telles que Najat Vallaud- Belkacem, Myriam El Khomri, Patrick Kanner, Nicolas Dupont-Aignan, Alain Juppé, Eric Ciotti, Gilbert Collard ou Marion Maréchal Le Pen ont donc exprimé leur désapprobation, chacune à sa façon. À leurs côtés, journaux de droite comme de droiche (la droite qui se croit encore de gauche) ont cédé avec bonheur à leur passe-temps favori : hurler en meute contre les déviants qui ne respectent pas leurs idoles, leurs critères, leurs catégories de pensée… et surtout d’impensé. Poussant de petits cris outrés qui ne sont pas sans (...) Lire la suite »
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