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Auteur : Joseph E. STIGLITZ

La fin du néo-libéralisme et la renaissance de l’histoire (Project Syndicate)

Joseph E. STIGLITZ

À la fin de la guerre froide, le politologue Francis Fukuyama écrivit un article, qui connut un grand retentissement, intitulé « La Fin de l’histoire ? » L’effondrement du communisme, y affirmait-il, balaierait le dernier obstacle séparant encore le monde dans son entier de sa destinée, qui s’accomplirait dans la démocratie libérale et dans les économies de marché. Beaucoup acquiescèrent.

Aujourd’hui, alors que nous sommes confrontés au reflux de l’ordre libéral mondial et des règles sur lesquelles il est fondé, tandis qu’autocrates et démagogues ont pris la tête de pays dont les ressortissants, cumulés, représentent bien plus que la moitié de la population mondiale, l’idée de Fukuyama paraît désuète et naïve. Mais elle renforça en son temps la doctrine de l’économie néolibérale qui prévalut au cours des quarante dernières années. La crédibilité de la foi néolibérale en des marchés libres de toute entrave, qui auraient dû constituer le chemin le plus sûr vers une prospérité partagée, est désormais sous assistance respiratoire. Et cela devait bien arriver un jour. Le déclin simultané de la confiance dans le néolibéralisme et dans la démocratie n’est ni une coïncidence ni une simple corrélation. Voici quarante ans que le néolibéralisme sape les fondements de la démocratie. La forme de mondialisation prescrite par le néolibéralisme a laissé les personnes et des sociétés entières dans l’incapacité de prendre (...) Lire la suite »

Pourquoi il faut signer l’arrêt de mort du néolibéralisme (The Guardian)

Joseph E. STIGLITZ

Depuis des décennies, les États-Unis et d’autres états mènent une politique de libre échange qui a échoué de façon spectaculaire.

Quel type de système économique apporte le plus de bien-être au genre humain ? Cette question est devenue centrale aujourd’hui, car après 40 ans de néolibéralisme aux États-Unis et dans d’autres économies avancées, nous savons ce qui ne fonctionne pas. L’expérience néolibérale – réduction de l’impôt des riches, déréglementation des marchés du travail et des produits, financiarisation et mondialisation – a été un échec spectaculaire. La croissance est plus faible que pendant le quart de siècle qui a suivi la seconde guerre mondiale et elle n’a favorisé le plus souvent que ceux qui sont tout en haut de l’échelle. Après des décennies de revenus stagnants, ou même en baisse pour ceux qui se trouvent en dessous d’eux, il faut signer le certificat de décès du néolibéralisme et l’enterrer. Au moins trois grandes propositions politiques alternatives existent actuellement : le nationalisme d’extrême droite, le réformisme de centre gauche et la gauche progressiste (le centre-droit représentant l’échec néolibéral). Mais, à (...) Lire la suite »

La pénurie à l’âge de l’abondance

Joseph E. STIGLITZ

Les manifestations contre l’envolée des prix alimentaires et des carburants se multiplient dans le monde. Les pauvres voient leurs revenus diminuer avec le ralentissement de la croissance mondiale. Comment répondre aux inquiétudes légitimes de leurs électeurs ? Aux Etats-Unis, John McCain a choisi, comme Hillary Clinton, la solution de facilité et prôné une suspension de la taxe sur l’essence, au moins pour l’été. Seul Barack Obama est resté ferme et a rejeté cette idée qui aurait abouti à une hausse de la demande de pétrole et... compensé les effets de la suppression des taxes. Mais si McCain se trompe, que faut-il faire ?

Quand George W. Bush a été élu, il a décrété que l'allégement fiscal en faveur des riches constituerait le remède à tous les maux : en dynamisant l'économie, tout le monde en profiterait. Cette politique est devenue à la mode en Europe et ailleurs, mais elle a échoué. Les baisses d'impôt étaient censées stimuler l'épargne ? L'épargne des ménages américains est tombée à zéro. Elles étaient censées stimuler l'emploi ? Le taux des actifs est inférieur à celui des années 1990. S'il y a eu croissance, elle n'a profité qu'aux mieux nantis. La productivité a, certes, progressé mais cela n'a rien eu à voir avec les innovations financières de Wall Street. Les produits financiers créés n'ont pas géré les risques, ils les ont augmenté. Ils étaient si opaques et complexes que ni Wall Street ni les agences de notation ne pouvaient les évaluer correctement. Dans le même temps, le secteur financier n'a pas su créer des produits capables d'aider les ménages à gérer les risques liés à l'accession à la propriété immobilière. Des (...) Lire la suite »

Fatal freinage aux Etats-Unis.

Joseph E. STIGLITZ
Les Echos, 7 janvier 2008. L'économie mondiale a connu de bonnes années. La croissance a été forte, le fossé entre pays développés et pays en développement s'est rétréci, avec une forte croissance en Inde et en Chine. Même l'Afrique ne s'en est pas si mal sortie, avec une croissance de plus de 5 % en 2006 et 2007. Mais cette période faste touche peut-être à sa fin. On s'inquiète depuis des années du déséquilibre causé par les énormes emprunts américains. L'instant de vérité est arrivé, avec la multiplication par quatre des prix du pétrole depuis 2003 - à laquelle l'Amérique a contribué avec sa guerre en Irak. Jusqu'à présent, trois facteurs ont limité les effets d'un pétrole plus cher. D'abord la Chine, avec l'énorme augmentation de sa productivité, a exporté sa déflation. Ensuite, les Etats-Unis ont bénéficié de cette situation en abaissant leurs taux d'intérêt à des niveaux sans précédent, provoquant une bulle immobilière avec des prêts accessibles à tout le monde ou presque. Enfin, les travailleurs partout dans (...) Lire la suite »