A ce jour, 10 000 tués et disparus. 20 000 blessés. Au nombre desquels, une majorité d’enfants et de femmes.
Il est des moments dans la vie où les mots manquent. Tant ce qu’il nous faut voir est insoutenable. En Palestine occupée, nous y sommes. Particulièrement à Gaza. Depuis plusieurs années, déjà. Mais ces jours-ci, nous touchons au summum de l’ignominie. Au summum de la barbarie. Au summum de l’inhumanité d’un régime colonial dont le racisme n’a pas d’égal.
Quel bilan peut-on tirer au lendemain d’une opération sans précédent de la résistance palestinienne contre l’odieux régime d’occupation israélien ?
Bref rappel : l’occupation coloniale de la Palestine dure depuis plus de 75 ans, après qu’une partie de son territoire a été donné – en l’absence des premiers intéressés, à savoir les autorités palestiniennes ! – aux colons juifs pour y développer leur projet sioniste. La Résolution 181 du 29 novembre 1947 de l’ONU décidait de partager la Palestine en 54% pour les juifs – pourtant minoritaires – et les 46% restants pour les Palestiniens. C’était le début de la Nakba et de la résistance.
Il est des dates-anniversaires dont on aimerait bien ne jamais se souvenir. À moins qu’elles ne permettent de dénoncer un atroce et impardonnable crime. Ces jours-ci marquent celui de l’intervention des États-Unis en Irak, il y a 20 ans. Non contents de leurs sanctions meurtrières – personne n’oubliera les propos de M. Albright justifiant leur application au nom des « valeurs » occidentales, malgré la mort de près de 600 000 enfants privés de médicaments – le monde entier sait aujourd’hui que cette intervention avait comme prétexte un mensonge grossier de la part des plus hautes autorités étasuniennes en la personne du secrétaire d’État Colin Powell et sa fiole devant les instances de l’ONU, censée contenir des produits hautement toxiques détenus en quantité industrielle par le gouvernement du président Saddam Hussein et qualifiés d’Armes de Destruction Massives (ADM) par ceux-là mêmes qui allaient incendier le pays à l’aide de leur arsenal dévastateur.
Pas un jour ne passe sans être témoin de la confusion qui règne dans toutes les strates de nos sociétés. Phénomène du hasard ? Je ne le crois pas. A l’origine, ceux qui l’alimentent pensent en faire un outil stratégique qui les servira à contrôler les populations. Sauf qu’en fin de compte, il semble bien que leur outil se retourne contre eux. Ce qui présage de fortes turbulences dès lors qu’aux manœuvres ils n’entendent rien lâcher.