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Abaya : l’UFAL ne tourne pas autour du pot !

UFAL

Tout comme, d’ailleurs, l’Arabie saoudite qui vient d’interdire l’abaya dans les salles d’examen.

Imaginons un enfant de culture chrétienne arrivant à l’école publique en costume de premier communiant (ou en robe de première communiante pour les filles). On aurait quelque peine à faire passer cela pour de la mode vestimentaire. (LGS)

Depuis dix ans, l’UFAL (Union des Familles Laïques) alerte sur le port, à l’école publique, de l’abaya — robe longue et couvrante destinée à afficher la religion musulmane des filles, les garçons arborant le qamis, chemise très longue. Le but est de contourner la loi du 15 mars 2004 « encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics » — appelée bien improprement « loi sur le voile ».

Il était temps que le ministre de l’Éducation nationale, après d’ailleurs son prédécesseur, vienne rappeler que le port de l’abaya était interdit aux élèves de l’école publique. Rappel à la laïcité devenu urgent depuis la rentrée 2021, face à la recrudescence du phénomène, orchestrée sur les réseaux sociaux. Il est certes permis de voir dans l’intervention du ministre un effet d’annonce, bien pratique pour masquer, derrière les controverses médiatiques qu’il suscite, le délabrement d’une institution scolaire qui n’arrive même plus à recruter des enseignants, et dont les deux présidences Macron portent une lourde responsabilité.

Néanmoins, l’offensive organisée contre la laïcité scolaire ne saurait être sous-estimée. À travers le maillon faible que constitue l’école, l’islamisme cherche à casser la neutralité de la sphère publique. L’objet de l’abaya est non seulement de faire reconnaître au premier coup d’œil comme musulmane celle qui la porte, mais de faire pression sur toutes celles qui ne la portent pas. Dimension prosélyte difficilement contestable, qui n’a pas sa place à l’école laïque.

Les arguties théologiques sur la nature religieuse ou non du vêtement sont vaines : la laïcité n’a pas à se prononcer en matière de culte. Ainsi l’art. L. 141-5-1 du code de l’éducation n’interdit pas « les signes religieux » à l’école publique, mais ceux qui « manifestent ostensiblement une appartenance religieuse ». Tel est objectivement le cas de l’abaya ou du qamis, revendiqués à ce titre par les intéressés : « l’élément intentionnel », comme disent les juristes, prévaut — et suffit.

On ne peut que déplorer les jérémiades clientélistes de certains sur une prétendue « police du vêtement ». S’il en existe une, c’est à Téhéran ou à Kaboul qu’il faut la dénoncer : à défaut de la solidarité avec les femmes opprimées de ces pays (entre autres), que tout défenseur des libertés devrait manifester, la plus élémentaire décence devrait interdire des raccourcis aussi indignes.

L’UFAL rappelle que la laïcité de l’école publique, principe constitutionnel, ne se discute ni ne se divise. Quelle que soit la religion qui en instrumentalise la contestation, elle doit être appliquée par l’administration, expliquée par les enseignants, respectée par les élèves et les familles.

COMMENTAIRES  

03/09/2023 10:30 par Xiao Pignouf

Pour ma part, je suis mitigé.

D’une part, l’UFAL rejoint sur ce point les orgas d’extrême-droite catholiques. D’autre part, comparer l’abaya à la robe des communiants est juste mensonger.. L’abaya n’a aucun caractère religieux. Abaya veut dire robe en arabe et est juste un vêtement traditionnel féminin dans les pays arabes. Dixit Wikipédia.

Je ne sais pas s’il aurait fallu ou non l’interdire, mais je sais que c’est encore une polémique à la con comme celle du burkini qui ne sert que l’extrême-droite et permet de bavasser sur les musulmans à moindre frais pour éviter de parler d’autre chose.

Le corset, par exemple, était un élément vestimentaire féminin illustrant la soumission des femmes à des critères de beauté imposés par les hommes qui obligeait les femmes à une torture quotidienne. Est-ce que l’UFAL se prononcerait contre son port si la mode y revenait ? Je ne crois pas.

Comme d’habitude, on pointe les musulmans du doigt et on interdit aux populations d’origine maghrébine toute allusion à leur culture. Ça ressemble un peu, si vous voulez mon avis, à du colonialisme : « Habillez-vous et comportez-vous comme les Blancs ». C’est bizarre que le GS se fasse l’écho de cela tout en vantant une Chine tolérante aux particularismes culturels ouïghours...

03/09/2023 17:01 par Auguste Vannier

L’article commence par une comparaison abusive qui évidemment n’est pas raison. Il continue au mieux par une demi-vérité et au pire par une contre vérité :" l’abaya — robe longue et couvrante destinée à afficher la religion musulmane des filles", car il s’agit d’un vêtement traditionnel confortable, souvent élégant et parfois avec des stylisations du plus bel effet. Il n’est pas lié à la religion, mais plutôt à la culture (qui à toujours une dimension religieuse et idéologique, certes, mais pas déterminante).
Cette manipulation rhétorique disqualifie le contenu, la défense d’une laïcité radicale ne sort pas grandie de ce genre de déclaration, qui par ailleurs fait le jeu d’un pouvoir qui n’en fini pas de saisir toutes les occasions de restreindre les libertés.

03/09/2023 17:30 par Dedaj

De deux choses l’une, soit les jeunes musulmanes veulent afficher leur appartenance religieuse, (inutile de debattre si c’est religieux ou non car comme c’est ecrit dans l’article, c’est l’intention qui compte) et il faut l !interdire, soit ça n’est pas le cas et ce n’est pas grave que ce soit interdit.
Lorsque quelqu’un qui revendique ouvertement sa religion, ce qu’il ou elle fait en réalité c’est rejeter celles et ceux qui ne sont pas de la même communauté.
Un peu comme Anne Sinclaire qui avait déclaré qu’elle n’aurait pas pu épouser DSK s’il n’avait pas été juif.

03/09/2023 20:10 par Vagabond

Je viens sur LGS, lire les news sur la FrançAfrique et je tombe sur une profusion d’articles sur la Chine, ce splendide modèle des libertés individuelles, et sur ses vilains ouïghours. Besoin de se justifier ou quoi ?
Je me heurte à un poste démontrant le mode opératoire du cerveau schizophrène, à propos de la mort de Nahel...à partir d’un site aux couleurs indistinctes.
Et pour finir, le top du top, l’abaya... Ce truc que les vieilles orientales portent pour cacher leurs tenues qu’elles soient trop misérables ou trop clinquantes sous les riches bijoux ... quel humour chez les macronistes, quelle inventivité ! Enfin, inventivité...au royaume des aveugles...

Il fallait du nouveau, la burqua étant rapiécée à force d’usure. L’abaya est neuve et peut tout couvrir, surtout la stupidité européenne, la "guerre en Ukraine", la FrançAfrique, le problème climatique, la crise énergétique, l’appauvrissement de la population, la destruction du système éducatif et de santé...

L’education nationale aux mains d’un adolescent...j’en suis émue.

04/09/2023 12:58 par Xiao Pignouf

soit ça n’est pas le cas et ce n’est pas grave que ce soit interdit.

C’est plus facile à dire quand on est pas soi-même la cible de l’interdiction.

L’illustration est malhonnête : plusieurs intervenants ont confirmé que l’abaya n’avait aucune fonction religieuse.

Je le répète, ça paraît contradictoire de publier un tel papier sans le moindre regard critique et dans le même temps vanter les mérites d’une Chine tolérante avec la minorité musulmane.

04/09/2023 19:31 par Xiao Pignouf

Plusieurs choses, et j’en aurais fini à ce sujet :

Qu’est-ce qu’une abaya ?

Définition de Wikipédia : vêtement traditionnel féminin, qui consiste en une longue robe, ample et couvrante — habit traditionnel chez les Bédouins, porté par les femmes dans le désert pour se protéger des conditions climatiques : le caractère ample de la robe permet de subir de plus fortes chaleurs avec plus de confort.

« L’abaya n’est pas visée explicitement comme étant une tenue à caractère religieux dans la loi. Il va donc devoir préciser dans une circulaire en quoi une abaya pourrait avoir un caractère cultuel, du fait de sa conception ou perception. Dans ce cas, il pourrait être interdit. » nous dit un professeur de droit public.

Il nous confirme bien que l’abaya n’a pas de caractère religieux mais qu’il y a une volonté de lui en attribuer un.

Ce qui serait le plus comparable à une abaya, ce serait les tenues traditionnelles et folkloriques, comme les robes bigoudènes ou alsaciennes, ou les boubous africains. Sont-ils interdits dans les établissements scolaires ?

Il y a bien le projet ici de stigmatiser les mêmes, avec l’aide des médias et la polémique que ça ne manquera pas de créer. Et nous savons tous très bien que ce n’est jamais sans raison.

Je ne sais pas si je suis pour ou contre, mais ça sent mauvais et j’aurais aimé qu’on puisse y réfléchir collectivement. Je constate juste que le Grand Soir a une position tranchée bien inhabituelle : non seulement il se range du côté de la Macronie, des médias dominants et de l’extrême-droite mais en plus il le fait d’une manière peu honorable : la photo choisie pour l’illustration représente des communiant(e)s. J’imagine que c’est pour illustrer le point de vue de l’auteur du chapeau. Sauf que c’est dans le but implicite de tromper le lectorat en associant à tort abaya et robe de communiant(e).

Du coup, il me semble nécessaire de rappeler au Grand Soir la devise qui est inscrite toute en haut, sous son nom et sous l’étoile rouge : « Informer n’est pas une liberté pour la presse mais un devoir »

05/09/2023 07:13 par legrandsoir

LGS à donne à lire. La position de l’UFAL mérite d’être connue. Son contraire aussi. A vos plumes, lecteurs.

04/09/2023 22:39 par Kiki

Dans le fond, ça ne me gênerait pas du tout qu’on interdise un type de vêtement. A condition que ce soit bien défini. Or il semble qu’il n’y ait pas de définition du tout de ce que c’est qu’une abaya dans les circulaires du ministère. Pire, il semberait que ce soit la religion supposée de l’élève qui fasse qu’une robe longue soit une abaya ou un accessoire de mode. On a vu des jeunes filles se faire exclure pour une jupe longue parce qu’on les supposait musulmanes (prénom, couleur...), tandis que les supposées non musulmanes, prénom français, peau blanche, pouvait entrer avec la même tenue exactement. On a été jusqu’à interdire aux supposées musulmanes de porter un bandeau pour discipliner leurs cheveux, alors que le bandeau ne couvre pas la chevelure !

05/09/2023 12:28 par Koui

Pour ma part, je suis opposé à l’interdiction, même si je trouve ce vêtement laid, religieux et symbolique de l’oppression des femmes en islam.

Je n’aime pas que l’État legifére lorsque cela peut être évité.
Chacun est libre de s’habiller comme il le veut et les exceptions doivent être rares.
Déjà, c’est interdit de se promener à poil, bien que ce soit notre costume naturel.
Interdire le vêtement total façon burka Afghanistan doit être le pendant de l’interdiction de la nudité.
Entre les 2, chacun doit faire ce qui lui plait.

La croyance en Dieu me semble aussi absurde que celle au père Noel.
Mais faut il pour autant interdire les habits rouge et l’abaya ?
Bientôt, on va vouloir interdire le vert parce que c’est la couleur de l’islam, la barbe des sikhs, les croix/croissants/tao/chandelier/etoiles/paon et ainsi de suite.
Les témoins de jehovah ont été envoyés en camp de concentration par Hitler (faut il parler de génocide jehovien ?) et la France du XXIeme siécle confisque leurs églises sous prétexte que c’est une secte : ils sont fous mais les hommes libres doivent les défendre.

C’est quelle tyrannie ce pays du Guide Suprême Macron ?

05/09/2023 12:48 par Xiao Pignouf

GS,

Je ne vous reproche pas la publication de l’article mais le choix d’une illustration qui contribue à désinformer.

Entièrement d’accord avec Kiki.

05/09/2023 13:44 par Cavalier

La laicité.....en France c’est payer des prêtres en Alsace Lorraine et je crois dans certaines contrées outre mer.....chacun sait aussi que les enseignants des établissements privés catholiques sous contrats sont payés par les impôts d’un Etat qui se prétend laique : ces établissements qui échappent à la carte scolaire et peuvent choisir leurs élèves et leurs professeurs font une concurrence déloyale à leurs concurrents publics....qui ne peuvent rien choisir et a qui on coupe les moyens année après année....et on nous parle de laicité à longueur d’antenne ! C’est à vomir !

05/09/2023 18:28 par chabian

Belge, donc non concerné, je m’exprime aussi. Deux principes : Ce qu’il faut combattre, c’est le fanatisme religieux ; Et il est mieux en général de montrer de la tolérance que de la répression. Tous les habillements comportent des normes, des contraintes, des injonctions non-dites. . Dans le cas présent, on peut soupçonner une pression religieuse fanatique, mais aussi une pression patriarcale et machiste (par les garçons) et une pression culturelle (par les mères). Une issue est de prôner et FOURNIR un uniforme (c’est le cas à Cuba et autres pays socialistes) si cela nivelle toutes les différences et les discriminations de classe, religion, culture. Mais ce nivèlement est répressif dans une population de grande diversité culturelle ou folklorique (à voir comment c’est appliqué en URSS et en Chine). Et c’est un peu une négation des discriminations vécues par ailleurs (racisme de quartier, de logement, etc.). C’est donc un peu excessif d’avoir une interdiction qui ne s’applique que aux femmes (essentiellement), que à un groupe culturel, etc. Et de leur IMPOSER une liberté qu’elles trouvent inutile, ou prématurée, par rapport aux autres libertés. Où est l’espace de tolérance dans tout cela ? Comment la tolérance est elle mis en oeuvre et démontré dans des années où les ados se croient forts en dominant par bandes ?

05/09/2023 19:40 par Jean-Marc Hauffels

J’aimerais bien que les sources soient énumérées, parce que dire que l’Arabie Saoudite (pas vraiment laïque) interdise l’abaya me semble surprenant.

05/09/2023 22:41 par Ayatollah Comédie

« Tout comme, d’ailleurs, l’Arabie saoudite qui vient d’interdire l’abaya dans les salles d’examen »
Vos références, ce sont donc les propos de polémistes d’extrême droite ?
Renseignez-vous : c’est le cas depuis décembre 2022 et ce n’est pas du tout pour des questions de laïcité mais pour remplacer cette tenue qui était jusque-la obligatoire par un uniforme scolaire.
Bref, citer l’Arabie Saoudite en exemple, au lieu de citer l’Iran (qui comme la France pratique la politique du contrôle vestimentaire)... ça situe tout de suite un "article".

06/09/2023 11:50 par antone de santis

Je suis allé sur le sîte de l’UFAL

Les arguties théologiques sur la nature religieuse ou non du vêtement sont vaines : la laïcité n’a pas à se prononcer en matière de culte. Ainsi l’art. L. 141-5-1 du code de l’éducation n’interdit pas « les signes religieux » à l’école publique, mais ceux qui «  manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » {} . Tel est objectivement le cas de l’abaya ou du qamis, revendiqués à ce titre par les intéressés : « l’élément intentionnel », comme disent les juristes, prévaut — et suffit.

On ne peut que déplorer les jérémiades clientélistes de certains sur une prétendue « police du vêtement ». S’il en existe une, c’est à Téhéran ou à Kaboul qu’il faut la dénoncer : à défaut de la solidarité avec les femmes opprimées de ces pays (entre autres), que tout défenseur des libertés devrait manifester, la plus élémentaire décence devrait interdire des raccourcis aussi indignes.

L’UFAL rappelle que la laïcité de l’école publique, principe constitutionnel, ne se discute ni ne se divise. Quelle que soit la religion qui en instrumentalise la contestation, elle doit être appliquée par l’administration, expliquée par les enseignants, respectée par les élèves et les familles.

06/09/2023 20:03 par Xiao Pignouf

L’UFAL rappelle que la laïcité de l’école publique, principe constitutionnel, ne se discute ni ne se divise

Bah voui, quand c’est toujours les mêmes...

Et donc, toutes robes longues sous une tête d’Arabe seront examinées, scrutées à l’entrée des établissements. Voilà encore une bonne décision pour que ces gosses se sentent chez eux. Et c’est pas comme si les bahuts n’avaient que ce genre de problème à régler...

Macron n’a vraiment plus beaucoup d’efforts à faire pour nous faire courir, sauter et rouler...

07/09/2023 07:06 par babelouest

@Xiao Pignouf
Ah la rentrée ! Ma fille me racontait que dans le collège de mon petit-fils, une fois la répartition des élèves, et leur entrée dans les classes faite, un gamin s’est retrouvé TOUT SEUL dans une classe. Comme on dit : Y’a un truc, non ? Bon, l’erreur a été vite réparée, mais manifestement quelque chose ne va pas..... Eh oui, c’est en France !

07/09/2023 07:15 par babelouest

Au fait, LGS, l’illustration ne serait-elle pas celle d’une cérémonie de bar – bat mitsva ? Je peux me tromper.... il ne me semble pas que cela ressemble à la "communion solennelle" catholique....

07/09/2023 08:42 par Geb.

Avant 1956 les pantalons et shorts étaient interdits dans les écoles de filles de la République.

Avec l’hiver 56 ils ont été autorisés... sous la robe.

Comme quoi nécessité fait loi...

Mince alors, en 56 les filles étaient enfermées dans des ghettos ???

0u vice-versa ??

Aujourd’hui c’est un quart de la population qui est dans des ghettos. Femmes, hommes et enfants compris.

Et on n’en fait pas un fromage pour ça...

07/09/2023 08:59 par Marianne

J’ai donné mon point de vue à la suite de la "provo" de Theophraste

07/09/2023 11:31 par Ch DLR

Bienfaits d’une bonne laïcité

Puisqu’on ne cesse de chercher la bonne laïcité, qui serait pour certains "ouvertes" (y compris à tous les intégrismes religieux et autres identitaires religieux) et pour d’autres fermées aux signes ostensibles de religion à l’école publique, voire ailleurs (guichets réception des entreprises), alors avançons sur cette question délicate !

Les athées sont libres en conscience. Ils ont le droit d’être sans dieu et sans subir de punition. Ce n’est pas gagné partout !
Il y a aussi pour la "bonne laïcité", la religion libre avec ses églises, ses temples, ses mosquées, ses synagogues et tous les autres lieux de culte et de prières pour d’autres religions moins connues. La bonne laïcité autorise tout cela pour différentes religions et pas que pour le seul dieu local historique. Là aussi, ce n’est pas partout mais certains Etats en sont très proches, dont la France. Précisons une chose : Les dieux des religions ont eu longtemps une géographie soit un espace territorial d’émergence d’un dieu spécifique et ce n’est pas fini car selon votre lieu de naissance vous n’avez encore pas le même "dieu à croire" qu’à 5000 kms au sud et donc pas les mêmes contraintes religieuses à observer.

Le formidable de la bonne laïcité est qu’elle autorise bien le mélange des différents dieux, en autorisant divers lieux de prières avec divers croyant-es. Déjà, là, il n’y a pas de bonne laïcité partout . Surtout si il faut tenir compte des athées qui sont des sans dieu.

Autre chose : Les religions ne sont pas payées par l’Etat dans la bonne laïcité. Aux croyant-es de mettre la main aux portefeuille. Là il y a les principes et le réel. La religion catholique n’est-elle pas encore favorisée ? Ce n’est plus son heure de gloire certes...

Passons aux abus :

Même les processions religieuses (d’enterrement ou autres) sont autorisées si pas d’abus. Car ils existent évidemment des abus tant l’affichage identitaire est pulsionnel parfois ! Mais la bonne laïcité ne fait pas souci pour autoriser. Et en France, c’est possible.

Autre abus : Les cloches des églises sonnaient constamment et cela formait une emprise sonore nuisible et culturelle un brin totalitaire puisqu’on était obligé d’entendre même si on ne voulait pas : il y a eu rééquilibrage contre l’emprise religieuse sur l’espace public. Pareil pour le muezzin ?

Et puis il y a eu une autre dérive religieuse avec emprise venant cette fois-ci des croyant-es qui déplacent la foi en dieu sur de l’exhibitionnisme bien visible et constant de fétiches identitaires. Emprise par en-bas, "à la Gramsci" ! Là les embrouilles commencent !

La laïcité a du évoluer pour libérer des espaces de cette emprise - notamment à l’école publique - car cette dérive religieuse est pénible et insupporte beaucoup de monde. Il faut le dire pour la paix civile . Quand ce sont seulement des curés et des nonnes on supporte peut-être mieux car ils-elles sont minoritaires alors que quand c’est une majorité d’une religion qui s’y met ce n’est plus tenable : la religion « bouffe » l’espace et çà devient irrespirable ! Y compris quand il y a plusieurs religions comme à Jérusalem (lire GEO de décembre 2012). Il y a nuisance. La règle d’une bonne laïcité serait de garantir un principe de liberté des religions mais en posant des interdits localisés, comme la loi du 15 mars 2004 en France. Mais on a les "pour" et les "contre".

Mais le plus inacceptable n’est pas là : non là c’est pénible mais encore relativement acceptable.

Le plus décisif ce sont surtout les intégristes religieux et leur sous-culture patriarcale hyper-obsédée de tenues hyper-recouvrantes (des sacs informes plus voile ou fichu sur tête et cou) pour les femmes. Ici la laïcité tend à évoluer et à poser des interdits nécessairement limités ! C’est une condition de "bonne laïcité"

Problème, en même temps elle fait clivage dans la société autour de ces phénomènes ! Certains s’en sont accommodés, d’autres pas. Du coup on a en France les anti-loi 2004 et les pro loi 2004

Ne faudrait-il pas s’unir en France contre les maux qui montent sans savoir si pour ou contre loi 2004.

07/09/2023 12:02 par domi65

Certains nous expliquent que l’abaya n’est pas religieuse.
Pourquoi donc est-ce que les associations musulmanes comme "Action droits des musulmans" s’opposent à son interdiction ?

08/09/2023 09:32 par babelouest

@ domi65
Pourquoi certains crient contre l’interdiction de l’abaya ? Manifestement, il s’agit de provocation POLITIQUE. Logique, de la part de ceux qui voudraient imposer la OUMMA à tout le monde. Et comme en France il y a la loi de décembre 1905, cela les fait rager.

08/09/2023 16:02 par Fabienne Sartori

Il faudrait revenir sur terre : dans les établissements scolaires. Je suis profondément choquée que des fillettes soient contrôlées à l’entrée des établissements voire exclues, en raison de leur tenue vestimentaire. Elles n’ont commis aucun crime, aucune agression, aucune dégradation. Comme documentaliste, je suis témoin que les pires casse-pieds sont des garçons ( brutalités, insultes, détériorations, provocations à l’encontre du personnel féminin) que les chefs d’établissements se "refilent" , après un cortège de sanctions, réunions, convocations, fiches de suivi, etc. qui occupent l’administration et pourrissent le quotidien. Pour moi l’essentiel est que les élèves aient leurs affaires, y compris pour le sport et qu’ils et elles suivent régulièrement les cours. Il y a beaucoup de commentaires actuellement sur les tenues vestimentaires mais pas de débat public sur l’école.

09/09/2023 23:26 par act

"perlimpinpin" avait écrit quelqu’un en com’ récemment,
c’est exactement ça...
comme la pseudo menace "woke"
de la diversion et de la division

quand j’entends parler "abaya", je me dis que les nantis sont encore tranquilles pour un temps
c’est quand qu’on parle du prix de la vie ?
de l’état des services publics ?
...de la lutte des classes !

10/09/2023 12:25 par Xiao Pignouf

domi65

Parce qu’ADM n’est pas une association religieuse mais de défense des droits des musulmans, puisque c’est dorénavant à leur religion qu’on réduit nos concitoyens originaires du Maghreb et du Moyen-Orient. Est-ce que les babouches sont religieuses ?

10/09/2023 13:04 par Tardieu

J’ai pris position contre l’interdiction de l’abaya dans les écoles.

Je viens de découvrir ce blog qui change rien à ma position.

Tout savoir sur l’abaya.
https://neyssa-shop.com/blog/tout-savoir-sur-la-abaya/

Ce serait un vêtement que porteraient les femmes musulmanes dans certains pays du Golfe ou au Moyen-Orient, c’est ce qu’on nous dit. C’est vrai et faux à la fois, car ce n’est pas parce qu’un pays a l’islam comme religion d’Etat que tous les citoyens auraient adopté cette religion ou plutôt cela ne veut rien dire, c’est arbitraire et j’explique pourquoi.

Si je prends mon cas. Né à Paris 17e en France le 11 septembre 1955 de parents catholiques, je suis catholique, sauf qu’en réalité, bien que mariés à l’église, mes défunts parents n’ont jamais pratiqué de leur vie cette religion, moi non plus depuis que j’ai quitté les écoles confessionnelles où ils m’avaient envoyé de force, il y a de cela plus d’un demi-siècle. Pour autant, ceux qui s’expriment en notre nom ou à notre place sans qu’on leur ait rien demandé, continuent de nous coller l’étiquette catholique, parce qu’on a un jour été baptisé.

L’immense majorité des citoyens qui peuplent l’Afrique, le Maghreb, les pays du Golfe, le Moyen et Proche-Orient, une partie de l’Asie (dont l’Inde où je vis, ma compagne est hindoue pratiquante) (Pakistan, Bangladesh, Indonésie, Afghanistan, etc.), sont étiquetés musulmans, de naissance, de manière autoritaire, mais en réalité seule une infime minorité l’est réellement, ils ne sont pas 700 millions à se précipiter tous les vendredi à la prière dans les mosquées (les femmes ne sont pas admises sont cas particuliers) ; En France les églises sont désertes ou presque.

Tout cela pour dire que l’argument portant à faire l’abaya un vêtement islamique est frauduleux, des femmes pratiquant cette religion le portent, mais la majorité des femmes qui s’en vêtissent ne le portent pas pour des motifs religieux, puisqu’elles ne sont pas pratiquantes.

Parole d’un ex-prof.

On a envie de répondre : Qu’est-ce que cela peut leur foutre de savoir pourquoi un ou une élève porte tel ou tel vêtement ?

Est-ce que des élèves leur demande pourquoi ils ou elles adoptent telle ou telle tenue vestimentaire ? Non, personne ne juge les enseignants sur ce critère, alors ils devraient en faire autant.

Du moment qu’une gamine est ponctuelle et assidue, qu’elle assiste aux cours normalement sans les perturber, qu’elle respecte le corps enseignant et les autres élèves, qu’elle participe à toutes les activités prévues dans le cadre de sa scolarité, qu’elle obtient de bons résultats, qu’est-ce que cela peut foutre qu’elle porte un décolleté et une mini-jupe au ras du sexe ou un pantalon moulant genre collant faisant ressortir toutes ses formes ou qu’elle porte une abaya, une simple robe en fait, hormis toutefois la burqa ou le djilbab (tchador) ?

11/09/2023 11:29 par Assimbonanga

@Tardieu : bon anniversaire !

11/09/2023 20:23 par Choubidou

Moi, je propose qu’on oblige les musulmans à bouffer du porc dans les cantines car ne pas en manger est un signe religieux ostentatoire.

09/07/2024 13:32 par trede

ça n’a ni queue ni tête, les abayas ne sont même pas des vêtements religieux comme on peut le lire ici https://haiya.fr/collections/abaya-femme

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