À l’effroi de l’abject assassinat dont il a été victime succède la bêtise de nombreuses réactions qui vont dans le sens de ce que souhaitent nos ennemis : nous diviser.
Non Monsieur le Président de la République, ce ne sont pas « les catholiques qui ont été frappés » mais un citoyen lâchement assassiné alors qu’il célébrait le culte dont il était prêtre, et donc à travers lui c’est la liberté de culte qui est visée, et donc encore une fois la République laïque.
Comme pour les assassinats de Charlie Hebdo, qui visaient la liberté de la presse, et de l’Hyper Cacher, qui visaient les juifs, ce sont toujours des crimes abjects contre des femmes et des hommes, choisis parfois pour ce qu’ils symbolisent, mais toujours victimes de ce qu’ils sont tous : des membres de l’humanité qui vivent sur des territoires empreints de démocratie et d’universalisme.
Le diagnostic est toujours le même, le fanatisme est en guerre contre la République pour ses principes et ses valeurs. C’est bien la liberté de conscience, d’où découle la liberté de culte, qui est la cible d’un totalitarisme politico-religieux.
Laïques, nous défendons le libre exercice des cultes aussi énergiquement que la liberté de critiquer les religions ou de s’en moquer.
Lorsque l’on apprend que l’un des deux suspects aurait passé 10 mois en prison avant d’être placé sous contrôle judiciaire avec obligation du port d’un bracelet électronique, la colère réclame des comptes.
Nous n’attendons pas du Président de la République qu’il reçoive « tous les cultes, car nous devons être ensemble » mais qu’il rassemble le peuple entier sans référence aux appartenances particulières et applique la loi qui dispose que la République garantit le libre exercice des cultes.
La République est attaquée et elle doit se défendre et protéger les siens.
Elle est souveraine et n’a pas à demander l’autorisation à Bruxelles ou quiconque de mobiliser les moyens nécessaires pour agir, notamment financiers.
Les citoyens et les familles doivent s’engager et ne pas tout attendre de l’État ou des Collectivités locales, elles y sont prêtes avec les associations à leur côté, sous réserve qu’elles ne doivent pas passer leur temps à trouver des moyens pour pouvoir agir.
Mais il faut un État qui assure le cadre Républicain, c’est à dire qui garantisse l’instruction, permette l’émancipation, assure la sécurité sociale et ne transige plus avec les principes de liberté, d’égalité et de laïcité et la valeur de fraternité.
Si cela n’est pas possible, alors la République n’est plus.
Nous attendons du Président de la République et de son Gouvernement qu’ils se montrent à la hauteur de cet enjeu vital.
UFAL
Le 27 juillet 2016