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Thème : Religions/Laïcité

Zénitude à l’UFR de Lettres et Langues de l’Université de Poitiers

Bernard GENSANE

J’y ai enseigné pendant 20 ans. Comment aurais-je réagi à cette initiative incongrue qui met à mal le principe de laïcité ?

Thibault Fayner, maître de conférences en arts du spectacle à l'université de Poitiers, a récemment adressé cette circulaire – en écriture inclusive, naturellement – à tous les collègues de ce qui fut mon UFR, avec l’accord de la Doyen.e actuel.le : « J'ai le plaisir de vous annoncer qu'à partir du lundi 14 novembre, une séance hebdomadaire de méditation sera proposée à l'UFR Lettres Langues. Ces séances se dérouleront de 13h à 13h45, en salle de pratique C313. Elle sont ouvertes toutes et tous (personnels, étudiant.e.s) Merci de prévoir une tenue souple (jogging, par exemple). La méditation est proposée par l'équipe du Dojo Soto Zen de Poitiers. Cette proposition est à l'essai jusqu'aux vacances de décembre. Si cela rencontre votre intérêt, elle sera prolongée au second semestre. Calendrier des prochaines séances : lundi 14 novembre ; lundi 21 novembre ; lundi 28 novembre ; lundi 5 décembre ; lundi 12 décembre. Bonne fin de semaine. Bien à tout le monde, » Le problème est que le Dojo en question (...) Lire la suite »
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Des autodafés et des bonnes intentions …

Benedikt ARDEN

Ça a fait un badbuzz monumental et qui a résonné bien au-delà du pays. Près de 5000 livres jeunesse ont été retirés des bibliothèques de 30 écoles francophones d’Ontario pour servir de combustible à des cérémonies symboliques d’intérêts « éducatifs », dans le cadre de la réconciliation entre peuples autochtones et non autochtones du Canada.

Au centre de cette controverse, Suzy Kies, présentée comme une gardienne du savoir autochtone et accessoirement coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada. Celle-ci souligne que cette « cérémonie » a pour but d’enterrer « les cendres du racisme, de la discrimination et des stéréotypes dans l’espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous pourront vivre en prospérité et en sécurité ». Le feu ayant pour objet d’engendrer l’engrais d’implantation d’un arbre et ainsi « tourner du négatif en positif ». Sans tenir compte du fait autrement plus symbolique de brûler des livres, qui ne va pas sans rappeler une époque que les Allemands aimeraient bien oublier, ce scandale est surtout lié aux critères douteux de cette sélection et surtout par la lecture particulièrement décontextualisée des œuvres choisies par ce fameux comité. Pour qu’un livre fasse partie du bûcher, à peu près toutes les raisons y sont passées. Des termes et appellations d’une autre époque, à la (...) Lire la suite »
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Pierre Conesa : “ Avec Dieu, on ne discute pas ! ”

Bernard GENSANE

Les radicalismes religieux : désislamiser le débat. Paris : Robert Laffont, 2020.

« Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas ». Si cette phrase ne figure dans aucune des œuvres publiées de Malraux, elle a fondé une part de la série télévisée qui lui a été consacrée par Claude Santelli et Françoise Verny : “ La Légende du siècle (1972-1973) ”. Il s’agissait d’un espoir prophétique et visionnaire. Malraux laissait entendre qu’entre le retour du religieux, la vogue des sectes, la quête de sens et d’éternité, toutes les voies, individuelles ou collectives, seraient possibles comme antidote au matérialisme sous toutes ses formes. Le problème est que nous n’en sommes plus là : le XXIe siècle n’est pas religieux : il est radicalement religieux car l’extrémisme a imposé ses paradigmes. Dans un monde qui s’est dangereusement radicalisé, seuls les athées et les agnostiques sont silencieux, réfléchis, ouverts, non dogmatiques. Les religieux, pour leur part, n’y sont jamais allés avec le dos de la cuiller, ce depuis des siècles. Les Français se souviennent à juste titre de la Saint-Barthélémy, mais cela (...) Lire la suite »
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L’Occident, n’écoutant que le courage de ses Élites, se fait hara-kiri pour protéger l’humanité

Dominique MUSELET

Le bruit circule dans les cercles bien informés que, tout comme sur le chemin de Damas, le Christ est apparu à Saint Paul qui en est tombé son cheval, les quatre Cavaliers de l’Apocalypse, qui annoncent la fin du monde, sont apparus à nos Élites, dans la lumière du Coronavirus. Elles ont compris le message et se sont réjouies, à l’exception de l’indécrottable Trump qui de toute façon périra en enfer.

Cela fait pas mal de temps qu’elles y travaillent, à la fin du monde occidental, et il est temps que leurs efforts soient récompensés. Il faut être un vieux réactionnaire iconoclaste comme Maffesoli pour oser dire que les Élites (« ceux qui ont le pouvoir de dire et le pouvoir de faire ») sont « en déshérence » et que c’est parce qu’elles ont une peur paranoïaque du peuple, qu’elles gouvernent par la peur. C’est n’importe quoi, nos élites ne songent qu’à nous protéger. Et, loin de paniquer, elles suivent un plan précis. Mais pour le comprendre, il faut remettre les fabuleux évènements que nous vivons actuellement dans leur contexte historique. Le contexte historique de la Grande Conversion Autrefois, comme Saint Paul nous suivions Jésus. Il prétendait nous guider vers l’Amour, l’amour agapé, l’amour don de soi. Nous savons désormais que ce n’était que des sornettes pour grenouilles de bénitier, des enfantillages sortis tout droit du Moyen-Age, cette époque obscurantiste qui n’a laissé derrière elle que (...) Lire la suite »

Anti-racisme à gauche et signes religieux.

Christian DELARUE, Monique DEMARE

Du 15 mars (2004 - date importante) au 21 mars (antiracisme)

Puisque, depuis novembre 2019 (et la manifestation contestée contre l’islamophobie) la question de l’islamophobie revient ici ou là fin février 2020, et ce après plus de deux mois de silence (du fait mouvement syndical et social contre la retraite à points et de l’affaire Mila) . Trois points seulement vont être évoqués. Les gauches et la promotion des émancipations avec des débats. L’antiracisme ferme et sous toutes ses formes fait manifestement partie des priorités de la gauche ou des gauches ainsi que de plusieurs syndicats, tout comme d’ailleurs l’antisexisme (cf livre « CGT féministe » même si il y a des efforts à faire) et l’anti-homophobie aussi (même si l’affaire Mila qui est lesbienne génère des doutes) et ce en plus del’émancipation sociale générale du monde du travail et plus globalement du peuple-classe (les 99% d’en-bas) contre toutes les régressions économiques, sociales et écologiques du néolibéralisme soit l’anti-classisme (pour résumer en un mot) sorte de coeur de métier des gauches (plus ou (...) Lire la suite »
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Adulé du public espagnol, persécuté par la police et la Justice....

Willy Toledo et le droit au blasphème

Maxime VIVAS

(Lire aussi le complément, par Jean ORTIZ)

Accusé d’un crime contre la liberté de conscience, d’un délit contre les sentiments religieux et du crime d’entrave à la justice, Willy Toledo passera au tribunal à Madrid le lundi 17 février 2020.

En septembre 2017, je participais à Caracas à un colloque de solidarité avec le Venezuela (oui, je sais, c’est mal). J’y ai fait connaissance d’un Espagnol nommé Willy Toledo. Pour tout avouer, je n’avais pas pris la précaution de retirer de l’argent avant de partir de France et, sur place, l’affaire s’avérait compliquée. De sorte que, au début de mon séjour, c’est Toledo qui payait mes bières et mes clopes (à l’époque, je fumais. Oui, c’est mal). C’était un joyeux drille, charismatique, en tee-shirt fatigué, vieux jean déchiré et bottillons éculés. Il m’avait dit qu’il était comédien. J’ai pensé : intermittent dans la panade. En vérité Willy Toledo est un grand acteur de cinéma espagnol, une star qui a reçu pas moins d’une dizaine de récompenses, dont deux fois le prix Goya (équivalent des César français et des Oscar états-uniens). Sa fiche Wikipedia en espagnol le présente comme un « actor, productor de teatro y activista politico ». Retenons bien le « activista politico ». Il se proclame aussi ami de Cuba (aïe, (...) Lire la suite »
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Poser de nouveaux jalons de laïcité

Christian DELARUE

ETENDRE mars 2004 : L'idée d'une nouvelle loi pour poser des interdits de signes religieux ostensibles (SRO) partout ou il importe de préserver un espace de neutralité avance dans l'opinion .

Pour poser de nouveaux jalons de laïcité Ce titre emprunte à un texte de Dominique TROUVE (1) que je conseille de lire (1) . Ne faut-il pas insinuer une nouvelle « commission Stasi » (comme au second semestre 2003) ? Si la laïcité-séparation est bien à conforter puisqu'elle n'est pas respecter il n'empêche que l'idée d'une nouvelle loi pour poser des interdits de signes religieux ostensibles (SRO) partout ou il importe de préserver un espace de neutralité avance dans l'opinion. La célèbre loi du 15 mars 2004 n’est pas à abolir mais au contraire à étendre. Elle n’était qu’un jalon de la laïcité au sein d’un processus qui doit s’adapter à de nouvelles formes d’emprise de la religion. Au-delà du débat démocratique, il importe de dire que, d'une part, cela doit être pensé, justifié et posé de façon universaliste. D'ou l'idée d'une "commission de réflexion" . Et que d'autre part il apparait hors de question que l'interdit soit généralisé. Donc pas partout comme le veut l’extrême-droite ! Il importe de préserver (...) Lire la suite »

Une manifestation salutaire pour le pays !

Jose ESPINOSA
Les propos de Macron suivis de ceux de Blanquer après les saletés proférées par Zemour créent une ambiance mortifère qui peut être suivie de crimes racistes comme nous l'avons vu à Bayonne. Il est temps d'y mettre un terme. Le racisme anti-arabe et anti-musulman est une plaie béante dans le corps "France". Nous avons connu des choses similaires avec l'anti-sémitisme. Seule une réplique géante des forces attachées aux principes républicains et à la laïcité peut enrayer la montée des périls. La manifestation que nous venons de vivre en est un premier jalon. Ça ne va pas sans secousses à l'intérieur des partis, organisations et associations aussi progressistes soient-elles. Toutes connaissent des turbulences, des crispations, des hésitations, des contradictions. Mais l'important demeure le débat politique et humain qui s'en dégage. Partout dans le pays, les gens discutent, se critiquent, s'affrontent. L'idée que nous devons raison garder, que nous devons cohabiter pacifiquement, que nous devons être (...) Lire la suite »
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Vous avez dit laïcité ? Partie III/III : Constats et préconisations

Frédéric VIVAS
L’EXCEPTION PRESIDENTIELLE La loi institue une différence entre le privé et le citoyen. La personne et la fonction. « Comme Benoît XVI, je considère qu’une nation qui ignore l’héritage éthique, spirituel, religieux de son histoire commet un crime contre sa culture » ; « C’est par le baptême de Clovis que la France est devenue Fille aînée de l’Eglise » ; « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes » ; « Arracher la racine (...) c’est affaiblir le ciment de l’identité nationale » (1). Ces propos sont tenus par un président en exercice ! Qui définit donc les principes de « l’identité nationale » ? Hier Nicolas Sarkozy se proclamait « catholique de tradition et de cœur », et sa pratique de Président faisant allégeance à l’ordre religieux, par ses discours et ses actes. En se rendant à l’office, il piétinait les principes de la laïcité dont il était l’héritier. Et les autres ? L’histoire de France nous rappelle que la République gagne en liberté à se tenir à distance d’avec les saints Sièges. Les débats (...) Lire la suite »

Vous avez dit laïcité ? Partie II/III : essai de définition et incidences

Frédéric VIVAS
ESSAI DE DÉFINITION La laïcité est pour Ferdinand Buisson (1) « un néologisme nécessaire ». Elle serait une exception française que nous serions les seuls à comprendre disent ses détracteurs. Il est des exceptions, comme des révolutions, dont on peut sans rougir soutenir les principes. Pour Jean-Michel Ducomte, c’est même « le résultat d’un combat engagé afin d’affranchir l’homme des contraintes du principe d’autorité ». (2) La laïcité vise à ne pas mettre de « bâillon à l’esprit humain » (3), selon le mot de Victor Hugo à propos de la loi Falloux. Le terme est à la foi « un terme et un concept »(4). Du grec Laos, « commun, du peuple », il s’oppose à Klêrikos, le clerc. Il signifie « ce qui n’est pas ecclésiastique et appartient au monde profane »(5). D’une manière plus extensive, laïc désigne un peuple unit, indivisible. Pour Alain Rey, le terme de laïciser définit « les processus par lequel les institutions, dont l’enseignement, se sont dégagées, en France, de l’emprise de l’église ». Pour Jean Jaurès, « Si (...) Lire la suite »
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