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Allons camarades, sommes nous (pas) tous des "révolutionnaires", alors ?

DEEJAY

Vue de loin et en lisant LGS, les réactions et commentaires, on pourrait présumer que la lutte politique et idéologique se porte bien et que la France est une fourmilière de militantisme "révolutionnaire". Permettez-moi de vous gâcher la partie.

LGS n’est pas la "voix" d’un parti, mais néanmoins un journal d’information alternative, de gauche et anti-capitaliste, d’idées et opinions progressistes, accessible à tous ceux, de bonne foi, qui veulent bien faire une contribution. LGS n’est pas et ne doit pas être, exclusivement réservé aux "pédants" et érudits, adeptes du verbiage, au risque de devenir "un club ferme" où on se regarde le nombril.

Je veux bien aimer tout le monde, mais il y a ceux qui ne font vraiment aucun effort pour se faire aimer. Au hasard, pour ne citer que le "moi je", mégalomane, égocentrique, prétentieux ; le menteur, magouilleur, opportuniste ; le "je m’en foutiste", égoïste et avare, l’abruti facho, macho ; le fanatique religieux, le "ils sont tous pareils", le "je sais" ; etc.

N’est pas "révolutionnaire" qui dit, mais celui qui, de conviction, peut, veut et d’agit.

Un jour, un camarade et résistant (de 39/45) me dit : " Il y avait plus de résistants après la guerre que pendant ; même des "collabos" se disaient de la résistance.

Où je me "prends la tête", c’est tous ceux "de gauche", qui se croient ou prétendent être des "révolutionnaires". Tous ces nantis, militants occasionnels de circonstances, le cul-entre-deux-chaise, les "oui mais", qui trouvent toutes les excuses pour ne pas s’engager, qui attendent que ça tombe "tout cuit", et qui dans le procès, critiquent tout et tous ceux qui, effectivement, tentent de faire "bouger" les choses.

" La classe dominante possède le pouvoir et les moyens des crapules, mercenaires et assassins".

" Les révolutionnaires ont la force de conviction, courage et abnégation de lutter, sans réserve, dans la poursuite de leurs objectives".

S’il est vrai qu’on ne naît pas révolutionnaire mais qu’on le devient, il y a ceux qui ne le seront jamais, ceux qui se trouveront toujours à la périphérie des luttes, surtout révolutionnaire, "d’avant garde". D’avoir eu l’honneur et privilège de connaître des camarades qui, d’une vie de lutte dans l’adversité, méritent le titre de Révolutionnaires" et que moi, en tout modestie, n’arrive pas à leurs chevilles, et pourtant j’ai pas mal "bourlingué".

L’engagement politique "révolutionnaire" demande de vivre et pratiquer nos convictions et ne pas rester spectateur, même critique.

Evidemment, tout ceci est autrement plus exigeant que d’être derrière son ordinateur et de citer ses "classiques" par coeur, en faisant étalage de sa propre vanité intellectuelle.

Vous croyez que j’exagère ? Regardez bien autour de vous. Tant d’iniquités et d’injustices sans précédents, tant d’apathie générale, dispersion politique, et tout ce qu’on entend c’est du verbiage interminable.

Et la faute à qui ? La faute à nous tous.

Mais peut-être que je suis d’une autre époque où le militantisme voulait dire quelque chose, et que maintenant on est tous devenus des "révolutionnaires du cyberespace". Pauvres de nous.

A la prochaine
DeeJay

COMMENTAIRES  

27/10/2013 11:03 par Dwaabala

Cet article, un cri du coeur, offre un concentré de ce qu’il prétend dénoncer.

27/10/2013 11:42 par GIGI

La question " Sommes-nous tous des révolutionnaires" vaut d’être posée !

Chacun, individuellement, va pouvoir s’y confronter peut-être et analyser sa pratique et sa réflexion !
Ceux qui sont engagés dans un parti ou un collectif feront de même et porteront la réflexion parmi les leurs !

On peut aussi se demander : Sommes-nous tous des prolétaires en butte au capitalisme ?
Avons-nous tous intérêt à changer de système et à inventer un chemin pour y parvenir ?
Sur ce chemin, devrons-nous exclure ou unir , pour avancer tous ensembles ?
L’ennemi de classe est puissant et utilise la division !
Saurons-nous déjouer ses pièges ? Saurons-nous repérer l’ennemi de classe et avancer au rythme du tous ensembles ?

27/10/2013 17:48 par JA1984

Petite chanson pour les "révolutionnaires du cyberespace" :
http://www.youtube.com/watch?v=3Z-aokrNRyc
les paroles :
http://www.paroles-musique.com/paroles-No_One_Is_Innocent-Revolutioncom-lyrics
(No one is innocent - "Révolution.com")

27/10/2013 18:03 par eric

Ah ben Deejay je suis bien d’accord avec toi , y en a toujours qui contre disent avec parfois des arguments à l’emporte pièce mais que veut tu, faudrait il pour cela fermer les commentaires ?
La réalité est que les gens ont besoin de s’exprimer, pour ça le web c’est le top non ? planqué derrière son clavier, on se lache et pourquoi d’après toi ? parce que débat public ou plutôt débat accessible aux plus grand nombre sur des sujets de la qualité du LGS il n’y en a pas et donc ne jette pas la pierre sur ceux qui ont envie de s’exprimer et pense plutôt positif car quelque part ceux qui viennent sur ce site ne sont pas totalement perdus...
Après pour ce qui est de l’engagement(physique) pour me trimballer un peu partout sur le net pour recouper des infos et prendre la "température" les adeptes de ya qua font qu’on sont légion, perso me sent pas concerné j’aime la confrontation physique, tient ce WE j’ai croisé des gars CFDT l’occasion était trop bonne...

27/10/2013 22:23 par DeeJay

@ JA 1984- Merci, Je connaissais pas.
Comme quoi, l’essentielle a déjà été dit, écrit ou chantés et que nous ne faisons que réitérer.

@ eric
Il vaut mieux assumer ses convictions que de rien faire.
Car c’est l’apathie et l’indifférence qui tuent.

28/10/2013 06:03 par babelouest

Généralement, ceux qui "font avancer la chose" se gardent bien d’en parler. Un ami m’avait raconté qu’un jour, par hasard il était tombé sur des médailles, rangées dans un tiroir de sa grand-mère : il y en avait douze, dont deux étrangères. Elle ne s’en était pas vantée. Mais plus tard cette grand-mère a reçu la visite d’une dame, avec qui elle a passé le reste de l’après-midi. Et à la fin il les a vues dans les bras l’une de l’autre, pleurant sans honte. La visiteuse s’appelait Lucie Aubrac.

La révolution, souvent, est un travail de fourmi, aussi dangereux que peu spectaculaire. Un peu comme on le voit dans le film "État de Siège", où chaque militant a un rôle minuscule, mais essentiel. L’impression n’est-elle pas qu’actuellement, cette abnégation paraît oubliée ? Il est vrai que l’exemple "du haut" a des relents peu agréables. La révolution est assommée par ceux mêmes qui pourraient paraître devoir la canaliser et l’aider à prendre forme. Pour un "plat de lentilles" ? À peine.

28/10/2013 12:30 par cunegonde godot

"On ne naît pas révolutionnaire, on le devient" : phraséologie pour lycéen petit-bourgeois pré et post-pubère grassement nourri au grain biologique, un slogan de classe (la petite-bourgeoisie)...
Le trotskysme, soubassement idéologique du Grand Soir, n’a jamais été révolutionnaire. Le trotskysme est petit-bourgeois. Aujourd’hui comme hier. Le trotskysme d’aujourd’hui se drape ostensiblement dans l’altermondialisme qui n’est rien d’autre que du verbiage, justement. Si l’idéologie altermondialiste (ou trotskysme) avait changé quoi que ce soit depuis cinquante ans (s’il avait fait disparaître le capitalisme au Brésil p.ex.), ça se saurait, non ?
Quand le "socialiste" soi-disant repenti Mélenchon réclamera que la France sorte de sa prison mondialiste appelée Union Européenne, et de sa camisole monétaire à parité allemande, peut-être son "combat contre l’austérité" deviendra-t-il crédible aux yeux des Français si peu "révolutionnaires" et, qui sait, apparaîtra-t-il à leurs yeux (enfin !) "révolutionnaire" ?

28/10/2013 14:46 par legrandsoir

"On ne naît pas révolutionnaire, on le devient" : phraséologie pour lycéen petit-bourgeois pré et post-pubère grassement nourri au grain biologique, un slogan de classe (la petite-bourgeoisie)...

Dommage que l’histoire démontre le contraire.

Le trotskysme, soubassement idéologique du Grand Soir,

Celle-là a fait le tour de l’équipe. Rires garantis.

Quand le "socialiste" soi-disant repenti Mélenchon réclamera que la France sorte de sa prison mondialiste appelée Union Européenne

Vos commentaires virent à l’obsession. Merci de varier. "Rien n’est plus dangereux qu’une idée, lorsqu’on n’en a qu’une."

28/10/2013 21:10 par Annie

Mauvais esprit, vous devriez retirer aussi ceux qui se disent et actent un militantisme uniquement pour leur corporation, les autres ? bof ! dans mon mauvais esprit je mettrai ceuces qui n’ont pas bougé quand les retraites du privé ont pris leur premier choc grâce à une réforme de droite… mais qui tout à coup se sont retrouvés dans les rues quand les leurs en ont pris comme toutes les autres… par un autre gouvernement de droite.
Pour vous réconforter un bouquin vient de sortir qui dirait que la France n’a jamais été si à gauche et si peu raciste. Quel est cet hurluberlu ? Vincent Tiberj, chargé de recherche FNSP à Sciences Po depuis novembre 2002, dans Des votes et des voix. De Mitterrand à Hollande ouvrage collectif. j’ai écouté son interview sur un grand quotidien du net qui m’a foi m’a paru tout à fait sensé. Alors vous me direz il dit exactement l’inverse de Todd et consorts, question : lequel se trompe ? Je l’ai écouté avec attention, et vu mon grand âge, j’ai pu me souvenir de mon vécu et ainsi vérifier la véracité de ses dires.
on doit pouvoir l’écouter sur dailymotion http://www.dailymotion.com/video/x169vds_vincent-tiberj-sur-la-droitisation-de-la-societe_news

29/10/2013 14:41 par GIGI

Municipales : les raisons du vote des communistes parisiens

http://www.lariposte.com/Municipales-les-raisons-du-vote.html

(.....) Dans les discussions au niveau des sections parisiennes, de nombreux militants communistes ont expliqué qu’ils auraient préféré des listes du Front de Gauche, mais qu’ils ne voyaient pas comment c’était possible compte tenu de l’attitude du PG.
Tout en accusant le PCF de se livrer à la « lutte des places » au détriment des questions de programme, les dirigeants parisiens du PG se sont montrés extrêmement revendicatifs, justement, en ce qui concerne les « places ».

Ils exigeaient la tête de liste parisienne. Ils exigeaient une répartition des positions éligibles selon le schéma des « trois tiers », à savoir : un tiers pour le PCF, un tiers pour le PG et un tiers pour des formations minuscules dont la plupart des gens n’ont jamais entendu parler, mais qui se verraient attribuer autant d’élus que le PCF !

Le PG considérait aussi comme « non négociable » d’avoir les têtes de liste dans plusieurs arrondissements clés de la capitale, comme par exemple le 10e, le 12e et le 20e, au détriment du PCF.

Au vu du poids réel du Parti de Gauche, les militants communistes ont considéré que ces prétentions étaient complètement démesurées – et une provocation, en somme –, au point qu’ils en sont venus à se demander si le PG voulait discuter sérieusement ou s’il s’agissait d’une simple posture.

Entre, d’un côté, ces exigences démesurées du PG et, de l’autre, la volonté d’une majorité de dirigeants du PCF parisien de faire alliance avec le PS, il n’y avait au moment du vote aucune proposition négociée entre le PCF et le PG.

Par conséquent, les très nombreux militants communistes « en principe » favorables à des listes du Front de Gauche se trouvaient complètement désarmés. Une fraction significative d’entre eux a donc fini, à contrecœur, par rallier l’option de listes PCF-PS..(..................).

Nous ne pouvons qu’essayer de deviner les motivations des dirigeants du PG dans cette affaire. Calculent-ils qu’en menant seuls – ou presque – une liste du « Front de Gauche » à Paris, ils peuvent réaliser un score leur permettant de négocier, entre les deux tours, un nombre de positions éligibles plus important qu’ils n’en auraient obtenu dans le cadre d’un accord avec le PCF ?
Ce n’est qu’une hypothèse.

Toujours est-il que si les dirigeants du PG avaient voulu miner d’avance toute possibilité d’un accord avec le PCF, ils ne s’y seraient pas pris autrement
(....)

29/10/2013 21:41 par Lulu

29/10/2013 à 14:41, par GIGI

Heureusement pour La Riposte, leurs animateurs nous offrent d’habitude des textes plus pertinents et objectifs que celui là. Le PC arriverait à négocier des places avec le PS, mais pas avec le PG ? C’est une blague. Il suffit de voir l’attitude des élus PC de Lyon par exemple, pour comprendre que cet argument ne tient pas la route.

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