RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

La lutte collective reste le plus sûr chemin vers l’émancipation

Essai : "Chemins de l’émancipation et rapports sociaux de sexe" (par Philippe Cardon, Danièle Kergoat, Roland Pfefferkorn (dir.)
lundi 8 mars 2010

Cet ouvrage rassemble un ensemble d’enquêtes sociologiques menées sur différents terrains, avec un intérêt privilégié pour le monde du travail. Les réunit une ambition de contester l’équivalence habituellement tracée entre émancipation et individualisation, en démontrant que leurs rapports sont beaucoup plus complexes et ambivalents. L’individualisation peut s’avérer source d’aliénation et d’exploitation (comme lorsqu’elle est promue par des formes de management privilégiant la parcellisation des tâches) tandis que la lutte collective reste un des principaux moyen de contestation des rapports de domination. A une « "‰face positive"‰ » de l’individualisation, entendue comme l’extension des droits et capacités d’expression des individus devant des formes contraintes d’appartenance ou d’assignation collectives, s’oppose une « "‰face sombre"‰ » faite de concurrence exacerbée et de culpabilisation personnelle en cas d’échec. Les auteurs tiennent à rappeler, contre l’individu abstrait (mais implicitement masculin) de la philosophie libérale, que des supports collectifs, et spécialement un ensemble de protections et droits garantis, sont indispensables pour accéder à une individualité émancipée. Croisant analyse sociologique, apports marxistes et critique féministe, l’ouvrage offre un éclairage contrasté sur un ensemble de mobilisations (spécialement dans les secteurs les plus précaires et/ou les plus féminisés) sans ignorer les obstacles qu’elles rencontrent mais sans jamais inviter à la résignation. La conclusion implicite des auteurs est de toute évidence que la lutte collective reste le plus sûr chemin vers l’émancipation.

Lilian Mathieu

La Dispute, 250 pages, 23 euros

URL de cet article 10194
   
Désobéissons à l’Union européenne !
Aurélien BERNIER
Délocalisations, destruction méthodique des droits sociaux, incapacité à protéger l’environnement, refus de la démocratie... Après l’adoption du traité de Lisbonne en 2008, on pouvait croire que l’Union européenne avait atteint le fond du trou libéral. Erreur ! Depuis la crise financière, elle creuse ! Même l’idéal de solidarité entre États vole aujourd’hui en éclat. Une vague d’austérité sans précédent déferle sur l’Europe, qui place elle-même ses peuples sous la tutelle des marchés (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.