RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

C'est la révolution allemande qui a mis fin à la guerre de 1918 !

Les commémorations de l’armistice du 11 novembre 1918 passent en général sous silence le fait que la Première Guerre mondiale a pris fin parce que la révolution venait d’éclater en Allemagne. Dans notre pays, beaucoup de personnes ignorent d’ailleurs qu’entre 1918 et 1923 l’Allemagne a connu une situation révolutionnaire avec de nombreux rebondissements.

Grâce aux progrès techniques, stimulés par le développement du capitalisme, la Première Guerre mondiale a aussi été la première guerre industrielle. L’industrie de guerre a fabriqué des armes de destruction massives : mitrailleuses, artillerie lourde, gaz asphyxiants. De nouveaux engins militaires ont fait leur apparition : sous-marins, blindés, avions. De 1915 à 1918, les armées belligérantes se sont trouvées face à face sur une ligne de front peu mobile. Les soldats, enterrés dans la boue des tranchées, ont survécu parmi les cadavres, les rats et la vermine. En 1917, des mutineries ont eu lieu dans les rangs des armées française, allemande et anglaise. Plusieurs centaines de soldats français ont été fusillés pour l’exemple.

En août 1914, le Parti Social-Démocrate allemand (SPD) a voté les crédits de guerre et a basculé dans le chauvinisme. Il a ensuite progressivement exclu de ses rangs les opposants à la guerre (Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Hugo Haase, Karl Kautsky, Paul Levi, Otto Rühle, Clara Zetkin). En 1915, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg ont fondé la Ligue Spartakus, mais ce groupe est resté très minoritaire et peu centralisé. Incorporé de force dans l’armée, Liebknecht prononce, le 1er mai 1916, un discours public contre la guerre à Berlin, ce qui entraîne son arrestation immédiatement et son emprisonnement. Rosa Luxemburg, elle, était déjà en geôle depuis 1915.

Le 28 janvier 1918, une grève générale éclate dans un grand nombre de villes allemandes : Berlin, Hambourg, Kiel, Breslau, Danzig, Mannheim, Munich, Nuremberg, … La grève est interdite et l’état de siège est renforcé. Cela n’empêche pas une nouvelle grève de masse à Berlin du 15 au 17 avril.

Le 30 octobre, à Kiel, alors que la flotte de guerre allemande s’apprête à appareiller, les matelots de plusieurs cuirassés se révoltent et éteignent les chaudières. L’état-major envoie des torpilleurs contre les mutins : 400 mutins sont arrêtés. Mais l’agitation se répand comme une traînée de poudre auprès des autres matelots. Le 4 novembre, il y a 20.000 révoltés à Kiel et les drapeaux rouges flottent partout. Seul le navire Kônig arbore encore les couleurs impériales. Les matelots des autres unités de la flotte demandent que ce pavillon soit amené.

La révolution s’étend à tout le pays. Le 6 novembre à Hambourg, 70.000 ouvriers sortent des usines et se rassemblent pour adopter un programme révolutionnaire. Ils décident d’arrêter l’état-major et de s’emparer d’une imprimerie. Le 7 novembre, des conseils ouvriers apparaissent à Wilhelmshaven, Hanovre, Cologne et Munich. Le 8, le mouvement s’étend à toutes les grandes villes du pays.

Le 9 novembre à Berlin, d’immenses masses ouvrières sortent des usines et occupent le centre ville. La police n’offre aucune résistance et abandonne ses armes. Au grand quartier-général, l’empereur Guillaume II se résigne à abdiquer. L’épreuve de force entre le SPD et les révolutionnaires est désormais engagée.

Le 10 novembre, alors que Guillaume II s’enfuit en Hollande, Ebert prend la présidence du conseil des commissaires du peuple et se met en rapport avec l’état-major afin de lutter contre le « bolchevisme ». La décision est prise de signer l’armistice pour désamorcer le mouvement révolutionnaire. La signature de l’armistice, vécue comme une capitulation par la caste militaire, et l’abdication de l’empereur ont bouleversé les cartes politiques pour la bourgeoisie qui compte utiliser le SPD pour éteindre l’incendie de la révolution … on connait la suite !

Sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2012/11/11/11-novembre-1918/

URL de cet article 18285
  

Même Thème
1914-1918 La Grande Guerre des Classes
Jacques R. PAUWELS
Dans l’Europe de 1914, le droit de vote universel n’existait pas. Partout, la noblesse et les grands industriels se partageaient le pouvoir. Mais cette élite, restreinte, craignait les masses populaires et le spectre d’une révolution. L’Europe devait sortir « purifiée » de la guerre, et « grandie » par l’extension territoriale. Et si la Première Guerre mondiale était avant tout la suite meurtrière de la lutte entre ceux d’en haut et ceux d’en bas initiée dès 1789 ? C’est la thèse magistrale du nouveau (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le déficit de l’Etat était l’objet même de spéculations. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or chaque emprunt fournissait à l’aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l’Etat, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans des conditions toujours plus défavorables.

Karl Marx
La lutte des classes en France. 1850

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.