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Le capital est un rapport social de la production

L'économie politique contemporaine met au cœur de sa réflexion le fait que toute dépense susceptible d'améliorer le niveau de formation d'un individu augmente sa productivité, et par conséquent ses revenus futurs, d'où le nom de « capital humain » attribué à cet individu.

Il est inutile de perdre son temps à discuter cette mièvrerie individualiste du néo-libéralisme (voir par exemple : [http://ses.ens-lyon.fr/les-fondements-theoriques-du-concept-de-capital-humain-partie-1--68302.kjsp?RH=05]) à laquelle s’applique parfaitement cette notation de Marx ( [ https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-III/kmcap3_47.htm]) :
« En réalité l’économie vulgaire ne fait qu’interpréter, systématiser et justifier doctrinalement les conceptions bourgeoises des agents de la production. Il n’y a donc rien d’étonnant [...] à ce qu’elle trouve ces rapports d’autant plus compréhensibles qu’elle en saisit moins la connexion intime et que la conception vulgaire les admet plus facilement. »

Et il vaut donc mieux tenter de donner à la place de « la conception bourgeoise » le sens positif qu’elle recèle à son insu ; car du point de vue de l’entreprise et toute connotation morale écartée, la notion de « capital humain » est plutôt intéressante.

L’entreprise capitaliste répond à des besoins : produire un bien utile, sinon il ne s’écoulera pas sur le marché, et simultanément produire de la valeur qui, une fois réalisée sur le marché, sera répartie sur différents postes.

La notion de « capital humain » amène à considérer de façon globale la force de travail collective organisée sur le plan technique et de manière hiérarchique au sein de l’entreprise.

- Pour le côté « humain » de l’affaire, le « capital humain » va de l’ouvrier d’entretien au directeur en passant par le personnel administratif, les ouvriers employés à la production, les techniciens et les ingénieurs.

- Pour son côté « capital », ce travailleur collectif est placé pendant sa journée de travail dans le « capital mort » constitué par les biens matériels nécessaires à la production.

Il le ressuscite par son travail, incorpore derechef cette valeur qui est dormante d’un sommeil qui semblait éternel à la marchandise, à laquelle il ajoute ainsi une nouvelle valeur.

Vient alors la répartition de la valeur totale ainsi obtenue.

- Le capital constant (celui qui semblait mort) est récupéré, soit en gros : amortissement, entretien et développement nécessaires au maintien du sommeil apparent des choses.

- Les « revenus » soit :

1) La ponction du « profit » capitaliste, c’est-à-dire celui des actionnaires.

2) Le salaire perçu par travailleur collectif et désigné sous le nom de « masse salariale ».

Ce salaire est ensuite attribué individuellement suivant la « grille des salaires » de l’entreprise, mais le montant du salaire individuel s’établit en fait préalablement à l’embauche sur le « marché du travail ».

Pour ce détournement de sens, faut-il maintenant présenter des excuses aux doctes tenants du « capital humain » considéré sous son angle vulgaire et néo-libéral ?

Remerciements au Grand Soir : Chronique de mots pervers : le "capital humain"

COMMENTAIRES  

19/08/2015 09:07 par CN46400

Capital humain en jargon marxiste = ressources humaines en jargon bourgeois. Ou la lutte des classes jusque dans le vocabulaire...

19/08/2015 11:25 par Arthurin

Pour ce détournement de sens, faut-il maintenant présenter des excuses aux doctes tenants du « capital humain » considéré sous son angle vulgaire et néo-libéral ?

Un néo-libéral admettra volontiers que les salaires sont fixés par le marché. Il admettra aussi la propriété lucrative et l’organisation du travail qui en découle. Donc non, pas d’excuses requises : le rapport social de production néo-libéral est l’idée de sa suprématie.

Je cherche encore le sens positif que cela peut recéler, pour le prolétariat ; je cherche aussi ce qui peut être, pour tel objet, positif sans connotation morale.

19/08/2015 13:15 par Dwaabala

La morale en général est une notion vide de sens. Il n’y a de morale que de classe.
Cependant, ce ne sont pas leurs morales qui constituent les classes, ce sont les rapports de production.
Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience.
Si la position morale de l’individu le porte à telle ou telle conduite, être chirurgien par exemple, la morale n’a plus rien à voir avec sa pratique quand il opère.
De même lorsqu’il s’agit de disséquer l’unité de la production capitaliste sur la base des notions marxistes de capital constant, capital variable, plus-value mais sans utiliser les mots afin de ne pas rebuter par la sensation de rabâchage, la morale n’a plus sa place.

19/08/2015 14:46 par Pierre M. Boriliens

@Dwaabala

L’entreprise capitaliste répond à des besoins : produire un bien utile, sinon il ne s’écoulera pas sur le marché

Ça m’en bouche un coin. J’ai toujours cru que l’entreprise capitaliste produisait en vue du profit et que la valeur d’usage de ce qu’elle produit était totalement secondaire. Le seul critère étant que ça puisse s’écouler sur un marché peu importe pour quelle raison, c’est-à-dire que ce soit une marchandise... Pire que ça même, le fait de devoir produire quelque chose pour faire du profit est plutôt une contrainte, si bien que lorsque le taux de profit diminue, - ce qu’il fait inéluctablement -, la tendance serait plutôt d’abandonner la production... Pour tâcher de trouver du profit ailleurs, par exemple sur les marchés financiers...

La morale en général est une notion vide de sens

Effectivement, en partant de ce genre de considération, on peut en arriver assez facilement à considérer qu’est utile ce qui se vend... Et donc à ne faire aucune différence entre un yaourt et une grenade à fragmentation, les deux étant utiles, puisqu’ils se vendent...

19/08/2015 19:55 par Dwaabala

que ça puisse s’écouler sur un marché peu importe pour quelle raison,

C’est exactement ce qui s’appelle répondre à un besoin.

19/08/2015 20:43 par Dwaabala

@ Pierre M. Boriliens
Au sujet de la morale, vous pourriez relire avec profit : Philosophie IX. La morale et le droit. Vérités éternelles dans
Mr. E. Dühring bouleverse la science
Vous pourrez en tirer la leçon suivante, de méthode sinon de morale, au passage : la critique honnête ne consiste pas à isoler une phrase de son contexte pour la triturer et lui faire dire n’importe quoi.

19/08/2015 22:46 par Arthurin

@ Pierre M. Boriliens

On a compris la même chose, ce n’est pas parce que le travail est socialement utile (s’il l’est) que la production l’est forcément.

@ Dwaabala

La technique se moque effectivement de la morale, mais un rapport social de production ne saurait être seulement technique, même s’il demeure possible de l’analyser sous ce seul aspect.

Une idéologie peut être soumise à une forme de morale qui existe en dehors d’elle ou bien former sa propre morale, en l’occurrence les néo-libéraux ont fondé leur propre morale, qu’on retrouve naturellement dans le rapport social de production.

20/08/2015 01:07 par Dwaabala

Le droit bourgeois, mais aussi la morale bourgeoise qui sont le produit de la propriété individuelle en même temps qu’ils la fondent, sont parfaitement respectés lors de la signature du contrat de travail (l’établissement du contrat collectif a marqué un progrès de la condition ouvrière) et du paiement du salaire consécutif à la période de travail.

C’est uniquement de ce dernier point qu’il s’agit dans le présent article : le salaire du travailleur collectif , le profit, et la reproduction du capital pour que le cycle recommence.

Et puisqu’il s’agit de dévier sur la morale, ce qui peut devenir obsessionnel et devient alors le moralisme comme moyen d’explication universel.
Ce qui établit fondamentalement que la morale prolétarienne n’est pas du tout la même chose que la morale bourgeoise, c’est que le prolétariat révolutionnaire conteste la propriété individuelle des moyens de la production, sur laquelle repose le contrat de travail, et entend l’abolir et la socialiser. Et abolir en même temps tout le fatras du droit et de la morale bourgeois.

Morale de la tribu primitive, morale des maîtres d’esclaves, morale des seigneurs féodaux, morale des capitalistes ; en abolissant à chaque fois la morale de la classe dominante (pour la période historique) qui l’avait précédée la nouvelle classe a su en conserver certains éléments abstraits positifs, par exemple la distinction entre le bien et le mal, mais en leur donnant chaque fois un contenu concret différent.

Pour @ Pierre Boriliens spécialement : c’est de ce point de vue, historique et aussi de classe, que « la notion de morale en général n’a aucun sens » ; vous vous êtes saisi de cette proposition introductive , en l’isolant de manière indélicate. Pour le reste, la valeur d’usage, votre procédé est exactement le même mais mérite-t-il d’être seulement relevé ?

20/08/2015 02:20 par Pierre M. Boriliens

@Dawaabala

que ça puisse s’écouler sur un marché peu importe pour quelle raison,

C’est exactement ce qui s’appelle répondre à un besoin.

Vive le marché, alors !
On est tombé bien bas...

20/08/2015 07:49 par babelouest

Essayons de répondre à quelques considérations.

La "morale", voilà un terme auquel je ne trouve aucun sens, même si les religions tentent d’y introduire des évidences "naturelles" de ce qui se fait, et ce qui ne se fait pas. S’y enchevêtrent des interdits à peu près communs à des civilisations très différentes, et d’autres prescriptions bien fluctuantes. C’est dire l’intérêt pour cette notion.

Oui, pour un capitaliste, le seul critère valable est "ce qui se vend", ce qui veut dire qu’un gadget parfaitement inutile pour les simples individus, mais qui se vend bien grâce à des artifices de propagande, est utile pour le chiffre d’affaires, donc pour l’actionnaire. On voit là combien la notion "d’utilité" peut avoir des impacts différents.

Le travail est-il un concept utile ? Pour l’actionnaire, oui, s’il accroît son profit - sachant que ce n’est pas lui qui l’accomplit. Pour le travailleur, astreint à donner son temps, ses efforts, une partie non négligeable de sa vie à un actionnaire que la plupart du temps il ne connaît pas (et réciproquement), c’est bien plus discutable. Même si une petite partie de sa contribution lui est restituée sous forme de salaire, différé ou non, la frustration la plupart du temps inconsciente est grande. Ce n’est pas pour rien que le mot travail renvoie à des notions de torture, de pénibilité, loin de l’effort librement consenti en vue d’un but que l’on s’est fixé. Bien entendu, le pire des travaux est celui du chômeur astreint à des attentes interminables au Pôle Emploi, inutiles mais obligatoires, qui augmentent ses frustrations tout en le gardant conscient que ces efforts contraints n’ont d’utilité pour personne. Un bel exemple de contradiction susceptible de rendre fou.

Je ne sais pourquoi les capitalistes continuent à obliger les gens à travailler, puisque cet argent qu’ils révèrent se multiplie à l’infini par la grâce des banquiers et des "montages financiers", sans recourir à la main du travailleur. Qu’ils aillent donc s’installer dans un coin, pour jouer tranquillement, et que les travailleurs enfin libérés puissent vaquer aux tâches importantes pour eux, pour leur famille, pour leur voisinage, pour des projets "régionaux" (géométrie très variable) devenus nécessaires... Au lieu d’échanger, partageons les fruits de la Terre et des efforts de tous selon leurs moyens, pour tous selon leurs besoins. Là, les capitalistes n’ont point accès à un système pareil, où la notion de profit individuel disparaît.

20/08/2015 09:34 par Arthurin

@ Dwaabala

que ça puisse s’écouler sur un marché peu importe pour quelle raison,

C’est exactement ce qui s’appelle répondre à un besoin.

Non c’est précisément ce qui se nomme répondre à la demande du marché, quitte à créer de toutes pièces cette demande avec le secret espoir d’en faire un besoin, un besoin tout ce qu’il y a de plus artificiel, conditionné par la nécessité d’écouler une marchandise ; à moins que cela soit d’une évidence telle qu’il faille intérioriser tous le processus de communication et faire siennes les attentes du capitalisme financier néo-libéral (dans quel camp es-tu déjà ?).

Sur la morale : d’une part il me faut confondre des affirmations péremptoires telles que : « La morale en général est une notion vide de sens. Il n’y a de morale que de classe. »

Et d’autre part je dois confondre la sortie aisée que constitue cette affirmation : « Une morale réellement humaine, placée au-dessus des oppositions de classe et de leur souvenir, ne devient possible qu’à un niveau de la société où on a non seulement vaincu, mais oublié pour la pratique de la vie, l’opposition des classes. »

Alors place à la sémantique et nous verrons. Qu’est-ce que la morale ?

Si ce n’est définir ce qui représente un bien ou un bienfait, alors je ne sais pas ce que c’est.

S’agit-il de définir ce qui représente un bienfait uniquement pour soi, dans une sorte de morale égoïste ? Peut être pour l’individu, ce n’est pas ce qui intéresse la société, encore moins l’humanisme.

Alors d’emblée nous pouvons distinguer deux morales, celle que l’on tient pour soi et celle que l’on tient pour les autres, et déjà on distingue un paradoxe : ce qui sera un bien pour l’ensemble ne sera pas systématiquement un bien pour les parties, est-ce dés lors toujours un bien ?

L’intérêt général n’est pas forcément compatible avec les intérêts individuels et si nous* voulons défendre l’intérêt général nous devrons faire des concessions sur notre intérêt individuel, pour le bien de tous. Le paradoxe est levé.

Alors la morale de classe, si elle n’est pas intéressée à l’intérêt général mais à ses propres intérêts nous intéresse au moins autant que les intérêts égoïstes individuels ; nous n’attendons pas que ces intérêts là disparaissent, comme certains attendent le messie, nous attendons qu’ils se plient à l’intérêt général, et ils le feront, de gré ou de force car nous* avons décidé que l’intérêt général est prépondérant sur les intérêts individuels puisque aucun d’entre nous ne peut se prévaloir de valoir plus qu’un autre, en tous cas s’il ne souhaite pas de mal.

Ainsi la lutte pour la morale ne fait qu’un avec la lutte de classe et cette lutte détermine le sens moral de la société.

(société dont je suis le produit social et où j’ai choisi mon camp)

* où nous = citoyens conscients (y compris des enjeux moraux) = prolétariat (puisque le prolétariat ne saurait être la classe opposée au capitalisme puisque nous entendons bien capitaliser la valeur du capital humain humaniste) (le prolétariat est la part des citoyens qui se soucient de l’intérêt général et constitue de fait une classe sociale puisque possédant un intérêt commun)

20/08/2015 09:50 par Dwaabala

@ babelouet

Qu’ils aillent [les capitalistes] donc s’installer dans un coin, pour jouer tranquillement, et que les travailleurs, etc.

C’est exactement ce que F. Engels leur souhaite dans un passage de l’Anti Dühring.

20/08/2015 12:11 par Calame Julia

Puisque vous faites référence au texte de Elisabeth Beaque qui donnait la définition de capital et qui d’après
mes recherches se définit comme suit : toute richesse destinée à produire un revenu ou de nouveaux biens
moyens de production -lorsqu’ils ne sont pas mis en action par son propriétaire- !

Les ressources humaines étant inépuisables parce que vivantes cad capables d’évoluer par la formation, l’imagination,
une forme de conception, ne feraient pas exactement partie du capital.
Si, bien sûr, je considère que l’actionnaire est une valeur désuète parce qu’improductive. Plusieurs cracks boursiers
l’ont prouvé.
Puisque les ressources naturelles (mortes) sont dites inépuisables mais qui elles ont une fin.
Les autres ressources, celles qui s’entretiennent tendent à sortir du cadre de l’exploitation.

La ressource humaine devient capital aux mains des actionnaires puisqu’elle doit fonctionner uniquement pour le
rapport financier à l’actionnaire.
Avec la "masse salariale" récupérée par les banques comme somme exploitable par et pour les actionnaires et
le jeu de placement pour "plus de rapport", il n’est question nulle part de répartir pour créer de nouvelles possi-
bilités d’investissement pour la ressource humaine.

Prétendument se placer au-dessus de la ressource humaine et de la "masse salariale" pour exister à leur insu
révèle l’inaptitude actionnariale à s’adapter, mais à se placer en état de dépendance pour le moins.
Et, par conséquent, ne pouvoir imaginer un grand soir.

20/08/2015 12:53 par Dwaabala

@ Arthurin
Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience.
Il faut donc le répéter. Telle est la position matérialiste devant la morale.
Le fondement de la morale se trouve dans le mode de production matérielle. Ce n’est pas l’inverse.
L’être social du prolétaire entraîne que sa morale a pour fondement essentiel la propriété collective des moyens de la production ; celui du bourgeois : la propriété individuelle des moyens de la production.
Cette question est fondamentale, car nous nous exprimons bien dans un site où il s’agit de politique, n’est-ce-pas ?
Et non pas de morale dont la philosophie bourgeoise garnit les rayons des librairies et « anime » les cours de philosophie à l’Université.

20/08/2015 13:55 par Pierre M. Boriliens

@Arthurin
Entièrement d’accord...
Je l’avais relevé aussi, le passage de l’anti-Dühring que vous citez.
Mais de toutes façons, il faut vraiment être complètement post-moderne pour imaginer une seconde qu’il serait possible de se passer de morale, c’est-à-dire en définitive de limitations des comportements individuels, dès lors qu’il s’agit de vivre en société... Ou alors un peu inculte...

20/08/2015 15:56 par Le Fou d'ubu

" ... que cela puisse s’écouler sur un marché, peu importe pour quelle raison "

" cela s’appelle un besoin "

Les grenades à fragmentations et autres cochonneries du genre seraient donc un besoin pour les peuples ... Décidément la vacuité de tel propos n’a d’égal que la vanité de son auteur. Ce n’est malheureusement pas le premier ...ni le dernier, vu le débit ...

Concernant son " niveau politique " , LGS sombre dans une grande nuit ...

20/08/2015 19:57 par legrandsoir

Concernant son " niveau politique " , LGS sombre dans une grande nuit ..

Vous nous direz, pour l’euthanasie.

20/08/2015 16:43 par Arthurin

@ Dwaabala

nous nous exprimons bien dans un site où il s’agit de politique, n’est-ce-pas ?

Il faut demander à MV et VD ce qu’ils en pensent, c’est un peu chez eux.

Le politique est l’élément culturel en charge des rapports sociaux, aussi au sein de la société tout est politique camarade.

Telle est la position matérialiste devant la morale.

L’ai-je nié à quelconque moment ?

Le fondement de la morale se trouve dans le mode de production matérielle.

Non, là se trouve le fondement de la morale qui correspond à ce mode de production.

L’être social du prolétaire entraîne que sa morale a pour fondement essentiel la propriété collective des moyens de la production

Pas seulement, la morale du prolétariat va bien au-delà de sa propre classe et puise sa source dans l’humanisme ; cela dépend de la définition que tu donnes au prolétariat (c’est pourquoi j’ai précisé la vision que j’en ai) ; ton affirmation est vraie uniquement si le prolétariat est la classe sociale opposée au capitalisme (dans un sens strictement marxiste donc), or je soutiens que ce n’est pas cela, ou pas seulement en tous cas (et encore ça dépend de quel capitalisme on parle).

Je ne veux pas faire une longue digression, aussi répondre à cette simple question suffit :

(en admettant que le capitalisme est un système visant à l’accroissement de valeur d’une ressource donnée) (de fait accumulation pour ce qui est du capitalisme financier)

Si le capitalisme est la "source du mal", comme l’affirmait Einstein, sommes nous dans l’impossibilité, sous peine de faire le mal, de concevoir un système visant à l’accroissement de valeur des ressources nécessaires aux développement des qualités essentielles de l’être humain (à l’humanisme, donc) ?

Nous nous condamnerions alors à ne pas disposer de ces ressources et se faisant renoncerions à l’humanisme ? C’est absurde.

(ceci dit la critique de Marx du capitalisme financier, industriel et commercial reste pleine et entière, et j’y souscris sans réserve)

@ Pierre M. Boriliens

Ce qui n’enlève rien au fait que la pensée de Dühring est absolument déconnectée de toute réalité, entendons-nous bien.

Je ne serais pas aussi catégorique pour la morale, pour dire qu’il s’agit seulement de limiter l’individu, même si on peut schématiser de la sorte ; j’y vois plus une ouverture consentie vers le collectif et conséquemment la possibilité pour ce collectif de progresser (ce n’est donc pas une limitation, au contraire, mais elle peut être perçue comme telle à l’échelle individuelle).

20/08/2015 19:55 par legrandsoir

Il faut demander à MV et VD ce qu’ils en pensent, c’est un peu chez eux.

Bof, on est les tauliers et on essaie d’éviter les bagarres de comptoir tout en laissant discuter dans le cadre souple de notre ligne floue qui cherche le rassemblement.

21/08/2015 06:09 par Le Fou d'ubu

@ LGS

" Vous nous direz pour l’euthanasie "

Nul besoin. D’autres de vos amis s’en chargent, et ceci n’est pas un objectif pour moi. Croyez-le ou pas ...

21/08/2015 19:22 par legrandsoir

Vous voulez dire qu’il y en a qui nous aiment pas ? Diantre... Encore un W-E de gâché.

21/08/2015 10:05 par Arthurin

@ LGS

On est pas sorti de l’auberge...

23/08/2015 03:25 par Le Fou d'ubu

@ LGS

" Vous voulez nous dire qu’ils y en a qui ne nous aiment pas ? "

Non ! Je voulais simplement vous rappeler qu’un Grand Soir ( si vous y croyez vraiment ) ne se fera pas seulement avec quatre ou cinq individus, fussent-ils des "puits de sciences" ... Et vu la foire d’empoigne où plus personne n’écoute plus personne. "Les puits de sciences" ressemblent plus à une grande marre aux canards (voir plus haut) ... Et dire que vous prétendez vouloir rassembler ( mais qui ? ) en utilisant le genre d’humour qu’aiment les rires graisseux ...
Alors puisque vous aimez les citations, en voici une :

" Lorsque vous vous dites Communiste, Marxiste, Front de gauchiste, droitiste ou autre chose, vous êtes violents. Savez-vous pourquoi ? Parce que vous vous séparez du reste de l’humanité et que cette séparation due à vos dogmes et croyances engendre la violence. Celui qui cherche à comprendre n’appartient à aucun parti, aucun pays aucune religion ni aucun système. Ce qui lui importe est la compréhension totale de l’humanité" ...

Bon Week-end quand même

23/08/2015 22:06 par cunégonde godot

Dwaabala :
Et puisqu’il s’agit de dévier sur la morale, ce qui peut devenir obsessionnel et devient alors le moralisme comme moyen d’explication universel.
Ce qui établit fondamentalement que la morale prolétarienne n’est pas du tout la même chose que la morale bourgeoise, c’est que le prolétariat révolutionnaire conteste la propriété individuelle des moyens de la production, sur laquelle repose le contrat de travail, et entend l’abolir et la socialiser. Et abolir en même temps tout le fatras du droit et de la morale bourgeois.

Non. La morale n’est pas plus bourgeoise que prolétarienne,ou d’essence divine, etc.
Le communisme – propriété collective des moyens de production en tant qu’organisation juridique et sociale – a fait la démonstration en URSS durant soixante-dix ans qu’il était aussi immoral que le capitalisme. La société communiste devint rapidement une société où existaient des exploiteurs (le parti et sa bureaucratie) et des exploités (tous les autres) : une des raisons toutes bêtes, et certainement pas la moindre, pour lesquelles le communisme a échoué et s’est volatilisé en 1989 quasiment en quelques minutes.
Il s’est volatilisé car l’Homme est un être foncièrement égoïste : autant un défaut qu’une qualité. L’égoïsme est ambivalent, et par-là d’essence humaine (l’ambivalence n’existe pas dans le monde animal).
Soixante-dix ans de communisme ont démontré, mais apparemment pas une fois pour toutes, que le comble de la moraline à quatre francs six sous c’est justement de croire que l’appropriation collective des moyens de production puisse générer une "autre" morale (comme certains ont cru et croit encore à une "autre" Europe, plus morale ou... plus démocratique, etc.)....

23/08/2015 22:19 par legrandsoir

Le communisme – propriété collective des moyens de production en tant qu’organisation juridique et sociale – a fait la démonstration en URSS durant soixante-dix ans qu’il était aussi immoral que le capitalisme.

Le communisme, appropriation collective des principaux moyens de production et d’échange n’a pas fait la démonstration de son immoralisme. C’est son dévoiement qui a fait (si l’on veut) cette démonstration.
Le capitalisme est intrinsèquement pervers.
Le communisme n’est pervers que s’il est caricaturé et perverti. Mais alors, il n’est plus le communisme.
C’est la nature profonde du capitalisme d’être immoral (voire amoral), pas la nature profonde du communisme.
MV.

23/08/2015 22:56 par cunégonde godot

M. Vivas :
Le communisme, appropriation collective des principaux moyens de production et d’échange n’a pas fait la démonstration de son immoralisme. C’est son dévoiement qui a fait (si l’on veut) cette démonstration.
Le capitalisme est intrinsèquement pervers.

Pur verbe. Et il manque dans cette "démonstration" le dénominateur commun au capitalisme et au communisme (et à tout autre système d’ailleurs) : l’Homme, et son égoïsme foncier qui fait tout son charme...
Le capitalisme n’est pas pervers intrinsèquement. Quand il triomphe, c’est l’égoïsme foncier de l’Homme (de tous les hommes ou presque tous dans une société donnée quelque soit son organisation collective) qui triomphe. Ex. : l’enterrement d’un mafieux en grande pompe à Rome ces jours-ci. Un événement pas intrinsèquement capitaliste car le capitalisme est amendable (le contrat de travail p.ex., la Sécurité sociale, les congés payés), pas les mafias. Plutôt Intrinsèquement européiste car le but but affiché de l’ "Europe" est le démantèlement des Etats et de tout ce qui entraveraverait la jouissance sans entraves de l’Homme égoïste dont le prototype est le mafieux. L’ "autre" Europe c’est lui !...

24/08/2015 02:03 par Dwaabala

@ cunégonde godot

le dénominateur commun au capitalisme et au communisme (et à tout autre système d’ailleurs) : l’Homme, et son égoïsme foncier qui fait tout son charme...

Cette affirmation vous situe hors du champ du matérialisme historique, où personne ne vous oblige à vous trouver, mais d’où vous êtes mal placée pour faire autre chose que vaticiner.

24/08/2015 07:27 par legrandsoir

vous êtes mal placée pour faire autre chose que vaticiner.

Tss, tss, voyons.
Restons aux analyses concrètes des situations concrètes et n’enclenchons pas un duel avec Cunégonde, épargnée par la tare de l’homme : son égoïsme foncier.

24/08/2015 09:30 par cunégonde godot

Le matérialisme historique dit en substance que l’Homme n’a pas d’autre conscience que celle qu’il se forme, malgré lui, au travers des rapports sociaux, ou rapports de classe. C’est faux !
Si c’était vrai, le communisme en URSS p.ex. aurait triomphé. Ça n’a pas été le cas. Point.
Vous comprendrez que je ne me complaise pas à barboter dans des concepts dont la fausseté a été démontrée par les faits.
Ce qui est vrai – constatable et vérifiable – c’est que l’Homme construit sa conscience à partir de multiples sources et influences, par la volonté ou par la contrainte, y compris celle induite par les rapports de classe évidemment. La lutte des classes n’est qu’un des moteurs de l’Histoire. L’Homme construit sa conscience fondamentalement libre et seul. Sinon il ne serait que le produit d’un déterminisme social et/ou sociétal (religieux p.ex.), un déterminisme irréversible tel qu’il lui serait impossible d’en sortir selon la théorie du... matérialisme historique...

24/08/2015 10:51 par Dwaabala

@ lgs
Les assauts de courtoisie ne devraient pas empêcher de rappeler que, sur le fond, on peu légitimement penser qu’ asséner suivant la méthode éprouvée :

l’Homme, et son égoïsme foncier qui fait tout son charme...

auraient été le fondement du capitalisme comme ils le seront du communisme n’est qu’une négation frontale, naïve - il en existe de bien plus sophistiquées, de la conception matérialiste de l’histoire.

Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience.

Vous remarquerez l’absence de majuscule et le pluriel dans ces thèses de Marx que chacun demeure libre de honnir.

24/08/2015 19:19 par cunégonde godot

« Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. » (Marx)

A cette citation opposons celle-ci : « « Si nous sommes faits par les autres ou la société, chacun de nous fait quelque chose de ce qu’on a fait de lui » (Sartre), que je préfère évidemment.
Sans doute à l’époque de Marx la lutte des classes si féroce et tranchée se traduisait par un déterminisme social et sociétal pouvant apparaître quasi irréversible. Ce n’est certainement plus le cas aujourd’hui.
Je signale au passage qu’un des sujets du bac philo de cette année portait en gros sur ce thème. Commenté ici p.ex. :
http://www.lafauteadiderot.net/La-conscience-de-l-individu-n-est

24/08/2015 21:00 par Scalpel

Miss Cunégonde

L’article ci-dessus ne vaut que pour vos excellents commentaires qu’il suscite en réaction. Commentaires comme toujours frappés d’une grande acuité et finesse d’esprit, et surtout d’un parti pris de liberté de penser qui tranche avec la prose catéchistique, absconse et poussiéreuse que l’on trouve sous certaines plumes.
Je désespère de trouver un point de désaccord entre nous...mais, promis juré, le jour où ça arrivera, si jamais ça doit arriver un jour, je vous le ferai savoir. ;-)

24/08/2015 21:26 par macno

@ cunégonde godot
« Sans doute à l’époque de Marx la lutte des classes si féroce et tranchée se traduisait par un déterminisme social et sociétal pouvant apparaître quasi irréversible. Ce n’est certainement plus le cas aujourd’hui. »
Les bras m’en tombent, rien n’est moins faux ! C’est carrément l’inverse...
Avec des millions de chômeurs, des emplois précaires à foison et le travail manuel sous valorisé, comment peut-on dire une chose pareille !
Les compagnons bâtisseurs de cathédrales avaient un tout autre statut social qui n’existe pratiquement plus aujourd’hui ! Un bon artisan était vénéré..., la fierté du bel ouvrage, et encore du temps de Karl Marx, leurs connaissances dépassaient souvent celles des ingénieurs et des architectes.
Est ce que vous vous rendez compte à quel point, d’un côté c’est vrai il n’y a plus de classes sociales, la "dirigeante", la classe moyenne supérieure s’étant complètement déconnectée du "reste" de la population...
De Paul Krugman "l’Amérique que nous voulons"
chapitre 12 "affronter l’inégalité", extrait :
« Les riches d’aujourd’hui ont créé leur propre pays virtuel [...] Ils se sont construit un monde auto-suffisant bien à eux, où ils ont tout : leur propre système de santé, leur réseau de voyage (NetJets, les destinations clubs) leur économie séparée[...] Les riches ne se contentent pas de s’enrichir ; ils deviennent financièrement des étrangers, parce qu’il créent leur pays dans le Pays, leur société dans la Société, leur économie dans l’Économie. »
Et n’essayez surtout pas de pénétrer dans leur monde...
S’ils pouvaient se débarrasser des pauvres !
Certains d’ailleurs y pensent sérieusement...

24/08/2015 22:48 par cunégonde godot

macno :
Les bras m’en tombent, rien n’est moins faux ! C’est carrément l’inverse...

Je maintiens absolument ce que j’ai écris. Du temps de Marx : l’exploitation humaine dantesque. Aucune ou très faible protection sociale, travail des enfants, etc. L’exploitation que l’on connaît aujourd’hui en est très très éloignée. Au Moyen-Âge, les Compagnons en petit nombre formaient l’aristocratie ouvrière. Le reste de la population, les serfs, travaillait à enrichir les les féodaux et le clergé.
La description de M. Krugman pourrait presque mot pour mot s’appliquer à l’Ancien Régime. Rien de bien nouveau de ce côté-ci...

24/08/2015 23:23 par Dwaabala

@ macno
Ce que vous précisez, qui sonne vrai, peut être complété : il n’est pas exigé d’être un adepte de J. Sapir pour trouver cependant que dans son dernier article publié par LGS il y a un certain bon sens au sujet des classes moyennes et de leur rôle politique.
« ... La petite / moyenne bourgeoisie salariée incarnée par la social-démocratie est aujourd’hui habitée en France par cette même volonté d’asseoir sa suprématie, non plus contre les féodaux comme le fit la bourgeoisie nationale avant de l’accueillir en son sein, mais contre les vestiges de cette dernière qu’elle juge désormais inapte à défendre ses intérêts spécifiques[...] En déléguant la rentabilisation de l’essentiel de leurs avoirs au système financier transnational, les bourgeoisies nationales ainsi confortée par les forces sociales nouvelles créées pour les besoin de leur propre domination[...] Avec l’effet d’appauvrissement que l’on observe sur l’ensemble du champ indistinctement livré à leur prédation et sans qu’elles n’affichent plus aucune forme d’intérêt national autonome des intérêts de la superclasse mondiale à laquelle elles appartiennent désormais. C’est seulement à ce prix qu’on a pu faire de la place aux nouveaux arrivants à la table du festin dont ils convoitent la place d’honneur, celle depuis laquelle s’opère la distribution des plats.  »
Bref, entre ce que vous citez et ce que J. Sapir apporte et que je n’avais encore lu nulle part, les grands traits de la société de classe d’aujourd’hui sont en place.

25/08/2015 09:32 par Arthurin

@ MV

Le capitalisme est intrinsèquement pervers.

Vouloir faire croître la valeur d’une ressource serait pervers ? Voilà qui expliquerait le rougissement des tomates...

Contrairement au communisme le capitalisme demeure le capitalisme en toutes circonstances, c’est vrai, est-ce une raison pour jeter le bon grain avec l’ivraie ?

Sans capitalisme il ne peut y avoir d’accroissement de valeur du capital humain ; faut-il haïr l’humain pour lui refuser cela ? Au moins autant que pour lui refuser le communisme.

Le capitalisme et le communisme correspondent aux deux aspects de la dichotomie ontologique de l’être humain, capitalisme et communisme se nourrissent l’un l’autre, l’appropriation collective des principaux moyens de production et d’échange sert in fine l’accroissement de valeur du capital humain qui en retour accroit la valeur des outils de production et de la production elle-même ; nier l’un ou l’autre, c’est nier l’être humain, l’humanisme l’embrasse tout entier.

25/08/2015 10:53 par macno

@ cunégonde godot
« La description de M. Krugman pourrait presque mot pour mot s’appliquer à l’Ancien Régime »
Mais pas du tout, et bien évidemment relativement, j’insiste sur le "relativement". En données brutes, vous avez raison, sur les conditions de vie, le travail des enfants, l’absence de protections sociales (encore que là il y aurait à redire), mais en données brutes seulement...
Il est évident que les classes dirigeantes ont de tous temps créé leur Monde.
Compte tenu de l’évolution économique, technologique, la distorsion entre le 1% et les "99 %" a pour ainsi dire explosé depuis disons un siècle et demie.
Un simple exemple : avant la révolution industrielle, dans les campagnes l’hiver, il était préférable de vivre dans une ferme chauffée par le bétail avec l’étable contiguë que dans un château glacial pour ainsi dire impossible à chauffer. j’ai eu l’occasion de visiter un château qui était habité toute l’année par une famille d’aristos (au sens noble !). De ce que j’ai pu retenir ayant discuté avec eux, c’est qu’"il fallait vraiment en vouloir" pour continuer à entretenir cette bâtisse et que ce n’était vraiment pas une sinécure.
Cette "classe moyenne supérieure" représentée par la multitude de petits nobliaux locaux vivaient donc peu ou prou dans les mêmes conditions de vie que leurs sujets, certes à moindre échelle, mais au moins ils en connaissaient pas mal les effets. Ils étaient dépendants aussi des bonnes ou des mauvaises récoltes [du fait du métayage car ils se payaient en proportion des récoltes, contrairement au fermage (plus rare) qui n’est ni plus ni moins qu’un loyer]. Ils étaient aussi directement dépendants des qualités de leurs serviteurs. Ils étaient dépendants aussi des épidémies et des guerres...
Ils étaient donc loin d’être « financièrement des étrangers » dans leur propre pays, ce que la bourgeoisie par contre, a bel et bien réussi à faire.
Transposons donc les conditions de vie actuelles de ces millions, disons pour vous faire plaisir (!) d’Européens, chômeurs, précaires, sous le seuil de pauvreté etc, ne serait-ce que 150 ans en arrière, compte tenu des avancées technologiques, c’est comme s’ils avaient vécu à cette époque dans des cavernes et vêtus de peaux de bête !
« Au Moyen-Âge, les Compagnons » n’étaient pas loin s’en faut qu’un « petit nombre » et au moins il existait une "aristocratie ouvrière". Elle a fondu comme peau de chagrin...
Elle subsiste certes dans quelques professions, mais chaque artisan est royalement payé pour un mois de salaire le prix d’une bouteille de Grand Cru St Emillion par exemple, ou de Bourgogne...
Quant à dire que « Le reste de la population{}, les serfs, travaillait à enrichir les féodaux et le clergé », ce n’est qu’en partie exact, car le rôle de la bourgeoisie a bien été de noircir le tableau de l’Ancien Régime pour installer confortablement son pouvoir, faut pas rêver ; et dit ainsi ça fait un peu livre scolaire. Ce n’est rien à côté de la révolution industrielle qui va suivre avec le Pouvoir de la Bourgeoisie et je suis d’accord, de« l’exploitation humaine dantesque » qui va s’instaurer...
On en arrive au dernier chapitre qui n’en est que la continuité, une "bonne" gouvernance mondiale...

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