Alors qu’une campagne de chantage à l’antisémitisme sans précédent se déchaîne tous azimuts contre le leader de l’opposition travailliste Jeremy Corbin, les militants de base de ce parti ont infligé un camouflet retentissant à Joan Ryan, une sorte de Manuel Valls locale, présidente du lobby « Labour Friends of Israel » (Les Travaillistes Amis d’Israël, LFI).
Le rôle du LFI en tant qu’agent du gouvernement israélien au sein du Parti travailliste avait été mis au jour par la chaîne al-Jazeera, dont le documentaire, The Lobby, illustrait, entre autres, les contacts quotidiens entretenus par Joan Ryan et son officier traitant à l’ambassade, un nommé Shai Masot.
A la suite de la diffusion du reportage, réalisé grâce à des enregistrements en caméra caché, Shai Masot avait été précipitamment rappelé en Israël, mais Joan Ryan a continué de sévir en qualité de député au parlement britannique.
Sauf que ... Les membres du parti de la circonscription électorale de Ryan (Enfield North, dans la périphérie londonienne) n’ont pas apprécié d’être représentés par un tel personnage, qui se traîne également quelques casseroles pour ses notes de frais astronomiques aux frais du contribuable.
Réunis en assemblée générale à la veille du week-end, ils ont mis aux voix une motion de défiance à l’encontre de la lobbyiste du régime d’apartheid dans leurs rangs. Et en dépit des efforts frénétiques de Ryan et de ses comparses, la motion a été adoptée à la majorité des 190 membres du parti participant au scrutin : Ryan n’aura plus l’investiture du Labour Party à Enfield North lors des prochaines élections législatives, et c’est un autre candidat qui représentera le parti.
On rappelle que la rédaction d’al-Jazeera a réalisé un autre reportage, concernant cette fois les agissements secrets du lobby israélien aux Etats-Unis, et notamment ses tentatives pour contrer le développement de la campagne BDS.
Mais al-Jazeera est une chaîne qui appartient au gouvernement du Qatar, lequel a accédé aux demandes israéliennes, et a interdit la diffusion du documentaire, tout aussi ravageur que son équivalent britannique.
Seuls des extraits, dont rend compte le journaliste Alain Gresh dans le dernier numéro du mensuel Le Monde Diplomatique, ont à ce jour « fuité ».
Source : The Electronic Intifada