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Le grand assèchement

Lorsque demain les historiens se pencheront – une fois dissipées les brumes de l’actualité trop proche – sur la vie sociale et politique que traverse la France d’aujourd’hui, ils ne manqueront probablement pas de souligner à quel point majeur le macronisme aura magistralement et prestement vidé de sa substance le champ politique. En effet, par la grâce d’Emmanuel Macron la chose politique, qui ne se construit véritablement que dans l’action collective, n’est déjà plus. Après ce grand assèchement mortifère la reconstruction, à condition qu’elle soit possible, sera longue et difficile. C’est probablement du bas de la société que devra naître la nécessaire révolution sociale et écologique. Au sommet, le pourrissement est sans doute trop avancé pour qu’un sursaut puisse survenir de l’intérieur de ce qui est devenu un microcosme sourd et aveugle aux maux les plus criants de notre temps.

Le grand dessein du macronisme, au-delà du discours de façade teintés de grandiloquence républicaine et accompagné de gestes épars destinés à donner le change, consiste à faire de chaque individu le principal – si ce n’est l’exclusif – responsable de son destin. Chacun doit compter sur lui-même avant de songer au soutien de ses congénères ou d’une institution quelle qu’elle soit. Il faut se secouer, se sortir les doigts des mauvaises habitudes depuis trop longtemps installés, traverser la rue, Monsieur, pour trouver l’emploi qui forcément vous attend, cesser de vous plaindre, Madame, de votre toute petite retraite, découvrir enfin que les déterminismes sociaux ravageurs et l’adversité tenace ne sont que purs fantasmes qui nous été inculqués par de trop mauvais bergers. Pour favoriser ce dessein qui, tout de même, ne va pas de soi le grand ordonnateur s’est atteler à détruire un à un les édifices, souvent ancestraux, de ce que l’on peine de plus en plus à nommer la solidarité. Bien sûr, les réformes engagées grand train sont parées des « éléments de langage » grâce auxquels on espèrent faire accroire que rien ne va changer fondamentalement, que l’essentiel sera préservé mais deviendra plus efficaces avec les bons outils que les gouvernants précédents, si piètres praticiens, n’avaient pas su ou osé mettre en œuvre.

A cet égard, l’exemple de la réforme des retraites est l’un des plus édifiants. « Retraite par points », la formule est toute empreinte d’une logique purement individualiste. Tout l’art caché de la chose doit consister à substituer progressivement au mécanisme collectif de la Répartition - l’abolir n’est aujourd’hui pas possible - celui de la Capitalisation.

Le rendement de la Répartition s’amoindrissant pour les futurs retraités – c’est le but programmé de la Réforme - les salariés se tourneront de plus en plus vers la Capitalisation. Epargner pour ses vieux jours, quoi de plus humain ! Le champion toute catégorie de la « réforme efficace » est incontestablement Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education Nationale . Du reste, les médias, qui s’y connaissent tellement bien en parler vrai, le cajolent à son juste poids. Sous son égide, l’on va bientôt supprimer les CIO et confier la tâche délicate de l’orientation des élèves aux professeurs principaux qui comme chacun sait ne savent pas quoi faire de leur temps et ont toutes les compétences requises en la matière. M. Blanquer est en train d’inventer un lycée organisé en « parcours » individuels qui déterminera dès la classe de seconde l’orientation post-bac. « Le sens profond de cette évolution est de développer l’autonomie et la créativité des élèves, facteurs essentiels de réussite au XXI e siècle », proclame-t-on en haut-lieu. En réalité, tout dans cette réforme faussement douce procède de la contrainte et du déterminisme social. Autre exemple de recherche acharnée de l’efficacité : L’Etat songe sérieusement à transférer une bonne part des activités relevant aujourd’hui du Ministère « Jeunesse et Sport » à des « agences indépendantes. Ainsi, ce sont 50% des effectifs de ce ministère qui pourraient être privatisés. Tous ces exemples ont donc pour toile de fonds le désengagement de l’Etat par le dépeçage du service public ou la cession du bien commun solidaire aux appétits de l’économie marchande.

Le grand assèchement politique connaît d’autres symptômes, symptômes tout aussi inquiétants que les précédents. Tout d’abord, nous constatons que le pouvoir réel est de fait exercé désormais en France par un petit groupe d’individus rassemblé autour d’Emmanuel Macron, une sorte de ce que les Anglais nomme shadow cabinet, dont la fonction occulte consiste à définir les orientations « politiques » décisives. Le Conseil des Ministres qui reste bien sûr officiellement décisionnel n’est plus guère qu’une chambre d’enregistrement des choix décidés en amont tout comme l’Assemblée Nationale qui joue le même rôle en aval tant les « godillots » composant la « majorité présidentielle » votent presque aveuglément les textes qui lui sont proposés. La confiscation du pouvoir par le « gouvernement bis » est le fait d’hommes rompus aux allers-retours public-privé, ce qui suffit à expliquer la désagrégation progressive de l’intérêt général au profit d’intérêts particuliers bien compris. Ensuite, nous ne pouvons que remarquer que le macronisme a lessivé littéralement les deux anciennes formations politiques qui assuraient jusque-là un semblant d’alternance. Divers « ténors » ont été débauchés de ces formations les affaiblissant d’autant. Dans le même temps, la République en Marche, tenue fermement par un petit groupe de fidèles du Président de la première heure, ne fait pas émerger de nouvelles figures politiques marquantes. Comment alors s’étonner qu’il devienne difficile de trouver de nouveaux ministres ? Enfin, le contrepoids que pourrait constituer les pouvoirs locaux existe de moins en moins : nous assistons à une dramatique recentralisation du pouvoir en France. Tous ces avatars de la décrépitude politique autorise à dire que la France n’est plus une démocratie. L’exacerbation de l’arsenal répressif contre les mouvements contestataires ne peut que renforcer ce fait.

L’aridité croissante du champ politique contraste désormais de façon saisissante avec le foisonnement des initiatives et alternatives bâties par les citoyens sur l’ensemble du territoire de l’hexagone. On compte sur ce dernier autant de foyers de résistance à la crise sociale marquée par l’ampleur des inégalités et à la crise écologique dans tous ses effets destructeurs des écosystèmes. Là l’imagination déborde tandis qu’au sommet de l’Etat le sauvetage du modèle dominant périmé demeure une criminelle priorité. Le moment va venir où il faudra choisir entre ces deux options si diamétralement opposées : la vie solidaire ancrée dans des territoires tournés vers l’avenir ou la mort contenue par un modèle issu du passé. Cependant nous savons qu’en réalité nous n’avons plus le choix ! La démocratie peut-elle attendre encore ?

Yann Fiévet

COMMENTAIRES  

29/10/2018 00:42 par Georges SPORRI

Le bolchévisme consiste à créer un parti centralisé et discipliné, mais aussi disséminé et compétent, capable de changer de tactique en 24 heures si c’est vital . Les débats et divergences entre bolcheviks avait pour base le bilan, les bilans, et comme but les perspectives ( prévisions et éventail de tactiques pré définies ). C’est moins cool que des palabres mélanésiens mais pour gagner le rallye des milles lacs il faut une super bagnole, une super équipe technique, un tandem co-pilote + pilote hyper compétents. Pour gagner la lutte des classes il faut plutôt un parti capable de centralisme organique avec le plus possible de coordinateurs formés, des cercles concentriques de "généralistes" et des noyaux de "spécialistes", tous capables d’agir au moins face aux problèmes hyper prévisibles comme la répression. Tous capables d’agir ne signifie pas "faire et dire tous la même chose". Aux offensive du pouvoir il faut opposer une défensive frontale et des contre offensives en diagonale préméditées ou improvisées ...

29/10/2018 10:21 par barbe

La mort contenue par un modèle issu du passé, peut on lire. Donc tout va bien, si l’on tue le passé mort. C’est qu’on est sur la bonne voie, et on n’a même pas besoin d’avoir à envisager, sur le plan institutionnel, un modèle de redistribution : la jeunesse, pleine de cette vitalité débordante de la zad jusqu’à nos villes moyennes qui auraient eu tendance à se zombifier, va nous sauver. Mr Fiévet, vous êtes sûr que rien, du passé n’est à sauver ? Pourquoi le gouvernement met-il autant de soin,selon vous, à détricoter tout ce qu’a fait le cnr, des retraites à la fonction publique... au mépris de la cohésion du pays ? Sinon parce que cela fonctionnait ? Pour le bien de l’immense majorité et pas que de quelques uns.

29/10/2018 10:28 par Danael

Tous ces avatars de la décrépitude politique autorise à dire que la France n’est plus une démocratie. L’exacerbation de l’arsenal répressif contre les mouvements contestataires ne peut que renforcer ce fait.
L’aridité croissante du champ politique contraste désormais de façon saisissante avec le foisonnement des initiatives et alternatives bâties par les citoyens sur l’ensemble du territoire de l’hexagone. On compte sur ce dernier autant de foyers de résistance à la crise sociale marquée par l’ampleur des inégalités et à la crise écologique dans tous ses effets destructeurs des écosystème

Nous, travailleurs et citoyens sommes en effet assez avertis et éduqués pour potentiellement nous organiser. Il nous reste à vouloir réellement prendre le pouvoir, encore faut-il que cette conscience de classe touche une majorité de la société et surtout ceux qui travaillent dans les appareils répressifs de l’État capitaliste : police et armée servant ceux qui les dominent et les flattent pour leur faire agir toujours plus dans la bestialité et le non-droit de leur pratique du pouvoir. Ce n’est pas, comme pour certains, qu’un problème de moyens mais aussi et avant tout un problème de conscience de classe dans ces appareils. Qui servent-ils à la fin ces policiers et ces soldats ? Les 1% de ce monde ? Les partis qui éclaireront et travailleront à cette cause seront seuls légitimes.

29/10/2018 10:56 par Dominique

A cela, il faut ajouter que la gauche dans sa presque totalité se cantonne depuis bien trop longtemps dans des actions morales qui ne sont que de la poudre aux yeux car totalement éloignées de l’action politique et des préoccupations de la majorité des citoyens. Ce qui pave un boulevard pour l’extrême-droite qui occupe le terrain et dont presque tous les partis reprennent les thèmes, à commencer par la politique du bouc émissaire. Diviser pour régner a toujours été le fond de commerce des riches, et quand la gauche est aux abonnés absent, c’est le seul programme politique qui reste, avec toutes les conséquences néfastes qu’il peut avoir. Depuis des décennies, la gauche n’a cessé de prouver sa collaboration avec la droite, son histoire est, depuis la première internationale, celle de ses divisions et aujourd’hui elle est complètement atomisée en une multitude de sectes concurrentes. Il n’y a donc plus rien à espérer de ce coté là et l’auteur a donc entièrement raison de dire que des avancées sociales ou une hypothétique révolution ne pourront venir que de la base de la société, que des damnés de la terre.

29/10/2018 11:00 par szwed

Vous " soulignez Yann Fiévet "à quel point majeur le macronisme aura magistralement et prestement vidé de sa substance le champ politique". C’est faire peu cas de la substance alternative développée par la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon.

29/10/2018 12:30 par Assimbonanga

La semaine dernière, une speakerine de France Inter n’a pas manqué de rappeler "les révélations sur le train de vie" de Thierry Lepaon, histoire d’en rajouter une couche sur la réputation de la gauche, à la manière du discrédit jeté au Brésil sur Dilma Roussef et Lula. Que reprocha-t-on à Thierry Lepaon ? Une rénovation de bureau au siège de la CGT ? Mais cela n’était pas de sa décision puisqu’il venait d’être élu et, d’autre part, rénover un bureau serait-il un interdit ? En quoi Thierry Lepaon serait-il réprouvable pour un lieu de travail dont il n’est pas propriétaire ? Et deuxio, concernant son logement de fonction, il faut savoir que les directeurs d’hôpitaux ou d’Ephad jouissent de conditions identiques : gratuité du logement, villa ou appartement, chauffage, toutes charges, équipement électro-ménager entièrement fourni, entretenu, renouvelé à neuf le cas échéant. Songe-t-on à remettre en cause ces conditions d’embauches des directeurs ? Un syndicaliste est-il censé vivre misérablement pour être crédible ?

Concernant Pascal Pavajot, certes le fichier à la con était à la con, mais l’homme avait été élu. Il ne fallait pas y revenir. C’est quoi cette nouvelle maladie de fouiller dans les poubelles pour destituer un responsable régulièrement élu ? Le modèle brésilien ? Sans doutes. Le canard eut mieux fait de se toucher le croupion. Quant à nous, nous ne mettons pas assez d’énergie pour défendre les nôtres.

Pourtant, regardez en face comme ils sont pires, les Wauquiez, les Pécresse, les Ciotti, les chasseurs & FNSEA, carriéristes, intéressés, cupides et sans scrupules. Ah ! Ils savent peut-être singer l’honorabilité et la civilité de surface, mais ils ne valent pas grand chose. Soyons plus déterminés et simplistes dans nos indignations. Soyons corpo nous aussi ! Soyons solidaires !

Nous devons rester groupés derrière notre représentant JEAN-LUC MELENCHON quelques soient ses défauts (véniels) de personnalité car le travail accompli depuis 2011 ne doit pas se perdre. Je déplore le repli de toute la maisonnée France Inter derrière Léa Salamé, Dominique Seux, Nicolas Demorand, Nathalie Saint-Cricq, Carine Bécard, Pierre Haski, Anthony Bellanger et toute la clique. Jusqu’à Frédéric Fromet qui suggère dans sa dernière chanson la semaine dernière (Par Jupiter) , de "crever les yeux de Chikirou" (je cite de mémoire). Même François Morel s’est senti obligé de prendre partie par esprit de corps et Guillaume Meurice, l’expert en connerie, le spécialistes des cons de France, (attention à la maladie professionnelle à force de cotoyer la contagion) a démontré ce qu’il est, un gauchiste d’opérette. La maisonnée francinterienne manque cruellement de discernement et de culture, ne se rend pas compte du problème au Brésil et ne sait rien de sérieux sur le Venezuela. Ils se complaisent dans les lieux communs et les clichés.

Si nous réécrivions la Constitution, gardons-nous de ces désirs de "referendum d’initiative populaire" ! C’est tout le contraire dont nous avons besoin : la garantie de pouvoir exercer le mandat jusqu’à son terme. Laisser tomber Lepaon, laisser tomber Pavajot, sont un signe de grande faiblesse de la classe ouvrière, beaucoup trop sensible aux qu’en dira-t-on.

Pour Mélenchon, la seule chose qui compte c’est la preuve de la régularité des comptes. Tout le reste n’est qu’écume des jours. Mais il a fallu combien d’années au "groupe de Tarnac" pour être blanchi ? Et ceux de la Cigale à St-Pons-de Thomière ? Sachons rester stoïques et confiants face aux assauts de la mise au ban.

29/10/2018 15:44 par szwed

@ Assimbonga
La maison France Inter ex défunte radio d’excellence du service public est devenue depuis une bonne décennie( depuis P. Val son directeur) cette immonde radio du service d’État oligarchique et ploutocrate. Une radio qui participe de ce concept décrit par J.Ellul de propagande totale-itaire. Dès lors, il vaut mieux ne pas perdre de temps avec ces gens que vous citez et qui ont rejoint en remuant la queue et salivant, la meute des chiens de garde de la presse milliardaire. Observons que France 2, C’est à vous (la 5).... sortent de la même niche

29/10/2018 16:01 par Yannis

Je ne crois pas que Macron soit réellement responsable de "l’assèchement" du politique en France, il ne fait paradoxalement que surfer sur la vague d’une insatisfaction générale, d’un mécontentement citoyen qui existe depuis au moins 20 ans, avec l’arrivèe de J.M. Le Pen. au deuxième tour. Macron, lui, est arrivé tip-top, comme par magie, pour frimer un peu puis redescendre et disparaître dans les remous, laisser l’écume des jours le recouvrir, et surnager ailleurs, comme Jospin, Sarko et Hollande ont su si bien le faire. Il fait le beau, mais quand on lui dira de se taire depuis le navire amiral, il se fera tout petit et retournera travailler comme responsable dans une grand établissement financier, après avoir tout de même rempli sa mission qui est de faire disparaìtre la structure républicaine française, d’en saper les fondements d’une maniére inéluctable et de dire ensuite après moi le déluge. En ce moment, ce sont juste les soldes avant changement de propriétaire...

Non, le plus grave me semble être le déphasage total entre les différentes sphères du pouvoir (qui se soudent de plus en plus entre elles) et le peuple dans toutes ses diversités, raison pour laquelle tout le monde médiatique se penche sur le terme "populisme". La très grande trahison vient surtout de la caste médiatique, qui vit complètement dans l’entre-soi avec les acteurs politiques, économiques, financiers, culturels, concentré sur quelques km2 à Paris. La centralisation autour des grandes métropoles est un effet secondaire de l’UE, avec la mise en concurrence des principales places financières ; donc Paris doit toujours briller plus fort, que ce soit de connerie ou de médiocrité importe peu.

Car de la vie démocratique, de l’esprit critique, constructif, de la générosité et de l’altruisme, il y en a encore beaucoup en France, tant que les matraques et le juge ne nassent pas tout ce qui y nait. Mais cette réalité est certainement trop triviale pour les journalistes éclairés par le génie parisien, ou pour les grands titres régionaux possédés par des milliardaires. Le miroir est brisé.

Pour autant, quel dommage que les Français lors des dernières présidentielles, trop influencés par les oukazes médiatiques mais aussi peu désireux de s’informer correctement, lire un programme politique, n’aient pas saisi la chance que leur tendait la FI. C’est une erreur fatale, en matière d’écologie et de démocratie participative, il y avait de quoi les combler. Il est encore temps de se réveiller, mais comme les choses vont très vite en ce moment, J.L.Mélenchon pourrait se retrouver privé de ses droits de parlementaire pour une facture de téléphone, au trou comme Lula. Ensuite, une fois la place vide pour une réelle opposition, plus besoin de mettre sur la tribune présidentielle un mannequin de cire distilant un discours tout en incantations viriles. N’importe quel(le) sociopathe sera capable d’attraper le pompon.

29/10/2018 18:44 par Assimbonanga

Je voulais dire référendum révocatoire et non pas référendum d’initiative populaire.

30/10/2018 00:52 par François de Marseille

@Assimbonanga : Le constat sur france inter est sans appel, et ce depuis bien longtemps. Rien de ce que vous nous racontez ne me surprend. Pour occuper l’espace sonore, je vous conseille plutôt ça : https://m.youtube.com/watch?v=1sruEnQ9HkU.

31/10/2018 21:05 par Assimbonanga

Merci François de Marseille !

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