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Je suis balcon ?

Approuver ou bien critiquer nos concitoyens qui sortent applaudir sur leurs balcons tous les soirs à 20h en signe de soutien aux personnels hospitaliers ? Choisis ton camp camarade.

Voilà, comme très souvent face à un phénomène de société de ce genre, on voit très rapidement deux catégories qui se définissent au sein de la gauche militante : approuver ou bien critiquer nos concitoyens qui sortent applaudir sur leurs balcons tous les soirs à 20h en signe de soutien aux personnels hospitaliers ?

Le pessimisme de la raison

Tout d’abord les éternels aigris, celles et ceux qui ne sont jamais contents car ce n’est jamais assez bien pour eux. Applaudir sur les balcons ? Trop facile, trop hypocrite, trop ceci et évidemment pas assez cela. Comme les gilets jaunes : trop beaufs, pas assez politisés, populos mais pas assez rouges, qui ont le malheur de reprendre des chants empruntés aux stades de foot au lieu d’entonner l’Internationale. Ainsi, tous ces « cons » qui applaudissent alors qu’ils ont sûrement provoqué la situation que nous traversons en votant pour Macron, ou pour toute autre option qui n’était pas la bonne, c’est-à-dire la nôtre. Toujours cette même hostilité de celles et ceux qui ont tout compris et s’exaspèrent de voir leurs concitoyens à des années lumières de leur niveau de compréhension du contexte politique et tellement éloignés de ce qu’il conviendrait « vraiment » de faire.

Notez que le clan des aigris ne fait généralement pas grand-chose pour faire bouger les lignes en dehors des sempiternelles recettes qui se sont pourtant montrées totalement infructueuses (voire contreproductives) jusqu’à présent.

L’optimisme de la volonté

En face se trouvent celles et ceux qui ne veulent pas perdre l’espoir que « c’est possible », qui essayent toujours de trouver dans l’adversité une fenêtre pour ouvrir les yeux des gens qui les entourent et faire avancer le schmilblick. Forts d’une détermination à toute épreuve, ils/elles cherchent plutôt à motiver qu’à bougonner. Mais commençons par nous rappeler que cette mobilisation aux balcons n’a pas été lancé par une figure du système dominant ayant cherché à se donner une bonne conscience ou à surfer sur la vague d’empathie provoquée par le dévouement des personnels hospitaliers en ces temps de pandémie... mais par l’organisation Attac. Celle-là même qui s’est illustrée durant les derniers mois contre la réforme des retraites avec un flash-mob génial – la danse « A cause de Macron » – et a su créer un engouement obligeant les médias à répercuter l’information, à l’heure ou une manifestation sans casse devient une non-information sans intérêt pour nombre d’éditocrates. Contrairement à beaucoup qui en restent au niveau du « je-critique-mais-je-ne-fais-pas-grand-chose-qui-puisse-fonctionner », Attac cherche à innover, à s’adapter aux nouvelles réalités et n’hésite pas à « utiliser les armes de l’ennemi » (combien n’osent pas encore franchir le pas des réseaux sociaux ?) pour atteindre un maximum de personnes. Communiquer, influencer, agir sur le réel pour le transformer. Et gagner des points dans la bataille des esprits et des cœurs.

Alors on peut penser ce qu’on veut des applaudissements de 20h, mais depuis mon balcon de tour HLM de cité de proche banlieue parisienne, je préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Je vois des gens qui se sont rendus compte du rôle primordial que jouent les aides-soignants, les infirmiers, les médecins et tous les autres dans les hôpitaux, ce qui ne peut qu’emmener à porter un regard critique sur les politiques mises en places par nos élites. Je vois des personnes qui expriment de la solidarité dans une société qui prône pourtant l’individualisme. Des gens de tout âge qui sourient, rigolent et échanges quelques mots avec des voisins dont ils ne connaissent très souvent même pas les noms ; des enfants et des jeunes qui voient les adultes unis dans un mouvement collectif et dans la bonne humeur, une énergie positive qui fait vraiment du bien alors qu’on voudrait nous apeurer en parlant de « guerre ». Et nombreux.ses sont celles et ceux qui commencent à accompagner leurs applaudissements de banderoles ou d’appels aux messages déjà plus politiques (« Du fric, du fric, pour l’hôpital public ! »).

Ainsi, ces applaudissements sont très certainement un vecteur de lien social, une petite graine qui germera et favorisera la prise de conscience de l’intérêt que revêt la défense de notre système de santé et aussi un rappel simple : nous faisons partie d’une société, nous sommes tous ensembles dans cette galère, mais tous ensemble nous sommes aussi plus forts et notre voix – le bruit de notre soutien aujourd’hui mais pourquoi pas celui de notre mécontentement demain – peut porter plus loin. Repris en introduction au journal télévisé de 20h, gageons que c’est aussi une forme de pression sur le gouvernement. Une pression qui aura la force que nous lui donnerons. Tous ensemble.

N’oublions pas que si la révolution doit avoir lieu, ce sera avec nos voisins. Oui, tous ces « cons » qui ne comprennent jamais rien. Alors oui, sortons aux balcons aujourd’hui pour mieux sortir, avec elles-eux, dans les rues demain.

COMMENTAIRES  

21/03/2020 18:42 par Assimbonanga

Il ne reste plus qu’à imprimer et signer l’attestation sur l’honneur pour que les applaudissements soient suivis d’effets après la pandémie : https://www.legrandsoir.info/l-hopital-ca-a-un-cout.html

21/03/2020 20:02 par ChrLs

La vache ! J’aurais eu lu cet article sur un journal ,il me serait tombé des mains .
Et afficher ou crier Macron démission ! Destitution !

çà non ?!

21/03/2020 21:21 par irae

Même remarque pour les applaudisseurs que pour les giletsjaunes, combien ont voté jupiter et non contents pour sa majorité de guignols, ceux qui ont voté depuis 30 ans altertivement ump/rpr/ps ?
Combien pour gober les âneries du grand q et les répéter en perroquets ?
Au pied de la fosse mortuaire vous le voyez le problème du neolibéralisme ou pas ?

21/03/2020 22:44 par Jean Bonneau

À l’apéro prenez donc une dose de chloroquine en suivant les bons conseils du docteur Raoult

forum attention dix caractères, pourquoi ? Je manque de caractère...

22/03/2020 04:18 par EtoileFilante

1 grand merci aux italiens qui ont lance ce mouvement.
Ils avaient déjà été remarques par 1 autre mouvement "les sardines", contre Salvini et son programme politique anti immigration. (extreme droite)

22/03/2020 05:26 par Bruno

Merci à vous pour cet article !
- Bien envoyé !

Personnellement je préfère aussi être au balcon avec mes semblables un verre à la main, applaudissant les personnes qui œuvrent au sein de l’hôpital public qu’avec les cons au bal des faux-culs élyséens qui ont programmé de longue date l’extermination de centaines de milliers de françaises et de français.

A chacune et à chacun son " immunité collective " contre les connards de cordée et la connerie criminelle des hauts sommets.

22/03/2020 06:22 par guy

Reste plus qu’à inscrire dans la constitution "applaudissement obligatoire " à 20 h !

22/03/2020 09:01 par Assimbonanga

Le problème c’est qu’aux informations le soir, ils nous ont bien parlé des applaudissements mais comme ils n’ont pas dit que ça partait du mouvement de contestation (ATTAC), hé bien, on ne pouvait pas deviner. Ils se sont bien gardés de le dire.
C’est tout l’art de ce régime d’ailleurs : étouffer les affaires.

22/03/2020 10:45 par ChrLs

Je suis fenêtre
Je suis balcon
Quand d’autres sont terrasse
Bref rien ne change .
Ha si ,on passe de la corona à la coupette

La révolution au balcon .

22/03/2020 11:09 par Assimbonanga

Je suis entresol.
Je suis studio sous les toits.
Je suis arrière-cour.
Je suis bidon, bidon, bidon-ville !

22/03/2020 11:42 par Roger

La conscientisation par les rond-points, les casserolades, les rigolades, les rebuffades, et par les balcons...c’est aussi comme ça que les cons deviennent moins cons.
Toute action collective qui cible un problème concret c’est potentiellement un petite ruisseau de protestation qui afflue vers la grande rivière de la révolution (ça c’est mon côté volontaire de l’ optimisme) ...

22/03/2020 13:06 par irae

J’en remets une couche NON JE NE SUIS PAS BALCON encore une de ces modes à la noix dont aurait pu se passer si le service public de la santé (et les autres) n’avait pas été méthodiquement détruit par les neolibéraux au pouvoir pour mieux tout privatiser santé comprise. Comme si nous n’avions pas été plongés malgré nous dans le jacquattalisme de la mondialisation parait-il heureuse.
Cette pratique très nouveau monde et réseaux sociaux non seulement n’a jamais eu rien à dire contre le système mortifère neolibéral mais l’accompagne beaucoup dans ses démonstrations habituelles de surface. Après pour porter une réflexion politique et s’engager pour changer ce modèle y a plus grand monde. Sitôt la crise finie les jesuis ceci et jesuis cela retourneront à leur petite conso (numérique, voyages, mode,..) d’objets et services inutiles et polluants comme si de rien n’était.
Ps aux ex jesuischarlie là aussi le démentèlement des services publics du renseignement et le détournement de ce qu’il en reste pour flicquer les dangereux militants anti-système de tout poil ne leur a pas trop appris comme l’ont démontré depuis toutes les élections.

22/03/2020 13:15 par Papa Razzi

Vous m’avez convaincu, ce soir je balcone muni d’un parapluie pour me protéger des postillons du voisin du dessus.
Mais comment applaudir, quand on brandit un pépin ?
Question idiote, de toutes façons j’ai pas de balcon.

22/03/2020 16:33 par ChrLs

22/03/2020 à 11:09 par Assimbonanga

Vive l’immo-bilier en ces temps de confinement.

22/03/2020 16:47 par calame julia

Qui peut encore croire qu’une révolution adviendra après le confinement ? Quand pendant deux mois le canapé
aura remplacé tant d’autres activités ?
La trouille est là en fait : ne rien faire pour ne pas déroger à son si maigre confort standardisé !
Fastoche de se mettre au balcon ! à la fenêtre entre deux séries...

22/03/2020 16:50 par JavaLaFlute

Vu sur Twitter :
« Du fric, du fric, pour l’hôpital public ! » :
https://twitter.com/atterres/status/1241427916006645762

Macron et le gouvernement tentent la récup de la solidarité citoyenne...
Nous ne sommes pas dupes :
#OnApplaudit mais #onnoublierapas ✊
"Plus de fric pour l’hôpital public"
https://twitter.com/EntendsMavoix/status/1241493200499589120

22/03/2020 17:07 par JavaLaFlute

@irae
Voilà le parfait exemple du/de la militant.e grincheux.se qui en reste au niveau de la déploration du constat et refuse de faire l’effort de se tourner vers le futur.
"Le néolibéralisme détruit les services publics" ???!!!! AH BON ??? MERCI EINSTEIN ; )
Et si vous essayiez de comprendre que cette pandémie peut permettre de révéler à une grande partie de la population QUI N’A PAS VOTRE NIVEAU DE CONSCIENCE POLITIQUE de se rendre compte JUSTEMENT des conséquences du Macronisme et du capitalisme ???
Comment porter une réflexion politique engagée avec des gens qui ne sont pas politisés ? C’est impossible, c’est pourquoi il faut d’abord les faire s’intéresser à la politique, leur faire prendre conscience des travers de notre système. Et ce n’est pas avec des tracts que ça va fonctionner (on serait déjà au courant).
BREF faites un effort camarade.
Je ne sais pas quel âge vous avez mais à priori on ne peut pas dire que les stratégie mises en place jusqu’à aujourd’hui par la gauche pour faire la révolution des consciences ont fonctionné. Alors si on essayait quelque chose de nouveau ?

22/03/2020 17:47 par Assimbonanga

Tenez-vous bien : même Retailleau est pour les applaudissements. Autant dire que ça ne veut plus rien dire et qu’ATTAC s’est fait récupérer.
Faites imprimer et signer l’attestation sur l’honneur après avoir coché les cases vous concernant !
L’hôpital, ça a un coût.

22/03/2020 17:50 par Bruno

Merci à Valentine Delbos pour son article et à JavaLaFlute pour le fait d’enfoncer le clou.

1/ Sus aux pisses-vinaigres, aux pisse-froids et aux papas rassis...
2/ Toutes et tous à la fenêtre ou aux balcons à 20 heures chaque jour, avec applaudissements envers les soignantes et les soignants de l’hôpital public, avec banderoles, instruments de musique et slogans jaunes dans la nuit noire ou étoilée !
3/ Vive le "Printemps des Balcons" contre Macron et sa clique d’incapables criminels !
4/ Ce soir on crie " Vive l’Hôpital Public " & " Macron Démission ! "

22/03/2020 18:27 par Disjecta

Et si "je suis balcon", plutôt "je suis un lapin dans les phares ?" Voir dans les applaudissements de 20h une prise de conscience politique c’est frôler ce qu’on pourrait appeler la "nunucherie". Ou l’aveuglement suprême. En vérité, les révolutions n’impliquent pas le réveil du plus grand nombre, du marais petit-bourgeois tout fier de se retrouver derrière des slogans comme "Je suis Charlie" ou "Je suis balcon", union sacrée qui permet aux assassins de passer le mauvais moment (et de continuer à passer leurs saloperies). Elle implique une frange populaire pressurée, affamée, qui n’a plus rien à perdre (contrairement aux petits-bourgeois, qui aura toujours un petit quelque chose qui le fera hésiter à se mettre sur une barricade) et un état désorganisé et devenu totalement fasciste, avec des morts et la nécessité d’une sérieuse purge derrière (si nécessaire à la guillotine : on parle d’assassins de masse quand même). Et la petite-bourgeoisie molasse qui tout d’un coup a peur pour ses fesses parce que le massacre de l’hôpital public ça pourrait finalement la toucher aussi, elle se contentera juste de se terrer pendant ce moment-là et d’essayer ensuite de récupérer la révolution, c’est-à-dire en fait de l’enterrer. Vos applaudissements de 20h, c’est bon pour les quartiers gentrifiés de Paris et des grosses villes de province. Exactement comme le ridicule "Je suis Charlie" d’autrefois.

22/03/2020 20:31 par legrandsoir

Exactement comme le ridicule "Je suis Charlie" d’autrefois

LGS s’honore de n’avoir jamais été Charlie et même d’avoir dénoncé ce qu’est devenu ce canard.
MV.

22/03/2020 18:32 par Assimbonanga

Bien reçu, @JavaLaFlute !
En fait, au journal de Laurent Delahousse sur France 2, on n’entendait pas les : " Du fric ! Du fric ! Pour l’hôpital public. "
C’est marrant comme ils ne font entendre qu’une partie de l’information...

22/03/2020 19:35 par irae

Je me permet de citer ci-dessous la livraison du soir de michel onfray.

Mais combien, parmi ceux-là, postillonnant du haut de leurs balcons, gavés par la propagande maastrichtienne, ont voté pour des candidats qui, droite libérale et gauche libérale confondues, ont justement fabriqué cet hôpital kafkaïen où l’on contraint de pauvres soignants à distribuer la mort ou à conférer la vie en vertus de plans de route décidés depuis un quart de siècle par cette Commission européenne, qui n’est pas élue, et qui impose sa loi, aujourd’hui dans le sang et les larmes, les glaires et les crachats, aux sujets de l’Empire maastrichtien ?

 Combien ?

Je n’ai pour ma part pas envie d’aller sur mon balcon pour bêler avec les moutons. Je pense à ces gens formidables, en effet, qui m’ont sauvé d’un infarctus quand j’avais vingt-huit ans, qui ont été près de moi lors de mes deux AVC, qui ont si bien accompagné ma compagne pendant les dix-sept années de son cancer et de ses chimiothérapies avant qu’elle finisse par mourir, et qui, de fait, méritent notre profond salut. Mais pas depuis dix jours...

Ceux qui ci-dessus m’envoient des insultes en guise d’argument font l’économie de toute réflexion au-delà de l’émotion et maintiennent la croyance qu’étant nombreux ils ont raison. Ouhlala c’est pas bien de pas penser et faire comme "tout le monde".
Comme disait Brassens dans la version espagnole "la mala reputation". Todos todos me miran mal salvo los ciegos es natural !

22/03/2020 19:56 par irae

@joueur de flute
Ha ces démonstrations tellement modernes et inutiles. Ces jesuis untel, ces amas de fleurs et de bougies sur les places publiques avec ces visages concernés ou consternés guettant patiemment la caméra qui pourrait passer par là cela fait de si beaux reportages après la bataille et son petit quart d’heure warohlien. Sauf que là, confinement oblige, les bobos ont trouvé un autre moyen de montrer comme ils sont concernés à la face du monde. Obligation est faite à tous de se soumettre à toute cette spontanéité et défense de rire ou de critiquer. Vous avez de la chance que je n’aie pas de vrai clavier car l’exemple type du sachant dispenseur d’injonctions aussi creuses que celles du jupiter de la somme (essayer un nouveau type de quoi ?) en aurait pour son compte.

22/03/2020 22:05 par Toff de Aix

Rien à rajouter...

22/03/2020 22:14 par Disjecta

Pas de doute là-dessus, Maxime. Mon message s’adressait à Java-la Révolution-avec-des-flûtes-et-des-fleurs, et accessoirement à cette Valentine Delbos, j’aurais dû le préciser. Et j’avais tout à fait compris que LGS publie cet article pour faire réfléchir et permettre à chacun de développer ses arguments. Évidemment, quand les arguments en face sont simplement de dire "à bas les pisse-aigris", on imagine que la réflexion qui se loge derrière n’est pas des plus profondes. Mais c’est le propre des petits-bourgeois de se regarder le nombril et de s’imaginer à la proue du peuple avec leurs bisous et leurs applaudissements depuis les fenêtres, quand on parle de guerre de classes et d’une lutte à mort qui fera nécessairement couler le sang (et on entendra ces petites natures protester contre la violence de notre camp, dont ils ne font fondamentalement et structurellement pas partie, pour se ranger aussi sec et le doigt sur la couture derrière l’Ordre bourgeois et "pacificateur").

22/03/2020 23:14 par ChrLs

Bon ,c’est comme çà ?
Ok !
Tous ensemble sur le balcon ! Ouais ! Ouais !
Craaaaacc !!!
Tous ensembleeeeee !!!!! Heeeeeiiinnn !!!!

merci bonsoir ,non mais .

22/03/2020 23:38 par Papa Razzi

Ohé du balcon !
Faut pas vous énerver comme ça, nous sommes encore en République, vous faites ce que vous voulez.
Et puis comme on dit, le ridicule ne tue pas. (L’hypocrisie, non plus)
Y’a même du pognon à se faire : « Bonbons, caramels, esquimaux, chocolats ? »

23/03/2020 02:50 par Bruno

@ Ils se reconnaitront

En pleine pandémie de Covid-19, l’Hôpital public se défend présentement et d’abord sur les balcons car les soignantes et les soignants n’aimeraient pas nous voir propager la pandémie dans des manifestations de rue inconsidérées sous prétexte de vouloir montrer son bien fondé, ses biceps ou sa grande gueule. Surtout à l’heure où les médecins commencent eux-mêmes à mourir, terrassés par le Coronavirus.

Personne avant la pandémie de Covid-19 n’a attendu les puristes machistes ici présents pour manifester pour l’hôpital public sans compter toutes les manifestations complémentaires pour un autre monde, une autre société et d’autres rapports humains non fondés sur la haine, le gain, la spéculation, l’exclusion ou l’extinction du vivant et par voie de conséquence l’extinction de l’Humanité. A l’heure où les néolibéraux veulent trier les malades pour savoir qui aura le droit de vivre, certains ici se proposent de trier les individus pour savoir qui est vraiment "du peuple" et qui ne l’est pas. Difficile de ne pas en rire ou en pleurer tant deux propositions stupides en quelques heures se bousculent au ras des pâquerettes ou en bas des balcons.

Même hurlés dans sa cave, deux injonctions imbéciles ne font pas une bonne idée.

23/03/2020 09:45 par Disjecta

@ Bruno
On s’est reconnus, Bruno-la-révolution-depuis-mon-canapé. "Puriste-machiste", "stupide" et "imbécile" ne font toujours pas, pas plus que le "pisse-aigris" d’avant, un argument. Tout juste un jugement de valeur sans fondement donc ne valant rien. Quant à l’analogie entre tri néolibéral des malades et tri entre le petit-bourgeois qui ne se sent plus pisser d’applaudir depuis son balcon et le prolo qui se prend depuis trente ans tous les rêves européistes du même petit-bourgeois (plus les injonctions bien pensantes à ne pas se tromper de vote au second tour parce que pour le petit-bourgeois, Mélenchon au premier tour c’était "too-much" quand même, avec ses vociférations et ses grimaces, et il préféra voter Verts, Hamon voire directement - autant "faire barrage" tout de suite - Macron), c’est du même ordre.
Les applaudissements depuis les balcons, c’est comme l’union sacrée en août 1914, alors que nos braves piou-pious partaient dans les tranchées se faire défoncer applaudis par les braves bourgeois planqués de l’arrière, déjà depuis les balcons. Et on lançait des fleurs. Et on conspuait les pisse-aigris, qui n’avaient pas confiance en notre armée et au fait qu’on serait à Berlin à Noël.
Désolé, le moment n’est pas à l’union sacrée, à tous se féliciter et se dire qu’ensemble, on va la battre, cette foutue pandémie. On n’est pas "tous ensemble". Une bourgeoisie mène une lutte à mort, morbide, démente, psychotique, pour augmenter toujours plus son magot, et cette bourgeoisie ne s’arrêtera que par la force (vos fameux "puristes-machistes" ce qui est ignorer un peu lestement le rôle que jouèrent les femmes dans les révolutions, 1789, 1848, la Commune, 1917, etc.). La petite-bourgeoisie se pose au milieu, vouée à mettre l’huile dans les rouages du moteur capitaliste, éduquer le prolo, soigner le prolo, faire des injonctions au prolo qui doit bien se tenir, qui ne doit pas crier trop fort, qui doit applaudir depuis son balcon sinon c’est un "pisse-vinaigre". Le prolo, tout en bas, le seul qui bosse vraiment, c’est lui qui se prend tous les engrenages de la machine capitaliste, qui se fait laminer, dont les usines ferment, avec la promesse petite-bourgeoise que l’Europe sociale elle va se faire, ça va venir, mais pas de replis nationalistes, quelle honte, quelle visée rétrograde !
Lordon a posé les termes du débat : dans une révolution, c’est toujours la bourgeoisie qui décide du niveau de violence. Elle fera tout pour empêcher une solution pacifique à la Mélenchon. D’abord comme en 2017, avec une campagne de propagande gigantesque, et si cela ne marche pas (peu de chances tout de même, le petit-bourgeois est parti pour voter en masse l’arnaque Jadot-les Verts en 2022 puis se ranger à nouveau sagement derrière Macron), guerre de tranchées économique pour faire échouer avant même qu’il n’ait commencé un gouvernement Mélenchon. Désolé, Bruno-la-révolution-depuis-mon-canapé, mais le temps des papouilles, c’est fini. Dans ce moment où le rideau s’écarte fugitivement pour laisser voir qu’on a bien affaire, avec la bourgeoisie et ses sbires, à des assassins de masse, prêts à tout pour défendre leurs magots, le temps est à la haine, au ressentiment, à la colère et aux Marat éructant et vomissant depuis leurs caves pour empêcher le Marais de rester confortablement au milieu du gué, à applaudir ses pioupious allant en première ligne depuis son balcon.

23/03/2020 10:16 par Assimbonanga

M ! R A C L E
Suite à l’arrivée en Italie de 53 médecins cubains, France Inter reconnaît enfin leur présence dans la lutte contre Ebola. Il était temps !
Il faudrait maintenant sortir du mensonge sur le Venezuela et reconnaître que Juan Guaido est une crevure de l’acabit de Jair Bolsonaro et que c’est une honte que Macron soutienne ce dangereux individu !

Le problème que nous avons, c’est la publicité, rendre public, faire savoir. Les chiens de garde du système (médias dominants) , sans avoir besoin de se concerter, veillent à étouffer notre communication ou à la déformer. France-Inter, notre radio officielle, a toujours fait silence sur le chavisme. France-Inter sur le Venezuela ne colporte que la com des USA. France-Inter est complice de Guaido, de ce fait.
Pour ce qui est des applaudissements, il est clair que les informations sont brouillées, à dessein. Ma foi, ceux qui sont motivés à continuer cet applaudissement militant devront lui adjoindre des calicots , des banderolles et tout moyen de nature à faire sortir l’information de la confidentialité où elle est confinée.
J’ajouterais que la déchéance de l’hôpital public provient des campagnes électorales de tous les partis qui prônent les exonérations de cotisations sociales pour augmenter le salaire sans que le patron ne débourse un euro (FN), les baisses d’impôts, les "économies", les diminutions du nombre de fonctionnaires. Il faut que chacun sache qui sont ces partis qui attaquent le service public méthodiquement : FN, LR, LRem.
Ne manquez pas de faire valoir l’attestation sur l’honneur auprès des Retailleau et cie lorsqu’ils s’avisent d’applaudir pour noyer le poisson. L’hôpital public ça ne marche que s’il y a des recettes pour ça.
Et pour finir, incantation matinale : que le grand cric croque Zemmour, Hanouna, Pascal Praud et Appoline de Malherbes ! Et Agnès Verdier-Molinié. Tiens qu’est-ce qu’elle devient, celle-là ? Ils ne l’ont pas sortie de son IFRAP pour taper sur les fonctionnaires ?

23/03/2020 12:23 par irae

@disjecta
100% approuvé.

23/03/2020 14:38 par ChrLs

_Drrrriiiinnng !!
_Allo ?
_Bonjour ,c’est pour dénoncer mon voisin.
_Ha bon ? Vous ne faites plus la fête !?

23/03/2020 15:06 par Yannis

Merci Disjecta pour cette mise au point. Depuis l’avèvenement de la pensée facebook, tout se doit d’être dans l’acceptation affective et la positive attitude. C’est mal de s’énerver pour de vrai et dire les choses sans masques ni émoticicônes souriants. Certains et certaines ne se rendent même plus compte de cette aliénation, c’est pour dire...

Mais allez, un peu de bonne humeur, après le moment balcon à 20h, on pourrait inaugurer le moment toilettes du 21h, où tout le monde tire la chasse ensemble et on ne se rappelle plus de ce qui s’est passé dans la journée ou la veille, car seuls importent les lendemains qui chantent et les matins radieux, bref le petit moment ricoré où tous les peuples de ta terre se donnent la main (avec des gants et des masques quand même :)

23/03/2020 15:12 par Bruno

@ Disjecta :

Vidéo / Député français J.L Mélenchon : Coronavirus : « Le monde d’après doit commencer maintenant » :
https://melenchon.fr/2020/03/22/video-coronavirus-le-monde-dapres-doit-commencer-maintenant/

23/03/2020 17:20 par irae

Oui bruno on sait on l’a lu l’article et alors. Il vous faut un grand timonier pour tenir droit dans vos godillots ?
Pas nous. Si on sait bien pour qui on vote on ne suit pas servilement en bêlant toutes les consignes et on critique ce qui a lieu de l’être et on se fait même encore injurier pour ça. Et même qu’ayant lu ça on continue à ne pas en être c’est dire notre grincherie, pisse-vinaigrage et excès de lucidité pessimiste et tue la joie. Et même qu’en étant rarement de l’avis d’Onfray il arrive qu’il écrive quelques lignes utiles.
Décidément il ne fait pas bon ne pas penser unique par les temps qui courrent (sur son balcon).

23/03/2020 17:38 par Autrement

Je me permets d’intervenir, parce qu’au vu des commentaires, mon impression première se trouve renforcée : le sujet de cet article est complètement en porte-à-faux. À faux sujet, faux questionnement et faux débat (par faux débat, j’entends un débat qui fait reculer le problème au lieu de le faire avancer) :

Approuver ou bien critiquer nos concitoyens qui sortent applaudir sur leurs balcons tous les soirs à 20h en signe de soutien aux personnels hospitaliers ? Choisis ton camp camarade.

Il apparaît que pour les uns, ceux qui critiquent les "balcons" sont des aigris se complaisant dans le sectarisme et l’impuissance.
Pour les autres, ceux qui approuvent les "balcons" sont des bisounours paumés prêts à suivre comme des moutons n’importe quel "Je suis".
À ce compte-là, si c’est ça les deux "camps", tout le monde est perdant, plus de solidarité ni d’action possibles !

La question même "je suis balcon" n’a aucun sens en français, pas plus que n’en avait le "je suis Charlie". Cette identification émotionnelle ne fait que dissimuler toutes les confusions et dérobades.
Applaudir les soignants "au balcon" peut signifier, évidemment, la solidarité sincère et active avec les soignants, le désir de les soutenir publiquement ; mais ce geste signifie aussi, comme on le voit dans les beaux quartiers ou dans les sondages de popularité, l’approbation de "l’union sacrée" et des discours de Macron, lequel, pour faire oublier le reste, se gargarise d’encouragements et de compliments à l’égard de ceux-là mêmes qu’il a matraqués et mutilés lorsqu’ils manifestaient pour le service public de santé.

Autant les banderoles de "20h au balcon" affichant "du fric pour l’hôpital public" ont un sens positif, autant le "20h au balcon", réduit à un geste grégaire, sert d’alibi facile à tous les politiquement planqués. La formule "je suis balcon" n’a aucun sens personnel, c’est un phénomène à analyser d’un point de vue sociologique ; en faire un critère moral ou politique,- Attac ou pas - est trompeur.

Il ne s’agit pas de distribuer bons et mauvais points, mais avant tout de remettre sur ses pieds la formule de Gramsci, ici présentée de façon bancale, couipée en deux, et trop souvent utilisée à contre-temps, dans des sous-entendus et de fausses identifications.
Car il n’y a pas deux sortes de révolutionnaires, les "pessimistes de l’intelligence", éternels sarcastiques et ricaneurs des efforts des autres, et des "optimistes de la volonté", toujours dupés par des espérances illusoires et se battant contre des moulins à vent.

Dans l’idée de Gramsci, le vrai révolutionnaire, le militant ou simplement le citoyen vraiment politisé, agit de façon intrinsèque et indissociable, À LA FOIS avec le pessimisme de l’intelligence, c’est—à-dire, la lucidité dans l’analyse des difficultés et des incertitudes d’une situation, ET l’optimisme de la volonté, c’est-à-dire l’effort d’évaluation des possibles positifs, et la détermination à engager une action efficace pour renverser l’état de choses.
Alors approbateurs ou critiques des balcons, peu importe, pourvu qu’on ne se trompe pas d’ennemi !

23/03/2020 18:25 par Valentine Delbos

Petite mise au point après les réactions à mon article.
1> Le "JE SUIS BALCON" -avec un point d’interrogation- n’avait pour but que de servir de titre accrocheur. Vous aurez remarqué que je n’en reparle pas dans mon billet. Vous aurez remarqué aussi que je m’adresse aux CAMARADES et MILITANT.E.S et que je propose une publication au Grand Soir, il y a peu de chances pour que je sois une adepte du "Je Suis Charlie".

2> Pour rappel l’appel à crier aux balcons, inspiré du phénomène italien, a été lancé en France par ATTAC ainsi que par des députés de gauche (FI, cocos) et soutenu pas de nombreuses figures et militant.e.s de gauche (je n’inclue pas le PS qui ne fait pas parti de "ma gauche" qui ont souligné le fait qu’il était important de donner un sens politique à cette "mobilisation".

3> Il faut vraiment être limité pour penser que quelqu’un pourrait croire que crier au balcon peut être assimilé à faire la révolution ou je ne sais quoi. Le but de mon billet est simplement d’essayer de faire comprendre qu’en tant que personnes engagées de gauche nous devrions nous réjouir de voir nos voisins montrer leur solidarité envers les travailleurs hospitaliers, car cela PEUT ETRE LE DEBUT D’UNE PRISE DE CONSCIENCE POLITIQUE, une première étape. Car une fois la crise passée -et tout porte à croire qu’elle va empirer et qu’elle montrera à quel point nos soignants sont des héros/héroïnes- et alors qu’il faudra rendre des comptes, plus de personnes pourront comprendre et soutenir les demandes des travailleurs et s’unir aux critiques envers le gouvernement de Macron.

Crier aux balcons ça ne va pas changer grand chose, certes, mais on est mieux avec que sans, n’allez pas chercher plus loin.
Verre à moitié vide ou à moitié plein ? Esprit ouvert et tourné vers l’optimisme ou fermé et grincheux ?

PS. > @ Disjecta De quel droit me traitez-vous de "petits-bourgeois" !?! Lisez mon texte et j’y précise que j’habite dans une cité HLM de banlieue parisienne. Je suis aussi au chômage. La personne avec qui je vis aussi. Vous pensez vraiment que mes voisins sont des petits-bourgeois ? Qui êtes-vous pour vous autoriser à insulter les gens ainsi ? Pour qui vous prenez-vous ? Vous êtes l’exemple parfait des personnes aigries auxquelles je fais référence : vous êtes un donneur de leçon qui se considère parfait et qui préfère critiquer depuis son clavier plutôt que de s’unir à un mouvement qui est surtout populaire. Heureusement les nouvelles générations arrivent, et elles ne vous ressemblent pas.

23/03/2020 18:41 par Papa Razzi

Pour aider les hôpitaux, il existe ce geste tout simple qui fonctionne pas mal.

Après c’est comme les restos du cœur, moi je ne donne jamais rien par principe, car cela revient à dégager l’État de ses responsabilités.
De plus les impôts me ponctionnent copieusement chaque mois, or si je ne suis pas à plaindre, je suis bien loin d’être riche.
Clap ! Clap ! (de fin)

23/03/2020 19:08 par irae

plutôt que de s’unir à un mouvement qui est surtout populaire

Hélas c’est là qu’est l’os, ce mouvement n’a rien de populaire. Comme l’explique Lordon et les historiens encore une fois il s’agit d’un mouvement initié par la bourgeoisie.

23/03/2020 19:21 par Assimbonanga

@Valentine, un joli prénom. Tsé que ta dernière phrase n’est pas gentille ? Es-tu certaine d’avoir lu tous les commentaires ? C’est marrant comme les miens n’intéressent jamais les gens énervés, comme Jérôme Rodriguez par exemple...

23/03/2020 20:32 par Bruno

@ Ils se reconnaîtront

Une amie parle :

" 1/ Sachez que je suis dégoûtée par vos grandiloquences politico-intellectuelles de bourgeois bien cultivés et éduqués ( Croyez-vous que les gens que je côtoie quotidiennement en banlieue parlent de Mao le grand timonier ??? ) 2/ Où habitez-vous pour croire que seuls les petits-bourgeois applaudissent aux balcons de Paris ou des grandes villes de Province ? Il semblerait que vous n’habitiez pas dans des cités populaires où les applaudissements s’amplifient chaque jour. 3/ Tout comme vous, j’ai refusé de participer aux manifs
" Je suis Charlie " trop niaises ou de voter EELV pour les mêmes raisons. 4/ Vous ne savez rien de toutes les actions politiques et sociales que je suis en train de mener sans m’en vanter sur des blogs ; connaissant trop le régime dans lequel nous vivons actuellement. 5 / Conclusion à mon humble avis : Allez-y un peu plus discrétos et continuez comme moi et avec moi ! "

23/03/2020 22:29 par Assimbonanga

Les clameurs s’élèvent des balcons. En effet, ce soir au JT de France 2, j’ai cru reconnaître vaguement le "Emmanuel Macron, oh tête de ", mais c’était assez discret comme son et très vite escamoté.
Bien, bien, bien.

24/03/2020 06:56 par pierreauguste

Un article et 42 commentaires(jusqu’à présent) pour nous dire pas grand chose si ce n’est que chacun fait ce qu’il veut et c’est bien comme ça...Le résultat,l’analyse,les conséquences,le but etc..Assez peu de choses en fait.
Pendant ce temps,les hyènes de l’hôpital privé sont aux aguets,Macron prépare la suite ,et les gens meurent du libéralisme....Peut-être serait il plus sage de s’intéresser à la proposition sur le"coût de l’hôpital" plutôt que de nos quelques relents(de vieux) judéo....

24/03/2020 09:44 par Assimbonanga

L’information a du mal à passer. Chanter n’étant pas interdit, il faudrait affiner la stratégie et lorsque des balcons, des fenêtres et des lucarnes ne s’élèveront plus que des refrains de Gilets-Jaunes et de manif des retraites, ce sera plus explicite.

Moi, j’ai 30 minutes de marche aller-retour rien que pour atteindre ma boîte aux lettres donc, évidemment, je ne participe pas à ce grand moment d’éveil musical : il n’y a personne dans les bois qui m’entourent. Je comprends la difficulté où se trouvent les habitants des villes, ça doit être horrible. Du coup, je ne risque pas de savoir ce qui se passe et est-ce que les médias dominants laisseront filtrer de telles informations ?

Michel Onfray a le diplôme, c’est un philosophe professionnel. Il a sa petite boutique ici. Moi, je ne suis que philosophe amateure si bien que je ne vends pas mes traits de génie. Comment Michel peut-il être sûr à 100% de sa fiabilité cérébrale au jour le jour et que certains jours il ne déplafonne pas ? Moi, je sais que certains jours je surchauffe et m’emballe un peu trop...

Nous rions bien chaque soir depuis que les journaux de l’officialité annoncent l’arrivée fracassante de l’hôpital de campagne des Macron. Or, hier, plus de nouvelles. Que s’est-il passé ? Une couille dans le potage ? Brigitte et Emmanuel ne viennent pas l’inaugurer avec la ministre des armées ? Hôpital de campagne quand on est en ville et qu’on dispose de gymnases et d’hôtels désertés ! Quelle opérette ! Les Macron ne sont-ils pas de plus en plus détestés ? Depuis les balcons, les fenêtres, les lucarnes, n’est-ce pas ce cri de colère que l’on va entendre ?

Deux ou trois choses qu’il faudra retenir : 1/ les Évangéliques ont été les prosélytes du virus. 20 morts dans une EPDHAD où le personnel assistait au foyer infectieux de Mulhouse. 2/Tous les partis qui prônent des baisses d’impôts et de cotisations sont coupables de l’appauvrissement du système de santé : LRem, LR, RN. Parce que l’hôpital, ça a un coût.

24/03/2020 10:45 par Disjecta

Désolé Valentine Delbos, l’intention n’est pas de vous blesser personnellement mais il faut assumer ses opinions et accepter de les voir se faire critiquer. Votre catégorisation entre les pessimistes de la raison aigris et les optimistes volontaires n’est pas pertinente, outre son caractère injonctif problématique (« Sortez sur votre balcon hurler votre joie, ou vous êtes des aigris ! »). Je la compare donc au mouvement « Je suis Charlie » et à l’union sacrée de 1914, lorsque les planqués bourgeois applaudirent les pioupious qui partaient se faire défoncer à l’obus sur le front. L’unanimisme ne me semble jamais une bonne chose, d’autant plus s’il s’impose avec des bons sentiments qui n’ont la valeur que de leur généralité et une caractérisation de ses contradicteurs qui ne relève que de l’insulte.
Vous aurez remarqué que « notre » camp est loin de baigner dans l’unanimité. En 2018, le mouvement Ensemble de Clémentine Autain s’est associé à la campagne orchestrée par les fascistes pour faire tomber Maduro au Venezuela. Dans les manifs ensuite, lorsqu’on soulevait ce point d’achoppement (euphémisme) avec la poignée de militants d’Ensemble, on se faisait insulter d’« ami des dictateurs » ou, plus crûment, de « salaud ». Malgré cela, Ensemble est toujours dans la France Insoumise.
Le rejet d’Étienne Chouard par la plupart des cadres de la France Insoumise est également un point qui pose problème. Le type travaille sur la nécessité d’une assemblée constituante depuis des années, il diffuse son travail en pratiquant de nombreux ateliers mais on le rejette parce que des journalistes lui posent des questions débiles. Pour prendre un exemple, c’est comme si vous rejetiez le plus grand épidémiologiste français (Didier Raoult) de la lutte contre le coronavirus (ce que ces ordures au gouvernement font effectivement). Mais ce rejet d’Etienne Chouard cache peut-être autre chose, le rejet du tirage au sort et de ce qu’il implique : une stricte parité sociale à partir de mille individus, où légitimement les ouvriers et les employés seront en majorité. Et ce rejet s’explique assez par le caractère essentiellement petit-bourgeois de la France Insoumise (je suis petit-bourgeois, Valentine Delbos, ce n’est pas une insulte, c’est une caractérisation sociale : le petit-bourgeois est la classe intermédiaire dont la destinée est en principe d’éduquer, de soigner, de policer le prolétariat pour permettre son exploitation par la bourgeoisie rentière ; on peut et on doit lutter contre ce déterminisme social qui fait de notre classe une classe de collabos mais la pente petite-bourgeoise est bien celle-là ; le petit-bourgeois parle d’éduquer le peuple, c’est-à-dire le prolétariat pour le faire accéder à la conscience politique ; mais le prolétariat a une conscience politique bien plus aiguë que le petit-bourgeois, comme a pu le montrer le rejet du TCE en 2005 : plus on était avancé en études, plus on avait voté « Oui » pour cette saloperie ; l’éducation, la certitude du petit-bourgeois de mieux comprendre que les autres (c’est-à-dire le prolétaire), peuvent en vérité conduire au pire des aveuglements ; ce n’est pas le prolétariat qui doit accéder à la conscience politique, c’est la petite bourgeoisie !).
Dernier point, là aussi polémique : pourquoi faut-il parler d’héroïsme à propos du travail des personnels hospitaliers et des médecins ? C’est leur travail et c’est à eux d’être en première ligne. Le gouvernement les envoie sans fusils au front ? Hélas, oui, mais combien de travailleurs supplémentaires morts à cause des deux lois travail qui ont assoupli les règles de sécurité dans les entreprises ? Et l’égoutier qui éponge notre merde dans les souterrains de nos villes et qui meure en moyenne à 57 ans, n’est-il pas bien plus héroïque en vérité ? De même pour les balayeurs, les ramasseurs d’ordure ? Combien de petits métiers de l’ombre essentiels, où les gars sont au front tous les jours, qui leur valent une espérance de vie bien plus faible que la moyenne (autant dire que là aussi, c’est le travail qui les tue) et qui ne reçoivent pas d’applaudissements et souvent un salaire au plancher ? Si je ne connais pas les chiffres pour les infirmiers, les médecins ont voté et votent en masse pour ces candidats qui ont démoli et démolissent consciencieusement ce que le CNR puis les ministres communistes, dans l’intervalle très court où ils furent au gouvernement, construisirent après la seconde guerre mondiale : notre sécurité sociale, contre laquelle les principaux syndicats de médecins et l’ordre des médecins furent vent debout. La crise sanitaire du coronavirus et le fait que les politiques pour lesquelles les médecins votent les mettent eux aussi en danger de mort (mais bien après les travailleurs prolétaires, dont les vies sont ravagées par les politiques néolibérales depuis au moins vingt ans) les feront peut-être réfléchir à leur vote mais j’en doute : pour le coup, le déterminisme social dans la classe des médecins est bien trop fort...

24/03/2020 12:41 par Assimbonanga

Bon d’accord. Ça y est. Ce n’est plus applaudissements au balcon, c’est manif au balcon. C’est plus clair !
Voyons maintenant si les forces de l’ordre vont monter enlever ces signes trop ostentatoires de chienlit.

24/03/2020 13:43 par Yannis

Ce qui est intéressant avec ce Coronavirus, c’est que comme chacun se sent en danger dans son intégrité physique (peur de la maladie, une peur des plus basiques), on commence à avoir des réactions viscérales assez représentatives du degré de solidarité et d’organisation dont est capable notre société du spectacle permanent : il ne doit pas y avoir trop de temps de pause ou d’ennui, afin de ne pas trop penser. Les petites sorties sur les balcons (pour ceux qui en ont) à heure fixe avec un verre à la main, voici l’acte révolutionnaire qu’on attend de la population.

"Dans l’idée de Gramsci, le vrai révolutionnaire, le militant ou simplement le citoyen vraiment politisé, agit de façon intrinsèque et indissociable, À LA FOIS avec le pessimisme de l’intelligence, c’est—à-dire, la lucidité dans l’analyse des difficultés et des incertitudes d’une situation, ET l’optimisme de la volonté, c’est-à-dire l’effort d’évaluation des possibles positifs, et la détermination à engager une action efficace pour renverser l’état de choses."

Très juste : on gardera la volonté et l’optimisme pour ne pas céder une once de terrain dans cette grande guerre mondialisée contre la conscience humaine, pour continuer à être présent au monde, s’informer correctement, convaincre et mobiliser ses proches, dénoncer la vacuité de ces petits actes (qui ne forment jamais aucune grande rivière ou prise de conscience générale, une fois la crise passée ; où sont les Charlies aujourd’hui ? La mode de "Je suis..." étant passé, on privilégie les flash mob et maintenant les apéros virtuels).

Mais aussi l’intelligence aiguisée et sans complaisance pour continuer à rigoler de ceux et celles qui tombent toujours dans le panneau du fun et de l’amusement pour faire passer l’amère pillule de la vérité. Que tous les balcons et fenêtres de France à la fin du confinement affichent et exigent la démission puis le jugement de Macron et de son gouvernement actuel et un changement de système politique. Une sortie de l’UE, une démocratie plus effective. etc..

C’est le moment pour les ignorants de lire l’Avenir en commun, ils se rendront compte que ce qu’ils ont rejeté il y a trois ans aurait permis de ne pas s’enfoncer davantage dans le deshonneur. Mais maintenant que le moment LFI a passé et mal tourné (on ne les a pas ménagé, opération de destruction concertée et haro sur le Méluche ; mais ses dirigeants ont aussi déconné, mal pensé leurs stratégies, trop joué sur l’effet d’adhésion affective ; on se retrouve désormais avec les restes bancales et peu convaincants d’un mouvement politique pourtant ancré bien à gauche et prometteur, mais c’est un autre débat...)-

Sinon pour dépasser le sujet des sinistres journées de confinement, on est en droit de se demander, et après ?? Est-ce que cette opération de confinement, suite à une gestion dramatique de la santé par les pouvoirs publics, sera étendue, deviendra une habitude ? Est.ce que le télétravail va devenir la norme pour la petite bourgeoisie ? L’enseignement en ligne pour toute l’EN ?? Parce que s’il s’agit de communiquer uniquement par Internet pour débattre sur des sujets de société, on peut s’attendre à un autre type de confinement virtuel, avec plus de censure et de difficultés de connexions.

Le pouvoir aurait beau jeu de dire qu’il n’y a plus d’opposition à sa politique, puisqu’il n’y a plus de Gilets jaunes sur les ronds-points.

Faudrait s’extraire de cette romantisation du confinement - la rerereredécouverte de son intimité, sa bibliothèque, ses photos de famille, comme pendant un joli dimanche un peu plus long. Je trouve que cette nouvelle manière de contraindre les corps et les esprits par la peur, la loi instrumentalisée et la force est effrayante, pas du tout cool pour le coup !

24/03/2020 20:29 par Xiao Pignouf

Manif au balcon, BAC au faton !

29/03/2020 18:49 par Mon Nom

Applaudir au balcon c’est un geste collectif qu’on auquel on peut donner une force politique, un bel exemple avec cette initiative d’une mairie de gauche de banlieue parisienne :

MONTREUIL : UN FESTIVAL « MUSIQUE AU BALCON »
La Ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a lancé un festival « Musique au balcon » dans tous ses quartiers. Tous les soirs, après les applaudissements aux personnels de santé à 20h, elle propose à des musiciens amateurs ou professionnels de se mettre à leur balcon ou à leur fenêtre pour un quart d’heure. La ville de Montreuil est en train de recenser tous les musiciens professionnels et amateurs pour organiser tous les soirs ce premier festival de musique confiné. « Sortir sur son balcon, mettre sa compétence de musicien, son art, son inspiration au service de la communauté, je trouve cela très beau », explique Patrick Bessac, le maire de Montreuil qui souhaite avec ce festival rompre l’isolement des habitants et conserver du lien social.
Source : https://www.pcf.fr/actualite_les_lu_es_locaux_face_au_coronavirus_actions_et_solidarit_s

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