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Découvrez la nouvelle monnaie de réserve mondiale basée sur les ressources.

Une nouvelle réalité est en train de se former : le monde unipolaire est en train de devenir irrévocablement une chose du passé, un monde multipolaire est en train de prendre forme.

Il fallait voir ça. Dmitri Medvedev, ancien président russe, atlantiste impénitent, actuel vice-président du Conseil de sécurité russe, a décidé de se lâcher totalement dans un déchaînement à la hauteur de la prestation de sieur Khinzal [Khinzal=une des nouvelles armes russes - NdT], qui a provoqué un choc et effroi palpable à travers tout l’OTAN.

M. Medvedev a déclaré que les sanctions occidentales "infernales" non seulement n’ont pas réussi à paralyser la Russie, mais qu’au contraire, elles " retournent à l’Ouest comme un boomerang ". La confiance dans les monnaies de réserve "s’estompe comme la brume du matin", et abandonner le dollar américain et l’euro n’est plus irréaliste : "L’ère des monnaies régionales arrive".

Après tout, a-t-il ajouté, "qu’ils le veuillent ou non, ils devront négocier un nouvel ordre financier (...) Et la voix décisive sera alors celle des pays qui ont une économie forte et avancée, des finances publiques saines et un système monétaire fiable."

Medvedev a relayé son analyse succincte avant même le jour J - comme pour la date limite fixée ce jeudi par le président Poutine, après laquelle les paiements du gaz russe par les "nations inamicales" ne seront acceptés qu’en roubles.

Le G7, comme on pouvait s’y attendre, avait pris une position (collective) : nous ne paierons pas. "Nous" signifie les 4 qui ne sont pas de grands importateurs de gaz russe. "Nous", en outre, c’est l’Empire du Mensonge qui dicte les règles. Quant aux 3 qui seront en grande difficulté, non seulement ils sont de grands importateurs mais ils se trouvent être des vaincus de la Seconde Guerre mondiale - l’Allemagne, l’Italie et le Japon, toujours territoires occupés de facto. L’histoire a l’habitude de jouer des tours pervers.

Le déni n’a pas duré longtemps. L’Allemagne a été la première à rompre, avant même que les industriels de la Ruhr à la Bavière ne se révoltent en masse. Scholz, le chétif chancelier, a appelé Poutine, qui a dû expliquer l’évidence : les paiements sont convertis en roubles parce que l’UE a gelé les réserves de change de la Russie, en violation flagrante du droit international.

Avec une patience taoïste, Poutine a également exprimé l’espoir que cela ne représente pas une détérioration des conditions contractuelles pour les importateurs européens. Les experts russes et allemands devraient s’asseoir ensemble et discuter des nouvelles conditions.

Moscou travaille sur une série de documents définissant le nouvel accord. Essentiellement, cela signifie : pas de roubles, pas de gaz. Les contrats deviennent nuls et non avenus dès lors que vous violez la confiance. Les États-Unis et l’Union européenne ont rompu des accords légaux en imposant des sanctions unilatérales et, de surcroît, ont confisqué les réserves de change d’un pays - nucléaire - du G20.

Les sanctions unilatérales ont rendu les dollars et les euros sans valeur pour la Russie. L’hystérie ne suffit pas : le problème sera résolu, mais aux conditions de la Russie. Un point c’est tout. Le ministère des affaires étrangères avait déjà prévenu que le refus de payer le gaz en roubles entraînerait une grave crise mondiale de non-paiements et de faillites en série au niveau mondial, une réaction en chaîne infernale de transactions bloquées, de gel des actifs collatéraux et de fermetures de lignes de crédit.

La suite des événements est partiellement prévisible. Les entreprises de l’UE recevront le nouvel ensemble de règles. Elles auront le temps d’examiner les documents et de prendre une décision. Celles qui diront "non" seront automatiquement exclues des livraisons directes de gaz russe, avec toutes les conséquences politico-économiques que cela implique.

Il y aura bien sûr des compromis. Par exemple, un certain nombre de nations de l’UE accepteront d’utiliser des roubles et d’augmenter leurs acquisitions de gaz afin de pouvoir revendre le surplus à leurs voisins et réaliser un bénéfice. Et certains pourraient également décider d’acheter du gaz sur le tas sur les bourses de l’énergie.

La Russie n’impose donc un ultimatum à personne. Tout cela prendra du temps - un processus graduel. Avec quelques actions latérales également. La Douma envisage d’étendre le paiement en roubles à d’autres produits essentiels - comme le pétrole, les métaux, le bois, le blé. Cela dépendra de la voracité collective des chihuahuas de l’UE. Tout le monde sait que leur hystérie non-stop peut se traduire par une rupture colossale des chaînes d’approvisionnement à travers l’Occident.

Bye bye les oligarques

Alors que les classes dirigeantes atlantistes sont devenues complètement folles mais restent concentrées sur la lutte jusqu’au dernier Européen pour extraire toute richesse palpable qui subsiste de l’UE, la Russie joue la carte du sang froid. Moscou a été plutôt indulgente en fait, brandissant le spectre d’une absence de gaz au printemps plutôt qu’en hiver.

La Banque centrale russe a nationalisé les recettes en devises de tous les grands exportateurs. Il n’y a pas eu de défaut de paiement. Le rouble continue de monter - et il est maintenant revenu à peu près au même niveau qu’avant l’Opération Z. La Russie reste autosuffisante sur le plan alimentaire. L’hystérie américaine concernant la Russie "isolée" est risible. Tous les acteurs qui comptent en Eurasie - sans parler des quatre autres BRICS et de la quasi-totalité des pays du Sud - n’ont pas diabolisé et/ou sanctionné la Russie.

En prime, le dernier oligarque capable d’exercer une influence à Moscou, Anatoly Chubais, a disparu. Une autre superbe ruse historique : L’hystérie des sanctions occidentales a démembré de facto l’oligarchie russe - le projet favori de Poutine depuis 2000. Ce que cela implique, c’est le renforcement de l’État russe et la consolidation de la société russe.

Nous ne disposons pas encore de tous les faits, mais on peut affirmer qu’après des années d’évaluation minutieuse, Poutine a choisi d’aller jusqu’au bout et de briser le dos de l’Occident, en utilisant ce tiercé (attaque éclair imminente du Donbass, laboratoires américains de fabrication d’armes biologiques, Ukraine travaillant sur des armes nucléaires) comme casus belli.

Le gel des réserves de change devait être prévu, d’autant plus que la Banque centrale russe avait augmenté ses réserves de bons du Trésor américain depuis novembre dernier. Il y a ensuite la possibilité sérieuse que Moscou puisse accéder à des réserves étrangères offshore "secrètes" - une matrice complexe construite avec l’aide d’initiés chinois.

Le passage soudain du dollar et de l’euro au rouble est un acte de judo géoéconomique pur et dur, de niveau olympique. Poutine a incité l’Occident collectif à libérer son hystérie démente pour sanctionner l’attaque - et l’a retournée contre l’adversaire en un seul geste rapide.

Et nous voilà tous en train d’essayer d’absorber tant de développements simultanés qui changent la donne suite à l’armement des actifs en dollars : le roupie-ruble avec l’Inde, le petroyuan saoudien, les cartes Mir-UnionPay co-badgées émises par les banques russes, l’alternative SWIFT Russie-Iran, le projet EAEU-Chine d’un système monétaire/financier indépendant.

Sans parler du coup de maître de la Banque centrale russe, qui a fixé le prix d’un gramme d’or à 5 000 roubles - qui avoisinent déjà 60 dollars et ne cessent de grimper.

Si l’on ajoute à cela le programme "Pas de roubles, pas de gaz", nous avons là une énergie de facto liée à l’or. Les chihuahuas de l’UE et la colonie japonaise devront acheter beaucoup de roubles en or ou acheter beaucoup d’or pour avoir leur gaz. Et il y a mieux. La Russie pourrait ré-arrimer le rouble à l’or dans un futur proche. On pourrait passer à 2 000 roubles, 1 000 roubles, voire 500 roubles pour un gramme d’or.

Le temps de la souverainté

Depuis les sommets des BRICS dans les années 2000, auxquels ont participé Poutine, Hu Jintao et Lula, le Saint Graal des discussions sur un monde multipolaire a toujours été de savoir comment contourner l’hégémonie du dollar. Cette solution se trouve maintenant sous les yeux de l’ensemble du Sud, sous la forme d’une apparition bénigne arborant un sourire de chat du Cheshire : le Rouble-or, ou Rouble adossé au pétrole, au gaz, aux minéraux, aux exportations de matières premières.

La Banque centrale russe, contrairement à la Fed, ne pratique pas l’assouplissement quantitatif (1) et n’exporte pas d’inflation toxique vers le reste de la planète. Non seulement la marine russe sécurise toutes les lignes maritimes russes, mais les sous-marins russes à propulsion nucléaire sont capables de surgir partout sur la planète à l’improviste.

La Russie est loin, très loin en avance, mettant déjà en œuvre le concept de "puissance navale continentale". Décembre 2015, sur le théâtre syrien, a changé la donne stratégique. La 4e division de sous-marins basée en mer Noire est la vedette du spectacle.

Les flottes navales russes peuvent désormais employer des missiles Kalibr dans un espace comprenant l’Europe de l’Est, l’Asie occidentale et l’Asie centrale. La mer Caspienne et la mer Noire, reliées par le canal Don-Volga, offrent un espace de manœuvre comparable à celui de la Méditerranée orientale et du golfe Persique réunis. 6 000 km de long. Et il n’est même pas nécessaire d’accéder aux eaux chaudes.

Cela couvre environ 30 nations : la sphère d’influence traditionnelle de la Russie, les frontières historiques de l’empire russe et les sphères de rivalité politique/énergétique actuelles.

Pas étonnant que Washington soit furieux.

La Russie garantit le transport maritime à travers l’Asie, l’Arctique et l’Europe, en tandem avec le réseau ferroviaire "Belt and Road Initiative" à l’échelle de l’Eurasie.

Et enfin, mais pas des moindres, on ne badine pas avec un ours nucléaire.

Voilà en substance ce qu’est la politique de puissance pure et dure. Medvedev ne s’est pas vanté lorsqu’il a déclaré que l’ère d’une monnaie de réserve unique était révolue. L’avènement d’une monnaie de réserve mondiale basée sur les ressources signifie, en résumé, que 13 % de la planète ne domineront plus les 87 % restants.

C’est le NATOstan contre l’Eurasia à nouveau. Guerre froide 2.0, 3.0, 4.0 et même 5.0. Cela n’a pas d’importance. Toutes les anciennes nations du Mouvement des non-alignés (MNA) savent de quel côté soufflent les vents géopolitiques et géoéconomiques : le moment est venu d’affirmer leur véritable souveraineté alors que l’"ordre international fondé sur des règles" mord la poussière.

Bienvenue à la naissance du nouveau système mondial. Le ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov, en Chine, après avoir rencontré plusieurs homologues de toute l’Eurasie, n’aurait pas pu mieux le décrire :

"Une nouvelle réalité est en train de se former : le monde unipolaire est en train de devenir irrévocablement une chose du passé, un monde multipolaire est en train de prendre forme. C’est un processus objectif. Il est irréversible. Dans cette réalité, plus d’une puissance "gouvernera" - il sera nécessaire de négocier entre tous les États clés qui ont aujourd’hui une influence décisive sur l’économie et la politique mondiales. En même temps, conscients de leur situation particulière, ces pays veilleront à respecter les principes de base de la Charte des Nations unies, y compris le principe fondamental - l’égalité souveraine des États. Personne sur cette Terre ne doit être considéré comme un acteur mineur. Tout le monde doit être égal et souverain."

Pepe Escobar

(1) NdT : L’assouplissement quantitatif, ou quantitative easing (QE) en anglais, est un outil de politique monétaire non conventionnelle. Utilisé pour lutter contre le risque de déflation et de récession, il consiste, pour une banque centrale, à intervenir de façon massive, généralisée et prolongée sur les marchés financiers en achetant des actifs (notamment des titres de dette publique) aux banques commerciales et à d’autres acteurs. Ces achats massifs entraînent une baisse des taux d’intérêt. (source Banque de France)

Traduction "effectuée le 1er avril mais article publié le 31 mars, donc..." par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

 https://www.strategic-culture.org/news/2022/03/31/meet-the-new-resource-based-global-reserve-currency/

COMMENTAIRES  

01/04/2022 17:49 par ozerfil

Pour Pepe ESCOBAR, c’est la fin du Dollar et de l’Occident tout-puissant pendant que pour d’autres, c’est la fin de la Russie...

Qui doit-on croire lorsqu’on n’est pas économiste ?!!

Serait-ce UNE des mesures "asymétriques" FORTES annoncées par V. Poutine en cas de sanctions antirusses...?

01/04/2022 18:25 par Auguste Vannier

Je ne me lasse pas de lire Pepe Escobar, c’est lucide, clairement exposé et avec style !
En effet Viktor, ce n’est pas un poisson d’avril, même si les USEUROATLANTISTES l’eussent préféré.
Dans la même veine, et avec la même verve, voir :
https://lesakerfrancophone.fr/pas-le-nouvel-ordre-mondial-que-vous-avez-commande

01/04/2022 18:30 par sylvain

Pourquoi les articles pro russes sont toujours bourrés de références aux armes russes qui sont super plus puissantes que toutes les autres ?? De triomphalisme sur la russie "qui va briser le dos a l’occident" et autres choses dans le genre ?
Si j’habite en france , je suis un occidental ?? quelle sympathie aurais je pour quelqu’un qui va "me briser le dos" avec "ses supers grosses armes" ou son intelligence stratégique " de joueur d’échec" .
Il n’y a pas besoin d’un poutine, la misère a déja frappé beaucoup de gens ici, même si c’est un peu mieux que dans beaucoup d’endroits .
Si il y en a qui se disent "mais non, l’occident, ce n’est pas les gens normaux, les sans dents", je leur rappellerais un proverbe mille fois vérifié, en occident ou ailleurs " quand le gros maigri, le maigre meurt" .Et vous qui lisez ce journal, vous êtes des occidentaux .

01/04/2022 19:49 par Roubachoff

@Sylvain
Oui, des Occidentaux qui savent, par exemple, voir dans une crise comme celle du Covid - la trouille érigée en mode de vie - le signe évident d’une civilisation en fin de course. Des Occidentaux qui devinent, par exemple, qu’une UE sous direction allemande et inféodée aux USA ne nous conduira pas loin. Des Occidentaux, enfin, révulsés de voir qu’on se retrouve, 80 ans après, aux portes d’une guerre - militaire ou économique, à savoir le choix entre la mort subite et la lente agonie. Poutine, quoi qu’on en pense par ailleurs, n’est qu’un révélateur. Depuis 2014, qu’a fait la diplomatie européenne, sinon emboîter le pas aux Démocrates américains ? Quand on répond "non" à toutes les demandes d’un interlocuteur et qu’on ajoute, encore par exemple, l’insulte consistant à dire qu’il n’a pas gagné la guerre dont on est responsable (Allemagne, Italie) ou qu’on a piteusement perdue (France, en étant indulgent) à quoi s’attendre d’autre qu’un chaudron qui déborde ?

01/04/2022 20:44 par robess73

sylvain .d abord 2 rappels historiques 1.la russie jusqu a moscou fait partie de l europe .2 l urss (staline) au prix de 26 millions de morts et de la destruction d environ 40% de ses villes et ressources nous a (pratiquement seule avec la résistance francaise) débarassé définitivement d hitler !respect ! ensuite sur les armes .grace a un physicien francais (non pris au sérieux par nos élites militaires)la Russie a pris 10 ans d avance sur l otan grace aux armes subsoniques ...d ou la réticence inhabituelle des usa a entrer en conflit direct avec la russie .peut on s en rejouir .....oui .l équilibre des forces perdu en 1991 est de retour !ce qui freine l imperium americain en déclin et donc dangereux .

01/04/2022 21:12 par bostephbesac

Je ne sais pas qui et ce nouveau forumer nommé "Sylvain", mais s’ il est simple citoyen Franco-européen comme moi, alors comme moi et la quasi-totalité (voir la totalité) des forumers du site, il a déjà tout perdu en tant qu’ occidental avec cette guerre déclenchée par l’ US-OTAN !

01/04/2022 21:31 par Ivan

@sylvain

Les références aux armes russes sont nécessaires pour comprendre la situation. Je n’ai pas d’admiration pour les prouesses militaires, mais hélas si l’Irak avait eu des armes de destruction massive, les USA et ses caniches n’auraient pas réduit le pays en poussière.
C’est la supériorité militaire actuelle de la Russie qui lui permet aujourd’hui de s’opposer aux politiques usaniennes. Sinon ce serait bombardement massif sur Moscou si les russes touchaient au pétrodollar comme ils peuvent le faire maintenant et non pas il y a dix ans.

01/04/2022 23:57 par Geb

@ sylvain...

Quand les Russes n’avaient pas ces super armes c’était votre pays occidental qui leur brisait le dos...

Et vous, vous regardiez où alors ???

Soyez heureux s’il ne s’en servent que pour empêcher qu’on ne le leur brise à nouveau avec votre approbation.

Et que vous "approuviez" contre des milliards ou contre un RSA ça ne change rien à l’affaire.

Quand on n’a pas d’empathie pour les autres il ne faut pas s’attendre à ce que les autres en aient pour vous...

02/04/2022 01:41 par Roubachoff

@robess73
N’oublions quand même pas la contribution de la Grande-Bretagne. Inutile de faire comme l’UE, qui, sous influence allemande, a fini par nier le rôle majeur de la Russie dans la victoire contre Hitler. Sinon, d’accord avec vous sur le reste.

02/04/2022 08:15 par keg

Serait-ce la fin du "N.O.M", enfant mort né de la cupidité morbide des "grands" de ce monde .....
Pourquoi les occidentaux n’ont pas envisagé cette pirouette du paiement en rouble... Mais que font les énarques et autres spécialistes scripturaires ’quoi qu’ils nous en coûtent et surtout cher), pour nous laisser dans la merde le moment venu.
Est-ce, réellement l’émergence d’un nouveau monde qui tiendra compte, enfin, des citoyens (citoyens de tous pays unissez-vous pour imposer votre choix et non celui de partis, plus grands diviseurs communs des sociétés) ?
En attendant notre réalité, chez nous est là devant nous et pour dans une semaine lors du premier tour de piste des comiques troupiers de service....

Journal de guerre N° 15 - https://wp.me/p4Im0Q-5un - 02/04/2022 – La démocratie (sur ou sans fond de guerre, épidémique ou guerrière), c’est quoi réellement ? Peut-on et doit-on se contenter du moins pire ? Et si nous exigions l’excellence, ne le valons nous pas ? Alors dites-le, même si les moyens sont limités. Refusez la médiocrité qui vous est imposée depuis des décennies !

02/04/2022 09:37 par Jos

Quatre nations se sont activement positionnées en vue du crash du dollar : La Chine, la Russie, l’Inde et le Brésil (cinq si l’on compte l’implication limitée d’une partie de l’Afrique du Sud). Ces pays sont également connus sous le nom de BRICS. Les BRICS sont rarement mentionnés dans les grands médias, mais il y a une dizaine d’années, on en parlait régulièrement.

La Chine a refusé catégoriquement de s’accommoder de toute sanction et travaille directement avec la Russie pour atténuer les problèmes commerciaux. Si le reste du monde ne veut pas des exportations et du pétrole russes, la Chine les achètera certainement.

L’Inde est étrangement silencieuse sur l’Ukraine, malgré les pressions incessantes des États-Unis.

Le Brésil et l’Afrique du Sud ont adopté des positions neutres sur l’Ukraine et continuent de commercer avec la Russie. Il semblerait que l’annulation de la Russie ait déjà échoué avant d’avoir réellement commencé.

Au-delà du pétrole et de l’énergie, l’influence combinée des BRICS a le pouvoir de perturber considérablement le statut de réserve mondiale du dollar américain. La Chine détient à elle seule des milliers de milliards de dollars et de bons du Trésor américain qu’elle peut écouler sur le marché quand bon lui semble. La Chine est le premier exportateur mondial et la plupart des nations, y compris les États-Unis, dépendent de la fabrication chinoise. C’est pourquoi les fermetures draconiennes de l’usine chinoise du fait de la crise Covid ont provoqué une tension constante sur la chaîne d’approvisionnement mondiale. Environ 20 % des importations aux États-Unis proviennent de Chine, dont plus de 97 % de nos antibiotiques.

Ensemble, les BRICS contrôlent une grande partie des marchés d’exportation et de fabrication. Ils n’ont même pas besoin de se débarrasser du dollar dans les échanges, il leur suffit de dire qu’ils préfèrent un panier de devises comme les droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI). La valeur du dollar s’effondrerait, et ce au milieu d’une inflation déjà en hausse.

Le grand chamboulement a commencé et s’amplifiera jusqu’à la mise en place d un nouvel ordre monétaire découlant d’une géopolitique multipolaire. Qu’il est bon ce vent venant de l’Est.

02/04/2022 10:17 par ozerfil

@ Sylvain,

Ne soyez pas effrayé par le rééquilibre russe de la terreur, c’est la garantie de la Paix !!
Sans cela, l’Ukraine serait dans l’OTAN et une guerre totale contre la Russie, en pratique complètement encerclée sur ses flancs, Nord, Sud et Ouest, se préparerait...

Il ne faut pas juger la Russie à l’aune de l’Ukraine qui est presque un problème intérieur - une guerre civile et ce sont les pires - mais sur le reste de la scène internationale où elle est autrement plus rassurante que les Occidentaux...

Si vous avez des états d’âme, forcez-vous à regarder les images horribles proposées par ce blog, à classer dans celles de la capture, la torture et l’assassinat de M. Khadafi :

https://echelledejacob.blogspot.com/2022/04/puisque-la-russie-negocie-les.html#

Vos questionnements risquent bien de vous passer...

02/04/2022 12:10 par sylvain

merci pour ces réponses .
si je synthétise un peu, on me dit surtout que la russie avait de bonnes raisons d’être en colère .Je ne dis pas le contraire, ce n’était pas vraiment la question .Le révisionnisme mis en place sur la vision de la seconde guerre mondiale, me parait des plus étranges . Pourquoi insulter gratuitement, sans bébéfice, et contre toute évidence ? Bizarre
On me dit aussi que mon pays a fait beaucoup de mal a la russie, et qu’il est normal que je paie, que je sois pauvre, riche, quelle que soit mon action ou ma condition .Qu’en tant que français j’ai déja tout perdu . Accessoirement, je ne sais pas trop quel grand mal a fait la france a la russie, mais la question n’est pas vraiment la non plus . Je comprendrais éventuellement cette position de la part d’un nationaliste russe : il estime que la france est un ennemie, alors plus les français en chient, plus ils s’affaiblissent, plus il est content. Mais je me dis que vous êtes surement pour la plupart français, ou occidentaux vu que c’est un journal en français, et là c’est plus difficile a comprendre .A moins que ce ne soit pas le cas .
S’extasier sur une puissance, quand elle est dirigée contre vous en pratique, c’est quelque chose que j’ai du mal a comprendre .Je suppose que ce qui est visé est l’impérialisme américain, ou occidental, et que ce qui fait plaisir, c’est qu’il en prenne pour son grade .
Mais en pratique, je vois des villes bombardées, des populations qui seront paupérisées, et pas qu’en europe, avec, comme d’habitude, les plus pauvres qui vont en crever, et seulement eux . Et je me dis que ce "bien" là ressemble beaucoup au "bien" des etats unis qui partent bombarder un peu partout dans le monde .Que ces impérialismes se ressemblent diablement

02/04/2022 16:57 par Danael

Selon Li Haidong, professeur à l’Institut des relations internationales de l’Université des affaires étrangères de Chine, les États-Unis ne sont évidemment pas du tout intéressés à un règlement pacifique entre l’Ukraine et la Russie car cet accord remettrait en question trois objectifs importants pour eux :
1) isoler la Russie et la couper de ses liens commerciaux avec l’Europe et par là rendre l’Europe encore plus dépendante des approvisionnements américains notamment en gaz
2) prolonger la guerre en Ukraine en soutenant militairement le gouvernement de Zelensky afin de resserrer les pays européens derrière le commandement américain de l’Otan et son financement
3) renforcer les sanctions contre la Russie pour l’affaiblir et provoquer un changement de gouvernement plus en faveur des intérêts occidentaux.
Se faisant, les Américains mettent dans leur filet non seulement les Ukrainiens et les Européens pour satisfaire leurs intérêts personnels, mais voudraient continuer aussi à écraser les pays laissés en ruines par eux, à menacer de sanctions et d’opposition frontale ceux qui commercent avec la Russie et surtout ceux qui osent se financer dans leur monnaie nationale en mettant de côté le dollar . Bref c’est une guerre économique générale et totalitaire qu’ils veulent entreprendre à présent . Trop tard pour les Américains, l’ordre mondial semble vouloir suivre une autre trajectoire que celle qu’ils veulent imposer. La confiance envers eux s’est nettement détériorée car ils respectent peu leur contrat et volent les biens d’autrui à tour de bras. Dans cet excellent article, Pepe Escobar ne fait que constater ce tournant.

02/04/2022 16:58 par Jos

@ Sylvain
Vous concluez que :"Que ces impérialismes se ressemblent diablement”.

Vous me surprenez, car la Russie n’est en rien impérialiste, elle n’a jamais attaqué un pays. En Afghanistan, la Russie a été appelée par le gouvernement de l’époque qui avait été démocratiquement élu du fait que les USA ont armé les opposants au gouvernement afghan(Al Qaîda) dans le but de provoquer une intervention de l’URSS afin que celle-ci s’épuise dans une guerre longue de 10 ans.

Les USA ont répété le même scénario avec l’Ukraine. En effet, les USA ont financé le coup d’État du Maîdan en 2014 à hauteur de 5 milliards de $ et en s’appuyant sur les groupes nazis qui par la suite ont été tout de suite intégrés dans l’armée ukrainienne pour mener la guerre contre le Dombass qui refusait de reconnaître le coup d’État factieux. cf : https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-le-yeti-voyageur-a-domicile/20140311.RUE9766/le-coup-d-etat-ukrainien-a-bien-ete-pilote-par-les-etats-unis-la-preuve.html

Les USA, la Grande Bretagne, le Canada, l’Israël ont restructuré l’armée ukrainienne et lui ont fourni des armes très modernes la transformant en une armée redoutable. La façon dont les nazis ont organisé l’armée ukrainienne est, en gros, que dans chaque « brigade » ukrainienne il y a au moins un véritable « bataillon » nazi chargé de s’assurer que personne ne négocie avec les Russes ou, s’ils le font, que ceux qui le font soient rapidement neutralisé. Cette armée est sous l’emprise des nazis et l’un de leurs chef a été nommé par Zelensky conseiller auprès du chef de l’armée ukrainienne.
De plus, les conseillers militaires ont mis en place tout une infrastructure d’autodéfense sur la ligne de front avec les séparatistes et dans les villes. D’où les difficultés de l’armée russe dans sa progression.

En résumé, la Russie - le dos au mur- a été dans l’obligation d’intervenir une nouvelle fois pour stopper l’agression US au risque de s’enliser une nouvelle fois. Tel est le but des USA en espérant provoquer à terme une révolution de couleur en Russie.
L’objectif principal des USA est d’affaiblir la Russie, la déstabiliser puis la partitionner afin de faire le même traitement à la Chine par des tentatives d’instrumentalisation des ouighours.

La survie des USA passe impérativement par la conservation de sa seule hégémonie sur le monde qui doit rester unipolaire à leurs yeux. Bref, Biden confirme pourquoi les États-Unis avaient besoin de cette guerre en déclarant : « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir »,

Source : Biden confirme pourquoi les États-Unis avaient besoin de cette guerre
Par Joe Lauria Arrêt sur info — 02 avril 2022 https://arretsurinfo.ch/biden-confirme-pourquoi-les-etats-unis-avaient-besoin-de-cette-guerre/

03/04/2022 11:21 par MARC

a re-voir : octobre /2021
https://www.mondialisation.ca/en-attendant-la-crise-financiere-internationale-de-2022/5661412

ainsi que d’autres ( sur le même site " appel à la création d’une ..." rubrique USA:OTAN
de très nombreux liens = accessibles ( ici ) dans le texte
et forcément : passé SOUS SILENCE voire CENSURE
quand on vous dit que " LA PIEUVRE " a des " cerveaux" en bout de chaque bras !

03/04/2022 17:01 par prexcision

... la Russie n’est en rien impérialiste, elle n’a jamais attaqué un pays..

Allez dire ça aux Hongrois de 56 ou aux Tchecoslovaques de 68...

04/04/2022 07:04 par robess73

Préxision.la Hongrie et la Tchécoslovaquie n ont pas été... Attaquée...au sens propre....

04/04/2022 10:26 par Auguste Vannier

La question pourrait être formulée de mon point de vue "d’occidental" français (c’est à dire colonisé par les US) : quel est l’impérialisme préférable (en admettant qu’il y ait un impérialisme Russe) ?
Je préfèrerais la souveraineté de mon pays, mais nos "élites" (le plus souvent ni choisies ni élues) nous ont trahis (Christopher Lasch, Raoul Marc Jennar, Pierre Laroutourou), en corrompant la démocratie et en bradant notre économie au capitalisme US.
Il y a plus de chance de pouvoir retrouver cette souveraineté avec ce qu’est en train de réussir l’action de la Russie : dédollariser l’économie mondiale.(processus préparé dans le cadre BRICS, et qui trouve à s’accélérer avec les sanctions financières, économiques, commerciales, culturelles, imposées par les US et suivies par l’Europe).
A ma connaissance, si l’URSS a exercé une forme d’impérialisme, la Russie ne l’a fait qu’à la marge de la Fédération et des frontières sensibles. Elle doit par ailleurs composer avec "d’énormes voisins" et affiche clairement , suivie en cela par la Chine, l’Amerique du Sud, l’Afrique-bref quasi le reste du monde non occidental- qu’elle souhaite, à l’inverse de l’hégémonisme déclaré et mis violemment en oeuvre par l’empire US, un monde multipolaire régi par un droit international fiable.
J’avoue que je préfère un monde multipolaire dans lequel aucune puissance ne pourrait imposer sa loi comme le font depuis plus d’un demi siècle les USA...

06/04/2022 13:04 par tchoo

J’arrive de moins en moins a comprendre pourquoi la Russie n’a pas utilisé cette arme monétaire qu’elle est forcée de dégainer maintenant au vu des sanctions, pour faire pression sur nos pays au lieu d’utiliser la guerre sale tel qu’aujourd’hui.
L’idée que poutine est un fin stratège s’effondre un peu, ou bien a t il subit des pressions internes qui lui font commettre ce qui semble être de plus en plus une erreur

06/04/2022 15:08 par Assimbonanga

@tchoo, je tente une hypothèse. C’est que la guerre permet le rapport de force. Sans la guerre, tout continuait tout pareil sans que Poutine puisse imposer quoi que ce soit... La guerre rebat les cartes, même si c’est dur à entendre.
@tchoo, est-ce que tu "contribuais" du temps béni où on pouvait commenter dans le blog à Mélenchon ?

08/04/2022 21:55 par Auguste Vannier

@tchoo
Pour avoir une idée de la stratégie globale de Poutine, nécessairement complexe et fine, lire l’analyse d’un très bon connaisseur.
https://lesakerfrancophone.fr/un-plan-parfaitement-realisable
Ici il s’agit d’une stratégie financiaro-économique qui piège les pays inamicaux vis à vis de la Russie. Je ne sais pas comment nous autres Européens Atlantistes allons nous en sortir, mais probablement mal. Sauf si Mélenchon est élu et qu’il sache faire comprendre à Poutine les "raisons électorales" de sa position peu amène...
Ce qui est certain, c’est que le Bruno Le Maire qui voulait mettre à genoux l’économie Russe doit bien faire rigoler son homologue à Moscou !

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