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Biocarburants : rouler ou manger il faut choisir !






RFI, 22 décembre 2006.


Un pétrole cher d’un côté, des produits agricoles bon marché de l’autre, ce sont les données sur lesquelles est basée l’essor des biocarburants. Du Nord au Sud, tous les Etats qui s’inquiétent de leur dépendance à l’égard du brut se lancent dans de vastes programmes de soutien au développement de l’éthanol et du biodiesel.

Le Canada a annoncé cette semaine ses objectifs en la matière : ce grand producteur de colza espère parvenir à un taux d’incorporation de 5% de biodiesel d’ici 2015. Le Brésil avec l’éthanol, à base de canne à sucre, a été le précurseur, les Etats-Unis avec le blé et le maïs, l’Europe avec le colza, sont en train de construire leurs capacités de trituration pour atteindre les buts fixés. On investit également dans ce secteur en Afrique, en Asie, partout où l’on roule avec des voitures diesel ou essence.

En 2020, on fera son plein en intégrant 20% de carburant vert dans les pays les plus avancés, c’est-à -dire, en Chine, en Inde, au Brésil ainsi qu’en Occident. Tout produit agricole, dont le cours est inférieur à son équivalent pétrole, est susceptible aujourd’hui d’être transformé en carburant.

Conséquences pour les marchés agricoles : ils seront de plus en plus correlés aux marchés de l’énergie. Le sucre bon marché est un fait qui appartiendra bientôt à l’histoire.

Alors évidemment, cette course en avant a un coût. Pour les Etats qui subventionnent cette nouvelle production et pour les ménages qui doivent continuer à s’alimenter, les scientifiques n’ayant trouvé pour l’instant aucune denrée de substitution au riz, au blé, au maïs, et aux huiles qui entrent dans notre bol alimentaire quotidien. La facture s’alourdit dangereusement pour les plus faibles, c’est-à -dire pour les pays qui dépendent largement des importations pour se nourrir, citons par exemple de gros importateurs de blé comme l’Egypte, le Nigeria, l’Indonésie pour le riz ou le Mexique pour toutes les denrées de base.

Sur l’échelle des priorités, une majorité d’Etats semblent considérer que la facture pétrolière et l’insécurité qui pèse sur l’approvisionnement en raison des troubles géopolitiques est plus importante que l’augmentation du panier de la ménagère, une majorité à l’exception d’un seul : la Chine. Pékin vient en effet d’annoncer une pause dans son programme éthanol. Voyant les cours du maïs s’apprécier, le gouvernement central exige des provinces qu’elles refusent dorénavant les nouvelles implantations d’usine.

Le problème posé par les biocarburants pourra bientôt se résumer par un simple conflit d’intérêt entre d’un côté 800 millions d’automobilistes et de l’autre quelques milliards d’hommes au revenu encore trop bas pour assumer la hausse des marchés agricoles.

Dominique Baillard


 Source : RFI www.rfi.fr



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Après le blé, le maïs explose, au suivant...




 Dessin : Alex Falco Chang


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