23 commentaires

Chavez, antisémitisme et campagne de désinformation : à propos d’un article calomnieux de Libération.

Caracas, lundi 9 Janvier 2006.

A la lecture de l’article de Jean Hebert Armengaud, « le credo antisémite de Hugo Chavez » (Libération du 9 janvier 2006), je fus pris de sérieux doutes personnels. Vivrais-je dans un pays ou le président démocratiquement élu stigmatiserait une part de sa population en raison de sa religion ? Le chavisme serait-il un mouvement politique antisémite ? Serais-je devenu aveugle au point de ne pas voir les pogroms bolivariens ? Serais-je devenu sourd au point de ne pas entendre les appels à la haine contre les juifs, professés depuis l’exécutif ? ( Le Monde du 9 janvier n’est pas en reste... : Le centre Wiesenthal accuse Hugo Chavez d’antisémitisme. www.lemonde.fr/web Ndlr. )

Mes doutes personnels ne durèrent pas plus longtemps que la lecture du titre de l’article de Libération. Car placé légèrement en dessous, apparaissait le nom de l’auteur de cette accusation. Jean Hébert Armengaud se fait depuis plusieurs années l’écho des accusations les plus violentes contre le gouvernement bolivarien. Mes doutes ont rapidement changé d’objet pour se porter sur la validité de l’interprétation des sources du journaliste et sa définition de la déontologie.

L’affaire n’est pas mince. Chavez est décrit comme un antisémite notoire, reproduisant les pires stéréotypes sur les adeptes du judaïsme dans la ligne directe des « protocoles des sages de Sion ».

Le journaliste de Libération nous prévient que le délit eut lieu la veille de Noël, où « Hugo Chávez visite un centre d’hébergement et de réinsertion de personnes sans domicile fixe à Miranda, dans l’Etat de Zulia. » Le 24 décembre, accompagné du maire de Caracas et de quelques ministres, le Président visitait un Noyau de Développement Endogène, modèle bolivarien d’une économie alternative, situé proche de Acevedo dans l’Etat du Miranda. Le noyau de développement endogène n’est en rien un centre d’hébergement de SDF, et l’Etat du Miranda ne peut évidemment pas être situé dans l’Etat du Zulia.

Ces précisions géographiques peuvent paraître inutiles au lecteur français mais ils sont tout de même révélateurs sur la connaissance qu’a Mr Armengaud du pays bolivarien ainsi que sa capacité à vérifier ses sources.

Elles sont d’autant plus inquiétantes que l’auteur de l’article de Libération invite ses lecteurs à consulter le site du Ministère de la Communication et de l’Information du Venezuela en preuve du délire antisémite de Mr Chavez. Or c’est précisément ce que nous avons fait. La page de présentation du discours incriminé offre au visiteur les informations géographiques que nous venons de mentionner.

Du coup, ou Mr Armengaud n’a pas été vérifier sa source, ou il parle plus qu’approximativement l’espagnol. Dans les deux cas, la rigueur de son investigation laisse à désirer. Si la désinformation commence sur des thèmes secondaires, qu’en est-il alors sur « l’antisémitisme » du président Chavez ?

Premièrement, nous devons signaler que les références à Mr Jesus Christ ont fait une réapparition dans les discours du Président Chavez. Longuement utilisé au début de son mandat, elles avaient plus ou moins disparus avant de réapparaître de façon insistante il y a quelques mois. Les admirateurs français du processus bolivarien avaient pu être étonnés, lors de la réunion à la mairie parisienne du XIe arrondissement, d’entendre celui qu’ils tiennent comme un souffle d’air antilibéral, déclarer que le « Christ fut le premier socialiste et Judas le premier capitaliste ». Ce discours, difficilement compréhensible dans notre société athée, reçoit de ce coté-ci de l’Atlantique un impact important. De plus, le Christ de Chavez est plus proche des théologiens de la libération que de l’interprétation de Benoît XVI. Il s’agit d’un christianisme au coté des plus pauvres, d’un christianisme humain ouvrant la voie à un bonheur terrien et temporel.

L’histoire de l’Amérique Latine inclut cette division théologique. Les jésuites salvadoriens, les prêtres révolutionnaires guatémaltèques ou péruviens ont souvent marqué de leur vie leur engagement religieux auprès des plus pauvres. Le haut clergé, quant à lui, a régulièrement accompagné les dictatures d’extrême droite qu’a connu le continent. Parler d’un Christ révolutionnaire ou socialiste, c’est faire participer le religieux à la guerre idéologique. C’est, par le biais de la théologie, comprendre le Christ comme volonté de combattre la domination des puissants. C’est dans cette perspective là que Chavez utilise ses références religieuses. C’est dans le contexte du retour à ces références dans ses discours que se tient l’allocution du 24 décembre 2005.

Qu’a donc dit Hugo Chavez cette veille de Noël ?

Il est vrai que le journaliste de Libération peut tranquillement dire que le discours est en ligne sur le site du ministère (PDF www.gobiernoenlinea.gob.ve ). Combien de lecteurs qui se fient encore à Libération iront éplucher un document de 26 pages en espagnol pour trouver le passage incriminé ? Pour ceux que l’expérience tenteraient, précisons que l’extrait en question se trouve en bas de la page 15. Pour que chacun se rendent compte de « l’idéologie antisémite » du président vénézuelien nous le traduisons ci-dessus.

« Je viens de terminer ce matin le dernier rapport de l’ONU sur la situation du monde et c’est alarmant. C’est pour ça que je dis qu’aujourd’hui plus que jamais en 2005 ans, il nous manque Jesus Christ, parce que le Monde est en train de se consumer jour après jour ainsi que les richesses du monde, parce que Dieu et la nature sont sagesse, le monde a de l’eau en quantité suffisante pour que chacun ait de l’eau, le monde a suffisamment de richesses et de terres pour produire de la nourriture pour la population mondiale, le monde a suffisamment de pierres pour construire pour que personne ne soit laissé sans habitat. Le monde possède pour tous, donc, mais dans les faits, DES minorités, les descendants de ceux qui crucifièrent le Christ, les descendants de ceux qui jetèrent Bolivar hors d’ici et le crucifièrent aussi à leur manière à Santa Marta en Colombie, une minorité s’est appropriée les richesses du monde, une minorité s’est appropriée l’or de la planète, de l’argent, des richesses minérales, des eaux, des bonnes terres, du pétrole, de toutes les richesses donc, et a concentré les richesses entre quelques mains : moins de 10% de la population du monde est propriétaire de la moitié de la richesse du monde entier et ... plus de la moitié des habitants de la planète sont pauvres et chaque jour il y a de plus en plus de pauvres dans le monde. Ici, nous avons décidé de changer l’Histoire. »

Vous avez sans doute remarqué que nous n’avons pas utilisé le signe : (...), fort utilisé par des journalistes comme Armangaud, ce signe permet de la même manière qu’a la télévision de faire un montage du discours original, quitte à modifierle sens, voire à lui faire dire son contraire.

Chavez commente ici un rapport de l’Organisation des Nations Unies sur l’Etat du monde. Cet extrait a pour but de condamner l’appropriation personnelle des richesses naturelles du monde. Il précise que depuis l’époque de Mr Jesus Christ, « DES MINORITES » s’approprient ces richesses aux détriment du plus grand nombre. Nous devons noter tout de suite que Mr Armengaud dans son empressement à calomnier le président du Venezuela a fait une faute de traduction. « Unas minorias » se traduit par « des minorités ». C’est-à -dire les différents types d’empires, de puissances, de classes bourgeoises qui, au fil des siècles, se sont accaparés ce que d’autres considèrent comme des biens publics mondiaux. Ainsi de l’Empire Romain qui condamna à mort le Christ, de la nouvelle oligarchie hispano-créole qui laissa mourir Bolivar sans même une chemise, ainsi que la bourgeoisie capitaliste propriétaire des sous-sols de notre planète.

Ce discours est clairement anti-imperialiste et anti-néoliberal. Le qualifier d’antisémite est une erreur de jugement dû certainement à une mauvaise connaissance par Mr Armangaud de son objet d’études.

D’autre part, c’est le journaliste de Liberation qui met en valeur le stéréotype antisémite qui est censé disqualifier Chavez. Jean Hebert Armengaud, dans sa manière de couper et transformer le discours du président, active l’antisémitisme inconscient de la société française. Parler de minorité qui tua le Christ et possède les richesses mondiales renvoie malheureusement à la communauté juive. C’est même devenu par, victoires successives de différents types d’antisémitisme, un signifiant de cette communauté religieuse que l’auteur de l’article de Liberation présente au lecteur par le biais d’un extrait réduit au maximum, épuré de son sens initial et de sa situation d’énonciation.

Pourtant, prenant pour argent comptant sa lecture approximative du discours de Chavez, le journaliste de Libération persiste et signe. Le gouvernement bolivarien est accusé de persécuter la communauté juive en envoyant des enquêteurs faire leur travail dans un centre hébraïque. A la lecture de cette accusation, on pense à la Nuit de Cristal et à ce que l’Europe a fait de plus honteux par rapport à la communauté juive de leur pays. Cependant, cette intervention a eut lieu dans le cadre de l’assassinat d’un procureur enquêtant sur les participants au coup d’ Etat d’avril 2002. Point de procès de « médecins juifs » prenant prétexte l’assassinat de Danilo Anderson ; aucune inculpation ne résultera de l’enquête au centre hébraïque, soupçonné d’entretenir des liens avec le Mossad. L’enquête suit son cours, ne prenant pas en compte les origines ethniques, religieuses, nationales des assassins du procureur.

Qu’importe. Pour Armangaud, les mensonges conjugués font illusion de vérité. Ainsi, plus on en dit, plus on jette le doute.

Qu’importe que le Venezuela, partenaire économique de l’Iran, fut un des premiers pays a désavouer le président Mahmoud Ahmadinejad dans sa volonté de « rayer Israël de la carte », qu’importe que Ceresole ne soit resté que quelques mois dans l’entourage du président et n’ait imprégné le chavisme d’aucune tendance d’antisémitisme d’Etat.

Cette campagne sur le prétendu antisémitisme de Chavez est tant un révélateur d’une nouvelle campagne de calomnies que d’un journalisme d’approximation. Source originale citée ignorée, transformation de rapports ou d’autres articles dans le but de coller à son à priori idéologique, méconnaissance du terrain et de l’objet traité.

Sur cette ignorance pratique, coule tranquillement le venin de la désinformation.

Romain MIGUS

 Transmis par le Cercle Bolivarien de Paris.
http://cbparis.free.fr

[- ATTENTION : suite à un ennui technique, une bonne partie des messages sur le forum été perdu. Veuillez nous en excuser. Red. ]

COMPLEMENT :

Campagne de diffamation contre Hugo Chavez : Lettre ouverte au Centre Simon Weisenthal, par Viktor Dedaj.

Jean-Hébert Armengaud est un récidiviste ....<BR>
www.acrimed.org

Plusieurs mouvements juifs du Venezuela et des USA désavouent le Centre Simon Wiesenthal et défendent le Président Chavez, par Marc Perelman, 13 janvier 2006.

Mon cher Edouard (de Rotschild), par Viktor Dedaj.

Venezuela : voisinage dangereux, par Noam Chomsky.

Le Vénézuéla avance à grands pas : la misère recule, par Romain Migus.

Le Venezuela retire ses capitaux des USA, par Philippe Grasset.

Liliane Blaser, une histoire bolivarienne, par Benito Perez.

Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

10/01/2006 11:06 par gdronni

L’acusation d’antisemitisme, ainsi que de revisionnisme est MAINTENANT un classique de la propagande.

On peut penser à Noam Chomsky qui s’est fait lourdement avoir il y a quelques temps pour avoir préfacé un livre d’historiens révisionnistes : depuis il traine cette corde au cou dans les medias bien-pensants ou pro-US. Cette préface expliquait grosso-modo que baillonner la liberté de penser n’etait pas digne et qu’il faut laisser s’exprimer toutes les idees, sous peine d’en finir un jour avec la liberté.

Maintenant nous pourrons faire le tri dans les medias serieux et non-serieux quand viendra un article sur Chavez et sa revolution : si l’article reprend ce genre d’informations, nous pourrons le jeter avec grand plaisir !

Mais on peut aussi se dire que c’est quelque part une forme de "dernière cartouche" que les ennemis de la revolution bolivarienne viennent d’user.

Que dire après ca ? RIEN !

Je remercie donc Romain Migus pour sa contribution et je ne remercie pas le chroniqueur Alexandre Adler de France Culture qui, ce matin, s’est empressé de reprendre cette thèse infamante pour sa chronique matinale à 8h15 : "Des nouvelles de Washington..."

10/01/2006 19:21 par Anonyme

Rien à ajouter si ce n’est que la tentative de lynchage, je l’ai entendue dés le soir (lundi 9/1 donc) sur RTL ("On refait le monde") dans la bouche (ce qui en tient lieu, plutôt) de Nicolas Poincarré, journaliste (rires) multicartes, passé de Radiorance à TF1. Grillant de plus de 12 heures la barrique Alexandre Adler il a fait son miel de l’article de propagande de Liberachion tout en en rajoutant une couche : "qui va encore oser aller serrer la main de cet antisémite aprés ça" s’est-il écrié, faisant allusion au prochain Forum Social Mondial organisé par Chavez...
Bon appétit, messieurs !

11/01/2006 14:02 par Danielle Bleitrach

C’est la faute à Acrimed, au Réseau Voltaire et à Grand Soir, qui comme chacun sait on une grande audience dans tous les médias... Mais certainement pas à ces grands médias qui font des montages, censurent... Il faut être "pluraliste", pourquoi pas que le Monde, Libé, la télé commencent à appliquer la recette... Essayez de faire passer des "faits" incontestables concernant Cuba, le blocus, le terrorisme subi par ce petit pays, je vous souhaite du plaisir...
N’importe quel journaliste sait ou devrait savoir qu’il doit vérifier ses sources, mais pas Libé, le Monde ou Alexandre adler, ils lynchent, mentent avec l’impunité d’une position de monopole...
Mais pour certains intervenants ces pauvres gens sont les victimes d’une odieuse campagne... rétablir les faits est d’une outrecuidance !!! Crime de lèse média majesté...
DB

17/01/2006 20:18 par yetialain

J’avais pourtant signé mon message, pourquoi ça n’apparaît pas ? Pas grave, je le refais (en le détaillant) :

hier(9/01), sur RTL ("On refait le monde") le dénommé Nicolas Poincarré, ex-Radiorance passé à TF1 vu son joli travail, s’est empressé de reprendre ledit article à son compte, de crier à l’antisémitisme, et de se demander, presque menaçant et monté sur ses ergots :on va voir qui va oser serrer la main à ce personnage lors du prochain Forum Social Mondial organisé par le Venezuela.

Aprés cette grande scène du courroux courageux il est reparti regagner sa niche à TF1. Bien entendu, il aura auparavant refusé toute gratification, pour cette pige, de la radio désormais grande pourvoyeuse de FQ : c’est qu’on a sa déontologie chez Le Lay...

Et je signe : yetialain@yahoo.fr

10/01/2006 11:14 par Tristan Mendès France

Je crois que le journaliste de Libé est de bonne foi. Comme vous surement.
Reste que Chavez a commis une erreur en ne réfléchissant pas à la façon dont son discours peut etre entendu ailleurs. Et il faut vraiment être inconscient pour ne pas comprendre que pour la majorité des européens, des juifs ou de ceux qui luttent contre l’antisémitisme, comme le très respectable centre wiesenthal (auquel vous semblez n’apporter que peu de crédit...), "les descendants de ceux qui crucifièrent le Christ" sont les juifs. C’est probablement la plus ancienne forme d’antijudaisme, un grand classique... J’ai bien lu et compris que Chavez mentionnait cela comme un exemple, avec les descendant de Bolivar etc, et qu’il ne visait pas expressement que les juifs... Admettons.
Mais cela reste une erreur de sa part. Le journaliste de Libé a relevé un passage ambigu, et je trouve ça légitime.

10/01/2006 12:09 par Anonyme

Je cite :
" Le journaliste de Libé a relevé un passage ambigu, et je trouve ça légitime."

oui, je suis d’accord, c’est très bien de relever un passage ambigu mais ce que demontre l’article de Migus, c’est que retirer une phrase de son contexte est le meilleur moyen de DESINFORMER.

Le contexte EST : l’amérique du sud, le theologie de la liberation versus la hierarchie catholique avec, il n’y a pas si longtemps que ca, un pape anti-progressiste amis des dictatures de droite.

La reference au christ est donc clairement sortie de son contexte, à mon avis.

Chavez dit clairement : "des minorités qui se sont appropriées les richesses du monde" qu’il compte lui-même redistribués aux plus pauvres.

10/01/2006 14:11 par Anonyme

"Pour la majorité des européens, des juifs ou de ceux qui luttent contre l’antisémitisme, "les descendants de ceux qui crucifièrent le Christ" sont les juifs."

Non, çà c’est le credo de la droite chrétienne, c’est une vieille antienne du catholiscisme romain, qui a cherché à minimiser la responsabilité des Romains, justement. Faire souscrire la majorité des européens à cette idée est franchement déplacée.

Ce sont bien les Romains qui ont exécuté Jésus-Christ. Ils ont même rajouté, rappelez-vous, la mention "INRI" sur sa croix, soit "Jésus de Nazareth, roi des Juifs" ; ce qui était à la fois ironique et insultant pour le supplicié, mais également pour les Juifs.

« Dans ses mots convergent deux arguments centraux de l’antisémitisme, a réagi la délégation du centre Simon Wiesenthal pour l’Amérique latine, en Argentine, celle qui accuse les juifs d’avoir tué Jésus, et celle qui les associe avec les richesses. »

NON. Ces 2 accusations n’émergent que dans la tête de ceux qui recherchent l’accusation d’antisémitisme.

De manière générale, avant de hurler "antisémitisme", la moindre des choses serait de demander quelques précisions à l’intéressé.

Admirez le raccourci de Jean-Hébert Armengaud :
« Plus que jamais, le Christ nous manque (...), mais il se trouve qu’une minorité, les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ (...) s’est emparée des richesses du monde [...] et a concentré ces richesses entre quelques mains. »
Et maintenant, relisez l’extrait complet du discours de Chavez : c’est de la pure désinformation.

L’article du Monde est encore pire : il ne prend même pas le soin de mettre les fameux (...) !

Il se permet ensuite d’écrire :
"Dans son édition datée du 9 janvier, Libération rappelle que le président vénézuélien a longtemps été inspiré par Norberto Ceresole, un révisionniste argentin."

...selon le mode : d’après le voisin du mari de la concierge du facteur, Machin a des idées révisionnistes.
Et on appelle çà le "quotidien de référence"...

Pour en revenir à Libération, ce Jean-Hébert Armengaud n’en est de toutes façons pas à son coup d’essai dans les sournoises attaques anti-Chavez. Voir article acrimed ci-dessous.

Il n’est pas le seul, certes. Après les grosses ficelles de "Chavez pas démocratique", "Chavez populiste", "Chavez la ruine" qui n’ont pas marché, voici celle de l’antisémitisme. En attendant les autres.

16/01/2006 02:07 par Actustragicus

Excellente mise au point : il faut en effet pour le moins être soi-même antisémite pour voir dans le discours de Chavez des allusions antisémites...

10/01/2006 15:16 par Anonyme

Non, le "journaliste" n’est pas de bonne foi ; il a manipulé, tronqué une phrase et volontairement mal traduit pour induire en erreur.
Cette personne ne mérite pas l’appelatif de "journaliste", il n’a aucune éthique.

Quant à la façon dont "la majorité des européens, des juifs ou de ceux qui luttent contre l’antisémitisme" peuvent interpreter l’allocution du président vénézuelien, rappelons deux choses :

1) il n’a pas fait son allocution à Paris, mais au Vénézuela ; arrêtons un peu de nous prendre pour le nombril du monde. Je peux vous assurer que la majorité des Vénézueliens se foutent éperdumment de savoir ce que "la majorité des européens" peuvent penser.

2) c’est de toutes façons faux. jusqu’à présent seule le centre Wiesenthal et les anti-vénézueliens de service pretendent (car je ne suis même pas sûr qu’ils y croient eux mêmes) avoir interpreté l’allocution presidentielle comme antisémite ; la majorité des européens, des Juifs et de ceux qui luttent contre l’anitsémitisme semble au contraire avoir bien demonté la manipulation et ne comprends pas en quoi critiquer les descendants de l’Empire romain ou de l’oligarchie créole vénézuelienne du 19e siècle serait de l’antisémitisme.

11/01/2006 10:40 par M'BoLo

Est-ce que tu trouves légitime aussi que la presse ne mette en avant ce que tu appelles les "erreurs" du Président Chavez, alors qu’elle ne parle JAMAIS de son programme et des accomplissements de sa politique ?

14/01/2006 15:42 par Pablo

« Le très respectable centre wiesenthal » n’est pas si respectable que ça.

Il suffit de serendre sur son site pour se rendre compte qu’il s’intéresse beaucoup plus à la défense de la politique d’Israël en général et d’Ariel Sharon en particulier qu’à la lutte efficace contre l’Antisémitisme.

Par contre, très peu de "professionnels de la lutte contre l’Antisémitisme" se sont inquiétés de la connotation très nettement négationniste des propos tenus par la Secrétaire perpétuelle de l’Académie Française.

« Oui, la télévision russe ne fait que suivre Poutine pas à pas. Mais la télévision française est tellement politiquement correcte que cela en est un cauchemar. Nous avons des lois qui auraient pu être imaginées par Staline. Vous allez en prison si vous dites qu’il y a cinq juifs ou dix Noirs à la télévision. Les gens ne peuvent pas exprimer leur opinion sur les groupes ethniques, sur la Seconde Guerre mondiale et sur beaucoup d’autres choses. On vous juge tout de suite pour infraction. [...] Le politiquement correct de notre télévision est presque comme la censure des médias en Russie. »

Voilà qui aurait mérité une demande de précisions au minimum...

10/01/2006 11:38 par Grunchard

"les descendants de ceux qui crucifièrent le Christ" non souligné par R Migus, c’est qui donc ?

ca ne vous dit rien ???

Jupiter rend aveugles (et sourds)...

10/01/2006 12:23 par shinshiro

"Ceux qui crucifièrent le Christ" ne furent pas les juifs mais Rome. Il est clair selon moi que Chavez dénonce ici les puissances impérialistes qui ont traversé les temps et qu’il ne parle pas de minorités au sens ethnico-religieux mais au sens de classe sociale, les minorités en question sont celles qui ont formé et forment toujours l’oligarchie.

10/01/2006 14:39 par Anonyme

Exactement, c est ce que je souligne en disant que le texte est anti-impérialiste (les descendants de l empire romain aujourd hui politiquement et militairement se sont les USA)
R.

10/01/2006 15:11 par Anonyme

Lire l’article du réseau Voltaire.

"Interrogé par le Réseau Voltaire, le directeur du Centre Wiesenthal de Buenos Aires, Sergio Widder, admet qu’« il existe une marge d’ambiguïté dans les déclarations » incriminées [7]. Il reconnaît :
Que le président Chavez ne parlait pas des juifs, ni de manière explicite, ni de manière implicite.
Que les théologiens de la Libération, qui animent le Centre de développement local humain intégral [8] où le président Chavez s’exprimait en cette veille de Noël, ne considèrent pas les juifs comme responsables de la mort du Christ, mais l’Empire romain ; et qu’ils développent une spiritualité selon laquelle le Christ a montré la voie de la libération intérieure et politique face à l’impérialisme.
Que les minorités que M. Chavez a stigmatisé comme animées par les mêmes intentions que les assassins du Christ étaient la classe dirigeante vénézuélienne qui expulsa Bolivar et le laissa mourir en Colombie, et le système global actuel qui concentre les richesses dans les mains de 10 % de la population mondiale.

Quoi qu’il en soit, M. Widder maintient partiellement ses accusations au motif que l’important ne serait pas ce que le président Chavez a dit, mais ce que son auditoire risque de comprendre..."

12/01/2006 09:16 par Henrique

Et quand bien même ce seraient des juifs qui ont tué le Christ (quelques uns d’entre eux seulement, vu que tous les premiers chrétiens à commencer par JC lui-même étaient juifs !), le simple fait de dire côte à côte "les descendants de ceux qui crucifièrent le Christ, les descendants de ceux qui jetèrent Bolivar..." permet de comprendre pour toute personne de bonne foi que ce n’est pas de descendants biologiques dont il est question, mais de descendants au sens moral : ceux qui ont repris le flambeau de l’exploitation de la majorité au service d’intérêts minoritaires et qui font exécuter ceux qui s’y opposent - peu importe leur couleur de peau ou leur religion. Le fait que le journaliste de Libération ait omis cette double référence relève donc bel et bien de la désinformation pur sucre.

10/01/2006 12:14 par Anonyme

Le crédo anti-chaviste de Libération (entre autres).

On attend avec impatience les Commentaires Interessants d’Adler (CIA)
après cette information qui va surement faire le tour de la Gauche la
Plus Conne de la Planète. "après la tentative de coup d’Etat du lieutenant-colonel Hugo Chávez en 1992," dit le journaliste de Libération, sauf... sauf qu’il ne s’agissait pas d’une tentative de coup d’état, mais qu’est-ce que vous voulez ? c’est comme "Lider Maximo"
quand ils veulent parler de Fidel Castro, ça ne prouve que leur
amateurisme.

Alors voilà , la théologie de la libération, l’image du "Christ
Guérillero" crucifié par "les impérialistes" ou "la guardia nacional"
(ils ont jamais vu les peintures de la communauté de Solentiname, Nicaragua, par exemple ?). Dans la pensée des dirigeants révolutionnaires latinos, je ne peux évidemment par parler en leur nom, il me parait évident à moi que les descendants assassins du Christ (mythifié ici comme guérillero, révolutionnaire et socialiste) sont les Bush et compagnie. Tout le reste n’est que le blabla journalistique et décontextualisé habituel.

On reproche à Chavez de recevoir le président iranien ? Evidemment. Si
cela avait été Kissinger, on aurait salué son "sens des réalités".

On reproche toujours aux dirgeants du tiers-monde quelque chose. Qui a
reproché au socialiste Delanoé de recevoir avec toutes les honneurs une
Condoleezza Rice ? C’est vrai que cette dernière n’a pas appelé à rayer
un pays de la cartre, elle a juste participé à pratiquement en rayer
deux.

Tout le ridicule de cet article éclate lorsqu’il est raconté que la
communauté juive s’était déjà inquiété quand 25 policiers avaient investi le Centre Hébraique de Caracas. Je rappelle qu’il est question d’une enquête sur la mort d’un procureur. On soupçonne la Mossad d’être impliquée. (Ce ne serait pas surprenant) Leur couverture à Caracas ? Hum, laissez moi réflechir... Un couvent peut-être ?

Au fond, cet article démontre, presque par l’absurde, ceci : que la
Mossad peut effectivement organiser un attentat et utiliser les structures confessionels sur place comme couverture et rendre toute
enquête très compliquée, presque impossible... la preuve. La moindre
perquisition déclenche les tollés somme toute assez attendues.

Allez, continuez de crier à l’antisémitisme pour un oui ou pour un non, dès qu’on vous agite si commodémment le chiffon sous le nez. Et moi je vous raconterai un jour l’histoire de Pierre et le Loup.

Viktor Dedaj

ps : depuis la rédaction de ce texte, Alexandre CIA Adler a bien fait les commentaires qu’on attendait de lui, et de plus, comme toujours, il s’avère que la citation est tronquée.

10/01/2006 13:52 par Anonyme

Soyons clair, cela s’appelle "un montage".

Quand on prend une phrase qu’on la sort de son contexte et qu’on la tronque cela relève de la manipulation. Goebbels était un maître en la matière.

Si j’étais l’ambassade du Venezuela en France, je porterai plainte. Et je demanderai des comptes au gouvernement français sur la manière dont en France peuvent avoir lieu de tels faits sans un communiqué de sa part rétablissant la vérité.

Le montage est avéré, sur un discours de 26 pages, on prend une phrase qui dénonce l’impérialisme. C’est la nuit de Noël, un président du Venezuela va voir une communauté où est tentée à la base un développement endogène, reposant sur une véritable démocratie parcipative où les citoyens ne se contentent pas d’élire ou plutôt de choisir le moins pire comme chez nous, mais mettent en oeuvre leurs choix.

Le président leur parle de leurs efforts, de ce qui est tenté mais aussi de ceux qui vont s’opposer à eux, ceux qui tenteront de les empêcher comme ils ont empêchés le Christ et Bolivar. Ceux qui ont empêché, à savoir l’Empire romain et sans doute quelques uns des collaborateurs de cet Empire. Ceux qui ont empêché Bolivar, l’oligarchie foncière, les collaborateurs de l’ordre hispanique et déjà celui des Etats-Unis.

Leurs descendants sont là , prêts à l’assassinat. Il sait de quoi il parle puisque très récemment un procureur a été assassiné au Venezuela, Pat Robertson, l’évangéliste maître à penser de Bush a appelé à l’assassinat de Chavez. Et puis il y a l’histoire tragique de ce continent, Allende, monseigneur Romero, les multiples tentatives contre Fidel Castro.

La presse française, Libération et le Monde entre autres, ne s’intéresse pas à ceux là , aux tortionnaires comme Posado Carriles dont le Venezuela réclame en vain aux USA l’extradition, ils laissent filtrer quelques informations sur les centres de torture installés dans le monde par les USA, mais il s’agit plutôt de contre-feux parce que depuis plus de six mois tout le monde est au courant sur internet.

Mais en revanche lorsqu’ il s’agit de donner un coup de main aux futurs assassins de Chavez, aux tortionnaires, alors là on donne sa pleine mesure, on fait un montage destiné à démontrer que Chavez est "antisémite". On supprime la référence à Bolivar, le contexte et on envoit les grandes orgues.

Vous croyez que cela se passe seulement en Amérique latine, au Moyen orient, mais ça a lieu en France, souvenez-vous de la grève des marins marseillais, de la CGT accusée toute une journée de piller la caisse. Non content d’opprimer, d’exploiter, il faut encore qu’ils soient "bons", qu’ils aient la vertu de leur côté, comme G.W.Bush. Alors si vous êtes révolutionnaires, si vous voulez éduquer, soigner votre peuple, il faut vous stigmatiser ; Fidel est un abominable dictateur, Chavez un antisémite.

Car ce médiocre montage n’est pas un coup d’essai, c’est un thème concocté par la CIA, comme la fortune de Fidel Castro, où les enfants du Polisario prostitués à Cuba.

Ce n’est pas la première fois qu’il est utilisé, Alexandre Adler dans le Figaro, dans tous les lieux où il a pignon sur rue, se déchaîne contre Chavez, il affirme depuis 2004 que Chavez est antisémite sans fournir le moindre commencement de preuve. Il le traite de "primate" parce que Chavez est un métis.Cette injure raciste caractérisée n’est relevée par personne.

Je suis d’origine juive, même si je suis une "juive de circonstance", et je hais toute forme de racisme, mais je n’ai cessé de m’élever contre ceux qui utilisent le long martyr des Juifs et la déportation dans d’infâmes combats. Qu’il s’agisse de justifier la politique d’Israël ou comme ici de mobiliser à travers un montage, la politique d’aggression des Etats-Unis contre les peuples et l’assassinat programmé de leurs dirigeants.

Il ne s’agit ni de religions, ni de peuples, mais bien de ceux que dénonce Chavez, une poignée qui est en train de mener le monde à sa perte et veut nous interdire de trouver une issue de paix et de justice. Il ne s’agit pas de Chavez mais aussi de nous, de nos luttes et de nos espérances ici même.

La presse française est en train de donner des preuves de plus en plus intolérables de sa servilité atlantiste, elle manipule, désinforme.

Il a fallu une mise au pas et le cas de Libération est bien connu, il a suffi de trouver des gens comme Adler ou Serge July, pour entraîner de fragiles bobos vers le capital, vers les Etats-Unis. De Mitterrand à Sarkozy.

Recemment on nous a invité à nous mobiliser pour les journalistes de Libération. A quel titre ai-je répondu ? Je maintiens que si ce titre disparait comme d’ailleurs d’autres, ma liberté de citoyen, celle de pouvoir agir en étant informé, n’en sera pas entamé d’un iota.

Danielle Bleitrach

10/01/2006 14:26 par Anonyme

On n’en finirait plus de lister ceux qui, de Daniel Mermet à Edgar Morin en passant par Alain Ménargues et jusqu’à Jean Ferrat se sont vus traiter d’antisémites pour la seule vraie raison qu’ils ne sont pas en accord avec la politique du gouvernement israélien et accessoirement avec celle de Bush.

Or, à aucun moment, pas plus que Chavez, ils ne s’en sont pris "aux juifs".

Quand Chavez dénonce DES minorités qui possèdent les fortunes du monde, il ne précise pas de quelle confession elles sont. Et il a raison, car elles sont très diverses et on peut y ajouter des affairiste élevés dans athéisme, comme ces nouveaux milliardaires des pays de l’Est.

Par ailleurs, il est dangereux, chaque fois qu’on parle de la mort du Christ de s’écrier : "Ah, vous parlez des juifs ! Antisémite !" Personnellement j’ai des doutes sur son existence même, mais j’entends dire par des gens (qui ne sont pas anti-italiens) qu’il avait été crucifié par les Romains.

L’attaque du centre américain Wiesenthal contre Chavez est une attaque politique qui porte en elle un dangereux boomerang. A trop crier au loup...

Quant à la bonne foi du journaliste de Libé, elle ne résiste pas à la lecture ultra-partisane de tous ses articles sur le Venezuela depuis des années.

Enfin, son argumentation pour l’article incriminé est basée en partie sur des erreurs de traduction significatives d’une mauvais maîtrise de la langue ("unas minorias" traduit par "une minorité" au lieu de DES minorités) ce qui lui permet de développer une argumentation spécieuse.

Je dis que ce nouveau procès est nul et je m’attends à être rangé dans la case antisémite par tous les abrutis de toutes les confessions qui ne tolèrent pas qu’on conteste les impérialismes et la loi du plus fort, où qu’ils sévissent.

D’avance, je les assure de mon indifférence polie et de mon respect pour tous les peuples de la terre.

Maxime Vivas

30/01/2006 23:09 par Anonyme

Des dizaines d’organisations juives et antiracistes ukrainiennes crient leur détresse depuis des mois et tout le monde se tait !

"Lors de l’écriture de mon récent commentaire sur la crise du gaz en Ukraine (Prix du gaz russe en Ukraine, causes et conséquences internationales du conflit), j’ai recherché, sur ce sujet, une documentation extensive. Au cours de cette recherche, un élément récurrent a attiré mon attention, l’expression outrancière, dans ce pays, en toute impunité, d’attitudes antisémites et anti-russes, ainsi que le soutien des dirigeants de la « révolution orange » à ceux qui les expriment, dirigeants qui gouvernent actuellement l’Ukraine.

Pour donner une idée de la situation, la plus grande université privée ukrainienne, L’École supérieure d’administration de Kiev, a organisé, en juin dernier, une conférence appelant à l’expulsion des Juifs, conférence à laquelle participaient des représentants du parti « orange » au pouvoir. Le site israelien « antisemitism.org.il » à diffusé cette information : Antisemitic Conference at the College of Administration in Kiyev"

Mais quand les vrais antisémites sont des protégés des USA, tout le monde se tait. Est-ce qu’on a peur que l’on coupe les crédits à Israel ?

Voir l’article avec les photos en uniforme : Antisémitisme, Ukraine : Bush a-t-il soutenu des néo-nazis ?

24/03/2008 22:13 par Ben youssef wadi

Antisémite antisionisme

Encore une polémique orchestrer par ces groupuscules sionistes qui se cachent derrière une religion à savoir le judaïsme pour se protéger et protéger leurs intérêts a travers le monde. Depuis la création de l’état d’Israél et jusqu’à nos jours ils ne cessent de s’attaquer a tout propos ou prise de position honnête en faveur de la paix et la justice dans le monde, en accusant et acculant ceux qui ce prononce pour ces valeurs humaines d’antisémites et antijuifs. Même les plus sémites parmi nous a savoir les arabes et en particulier les palestiniens sont accusés d’antisémites.Qui est l’imbécile ose encore croire ce genre d’accusation

Ben youssef wadi

04/10/2012 13:20 par Anonyme

Coquille plus que probable sur la date au début de l’article...
"Caracas, lundi 9 Janvier 2005" pour commenter l’article de libé du 9 janvier 2006...
cette date en début de texte, n’est pas sur l’article original....
www.cbparis.net/article-1574105.html
amicalement B.Bec
Truks-en-Vrak

04/10/2012 13:49 par legrandsoir

Oui, 2006. Merci de votre vigilance. On rectifie.
Ce qui est bien avec nos archives en consultation libre, c’est que, 6 ans après, nos articles sont lus... attentivement.
MV

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.