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Comment quand on est de gauche ?

A la suite de la conférence de presse de Nicolas Sarkozy, les chantres de la droite ont chanté les louanges de ce grand homme d’Etat, et le Figaro n’a pas été en reste. Paul-Henri du Limbert nos a gratifiés le mardi 25 janvier d’un éditorial sobrement intitulé "G20 : unanimité française".

Son propos est simple, certains mécréants avaient déclaré en 2007 que "le président serait infidèle à la tradition de son propre pays. Paul-Henri du Limbert rectifie cette erreur avec un argument d’une logique implacable "le chef de l’état s’inscrit très exactement dans la tradition française" et balaye la politique étrangère de la France en quelques phrases mentionnant en deux mots Valéry Giscard d’Estaing, puis François Mitterrand pour finir par Jaques Chirac et Lionel Jospin. Seul Charles de Gaulle est épargné, peut-être un reste de pudeur. L’action de Nicolas Sarkozy s’inscrit donc dans cette glorieuse lignée.

Il semblerait que Paul-Henri du Limbert n’ait jamais eu l’occasion de voir les images de la visite de Jacques Chirac à Jérusalem le 22 octobre 1996 dans la vieille ville où, exaspéré par le comportement des forces de sécurité israéliennes, il explose " This is not a method, this is provocation !" L’assimilation de la position tenue lors la guerre du Golfe en 2003 lorsque Jacques Chirac s’oppose à George W. Bush affirmant que "la guerre est toujours la pire des solutions" et brandit la menace d’un veto français à l’ONU contre une intervention militaire des Etats-Unis, à l’alignement de Nicolas Sarkozy sur les positions américaines semble pour le moins surréaliste.

Mais cela n’est que l’introduction de l’édito qui se termine en apothéose " Comment, lorsque l’on est de gauche s’opposer à un homme qui fait de la régulation mondiale son combat ? Comment, lorsque l’on est de gauche, s’opposer à un homme qui entend combattre la spéculation sur les marchés agricoles, car elle crée les émeutes de la faim ? Comment, enfin, lorsqu’on est de gauche, s’opposer à quelqu’un qui, sur tous ces sujets, a la même vision que Dominique Strauss-Kahn ?"

Tout d’abord, Paul-Henri du Limbert est visiblement d’une naïveté désarmante, mettant sur le même plan les promesses et les actes de Nicolas Sarkozy. Aurait-il oublié les promesses du candidat Sarkozy sur le pouvoir d’achat, ou bien est-il de ceux pour lesquels la politique ultralibérale a permis une augmentation du pouvoir d’achat ? Aurait-il oublié les promesses du ministre Sarkozy sur la garantie que GDF ne serait pas privatisé ?

Mais la réponse à la question posée par Paul-Henri du Limbert est simple, il suffit pour s’opposer à cet homme-là de vouloir simplement la mise en oeuvre d’une politique de gauche, d’une vraie politique de gauche au niveau international et pas d’effets d’annonces et d’aménagement à la marge pendant que l’on continue à déréglementer, à délocaliser et à démolir à tour de bras.

Paul-Henri du Limbert serait-il donc tellement naïf qu’il pense qu’il peut dénoncer une contradiction à gauche en prenant pour seul exemple Dominique Strauss-Kahn, serait-il donc tellement naîf pour penser que la simple évocation de ce nom ferait taire toutes autres voix à gauche.

Comment quand on est aussi naïf peut-on être éditorialiste ?

Le 26 janvier 2011

Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil
Partenaire du groupe communiste
jm-arberet.over-blog.com

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