Le 10 décembre 2012 Pascal Auzannet, ancien responsable du développement et ancien directeur des RER à la RATP, a remis un rapport d’expertise sur le projet de futur métro automatique Grand Paris Express. Ce rapport qui devait proposer des hypothèses de faisabilité lui avait été demandé par Cécile Duflot. Monsieur Auzannet devait tenir particulièrement compte de l’impatience légitime d’une amélioration tangible des moyens de transports quotidiens, de la complétude et le cas échéant de l’actualisation des estimations budgétaires, et de la connaissance des disponibilités financières de l’Etat, des collectivités locales et de leurs établissements publics, dans le contexte du nécessaire redressement des finances publiques mis en oeuvre par le gouvernement.
Pascal Auzannet en bon petit soldat ou en fidèle serviteur de l’Etat s’est exécuté et a rendu son rapport faisant apparaître en parallèle un besoin de financement en très forte progression et la nécessité d’en étaler le calendrier. Le premier ministre après avoir laissé passer les différentes réactions a annoncé qu’il trancherait le 15 février. Sans anticiper sur les décisions qui seront annoncées ce jour-là , il y a fort à parier que, comme à l’accoutumé, les arbitrages politiques sont déjà inclus dans le rapport.
Cela n’a rien de surprenant, puisque la manière de poser la question pèse lourdement sur la réponse. Même si l’on aurait pu espérer que Pascal Auzannet pense de lui-même à vérifier les hypothèses chiffrées, il était légitime de le lui demander. Rajouter dans la commande le nécessaire redressement des finances publiques était une contrainte forte, mais elle a été totalement intégrée dans le rapport.
Par contre le premier point visé par la lettre de mission, « l’impatience légitime d’une amélioration tangible des moyens de transports quotidiens », a lui, été traité très différemment.
Cette impatience est certes évoquée ici ou là dans le rapport mais ne fait l’objet d’aucun chiffrage. Pourtant des données existent : le temps de parcours entre Arcueil-Cachan et Créteil passera de 43 à 15 minutes, ce qui pour un salarié représente une économie de 4 heures 40 de temps de trajet par semaine. Les surcoûts supportés par ceux qui sont contraints de prendre leur véhicule, et les nuisances environnementales pourraient être évalués de la même façon.
Mais il est tellement plus facile d’oublier ces coûts diffus et de laisser croire ainsi que la solution suggérée, présentée sous un aspect strictement technico-financier, est la meilleure et la moins couteuse. Une étude rigoureuse ferait apparaître qu’il n’en est rien, que les choix proposés par le rapport Auzannet feront encore peser sur les populations les coûts et les contraintes.
Le 29 janvier 2013
Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil
Partenaire du groupe communiste
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