RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Une majorité de Français soutient la mobilisation et demande le retrait du projet El Khomri

De la rue à l’Hémicycle, pour un aller sans retour

Le projet El Khomri est examiné par les commissions de l’Assemblée. Près de 800 amendements ont été déposés, augurant d’une bataille parlementaire sous pression des mobilisations, à l’instar de ce mardi.

Nouveau tour de chauffe pour le projet de loi travail, qui est examiné aujourd’hui en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, après son passage par la commission économique, alors que deux nouvelles journées d’action, aujourd’hui à l’initiative principalement des jeunes, et samedi, sont programmées contre cette réforme. Le texte arrive lesté d’environ 750 amendements, déposés à la veille du week-end. Soit des amendements de suppression, comme pour une partie des écologistes ou le Front de gauche, pour qui « la refondation du Code du travail, telle qu’elle est formulée dans l’article 1er, repose sur l’inversion de la hiérarchie des normes et par conséquent constitue un recul sans précédent des droits et libertés des salariés ». Soit pour aménager à la marge le texte, comme cet amendement socialiste qui aligne les chambres d’agriculture sur le droit commun en termes de représentativité des organisations syndicales.

Manuel Valls devrait recevoir « avant la mi-avril »les organisations de jeunesse

Catherine Lemorton, la présidente PS de la commission des Affaires sociales, entend, elle, « muscler » le compte personnel d’activité (CPA). Sans compter les amendements à venir du gouvernement et du rapporteur du projet, Christophe Sirugue (PS, Saône-et-Loire). Celui-ci, à l’instar d’autres députés socialistes, entend améliorer le texte, il veut notamment revenir sur l’encadrement du licenciement économique, les accords de maintien dans l’emploi (et le licenciement « pour motif personnel » imposé aux salariés qui les refuseraient), les mesures spécifiques pour les petites entreprises. Le rapporteur veut aussi des changements sur les heures supplémentaires ou les accords dits offensifs qui pourront entraîner, si un salarié les refuse, un licenciement pour motif non économique. Devant le député PCF André Chassaigne, la ministre a pourtant assuré que son projet « encadre » simplement le licenciement économique.
Pour le gouvernement, qui tente de sauver à l’Assemblée un texte contesté au sein du groupe socialiste et dans le reste de la gauche, et désormais boudé par la droite depuis sa réécriture partielle, il s’agit de contenir l’incendie. Manuel Valls, chargé de déminer la contestation parmi la jeunesse, devrait recevoir « avant la mi-avril » les organisations de jeunesse à Matignon. Dans l’intervalle, le président de l’Unef, William Martinet, sera reçu mercredi par les ministres de l’Éducation, du Travail et de la Jeunesse, pour « améliorer l’ensemble des politiques publiques vers la jeunesse » et leur accès au marché du travail. À cette ouverture en direction de l’Unef, quand jusqu’ici les réformistes de la Fage étaient les interlocuteurs privilégiés, a répondu par avance la coordination nationale étudiante, réunie à Rennes ce week-end et issue de 70 universités et établissements d’enseignement supérieur. Ses membres continuent de réclamer « le retrait total et sans négociation » du projet gouvernemental et appellent à « intensifier les rythmes de mobilisation » au delà de ce mardi et de la journée de samedi, pour poursuivre le mouvement « le 12, le 14, le 20 avril ».

Compter sur un retour en cours dans les universités en échange de quelques mesures d’insertion des jeunes et sur les vacances scolaires des Franciliens apparaît un pari risqué. Une majorité des Français (1) interrogés par BVA pour I-Télé soutient la mobilisation (56 %) et pense (51 %) que le texte devrait être retiré et « entièrement réécrit ». Le soutien au mouvement « décroît avec l’âge », note BVA : il est plus fort chez les moins de 35 ans (72 %) que chez les 65 ans et plus (32 %). Les chiffres varient dans une moindre mesure en fonction du statut social : 70 % des ouvriers et 65 % des moins diplômés soutiennent le mouvement, mais aussi 55 % des cadres. On n’est pas loin de la « grève par procuration » décelée en 1995. Le tableau que brosse ce sondage est ainsi à l’exact inverse de ce que défend le gouvernement, pour qui le projet est d’abord en direction des jeunes et des plus fragiles : les premiers intéressés n’y croient pas.

Les cadres boudent la loi

À l’image de leur confédération goûtant peu le diktat du Medef, les cadres sont en majorité sceptiques envers la loi El Khomri, selon un sondage Viavoice pour HEC, le Figaro et France Inter, publié lundi. Près des deux tiers d’entre eux (62 %) estiment qu’elle n’aura pas d’effet sur l’économie et l’emploi, et 66 % pensent qu’elle « ne favorisera pas la création d’emplois en France ». Les cadres doutent encore plus de ses effets au niveau microéconomique : pour 75 % de ceux du secteur privé, la loi El Khomri n’aura pas d’impact sur l’économie de leur propre entreprise, ni sur l’emploi à cette échelle pour 78 % d’entre eux.

Lionel VENTURINI, mardi 5 avril 2016.
L’HUMANITÉ.
(Les illustrations ont été ajoutées par LGS).


(1) Sondage réalisé en ligne le 31 mars et le 1er avril 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 998 personnes, selon la méthode des quotas.

URL de cet article 30188
  

Derrière les fronts : chroniques d’une psychiatre psychothérapeute palestinienne sous occupation
Samah JABR
EN LIBRAIRIE LE 22 MARS 2018 En coordination avec la sortie en salle du documentaire d’Alexandra Dols – Derrière les fronts : résistances et résiliences en Palestine – nous vous proposons en coédition avec Hybrid Pulse le premier livre de la psychiatre et écrivaine Palestinienne Samah Jabr. Le livre ne sera pas disponible en librairie pour le moment mais seulement sur notre site ou par demande par courrier à PMN Éditions. « Nous voulons une vie décente, pas n’importe quelle vie. Notre action pour (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"cette cloture a été placée pour votre protection. Ne vous en approchez pas, ne tentez pas de la traverser ou nous vous tirerons dessus".

panneau (en anglais) accroché sur une cloture de fils de fer barbelés qui entoure la ville d’Abu Hishma (Irak)

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.