COMMUNIQUE DE PRESSE du PCF

Démission d’Evo Morales : réaction de Fabien Roussel (PCF)

La Bolivie vit ce soir des heures dramatiques. Le président Evo Morales a démissionné pour éviter, comme il l’a déclaré, « un bain de sang ».

Les événements des derniers jours en Bolivie relèvent d’un conflit de classes exacerbé, d’un racisme déchaîné, d’une opposition enragée contre le système d’Etat plurinational constructeur de la redistribution des richesses et la conquête de la souveraineté nationale.

Sous le fallacieux prétexte de fraude électorale, la droite dont la logistique est assurée par les services nord-américains a refusé sa défaite, puis l’invitation au dialogue et enfin la convocation de nouvelles élections. Elle n’a pas accepté la victoire d’Evo Morales conquise grâce au vote déterminant des indigènes tellement il est insupportable à la bourgeoisie, en majorité blanche, et pour une partie des couches moyennes, sorties de la misère par Morales lui-même, d’accepter le verdict des urnes.

Les violences ne relèvent pas de la spontanéité. Des groupes paramilitaires y font régner la terreur : élues tondues, battues, incendies de domiciles de partisans de Morales, y compris celui de sa sœur, chasse aux indigènes.

Face au déchainement, Evo Morales a cru devoir se retirer. Existait-il une autre solution ?

Dans cette Bolivie aux dizaines de coups d’Etat depuis les années 1960 et jusqu’à l’élection d’Evo Morales en 2005, entre dictatures, violations des droits surtout des indigènes, inflation, corruption, trafics de drogue et refuge de chefs nazis comme Adolf Eichmann et Josef Mengele, une porte s’est ouverte avec Evo Morales vers la démocratie et le mieux vivre pour les plus pauvres. Insupportable pour les plus riches, intolérable pour ceux qui ont largement bénéficié du développement économique (5% de croissance) et qui ne veulent pas partager.

Et pourtant. La prospérité économique et la refondation démocratique du pays doivent être mises au compte de la politique menée depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales avec un processus de récupération des richesses naturelles au profit de conquêtes sociales en matière de santé et d’éducation et d’une vaste modernisation économique.
Je veux exprimer ce soir mon souhait que les violences cessent en Bolivie et que la vie et la dignité de tous soient respectées.

Fabien Roussel,
Secrétaire national du Parti communiste français, Député du Nord.

Paris, le 11 novembre 2019.

COMMENTAIRES  

11/11/2019 21:29 par Maria Bonita

Bravo le PCF.. On attendait un mot sur le rôle de l’impérialisme US, dans ce qui vient de produire en Bolivie.
Mais il semble que ce n’est plus à l’ordre du jour, Place Fabien

11/11/2019 22:16 par Sidonie

Je viens de découvrir que les élections étaient entièrement électroniques sans bulletins et donc sans possibilité de recomptage. C’est cela qui a permis à l’opposition néo-libérale de mener son coup d’état. il lui était facile de crier à la fraude, puisqu’il était impossible de recompter... Du coup, il paraît que le Brésil a décidé de revenir aux bulletins papiers...

12/11/2019 09:15 par J.J.

Maria Bonita : On attendait un mot sur le rôle de l’impérialisme US, dans ce qui vient de produire en Bolivie.

Cette référence est parfaitement inutile, car on sait pertinemment d’où vient le coup. 11 septembre 1973, ça ne vous dit rien, ça ne vous rappelle rien ?

12/11/2019 10:14 par Assimbonanga

Bon, c’est bien. Tout y est. Un député français, tout ce qu’il y a de plus officiel, énumère tous les aspects de la situation en Bolivie. De cette façon, nous savons que la vérité est connue en France.
Et donc, si les télés et radios se taisent sur la vérité, c’est forcément délibéré de leur part.
Sur France Inter, une journaleux a interviewé quelqu’un qui a dit la vérité également, mais on sentait bien que la journaleux n’avait pas envie d’enregistrer le procès verbal de coup d’état. Elle n’adhérait pas. Elle n’irait pas le répéter. Ça resterait dans le flou, souterrain.

14/11/2019 14:53 par Made in Québec

« Je viens de découvrir que les élections étaient entièrement électroniques sans bulletins et donc sans possibilité de recomptage. C’est cela qui a permis à l’opposition néo-libérale de mener son coup d’état. il lui était facile de crier à la fraude, puisqu’il était impossible de recompter... Du coup, il paraît que le Brésil a décidé de revenir aux bulletins papiers... » — Sidonie

Sources ?

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