RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Des États-uniens appellent au secours : Appel de la Fondation internationale pour la démocratie ( IED).


Renversant les codes de la communication politique et de la bienséance, quelques-uns des plus célébres universitaires états-uniens lancent un appel à la communauté internationale : la démocratie est en péril chez eux, ils ont besoin de soutien étranger. Les USA ne peuvent plus aider personne, ce sont désormais eux qui ont besoin d’assistance.



Voltaire.net, 5 mai 2006.


Nouvellement créée, la Fondation internationale pour la démocratie compte parmi ses membres fondateurs l’historien Howard Zinn, Munmia Abu-Jamal, l’essayiste Gore Vidal, Barabara Foley la présidente de l’Union des comités universitaires progressistes, Michael Parenti, l’ancien président de l’Association internationale de sociologie Immanuel Wallerstein, l’avocat Michael Ratner, le géographe David Harvey, et deux douzaines d’autres universitaires progressistes, avocats et citoyens engagés parmi les plus connus des États-Unis.



Préambule


Question

Comment le pays qui vient de se faire voler deux élections présidentielles aime-t-il se nommer ?

Réponse

«  La plus grande démocratie du monde. »


Question

Quel nom le gouvernement illégitime de ce pays donne-t-il à sa politique de mise sous contrôle états-unien des peuples du monde entier - quel qu’en soit le prix pour eux et pour l’environnement - par une combinaison de moyens militaires, économiques et culturels ?

Réponse

« Democratic nation building » - « la reconstruction nationale démocratique » et « la promotion de la démocratie ».


Question

Quel nom le Gouvernement des États-Unis a-t-il donné à l’organisation qu’il a créée pour déstabiliser les gouvernements étrangers qu’il désapprouve (y compris Haïti et le Venezuela dont les présidents ont été élus par un scrutin sincère) ?

Réponse

« The NATIONAL Endowment for Democracy » (N.E.D.) - la Fondation NATIONALE pour la démocratie. ( N.d.l.r - La N.E.D. finance Reporters Sans Frontières. )



N’est-ce pas là la meilleure illustration de l’ancienne maxime de La Rochefoucauld, selon laquelle « l’hypocrisie est l’hommage que le vice rend à la vertu » ? Dans un monde où n’existe pas de plus haute vertu que la démocratie, le Gouvernement états-unien, en faisant parade de ses vices les plus affreux sous la bannière de la « démocratie », pense avoir réussi un coup très astucieux. A nous de nous montrer plus intelligents, et de voir cette hypocrisie et les vices criminels qu’elle sert pour ce qu’ils sont. Et de lutter contre eux. Nous tous, ensemble.


L’Appel


A l’aide ! Au secours ! Il y a le feu dans la maison et nous sommes tous à l’intérieur. Devant cet incendie, le Gouvernement des États-Unis et les organisations qu’il subventionne, telle la Fondation nationale pour la démocratie (N.E.D.), réagissent ... en y jetant de l’huile.

Ils appellent cela « la reconstruction nationale démocratique » - bel euphémisme en vérité pour désigner les guerres continuelles, le pillage des biens communs, l’explosion des inégalités économiques, les atteintes aux libertés civiles (y compris l’introduction de la torture), la dégradation croissante et la destruction sans vergogne de notre environnement naturel derrière la vitrine du « libre-échange » et la promesse (rarement tenue) d’élections « libres ». Hors des États-Unis, les gens, par milliards, veulent que cette folie s’arrête, mais que peuvent-ils faire ? Notre organisation, nouvelle et indépendante, l’International Endowment for Democracy (I.E.D.) - la Fondation internationale pour la démocratie -, pense que cette folie ne s’arrêtera que si la politique de reconstruction nationale démocratique ou « democratic nation building » (la chose réelle et non la soif du pétrole) est appliquée aux États-Unis eux-mêmes, parce qu’ils sont le pays le plus responsable de ces effroyables développements mondiaux, et nous croyons que tous les individus, où qu’ils se trouvent, peuvent jouer un rôle dans l’accomplissement de cette tâche.


En résumé : si des groupes comme le National Endowment for Democracy (N.E.D.) utilisent l’argent du Gouvernement états-unien (d’où l’adjectif « NATIONAL ») - plus une forte dose d’hypocrisie - pour saper la démocratie à l’étranger, l’International Endowment for Democracy (I.E.D.) espère utiliser l’argent venant de l’étranger (d’où l’adjectif « INTERNATIONAL ») pour essayer de construire une démocratie réelle dans le pays qui en a le plus besoin, les U.S.A.

Nous appelons donc la communauté internationale à envoyer des observateurs pour superviser le déroulement des élections aux États-Unis. Y a-t-il encore quelqu’un dans le monde, hors des U.S.A., qui ne reconnaisse pas la nécessité de tels obsevateurs ?

Ce n’est pas qu’il y ait moins de démocratie en Amérique que partout ailleurs - bien des pays sont dans une situation plus défavorable à cet égard -, mais c’est que le déficit de démocratie dont souffre notre pays fait peser une menace plus grande sur « la vie, la liberté et la poursuite du bonheur » dans le monde que les pratiques de n’importe quel autre gouvernement.

En tant que victimes des politiques destructrices de leur propre gouvernement, les États-uniens, dans leur grande majorité, n’ont aucun intérêt à les soutenir et en changeraient au plus vite si la démocratie fonctionnait comme on nous le raconte. S’ils ne le font pas , c’est qu’ils ne le peuvent pas, parce que les lois, les élections, les médias, les écoles, tous les moyens qui rendraient possibles de tels changements ont été détournés de leur mission (par la manipulation partisane et systématique de l’opinion et, de plus en plus, par la répression pure et simple), rendus inaccessibles (par la culture de l’ignorance) et, surtout, achetés à grand renfort de dollars ou même, « si nécessaire », volés (comme les deux dernières élections présidentielles). Qui peut douter que dans le monde entier les gens ont le plus grand intérêt à la démocratisation des États-Unis ?


C’est ici un événement probablement sans précédent : des États-uniens qui demandent l’aide des gens d’autres pays. Cependant, nombreux doivent être ceux qui, recevant cet appel hors des États-Unis, se demandent : « Pourquoi devrions-nous aider les États-uniens à faire les changements qui sont nécessaires dans leur pays ? N’avons-nous pas assez à faire dans notre propre pays ? » Pour répondre à cette question, le mieux est d’en poser une autre : Quel lecteur vivant hors de la capitale de son pays pense que c’est gaspiller son temps et son argent que d’essayer d’influencer la politique de son gouvernement, lequel siège dans la capitale ? Puisque c’est là le lieu du pouvoir politique... Eh bien, en cette période de domination de l’impérialisme militaire, économique et culturel des États-Unis, Washington est devenue la capitale réelle de votre pays, car c’est là que sont prises nombre des décisions les plus destructrices qui affectent votre vie. Cela aurait donc du sens, du point de vue politique, que de consacrer une partie de votre temps, de votre énergie et de votre argent pour aider à la réalisation des changements que vous souhaiteriez voir à Washington. S’il y a la moindre chance...

En ce moment de l’histoire, ce sont ceux d’entre nous qui vivent aux États-Unis qui sont le mieux placés pour affronter notre oppresseur commun. Par conséquent, lourde est notre responsabilité, alors que nos forces sont limitées. Aussi imparfait qu’ait pu être le processus démocratique dans le passé, sa fragilisation par le gouvernement actuel constitue une menace grandissante pour les opposants, mais nous fournit par là même une bannière de ralliement sur un terrain où nos dirigeants sont extrêmement vulnérables. Témoin la débauche d’hypocrisie qui se manifeste au sein du Gouvernement, et qui prouve assez que la démocratie demeure la vertu favorite du peuple états-unien. C’est sur cette question fondamentale de la démocratie, avec ses larges implications sur la politique du gouvernement aux U.S.A. et dans le monde, que nous avons besoin de votre aide.

De nombreux groupes aux États-Unis essaient de défendre ce qui reste de notre démocratie en voie de disparition et/ou essaient d’en construire une meilleure et plus égalitaire. Mais la plupart de ces groupes sont petits et manquent de moyens. La Fondation internationale pour la démocratie (I.E.D. - International Endowment for Democracy) veut donner à toutes et à tous dans le monde l’occasion de participer à cette lutte cruciale en nous faisant un don (aussi modeste soit-il). Mis à part nos frais minimes de fonctionnement (aucun des membres du comité de direction de l’I.E.D. ne reçoit de rémunération), tout l’argent reçu sera distribué aux groupes actifs. Aussi étrange que cela paraisse, grâce à ce geste de solidarité, les gens de par le monde peuvent à présent s’aider eux-mêmes en nous aidant à les aider. Cela n’est peut-être pas aussi étrange après tout.


Les personnes qui voudront bien contribuer à ce projet doivent savoir également que nous ne donnerons pas d’argent aux partis politiques et que nous n’en accepterons d’aucun gouvernement étranger ni d’aucune organisation engagée dans des formes violentes d’activité politique.

Aux lecteurs états-uniens, qui n’ont pas eu besoin de nos conseils pour donner de l’argent à leurs organisations progressistes préférées, nous demandons simplement de continuer à le faire (O.K., faites-en un peu plus), mais s’il vous plaît envoyez cet appel à vos amis et à vos connaissances, en particulier à celles et ceux qui viennent de l’étranger. (Mais si vous souhaitez manifester votre soutien à cette initiative par un don, nous l’accepterons bien entendu.)

Le succès de notre projet dépend de notre capacité à toucher des millions de personnes dans le monde entier. Par conséquent... si vous approuvez notre initiative et si vous pensez qu’elle pourrait avoir du poids, nous vous prions d’envoyer cet appel (lié à notre site internet) à toutes les personnes rattachées à votre carnet d’adresses e-mail, à tous les sites et blogs que vous visitez, ainsi qu’à toutes les listes de discussion et toutes les organisations dont vous faites partie, en particulier hors des U.S.A. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas vos contacts dans les médias. L’organisation MoveOn est supposée avoir contacté ainsi entre dix et vingt millions d’États-uniens pour le soutien d’Howard Dean lors des primaires pour l’élection présidentielle de 2004, mais notre projet est peut-être le premier à recourir à cette méthode à l’échelle mondiale. Et c’est certainement la première tentative d’utilisation d’internet en vue d’engager le monde entier à promouvoir la démocratisation dont les États-Unis ont si grand besoin. Seuls la nature extrêmement grave de notre problème et le fait qu’il se joue à l’échelle planétaire rendent cette approche particulièrement appropriée. La nouvelle technologie d’internet est ce qui la rend possible. Mais la réussite de ce projet dépend tout de même avant tout de votre aide.






Pourquoi ne pas nous aider ?

Pour tous renseignements, consultez notre SITE INTERNET www.internationalendowmentfordemocracy.org ou www.iefd.org aux rubriques suivantes, dont la plupart sont traduites en une douzaine de langues

- Voir la rubrique COMMENT FAIRE UN DON ? Vous y trouverez les détails sur les moyens de faire une contribution financière.

- Voir également notre DÉCLARATION D’INTENTION pour une analyse plus détaillée de la crise de la démocratie américaine et pour ce que nous espérons accomplir.

- Voir notre COMMUNIQUÉ DE PRESSE.

- Voir la rubrique QUI SOMMES-NOUS ? pour en savoir plus au sujet des membres de notre comité de directeurs et de leurs publications.

- Voir la rubrique Oà™ VA L’ARGENT ? pour connaître nos priorités dans le choix des bénéficiaires et nos procédures pour transmettre les fonds (et par la suite le montant des sommes reçues et la liste des bénéficiaires).


 Source : www.voltairenet.org/article138609.html et www.iefd.org


Les USA financent Reporters Sans Frontières, par Diana Barahona.

Quand Reporters Sans Frontières couvre la CIA, par Thierry Meyssan.


Que se passe-t-il à Cuba, par Danielle Bleitrach.


Irak - La « mère de toutes les ambassades », par Stefano Chiarini - il manifesto.




URL de cet article 3646
   
Même Thème
Histoire du fascisme aux États-Unis
Larry Lee Portis
Deux tendances contradictoires se côtoient dans l’évolution politique du pays : la préservation des “ libertés fondamentales” et la tentative de bafouer celles-ci dès que la “ nation” semble menacée. Entre mythe et réalité, les États-Unis se désignent comme les champions de la « démocratie » alors que la conformité et la répression dominent la culture politique. Depuis la création des États-Unis et son idéologie nationaliste jusqu’à George W. Bush et la droite chrétienne, en passant par (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Acheter un journaliste coute moins cher qu’une bonne call-girl, à peine deux cents dollars par mois"

un agent de la CIA en discussion avec Philip Graham, du Washington Post, au sujet de la possibilité et du prix à payer pour trouver des journalistes disposés à travailler pour la CIA. dans "Katherine The Great," par Deborah Davis (New York : Sheridan Square Press, 1991)

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.