Des hommes armés ont été arrêtés jeudi à l’entrée de la ville de Energodar, près de la centrale nucléaire de Zaporizhia, a annoncé vendredi le service de presse de la centrale dans un communiqué sur son site Web.
Les responsables de la centrale indiquent que cet incident n’a pas affecté le fonctionnement de la centrale. Cependant la sécurité a été renforcée sur le site et dans toute la ville de Energodar.
Plusieurs cars pleins d’hommes, disant appartenir au célèbre groupe néo-nazi Secteur Droit, ont été arrêtés à un checkpoint près de Energodar, selon la Komsomolskaya Pravda ukrainienne. Les hommes, qui étaient armés et cagoulés, ont dit qu’ils venaient "protéger la centrale nucléaire et la ville contre une éventuelle attaque," a rapporté le journal.
“Nous étions venus protéger la ville mais la police nous a arrêtés et encerclés,” a dit un membre du Secteur Droit au journal Ukrainien.
La police locale a dit qu’elle avait confisqué leurs armes et lancé une enquête criminelle.
Dans la vidéo les hommes se présentent comme des membres du Secteur Droit de la région de Zaporizhia (Zaporozhye), et ajoutent qu’ils sont venus protéger la centrale contre les militants qui voudraient "hisser des drapeaux russes" dans la ville.
“Le Secteur Droit a appris que des militants pro-russes se préparaient à mettre des drapeaux [ukrainiens] à la place des drapeaux russes au checkpoints de Energodar. Le secteur Droit est venu empêcher cela,” a déclaré un homme.
Dans la vidéo les hommes brandissent des drapeaux ukrainiens et scandent des slogans nationalistes comme “Les héros ne meurent pas ! Gloire à l’Ukraine ! Gloire aux héros !”
Mais sur son site officiel, Secteur Droit a démenti que ses hommes voulaient investir la centrale.
“L’information [dans les médias] selon laquelle ce groupe appartiendrait au secteur Droit est erronée,” lit-on sur le site du groupe d’extrème-droite. “Le Secteur Droit dément officiellement avoir tenté d’investir la centrale nucléaire de Zaporizhia.”
La centrale de Zaporizhia est la plus grande centrale nucléaire, non seulement d’Ukraine mais d’Europe, selon la firme en charge des centrales ukrainiennes. Elle est située dans la régions des steppes ukrainiennes au bord du réservoir d’eau de Kakhovka. La centrale fournit 40-42 milliards de kWh par an, ce qui représente un cinquième de la production annuelle de l’Ukraine et presque 47 % de l’électricité produite par toutes les centrales nucléaires ukrainiennes.
Dmitry Yarosh, le leader du Secteur Droit a déjà menacé de détruire les pipelines russes qui amènent le gaz en Europe à travers le territoire ukrainien. Moscou a émis un mandat d’arrêt international contre Yarosh pour incitation au terrorisme après que ce dernier ait incité le leader terroriste tchétchène Doku Umarov à attaquer la Russie.
Les membres du secteur Droit se sont fait remarquer par leur active participation aux violences qui ont conduit au renversement du Président Viktor Ianoukovitch en février. Les combattants du groupe portaient des insignes nazis et utilisaient des bats de baseball, des cocktails Molotov et des armes à feu contre la police ukrainienne.
Le groupe a adopté une position violemment anti-russe et a transféré ses quartiers généraux précédemment installés à Kiev dans la ville de Dnepropetrovsk en avril.
Des membres du Secteur Droit ont été identifiés dans les forces de la Garde Nationale qui se sont constituées après le coup et sont loyales aux autorités de Kiev. Les bataillons de la Garde Nationale ont été impliqués dans les opérations punitives lancées contre les militants fédéralistes du sud-est de l’Ukraine au cours desquelles beaucoup de personnes ont été tuées ou blessées.
On compte au nombre des dernières violences le massacre perpétré dans la ville d’Odessa, au sud de l’Ukraine, où des heurts ont éclaté entre des militants anti-gouvernement et des radicaux qui soutenaient les autorités imposées par les coup d’état de Kiev. 48 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées quand les nationalistes ont brûlé le camp des protestataires et mis le feu à la Maison des Syndicats où étaient piégés des militants anti-Kiev. Beaucoup de ceux qui ont réussi à échapper aux flammes ont ensuite été battus à mort par les nationalistes, selon des témoins.
Traduction : Dominique Muselet