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« Hollande entraîne toute la gauche par le fond »

Pourquoi des guillemets ? Tel est le titre de l'article d'un quotidien qui m'est plutôt cher ; mais là il pousse le bouchon un peu loin, en amalgamant dans la gauche les RdG, EELV, le PS... et le FdG. Que la situation ne soit guère satisfaisante pour ce dernier et donc pour le peuple est indéniable, mais qu'ont-ils à voir avec le précédent ?

L’éditorial de mon député PS dans son journal de l’Assemblée m’avait fait bondir car il attendait de la politique qu’il soutient, celle de François et de Manuel, les résultats positifs qui n’avaient pas encore eu le temps de se manifester.

Ce que je lui ai écrit en réponse il y a quelques semaines avait dû le toucher car il s’était fendu d’une réponse, dans laquelle il tentait de se dédouaner en ces termes :

« Comme vous, je regrette la situation dans laquelle se trouve notre pays, la situation dans laquelle nous l’avons trouvé en 2012, et qui nous a contraints à demander des efforts parfois démesurés aux ménages. »

... Sans doute dans l’attente de pouvoir compter sur ma voix au 2ème tour des futures législatives, pour battre l’UMP.

Je ne sais s’il est rendu au point de vue que j’ai entendu à la radio aujourd’hui dans la bouche d’un de ses collègues dont l’espoir réside maintenant dans une reprise « européenne » grâce à la baisse actuelle de l’euro et celle du prix du baril de pétrole.

On ne saurait mieux avouer que les bienfaits tant espérés de la rigueur, et d’une façon plus générale de leur politique libérale ne semblent plus être au premier plan de leurs attentes.

Alors, si le dernier sondage du Figaro, sur des législatives qui auraient lieu ces jours-ci, donne un raz de marée de 500 députés pour la droite, sans compter les quelques dizaines d’extrême-droite, c’est la faute :

1) à ceux qui les ont précédés

2) à l’euro qui était trop fort et le pétrole trop cher.

Ce qui me rappelle que la seule leçon que j’ai entendu tirer de 2002, par les Fabius et Cie quand Jospin avait dû céder le pas à Le Pen, était : « Un défaut de pédagogie ».

Alors, ils ont tout intérêt à s’y mettre, à la pédagogie. Parce que prétendre que c’est- pas-moi-c’est l’autre quand on commence par accepter l’héritage sans prendre la précaution, à l’époque, de stipuler « sous réserve d’inventaire » et qu’ensuite on mène dans ses grandes lignes, avec un enrobage, la politique du disparu dont le fantôme vient les hanter, et attendre le miracle d’un « Deus ex machina » habillé d’euros dépréciés et abreuvé d’hydrocarbures au rabais, c’est quand même assez minable.

Il n’est pas certain que ce type de raisonnement appliqué à sa situation concrète convaincrait un élève de grande section d’école maternelle : « Si tu t’emmerdes cette année, c’est parce que ta maîtresse de l’année dernière n’était pas au point, mais tout ira mieux parce que l’année prochaine le maître de CP va changer la couleur de sa blouse. »

Les législatives partielles de l’Aube ont vu se déplacer un quart des inscrits, et pour la cinquième fois dans ce type d’exercice le PS doit s’effacer au second tour. Ici on est en plein dans la ligne Jospin puisque c’est un FN qui affrontera l’UMP. Ils ne doivent pas avoir de bons pédagogues, les PS de l’Aube.

Au train où vont les affaires, je crains bien qu’aux prochaines législatives je puisse aller tranquillement à la pêche à la ligne pour le second tour, à moins que, à moins que... sait-on jamais, quelque redressement dû à des causes inattendues ne change la donne.

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COMMENTAIRES  

10/12/2014 22:52 par Dwaabala

Sur les treize dernières législatives partielles, le PS en a perdu 12.
Un correctif : ce sont les quatre dernières partielles en Métropole qui ont vu à chaque fois le PS éliminé, et le FN figurer au second tour. .
Un complément : le PS de l’Aube appelle à voter... UMP au second tour.
Une interrogation : P. Moscovici ayant dû démissionner dans le Doubs, il provoque une élection sous haute tension puisqu’en cas de défaite, les députés PS ne seraient plus que 288, alors que la majorité absolue est de 289.

11/12/2014 10:19 par domi

Je lis dans le précédent commentaire :
Une interrogation : P. Moscovici ayant dû démissionner dans le Doubs, il provoque une élection sous haute tension puisqu’en cas de défaite, les députés PS ne seraient plus que 288, alors que la majorité absolue est de 289.

Et je me dis : Qu’est-ce que ça peut leur faire puisque la droite et le centre votent avec eux. La seule chose qui les ennuie c’est au niveau individuel et collectif de perdre pouvoir, baronnies, prébendes, privilèges, pots de vin, sinécures, retraites cumulées, etc... C’est tout... Le reste, c’est à dire la France, ils s’en contrefichent sans même s’en cacher...

11/12/2014 11:16 par GARDES

quelque redressement dû à des causes inattendues ?...
Là, encore, un "déus ex machina" ?
Et si, au contraire, on faisait tout, là, aujourd’hui, tout de suite, pour les créer ces causes et en attendre (seulement ensuite après), les meilleurs effets possibles ?

Sur le côté désabusé, sur les fausses raisons avancées pour justifier ces vraies trahisons (et la liste et longue, très longue...), voir le dernier livre de Laurent Mauduit : "A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient".
Dans le même livre, chapitre "Les combinards", on en apprend de belles sur des anciens collègues de jeunesse et de militantisme de l’auteur, aujourd’hui affectés à des postes de responsabilités : Jean-Christophe Cambadélis, Manuel Valls et Jean-Marie Le Guen...

11/12/2014 20:26 par Dwaabala

@ domi Au niveau symbolique uniquement. : cela marquerait encore mieux la décrépitude.
@ GARDES L’ironie, comme l’humour, est difficile à faire passer. Ici, c’est loupé !

14/12/2014 18:48 par Dwaabala

quelque redressement dû à des causes inattendues ne change la donne.

J’ai déjà réagi à l’objection, dans un premier mouvement, mais pour revenir à cette conclusion de l’article, je voulais surtout y dire ceci, qui implique que le mot redressement ici n’est pas à entendre dans le sens que lui donneraient l’UMP ou le PS :
Nul ne détient les clés de l’avenir même si le monde du travail semble assommé par la séquence libérale. Les exploités existent encore : j’entends en ce moment vaguement parler (très vaguement) de grève générale en Italie, en Belgique...

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